Mariage pour tous : le cardinal 23 critique le «passage en force" du gouvernement...
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Mariage pour tous : le cardinal 23 critique le «passage en force" du gouvernement...
Mariage pour tous : le cardinal Vingt-Trois critique le «passage en force» du gouvernement
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Publié le 16/04/2013 à 12:29
Mgr Vingt-Trois, à Paris.
En prononçant, mardi matin, son dernier discours en tant que président de la Conférence des évêques devant ses confrères, le cardinal Vingt-Trois a appelé les chrétiens à continuer à s'opposer en conscience «par l'exemple» et non par une «contre-culture» ou un «ghetto».
«Une société de violence se prépare.» L'avertissement est sévère pour un départ mais il est clair dans l'esprit du cardinal André Vingt-Trois qui a dénoncé mardi matin, avec vigueur, les conséquences de l'adoption de la loi du mariage pour tous. Ce «passage en force», a-t-il lancé à l'adresse du gouvernement, «peut simplifier la vie un moment» mais peut contribuer «à paralyser la vie politique».
L'archevêque de Paris prononçait là, devant tous les évêques de France, son dernier discours en tant que président de la Conférence épiscopale. Mgr Vingt-Trois arrive à la fin de deux mandats. Ses confrères doivent élire mardi un successeur dont le nom ne devrait être connu que mercredi.
En attendant, celui qui a représenté la parole de l'Église de France pendant ces six dernières années laisse une sorte de testament social et politique dans le contexte très particulier de l'adoption à marche forcée de la loi sur le mariage gay.
Une société de violence
Selon lui, en effet, «la société a perdu sa capacité d'homogénéiser des différences dans un projet commun». Ce qui annonce une montée prévisible de la «violence», car «la tentation de refuser toute différence entre les sexes» conduit à renforcer les «clivages». Or, au lieu de gérer ces différences «sur un mode pacifique», on le fait «sur un mode de violence».
Car en faisant «disparaître» les «moyens d'identification de la différence», on entraîne, selon Mgr Vingt-Trois, une «frustration de l'expression personnelle». Et cette «compression de la frustration débouche un jour ou l'autre sur la violence pour faire reconnaître son identité particulière contre l'uniformité officielle. C'est ainsi que se prépare une société de violence».
Le cardinal a alors dénoncé implicitement la politique menée par le gouvernement: «L'impuissance à accepter un certain nombre de différences dans la vie sociale aboutit à la cristallisation de revendications catégorielles de petits groupes, ou de sous-ensemble identitaires, qui pensent ne pouvoir se faire reconnaître que par la violence.»
Il est évident pour le cardinal «que la loi pour le mariage des personnes homosexuelles participe de ce phénomène et va l'accentuer», car «l'occultation de l'identité sexuelle» provoque «la fermentation, la germination d'une revendication forte de la reconnaissance de la sexualité différenciée». C'est une «explication simple», commente-t-il, mais elle «échappe à un certain nombre d'esprits avisés qui devraient pourtant se préoccuper de la paix sociale dans les années qui viennent».
Une vie pour donner l'exemple
Le cardinal a ensuite attaqué explicitement le gouvernement: «Tout a été mis en œuvre pour éviter le débat public, y compris dans le processus parlementaire», ce qui «peut difficilement masquer l'embarras des promoteurs du projet de loi». Avec cet avertissement: «Passer en force peut simplifier la vie un moment.
Cela ne résout aucun des problèmes réels qu'il faudra affronter de toute façon. Pour éviter de paralyser la vie politique dans un moment où s'imposent de graves décisions économiques et sociales, il eût été plus raisonnable et plus simple de ne pas mettre ce processus en route.»
Devant cet état de fait, Mgr Vingt-Trois a brossé les conséquences de ce blocage pour les chrétiens: «Nous ne devons plus attendre des lois civiles qu'elles défendent notre vision de l'homme», car «la sagesse grecque, la révélation judéo-chrétienne et la philosophie des Lumières ne sont plus reconnues chez nous comme un bien commun culturel ni comme une référence éthique». Le chrétien doit donc trouver en «lui-même» et dans sa «foi au Christ» les «motivations profondes» de son «comportement».
Alors que le président des évêques aurait pu lancer un appel au calme face à la crispation et au ton des manifestants anti-mariage pour tous, il les a encouragés à ne pas baisser les bras et à pratiquer une sorte d'objection de conscience: «La suite du Christ ne s'accommode plus d'un vague conformisme social. Elle relève d'un choix délibéré qui nous marque dans notre différence.»
Car «nous ne pouvons pas rester muets devant les périls»: «Comment se taire quand nous voyons les plus fragiles de notre société menacés?» Dont, au premier rang, «les enfants et les adolescents formatés au libertarisme sexuel».
Pour autant, les chrétiens ne doivent pas s'enfermer dans une «contre-culture» mais doivent mener une vie marquée par la cohérence pour mieux donner l'exemple: «Pour vivre dans notre différence sans nous laisser tromper et tenter par les protections trompeuses d'une organisation en ghetto ou en contre-culture, nous sommes appelés à approfondir notre enracinement dans le Christ et les conséquences qui en découlent pour chacune de nos existences.
À quoi bon combattre pour la sauvegarde du mariage hétérosexuel stable et construit au bénéfice de l'éducation des enfants, si nos propres pratiques rendent peu crédible la viabilité de ce modèle?»
Conclusion: «La pointe du combat que nous avons à mener n'est pas une lutte idéologique ou politique. Elle est une conversion permanente pour que nos pratiques soient conformes à ce que nous disons: plus que dénoncer, il s'agit de s'impliquer positivement dans les actions qui peuvent changer la situation à long terme.»
En effet, «la mobilisation impressionnante» contre le projet de mariage pour tous a été un «bel exemple de l'écho que notre point de vue pouvait avoir dans les préoccupations de tous». Elle est bien au-delà des «sondages prédigérés». Et n'est, en aucun cas, «la manifestation d'une manie confessionnelle rétrograde et homophobe».
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Publié le 16/04/2013 à 12:29
Mgr Vingt-Trois, à Paris.
En prononçant, mardi matin, son dernier discours en tant que président de la Conférence des évêques devant ses confrères, le cardinal Vingt-Trois a appelé les chrétiens à continuer à s'opposer en conscience «par l'exemple» et non par une «contre-culture» ou un «ghetto».
«Une société de violence se prépare.» L'avertissement est sévère pour un départ mais il est clair dans l'esprit du cardinal André Vingt-Trois qui a dénoncé mardi matin, avec vigueur, les conséquences de l'adoption de la loi du mariage pour tous. Ce «passage en force», a-t-il lancé à l'adresse du gouvernement, «peut simplifier la vie un moment» mais peut contribuer «à paralyser la vie politique».
L'archevêque de Paris prononçait là, devant tous les évêques de France, son dernier discours en tant que président de la Conférence épiscopale. Mgr Vingt-Trois arrive à la fin de deux mandats. Ses confrères doivent élire mardi un successeur dont le nom ne devrait être connu que mercredi.
En attendant, celui qui a représenté la parole de l'Église de France pendant ces six dernières années laisse une sorte de testament social et politique dans le contexte très particulier de l'adoption à marche forcée de la loi sur le mariage gay.
Une société de violence
Selon lui, en effet, «la société a perdu sa capacité d'homogénéiser des différences dans un projet commun». Ce qui annonce une montée prévisible de la «violence», car «la tentation de refuser toute différence entre les sexes» conduit à renforcer les «clivages». Or, au lieu de gérer ces différences «sur un mode pacifique», on le fait «sur un mode de violence».
Car en faisant «disparaître» les «moyens d'identification de la différence», on entraîne, selon Mgr Vingt-Trois, une «frustration de l'expression personnelle». Et cette «compression de la frustration débouche un jour ou l'autre sur la violence pour faire reconnaître son identité particulière contre l'uniformité officielle. C'est ainsi que se prépare une société de violence».
Le cardinal a alors dénoncé implicitement la politique menée par le gouvernement: «L'impuissance à accepter un certain nombre de différences dans la vie sociale aboutit à la cristallisation de revendications catégorielles de petits groupes, ou de sous-ensemble identitaires, qui pensent ne pouvoir se faire reconnaître que par la violence.»
Il est évident pour le cardinal «que la loi pour le mariage des personnes homosexuelles participe de ce phénomène et va l'accentuer», car «l'occultation de l'identité sexuelle» provoque «la fermentation, la germination d'une revendication forte de la reconnaissance de la sexualité différenciée». C'est une «explication simple», commente-t-il, mais elle «échappe à un certain nombre d'esprits avisés qui devraient pourtant se préoccuper de la paix sociale dans les années qui viennent».
Une vie pour donner l'exemple
Le cardinal a ensuite attaqué explicitement le gouvernement: «Tout a été mis en œuvre pour éviter le débat public, y compris dans le processus parlementaire», ce qui «peut difficilement masquer l'embarras des promoteurs du projet de loi». Avec cet avertissement: «Passer en force peut simplifier la vie un moment.
Cela ne résout aucun des problèmes réels qu'il faudra affronter de toute façon. Pour éviter de paralyser la vie politique dans un moment où s'imposent de graves décisions économiques et sociales, il eût été plus raisonnable et plus simple de ne pas mettre ce processus en route.»
Devant cet état de fait, Mgr Vingt-Trois a brossé les conséquences de ce blocage pour les chrétiens: «Nous ne devons plus attendre des lois civiles qu'elles défendent notre vision de l'homme», car «la sagesse grecque, la révélation judéo-chrétienne et la philosophie des Lumières ne sont plus reconnues chez nous comme un bien commun culturel ni comme une référence éthique». Le chrétien doit donc trouver en «lui-même» et dans sa «foi au Christ» les «motivations profondes» de son «comportement».
Alors que le président des évêques aurait pu lancer un appel au calme face à la crispation et au ton des manifestants anti-mariage pour tous, il les a encouragés à ne pas baisser les bras et à pratiquer une sorte d'objection de conscience: «La suite du Christ ne s'accommode plus d'un vague conformisme social. Elle relève d'un choix délibéré qui nous marque dans notre différence.»
Car «nous ne pouvons pas rester muets devant les périls»: «Comment se taire quand nous voyons les plus fragiles de notre société menacés?» Dont, au premier rang, «les enfants et les adolescents formatés au libertarisme sexuel».
Pour autant, les chrétiens ne doivent pas s'enfermer dans une «contre-culture» mais doivent mener une vie marquée par la cohérence pour mieux donner l'exemple: «Pour vivre dans notre différence sans nous laisser tromper et tenter par les protections trompeuses d'une organisation en ghetto ou en contre-culture, nous sommes appelés à approfondir notre enracinement dans le Christ et les conséquences qui en découlent pour chacune de nos existences.
À quoi bon combattre pour la sauvegarde du mariage hétérosexuel stable et construit au bénéfice de l'éducation des enfants, si nos propres pratiques rendent peu crédible la viabilité de ce modèle?»
Conclusion: «La pointe du combat que nous avons à mener n'est pas une lutte idéologique ou politique. Elle est une conversion permanente pour que nos pratiques soient conformes à ce que nous disons: plus que dénoncer, il s'agit de s'impliquer positivement dans les actions qui peuvent changer la situation à long terme.»
En effet, «la mobilisation impressionnante» contre le projet de mariage pour tous a été un «bel exemple de l'écho que notre point de vue pouvait avoir dans les préoccupations de tous». Elle est bien au-delà des «sondages prédigérés». Et n'est, en aucun cas, «la manifestation d'une manie confessionnelle rétrograde et homophobe».
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sylvia- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
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