Place des femmes : ça bouge dans l'Eglise catholique
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Place des femmes : ça bouge dans l'Eglise catholique
Liza Fabbian
Créé le 23/04/2013 / modifié le 23/04/2013 à 19h40
Jeudi saint, dans une prison de Rome, le pape François lave les pieds de douze jeunes prisonniers. Parmi eux, deux femmes : l'une italienne, l'autre serbe musulmane. Le geste est fort, puisque le nouveau pape renouvelle la tradition, dans laquelle la cérémonie du lavement des pieds est réservée aux hommes. « Refuser de laver les pieds des femmes constitue une vexation ridicule ! C'est pourquoi le geste du pape François nous a donné tant d'espoir ! », se remémore Anne Soupa. « Le Pape François semble ouvrir la voie à une meilleure prise en compte des femmes, qui seraient accueillies avec une plus grande bienveillance dans l'Eglise. »
Plus tard, lors de l'audience générale du 3 avril, le nouveau pape est revenu sur le rôle « primordial, fondamental » des femmes dans l'annonce de la foi, en tant que « premiers témoins de la Résurrection. » Le cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga - chargé par le pape François de coordonner le comité de neuf sages dédié à la réforme de la curie - a donné un sens concret à ces paroles en déclarant dans une interview au Sunday Times son intention d'appuyer la nomination de femmes à des postes clés du Saint-Siège. Cette volonté a été confirmée dimanche par le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican : « C'est une étape naturelle. On s'oriente vers davantage de femmes nommées à des rôles clés pour lesquels elles sont qualifiées. »
En France, des femmes tentent depuis plusieurs années de faire évoluer l'Eglise sur le sujet. Anne Soupa est la co-fondatrice du Comité de la Jupe, une association catholique qui milite pour la libre expression des croyants et la juste considération des femmes dans l'Eglise. L'association, qui s'appuie sur la conférence des baptisé-e-s de France (CCBF) - également fondée par les deux femmes – multiplie les prises de positions et les réflexions en faveur des femmes dans l'Eglise, depuis sa création en 2008. Dans son livre Dieu aime-t-il les femmes? (Mediaspaul, 2012), Anne Soupa propose une lecture renouvelée de certains textes de la Genèse, souvent cités pour justifier la place et le rôle de la femme dans l'Eglise.
Ces derniers mois, la renonciation de Benoît XVI a particulièrement inspiré le Comité de la jupe. Ainsi, quelques jours avant la nouvelle élection papale, il a organisé son propre conclave, pour protester contre la réunion de cardinaux, considérée peu représentative de la diversité de l'Eglise. Ce « conclave des femmes », a réuni 72 femmes (en référence aux 72 disciples de Jésus). Historiennes, biblistes ou religieuses se sont rassemblées avec le désir de questionner l’avenir de l’Eglise catholique et d'apporter leurs propres idées à sa construction. « Nous ne voulions pas être dans une position de simulacre, explique Anne Soupa. Il n’était pas question d’élire un pape potache. Nous voulions plutôt réfléchir à l'avenir, et aux orientations que le futur pape pourrait adopter. Nous nous sommes interrogées sur les besoins du temps, l’usage évangélique, les missions de l’Eglise… Nous avons reçu 18 contributions de la part de ces femmes. » La première surprise pour les participantes a été de se rendre compte, admiratives, qu’elles aussi étaient capables de délivrer « une parole brillante, ardente ».
Leur autre étonnement a été de ressentir une gêne à se retrouver dans un environnement exclusivement féminin. « Nous nous sommes interrogées sur ce que ressentent les cardinaux qui sont constamment entre hommes, constate Anne Soupa. Comment peuvent-ils ne pas être gênés ? La mixité et le partage des responsabilités sont pourtant un fait de société qui semble acquis. Quatre propositions ont été énoncées à l'issue de cette rencontre :
1 - Que l’Église catholique se dote d’un "observatoire des pratiques de parité", afin d’exercer une vigilance sur les positions diplomatiques du Vatican à propos des femmes.
2 - Que les femmes, partout où elles le peuvent, avec les hommes qui le veulent, organisent des cercles de silence autour des sièges des conférences épiscopales.
3 - Que des femmes deviennent diaconesses et cardinales.
4 - Enfin, que les hommes d’Église ne portent plus de robe hors des temps liturgiques.
L’assemblée plénière des évêques, qui s’est ouvert à Paris le 16 avril a donné au Comité de la Jupe une occasion de mettre ces engagements en pratique. Des femmes se sont réunies devant les locaux du CEF, avenue de Breteuil, et ont déroulé deux banderoles pour demander « une juste place des femmes dans l’Eglise ». « Nous portions des gants roses pour montrer que les femmes sont les petites mains de l’Eglise, et des pancartes qui interrogeaient : « des femmes diacres, quand ? » , « des femmes au conclave, quand ? »… » Les femmes du comité de la jupe sont revenues à deux reprises. « La deuxième fois, nous avons reçu la visite courtoise du cardinal Barbarin, qui a échangé longuement avec nous... mais sans s'engager à quoi que ce soit bien sûr ! »
La démarche du Comité de la Jupe n'est pas toujours aussi bien accueillie, et « certains mots sont très durs », confie Anne Soupa. « Tant que la société marchait au même pas que l'Eglise, il n'y avait pas de problèmes. Mais à partir du moment où les femmes ont commencé à s'émanciper, le magistère s'est trouvé dans la position de dire quelle était la place de la femme, et on peut dire qu'il s'est pris les pieds dans le tapis ! Curieusement, l'Eglise ne dit rien sur les hommes, par contre, elle définit les femmes ! Nous aimerions que les femmes puissent avoir la parole, qu'elles puissent dire ce qu'elles sont dans l'Eglise. »
Une évolution qui pourrait bien voir le jour avec les décisions du nouveau pape, et que les femmes du Comité de la jupe accompagneront avec vigilance.
Anne Soupa débattra avec Mgr Jean-Luc Brunin, Evêque du Havre, Président du Conseil Famille et Société à la Conférence des évêques de France, ce soir à l'Eglise Saint Merry 76 rue de la Verrerie, Paris 4e, à 20 h sur "Dieu, l'Eglise, les femmes". Un débat en partenariat avec les Amis de la Vie
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Créé le 23/04/2013 / modifié le 23/04/2013 à 19h40
Jeudi saint, dans une prison de Rome, le pape François lave les pieds de douze jeunes prisonniers. Parmi eux, deux femmes : l'une italienne, l'autre serbe musulmane. Le geste est fort, puisque le nouveau pape renouvelle la tradition, dans laquelle la cérémonie du lavement des pieds est réservée aux hommes. « Refuser de laver les pieds des femmes constitue une vexation ridicule ! C'est pourquoi le geste du pape François nous a donné tant d'espoir ! », se remémore Anne Soupa. « Le Pape François semble ouvrir la voie à une meilleure prise en compte des femmes, qui seraient accueillies avec une plus grande bienveillance dans l'Eglise. »
Plus tard, lors de l'audience générale du 3 avril, le nouveau pape est revenu sur le rôle « primordial, fondamental » des femmes dans l'annonce de la foi, en tant que « premiers témoins de la Résurrection. » Le cardinal hondurien Oscar Rodriguez Maradiaga - chargé par le pape François de coordonner le comité de neuf sages dédié à la réforme de la curie - a donné un sens concret à ces paroles en déclarant dans une interview au Sunday Times son intention d'appuyer la nomination de femmes à des postes clés du Saint-Siège. Cette volonté a été confirmée dimanche par le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican : « C'est une étape naturelle. On s'oriente vers davantage de femmes nommées à des rôles clés pour lesquels elles sont qualifiées. »
En France, des femmes tentent depuis plusieurs années de faire évoluer l'Eglise sur le sujet. Anne Soupa est la co-fondatrice du Comité de la Jupe, une association catholique qui milite pour la libre expression des croyants et la juste considération des femmes dans l'Eglise. L'association, qui s'appuie sur la conférence des baptisé-e-s de France (CCBF) - également fondée par les deux femmes – multiplie les prises de positions et les réflexions en faveur des femmes dans l'Eglise, depuis sa création en 2008. Dans son livre Dieu aime-t-il les femmes? (Mediaspaul, 2012), Anne Soupa propose une lecture renouvelée de certains textes de la Genèse, souvent cités pour justifier la place et le rôle de la femme dans l'Eglise.
Ces derniers mois, la renonciation de Benoît XVI a particulièrement inspiré le Comité de la jupe. Ainsi, quelques jours avant la nouvelle élection papale, il a organisé son propre conclave, pour protester contre la réunion de cardinaux, considérée peu représentative de la diversité de l'Eglise. Ce « conclave des femmes », a réuni 72 femmes (en référence aux 72 disciples de Jésus). Historiennes, biblistes ou religieuses se sont rassemblées avec le désir de questionner l’avenir de l’Eglise catholique et d'apporter leurs propres idées à sa construction. « Nous ne voulions pas être dans une position de simulacre, explique Anne Soupa. Il n’était pas question d’élire un pape potache. Nous voulions plutôt réfléchir à l'avenir, et aux orientations que le futur pape pourrait adopter. Nous nous sommes interrogées sur les besoins du temps, l’usage évangélique, les missions de l’Eglise… Nous avons reçu 18 contributions de la part de ces femmes. » La première surprise pour les participantes a été de se rendre compte, admiratives, qu’elles aussi étaient capables de délivrer « une parole brillante, ardente ».
Leur autre étonnement a été de ressentir une gêne à se retrouver dans un environnement exclusivement féminin. « Nous nous sommes interrogées sur ce que ressentent les cardinaux qui sont constamment entre hommes, constate Anne Soupa. Comment peuvent-ils ne pas être gênés ? La mixité et le partage des responsabilités sont pourtant un fait de société qui semble acquis. Quatre propositions ont été énoncées à l'issue de cette rencontre :
1 - Que l’Église catholique se dote d’un "observatoire des pratiques de parité", afin d’exercer une vigilance sur les positions diplomatiques du Vatican à propos des femmes.
2 - Que les femmes, partout où elles le peuvent, avec les hommes qui le veulent, organisent des cercles de silence autour des sièges des conférences épiscopales.
3 - Que des femmes deviennent diaconesses et cardinales.
4 - Enfin, que les hommes d’Église ne portent plus de robe hors des temps liturgiques.
L’assemblée plénière des évêques, qui s’est ouvert à Paris le 16 avril a donné au Comité de la Jupe une occasion de mettre ces engagements en pratique. Des femmes se sont réunies devant les locaux du CEF, avenue de Breteuil, et ont déroulé deux banderoles pour demander « une juste place des femmes dans l’Eglise ». « Nous portions des gants roses pour montrer que les femmes sont les petites mains de l’Eglise, et des pancartes qui interrogeaient : « des femmes diacres, quand ? » , « des femmes au conclave, quand ? »… » Les femmes du comité de la jupe sont revenues à deux reprises. « La deuxième fois, nous avons reçu la visite courtoise du cardinal Barbarin, qui a échangé longuement avec nous... mais sans s'engager à quoi que ce soit bien sûr ! »
La démarche du Comité de la Jupe n'est pas toujours aussi bien accueillie, et « certains mots sont très durs », confie Anne Soupa. « Tant que la société marchait au même pas que l'Eglise, il n'y avait pas de problèmes. Mais à partir du moment où les femmes ont commencé à s'émanciper, le magistère s'est trouvé dans la position de dire quelle était la place de la femme, et on peut dire qu'il s'est pris les pieds dans le tapis ! Curieusement, l'Eglise ne dit rien sur les hommes, par contre, elle définit les femmes ! Nous aimerions que les femmes puissent avoir la parole, qu'elles puissent dire ce qu'elles sont dans l'Eglise. »
Une évolution qui pourrait bien voir le jour avec les décisions du nouveau pape, et que les femmes du Comité de la jupe accompagneront avec vigilance.
Anne Soupa débattra avec Mgr Jean-Luc Brunin, Evêque du Havre, Président du Conseil Famille et Société à la Conférence des évêques de France, ce soir à l'Eglise Saint Merry 76 rue de la Verrerie, Paris 4e, à 20 h sur "Dieu, l'Eglise, les femmes". Un débat en partenariat avec les Amis de la Vie
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Que Dieu vous bénisse
« Je suis avec vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » ( St Mt 28,20)
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Saint Benoit XVI ora pro nobis!
JOSENOVAR- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
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Date d'inscription : 10/07/2011
Age : 50
Localisation : Espagne
Re: Place des femmes : ça bouge dans l'Eglise catholique
@ JOSENOVAR
C'est le genre d'article qu'il aurait mieux fallut éviter!
C'est le genre d'article qu'il aurait mieux fallut éviter!
stjeanlagneau- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
- Messages : 27850
Date d'inscription : 04/05/2011
Age : 57
Localisation : BRETAGNE
Re: Place des femmes : ça bouge dans l'Eglise catholique
@ Josenovar :
En publiant ce texte, on ne sait trop quel est votre objectif ?
Vous le postez parce que vous le cautionnez ?
Et pourtant, ici, sur VSJ, n'avions-nous pas dénoncé ce "lavement des pieds" tel que fait par le Pape François ?
Je vous renvois à ce fil :
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L'Administrateur
En publiant ce texte, on ne sait trop quel est votre objectif ?
Vous le postez parce que vous le cautionnez ?
Et pourtant, ici, sur VSJ, n'avions-nous pas dénoncé ce "lavement des pieds" tel que fait par le Pape François ?
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L'Administrateur
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