UNE INTERVIEW DU CARDINAL RATZINGER SUR LE PROBLÈME DE LA PROPHÉTIE !
3 participants
Page 2 sur 3
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Re: UNE INTERVIEW DU CARDINAL RATZINGER SUR LE PROBLÈME DE LA PROPHÉTIE !
@ Tous :
Suite de l'interview avec le Cardinal Ratzinger sur le prophétisme :
Sixième question :
Vous avez dit que le caractère définitif de la Révélation dans le Christ — ce qui ne veut pas dire qu'elle constitue une conclusion, — n'est pas le caractère définitif des propositions.
Cette affirmation présente un grand intérêt pour le thème de la prophétie chrétienne. Mais il est permis de se demander dans quelle mesure les prophètes, dans l'histoire de l'Église et dans celle même de la théologie, peuvent dire quelque chose de radicalement nouveau.
Il semble prouvé que la majeure partie des derniers grands dogmes est à mettre plus ou moins directement en relation avec les révélations de grands saints prophètes, comme par exemple les révélations de Catherine Labouré et le dogme de l'Immaculée Conception. C'est un thème assez peu exploré dans les livres de théologie...
Qu’en pensez-vous ?
Citation:
J.RATZINGER : Oui, ce thème demanderait à être traité en profondeur. Il me semble que von Balthasar a mis en évidence que derrière chaque grand théologien, il y a toujours, d'abord, un prophète.
Augustin est impensable sans la rencontre avec le monachisme, spécialement avec saint Antoine. La même chose vaut pour Athanase.
Thomas d'Aquin ne serait pas concevable sans Dominique, sans le charisme de l'évangélisation qui lui était propre. On remarque, à la lecture de ses écrits, combien ce thème a été important pour lui. Thème qui a joué un rôle de premier ordre lorsque, dans sa dispute avec le clergé séculier et avec l'Université de Paris, il fut appelé à réfléchir sur les motivations de sa règle de vie.
Et il a déclaré que la vraie règle de son Ordre se trouve dans les Écritures Sacrées et qu'elle est constituée par le quatrième chapitre des Actes des Apôtres (« ils n'avaient qu'un cœur et qu'une âme ») et par le dixième chapitre de l'Évangile de Matthieu (annoncer l'Évangile sans prétendre à rien pour soi). Telle est, pour Thomas, la règle de toutes les règles. Chaque forme monastique ne peut être que la réalisation de ce modèle originaire, qui a naturellement un caractère apostolique, mais que la figure prophétique de Dominique lui a fait redécouvrir sous un jour nouveau.
À partir de ce premier modèle, Thomas développe sa théologie comme évangélisation, c'est-à-dire comme le fait de circuler dans le monde avec et pour l'Évangile, en partant de la réalité bien enracinée du n'avoir qu'un cœur, qu'une âme de la communauté des croyants. On pourrait dire la même chose de Bonaventure et de François d'Assise; la même chose se produit pour Hans Urs von Balthasar qui est impensable sans Adrienne von Speyr.
Je crois qu'il est possible de démontrer comment, pour tous les grands théologiens, une nouvelle élaboration n'est possible que si l'élément prophétique a, au préalable, ouvert un passage.
Tant que l'on procède de façon purement rationnelle, rien de nouveau ne peut se produire. On pourra, peut-être, construire des systèmes toujours plus précis, on soulèvera des questions toujours plus subtiles, mais le passage par où peut resurgir la grande théologie ne peut être l'effet du travail rationnel de la théologie, mais celui d'une pression charismatique et prophétique. Et c'est en ce sens, selon moi, que la prophétie et la théologie vont toujours d'un même pas.
La théologie, comme science théologique au sens strict, n'est pas prophétique. Et elle ne peut devenir théologie vivante que quand elle est poussée et éclairée par une impulsion prophétique.
Septième question :
Dans le Credo, il est dit que l'Esprit Saint a parlé par les prophètes. Les prophètes qui sont mentionnés dans cette prière sont-ils seulement ceux de l'Ancien Testament, ou bien est-il fait aussi référence à ceux du Nouveau Testament ?
Citation:
J.RATZINGER :
Pour répondre à cette question, il faudrait étudier à fond l'histoire du Credo de Nicée-Constantinople. Il s'agit ici indubitablement des prophètes de l'Ancien Testament (voir l'usage du passé composé : il a parlé), et la dimension pneumatique de la Révélation est donc mise fortement en évidence.
L'Esprit Saint précède le Christ et lui prépare la voie, pour ensuite introduire tous les hommes à la vérité. Il existe plusieurs professions de foi dans lesquelles cette dimension est vivement soulignée.
Dans la tradition de l'Église orientale, les prophètes sont considérés comme une économie de préparation de l'Esprit Saint, lequel parle déjà avant le Christ et parle en personne dans les prophètes.
Je suis convaincu que l'accent premier est mis sur le fait que c'est l'Esprit Saint qui ouvre la porte pour que le Christ puisse être accueilli ex Spiritu Sancto.
Ce qui est advenu en Marie par l'œuvre du Saint Esprit (ex Spiritu Sancto) est un événement préparé longuement et soigneusement. Marie résume en elle toute la prophétie comme économie entière de l'Esprit.
Le fait que toute la prophétie vienne ex Spiritu Sancto se concentre en elle dans la conception de Jésus.
Selon moi, cela n'exclut pas la perspective ultérieure que le Christ soit toujours de nouveau conçu ex Spiritu Sancto. Saint Luc a mis lui-même en parallèle le récit de l'enfance de Jésus avec le second chapitre des Actes des Apôtres, où il est parlé de la naissance de l'Église. Dans le cercle des Douze apôtres réunis autour de Marie, s'accomplit la conceptio ex Spiritu Sancto qui se réalise de nouveau dans la naissance de l'Église.
C'est pourquoi l'on peut dire que, même si le texte du Credo se réfère uniquement aux prophètes de l'Ancien Testament, cela ne signifie pas qu'on puisse déclarer conclue l'économie de l'Esprit Saint.
Suite de l'interview avec le Cardinal Ratzinger sur le prophétisme :
Sixième question :
Vous avez dit que le caractère définitif de la Révélation dans le Christ — ce qui ne veut pas dire qu'elle constitue une conclusion, — n'est pas le caractère définitif des propositions.
Cette affirmation présente un grand intérêt pour le thème de la prophétie chrétienne. Mais il est permis de se demander dans quelle mesure les prophètes, dans l'histoire de l'Église et dans celle même de la théologie, peuvent dire quelque chose de radicalement nouveau.
Il semble prouvé que la majeure partie des derniers grands dogmes est à mettre plus ou moins directement en relation avec les révélations de grands saints prophètes, comme par exemple les révélations de Catherine Labouré et le dogme de l'Immaculée Conception. C'est un thème assez peu exploré dans les livres de théologie...
Qu’en pensez-vous ?
Citation:
J.RATZINGER : Oui, ce thème demanderait à être traité en profondeur. Il me semble que von Balthasar a mis en évidence que derrière chaque grand théologien, il y a toujours, d'abord, un prophète.
Augustin est impensable sans la rencontre avec le monachisme, spécialement avec saint Antoine. La même chose vaut pour Athanase.
Thomas d'Aquin ne serait pas concevable sans Dominique, sans le charisme de l'évangélisation qui lui était propre. On remarque, à la lecture de ses écrits, combien ce thème a été important pour lui. Thème qui a joué un rôle de premier ordre lorsque, dans sa dispute avec le clergé séculier et avec l'Université de Paris, il fut appelé à réfléchir sur les motivations de sa règle de vie.
Et il a déclaré que la vraie règle de son Ordre se trouve dans les Écritures Sacrées et qu'elle est constituée par le quatrième chapitre des Actes des Apôtres (« ils n'avaient qu'un cœur et qu'une âme ») et par le dixième chapitre de l'Évangile de Matthieu (annoncer l'Évangile sans prétendre à rien pour soi). Telle est, pour Thomas, la règle de toutes les règles. Chaque forme monastique ne peut être que la réalisation de ce modèle originaire, qui a naturellement un caractère apostolique, mais que la figure prophétique de Dominique lui a fait redécouvrir sous un jour nouveau.
À partir de ce premier modèle, Thomas développe sa théologie comme évangélisation, c'est-à-dire comme le fait de circuler dans le monde avec et pour l'Évangile, en partant de la réalité bien enracinée du n'avoir qu'un cœur, qu'une âme de la communauté des croyants. On pourrait dire la même chose de Bonaventure et de François d'Assise; la même chose se produit pour Hans Urs von Balthasar qui est impensable sans Adrienne von Speyr.
Je crois qu'il est possible de démontrer comment, pour tous les grands théologiens, une nouvelle élaboration n'est possible que si l'élément prophétique a, au préalable, ouvert un passage.
Tant que l'on procède de façon purement rationnelle, rien de nouveau ne peut se produire. On pourra, peut-être, construire des systèmes toujours plus précis, on soulèvera des questions toujours plus subtiles, mais le passage par où peut resurgir la grande théologie ne peut être l'effet du travail rationnel de la théologie, mais celui d'une pression charismatique et prophétique. Et c'est en ce sens, selon moi, que la prophétie et la théologie vont toujours d'un même pas.
La théologie, comme science théologique au sens strict, n'est pas prophétique. Et elle ne peut devenir théologie vivante que quand elle est poussée et éclairée par une impulsion prophétique.
§§§
Septième question :
Dans le Credo, il est dit que l'Esprit Saint a parlé par les prophètes. Les prophètes qui sont mentionnés dans cette prière sont-ils seulement ceux de l'Ancien Testament, ou bien est-il fait aussi référence à ceux du Nouveau Testament ?
Citation:
J.RATZINGER :
Pour répondre à cette question, il faudrait étudier à fond l'histoire du Credo de Nicée-Constantinople. Il s'agit ici indubitablement des prophètes de l'Ancien Testament (voir l'usage du passé composé : il a parlé), et la dimension pneumatique de la Révélation est donc mise fortement en évidence.
L'Esprit Saint précède le Christ et lui prépare la voie, pour ensuite introduire tous les hommes à la vérité. Il existe plusieurs professions de foi dans lesquelles cette dimension est vivement soulignée.
Dans la tradition de l'Église orientale, les prophètes sont considérés comme une économie de préparation de l'Esprit Saint, lequel parle déjà avant le Christ et parle en personne dans les prophètes.
Je suis convaincu que l'accent premier est mis sur le fait que c'est l'Esprit Saint qui ouvre la porte pour que le Christ puisse être accueilli ex Spiritu Sancto.
Ce qui est advenu en Marie par l'œuvre du Saint Esprit (ex Spiritu Sancto) est un événement préparé longuement et soigneusement. Marie résume en elle toute la prophétie comme économie entière de l'Esprit.
Le fait que toute la prophétie vienne ex Spiritu Sancto se concentre en elle dans la conception de Jésus.
Selon moi, cela n'exclut pas la perspective ultérieure que le Christ soit toujours de nouveau conçu ex Spiritu Sancto. Saint Luc a mis lui-même en parallèle le récit de l'enfance de Jésus avec le second chapitre des Actes des Apôtres, où il est parlé de la naissance de l'Église. Dans le cercle des Douze apôtres réunis autour de Marie, s'accomplit la conceptio ex Spiritu Sancto qui se réalise de nouveau dans la naissance de l'Église.
C'est pourquoi l'on peut dire que, même si le texte du Credo se réfère uniquement aux prophètes de l'Ancien Testament, cela ne signifie pas qu'on puisse déclarer conclue l'économie de l'Esprit Saint.
§§§
_________________
"N'éteignez pas l'Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophétie; mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le; gardez-vous de toute espèce de mal." 1 Thess 5, 19-22
*Venez prier et adorer en direct sur le Forum VSJ via le Web* :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Re: UNE INTERVIEW DU CARDINAL RATZINGER SUR LE PROBLÈME DE LA PROPHÉTIE !
@ Tous :
Suite de l'interview sur le prophétisme avec le Cardinal Ratzinger :
Huitième question :
Jean Baptiste est souvent désigné comme le dernier des prophètes. Comment faut-il, selon vous, comprendre cette affirmation ?
Citation:
J.RATZINGER : Je pense qu'il y a dans cette affirmation une multiplicité de raisons et de contenus. L'un de ceux-ci est la parole même de Jésus: « Tous les prophètes en effet, ainsi que la Loi, ont mené leurs prophéties jusqu'à Jean » (Mt 11, 13) ; après vient le règne de Dieu. Ici, Jésus déclare lui-même que Jean marque un moment de conclusion et qu'après, viendra quelqu'un de plus petit en apparence, mais qui, en réalité, est plus grand dans le règne de Dieu, c'est-à-dire Jésus lui-même (Mt 11, 11-15).
Par ces mots, Jean Baptiste est encore situé dans le cadre de l'Ancien Testament, dans lequel, cependant, il représente la clef pour ouvrir la porte à la Nouvelle Alliance. En ce sens, Jean Baptiste est le dernier des prophètes de l'Ancien Testament. C'est aussi la juste façon de comprendre que Jean est le dernier avant le Christ, celui qui reçoit le flambeau issu de tout le mouvement prophétique et le remet dans les mains du Christ. Il porte à son terme tout ce qui a été fait par les prophètes pour faire naître l'espérance dans le Christ. De cette façon, il conclut l'œuvre des prophètes dans le sens vétéro-testamentaire.
Il est important de préciser qu'il ne se présente pas lui-même comme un devin, mais qu'il se contente d'appeler prophétiquement à la conversion et que, de cette façon, il rénove et actualise la promesse messianique de l'Ancienne Alliance. Il dit du Messie: « Au milieu de vous, il est quelqu'un que vous ne connaissez pas » (Jn 1, 26).
Et même s'il y a dans cette annonce une prédiction, Jean reste fidèle au modèle prophétique : il ne prédit pas l'avenir, mais annonce qu'il est temps de se convertir.
L'appel de Jean est l'invitation faite à Israël de rentrer en soi-même et de se convertir pour pouvoir reconnaître, à l'heure du salut, Celui qu'Israël a toujours attendu et qui est maintenant présent.
Jean personnifie, en ce sens, le dernier des prophètes du passé et donc l'économie spécifique d'espérance de l'Ancienne Alliance. Ce qui viendra ensuite sera un autre type de prophétie.
C'est pourquoi Jean Baptiste peut être appelé le dernier des prophètes de l'Ancienne Alliance. Ce qui ne signifie pas cependant qu'après lui la prophétie soit terminée. Cette idée serait en contradiction avec l'enseignement de saint Paul qui dit dans sa première épître aux Thessaloniciens : « N'éteignez pas l'Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophétie » (1 Th 5, 19-20).
Suite de l'interview sur le prophétisme avec le Cardinal Ratzinger :
Huitième question :
Jean Baptiste est souvent désigné comme le dernier des prophètes. Comment faut-il, selon vous, comprendre cette affirmation ?
Citation:
J.RATZINGER : Je pense qu'il y a dans cette affirmation une multiplicité de raisons et de contenus. L'un de ceux-ci est la parole même de Jésus: « Tous les prophètes en effet, ainsi que la Loi, ont mené leurs prophéties jusqu'à Jean » (Mt 11, 13) ; après vient le règne de Dieu. Ici, Jésus déclare lui-même que Jean marque un moment de conclusion et qu'après, viendra quelqu'un de plus petit en apparence, mais qui, en réalité, est plus grand dans le règne de Dieu, c'est-à-dire Jésus lui-même (Mt 11, 11-15).
Par ces mots, Jean Baptiste est encore situé dans le cadre de l'Ancien Testament, dans lequel, cependant, il représente la clef pour ouvrir la porte à la Nouvelle Alliance. En ce sens, Jean Baptiste est le dernier des prophètes de l'Ancien Testament. C'est aussi la juste façon de comprendre que Jean est le dernier avant le Christ, celui qui reçoit le flambeau issu de tout le mouvement prophétique et le remet dans les mains du Christ. Il porte à son terme tout ce qui a été fait par les prophètes pour faire naître l'espérance dans le Christ. De cette façon, il conclut l'œuvre des prophètes dans le sens vétéro-testamentaire.
Il est important de préciser qu'il ne se présente pas lui-même comme un devin, mais qu'il se contente d'appeler prophétiquement à la conversion et que, de cette façon, il rénove et actualise la promesse messianique de l'Ancienne Alliance. Il dit du Messie: « Au milieu de vous, il est quelqu'un que vous ne connaissez pas » (Jn 1, 26).
Et même s'il y a dans cette annonce une prédiction, Jean reste fidèle au modèle prophétique : il ne prédit pas l'avenir, mais annonce qu'il est temps de se convertir.
L'appel de Jean est l'invitation faite à Israël de rentrer en soi-même et de se convertir pour pouvoir reconnaître, à l'heure du salut, Celui qu'Israël a toujours attendu et qui est maintenant présent.
Jean personnifie, en ce sens, le dernier des prophètes du passé et donc l'économie spécifique d'espérance de l'Ancienne Alliance. Ce qui viendra ensuite sera un autre type de prophétie.
C'est pourquoi Jean Baptiste peut être appelé le dernier des prophètes de l'Ancienne Alliance. Ce qui ne signifie pas cependant qu'après lui la prophétie soit terminée. Cette idée serait en contradiction avec l'enseignement de saint Paul qui dit dans sa première épître aux Thessaloniciens : « N'éteignez pas l'Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophétie » (1 Th 5, 19-20).
§§§
_________________
"N'éteignez pas l'Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophétie; mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le; gardez-vous de toute espèce de mal." 1 Thess 5, 19-22
*Venez prier et adorer en direct sur le Forum VSJ via le Web* :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Juif
Dernier des prophètes juifs avec son baptême d'eau entre la baptême circoncision et le baptême spirituel catholique .
D'ailleurs ceux qui se présentent comme prophète et contredisent la Révélation catholique sont automatiquement à exclure
La Révélation est voilée mais sera dévoilée par l'interprétation ternaire que vous pouvez lire dans Anthropologie Ternaire
D'ailleurs ceux qui se présentent comme prophète et contredisent la Révélation catholique sont automatiquement à exclure
La Révélation est voilée mais sera dévoilée par l'interprétation ternaire que vous pouvez lire dans Anthropologie Ternaire
Erdèatét- Cinquième Demeure : C'est l'Union de volonté. Je suis fidèle à la Foi et à l'Obéissance.
- Messages : 680
Date d'inscription : 14/04/2010
Re: UNE INTERVIEW DU CARDINAL RATZINGER SUR LE PROBLÈME DE LA PROPHÉTIE !
@ Tous :
Suite de l'interview sur le prophétisme avec le Cardinal Ratzinger :
Neuvième question :
S'il existe, en un sens, une différence entre la prophétie du Nouveau et de l'Ancien Testament, c'est que, précisément, le Christ est entré dans l'histoire. Mais si l'on considère l'essence même de la prophétie, qui est d'introduire dans l'Église la Parole que Dieu a fait entendre, il semble qu'il n'y ait aucune différence.
Citation:
J.RATZINGER : Oui, effectivement, il y a une structure de base commune à l'intérieur de la différence, laquelle est déterminée par les façons différentes de se rapporter au Christ selon qu'Il est Celui qui vient, Celui qui est déjà venu ou qui doit encore revenir.
La raison pour laquelle sous de nombreux aspects, le temps de l'Église sur le plan structurel est égal à celui de l'Ancien Testament, ou du moins lui est très semblable, tout cela mérite d'être étudié et approfondi davantage. Comme mérite aussi de l'être ce en quoi consiste sa nouveauté.
Dixième question :
La théologie a souvent tendance à radicaliser les différences entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Attitude qui semble souvent artificielle et plus fondée sur des principes abstraits que sur des faits.
Citation:
J.RATZINGER: Radicaliser les différences en refusant de voir l'unité intime de l'histoire de Dieu avec les hommes est une erreur dans laquelle les Pères de l'Église ont su ne pas tomber.
Ils ont proposé un schéma tripartite: umbra, imago, veritas dans lequel le Nouveau Testament est l'imago. De cette manière l'Ancien et le Nouveau Testament ne sont pas opposés entre eux comme l'ombre et la réalité, mais dans la triade ombre, image, réalité, l'attente à l'égard de l'accomplissement définitif reste ouverte, et le temps du Nouveau Testament, le temps de l'Église, est vu comme un étage ultérieur, plus élevé, mais appartenant toujours au chemin de la promesse. C'est là le point qui, selon moi, n'a pas encore été suffisamment pris en considération.
Les Pères de l'Église ont souligné avec force le caractère intermédiaire du Nouveau Testament dans lequel les promesses n'ont pas encore toutes été accomplies.
Le Christ est bien venu dans la chair, mais l'Église attend encore sa pleine Révélation dans la gloire.
Onzième question :
C'est peut-être là aussi l'une des raisons qui expliquent que l'on trouve dans la spiritualité de nombreux prophètes une marque eschatologique.
[Cette question est à mettre en rapport avec la forte affirmation du Cardinal dans le dernier paragraphe de sa réponse à la question précédente : « Les Pères de l'Église ont souligné avec force le caractère intermédiaire du Nouveau Testament dans lequel les promesses n'ont pas encore toutes été accomplies. Le Christ est bien venu dans la chair, mais l'Église attend encore sa pleine Révélation dans la gloire. »]
Citation:
J.RATZINGER : Je pense — sans céder à aucune forme d'engouement pour l'apocalypse — que cette marque eschatologique fait essentiellement partie de la nature prophétique.
Les prophètes sont ceux qui mettent en lumière la dimension d'espérance du christianisme. Ils sont les instruments qui permettent d'accéder à ce qui doit encore arriver et, donc, de dépasser le temps, dans le but de parvenir à ce qui est essentiel et définitif.
Ce caractère eschatologique, cette incitation à aller au-delà du temps, fait certainement partie de la spiritualité prophétique.
Suite de l'interview sur le prophétisme avec le Cardinal Ratzinger :
Neuvième question :
S'il existe, en un sens, une différence entre la prophétie du Nouveau et de l'Ancien Testament, c'est que, précisément, le Christ est entré dans l'histoire. Mais si l'on considère l'essence même de la prophétie, qui est d'introduire dans l'Église la Parole que Dieu a fait entendre, il semble qu'il n'y ait aucune différence.
Citation:
J.RATZINGER : Oui, effectivement, il y a une structure de base commune à l'intérieur de la différence, laquelle est déterminée par les façons différentes de se rapporter au Christ selon qu'Il est Celui qui vient, Celui qui est déjà venu ou qui doit encore revenir.
La raison pour laquelle sous de nombreux aspects, le temps de l'Église sur le plan structurel est égal à celui de l'Ancien Testament, ou du moins lui est très semblable, tout cela mérite d'être étudié et approfondi davantage. Comme mérite aussi de l'être ce en quoi consiste sa nouveauté.
§§§
Dixième question :
La théologie a souvent tendance à radicaliser les différences entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Attitude qui semble souvent artificielle et plus fondée sur des principes abstraits que sur des faits.
Citation:
J.RATZINGER: Radicaliser les différences en refusant de voir l'unité intime de l'histoire de Dieu avec les hommes est une erreur dans laquelle les Pères de l'Église ont su ne pas tomber.
Ils ont proposé un schéma tripartite: umbra, imago, veritas dans lequel le Nouveau Testament est l'imago. De cette manière l'Ancien et le Nouveau Testament ne sont pas opposés entre eux comme l'ombre et la réalité, mais dans la triade ombre, image, réalité, l'attente à l'égard de l'accomplissement définitif reste ouverte, et le temps du Nouveau Testament, le temps de l'Église, est vu comme un étage ultérieur, plus élevé, mais appartenant toujours au chemin de la promesse. C'est là le point qui, selon moi, n'a pas encore été suffisamment pris en considération.
Les Pères de l'Église ont souligné avec force le caractère intermédiaire du Nouveau Testament dans lequel les promesses n'ont pas encore toutes été accomplies.
Le Christ est bien venu dans la chair, mais l'Église attend encore sa pleine Révélation dans la gloire.
§§§
Onzième question :
C'est peut-être là aussi l'une des raisons qui expliquent que l'on trouve dans la spiritualité de nombreux prophètes une marque eschatologique.
[Cette question est à mettre en rapport avec la forte affirmation du Cardinal dans le dernier paragraphe de sa réponse à la question précédente : « Les Pères de l'Église ont souligné avec force le caractère intermédiaire du Nouveau Testament dans lequel les promesses n'ont pas encore toutes été accomplies. Le Christ est bien venu dans la chair, mais l'Église attend encore sa pleine Révélation dans la gloire. »]
Citation:
J.RATZINGER : Je pense — sans céder à aucune forme d'engouement pour l'apocalypse — que cette marque eschatologique fait essentiellement partie de la nature prophétique.
Les prophètes sont ceux qui mettent en lumière la dimension d'espérance du christianisme. Ils sont les instruments qui permettent d'accéder à ce qui doit encore arriver et, donc, de dépasser le temps, dans le but de parvenir à ce qui est essentiel et définitif.
Ce caractère eschatologique, cette incitation à aller au-delà du temps, fait certainement partie de la spiritualité prophétique.
§§§
_________________
"N'éteignez pas l'Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophétie; mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le; gardez-vous de toute espèce de mal." 1 Thess 5, 19-22
*Venez prier et adorer en direct sur le Forum VSJ via le Web* :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Re: UNE INTERVIEW DU CARDINAL RATZINGER SUR LE PROBLÈME DE LA PROPHÉTIE !
@ Tous :
Suite de l'interview sur le prophétisme avec le Cardinal Ratzinger :
Douzième question :
Si nous mettons l'eschatologie prophétique en relation avec l'espérance, le cadre change complètement. Il ne s'agit plus d'un message qui fait peur mais d'un message qui ouvre l'horizon à l'accomplissement, promis à travers le Christ, de toute la création.
Citation:
J.RATZINGER : Que la foi chrétienne n'inspire pas la peur, mais la dépasse, c'est un fait fondamental. Ce principe doit constituer la base de notre témoignage et de notre spiritualité. Mais retournons un instant à ce qui a été dit précédemment.
Il est extrêmement important de préciser en quel sens le christianisme est l'accomplissement de la promesse et en quel sens il ne l'est pas. Je pense que la crise actuelle de la foi est étroitement liée au fait que cette question n'a pas été suffisamment éclaircie.
On se trouve ici devant trois dangers.
1°) D'abord, celui de considérer les promesses de l'Ancien Testament et l'attente du salut des hommes d'un point de vue purement immanent, c'est-à-dire d'espérer de nouvelles et meilleurs structures, une efficacité parfaite dans le monde. Ainsi conçu, le christianisme ne peut apparaître que comme un échec.
Il est aisé, à partir de cette perspective, de remplacer le christianisme par des idéologies de foi dans le progrès et puis des idéologies d'espérance, qui ne sont rien d'autre que des variantes du marxisme.
2°) Ensuite, celui de comprendre le christianisme comme quelque chose d'exclusivement lié à l'au-delà, de purement spirituel et individualiste, quelque chose qui nie, ce faisant, la totalité de la réalité humaine.
3°) Le troisième danger, enfin, qui menace tout particulièrement dans les périodes de crise et de changement historique, est de se réfugier dans des divagations apocalyptiques.
Contre tous ces dangers, il devient de plus en plus urgent de présenter de façon compréhensible et vivable la véritable structure de promesse et d'accomplissement présente dans la foi chrétienne.
Suite de l'interview sur le prophétisme avec le Cardinal Ratzinger :
Douzième question :
Si nous mettons l'eschatologie prophétique en relation avec l'espérance, le cadre change complètement. Il ne s'agit plus d'un message qui fait peur mais d'un message qui ouvre l'horizon à l'accomplissement, promis à travers le Christ, de toute la création.
Citation:
J.RATZINGER : Que la foi chrétienne n'inspire pas la peur, mais la dépasse, c'est un fait fondamental. Ce principe doit constituer la base de notre témoignage et de notre spiritualité. Mais retournons un instant à ce qui a été dit précédemment.
Il est extrêmement important de préciser en quel sens le christianisme est l'accomplissement de la promesse et en quel sens il ne l'est pas. Je pense que la crise actuelle de la foi est étroitement liée au fait que cette question n'a pas été suffisamment éclaircie.
On se trouve ici devant trois dangers.
1°) D'abord, celui de considérer les promesses de l'Ancien Testament et l'attente du salut des hommes d'un point de vue purement immanent, c'est-à-dire d'espérer de nouvelles et meilleurs structures, une efficacité parfaite dans le monde. Ainsi conçu, le christianisme ne peut apparaître que comme un échec.
Il est aisé, à partir de cette perspective, de remplacer le christianisme par des idéologies de foi dans le progrès et puis des idéologies d'espérance, qui ne sont rien d'autre que des variantes du marxisme.
2°) Ensuite, celui de comprendre le christianisme comme quelque chose d'exclusivement lié à l'au-delà, de purement spirituel et individualiste, quelque chose qui nie, ce faisant, la totalité de la réalité humaine.
3°) Le troisième danger, enfin, qui menace tout particulièrement dans les périodes de crise et de changement historique, est de se réfugier dans des divagations apocalyptiques.
Contre tous ces dangers, il devient de plus en plus urgent de présenter de façon compréhensible et vivable la véritable structure de promesse et d'accomplissement présente dans la foi chrétienne.
§§§
_________________
"N'éteignez pas l'Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophétie; mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le; gardez-vous de toute espèce de mal." 1 Thess 5, 19-22
*Venez prier et adorer en direct sur le Forum VSJ via le Web* :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Re: UNE INTERVIEW DU CARDINAL RATZINGER SUR LE PROBLÈME DE LA PROPHÉTIE !
@ Tous :
Suite de l'interview sur le prophétisme avec le Cardinal Ratzinger :
Treizième question :
On note souvent qu'entre le mysticisme purement contemplatif et apophatique, qui développe une théologie mystique qui n'approche Dieu que par ce qu'il n'est pas (aucun nom ne peut le désigner correctement) et le mysticisme prophétique ou mysticisme des paroles (et des signes), il existe une grande tension.
C'est Karl Rahner qui a noté cette tension entre les deux formes de mystique. Il écrit : « […] on peut même dire, en exagérant peut-être un peu, que l'histoire de la théologie mystique est l'histoire de la dévaluation du prophétique en faveur d'une réévaluation de la pure "contemplation infuse" » (K. Rahner, op. cité, p. 21).
Certains prétendent que la mystique contemplative et apophatique est plus élevée, plus pure, plus spirituelle que l'autre. C'est en ce sens que l'on explique certains passages de saint Jean de la Croix.
D'autres pensent que la mystique apophatique est, au fond, étrangère au christianisme, parce que la foi chrétienne est essentiellement une religion de la Parole. Karl Rahner écrit aussi : « On pourrait dire que, dans un certain sens, la double unité de Dieu et des "signes" chez le voyant, unité à laquelle les signes donnent un caractère historique, correspond davantage au caractère fondamental du christianisme, [que l’unité] entendue comme pure union mystique, privée d'images, face à laquelle vient toujours se représenter l'ancien problème de savoir si cette piété de la pure transcendance de l'Esprit est proprement chrétienne » (ibidem, p. 15).
Citation:
J.RATZINGER : Oui, je dirais que la mystique authentiquement chrétienne comporte une dimension missionnaire.
Elle ne cherche pas seulement à élever l'individu, mais elle lui assigne une tâche en le mettant en contact avec l'Esprit, avec le Christ, avec le Logos. C'est un point sur lequel insiste fortement Thomas d'Aquin.
Avant Thomas, on disait : d'abord moine et ensuite mystique, ou d'abord prêtre et ensuite théologien. Propositions que Thomas refuse, parce que la tâche mystique se réalise dans la mission.
Et la mission n'est pas le degré le plus bas de l'existence, contrairement à ce que pensait Aristote qui plaçait au plus haut degré la contemplation intellectuelle, laquelle ne connaît donc chez lui aucune mission. Ce n'est pas là une idée chrétienne, dit Thomas, parce que la forme la plus parfaite de la vie est la forme mixte, c'est-à-dire celle qui est mystique et mission au service de l'Évangile.
Thérèse d'Avila a exposé cette idée de façon très claire. Elle met en relation la mystique avec la christologie et lui confère ainsi une structure missionnaire. Je ne veux pas exclure par là que le Seigneur puisse inspirer des mystiques chrétiens qui n'ont pas de mission particulière à l'intérieur de l'Église; mais je voudrais préciser que la christologie, comme base et mesure de toute mystique chrétienne (le Christ et l'Esprit Saint sont inséparables), indique une autre structure.
Le face à face de Jésus Christ avec son Père, inclut son être pour les autres, contient en soi l'être pour tous. Si la mystique est essentiellement le fait d'entrer en communion avec le Christ, cet être pour la connote de l'intérieur.
[Autrement dit la communion avec le Christ implique que nous devenons par là un être pour les autres.]
Suite de l'interview sur le prophétisme avec le Cardinal Ratzinger :
Treizième question :
On note souvent qu'entre le mysticisme purement contemplatif et apophatique, qui développe une théologie mystique qui n'approche Dieu que par ce qu'il n'est pas (aucun nom ne peut le désigner correctement) et le mysticisme prophétique ou mysticisme des paroles (et des signes), il existe une grande tension.
C'est Karl Rahner qui a noté cette tension entre les deux formes de mystique. Il écrit : « […] on peut même dire, en exagérant peut-être un peu, que l'histoire de la théologie mystique est l'histoire de la dévaluation du prophétique en faveur d'une réévaluation de la pure "contemplation infuse" » (K. Rahner, op. cité, p. 21).
Certains prétendent que la mystique contemplative et apophatique est plus élevée, plus pure, plus spirituelle que l'autre. C'est en ce sens que l'on explique certains passages de saint Jean de la Croix.
D'autres pensent que la mystique apophatique est, au fond, étrangère au christianisme, parce que la foi chrétienne est essentiellement une religion de la Parole. Karl Rahner écrit aussi : « On pourrait dire que, dans un certain sens, la double unité de Dieu et des "signes" chez le voyant, unité à laquelle les signes donnent un caractère historique, correspond davantage au caractère fondamental du christianisme, [que l’unité] entendue comme pure union mystique, privée d'images, face à laquelle vient toujours se représenter l'ancien problème de savoir si cette piété de la pure transcendance de l'Esprit est proprement chrétienne » (ibidem, p. 15).
Citation:
J.RATZINGER : Oui, je dirais que la mystique authentiquement chrétienne comporte une dimension missionnaire.
Elle ne cherche pas seulement à élever l'individu, mais elle lui assigne une tâche en le mettant en contact avec l'Esprit, avec le Christ, avec le Logos. C'est un point sur lequel insiste fortement Thomas d'Aquin.
Avant Thomas, on disait : d'abord moine et ensuite mystique, ou d'abord prêtre et ensuite théologien. Propositions que Thomas refuse, parce que la tâche mystique se réalise dans la mission.
Et la mission n'est pas le degré le plus bas de l'existence, contrairement à ce que pensait Aristote qui plaçait au plus haut degré la contemplation intellectuelle, laquelle ne connaît donc chez lui aucune mission. Ce n'est pas là une idée chrétienne, dit Thomas, parce que la forme la plus parfaite de la vie est la forme mixte, c'est-à-dire celle qui est mystique et mission au service de l'Évangile.
Thérèse d'Avila a exposé cette idée de façon très claire. Elle met en relation la mystique avec la christologie et lui confère ainsi une structure missionnaire. Je ne veux pas exclure par là que le Seigneur puisse inspirer des mystiques chrétiens qui n'ont pas de mission particulière à l'intérieur de l'Église; mais je voudrais préciser que la christologie, comme base et mesure de toute mystique chrétienne (le Christ et l'Esprit Saint sont inséparables), indique une autre structure.
Le face à face de Jésus Christ avec son Père, inclut son être pour les autres, contient en soi l'être pour tous. Si la mystique est essentiellement le fait d'entrer en communion avec le Christ, cet être pour la connote de l'intérieur.
[Autrement dit la communion avec le Christ implique que nous devenons par là un être pour les autres.]
§§§
_________________
"N'éteignez pas l'Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophétie; mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le; gardez-vous de toute espèce de mal." 1 Thess 5, 19-22
*Venez prier et adorer en direct sur le Forum VSJ via le Web* :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Il faut lire
Il faut lire les deux premiers chapitre de la deuxième lettre de Saint pierre qui dit tout concernant le Prophétie la Révélation durant les trois premier jours ( 3000 ans)
Erdèatét- Cinquième Demeure : C'est l'Union de volonté. Je suis fidèle à la Foi et à l'Obéissance.
- Messages : 680
Date d'inscription : 14/04/2010
Re: UNE INTERVIEW DU CARDINAL RATZINGER SUR LE PROBLÈME DE LA PROPHÉTIE !
@ Tous :
Suite de l'interview sur le prophétisme avec le Cardinal Ratzinger :
Quatorzième question :
De nombreux prophètes chrétiens comme Catherine de Sienne, Brigitte de Suède et Faustina Kowalska font remonter leurs discours prophétiques à des révélations du Christ. Ces révélations sont souvent définies par la théologie comme des révélations privées. Ce concept apparaît cependant comme très réducteur parce que la prophétie existe toujours pour toute l'Église et n'est jamais purement privée.
Citation:
J.RATZINGER : En théologie le concept de privé ne signifie pas que la personne impliquée est seule concernée et que toutes les autres ne le sont pas elles aussi.
C'est plutôt une expression qui regarde le degré d'importance, comme c'est le cas, par exemple, pour le concept de messe privée.
On veut dire par ce terme que les révélations des mystiques chrétiens et des prophètes ne peuvent jamais s'élever au même niveau que la Révélation biblique : elles ne peuvent que mener jusqu'à celle-ci et doivent se mesurer avec elle.
Ceci, par ailleurs, ne signifie pas que ce type de révélations ne soit pas important pour l'Église dans sa totalité. Lourdes et Fatima prouvent le contraire.
En dernière analyse, ces révélations ne sont rien d'autre qu'un nouvel appel à la Révélation biblique, mais c'est précisément cela qui les rend importantes.
Quinzième question :
L'histoire de l'Église montre que cela comporte nécessairement des blessures de part et d'autre. Comment expliquez-vous cela ?
Citation:
J.RATZINGER : Il en a toujours été ainsi ; l'impact prophétique ne peut se produire sans une souffrance réciproque.
Le prophète est appelé d'une manière spécifique à l'imitation de la souffrance: il se reconnaît au fait qu'il est prêt à souffrir et à partager la croix avec le Christ. Il ne cherche pas à s'imposer lui-même. Son message est vérifié et rendu fertile dans la croix.
Seizième question :
Il est regrettable de constater que la plus grande partie des prophètes de l'Église ont été rejetés durant leur vie. Il semble quasi inévitable que l'Église adopte une attitude critique ou même une attitude de refus à leur endroit. C'est ce que l'on peut observer pour la majorité des prophétesses et des prophètes chrétiens.
Citation:
J.RATZINGER : Oui, c'est vrai. Ignace de Loyola a été en prison, la même chose est arrivée à Jean de la Croix. Brigitte de Suède a manqué d'être condamnée au Concile de Bâle.
Du reste, c'est une tradition de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi d'être, dans un premier temps, très prudente quand elle se trouve face à des prétentions mystiques. Cette attitude est, du reste, plus que justifiée, car il existe beaucoup de fausse mystique, beaucoup de cas pathologiques.
Il est donc nécessaire de se montrer très critique pour ne pas risquer de tomber dans le sensationnel, l'imaginaire, la superstition.
Le mystique se manifeste dans la souffrance, dans l'obéissance et dans la patience dont il est capable. S'il se manifeste ainsi, sa voix dure dans le temps.
Quant à l'Église, elle doit veiller à ne pas encourir le reproche d'avoir « tué les prophètes » (Lc. 13, 34 et Mt 23, 37-39).
Suite de l'interview sur le prophétisme avec le Cardinal Ratzinger :
Quatorzième question :
De nombreux prophètes chrétiens comme Catherine de Sienne, Brigitte de Suède et Faustina Kowalska font remonter leurs discours prophétiques à des révélations du Christ. Ces révélations sont souvent définies par la théologie comme des révélations privées. Ce concept apparaît cependant comme très réducteur parce que la prophétie existe toujours pour toute l'Église et n'est jamais purement privée.
Citation:
J.RATZINGER : En théologie le concept de privé ne signifie pas que la personne impliquée est seule concernée et que toutes les autres ne le sont pas elles aussi.
C'est plutôt une expression qui regarde le degré d'importance, comme c'est le cas, par exemple, pour le concept de messe privée.
On veut dire par ce terme que les révélations des mystiques chrétiens et des prophètes ne peuvent jamais s'élever au même niveau que la Révélation biblique : elles ne peuvent que mener jusqu'à celle-ci et doivent se mesurer avec elle.
Ceci, par ailleurs, ne signifie pas que ce type de révélations ne soit pas important pour l'Église dans sa totalité. Lourdes et Fatima prouvent le contraire.
En dernière analyse, ces révélations ne sont rien d'autre qu'un nouvel appel à la Révélation biblique, mais c'est précisément cela qui les rend importantes.
§§§
Quinzième question :
L'histoire de l'Église montre que cela comporte nécessairement des blessures de part et d'autre. Comment expliquez-vous cela ?
Citation:
J.RATZINGER : Il en a toujours été ainsi ; l'impact prophétique ne peut se produire sans une souffrance réciproque.
Le prophète est appelé d'une manière spécifique à l'imitation de la souffrance: il se reconnaît au fait qu'il est prêt à souffrir et à partager la croix avec le Christ. Il ne cherche pas à s'imposer lui-même. Son message est vérifié et rendu fertile dans la croix.
§§§
Seizième question :
Il est regrettable de constater que la plus grande partie des prophètes de l'Église ont été rejetés durant leur vie. Il semble quasi inévitable que l'Église adopte une attitude critique ou même une attitude de refus à leur endroit. C'est ce que l'on peut observer pour la majorité des prophétesses et des prophètes chrétiens.
Citation:
J.RATZINGER : Oui, c'est vrai. Ignace de Loyola a été en prison, la même chose est arrivée à Jean de la Croix. Brigitte de Suède a manqué d'être condamnée au Concile de Bâle.
Du reste, c'est une tradition de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi d'être, dans un premier temps, très prudente quand elle se trouve face à des prétentions mystiques. Cette attitude est, du reste, plus que justifiée, car il existe beaucoup de fausse mystique, beaucoup de cas pathologiques.
Il est donc nécessaire de se montrer très critique pour ne pas risquer de tomber dans le sensationnel, l'imaginaire, la superstition.
Le mystique se manifeste dans la souffrance, dans l'obéissance et dans la patience dont il est capable. S'il se manifeste ainsi, sa voix dure dans le temps.
Quant à l'Église, elle doit veiller à ne pas encourir le reproche d'avoir « tué les prophètes » (Lc. 13, 34 et Mt 23, 37-39).
§§§
_________________
"N'éteignez pas l'Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophétie; mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le; gardez-vous de toute espèce de mal." 1 Thess 5, 19-22
*Venez prier et adorer en direct sur le Forum VSJ via le Web* :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Re: UNE INTERVIEW DU CARDINAL RATZINGER SUR LE PROBLÈME DE LA PROPHÉTIE !
@ Tous :
Suite et fin de l'interview du cardinal Ratzinger sur le prophétisme :
Dix-septième question :
La dernière question sera peut-être un peu embarrassante. Elle concerne une figure prophétique contemporaine: l'orthodoxe grecque Vassula Ryden. Cette femme est considérée par beaucoup de croyants, mais aussi par beaucoup de théologiens, de prêtres et d'évêques de l'Église catholique comme une messagère du Christ. Ses messages, qui sont traduits en 34 langues depuis 1991, sont largement diffusés dans le monde.
La Congrégation pour la Doctrine de la Foi s'est prononcée cependant de façon négative sur ce sujet. La Notification de 1995, qui parle à propos de ses écrits de points obscurs à côté d'aspects positifs, a été interprétée par certains commentateurs comme une condamnation. Leur interprétation est-elle juste ?
Citation:
J.RATZINGER : Vous abordez là un sujet délicat. Non, la Notification est un avertissement et non une condamnation.
D'un point de vue proprement juridique, personne ne peut être condamné sans procès et sans avoir été auparavant entendu.
Ce que l'on dit dans cette Notification, c'est que beaucoup de points ne sont pas éclaircis. Il y a des éléments apocalyptiques discutables [= dignes d'être discutés] et des aspects ecclésiologiques peu clairs [= à tirer au clair].
Ces écrits contiennent beaucoup de bonnes choses, mais le grain et la bale sont mêlés. C'est pourquoi nous avons invité les fidèles catholiques à observer le tout avec prudence et à le mesurer au mètre de la foi constante de l'Église.
Dix-huitième question :
Il y a donc encore un procès en cours pour éclaircir la question ?
Citation:
J.RATZINGER : Oui, et durant ce procès de clarification, les fidèles doivent rester prudents et exercer avec vigilance leur esprit de discernement.
On constate dans ses écrits une évolution qui ne semble pas encore arrivée à son terme.
Nous ne devons pas oublier que le fait de se faire paroles et image du contact intérieur avec Dieu, même dans les cas de mystique authentique, dépend toujours des possibilités de l'âme humaine et de ses limites.
La confiance illimitée ne peut être placée que dans la Parole effective de la Révélation, que nous rencontrons dans la foi transmise par l'Église.
Fin de l'interview du 31 octobre 1995
Suite et fin de l'interview du cardinal Ratzinger sur le prophétisme :
Dix-septième question :
La dernière question sera peut-être un peu embarrassante. Elle concerne une figure prophétique contemporaine: l'orthodoxe grecque Vassula Ryden. Cette femme est considérée par beaucoup de croyants, mais aussi par beaucoup de théologiens, de prêtres et d'évêques de l'Église catholique comme une messagère du Christ. Ses messages, qui sont traduits en 34 langues depuis 1991, sont largement diffusés dans le monde.
La Congrégation pour la Doctrine de la Foi s'est prononcée cependant de façon négative sur ce sujet. La Notification de 1995, qui parle à propos de ses écrits de points obscurs à côté d'aspects positifs, a été interprétée par certains commentateurs comme une condamnation. Leur interprétation est-elle juste ?
Citation:
J.RATZINGER : Vous abordez là un sujet délicat. Non, la Notification est un avertissement et non une condamnation.
D'un point de vue proprement juridique, personne ne peut être condamné sans procès et sans avoir été auparavant entendu.
Ce que l'on dit dans cette Notification, c'est que beaucoup de points ne sont pas éclaircis. Il y a des éléments apocalyptiques discutables [= dignes d'être discutés] et des aspects ecclésiologiques peu clairs [= à tirer au clair].
Ces écrits contiennent beaucoup de bonnes choses, mais le grain et la bale sont mêlés. C'est pourquoi nous avons invité les fidèles catholiques à observer le tout avec prudence et à le mesurer au mètre de la foi constante de l'Église.
§§§
Dix-huitième question :
Il y a donc encore un procès en cours pour éclaircir la question ?
Citation:
J.RATZINGER : Oui, et durant ce procès de clarification, les fidèles doivent rester prudents et exercer avec vigilance leur esprit de discernement.
On constate dans ses écrits une évolution qui ne semble pas encore arrivée à son terme.
Nous ne devons pas oublier que le fait de se faire paroles et image du contact intérieur avec Dieu, même dans les cas de mystique authentique, dépend toujours des possibilités de l'âme humaine et de ses limites.
La confiance illimitée ne peut être placée que dans la Parole effective de la Révélation, que nous rencontrons dans la foi transmise par l'Église.
§§§
Fin de l'interview du 31 octobre 1995
_________________
"N'éteignez pas l'Esprit, ne dépréciez pas les dons de prophétie; mais vérifiez tout : ce qui est bon, retenez-le; gardez-vous de toute espèce de mal." 1 Thess 5, 19-22
*Venez prier et adorer en direct sur le Forum VSJ via le Web* :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Erreur courante
Donc attendons pour la sanctifier car ce que j'en lis relève de l'ésotérisme et il y a même certaine répétition d'hérésies style que le corps est du mauvais et la sexualité pour la procréation n'était pas prévue par Dieu , mais je n'ai pas lu l'oeuvre au complet et surtout pas dans la langue d'origine. En plus presque tout son vocabulaire ne concorde pas avec les textes de la Bible et de la Tradition catholique que je connais par coeur
Je parle pour parler donc simplement pour m'y instruire en discutant
Je parle pour parler donc simplement pour m'y instruire en discutant
Erdèatét- Cinquième Demeure : C'est l'Union de volonté. Je suis fidèle à la Foi et à l'Obéissance.
- Messages : 680
Date d'inscription : 14/04/2010
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Sujets similaires
» « Qu’est-ce que l’Europe ? » Un inédit (en Français) du cardinal Ratzinger..
» "... et ne nous soumets pas à la tentation", expliqué par le Cardinal Ratzinger !
» "La célébration de la Messe doit être tournée vers Dieu", nous dit le Cardinal Ratzinger
» Cardinal Burke - Interview intégral !
» Le cardinal Müller et le "nouvel ordre mondial" : une interview détonante
» "... et ne nous soumets pas à la tentation", expliqué par le Cardinal Ratzinger !
» "La célébration de la Messe doit être tournée vers Dieu", nous dit le Cardinal Ratzinger
» Cardinal Burke - Interview intégral !
» Le cardinal Müller et le "nouvel ordre mondial" : une interview détonante
Page 2 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum