« Un Synode en trop ou deux qui manquent ? » - Une réflexion de l'Abbé Guy Pagès !
Viens, Seigneur Jésus ! :: La Fin des Temps :: Le Synode sur la Famille et le Synode d'Amazonie : un prélude au Schisme à venir ?
« Un Synode en trop ou deux qui manquent ? » - Une réflexion de l'Abbé Guy Pagès !
Un synode de trop ou deux qui manquent ?
Comment ne pas penser que le synode sur la famille, qui vient de se terminer à Rome, était inutile ? En effet, les questions présentées aux Pères synodaux n'avaient-elles pas déjà reçu leur réponse dans Familiaris Consortio de S. Jean-Paul II ? Certes, cette encyclique n'aborde absolument pas la question de l'homosexualité... tant il paraissait encore évident en 1981 que cette question n'a rien à voir avec le mariage et la famille (Ep 5.3-7)... Mais depuis l'Eglise a "évolué", du moins pour certains...
La vérité est que les enseignements de Familiaris consortio, comme ceux de Homosexualitatis Problema, donnés en 1986, sur l'attitude à tenir vis à vis des personnes liées au péché contre-nature, n'ont pas été mis en pratique... et c'est pourquoi les problèmes auxquels s'est affronté le synode, ont depuis lors perduré et se sont amplifiés...
Si nous avions mis en oeuvre les enseignements de Familiaris Consortio, non seulement nous aurions évité de passer pour des tartuffes, mais encore de nous fatiguer à brasser du vent, et à nous rendre coupables de nouveaux et dramatiques silences, comme de criminelles confusions... Combien est inquiétant le fait que la proposition de donner la Sainte Communion aux adultères publics ait reçu, dans la Relatio finale, l'approbation de la majorité absolue des évêques présents... Comment ne pas voir que l'Eglise "prend l’eau de toute part" parce qu'elle contient "plus d'ivraie que de bon grain" (Benoît XVI, 25.03.2005) ? Faut-il que l'Eglise soit malade pour mettre au vote les commandements divins et les enseignements du Christ et de S. Paul !
Ce synode aurait toutefois trouvé son sens et un réel intérêt s'il avait eu pour but d'organiser la lutte contre l'ennemi n°1 de la famille que sont les différentes officines de l'ONU pilotées par la Franc-maçonnerie, à commencer par le Planning Familial, reçu très officiellement dans les établissements de l'enseignement catholique sous contrat... ainsi que Mgr Michel Schooyans, en l'an 2000 déjà, les avait courageusement et magistralement démasquées ("La face cachée de l'ONU", Fayard) (1). Mais apparemment, personne n'a entendu ! Là encore, on préfère regarder ailleurs... Au lieu de désigner ouvertement les responsables de la conspiration mondiale contre la famille, et mobiliser les énergies des différentes Eglises pour lui faire face, certains prélats semblent n'avoir d'autre souci que d'aligner l'Eglise sur les comportements mondains que jusque là l'Eglise condamnait... au nom du progrès de la pastorale ! Mais les graves préjudices sociaux et spirituels qu'ils ont causés en militant pour la reconnaissance de ce que la théologie catholique désigne comme "une grave dépravation" (CEC n°2357), ou pour la reconnaissance de l'adultère public et de son prétendu droit à recevoir la communion eucharistique, n'appellent-ils pas sur leurs auteurs de solennelles sanctions canoniques (can. 1369 ; can. 1371) ? Eh bien non ! De tels personnages se voient au contraire honorés d'avoir tenu de telles positions... tandis que ceux qui, avec saint Paul, rappellent "au nom du Seigneur Jésus Christ, de se tenir à distance tout frère qui mène une vie désordonnée et ne se conforme pas à la Tradition" (2 Th 3.6 ; Mt 18.17 ; Ep 5.3-7) sont accusés d'être d'affreux tradionalistes, de manquer de charité, de miséricorde, de sens pastoral... ! Comme si ceux qui portent de telles accusations, au vu de l'état dans lequel ils ont conduit l'Eglise ces dernières décennies, avaient de quoi donner des leçons en matière de pastorale !
En considérant inutile ce synode, je n'ose pas penser à la convocation de celui qui serait chargé d'étudier les moyens à mettre en oeuvre pour faire face au danger islamique, les moyens de le conjurer en disant enfin ouvertement la vérité au sujet de l'islam, véritable Antichrist (1 Jn 2.22-23; 4.2-3), pour le salut des musulmans... et de ceux qui ne le sont pas encore ! Je sais, je rêve : De même que nous avions déjà les réponses aux problèmes posés à ce synode, mais que nous nous ne voulons pas les voir, de même, nous n'avons rien de prêt pour faire face à l'islam (c'est même le contraire !), et, pareillement, nous ne voulons pas le voir...
Bref, il semblerait que l'Eglise ne veuille pas nommer ses ennemis, étudier leurs buts et leurs moyens, unir ses forces pour les neutraliser et renverser, mais qu'elle soit prête, avec ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes, à se priver elle-même de l'aide de Dieu, qui, Lui, ne donne pas ce qui est sacré aux chiens (Mt 7.6 ; Ph 3.2 ; Ap 22.15) ! Le temps où "l'épreuve finale qui ébranlera la foi de nombreux croyants accompagnée de la persécution [...] sous la forme d’une imposture religieuse apportant aux hommes une solution apparente à leurs problèmes au prix de l’apostasie de la vérité" (CEC n°675) est certainement plus proche que jamais...
Abbé Guy Pagès
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(1) Ouvrages de Mgr Schooyans :
- Maîtrise de la vie, domination des hommes, Pierre Zech, 1986.
- L'Évangile face au désordre mondial, Éditions Fayard, 1997.
- La dérive totalitaire du libéralisme, Édition Mame, 1999.
- Le Crash démographique : De la fatalité à l'espérance, Le Sarment-Fayard, 2000.
- La face cachée de l'O.N.U., Fayard - Éditions le Sarment, 2000 lire en ligne.
- Le terrorisme à visage humain, Éditions François-Xavier de Guibert, 2006.
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SOURCE : http://www.islam-et-verite.com/blog/eglise/au-sujet-du-synode-sur-la-famille.html
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Re: « Un Synode en trop ou deux qui manquent ? » - Une réflexion de l'Abbé Guy Pagès !
Commentaire suite à l'article de l'Abbé Guy Pages :
Saffroy a écrit:
Saffroy, Jeu 30 Oct 2014
Mariage et divorce chrétiens pour tous ?
Si ce Synode poursuit son train d'enfer comme il l'a commencé, c'est la fin des 7 sacrements divins intangibles, et pas seulement du Mariage chrétien indissoluble.
Car seront alors également ruinés le sacrement de Pénitence (puisque il n'y aura plus de Péché, le grand oublié du synode et du monde) et l'Eucharistie, car le scandale n'interdira plus la communion qui devient alors une banale collation…(ce qu'ont toujours voulu les Protestants et les modernistes ).
C'est, de ce fait, l'explosion de toute la théologie des sacrements, donc le tarissement de la Grâce dont ils sont les canaux obligés.
Avec, en fin de compte et de façon inexorable, l'éclipse de l'Église visible, signe des derniers temps et la porte ouverte à l'Antichrist juif de la fin des temps dans lesquels nous nous trouvons actuellement.
C'est alors que le Christ reviendra dans la GLOIRE pour consumer l'impiété dans le feu.
°°000°°
Ce sont les francs-maçons qui, ne l’oublions pas, ont mis en œuvre le divorce (bientôt disponible en un clic de souris ?), la contraception artificielle (dont on réalise à présent les effets néfastes sur la santé des femmes et l’environnement), l’avortement (source de la ruine de la démographie des français de souche, d’innombrables souffrances, souvent enfouies profondément), la libéralisation de mœurs contre nature, et militent à présent en faveur de l’euthanasie (la compassion affichée masquant de réelles préoccupations financières), la location d’utérus (marché juteux et trafics en perspective, y compris criminels) ainsi que la Procréation médicalement assistée (voie ouverte à un eugénisme de type nazi).
Si les chrétiens se laissent emporter par ce maëlstrom, au nom d’une fausse pastorale et d’une charité compassionnelle dévoyée, ils seront alors balayés par la tornade qu’ils auront eux-mêmes déclenchée par esprit de soumission au monde.
Quand le sel s’affadit, il n’est plus bon qu’à être jeté et foulé aux pieds.
SOURCE : http://www.islam-et-verite.com/blog/eglise/au-sujet-du-synode-sur-la-famille.html
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Dernière édition par Admin le Ven 20 Fév 2015 - 13:35, édité 1 fois
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Re: « Un Synode en trop ou deux qui manquent ? » - Une réflexion de l'Abbé Guy Pagès !
Autre commentaire suite à l'article de l'Abbé Guy Pagès :
Saffroy a écrit:
Saffroy, Ven 24 Oct 2014
Sous couvert de pastorale, et tout en prétendant ( faussement ) ne pas changer l'enseignement immuable du magistère sur le mariage, on s'apprête en réalité à détruire le sacrement du mariage de l'intérieur !
En effet l'adultère (on dit maintenant " divorcé-remarié " car changer de vocable, n'est-ce pas changer la perception de la réalité ? ), s'il permet de recevoir la communion - laquelle n'est pas un dû mais un don - aura pour effet de rendre caduc, selon la volonté d'un seul conjoint, tout mariage sacramentel.
Seront ainsi détruits, par extension proliférante du mal et de l'erreur, le sacrement de la confession, celui de l'Eucharistie et celui de l'Ordre: car quand le désordre détruit la petite Eglise domestique qu'est la famille, comment peut-on raisonnablement espérer que, dans de telles "cellules cancéreuses", devenues anarchiques et désordonnées , puissent éclore des vocations religieuses ?
De même combien de chrétiens abandonnent leur conjoint sans motif ( "divorce dit sans faute", version moderne de la répudiation antique), se mettant ainsi en état de péché mortel quoi que puissent dire à ce propos les prêtres modernistes soucieux d'être dans l'air du temps, ambition de feuille morte s'il en est ?
Combien d'époux "chrétiens" sont, en outre, conscients qu' en abandonnant leur conjoint ils seront tenus responsables, par Dieu, de l'adultère éventuel de l'époux (se) délaissé(e) ?
Ces réalités sont devenues dures à entendre pour beaucoup, hélas ! Car la morale a déserté les homélies et les brebis sont laissées sans pasteur qui les guide, quand celui-ci ne les fourvoie pas ...
" Les hommes doivent être changés par la religion et non la religion par les hommes "
Gilles de Viterbe - Général des Augustins, lors du discours d'ouverture du concile de Latran le 3 mai 1512.
L'orgueil n'est-il pas très souvent derrière toutes ces conduites gravement peccamineuses ?
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Re: « Un Synode en trop ou deux qui manquent ? » - Une réflexion de l'Abbé Guy Pagès !
Un gros

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Re: « Un Synode en trop ou deux qui manquent ? » - Une réflexion de l'Abbé Guy Pagès !
Admin a écrit:@ Tous :
Un grosà l'Abbé Pagès pour cette très belle réflexion !
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Je me joins à ce merci
AnneLéa- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
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Re: « Un Synode en trop ou deux qui manquent ? » - Une réflexion de l'Abbé Guy Pagès !
Re: « Un Synode en trop ou deux qui manquent ? » - Une réflexion de l'Abbé Guy Pagès !
ALORS QUE SE PREPARE
UN PROCHAIN SYNODE SUR LA FAMILLE.
Alors que se prépare à Rome pour le mois d'octobre un synode sur la famille, la revue de l’archidiocèse de Paris, Paris Notre Dame, dans sa livraison du 28 novembre 2013 (n°1502, p.6), s’intéresse à la situation des « divorcés-remariés » à travers un article consacré à l’association Miséricorde et Vérité dont la vocation est de proposer « aux personnes, remariées ou non, un itinéraire spirituel pour qu’elles prennent conscience qu’elles demeurent au cœur de l’Église. »[1]
Si le manque crasse de formation sérieuse à la doctrine du mariage catholique lors des préparations au sacrement explique que des personnes abandonnées et non « remariées » puissent douter demeurer au cœur de l’Église, ce qui choque dans cette formulation est que leur condition soit traitée au même titre que celle des personnes dites « remariées » (civilement). Que révèle cette assimilation et comment est-il possible de demeurer au cœur de l’Église lorsque l’on est « remarié » ?
L’expression utilisée dans cet article ‒ et jusque dans les documents du magistère romain ‒ de « Divorcé-remarié » est un véritable oxymore, puisqu’au regard de la Foi il n’y a pas plus de « divorcés » que ce qu’il y a de « remariés », le mariage étant, comme chacun sait, indissoluble : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. » (Mt 19.6). En fait « divorcés-remariés » signifie : « adultères publics ». [2] Comment l'Église peut-elle user d'un vocabulaire qui est une insulte à sa foi ? Je ne considére pas ici le cas des personnes qui, pour diverses raisons, demeurent sous le même toit tout en ayant pris l'engagement de vivre chastement, ni de tous ceux qui, malgré les apparences contraires, ne sont pas adultères, tout simplement parce que l'article en question ne les évoque pas. Je n'entrerai pas non plus ici dans la considération de certaines situations existentielles : il est trop facile de faire jouer « les bons sentiments » au détriment de la charité, qui est amour de la vérité : « Si quelqu’un vient à Moi sans Me préférer à son conjoint ou même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » (Lc 14.26).
Au début de l’article, le père Metzinger, vicaire épiscopal pour la pastorale de la famille de l’archidiocèse de Paris, dément que l’Église rejette les adultères publics, comme certains certainement s’en plaignent. « La vérité […], c’est de leur faire prendre conscience qu’ils sont toujours membres de l’Église. » dit-il. Cette affirmation n'est pas fausse dans la mesure où le péché n’annule pas le baptême, mais elle laisse croire que leur péché affecte si peu l'appartenance à l’Église de ces personnes qu'elles peuvent toujours « bénéficier de la grâce des sacrements »… comme si de rien n'était finalement. De quoi dès lors pourraient-elles encore se plaindre ? Ce que cache ce discours, c’est que tous les baptisés n’appartiennent pas à l’Église de la même façon : il y a ceux qui lui appartiennent comme à la vigne des rameaux vivants et féconds, et il y a ceux qui lui appartiennent comme des sarments secs, destinés, à moins du travail de la pénitence et du miracle de la conversion, au feu éternel (Jn 15.6). Le bénifice de la grâce des sacrements n'est pas du même ordre pour ceux qui participent aux sacrements en état de grâce et pour ceux qui n'y participent pas, et a fortiori indignement. La présence des adultères publics lors de l'offrande du sacrifice eucharistique, et à d'autres cérémonies, comme aussi l'usage des sacramentaux (qu'à la différence des excommuniés déclarés, les pécheurs publics de ce type peuvent utiliser), et toutes les actions moralement bonnes de dévouement au prochain qu'ils peuvent accomplir, sont une occasion de grâce actuelle pour eux, des dispositions à recevoir à nouveau le Salut, par mode d'impétration, même si ces actions ne sont pas méritoires, puisque non faites en état de grâce (Jn 15.5). C’est en ce sens que j’interprète cette même affirmation dans les textes du Magistère ordinaire récent, par exemple dans la Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la foi Sur l’accès à la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés disant que ceux-ci : « ne sont en rien exclus de la communion ecclésiale. »[3]. Car enfin, si l’adultère est un péché mortel, on ne voit pas que les adultères participent à la communion ecclésiale si celle-ci est une réalité vivante et sainte, ou alors le péché mortel n'est pas mortel... Reste donc que le Magistère ne voit la participation des adultères publics à la communion ecclésiale que sous le registre de la potentialité, attendant du processus de conversion mené à son terme, le passage à son actualité. Dans le cas contraire, elle n’aura été qu’une participation virtuelle. Mais ne pas le dire, ici ou là, n’est-ce pas très gravement contribuer à l’égarement les âmes ?
L’association, soutenue par la Pastorale familiale, se propose « de ‘ramener la paix dans les cœurs’ jusqu’au moment où les personnes acceptent leur situation et peuvent prendre une part active à la vie de l’Église, sans être en rébellion. ». Un tel objectif, semble-t-il dire autre chose que la volonté de tranquilliser des âmes tourmentées par leur état de damnation... afin qu’elles y restent ? N'est-ce pas choquant de lire que l’Église, qui n'a pas d'autre but que le salut des âmes, veuille que les adultères publics « acceptent leur situation » ? Comment pourront-ils vouloir en changer s'ils doivent l'accepter ? Et quel témoignage est ainsi donné aux personnes abandonnées par leur conjoint mais fidèles aux promesses de leur mariage ? Comment la pastorale de la famille peut-elle se justifier d’aider « les personnes divorcées, remariées ou non » à « vivre de manière différente leur appartenance à l’Église » ? Y aurait-il deux manières de vivre l’appartenance à l’Église : une en étant fidèle et l’autre en étant infidèle ?
Bruno et Anny Perrin « divorcés et engagés dans une nouvelle union depuis seize ans » sont appelés à titre de témoins de cette autre manière d’appartenir à l’Église... Et voici leur témoignage : « Dieu nous réconforte et nous comble autrement ». Comment ? « Par la communion de désir ».
La communion de désir, encore appelée communion spirituelle, voilà donc la notion sur laquelle s’appuie la présente pastorale des adultères publics. Elle leur fait manifestement croire qu’ils peuvent, par la communion de désir, « bénéficier de la grâce des sacrements », au point d'en être « comblés », accéder à l’essentiel de la vie chrétienne de sorte qu’à côté de cet essentiel (qui pour tout baptisé fidèle est la vie divine elle-même), leur péché s’en trouve nécessairement réduit à des dimensions anecdotiques… La proposition faite aux adultères publics de « la communion de désir », pour appartenir au Magistère ordinaire récent de l’Église[4], pose problème, car, en effet, celle-ci n’est pas, et n’a jamais été, le moyen de communier de ceux qui ne sont pas en état de grâce, mais de ceux qui sont empêchés de le faire pour des raisons indépendantes de leur volonté, comme c’est le cas pour les prisonniers, les malades... En dehors de toute participation souhaitée mais physiquement impossible au Sacrifice de Jésus, Dieu peut donner les fruits de cette participation qui, pour être seulement désirée, n’en est pas moins réelle à Ses yeux, Lui qui tient pour spirituellement acquis ce qui est librement désiré (Mt 6.21 ; 5.28). Toutefois, cette communion, comme toute communion, exclut nécessairement l’attachement au péché, aussi vrai que participer dignement à l’Eucharistie, c’est donner sa vie au Père, et donc, par Jésus, avec Jésus et en Jésus, mourir au monde pécheur… On ne voit pas que l’on puisse à la fois s’unir au Christ dans le mystère de Sa mort (1 Co 11.26) et se refuser à Lui, violer le sacrement de mariage — « signe et instrument efficace » de Son Amour indissoluble parce qu’irrévocable (Mt 19.6 ; 5.32) — et prétendre s’unir à Lui : « Qui n’est pas avec Moi est contre Moi » (Mt 12.30). Raison pour laquelle l’Église primitive demandait aux pécheurs publics de quitter l’église après la liturgie de la Parole, consciente que n’étant pas en état de grâce ils ne pouvaient pas s’unir à l’offrande du Sacrifice de Jésus, ni donc en recevoir les fruits par la communion. Aujourd’hui les adultères publics sont invités à participer à la Messe et à en recevoir la grâce[5]...
Ce que les adultères publics peuvent ainsi malheureusement comprendre est que ne pouvoir physiquement prendre part au sacrement[6] n’aurait en définitive que peu d’importance pour eux puisqu’ils ne seraient en cela privés que de la « théâtralité » des sacrements, de l'aspect public de la liturgie de l'Eglise, des « apparences » de la communion eucharistique mais non de sa « substance ». Or, on ne voit pas en quoi le fait de ne pas pouvoir recevoir les « espèces » de l’Eucharistie permettrait d’en recevoir la substance… Ou on peut communier ou on ne le peut pas. Ou on est en état de grâce ou on ne l’est pas. Mais si on peut communier, c’est toujours et nécessairement spirituellement qu'on le peut. « Celui qui s'unit au Seigneur, au contraire, n'est avec lui qu'un seul esprit. » (1 Co 6.17). Communier, c'est ne faire plus qu'un avec Jésus, réellement présent sous les apparences des espèces consacrées. Personne ne communie jamais aux seules apparences, sinon pour sa condamnation (1 Co 11.27-31 ; Lv 7.21-22) ! Communier au Corps du Christ implique toujours et nécessairement de le faire spirituellement, c’est à dire d’accueillir le Christ tel qu’Il est en Lui-même, avec foi et par amour, et non pas seulement avec ses dents, comme sauraient le faire aussi les chiens ! « Ne donnez pas ce qui est sacré aux chiens ! » (Mt 7.6).
Comment comprendre que l’on en soit arrivé, de fait, à présenter la communion spirituelle comme compatible avec le péché ?[7] Parce que la vie spirituelle est invisible aux yeux de ceux qui n’ont pas l’Esprit du Christ, elle pourrait leur être présentée comme la nuit enchantée servant à vivre cachés ce qu’ils ne peuvent vivre au grand jour ? Parce que la vie spirituelle est invisible aux yeux de chair, elle permettrait de tromper les innocents sur son contenu ? Pas vu, pas pris ? Mais pour qui a l’Esprit du Christ, la vie spirituelle n’est pas le monde de la religiosité New-Age, faite d’imagination, livrée à la subjectivité. Elle est aussi réelle que ce qu’elle contient la substance même des réalités du monde visible : « Ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans les Cieux. » (Mt 18.18)...
« En renonçant à la communion sacramentelle, nous communions à la croix du Christ. » confessent Bruno et Anny, accusant ainsi non seulement l’Église de blesser le Christ par la demande qu’elle leur fait de ne pas communier, mais encore le Christ de Se contredire, Lui qui a dit : « Qui vous écoute, M’écoute. » (Lc 10.16 ; Mt 18.18)… Si l’Église, par sa discipline, fait porter au Christ une croix, et si les adultères publics sont les saints qui portent avec Lui cette croix, quel est le rôle des responsables de la pastorale familiale ?[8]
Si « Ce que confesse la foi, les sacrements le communiquent » (CEC n°1692), qu'est-ce que la foi qui n’a pas besoin de sacrements pour communiquer ce qu'elle confesse ? Est-ce encore la foi ? Quel est le sens de l’excommunication (Can 915) si l’excommunié peut quand même « bénéficier de la grâce des sacrements » ? [9] Qu’est-ce qui est véritablement important : les sacrements ou la grâce qu’ils donnent ? S’il en est ainsi que l’on puisse « bénéficier de la grâce des sacrements » tout en vivant dans le péché, qu’est-ce que le péché ? Et qu’est-ce que la grâce ?
Bref, en donnant aux personnes qui ne sont objectivement pas en état de grâce, le conseil de communier spirituellement, non seulement on court le risque de les encourager à demeurer dans leur situation objective de péché, mais on fausse leur relation ‒ et celle de toute l’Église ‒ au Mystère de Jésus-Eucharistie, laissant croire qu'Il donnerait ce que Son Église interdit ... A moins que ce ne soit l’Église qui veuille aujourd’hui donner ce que son Seigneur interdit ?
Prions pour le prochain Synode sur la famille, car le temps s'y annonce houleux. [10] Que Dieu nous préserve de la pastorale amie de la « dureté de cœur » (Mt 19.8) !
Abbé Guy Pagès
[1] J’avais déjà à l’occasion d’un semblable article paru dans la même revue le 10 avril 2008 et intitulé « Divorcés-remariés : vivre sa foi au grand jour » fait entendre une semblable critique, manifestement en vain… Je la réitère donc.
[2] « Le premier don de l'amour (...), celui qui s'impose le plus évidemment, c'est celui qui consiste à servir la vérité, toute la vérité, à dévoiler et à réfuter l'erreur, sous quelque forme, sous quelque masque ou déguisement qu'elle se présente. » (Pie XII, Encyclique Mit Brennender Sorge, n°36).
[3] La Documentation Catholique, n°2103, 6 novembre 1994, p.931.
[4] Cf. par exemple : Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la foi aux évêques de l’Église catholique, Sur l’accès à la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés : « Il faut aider les fidèles à approfondir leur compréhension de la valeur de leur participation au sacrifice du Christ dans la messe, de la communion spirituelle, de la prière, de la méditation de la parole de Dieu, des œuvres de charité et en faveur de la justice. » (La Documentation Catholique, n°2103, 6 novembre 1994, p.931) ;
Recommandations du Conseil pontifical pour la famille, La pastorale des divorcés remariés : « Témoin et gardien du signe matrimonial, l’évêque – ainsi que les prêtres, ses collaborateurs –, désireux de conduire son peuple vers le salut et le vrai bonheur, ne manquera pas [...] d'amener la communauté chrétienne à une compréhension plus approfondie de l’importance de la piété eucharistique, comme par exemple : la visite au Très Saint Sacrement, la communion spirituelle, l’adoration du Très Saint Sacrement. » (La Documentation Catholique, n°2156, 16 mars 1997, p.261) ;
Document de la Commission familiale de l’Épiscopat, Les divorcés remariés dans la Communauté chrétienne : « Toutefois, ceux qui ne peuvent pas recevoir ces sacrements peuvent accueillir les dons du Christ dans la prière, dans un souci de conversion permanente, dans la communion spirituelle et par une vie remplie de charité. », La Documentation Catholique, n°2054, 19 juillet 1992, p.709.
[5] « Il faut aider les fidèles [le terme « fidèles » est ici curieusement choisi pour désigner les adultères publics…] à approfondir leur compréhension de la valeur de leur participation au sacrifice du Christ dans la messe, de la communion spirituelle, de la prière, de la méditation de la parole de Dieu, des œuvres de charité et en faveur de la justice. » Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la foi aux évêques de l’Église catholique, Sur l’accès à la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés, La Documentation Catholique, n°2103, 6 novembre 1994.
[6] Car il reste encore cet ordre des choses, cette armature de la vie chrétienne léguée par la Tradition, qui résiste, mais pour combien de temps encore ? Ne voit-on pas en effet des évêques appeler de plus en plus ouvertement, comme fin 2013 en Allemagne, à ce que les adultères publics reçoivent la communion même physiquement ?
[7] Que révèlent entre mille autres faits similaires les récentes obsèques de Lucien Neuwirth, la bénédiction du remariage civil de baptisés déjà sacramentellement mariés, le rituel de bénédiction que leur a concocté Mgr Doré en 2004, les évêques allemands voulant donner la communion eucharistique aux adultères publics, et plus largement les directives liturgiques de Redemptionis Sacramentum superbement ignorées, si la relation à Jésus-Eucharistie est « source et sommet de la vie chrétienne » (LG 11) ?
[8] Peut-on les imaginer se rendre ensemble à la Messe du martyr de saint Jean-Baptiste…
[9] Certes, ils bénéficient de « de la grâce des sacrements » parce que l'Eglise prie à la Messe pour la conversion des pécheurs.
[10] Certains invoquent en effet « le pouvoir qu’a l’Église d’absoudre tous les péchés » pour justifier le retour en grâce des adultères publics, comme si l'Eglise pouvait pardonner un péché sans que celui-ci soit d'abord condamné, abandonné et autant que possible réparé par son auteur... L'Eglise ne peut pas défaire ce que Dieu a fait (Mt 19.6). Il n'y a pas de salut en dehors de la conversion et de la pénitence (Mt 3.8 ; 4.17 ; 11.20 ; Lc 13.3,5). Quant au fait que le canon 8 du concile de Nicée (325) soit aujourd'hui cité pour justifier le "remariage" des "divorcés", il faut dire que la condition faire aux Novatiens d'admettre le remariage s'entendait certainement du cas de ceux qui, après leur baptême, ont conclu de nouvelles noces en vertu du privilège paulin. « En tout cas, l'Eglise ne peut construire sa doctrine et sa pratique sur des hypothèses exégétiques incertaines. Elle doit s'en tenir à l'enseignement clair du Christ. » (Joseph Ratzinger, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Sur la pastorale des fidèles divorcés remariés, n°1). Cf. aussi : Sur l'indissolubilité du mariage et le débat sur les divorcés remariés civilement et les sacrements, S. Exc. Mgr Gerhard Ludwig Müller, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.
Abbé Guy Pagès
SOURCE : http://www.islam-et-verite.com/blog/liturgie/la-communion-de-desir-pour-les-divorces-remaries.html
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Re: « Un Synode en trop ou deux qui manquent ? » - Une réflexion de l'Abbé Guy Pagès !
Ces forts textes de l'Abbé Pagès sont à lire et à relire !

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AnneLéa- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
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