Plus qu'à un Pape, François ressemble à un Gourou de Greenpeace !

**Admin** Dim 21 Juin 2015 - 12:45

PLUS QU'ÀS UN PAPE, FRANÇOIS RESSEMBLE À UN GOUROU DE GREENPEACE !

Gianluca Veneziani
www.lintraprendente.it
16 juin 2015
(Traduction de Anna)
------

Que quelqu'un informe le Pape François qu'il aurait dû écrire une œuvre doctrinale et pastorale et non pas le texte officiel de la Charte de Milan pour l'Expo. Car à lire les anticipations de la première encyclique écrite par Bergoglio tout seul (la première avait été réalisée à quatre mains avec Ratzinger), Laudato si'. Sulla cura della casa comune, la pensée vous traverse que le pontife est tellement épris des thèmes écologiques et alimentaires qu’il en a oublié ceux qui devraient être les arguments centraux de sa mission de Pape: le salut des âmes, la réaffirmation d'une vie après la mort, ou même la prédication d'une vie conforme à l'Évangile.

On dirait par endroits que le Pape "Vert" François entend faire un manifeste à la croisée entre Legambiente (mouvement écologiste et anti-nucléaire italien, ndt), Greenpeace et Slow Food. À la manière d'un quelconque gourou écologiste, Bergoglio énumère en effet les dégâts de la "crise écologique" en cours: réchauffement climatique, changement climatique, pollution, appauvrissement de la biodiversité. Il ne manque que l'appel aux aliments bio, à l'utilisation des produits de saison et à zéro-kilomètre, l'invitation à un style de vie sain et diététique, sans trop de gras, et le compte est bon.

La cible des critiques du pape écologiste est évidemment toujours la même: le vieux, le damné capitalisme occidental. Du haut de la chaire de son encyclique, Bergoglio tonne contre la politique environnementale des Pays les plus puissants du monde, contre l'abus de la propriété privée qui devrait être "subordonnée à la destination universelle des biens" [ch. VI, n. 93) (ici, une référence à Rerum Novarum de Léon XIII), conteste le consumérisme effréné fils de la globalisation ainsi que la poursuite haletante du gain financier, jusqu'à condamner ceux qui privatisent l'eau, bien commun de tous: "Cela équivaut à nier aux pauvres le droit à la vie, enraciné dans leur inaliénable dignité" (n. 30). Des phrases qui ont pas mal agacé les milieux ultra-conservateurs (ndt : lui aussi !) états-uniens qui auraient déclenché, selon le Corsera (Corriere della Sera), un tir de barrage contre le texte du papal.

Même lorsque Bergoglio semble se rapprocher des thèmes les plus chers à la sensibilité de l'Église et parle d'"écologie humaine", il se réfère toujours à la fragilité des pauvres, aux dangers des guerres et des armes qui mettent en péril la survie, au drame des migrants "fuyant la misère aggravée par la dégradation de l'environnement" (n. 25). Aucune référence donc à l'écologie humaine, au sens où l'entendait le Pape Wojtyla dans l'encyclique Centesimus Annus, dans le sens du respect primaire de l'homme pour la "maison" où il vit (écologie dérive justement de "oikos" et "logos", "connaissance de sa propre maison"), c'est à dire son propre corps, dont découle inévitablement la défense de la vie et son intangibilité de la conception jusqu'à la mort naturelle; mais aussi pour la première "maison sociale" où l'homme vit et crée son habitat, c'est à dire "la famille fondée dans le mariage", définie par Jean-Paul II "sanctuaire de la vie". Dans le texte de Bergoglio manquent aussi les références à l'excellence de la création de l’homme, sa condition de premier parmi toutes les créatures, voire sa condition de Créature au centre de la Création, idée qui est le fondement de l'anthropologie chrétienne, à partir de la Genèse (le Premier fut créé le dernier, dans une sorte d'anticipation de la phrase évangélique "les derniers seront les premiers"). L'étymologie latine montre d'ailleurs cette prérogative, dans le participe futur Creatura (celui qui sera créé), qui souligne un rôle actif, créatif, projeté en avant, à la différence du participe passé Creato, qui indique ce qui est donné, passif et passé.

Dans l'encyclique du Pape, en en lisant les passages les plus marquants publiés sur les journaux, manquent aussi les références théologiques à la Ratzinger, dans l'invocation de cette Maison primaire à laquelle tout chrétien devrait aspirer: la Maison du Père, mais aussi Maison commune pour les croyants.

Bergoglio invoque plutôt, à haute voix, "une conversion écologique" de toutes les personnes de bonne volonté (ch. III), au lieu de prêcher une "conversion morale et religieuse".

Le croyant se sent vraiment perdu: des siècles de pensée nous ont parlé du passage de la conversion noétique, purement intellectuelle, de Platon vers l'idée du Bien et du Vrai, à la conversion du cœur et de l'âme du christianisme, impliquant un changement de cap dans notre propre vie, une Révolution à la suite d'une Révélation qui marque notre propre chair et notre propre vie. Et voilà un Pape qui nous parle de conversion à l'environnement, qui nous invite à faire attention à l'effet de serre, à la fonte des glaces, à la disparition d'espèces animales, à la déforestation et à l'alerte-déchets.

Il y a de quoi être perplexes. Si nous avions voulu de telles propositions, nous nous serions tournés vers le WWF. Pas besoin de recourir au Cantique des Créatures qui - et cela le Pape ne peut pas l'avoir ignoré - dans l'exaltation de toute la création, magnifie surtout l'excellence extraordinaire de l'homme, seule créature capable de louer les merveilles de Dieu, d'en faire un chant et de les traduire dans un hymne à Celui qui les a créées.

SOURCE : http://benoit-et-moi.fr/2015-I/actualite/encyclique-dun-pape-ou-manifeste-ecolo.html

**Ginou Saliba** Dim 21 Juin 2015 - 13:01

@Admin:

j'attendais ce genre d'article, des mots qui confirment hauts, ce que je pensais tout bas. je n'osais pas partager ma malaise, car j'avais peur que ce ne soit mes idées préconçues de ce Pape qui m'empechaient d'apprécier cette oeuvre que tout le monde appréciait et disait Wow! J'ai même lu sur Tweeter des prêtres qui se disent être fiers d'être catholique à cause de l'encyclique. Moi, je l'ai dit, je le répète, je n'ai que malaise avec cette oeuvre.

**Admin** Lun 22 Juin 2015 - 19:00

@ Ginou Saliba :

Comme vous, j'ai également un malaise avec cette Encyclique !

L'Administrateur

Plus qu'à un Pape, François ressemble à un Gourou de Greenpeace !

Plus qu'à un Pape, François ressemble à un Gourou de Greenpeace !

Re: Plus qu'à un Pape, François ressemble à un Gourou de Greenpeace !

Re: Plus qu'à un Pape, François ressemble à un Gourou de Greenpeace !