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Message  grenouille-de-bénitier Sam 7 Mai 2016 - 8:43

Oui, pour résumer, tout ce beau monde ne veut pas croire que le Christ donne sa grâce de chasteté aux époux "irréguliers", qui voudraient allé communier, on ne dit pas que ce sera facile, loin de là, mais pour tout le monde c'est pas évident, mais tout le monde est appeler à la chasteté, même les époux sacramentaux régulier, doivent vivre des temps de chasteté pour entrer en prière plus profondément

mais pour Kasper "c'est trop dur.".. mais , c"est pas aux hommes avec leur propres forces d'arriver à la Sanctification, aux grâce, c'est Dieu qui les donne, mais bien sûr, pour celà, il faut le prier

alors ils ont laché , et permis d'avoir une "Eglise miséricordieuse", qui va inciter les gens à ne faire aucun efforts, et aller Communier comme ça, je trouve qu'il y a là un gros problème

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Message  stjeanlagneau Sam 7 Mai 2016 - 9:07



@ grenouille de bénitier  Meeerci !

Une grande majorité des catholiques et de nombreux hommes d'Eglise ont perdus la foi.  Non  Triste

PARDON SEIGNEUR!   Prends pitié  
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Message  grenouille-de-bénitier Sam 7 Mai 2016 - 9:12

Tout à fait d'accord avec vous, mais quand on lit la Bible, il y a tout pour garder une Foi forte et ferme, et surtout les passages pour éviter les pieges,
Elle n'est pas la Parole de Dieu pour rien, la lampe qui éclaire nos vies !
Je pense que les cathos de tout bords la délaisse, et parfois moi aussi d'ailleurs, il faut que je my remette !

Il faut s'y accrocher coûte que coûte, Applaudir
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Message  Admin Sam 7 Mai 2016 - 10:57

@ Grenouille-de-Bénitier :

Il ne faut pas oublier que les Fossoyeurs de l'Église ne sont pas inspirés de l'Esprit Saint, mais de l'Esprit du Monde, de même que de l'Esprit Maçonnique (l'Humanisme) !

Ces gens appartiennent à l'Enfer !

Le feu de l\'enfer !

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Message  grenouille-de-bénitier Sam 7 Mai 2016 - 12:20

Oui, j'ai longtemps refuser de croire que les francs-maçons été bien aux commandes dans les hautes sphères de l'Eglise, ou plutôt je pensé que c'etait des gens qui resté dans l'ombre au Vatican, mais pas en direct, comme les Cardinaux, voir.. des Papes?
Car dès qu'on émettait cette hypothèse, on etait vite taxé de complotistes, qui voit le diable partout, ou que si Dieu laisse faire, c'est qu'après tout, c'est inspiré de l'Esprit Saint etc... ou bien encore que je suis pas assez miséricordieuse, que je suis une pharisienne qui veut la Loi avant tout

et bien non, force et de constater qu'à chaque fois que j'essai vraiment de comprendre, et bien ça ne colle pas avec ce que dis et demande notre Seigneur Jésus-Christ,, parfois d'ailleurs avec des phrases très bien tourné, qui ammène à culpabiliser, à se sentir trop rigide, méchant, pas"ouvert " ou plutôt, comme aime à la rappeler le Pape François, les "Coeur Fermés" à la "nouveauté de l'Esprit Saint"...
alors je ne sais plus que penser...

on nous dit dans la Bible qu'il faut s'efforcer d'entrer par la Petite Porte pour notre Salut, car Grande est Celle qui mène à la damnation....


---
D'ailleurs peut de temps après la parution d'Amoris Laëtitia", lemessage du 2 mai 2016 confié à Mirjana de Medjugorie est :

"Chers enfants, mon cœur maternel désire votre conversion véritable ainsi qu'une foi forte afin que vous puissiez propager l'amour et la paix à tous ceux qui vous entourent. Mais, chers enfants, n'oubliez pas que chacun de vous est un univers unique devant le Père Céleste. C'est pourquoi, permettez à l'action incessante de l'Esprit Saint d'oeuvrer en vous. Soyez mes enfants spirituellement purs. Dans la spiritualité se trouve la beauté. Tout ce qui est spirituel est vivant et très beau. N'oubliez pas que, dans l'Eucharistie qui est le coeur de la foi, mon Fils est toujours avec vous. Il vient à vous et rompt le pain avec vous car, mes enfants, c'est pour vous qu'Il est mort et ressuscité, et qu'il vient à nouveau. Ces paroles vous sont connues car elles sont vérité et la vérité ne change pas. Mais beaucoup de mes enfants l'ont oubliée. Mes enfants, mes paroles ne sont ni anciennes ni nouvelles, elles sont éternelles. C'est pourquoi je vous appelle, chers enfants, à bien regarder les signes des temps, à "recueillir les croix brisées" et à être les apôtres de la Révélation. Je vous remercie."

---

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Message  Admin Sam 7 Mai 2016 - 14:40

@ Grenouille-de-Bénitier:

La Vierge Marie a écrit:

Ces paroles vous sont connues car elles sont vérité et la vérité ne change pas. Mais beaucoup de mes enfants l'ont oubliée. Mes enfants, mes paroles ne sont ni anciennes ni nouvelles, elles sont éternelles.


D\'Accord

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Message  Admin Ven 13 Mai 2016 - 8:46

ENTRETIEN DU PROFESSEUR ROBERTO DE MATTEI AVEC L'ABBÉ CLAUDE BARTHE !


DERNIÈRE HEURE : « "Amoris Laetitia" : Le Pape François tend la main aux divorcés-remariés » ! - Page 7 Entret10


"On ne peut interpréter dans le sens de la Tradition le chapitre VIII d'Amoris lætitia" (5/5/2016)

***La version originale en français, que je reproduis ici avec l'autorisation de Roberto de Mattei, est issue du site Correspondance européenne, et traduite en italien sur Corrispondenza Romana. (dont provient également la photo ci-dessous).



Entretien de Roberto de Mattei avec l’abbé Claude Barthe

L’abbé Claude Barthe, théologien, auteur d’ouvrages tels que La messe, une forêt de symboles, Les romanciers et le catholicisme, Penser l’œcuménisme autrement, étant un des premiers, en France, sur le blog de L’Homme nouveau, le 8 avril, à avoir exprimé ses réserves vis-à-vis d’Amoris lætitia qui venait de paraître, nous avons profité d’un voyage en France pour lui poser quelques questions.
(R. de Mattei)


Question : Monsieur l’abbé, je m’adresse à vous avec beaucoup d’intérêt car dans votre réaction à propos d’Amoris lætitia, vous n’avez pas tenté, comme certains l’ont fait dans un premier mouvement, de lire la lettre apostolique selon une grille traditionnelle, et je partage votre lecture.

Réponse : Honnêtement, je ne vois pas comment on pourrait interpréter dans le sens de la doctrine traditionnelle le chapitre VIII de l’Exhortation. Ce serait faire violence au texte et ne pas respecter l’intention des rédacteurs, qui entendent bien poser un élément nouveau : « Il n’est plus possible de dire que… ».

Q : Ce qui est dit dans l’Exhortation n’est cependant pas si nouveau.

R : Pas nouveau du côté de la contestation théologique, vous avez raison. Depuis le Concile, sous Paul VI et sous Jean-Paul II, la grande affaire des théologiens contestataires a été principalement d’attaquer Humanæ vitæ, avec des livres, des « déclarations » de théologiens, des congrès. Dans le même temps, la communion aux divorcés « remariés » (et aussi aux homosexuels en couples, et aux concubins) a joué un rôle de revendication, je dirais symbolique. Il faut savoir en effet, que la pratique de très nombreux prêtres, en France, en Allemagne, en Suisse et en bien d’autres endroits, est d’admettre sans problème, depuis longtemps, les divorcés « remariés » à la communion, et de leur donner l’absolution lorsqu’ils la demandent. L’appui le plus célèbre à cette revendication avait été donné par une lettre des évêques du Rhin supérieur, NNSS Saler, Lehmann et Kasper, du 1er juillet 1993, intitulée : « Divorcés-remariés, le respect de la décision prise en conscience ». Elle contenait d’ailleurs très exactement les dispositions de l’actuelle exhortation : en théorie, pas d’admission générale à la communion, mais exercice d’un discernement avec un prêtre, pour savoir si les nouveaux partenaires « se voient autorisés par leur conscience à s'approcher de la Table du Seigneur ». En France, des évêques (Cambrai, Nancy) ont publié des actes de synodes diocésains dans le même sens. Et le cardinal Martini, archevêque de Milan, dans un discours qui était un véritable programme de pontificat, prononcé le 7 octobre 1999 devant une assemblée du Synode pour l’Europe, avait évoqué de même des mutations de la discipline sacramentelle.

En fait, en France, en Belgique, au Canada, aux Etats-Unis, on va plus loin encore : des prêtres, relativement nombreux, célèbrent à l’occasion de la seconde union une petite cérémonie, sans que les évêques les en empêchent. Certains évêques, même, encouragent positivement cette pratique, comme l’avait fait Mgr Armand le Bourgeois, ancien évêque d’Autun, dans un livre : Chrétiens divorcés remariés (Desclée de Brouwer, 1990). Des ordos diocésains, comme celui du diocèse d’Auch, « encadrent » cette cérémonie, qui doit être discrète, sans sonnerie de cloches, sans bénédiction des anneaux…

Q: Vous êtes bien d’avis que le cardinal Kasper a joué un rôle moteur ?

R : A l’origine, oui. Donné par le Pape François, peu après son élection, comme un « grand théologien », il a opéré la préparation de terrain par un exposé qu’il a donné lors du consistoire du 20 février 2014, et qui avait fait un bruit énorme. Mais ensuite, cette affaire a été menée avec un grand savoir-faire, en trois étapes. Deux assemblées synodales en octobre 2014 et en octobre 2015, dont les relations finales intégraient le « message » kaspérien. Entre les deux, a été publié un texte législatif, Mitis Iudex Dominus Jesus, du 8 septembre 2015, dont l’architecte a été Mgr Pinto, doyen de la Rote, simplifiant la procédure des déclarations de nullité de mariage, spécialement grâce à une procédure très rapide devant l’évêque, lorsque les deux époux s’accordent pour demander la nullité. Certains canonistes ont même parlé, dans ce cas, d’annulation par consentement mutuel.

En fait, une sorte de noyau dirigeant, la Cupola du Synode, s’est constitué autour du très influent cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode, avec Mgr Bruno Forte, archevêque de Chieti, Secrétaire spécial c’est-à-dire numéro deux du Synode, Mgr Fabio Fabene, de la Congrégation pour les Evêques, Sous-Secrétaire du Synode, le cardinal Ravasi, Président du Conseil pour la Culture, en charge du Message de l’assemblée, assisté notamment de Mgr Victor Manuel Fernandez, recteur de l’Université Catholique d’Argentine, le jésuite Antonio Spadaro, directeur de La Civiltà Cattolica, et d’autres personnes d’influence, toutes très proches du Pape, comme l’évêque d’Albano, Marcello Semeraro, et Mgr Paglia, Président du Conseil pour la Famille. Ils ont été rejoints par le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, qui fut maître d’œuvre du Catéchisme de l’Eglise catholique, et qui a joué ici le rôle de garant de l’orthodoxie du texte, que se refusait à assumer le cardinal Müller. Toute cette équipe a fourni un travail considérable pour arriver au but poursuivi…

Q: Pour arriver à élaborer après la deuxième assemblée un texte de plus de 250 pages…

R : Et même avant… Le texte de l’exhortation post-synodale était déjà établi dans ses grandes lignes… en septembre 2015, avant l’ouverture de la deuxième assemblée du Synode sur le mariage.

Q: Vous parlez de but poursuivi. Lequel exactement ?

R: Il est bien possible que, dans l’esprit du pape François, il ne soit agi, à l’origine, que de concéder un laisser-passer « pastoral » et « miséricordieux ». Mais la théologie étant une science rigoureuse, il a bien fallu énoncer des principes justifiant la décision en conscience de personnes vivant dans l’adultère public pour s’approcher des sacrements. De nombreux passages de l’Exhortation, dès le début, préparent cet exposé doctrinal, qui se trouve dans le chapitre VIII. Il traite de diverses « situations de fragilité ou d’imperfection » et spécialement de celle des divorcés engagés dans une nouvelle union « consolidée dans le temps, avec de nouveaux enfants, avec une fidélité prouvée, un don de soi généreux, un engagement chrétien, la conscience de l’irrégularité de sa propre situation et une grande difficulté à faire marche arrière sans sentir en conscience qu’on commet de nouvelles fautes » (n. 298). Dans cette situation « imparfaite » au regard de « l’idéal complet du mariage » (n. 307), l’Exhortation pose des règles pour un « discernement spécial » (n. 301). Il est normalement accompli avec l’aide d’un prêtre « au for interne » (pour les deux partenaires de l’union ?) qui permettra aux intéressés d’établir un jugement de conscience correct (n. 300).

Ce jugement (du prêtre? des partenaires éclairés par le prêtre?), en raison de conditionnements divers, pourra conclure à une imputabilité atténuée ou nulle, rendant possible l’accès aux sacrements (n. 305). Par parenthèse : il n’est pas dit si ce jugement s’impose aux autres prêtres qui auront à donner les sacrements aux intéressés. De toute façon, il faut bien voir que le texte ne se focalise pas sur l’accès aux sacrements, qui est traité en note, de manière un peu embarrassée (note 351). En revanche, il pose clairement le principe théologique, résumé au n. 301, qu’il faut citer : « Il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite "irrégulière" vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante. Les limites n’ont pas à voir uniquement avec une éventuelle méconnaissance de la norme. Un sujet, même connaissant bien la norme, peut avoir une grande difficulté à saisir les "valeurs comprises dans la norme" ou peut se trouver dans des conditions concrètes qui ne lui permettent pas d’agir différemment et de prendre d’autres décisions sans une nouvelle faute ».

Ce qui peut s’analyser ainsi : 1°/ en raison de circonstances concrètes, des personnes en état d’adultère public « actif », bien que connaissant la norme morale qui l’interdit, se trouvent devant une situation telle que si elles sortaient de cette situation, elles commettraient une faute (vis-à-vis notamment des enfants nés de cette union) 2°/ de sorte que, ces personnes vivant dans l’adultère public « actif » ne commettent pas de péché grave en y demeurant.

En réalité, les conséquences négatives qui résulteraient de la cessation de cet état d’adultère (les enfants nés de l’union illégitimes souffriraient de la séparation de leurs parents), ne sont pas de nouveaux péchés, mais des effets indirects de l’acte vertueux, à savoir la cessation de l’état de péché. Bien entendu, la justice doit être respectée : il faudra notamment continuer une éducation des enfants de la seconde union, mais hors de l’état de péché.

Il y a donc une opposition frontale avec la doctrine antérieure rappelée par Familiaris consortio n. 84, de Jean-Paul II, qui précisait que si de graves raisons empêchaient les « remariés » de ne plus vivre sous le même toit, ce devait être comme frères et sœurs. La nouvelle proposition doctrinale se résume ainsi : en certaines circonstances, l’adultère n’est pas un péché.

Q: Vous disiez que l’instinct de la foi ne s’y retrouve pas ?

R: Ceci ne s’accorde pas avec la morale naturelle et chrétienne : des personnes connaissant une norme morale obligeant sub gravi (le commandement divin interdisant la fornication et l’adultère), ne peuvent être excusées de péché, et par conséquent ne peuvent être dites en état de grâce. Saint Thomas, dans une question de la Somme théologique, que connaissent bien tous les moralistes, la question 19 de la Ia IIæ, explique : que c’est la bonté d’un objet que notre raison se propose qui rend bon l’acte de la volonté, et non pas les circonstances de l’acte (article 2) ; et que, s’il est vrai que la raison humaine peut se tromper et donner pour bon un acte mauvais (article 5), certaines erreurs ne sont jamais excusables, notamment, celle d’ignorer que l’on ne peut s’approcher de la femme de son prochain, car cela est directement enseignée par la loi de Dieu (article 6). Dans un autre passage tout aussi connu des moralistes, le Quodlibet IX, question 7, article 2, saint Thomas explique que les circonstances peuvent, non pas changer la valeur d’un acte, mais changer sa nature, par exemple, le fait de tuer ou frapper un malfaiteur relève de la justice ou de la légitime défense : ce n’est pas une violence injuste, mais un acte vertueux. En revanche, dit le Docteur commun, certaines actions « ont une difformité qui leur est inséparablement liée, comme la fornication, l’adultère et les autres choses de ce genre : elles ne peuvent d’aucune façon devenir bonnes ».

Un enfant du catéchisme comprendrait ces choses-là, disait Pie XII dans un discours du 18 avril 1952. Il y condamnait la Situationsethik, la « morale de situation », qui ne se base pas sur les lois morales universelles comme par exemple les Dix Commandements, mais « sur les conditions ou circonstances réelles et concrètes dans lesquelles on doit agir, et selon lesquelles la conscience individuelle a à juger et à choisir ». Il rappelait qu’une fin bonne ne peut jamais justifier des moyens mauvais (Romains 3, 8), et qu’il y a des situations, dans lesquelles l’homme, et spécialement le chrétien doit tout sacrifier, même sa vie, pour sauver son âme. Dans le même sens, l’encyclique Veritatis splendor, de Jean-Paul II, affirmant que les circonstances ou les intentions ne pourront jamais transformer un acte intrinsèquement malhonnête de par son objet en un acte subjectivement honnête, citait saint Augustin (Contra mendacium) : la fornication, les blasphèmes, etc., même accomplis pour de bonnes raison sont toujours des péchés.

Q: Que faire alors ?

R: On ne peut pas revenir sur les paroles du Christ : « Celui qui répudie sa femme et qui en épouse une autre, commet un adultère à son égard ; et si une femme quitte son mari et en épouse un autre, elle commet un adultère » (Mc 10, 12). Le professeur Spæmann, un philosophe allemand, ami de Benoît XVI, remarque que toute personne capable de réfléchir peut constater qu’on est bien en présence d’une rupture. Je ne pense pas qu’on puisse se contenter de proposer une interprétation du chapitre VIII de l’Exhortation qui ferait que rien n’a changé. Il faut d’ailleurs prendre au sérieux la parole du Pape qui, dans l’avion le ramenant de Lesbos, a avalisé la présentation du texte par le cardinal Schönborn. Mais par elle-même, la proposition théologique posée est claire. Le devoir de vérité oblige à dire qu’elle n’est pas recevable. Pas plus que des propositions annexes, telle que celle qui avance que l’union libre ou bien l’union de divorcés remariés réalisent l’idéal du mariage « au moins en partie et par analogie » (n. 292). Il faut donc espérer, au sens fort de l’espérance théologale, que de nombreux pasteurs, évêques et cardinaux, pour le salut des âmes, parleront clair.
En revanche, on peut vouloir, demander, appeler, une interprétation authentique – au sens d’interprétation du dépôt de la Révélation, y compris dans le rappel de la loi naturelle qui s’y rattache – par le magistère infaillible du pape ou du pape et des évêques unis à lui, magistère qui discerne en affirmant ce qui est vrai et en rejetant ce qui ne l’est pas au nom de la foi. Il me semble que l’on entre aujourd’hui, 50 ans après Vatican II, dans une nouvelle phase de l’après-Concile. On avait vu céder, avec certains passages de textes sur l’œcuménisme, la liberté religieuse, une digue que l’on croyait extrêmement établie, celle de l’enseignement ecclésiologique romain magistériel et théologique. Il s’est alors constitué une autre digue pour résister à la marée de la modernité, celle de la morale naturelle et chrétienne, avec Humanæ vitæ de Paul VI et tous les documents de Jean-Paul II sur ces thèmes. Tout ce que l’on a appelé la « restauration », selon le terme de L’Entretien sur la foi de Joseph Ratzinger, s’est largement constitué sur ces bases posées pour la défense du mariage et de la famille. Tout se passe maintenant comme si cette seconde digue était en train de céder.

Q: Certains pourront vous accuser d’être excessivement pessimiste…

R: Au contraire. Nous vivons, je le crois, un moment décisif de l’histoire de l’après-Concile. Les conséquences à terme de ce qui se passe actuellement sont difficiles à prévoir, mais elles vont être considérables. Mais je suis certain qu’elles seront à la fin positives. D’abord, évidemment, j’en suis certain dans la foi, parce que l’Eglise a les paroles de la vie éternelle. Mais aussi, très concrètement, parce que la nécessité d’un retour au magistère, au magistère comme tel, va s’imposer de plus en plus dans les perspectives qui vont nécessairement s’élaborer pour l’avenir.

SOURCE :

http://benoit-et-moi.fr/2016/actualite/le-prof-de-mattei-sentretient-avec-labbe-barthe.html

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Message  Admin Ven 13 Mai 2016 - 8:48

"AMORIS LAETITIA" : L'OPTION ALLEMANDE DU PAPE ARGENTIN - UN COMMENTAIRE DE SANDRO MAGISTER !


DERNIÈRE HEURE : « "Amoris Laetitia" : Le Pape François tend la main aux divorcés-remariés » ! - Page 7 Jpg_1311


L'option allemande du pape argentin


Le cardinal Kasper et l’aile progressiste de l’Église d’Allemagne ont obtenu ce qu’ils voulaient. François est de leur côté en ce qui concerne l’accès des divorcés remariés à la communion. Il en avait ainsi décidé il y a quelque temps et il a agi conformément à cette décision


par Sandro Magister

ROME, le 28 avril 2016 – La confirmation définitive de l'adhésion du pape François à la solution allemande au problème crucial de l’accès des divorcés remariés à la communion a été donnée par Walter Kasper, le plus célèbre des cardinaux et théologiens d’Allemagne, dans une interview qu’il a accordée, le 22 avril, à l’"Aachener Zeitung", le quotidien d’Aix-la-Chapelle :

> Kardinal Kasper: Was Franziskus von der Kirche und Europa erwartet

Interview résumée en anglais ici :

> Kasper : Pope Intends “Not to Preserve Everything as it has Been”

Grâce à l'exhortation post-synodale "Amoris lætitia" – a déclaré Kasper – les évêques allemands ont maintenant "le vent en poupe pour résoudre ces situations de manière humaine".

Et il a raconté l’histoire suivante, qui est révélatrice. Il y a de cela quelque temps, un prêtre de sa connaissance avait décidé de ne pas interdire à une mère remariée de communier, elle aussi, le jour de la première communion de sa fille. Et lui, Kasper, parce qu’il était certain que ce prêtre avait "pleinement raison", l’avait aidé à prendre cette décision. Par la suite, le cardinal a raconté cette histoire au pape, qui a approuvé ce choix et lui a dit : "C’est comme cela qu’un pasteur doit prendre une décision".

Par conséquent, a ajouté Kasper, "la porte est ouverte" pour que les divorcés remariés puissent accéder aux sacrements. "Les évêques et les conférences épiscopales disposent par ailleurs d’une certaine liberté. Parce que, dans ce domaine, tous les catholiques n’ont pas les mêmes idées que nous, les Allemands. Ici [en Allemagne] il est possible de permettre ce qui est interdit en Afrique. C’est pourquoi le pape donne de la liberté pour que l’on puisse tenir compte des différentes situations et des développements futurs".

*

Il y a, entre Kasper et Jorge Mario Bergoglio, beaucoup plus que des contacts épisodiques.

Au cours de sa dernière conférence de presse, donnée dans l’avion qui le ramenait de l’île grecque de Lesbos, François a déclaré qu’il avait éprouvé de "l’ennui" et de la "tristesse" en constatant l'importance donnée par les médias à la question de l’accès des divorcés remariés à la communion.

Et pourtant cet état de fait est bel et bien le résultat de la décision prise par le pape de confier à Kasper – qui est, depuis plusieurs décennies, le principal partisan d’une évolution dans ce domaine – le discours d’ouverture du consistoire cardinalice du mois de février 2014.

Ce consistoire dramatique a été suivi de deux synodes qui ont mis à nu les fortes divisions qui existent au sein de la hiérarchie de l’Église. Toutefois, dans l’esprit de François, le scénario était déjà écrit. Et c’est justement ce que l’on peut lire maintenant dans "Amoris lætitia" - dont le point culminant est précisément le chapitre 8, rédigé de cette manière vague et ondoyante qui est caractéristique de Jorge Mario Bergoglio lorsqu’il veut ouvrir un processus et non pas le clore - qui fait dire à Kasper et aux Allemands, en toute certitude, qu’ils ont désormais "le vent en poupe".

Certes, les cardinaux et les évêques d’Allemagne ne sont pas tous d’accord avec Kasper. Le cardinal et théologien Gerhard L. Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, est lui aussi allemand et il a fait savoir en de multiples occasions – notamment dans un livre paru quelques jours avant la publication de l’exhortation "Amoris lætitia" – qu’il est en désaccord radical avec ceux qui, en absolvant les divorcés remariés et en leur permettant de recevoir la communion, sapent concrètement les bases non pas d’un seul mais de trois sacrements  : le mariage, la pénitence et l'eucharistie.

Cependant il est désormais tout à fait évident que, pour François, le cardinal Müller ne compte absolument pas, en dépit de son rôle de gardien de la doctrine et du travail inutile qu’il a accompli en renvoyant au pape, avec des dizaines de propositions de corrections, le projet d’exhortation qui lui avait été transmis, uniquement par obligation, afin qu’il en prenne connaissance de manière anticipée.

De fait, ce n’est pas à Müller que le pape a fait appel pour présenter officiellement au monde "Amoris lætitia" le jour de sa publication, mais à un autre cardinal et théologien de la zone germanophone, Christoph Schönborn, l’archevêque de Vienne.

Et quelques jours plus tard, au cours du voyage aérien qui le ramenait de Lesbos à Rome, François a de nouveau proposé Schönborn en tant que principal exégète de l'exhortation post-synodale, en le qualifiant de "grand théologien [qui] connaît bien la doctrine de la foi". Lorsqu’on lui a demandé si les divorcés remariés avaient maintenant, oui ou non, la possibilité de recevoir la communion, ce qui était exclu précédemment, la réponse du pape a été péremptoire et, pour une fois, sans équivoque : "Oui. Point.". Toutefois il a recommandé à ses auditeurs de s’adresser précisément à Schönborn pour obtenir une réponse plus détaillée.

Et ce n’est pas un hasard. En effet, lors du synode du mois d’octobre dernier, c’est justement l'archevêque de Vienne qui, en accord avec Kasper, a élaboré au sein du "Circulus germanicus" les formules, apparemment pleines de respect pour le magistère traditionnel de l’Église mais en même temps ouvertes au changement, permettant de contourner les objections de Müller. Ces formules ont ensuite été reprises dans la "Relatio finalis" du synode et, pour finir, dans "Amoris lætitia", toujours sous cette forme volontairement ambigüe qui fait que le parti de Kasper peut chanter victoire et que Müller et ceux qui pensent comme lui ont subi une défaite écrasante.

*

Du côté de ceux qui sont opposés à la solution allemande victorieuse, il n’y a, pour le moment, qu’un seul évêque qui ait réagi en allant droit au cœur de la question, et pas seulement en se retranchant derrière la nature "non magistérielle" – et donc interprétable uniquement à la lumière du précédent magistère de l’Église – d’"Amoris lætitia", comme a au contraire choisi de le faire, par exemple, le cardinal Raymond L. Burke.

Détail curieux, l’évêque en question est, lui aussi, d’origine allemande. Il s’agit d’Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana, au Kazakhstan.

Le texte intégral de la déclaration de l’évêque Schneider a été publié en italien, le 24 avril, sur le site de l'agence de presse en ligne "Corrispondenza Romana", qui est dirigée par le professeur Roberto de Mattei :

> "Amoris lætitia": chiarire per evitare una confusione generale

Et en anglais, le lendemain, sur le blog "Veri Catholici" :

> Bishop Athanasius Schneider speaks on "Amoris lætitia"

À propos de la question de l’accès des divorcés remariés à la communion, Schneider se livre à une critique très sévère de la "confusion" créée par "Amoris lætitia".

"La confusion atteint son sommet – écrit-il – puisque tout le monde - que ce soient ceux qui sont favorables à l’accès des divorcés remariés à la communion ou ceux qui y sont opposés - affirme que la doctrine de l’Église en la matière n’a pas été modifiée".

Schneider établit une comparaison entre la situation présente et la diffusion de l’hérésie arienne au IVe siècle. En 357, la confusion arriva à son maximum lorsque le pape Libère lui-même signa une formule ambigüe à propos de la divinité de Jésus, ce qui fit dire à saint Jérôme, décrivant l’état de confusion qui régnait à cette époque : "Le monde entier se mit à gémir et se rendit compte avec étonnement qu’il était devenu arien".

Dans cette circonstance – fait remarquer Schneider – "saint Hilaire de Poitiers fut le seul évêque qui ait adressé de graves reproches au pape Libère pour son comportement ambigu".

Toutefois, aujourd’hui aussi – ajoute l'évêque auxiliaire d’Astana – la situation est telle que l’on pourrait s’exclamer comme saint Jérôme : "Le monde entier se mit à gémir et se rendit compte avec étonnement qu’il avait accepté le divorce, dans la pratique".

Par conséquent, de même que, au IVe siècle "saint Basile le Grand avait lancé un appel pressant au pape de Rome afin que celui-ci indique, par sa parole, une direction claire pour que l’on parvienne enfin à l’unité de pensée dans la foi et dans la charité", de même, aujourd’hui, "on peut considérer qu’il serait légitime de lancer un appel à notre cher pape François, qui est le Vicaire du Christ et 'le doux Christ sur terre' (sainte Catherine de Sienne), pour qu’il ordonne la publication d’une interprétation authentique d’'Amoris lætitia', qui devrait nécessairement contenir une proclamation explicite du principe disciplinaire du magistère universel et infaillible en ce qui concerne l’admission des divorcés remariés aux sacrements, tel qu’il est formulé au n° 84 de 'Familiaris consortio'".

Ce n° 84, "incompréhensiblement absent d’'Amoris lætitia'", dit ceci :

"La réconciliation par le sacrement de pénitence - qui ouvrirait la voie au sacrement de l'Eucharistie - ne peut être accordée qu'à ceux qui […] prennent l'engagement de vivre en complète continence, c'est-à-dire en s'abstenant des actes réservés aux époux".

*

Mais, au moment d’agir, il ne paraît pas vraisemblable que François fasse bon accueil à un tel appel.

Le processus de changement est en marche et le pape est le premier à ne pas manifester la moindre intention de l’arrêter. Bien au contraire.

Et ce processus, c’est celui dans lequel les Allemands de la tendance Kasper "obtiennent tout ce qu’ils veulent", comme le remarque le professeur de théologie morale E. Christian Brugger, qui enseigne au séminaire de théologie St. John Vianney de Denver, dans l'analyse d’"Amoris lætitia" qu’il a fait paraître, le 22 avril, sur "The Catholic World Report", la revue en ligne américaine dirigée par Carl Olson et éditée par le jésuite Joseph Fessio, fondateur et directeur de la maison d’édition Ignatius Press :

> Five Serious Problems with Chapter 8 of "Amoris lætitia"

On trouvera ci-dessous plusieurs passages de cette analyse du professeur Brugger. Un article que celui-ci a consacré à l'indissolubilité du mariage au concile de Trente devrait être publié très prochainement.

Une dernière remarque à propos de l’entente entre le pape argentin et l'aile progressiste de la hiérarchie allemande : le cardinal Kasper jouait un rôle important, de même que son compatriote et ami Karl Lehmann, dans ce petit groupe de cardinaux qui, au cours de la décennie qui a précédé l’an 2000 et de celle qui l’a suivi, se réunissait périodiquement à Saint-Gall, en Suisse allemande, groupe dont l’activité a contribué, en fin de compte, à l'élection de Bergoglio comme pape.

__________


Cinq problèmes sérieux que pose le chapitre 8 d’"Amoris lætitia"

par E. Christian Brugger


L’exhortation post-synodale "Amoris lætitia" (AL) du pape François a beaucoup de choses encourageantes à dire aux catholiques qui sont las des attaques lancées, ces derniers temps, contre la famille chrétienne par le laïcisme militant : par exemple, lorsqu’elle affirme explicitement qu’"aucun acte génital des époux ne peut nier" cette vérité que "l'union [conjugale] est ordonnée à la procréation ‘par sa nature même’” (AL 80 ; cf. 222) ; lorsqu’elle condamne avec force l’homicide de l’enfant à naître (n° 83) ; lorsqu’elle affirme sans hésitation que tout enfant a le "droit naturel" d’avoir une mère et un père (n° 172)  ; et lorsqu’elle consacre à l'importance des pères pour les enfants (n° 175) un développement bien nécessaire, le plus long que l’on puisse trouver dans tous les documents pontificaux des 50 dernières années.

Toutefois, bien que le texte dise beaucoup de choses vraies et belles à propos de "l'amour dans la famille", le chapitre 8 (intitulé "Accompagner, discerner et intégrer la fragilité"), permet – et il semble le faire intentionnellement – des interprétations qui posent de sérieux problèmes pour la foi et la pratique catholiques.

Je me concentre ici sur cinq de ces problèmes :

1. La manière dont il présente le rôle que les circonstances qui atténuent la culpabilité devraient jouer dans la pastorale
2. L'inconséquence de l’idée de "ne pas juger" autrui
3. La manière de présenter le rôle de la conscience dans le fait de considérer comme non coupables des personnes qui, objectivement, vivent dans des situations de péché
4. Le fait de présenter les devoirs moraux absolus comme des "règles" qui définissent les exigences d’un "idéal", plutôt que comme des obligations morales contraignantes pour tous dans toutes les circonstances
5. Le fait qu’il n’est pas en cohérence avec l’enseignement du concile de Trente

[…]


2. La manière problématique dont "Amoris Lætitia" présente le fait de “juger”


Le chapitre 8 insiste sur la nécessité d’"éviter les jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations" (n° 296). Il s’agit là, bien entendu, d’un bon conseil, qui devrait être pris au sérieux par tous ceux qui sont impliqués dans le travail pastoral. Mais, dans le même temps, le texte paraît insister également sur le fait que c’est justement à la lumière de l’examen de cette complexité que les pasteurs peuvent juger que des personnes sont de bonne foi lorsqu’elles décident de persévérer dans leur situation irrégulière.

Cependant, si nous ne devons pas – et en réalité nous ne le pouvons pas – émettre un jugement de condamnation à propos de l’état d’âme d’une autre personne, alors nous ne devons pas et nous ne pouvons pas non plus émettre un jugement qui déclarerait cette personne non coupable. Toutefois le chapitre 8 implique que les pasteurs peuvent avoir une certitude adéquate qu’une personne est sans imputabilité subjective et que, par conséquent, ils peuvent autoriser cette personne à avoir part aux sacrements. Le paragraphe 299 fait même référence aux divorcés remariés civilement en tant que “membres vivants” de l’Église. La signification commune de membre "vivant” est une personne baptisée et en état de grâce.

Cependant comment un prêtre peut-il considérer que ces personnes sont en état de grâce sans exprimer un jugement ? Le pape François insiste, à juste titre, sur le fait que l’on ne doit pas juger. Toutefois le jugement ne consiste pas seulement à condamner ; il signifie aussi acquitter. Le présupposé, ici et tout au long du chapitre, est que les pasteurs peuvent effectivement émettre un jugement d’acquittement sur les consciences, de telle sorte que les personnes qui vivent en union irrégulière puissent aller de l’avant. Mais si nous ne pouvons et ne devons pas juger l’âme d’autrui, alors nous ne pouvons ni les condamner en disant qu’ils sont certainement coupables de péché mortel, ni les acquitter en disant qu’ils ne sont pas subjectivement coupables en ayant fait un choix sur une question grave. Nous ne pouvons pas juger.

Si les pasteurs ne peuvent pas juger les âmes, que doivent-ils faire ? Ils devraient accepter l’évaluation qu’une personne fait de son âme. Si les pasteurs remarquent des faits qui indiquent une culpabilité atténuée, il doivent aider délicatement la personne à prendre conscience de ces faits, puis l’informer charitablement de l'enseignement plus complet de Jésus en ce qui concerne le mariage (c’est-à-dire qu’ils devraient s’attacher à la formation de sa conscience) ; le pasteur devrait ensuite vérifier si la personne est décidée à vivre selon l'enseignement de Jésus tel qu’il est compris par l’Église catholique ; et si la personne dit "non", ou “je ne peux pas", le pasteur dira : “Je ne peux pas vous dire si vous commettez un péché grave en refusant d’accepter l'enseignement de l’Église, parce que je ne peux pas juger votre âme. Mais même si vous êtes vraiment de bonne foi, je ne peux pas juger que vous êtes en droit de recevoir la sainte eucharistie, parce que je ne peux pas le savoir et, si je vous le disais, cela pourrait vous encourager à justifier un péché mortel que vous commettez et cela pourrait aboutir à votre damnation éternelle. De plus, comme l’enseigne saint Jean-Paul II, 'si l’on admettait ces personnes à l'eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l’Église concernant l'indissolubilité du mariage' ('Familiaris consortio' 84)".

De cette manière, les pasteurs mettraient véritablement en pratique l’admonition évangélique du pape François qui invite à "ne pas juger". Toutefois ces paragraphes n’encouragent guère à une telle interprétation.

[…]


4. "Amoris Lætitia" parle des devoirs moraux absolus comme de règles qui définissent les exigences d’un idéal.


[…]

Exemple 2 :

AL 305 : "À cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’on puisse aimer, et qu’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église. Le discernement doit aider à trouver les chemins possibles de réponse à Dieu et de croissance au milieu des limitations. En croyant que tout est blanc ou noir, nous fermons parfois le chemin de la grâce et de la croissance, et nous décourageons des cheminements de sanctifications qui rendent gloire à Dieu. Rappelons-nous qu’'un petit pas, au milieu de grandes limites humaines, peut être plus apprécié de Dieu que la vie extérieurement correcte de celui qui passe ses jours sans avoir à affronter d’importantes difficultés'. La pastorale concrète des ministres et des communautés ne peut cesser de prendre en compte cette réalité".

Dans ce passage d’AL les évêques allemands obtiennent tout ce qu’ils veulent.

Il est vrai que, en raison d’une ignorance invincible, certaines personnes peuvent vivre en état de grâce tout en ayant fait des choix objectivement et gravement immoraux. Mais il est également vrai que, si un pasteur pouvait savoir que ces personnes sont tellement ignorantes, la charité lui ferait un devoir de les aider à sortir de ce qui est objectivement une situation de péché.

Cependant le passage qui vient d’être cité ne présuppose pas que le pécheur soit d’une ignorance invincible, ou que le pasteur le croie. Le passage suppose que des personnes qui commettent objectivement un adultère peuvent savoir qu’elles sont "dans la grâce de Dieu" et que leur pasteur peut également le savoir, et que leur jugement est juste parce qu’il approuve ce qui, en réalité, leur est demandé par Dieu ici et maintenant, qui n’est pas encore l'idéal. Le pasteur doit aider ces personnes à trouver la paix dans leur situation et les aider à recevoir "l'aide de l’Église", qui inclut (la note 351 l’indique clairement) "l'aide des sacrements".

Ainsi donc, une fois encore, les évêques allemands obtiennent enfin ce qu’ils veulent. Des couples de personnes divorcées et remariées civilement se trouvent dans des situations complexes, parfois sans éprouver de sentiments de culpabilité. Les pasteurs devraient les aider à discerner si leur situation est acceptable, même si c’est "objectivement" une situation de péché, de telle sorte qu’ils aient la possibilité de revenir à la pratique des sacrements.

De manière plus générale, tous ceux qui se sont opposés aux enseignements moraux absolus de l’Église obtiennent ce qu’ils voulaient. Parce que ce qui était considéré comme des devoirs absolus est désormais perçu comme des idéaux non contraignants et que les personnes qui pensent que la contraception et autres comportements leur conviennent ici et maintenant font simplement ce que Dieu leur demande dans les situations complexes qui sont les leurs.

Un autre point tout aussi important doit être pris en considération à propos de ce processus d’acquittement des consciences. Le for interne n’est interne que pour les prêtres. La personne divorcée est libre de parler de ce qui se passe au cours de la confession. Si les prêtres acquittent des divorcés remariés et leur permettent d’accéder de nouveau aux sacrements sans qu’ils corrigent leur mode de vie, certaines de ces personnes vont certainement crier sur les toits : "Je peux communier".

C’est précisément pour cette raison que Jean-Paul II déclarait dans "Familiaris consortio" n° 84 : "Si l'on admettait ces personnes à l'Eucharistie, les fidèles seraient induits en erreur et comprendraient mal la doctrine de l'Église concernant l'indissolubilité du mariage".

Pourquoi cela devrait-il aboutir à une telle confusion des esprits ? Parce que l’Église enseigne non seulement par ce qu’elle dit, mais aussi par ce qu’elle fait. Si l’on donnait à des personnes dont le mariage est invalide l’autorisation de recevoir la sainte communion – et nous savons que les mariages civils des catholiques ne sont pas valides parce que, à tout le moins, ils ne sont pas contractés selon la forme correcte – si les prêtres donnaient cette autorisation (ce qui constituerait un acte ecclésial), l’enseignement qui en résulterait serait que le mariage n’est pas indissoluble. Comment pourrait-il être indissoluble si l’Église affirme que les secondes unions sont valides ? Les actes des pasteurs de l’Église mineront la vérité révélée de l’indissolubilité du mariage.

__________

Traduction française par Antoine de Guitaut, Paris, France.

SOURCE :  

http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1351283?fr=y

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"Oui, mon retour est proche!
Amen, viens, Seigneur Jésus!"


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DERNIÈRE HEURE : « "Amoris Laetitia" : Le Pape François tend la main aux divorcés-remariés » ! - Page 7 Empty Re: DERNIÈRE HEURE : « "Amoris Laetitia" : Le Pape François tend la main aux divorcés-remariés » !

Message  Admin Ven 13 Mai 2016 - 18:56

MARIAGE INDISSOLUBLE ? OUI, MAIS SEULEMENT POUR UN PETIT NOMBRE D'ÉLUS !


DERNIÈRE HEURE : « "Amoris Laetitia" : Le Pape François tend la main aux divorcés-remariés » ! - Page 7 Jpg_1312


Ce n’est plus seulement la doctrine de l’Église en matière de mariage qui fait l’objet des réinterprétations les plus diverses: c’est également le cas des propos mêmes de Jésus à ce sujet. D’après le bibliste Silvio Barbaglia, dans les Évangiles l'indissolubilité absolue est applicable uniquement aux couples qui vivent comme frère et sœur "pour le royaume des cieux"


par Sandro Magister

ROME, le 25 avril 2016 – L'exhortation apostolique post-synodale compte près de 60 000 mots, mais "indissoluble" ou "indissolubilité" y apparaissent seulement onze fois. Et on ne les rencontre pas une seule fois dans le long et crucial chapitre 8, celui où il est question des couples "dits irréguliers" :

> "Amoris lætitia"

Toutefois on ne trouve, dans cette exhortation, rien de clair et d’explicite qui porte atteinte au dogme de l'indissolubilité du mariage chrétien.

Si l’on s’en tient à ce qui a été affirmé par le cardinal Christoph Schönborn – qui a été désigné par le pape François comme exégète officiel de l'exhortation – les exceptions à ce principe qui apparaissent ici ou là dans le texte concernent uniquement le "discernement personnel et pastoral des cas particuliers" mais elles ne touchent en aucune manière à la doctrine et elles mettent encore moins en doute le caractère absolu et permanent de ce que Jésus a dit contre le divorce : "Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer" (Matthieu 19, 6).

Or, en réalité, sur ce point spécifique, ni le dogme ni les Évangiles ne sont aujourd’hui à l’abri de contestations et de réinterprétations, aux différents niveaux de l’Église et cela même après la publication de l’exhortation apostolique "Amoris lætitia".

En ce qui concerne la doctrine de l'indissolubilité, en effet, on trouve désormais un grand nombre de partisans de la théorie selon laquelle l'amour conjugal peut "mourir", ce qui peut aboutir à la dissolution du lien sacramentel. Et ne parlons pas de la pratique très répandue qui consiste à donner la communion aux divorcés remariés, ce qui constitue également, dans les faits, une négation de l'indissolubilité du mariage.

Cependant on ne trouve que très peu d’exégètes qui aient été jusqu’à réinterpréter les Évangiles de manière radicalement nouvelle sur ce point, en affirmant que, même pour Jésus, l'indissolubilité du mariage n’était pas un absolu.

L’un de ces derniers est le moine camaldule Guido Innocenzo Gargano. Ce spécialiste estimé des Pères de l’Église, ancien prieur du monastère San Gregorio al Celio à Rome, est enseignant à l’Institut Biblique Pontifical et à l’Université Pontificale Urbanienne. D’après lui, Jésus n’a pas du tout supprimé l’autorisation de répudiation qui avait été instituée par Moïse et il n’a jamais exclu du royaume des cieux ceux qui y ont recours en raison de "leur dureté de cœur" :

> Pour les "durs de cœur" la loi de Moïse est toujours valable (16.1.2015)

> Que dirait Jésus s’il était un père synodal? (3.7.2015)


Un autre de ces exégètes, le bibliste Silvio Barbaglia, prêtre du diocèse de Novare et professeur d’Écriture Sainte à la faculté de théologie d'Italie Septentrionale, défend des idées allant dans le même sens dans un essai que l’on peut trouver en librairie depuis quelques jours :

> S. Barbaglia, "Gesù e il matrimonio. Indissolubile per chi ?", Cittadella Editrice, Assise, 2016

Son exégèse parcourt une voie différente de celle qui a été choisie par le père Gargano. À son avis, Jésus a certes eu des mots sans équivoque à propos de l'indissolubilité du mariage ; cependant il ne les a pas prononcés pour tout le monde, mais uniquement pour un groupe restreint de ses disciples, les couples mariés qui avaient tout quitté – leur famille, leurs biens, leurs habitudes – afin de le suivre pour la mission itinérante, dans une fidélité conjugale absolue mais également, à partir de ce moment-là, dans une continence sexuelle parfaite, comme des "eunuques pour le royaume des cieux".

Mais alors, qu’en était-il des autres disciples, beaucoup plus nombreux, qui ne suivaient pas Jésus en mission mais restaient dans leurs villes ou leurs villages et vivaient au sein de familles de type patriarcal ? À ceux-là – explique Barbaglia – Jésus ne demandait pas de se détacher immédiatement des traditions mosaïques, y compris de celle de la "lettre de répudiation". Cependant ils pouvaient voir dans les couples missionnaires qui vivaient dans la chasteté, comme frère et sœur, l'anticipation prophétique de la vie des ressuscités, "où on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme des anges dans le ciel" (Matthieu 22, 30) et ils pouvaient en tirer une incitation à vivre "une voie de purification" de leur modèle de mariage, encore marqué par des aspects non conformes – tels que la répudiation, la polygamie, etc. – à "ce qui existait à l’origine", c’est-à-dire à la vie d’Adam et Ève avant le péché.

Paul – poursuit Barbaglia – a lui aussi agi de cette manière. À certains disciples, c’est-à-dire aux couples qui partaient en mission, tels qu’Aquila et Priscille, il proposait ce choix prophétique : "Le temps se fait court : désormais, que ceux qui ont une femme vivent comme s’ils n’en avaient pas" (1 Corinthiens 7, 29). En revanche il demandait aux autres, qui étaient les plus nombreux, non pas l'abstinence sexuelle, mais une relation aussi stable et fidèle que possible.

D’après Barbaglia, l’Église d’aujourd’hui devrait adopter la même ligne de conduite. Non pas "universaliser" pour tout le monde le dogme de l'indissolubilité, dans toutes les modalités d’espace ou de temps, mais établir une distinction entre deux degrés de la vie conjugale : d’une part celui des personnes, en petit nombre, qui sont appelées à une vocation conjugale particulière "pour le royaume des cieux", et d’autre part celui de la multitude.

En ce qui concerne la multitude en question, le lien matrimonial serait fondé simplement sur le baptême et, pour le célébrer en tant que mariage chrétien, il suffirait d’une simple bénédiction.

En revanche le sacrement de mariage à proprement parler serait réservé au petit nombre de ceux qui voudraient s’y engager "pour le royaume des cieux", éventuellement après plusieurs années de vie de couple en tant que simples époux chrétiens et après avoir eu des enfants. Le sacrement marquerait le commencement d’une nouvelle vie pauvre et missionnaire, avec une renonciation à l'exercice de la sexualité et dans la fidélité indissoluble même après la mort de l’un des époux.

Par conséquent l'indissolubilité ne serait applicable de manière absolue qu’à ce petit nombre tandis que, pour la multitude – écrit Barbaglia – elle aurait une "forme relative, bien que tendant vers l’indissolubilité absolue". Et cette situation, "qui est commune et ordinaire pour la majorité des chrétiens, pourrait également permettre de résoudre de manière positive le problème récurrent de l’accès à la communion des baptisés, divorcés mais remariés, qui dans l’Église demandent à recommencer une nouvelle vie de fidélité", avec ou sans une démarche préalable de pénitence selon les responsabilités de chacun dans la rupture du lien précédent.

Ce double degré de mariage est présenté par Barbaglia comme un "exercice d’école", uniquement théorique pour le moment, qui découle de l’exégèse des Évangiles qui a été présentée ci-dessus. À ces réflexions il ajoute une autre "hypothèse", à propos d’un clergé marié.

De même que, dans l’Église primitive, des prêtres et des évêques mariés exerçaient leur ministère, en s’abstenant toutefois d’avoir des relations sexuelles avec leurs épouses, de même, d’après Barbaglia, cette pratique pourrait exister de nouveau dans l’Église catholique de demain.

Des diacres, des prêtres, des évêques exerceraient leur ministère dans leur situation familiale respective, célibataires ou mariés, "mais, dans les deux cas, avec cette caractéristique qu’ils seraient 'eunuques pour le royaume des cieux', comme dans le groupe des apôtres de Jésus et dans l’Église des origines".

Il s’agit là d’un "exercice d’école" qui ne va certainement pas recevoir un accueil très favorable de la part de ceux qui font campagne en faveur de la création d’un clergé marié mais qui n’imaginent pas pour autant que celui-ci devrait vivre dans une continence sexuelle parfaite.

__________

Silvio Barbaglia est un exégète qui ne manque pas d’originalité. Voici l’avant-dernier ouvrage qu’il ait publié :

> S. Barbaglia, "Il digiuno di Gesù all'ultima cena. Confronto con le tesi di J. Ratzinger e di J. Meier", Cittadella Editrice, Assise, 2011

Dans le débat séculaire qui oppose ceux qui soutiennent que la Dernière Cène fut un repas de la Pâque à ceux qui, au contraire – suivant la chronologie de Jean – pensent qu’elle eut lieu le soir précédent, Barbaglia prend position en faisant apparaître un accord complet entre les quatre Évangiles. À son avis, la Dernière Cène a été un "repas pascal" qui aurait eu lieu au soir de la Pâque, pour que Jésus soit au milieu de ses disciples comme "le serviteur".

__________


Traduction française par Antoine de Guitaut, Paris, France.

__________


Pour d'autres informations et commentaires, voir le blog que tient Sandro Magister, uniquement en italien:

> SETTIMO CIELO

__________

SOURCE : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1351280?fr=y

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DERNIÈRE HEURE : « "Amoris Laetitia" : Le Pape François tend la main aux divorcés-remariés » ! - Page 7 Empty Re: DERNIÈRE HEURE : « "Amoris Laetitia" : Le Pape François tend la main aux divorcés-remariés » !

Message  Admin Ven 13 Mai 2016 - 19:20

INSTRUCTIONS POUR NE PAS S'ÉGARER DANS LE LABYRINTHE D'"AMORIS LAETITIA" !


DERNIÈRE HEURE : « "Amoris Laetitia" : Le Pape François tend la main aux divorcés-remariés » ! - Page 7 Jpg_1314


Instructions pour ne pas s’égarer dans le labyrinthe d’"Amoris lætitia"

Volontairement écrite sous une forme vague, l'exhortation post-synodale propose deux issues opposées. Un théologien dominicain indique ici laquelle des deux est la bonne. Comme dans un petit catéchisme, à l’usage des curés et des fidèles.


par Sandro Magister

ROME, le 5 mai 2016 – Un mois s’est écoulé depuis la publication de l'exhortation post-synodale "Amoris lætitia" et il est de plus en plus évident que, lorsqu’il s’agit de l'interpréter et de l'appliquer, "l’incertitude, le manque de sécurité et la confusion augmentent, depuis les conférences épiscopales jusqu’au dernier curé", comme l’a déploré avec force l'éminent philosophe allemand Robert Spaemann, contemporain et ami de longue date de Joseph Ratzinger :

> Spaemann: "C'est le chaos érigé en principe d'un trait de plume"

Le chapitre 8 de l’exhortation, où il est question des couples "irréguliers" et de l’accès des divorcés remariés à la communion, est celui qui fait l’objet des interprétations les plus contradictoires. Ce qui a comme résultat, également dénoncé par Spaemann, que "tout prêtre qui s’en tient à l’organisation sacramentelle qui était en vigueur jusqu’à présent peut faire l’objet de formes de 'mobbing' de la part de ses fidèles et subir des pressions émanant de son évêque".

Les plus embarrassés, en effet, sont les curés qui, jusqu’à hier, ont obéi au magistère de l’Église et se trouvent maintenant accusés de désobéir au pape "qui dit au contraire…".

Le texte ci-dessous est précisément une réponse raisonnée qui est donnée à ceux qui éprouvent cet embarras. Il a été rédigé par un religieux de l'ordre de saint Dominique, Angelo Bellon, professeur de théologie morale au séminaire du diocèse de Gênes, justement dans le but de répondre aux demandes d’aide qu’il a reçues d’un grand nombre de prêtres et de fidèles.

Il se présente comme un recueil d’instructions. Qui reprend, point par point, les passages les plus controversés du chapitre 8 d’"Amoris lætitia", en indiquant pour chacun d’eux la lecture la plus en ligne avec le magistère de l’Église de toujours, la seule chose correcte que l’on puisse faire, comme l’explique dès le début le père Bellon.

Bien évidemment, ceux qui sont favorables au nouvel état de choses ne vont pas se reconnaître dans l’exégèse que le théologien fait des passages les plus ambigus de l'exhortation.

Et peut-être que le pape François ne s’y reconnaîtra pas non plus, parce que, sinon, il ne se serait pas exprimé sous une forme aussi vague et obscure, qui fait d’"Amoris lætitia" un labyrinthe comportant deux issues.

L’une de ces issues est justement celle qui est indiquée par le théologien dominicain. Tandis que l’autre, celle qui est en rupture avec la tradition millénaire de l’Église, "ne conduit en revanche nulle part et elle se révèle peu concluante et erronée".

Le texte de l’exhortation :

> Amoris lætitia

__________


Instructions pour la lecture de l’exhortation post-synodale "Amoris lætitia"


par Angelo Bellon O.P.

La question la plus controversée, dans l’exhortation "Amoris lætitia", est celle qui concerne l’accès des divorcés remariés à la communion, qui n’est pourtant jamais expressément mentionnée.

Il faut noter que, surtout dans le chapitre 8, le langage employé est parfois très nuancé et qu’il peut se prêter à des jugements non seulement différents, mais carrément opposés entre eux.

C’est pourquoi, précisément à propos de ce chapitre, je souhaite communiquer quelques réflexions générales avant de procéder à un examen des expressions qui génèrent le plus de discussions.


CRITÈRES GÉNÉRAUX DE LECTURE


1. Le premier critère de lecture est celui de la perspective dans laquelle l’exhortation doit être lue, si l’on ne veut pas la déformer.

Cette perspective a été fournie par Jean-Paul II dans son encyclique "Veritatis splendor", en particulier dans la note n° 100 :

“Le développement de la doctrine morale de l’Église est semblable à celui de la doctrine de la foi. Les paroles qui ont été prononcées par Jean XXIII à l’occasion de l’ouverture du concile Vatican II (11 octobre 1962) s’appliquent également à la doctrine morale : 'Il faut que la doctrine chrétienne dans son intégralité, certaine et immuable, qui doit être fidèlement respectée, soit approfondie et présentée d’une manière qui réponde aux exigences de notre temps. En effet le dépôt même de la foi - autrement dit les vérités qui sont contenues dans notre vénérable doctrine - est une chose et la forme sous laquelle ces vérités sont énoncées, en leur conservant toutefois le même sens et la même portée, en est une autre'”.

C’est donc ici que l’on trouve le principe herméneutique ou d’interprétation : les documents du magistère, y compris ceux qui sont relatifs à des questions de morale, doivent être interprétés selon l’herméneutique de la continuité et de l’approfondissement. Et non pas selon l’herméneutique de la discontinuité, de la rupture ou du tournant par rapport au magistère de toujours.

Le progrès de la doctrine morale de l’Église a lieu sous l’action du Saint-Esprit qui permet d’accéder graduellement à la connaissance de la vérité tout entière, sans jamais contredire ou renier le magistère précédent.

Il s’agit donc d’un progrès homogène et non pas dialectique.

2. Une fois établi ce préambule fondamental, il faut lire l’exhortation "Amoris lætitia" à la lumière du magistère précédent, parce qu’elle le continue et l’approfondit, ce qu’elle affirme du reste elle-même à plusieurs reprises, comme par exemple lorsqu’elle dit, au n° 79 :

“C’est pourquoi, tout en exprimant clairement la doctrine, il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations  ; il est également nécessaire d’être attentif à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition".

Puisque c’est surtout le chapitre 8 de l’exhortation qui a suscité les lectures les plus disparates et les plus contradictoires, il est nécessaire de dire que l’interprétation exacte, celle qui est indiquée par le magistère, est celle qui est donnée "in meliorem partem", si l’on peut s’exprimer ainsi, c’est-à-dire dans la ligne de la continuité.

Ou, plutôt, seule cette lecture permet de comprendre le texte sans ambigüités et sans contradictions.

3. Voilà pourquoi la lecture "in meliorem partem" n’est pas confrontée à des objections qui lui barrent la route, tandis que, de son côté, celle qui est donnée "in pejorem partem", c’est-à-dire selon l’herméneutique de la rupture, ne conduit nulle part, mais au contraire elle se heurte à une myriade d’affirmations du magistère et elle se révèle peu concluante et erronée.


LA BONNE INTERPRÉTATION DE CERTAINES AFFIRMATIONS CONTENUES DANS "AMORIS LÆTITIA"


1. Le n° 302 de l’exhortation rappelle une grande variété de motifs qu’il faut avoir présents à l’esprit lorsque l’on évalue des cas individuels :

“En ce qui concerne ces conditionnements, le Catéchisme de l’Église catholique s’exprime clairement  : «L’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées voire supprimées par l’ignorance, l’inadvertance, la violence, la crainte, les habitudes, les affections immodérées et d’autres facteurs psychiques ou sociaux». (n. 1735). Dans un autre paragraphe, il se réfère de nouveau aux circonstances qui atténuent la responsabilité morale et mentionne, dans une gamme variée, «l’immaturité affective, […] la force des habitudes contractées, […] l’état d’angoisse ou [d’] autres facteurs psychiques ou sociaux» (n. 2352). C’est pourquoi un jugement négatif sur une situation objective n’implique pas un jugement sur l’imputabilité ou la culpabilité de la personne impliquée. (Conseil pontifical pour les textes législatifs, Déclaration sur l’admissibilité des divorcés remariés à la communion, 24 juin 2000, 2)”.

Eh bien tous les motifs qui sont mentionnés sur cette liste permettent à un tribunal ecclésiastique d’émettre – et d’ailleurs il le fait déjà - un jugement déclarant nul le mariage qui avait été contracté.

Afin d’éviter que, au sein des communautés chrétiennes, l’on dise que l’absolution a été donnée à un divorcé remarié mais pas à un autre, ce qu’il y a de mieux à faire est de procéder avec ordre, c’est-à-dire de demander un jugement déclarant la nullité du mariage et éventuellement d’assainir à la racine l’union contractée civilement.

Cette manière de procéder est la première qui soit suggérée par le pape François dans la réforme de la procédure relative aux affaires de mariage. Cela d’autant plus qu’il a lui-même demandé que le jugement soit émis dans un délai d’un an au maximum, sans pertes de temps. C’est là la méthode la plus ordonnée et la plus sûre.

Au contraire, le fait de laisser toute l’affaire à l’appréciation, pas toujours éclairée, du curé ou du confesseur peut faire naître un sentiment d’insécurité et créer de la confusion et de la mauvaise humeur au sein des communautés. On pourrait facilement utiliser l’argument suivant : pourquoi dire oui à l’un et non à l’autre ?


2. Au n° 299 on lit :

“Les baptisés divorcés et remariés civilement doivent être davantage intégrés dans les communautés chrétiennes selon les diverses façons possibles, en évitant toute occasion de scandale”.

On doit également garder toujours ce point en mémoire. Dans le cas où le prêtre donnerait l’absolution à un divorcé remarié ou à une personne qui vit en concubinage, il faut se rappeler que l’on ne peut recevoir la sainte communion que dans les endroits où l’on n’est pas connu comme divorcé remarié ou concubin. Si l’on agit autrement, on crée un scandale parmi les fidèles.

La déclaration du conseil pontifical pour les textes législatifs en date du 7 juillet 2000 sur l’admissibilité des divorcés remariés à la communion dit en effet ceci :

"Ne sont pas en situation de péché grave habituel les fidèles divorcés remariés qui, pour des raisons sérieuses, comme par exemple l’éducation des enfants, ne peuvent 'satisfaire à l’obligation de la séparation et s’engagent à vivre en pleine continence, c’est-à-dire à s’abstenir des actes propres aux conjoints' (Familiaris consortio, n° 84), et qui, sur la base d’une telle résolution, ont reçu le sacrement de la pénitence. Puisque le fait que ces fidèles ne vivent pas 'more uxorio' est en soi occulte, tandis que leur condition de divorcés remariés est en elle-même manifeste, ils ne pourront s’approcher de la communion eucharistique que 'remoto scandalo'".

"Remoto scandalo" signifie que l’on peut recevoir la communion de manière privée ou dans les endroits où l’on n’est pas connu en tant que divorcé remarié ou concubin, évitant ainsi de provoquer des jugements, de la confusion, de la perplexité et du scandale parmi les fidèles.


3. C’est également dans cette optique qu’il faut comprendre ce qui est écrit au n° 305 :

“À cause des conditionnements ou des facteurs atténuants, il est possible que, dans une situation objective de péché – qui n’est pas subjectivement imputable ou qui ne l’est pas pleinement – l’on puisse vivre dans la grâce de Dieu, que l’on puisse aimer et que l’on puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité, en recevant à cet effet l’aide de l’Église. Le discernement doit aider à trouver les chemins possibles de réponse à Dieu et de croissance au milieu des limitations”.

Dans ces lignes l’exhortation réaffirme de manière implicite que, pour recevoir la sainte communion, il est nécessaire d’être dans la grâce de Dieu.

Il s’agit là d’une règle qui est non pas humaine mais divine, comme le rappelle la Sainte Écriture : “Quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même et qu’il mange alors de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation s’il n’y discerne le corps du Seigneur. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup de malades et que bon nombre sont morts” (1 Cor 11, 27-30).


4. On peut également citer ce qui est écrit dans la note 351, à propos de l'"aide de l’Église" pour ceux qui vivent dans la grâce tout en se trouvant "dans une situation objective de péché" :

“Dans certains cas, il peut s’agir aussi de l’aide des sacrements. Voilà pourquoi, «  aux prêtres je rappelle que le confessionnal ne doit pas être une salle de torture mais un lieu de la miséricorde du Seigneur' (Evangelii gaudium, 44). Je souligne également que l’Eucharistie 'n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles' (EG 47)”.

Ici le pape ne dit pas "tout court" de donner la sainte communion aux divorcés remariés.

Il prévoit que les personnes qui se sont repenties et qui vivent en état de grâce, c’est-à-dire sans avoir de relations adultérines ou de fornication, peuvent recevoir l’absolution et qu’elles peuvent prendre part à l’eucharistie, y compris en recevant la sainte communion, toujours 'remoto scandalo'.


5. Lorsque le pape dit que l’eucharistie "n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment pour les faibles", il affirme également une chose profondément vraie. Précisément parce que nous sommes tous faibles, même si nous vivons dans la grâce de Dieu, nous avons besoin de nous fortifier grâce à ce Pain pour nous soutenir sur le chemin qui conduit vers le Ciel.

Cependant il reste toujours vrai que les personnes qui sont mortes spirituellement, parce qu’elles sont en état de péché mortel, ont besoin, avant de se nourrir de manière salutaire de cet aliment, de ressusciter et de retrouver la vie surnaturelle à travers la confession, qui est définie par les saints Pères de l’Église comme un second baptême.

C’est pourquoi le sacrement propre aux personnes qui sont mortes spirituellement est la confession. On comprend ainsi de manière différente ce qu’a dit la Sainte Écriture : “Quiconque mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement, aura à répondre du corps et du sang du Seigneur” (1 Cor 11, 27).

C’est pour cette raison que Jean-Paul II a affirmé dans l'encyclique "Ecclesia de Eucharistia", au n° 36 :

"Le même Apôtre rappelle ce devoir au fidèle par l'avertissement : 'Que chacun, donc, s'éprouve soi-même et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe' (1 Co 11, 28). Avec toute la force de son éloquence, saint Jean Chrysostome exhortait les fidèles : 'Moi aussi, j'élève la voix, je supplie, je prie et je vous supplie de ne pas vous approcher de cette table sainte avec une conscience souillée et corrompue. Une telle attitude en effet ne s'appellera jamais communion, même si nous recevions mille fois le corps du Seigneur, mais plutôt condamnation, tourment et accroissement des châtiments'. Dans cette même perspective, le Catéchisme de l'Église catholique affirme à juste titre : 'Celui qui est conscient d'un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d'accéder à la communion'. Je désire donc redire que demeure et demeurera toujours valable dans l'Église la norme par laquelle le concile de Trente a appliqué concrètement la sévère admonition de l'Apôtre Paul, en affirmant que, pour recevoir l'Eucharistie d’une manière digne, 'si quelqu'un est conscient d'être en état de péché mortel, il doit, auparavant, confesser ses péchés'".


6. Au n° 298 le pape reconnaît qu’il y a des “divorcés qui vivent une nouvelle union… consolidée dans le temps, avec de nouveaux enfants, une fidélité prouvée, un don de soi généreux, un engagement chrétien, la conscience de l’irrégularité de leur propre situation et une grande difficulté à faire marche arrière sans sentir en conscience que l’on commet de nouvelles fautes”, et qui "pour de graves motifs – comme, par exemple, l’éducation des enfants – ne peuvent pas remplir l’obligation de la séparation”.

Et, dans la note 329, il ajoute : “Dans ces situations, connaissant et acceptant la possibilité de cohabiter ‘‘comme frère et sœur’’ que l’Église leur offre, beaucoup soulignent que s’il manque certaines manifestations d’intimité 'la fidélité peut courir des risques et le bien des enfants être compromis'” (Gaudium et spes, 51)".

À propos de cette note qui a attiré l’attention beaucoup de gens il faut dire :

- premièrement : que le pape rappelle l’enseignement de "Familiaris consortio" qui demande que les divorcés remariés ne vivent pas "more uxorio" mais qu’ils vivent dans la chasteté, comme des amis ou comme frère et sœur ;

- deuxièmement : que le pape, même s’il fait référence à Vatican II qui parle d’intimité conjugale, ne parle ici que d’intimité. Il est clair, en effet, que, en tout cas, celle-ci ne serait pas conjugale, étant donné que les deux personnes dont il est question ne sont pas mari et femme.

- troisièmement : que le pape veut dire que, même dans le cas où les deux personnes “acceptent de vivre comme frère et sœur”, s’il arrive que parfois ils ne le fassent pas, il faut faire preuve de patience à leur égard et les exhorter à suivre les indications données par Paul VI dans l’encyclique 'Humanæ vitæ', n° 25 : "Et si le péché avait encore prise sur eux, qu'ils ne se découragent pas, mais qu'ils recourent avec une humble persévérance à la miséricorde de Dieu, qui est accordée dans le sacrement de pénitence".

Cela signifie comprendre "in meliorem partem". Donner une autre interprétation signifie que le sixième commandement, qui interdit les relations sexuelles entre personnes qui ne sont pas mariées ensemble, va connaître des exceptions.

En effet "Veritatis splendor"  dit, au n° 52 : “Les préceptes négatifs de la loi naturelle sont universellement valables : ils obligent tous et chacun, toujours et en toute circonstance. En effet, ils interdisent une action déterminée semper et pro semper, sans exception, parce que le choix d'un tel comportement n'est en aucun cas compatible avec la bonté de la volonté de la personne qui agit, avec sa vocation à la vie avec Dieu et à la communion avec le prochain. Il est défendu à tous et toujours de transgresser des préceptes qui interdisent, à tous et à tout prix, d'offenser en quiconque et, avant tout, en soi-même la dignité personnelle commune à tous”.


7. Au n° 301 d’"Amoris lætitia", on lit :

“L’Église a une solide réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes. Par conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante”.

À vrai dire, ce qu’il "n’est plus possible de dire" n’a jamais été dit ni dans le magistère ni dans les manuels de théologie.

Il suffit, pour s’en convaincre, de rappeler la déclaration publiée par la congrégation pour le clergé, en date du 26 avril 1971, à propos de ce que l’on a appelé "l’affaire Washington" : “Les circonstances particulières qui accompagnent un acte humain objectivement mauvais, bien qu’elles ne puissent pas le transformer en un acte objectivement vertueux, peuvent en supprimer ou en réduire le caractère coupable ou rendre cet acte subjectivement justifiable”.

Le pape se réfère donc à quelque chose qui peut avoir été dit par tel ou tel prêtre. Nous trouvons ici le caractère d’exhortation de ce document et le ton familier du pape François. Prise en elle-même, la phrase ne correspond pas à la réalité, parce que cette chose n’a jamais été dite.


8. Dans le même ordre d’idées, on lit au n° 304 :

“Il est mesquin de se limiter seulement à considérer si l’agir d’une personne répond ou non à une loi ou à une norme générale, car cela ne suffit pas pour discerner et assurer une pleine fidélité à Dieu dans l’existence concrète d’un être humain”.

Si on la lit de manière superficielle, cette affirmation paraît critiquer la morale qui a été enseignée jusqu’à présent.

Mais cela ne correspond pas non plus à la vérité, parce que l’on a toujours enseigné qu’il y a trois critères pour discerner la moralité d’un acte : l’objet de l’acte (finis operis), l’intention de l’acte (finis operantis) et les circonstances de l’acte.

Dans le cas présent, le pape se réfère donc à la manière d’agir de quelqu’un qui, sans prendre en considération le sujet et les circonstances, peut avoir jugé uniquement sur la base de la loi morale. Alors oui, c’est mesquin, ou plutôt c’est erroné.


9. Toujours au n° 301, le pape écrit :

“Saint Thomas d’Aquin reconnaissait déjà qu’une personne peut posséder la grâce et la charité, mais ne pas pouvoir bien exercer quelques vertus (Summa Theologiæ I-II, 65, 3, al. 2) en sorte que, même si elle a toutes les vertus morales infuses, elle ne manifeste pas clairement l’existence de l’une d’entre elles, car l’exercice extérieur de cette vertu est rendu difficile  : «  Quand on dit que des saints n’ont pas certaines vertus, c’est en tant qu’ils éprouvent de la difficulté dans les actes de ces vertus, […] mais ils n’en possèdent pas moins les habitus de toutes les vertus' (ibid., al. 3)”.

En réalité saint Thomas, après avoir dit que, en même temps que la grâce, les vertus morales sont également infuses, écrit : “Il arrive parfois, en raison d’une difficulté provenant de l’extérieur, que celui qui a un habitus éprouve de la difficulté à agir et, par suite, qu’il ne ressente pas de plaisir ni de complaisance dans l’acte. Ainsi, celui qui est en possession d’un habitus de science éprouve parfois de la difficulté à penser, à cause du sommeil qui l’envahit ou de quelque malaise. Pareillement les habitus des vertus morales infuses éprouvent parfois une difficulté à agir, à cause de dispositions contraires laissées par des actes précédents. C’est une difficulté qui n’arrive pas au même degré dans les vertus morales acquises, parce que l’exercice répété des actes qui les font acquérir fait disparaître même les dispositions contraires” (ibid., al. 2).

Et à l’al. 3 : “Quand on dit que des saints n'ont pas certaines vertus, c'est en tant qu'ils éprouvent de la difficulté dans les actes de ces vertus, pour la raison qu'on vient de dire, mais ils n'en possèdent pas moins les habitus de toutes les vertus”.

Eh bien ce que saint Thomas veut dire ici, c’est que certaines personnes pratiquent mal une vertu déterminée ou bien qu’elles ne la pratiquent pas du tout (par exemple : la dévotion ou le recueillement dans la prière) en raison des dispositions laissées par les actes précédents (par exemple : le fait d’être affligé ou contrarié à cause d’une mauvaise nouvelle ou d’une discussion importante. Alors, comme le montre l’expérience, on prie mal, avec peu de recueillement et beaucoup de distractions).

Mais une chose est de pratiquer mal une vertu ou de ne pas la pratiquer du tout, ce qui fait que l’on a peu de mérite ou que l’on n’en a aucun.

Une autre chose, en revanche, est de commettre un péché grave contraire à cette vertu. Lorsque l’on pèche, on démérite toujours et on offense le Seigneur.

En particulier, d’après saint Thomas, si un seul acte contraire à une vertu acquise ne fait pas perdre cette vertu, parce que cet acte est contraire à la vertu mais pas à l’habitus (c’est pourquoi, si quelqu’un s’enivre une fois, on ne peut pas dire qu’il a perdu la vertu de sobriété), la luxure ferait exception à ce principe : "Sed actu luxuriae castitas per se privatur” : Mais la chasteté est supprimée en elle-même par un acte de luxure (Summa Theologiæ in II sent., d. 42, q. 1, a. 2, ad 4).

Voilà pourquoi, en interprétant ce n° 301 de l’exhortation "in meliorem partem", on peut dire que les divorcés remariés, même s’ils vivent comme frère et sœur, parce qu’ils doivent rester ensemble du fait de la présence des enfants, ne pratiquent pas la chasteté de la meilleure manière.

Toutefois si, au moyen de ce texte, on voulait dire qu’ils vivent dans la grâce de Dieu même s’ils ont des relations sexuelles, ce serait complètement erroné, parce que c’est contraire non seulement à l’enseignement de saint Thomas, mais également à celui de Dieu et de l’Église.

*

Interprétés de cette manière, les points les plus brûlants de l’exhortation ne posent pas de problèmes. En revanche, si l’on en fait une lecture différente, il en résulte beaucoup de problèmes.

Enfin il faut prendre en considération le fait que toute cette exhortation baigne dans un climat d’accueil et de miséricorde. C’est le style que l’on a voulu lui donner.

Et il faut en tenir compte.

__________


Traduction française par Antoine de Guitaut, Paris, France.

__________


Pour d'autres informations et commentaires, voir le blog que tient Sandro Magister, uniquement en italien:

> SETTIMO CIELO

SOURCE : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1351288?fr=y

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