Écoles et administrations fermées, ports évacués et populations du littoral mises à l'abri, les Petites Antilles se préparent à l'arrivée d'Irma, notamment à Saint-Martin, à Saint-Barthélémy et en Guadeloupe, les plus menacées par l'ouragan de catégorie 4, qui va ensuite toucher Haïti et la Floride. Ce matin, l'ouragan poursuivait sa route vers l'arc antillais, selon Météo-France, ce qui devrait l'amener « au plus près des îles du nord de l'arc à partir de mardi soir ». L'ouragan, qui se déplace à 20 km/h, est extrêmement dangereux à l'image des ouragans Luis (en 1995 à Saint-Martin) ou Hugo (en 1989 en Guadeloupe, 15 morts)  qui avaient causé d'importants dégâts et des milliers de sinistrés.
Le cumul des précipitations vont être très important  A Saint Barthélemy et Saint Martin, il est attendu entre 200 et 300 millimètres de précipitations. En Guadeloupe, il est attendu entre 50 et 150 millimètres dans les prochaines 36 à 48 heures. Par ailleurs, on peut aujourd’hui s’attendre à des vents à plus de 230 kilomètres heures, avec des rafales à 280 kilomètres vers Saint Barthélemy et le nord de Saint Martin. A propos des vagues, on relève des creux en mer de 8 à 10 mètres.
La Martinique a, quant à elle, été placée lundi soir en « vigilance orange pour mer dangereuse à la côte ».
Des alertes ouragan sont également en place pour les îles d'Antigua-et-Barbuda, Anguilla, Montserrat, Saint-Kitts-et-Nevis, Saba et Saint-Eustache. Irma menace aussi Porto Rico, qu'elle devrait toucher mercredi matin. La trajectoire d'Irma est encore incertaine, mais plusieurs projections placent sur son passage Haïti, la République dominicaine et Cuba, avant de se diriger vers la Floride puis, éventuellement, la côte est des États-Unis.

En Guadeloupe, à peine rouverts pour la rentrée lundi, les établissements scolaires « fermeront mardi et mercredi », a annoncé la préfecture dans un communiqué. Les habitations situées sur les côtes basses ou en bord de falaise sont en cours d'évacuation en raison d'un risque d'inondation lié à la houle et à la marée cyclonique qui accompagne Irma. Les personnes concernées seront relogées notamment dans des gymnases ou des abris mis à disposition par les communes.

Par ailleurs, les administrations publiques seront fermées mercredi. Le préfet recommande également aux entreprises privées d'en faire de même « afin de laisser les routes dégagées pour la circulation des secours ». Enfin, les hôpitaux doivent avoir « 72 heures d'avance en médicaments, nourriture et eau potable » et doivent « vérifier le fonctionnement de leurs groupes électrogènes ». L'ouragan Irma se trouvait lundi soir à 790 km à l'est des Petites Antilles et se déplaçait dans leur direction à une vitesse de 20 km/h. L'ouragan devrait les atteindre dans la nuit de mardi à mercredi.

Dans les îles du Nord, Saint-Barthélémy et Saint-Martin, qui risquent d'être particulièrement touchées, la rentrée scolaire n'a pas eu lieu lundi. « Il faut absolument que les personnes prennent tout de suite toutes les mesures pour aller ailleurs », a mis en garde la préfète déléguée de Saint-Martin et Saint-Barthélemy, Anne Laubies, lors d'une conférence de presse à Saint-Martin. « L'épisode qu'on a, avec ses vents, la pluie, la houle cyclonique et marée haute, fait que nous sommes dans la situation du plus haut risque pour 11 000 personnes, dans la plus haute hypothèse », a-t-elle indiqué. Ces îles viennent vont passer en alerte rouge cyclonique, synonyme de confinement de la population, mardi à midi.

Météo-France prévoit un début d'activité mardi soir. Le danger sera d'autant plus grand l'ouragan frappera de nuit. Il s'agit du plus fort ouragagn dans ce secteur depuis 20 ans. Or, en vingt ans, l'urbanisation a changé, l'habitat s'est densifié. Afin d'anticiper les besoins post-ouragan, des équipes médicales de secours sont en cours d'acheminement vers Saint-Martin.

À Saint-Barth, lundi matin, de longues files d'attente se sont formées devant les stations-service, et les habitants se sont massivement fournis en piles et en eau. Beaucoup achevaient de couper et tailler les arbres autour des habitations, de ranger et sécuriser tout objet pouvant s'envoler et de calfeutrer leurs fenêtres et leurs portes, sous un soleil de plomb. Malgré la fermeture des classes, les enseignants ont été invités à se rendre dans les écoles pour sécuriser les locaux. Les bateaux ont quasiment tous quitté le port pour se mettre à l'abri au sud de la Guadeloupe.

« Le risque, ce sont les gens qui habitent en bord de plage », a indiqué Narcisse Dupré-Paule, du service communication de la collectivité territoriale de Saint-Barthélémy. Les autorités ont recommandé aux habitants du littoral de se faire héberger dans les terres ou de rejoindre l'un des trois abris sûrs de l'île. « Ici, c'est moins problématique qu'à Saint-Martin ou en Guadeloupe, car nous n'avons pas de construction en tôle, les maisons sont globalement résistantes, poursuit Narcisse Dupré-Paule. Mais c'est certain qu'il y aura du dégât. » 
 
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Source : Réseau Catnat.net

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