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Message  AnneLéa Sam 22 Avr 2017 - 20:45

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La nouvelle Eglise de Rahner

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Comment le théologien jésuite a profondément influencé le récent Synode sur la famille (21/4/2017)

L'invitation à la parrhésie faite aux Pères synodaux présente un accent rhanérien. Elle signifie l'acceptation du pluralisme au sein de l'Eglise dans le sens de la moderne liberté d'expression. Cette conception de la liberté d'expression, est cependant différente de la liberté dans le sens catholique. La parrhésie consiste dans le courage de proclamer la vérité, sans crainte humaine ou révérencieuse, ou sans le souci de sauver ce qui peut l'être. Elle ne peut pas signifier la liberté d'exprimer, dans une assemblée ecclésiale aussi importante qu'un synode, des idées scandaleuses pour les fidèles, ou déconcertantes, ou insinuant des doutes sur des vérités fondamentales de la foi professée. Le monde est sans aucun doute pluraliste, mais l'Eglise ne peut pas l'être.

Cas par cas, grâce pour tout le monde, conscience pluraliste: les graines de Rahner qui ont influencé le Synode

Stefano Fontana
21 avril 2017
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Ma traduction

Nous publions, avec la permission de l'éditeur, un chapitre du livre écrit par Stefano Fontana, qui sort ces jours-ci "La Nuova Chiesa di Karl Rahner" (la nouvelle église de Karl Rahner

Au cours de la longue période synodale sur la famille caractérisée par le Synode extraordinaire d'Octobre 2014 et celui ordinaire d'Octobre 2015, on a pu constater [la présence] de nombreux éléments issus de la conception rahnérienne des choses. Autrement dit, Rahner, bien que mort en 1984, était présent au Synode. On pourrait même dire que les oppositions notables qui ont émergé au cours des deux synodes dérivent de la confrontation entre le milieu de la théologie rahnerienne et l'autre partie.

Des éléments fortement rahnériens avaient déjà émergé dans l'exposé d'introduction au synode prononcé devant les cardinaux par le cardinal Walter Kasper en Février 2014. Pensons, par exemple, à l'idée qu'il n'est jamais possible de connaître une situation objective et publique de péché - ce qu'est précisément celle des divorcés et remariés. La thèse exprimée par Kasper était qu'il n'y a pas de divorcés remariés, mais tel, tel ou tel autre divorcé remarié. La réalité, par conséquent, ne montre pas de structures portantes et universelles, mais seulement des situations individuelles uniques. Ce point de vue est d'origine nominaliste, étant donné que c'est déjà ce que disait Guillaume d'Ockham [1285-1347; philosophe, logicien et théologien anglais, membre de l'ordre franciscain, considéré comme le représentant le plus éminent de l'école scolastique nominaliste, principale concurrente des écoles thomiste et scotiste] au XIVe siècle, et c'est devenu aussi le point de vue de Luther et de la philosophie protestante en général, dans la mesure où c'est la meilleure façon de séparer la raison de la foi.

Si dans la réalité, il n'existe pas de structures universelles que la raison peut connaître par ses propres forces, celle-ci ne pourra pas "monter" spontanément des choses vers Dieu, et la révélation ne pourra pas utiliser le langage de la raison pour se faire comprendre par tous. La raison sera nominaliste, c'est-à-dire qu'elle pourra faire l'expérience de choses individuelles auxquelles, par analogie entre elles, elle pourra même ensuite attribuer un nom commun, mais seulement un nom, qui ne se réfère pas à une réalité au-delà des choses individuelles. La foi sera fidéiste. Dieu est Omnipotent, il est le totalement Autre, il est volonté et non vérité. L'encyclique Veritatis Splendor de Jean-Paul II dit le contraire de ce qui a été affirmé par Kasper, mais elle avait derrière elle une philosophie différente. Pour Rahner aussi, il n'y a que des cas particuliers à affronter un par un, parce que la réalité du monde est complexe, il n'y a pas une doctrine qu'on puisse lui appliquer et on ne peut jamais savoir si on est oui ou non face à une situation de péché. Devant un couple de divorcés remariés, l'Église doit comprendre, accueillir et accompagner avec un parcours à accomplir au cas par cas et en employant le discernement, sans autre précision. C'est justement ce que le cardinal Kasper a proposé.

Durant la discussion synodale, beaucoup d'évêques ont dit que même dans une relation homosexuelle, la grâce du Christ est présente. Avant, pendant et après le Synode beaucoup d'évêques et de cardinaux se sont dits favorable à confier des tâches ecclésiales aux homosexuels, même s'ils persévèrent dans leur relation, et à soutenir la reconnaissance des unions civiles entre homosexuels par l'autorité politique. Il est évident que ces prises de position comportent l'abolition du droit naturel et de la loi morale naturelle, et ne tiennent pas compte de la nécessité de respecter la nature et ces lois si on veut plaire au surnaturel et à la grâce. Dire que la grâce est aussi présente dans une relation homosexuelle, cela signifie dire, avec Karl Rahner, que la grâce est toujours donnée à tout le monde parce qu'elle est donnée au monde, où il n'y a pas de situations en dehors de la grâce de Dieu.

À bien y regarder, même l'invitation à la parrhésie faite [par le Pape!] aux Pères synodaux présente un accent rhanérien. Elle signifie l'acceptation du pluralisme au sein de l'Eglise dans le sens de la moderne liberté d'expression. Cette conception de la liberté d'expression, est cependant différente de la liberté dans le sens catholique. La parrhésie consiste dans le courage de proclamer la vérité, sans crainte humaine ou révérencieuse, ou sans le souci de sauver ce qui peut l'être. Elle ne peut pas signifier la liberté d'exprimer, dans une assemblée ecclésiale aussi importante qu'un synode, des idées scandaleuses pour les fidèles, ou déconcertantes, ou insinuant des doutes sur des vérités fondamentales de la foi professée. Le monde est sans aucun doute pluraliste, mais l'Eglise ne peut pas l'être. Mais si l'Eglise fait partie du monde, alors elle sera elle aussi pluraliste comme l'affirme constamment Rahner.

Toutefois, l'élément principal de la présence de la théologie rahnérienne au récent Synode sur la famille concerne l'accès à la communion des divorcés remariés, c'est-à-dire de personnes en état de péché public et objectif. Si le péché est considéré comme la mort ontologique (c'est-à-dire de son 'être' même) de l'âme, alors on ne peut pas penser qu'il est possible de recevoir la communion si auparavant l'âme ne renaît pas par le sacrement de la confession. Mais si on voit les choses non pas dans un sens ontologique, mais existentiel, tout est réversible dans l'existence et donc il est possible de prévoir des chemins existentiels permettant de s'approcher de la communion tout en restant dans la situation objective de péché. Ici, il n'existe plus de distinction nette entre la vie et la mort, entre le bien et le mal, entre la grâce et le péché, entre le dogme et l'hérésie, mais il y a une situation existentielle objet de notre discernement personnel et ecclésial. Dans l'existence, tout est convertible, rien n'est irrévocable. Compte tenu aussi de ce qui a déjà été dit, c'est-à-dire l'impossibilité pour Rahner de connaître tant les situations objectives et publiques du péché que celles personnelles. Pour lui, il y a les lois de Dieu, mais Dieu - dit-il - n'est pas le Dieu des lois.

Et puis nous ne pouvons pas oublier qu'aucune indication sur la chasteté, ni aucune indication du fait que l'exercice de la sexualité en dehors du mariage est un péché, n'a émergé du Synode sur la famille. Jean-Paul II a été amplement cité, mais il l'a été sur deux points en particulier: l'interdiction d'accéder à l'Eucharistie pour les divorcés remariés, et l'exercice de la sexualité en dehors du mariage, point où l'on décide d'accepter ou de rejeter l'héritage de l'encyclique Humanae Vitae de Paul VI. Karl Rahner est parmi les principaux détracteurs de l'encyclique de Paul VI, mais certainement pas le seul, et c'est pourquoi l'on comprend qu'au Synode sur la famille de 2014-2015, cette opposition pluri-décennale à la morale sexuelle de l'encyclique de Paul VI a trouvé un point de condensation important. Selon Rahner, l'Eglise ne doit pas «moraliser», c'est-à-dire ne doit pas donner de préceptes, normes, principes, règles, mais elle doit former les consciences. Qu'elle doive former les consciences est certainement vrai, mais les commandements de Dieu sont doux et son joug est léger, c'est-à-dire que les lois de Dieu expriment le bien de l'homme et ne s'opposent pas à la conscience. Les préceptes de Dieu ne sont pas abstraits au point que la conscience doit les mesurer au (/servir de médiateur avec le) concret. Le précepte et la conscience se correspondent. La théologie morale de Rahner est différente de celle de Veritatis splendor de Jean-Paul II, et au Synode sur la famille, elle a émergé clairement.

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