Comment la Suisse et d'autres bénéficiaires profitent de la guerre en Ukraine

**AnneLéa** Dim 5 Juin - 21:25

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Comment la Suisse et d'autres bénéficiaires profitent de la guerre en Ukraine

02.06.2022 | www.kla.tv/22689
Le 24 février 2022, les troupes russes ont envahi l'Ukraine. La guerre d'Ukraine est loin d'être terminée. Mais il y a déjà un gagnant : l'industrie de l'armement et ses investisseurs. Suite à la guerre en Ukraine, de nombreux États augmentent leurs dépenses militaires et achètent des armes. Les actions en bourse des entreprises d'armement ont grimpé en flèche. En voici quelques exemples :
Peu après le début de la guerre, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé que 100 milliards d'euros seraient mis à la disposition de la Bundeswehr dans les années à venir. Selon lui, l’objectif de 2% du PIB fixé par l’OTAN, qui n'a pas été respecté jusqu'à présent, sera atteint à l’avenir.
En réaction directe à l'annonce de Scholz, le groupe d'armement allemand Rheinmetall a soumis dès le mois de mars une offre substantielle de 42 milliards d'euros à la Bundeswehr. Rien qu'en augmentant le budget de la défense à 2 % du produit intérieur brut, le chiffre d'affaires avec l'armée allemande doublerait pour atteindre au moins quatre milliards d'euros par an, a déclaré le 10 mai le président du groupe Armin Papperger. En l'espace d'un mois, l'action Rheinmetall a progressé de 90 % ! Le 19 avril, elle atteignait 130 % ! Rheinmetall construit par exemple des chars et des systèmes de défense antiaérienne.
La chaîne de télévision publique WDR a expliqué le 11 mai que les actionnaires privés et institutionnels des groupes d'armement ne sont pas les seuls à pouvoir compter sur des gains substantiels. L'Etat fédéral détient lui aussi des participations dans des entreprises de fabrication d'armes et gagne donc directement de l'argent grâce au cours élevé des actions, selon WDR.
Outre Rheinmetall, d'autres groupes d'armement en profitent également :
Selon le Kreiszeitung, un quotidien de Basse-Saxe, le groupe d'entreprises allemand Hensoldt pourrait enregistrer des gains encore plus importants que Rheinmetall. Hensoldt fabrique des systèmes de radars et d'autres appareils de guerre électronique.
Mais les entreprises d'armement allemandes « Heckler & Koch » et « Krauss-Maffei-Wegmann » peuvent également compter sur de nouvelles commandes, ainsi que des entreprises européennes comme Airbus et MBDA. Cette dernière, qui possède des sites en France, en Grande-Bretagne, en Italie, en Allemagne et en Espagne, fabrique des systèmes de défense aérienne et de missiles.
S'y ajoutent des groupes d'armement américains comme le plus grand du monde « Lockheed Martin » ou Boeing. L'action en bourse de Lockheed a augmenté d'environ 40 % depuis le d��but de la guerre.
La plate-forme d'information suisse « swissinfo.ch » a relaté le 4 mai comment les entreprises d'armement avec des sites en Suisse profitent également de la guerre en Ukraine : Les commandes et le cours des actions s'envolent, notamment dans les usines de l'entreprise allemande Rheinmetall à Altdorf et Zurich, dans l'entreprise suédoise Saab à Thoune ou dans le groupe suisse Ruag, lié au gouvernement fédéral.
Ces exemples de la manière dont certaines entreprises d'armement profitent de la guerre en Ukraine ne sont probablement que la pointe de l'iceberg. L'industrie de l'acier, les sous-traitants et d'autres entreprises liées peuvent également s'attendre à de bonnes affaires. Mais tout le monde n'est pas content !
Dan Smith, le chef de l'institut de recherche sur la paix Sipri, de Stockholm, met en garde contre une spirale de réarmement dans le cadre du conflit ukrainien. Smith a déclaré au Neue Osnabrücker Zeitung qu'il s'inquiétait d'un cercle vicieux ou d'une « évolution qui conduirait deux parties à s'encourager mutuellement à s'armer ». Smith a souligné que la diplomatie restait la meilleure défense.
Dans un vote des lecteurs du journal Kreiszeitung, 81,1 % ont déclaré craindre une spirale de réarmement et qu'elle était déjà en cours.

Craignez-vous une spirale de réarmement dans le cadre du conflit ukrainien ?
Oui, elle est déjà en cours. 81,1 % 206 voix
Non, pas du tout. 15,35 % 39 voix
Je n'ai pas d'opinion à ce sujet. 3,54 % 9 voix

En outre, la question se pose de savoir s'il est moralement responsable que des entreprises d'armement, des actionnaires et d'autres bénéficiaires profitent d'une guerre et en tirent des bénéfices.
Une guerre entraîne toujours d'incroyables souffrances humaines. D'un autre côté, on justifie l’utilisation des armes afin d’assurer et de défendre la paix.
Mais le fait est que tant qu'il sera possible de tirer profit des guerres, il y aura toujours des personnes qui n'auront aucun intérêt à ce que les guerres cessent. Il faut garder à l'esprit que si le profit des armes disparaît, les moyens militaires ne seraient utilisés qu'en tout dernier recours. Au lieu de cela, les moyens diplomatiques pourraient être pleinement exploités.
Si vous êtes également d'avis qu'il ne faut pas tirer profit des crises, alors soutenez l'action mondiale « Interdiction du profit en cas de crises ! » lancée par le fondateur de Kla.TV, Ivo Sasek. Car une interdiction générale des profits en cas de crise toucherait le plus grand point faible de tous les pilleurs du monde : Celui des profiteurs de guerre, des profiteurs de Covid, des profiteurs de crise climatique, des profiteurs de crise financière, etc. Vous pouvez laisser vos coordonnées sous le lien affiché si vous souhaitez être informé de la suite du processus de développement de cette action mondiale ou si vous souhaitez y participer dans la mesure de vos possibilités : https://www.kla.tv/aktion/#fr.