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Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales

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Message  ami de la Miséricorde Dim 25 Aoû 2024 - 16:45

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CHAPITRE X
Des divers degrés de cette quiétude, et comme il la faut conserver.


Or, tous ces esprits sont ordinairement sujets d'être troublés en la sainte oraison. Car si Dieu leur donne le sacré repos de sa présence, ils le quittent volontairement pour voir comme ils se comportent en icelui, et pour examiner s'ils y ont bien du contentement, s'inquiétant pour savoir si leur tranquillité est bien tranquille, et leur quiétude bien quiète (calme; si que, tellement lue) :

si que, en lieu d'occuper doucement leur volonté à sentir les suavités de la présence divine, ils emploient leur entendement à discourir sur les sentiments qu'ils ont; comme une épouse qui s'amuserait à regarder la bague avec laquelle elle aurait été épousée, sans voir l'époux même qui la lui aurait donnée. Il y a bien de ta différence, Théotime, entre s'occuper en Dieu qui nous donne du contentement, et s'amuser au contentement que Dieu nous donne.

L'âme donc à qui Dieu donne la sainte quiétude amoureuse en l'oraison, se doit abstenir, taut quelle peut, de se regarder soi-même ni son repos, lequel, pour être gardé, ne doit point être curieusement regardé car qui l'affectionne trop, le perd; et la juste règle de le bien affectionner, c'est de ne point l'affecter (atteindre, compromettre).

Et comme l'enfant qui, pour voir où il a ses pieds, a ôté sa tête du sein de sa mère, y retourne tout incontinent, parce qu'il est fort mignard (gracieux); ainsi faut-il que si nous nous apercevons d'être distraits par la curiosité de savoir ce que nous faisons en l'oraison, soudain nous remettions notre coeur en la douce et paisible attention de la présence de Dieu, de laquelle nous étions divertis.

Néanmoins il ne faut pas croire qu'il y ait aucun péril de perdre cette sacrée quiétude par les actions du corps ou de l'esprit qui ne se font ni par légèreté ni par indiscrétion.

Car comme dit la bienheureuse mère Térèse, c'est une superstition d'être si jaloux de ce repos, que de ne vouloir ni tousser, ni cracher, ni respirer, de peur de le perdre, d'autant que Dieu qui donne cette paix, ne l'ôte pas pour tels mouvements nécessaires, ni pour les distractions et divagations de l'esprit, quand elles sont involontaires; et la volonté étant une fois bien amorcée à la présence divine, ne laisse pas d'en savourer les douceurs, quoique l'entendement ou la mémoire se soit échappé et débandé après des pensées étrangères et inutiles.

Il est vrai qu'alors la quiétude de l'âme n'est pas si grande comme si l'entendement et la mémoire conspiraient avec la volonté; mais toutefois elle ne laisse pas d'être une vraie tranquillité spirituelle, puisqu'elle règne en la volonté, qui est la Maîtresse de toutes les autres facultés.

Certes, nous avons vu une âme extrêmement attachée et jointe à Dieu, laquelle néanmoins avait l'entendement et la mémoire tellement libres de toute occupation intérieure, qu'elle entendait fort distinctement ce qui se disait autour d'elle, et s'en ressouvenait fort entièrement, encore qu'il lui fût impossible de répondre ni de se déprendre de Dieu auquel elle était attachée par l'application de sa volonté :

mais je dis tellement attachée, qu'elle ne pouvait être retirée de cette douce occupation sans en recevoir une grande douleur qui la provoquait à des gémissements, lesquels même elle faisait au plus fort de sa consolation et quiétude; comme nous voyons les petits enfants grommeler et faire des petits plaints (plaintes) quand ils ont ardemment désiré le lait, et qu'ils commencent à téter; ou comme fit Jacob, qui en embrassant la belle et chaste Rachel, jetant un cri, pleura de la véhémence de la consolation et tendreté qu'il sentait.

Si que cette âme de laquelle je parle, ayant la seule volonté engagée, et l'entendement, mémoire, ouïe et imagination libres, ressemblait, comme je pense, au petit enfant qui alaitant pourrait voir, ouïr et même remuer le bras, sans pour cela quitter son cher tétin.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Lun 26 Aoû 2024 - 17:22

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CHAPITRE X
Des divers degrés de cette quiétude, et comme il la faut conserver.


Mais pourtant la paix de l'âme serait bien plus grande et plus douce, si on ne faisait point de bruit autour d'elle, et qu'elle n'eût aucun sujet de se mouvoir, ni quant au coeur, ni quant au corps; car elle voudrait bien être tout occupée en la suavité de cette présence divine; mais ne pouvant quelquefois s'empêcher d'être divertie ès autres facultés, elle conserve au moins la quiétude en la volonté, qui est la faculté par laquelle elle reçoit la jouissance du bien.

Et notez qu'alors la volonté retenue en quiétude par le plaisir qu'elle prend en la présence divine, elle ne se remue point pour ramener les autres puissances qui s'égarent; d'autant que si elle voulait entreprendre cela, elle perdrait son repos, s'éloignant de son cher bien-aimé, et perdrait sa peine de courir çà et là pour attraper ces puissances volages, lesquelles aussi bien ne peuvent jamais être si utilement appelées à leur devoir que par la persévérance de la volonté en la sainte quiétude car petit à petit toutes les facultés sont attirées par le plaisir que la volonté reçoit, et duquel elle leur donne certains ressentiments, comme des parfums qui les excitent à venir auprès d'elle pour participer au bien dont elle jouit.

CHAPITRE XI
Suite du discours des divers degrés de la sainte quiétude et d'une excellente abnégation de soi-même qu'on y pratique quelquefois.

Suivant ce que nous avons dit, la sainte quiétude a donc divers degrés: car quelquefois elle est en toutes les puissances de l'âme, jointes et unies à la volonté; quelquefois elle est seulement en la volonté, en laquelle elle est aucunes fois sensiblement, et d'autres fois imperceptiblement; d'autant qu'il arrive parfois que l'âme tire un contentement incomparable de sentir par certaines douceurs intérieures que Dieu lui est présent; comme il advint à sainte Élisabeth, quand Notre-Dame la visita.

Et d'autres fois l'âme a une certaine ardente suavité d'être en la présence de Dieu, laquelle pour lors lui est imperceptible; comme il advint aux disciples pèlerins qui ne s'aperçurent bonnement de l'agréable plaisir dont ils étaient touchés, marchant avec notre Seigneur, sinon quand ils furent arrivés, et qu'ils l'eurent reconnu en la divine fraction du pain.

Quelquefois non seulement lâme saperçoit de la présence de Dieu, mais elle lécoute parler par certaines clartés et persuasions intérieures qui tiennent lieu de paroles; aucunes fois elle le sent parler et lui parle réciproquement, mais si secrètement, si doucement, si bellement, que c'est sans pour cela perdre la sainte paix et quiétude.

Si que sans se réveiller elle veille avec lui, c'est-à-dire, elle veille et parle à son bien-aimé avec autant de suave tranquillité et de gracieux repos, comme si elle sommeillait doucement.

Et d'autres fois elle sent parler l'époux, mais elle ne saurait lui parler, parce que l'aise de l'ouïr, ou la révérence qu'elle lui porte, la tient en silence; ou bien parce qu'elle est en sécheresse et tellement alangourie d'esprit, qu'elle n'a de force que pour ouïr, et non pas pour parler; comme il arrive corporellement quelquefois à ceux qui commencent à s'endormir, ou qui sont grandement affaiblis par quelque maladie.

Mais enfin quelquefois ni elle n'ouït son bien-aimé, ni elle ne lui parle, ni elle ne sent aucun signe de sa présence, ains simplement elle sait qu'elle est en la présence de son Dieu, auquel il plait quelle soit là.

Imaginez-vous, Théotime, que le glorieux apôtre saint Jean eût dormi d'un sommeil corporel sur la poitrine de son cher Seigneur en la sainte cène, et qu'il se fût endormi par le commandement d'icelui. Certes, en ce cas-là, il eût été en la présence de son Maître sans le sentir en façon quelconque.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mar 27 Aoû 2024 - 17:46

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CHAPITRE XI
Suite du discours des divers degrés de la sainte quiétude et d'une excellente abnégation de soi-même qu'on y pratique quelquefois.


Et remarquez, je vous prie, qu'il faut plus de soin pour se mettre en la présence de Dieu, que pour y demeurer lorsque l'on s'y est mis; car, pour s'y mettre, il faut appliquer sa pensée, et la rendre actuellement attentive à cette présence, ainsi que je le dis en l'Introduction.

Mais quand on s'est mis en cette présence, on s'y tient par plusieurs autres moyens, tandis que, soit par l'entendement, soit par la volonté, on fait quelque chose en Dieu ou pour Dieu; comme, par exemple, le regardant, ou quelque chose pour l'amour de lui, l'écoutant, ou ceux qui parlent pour lui, parlant à lui, ou à quelqu'un pour l'amour de lui, et faisant quelque oeuvre, quelle qu'elle soit, pour son honneur et service.

Ains on se maintient en la présence de Dieu, non seulement l'écoutant, ou le regardant, ou lui parlant, mais aussi attendant s'il lui plaira de nous regarder, de nous parler, ou de nous faire parler à lui; ou bien encore ne faisant rien de tout cela, mais demeurant simplement où il lui plaît que nous soyons, et parce qu'il lui plait que nous y soyons.

Que si à cette simple façon de demeurer devant Dieu, il lui plaît d'ajouter quelque petit sentiment que nous sommes tout siens et qu'il est tout nôtre, ô Dieu, que ce nous est une grâce désirable et précieuse.

Mon cher Théotime, prenons encore la liberté de faire cette imagination (exemple, figure). Si une statue que le sculpteur aurait nichée dans la galerie de quelque grand prince, était douée d'entendement, et qu'elle pût discourir et parler, et qu'on lui demandât :

O belle statue, dis-moi pourquoi es-tu là dans cette niche ? Parce, répondrait-elle, que mon maître m'y a colloquée. Et si l'on y répliquait : Mais pourquoi y demeures-tu sans rien faire?

Parce, dirait-elle, que mon maître ne m'y a pas placée afin que je fisse chose quelconque, ains seulement afin que j'y fusse immobile.

Que si derechef on la pressait en disant Mais, pauvre statue, de quoi te sert-il d'être là de la sorte? Eh, Dieu! répondrait-elle, je ne suis pas ici pour mon intérêt et service, mais pour obéir et servir à la volonté de mon seigneur et sculpteur, et cela me suffit.

Et si on rechargeait (si on revenait à la charge, si on reprenait) en cette sorte : Or, dis-moi donc, statue, je te prie, tu ne vois point ton maître, et comme prends-tu du contentement à le contenter?

Non, certes, confesserait-elle, je ne le vois pas ; car j'ai des yeux non pas pour voir, comme j'ai des pieds non pas pour marcher ; mais je suis trop contente de voir que mon cher maître me voit ici, et prend plaisir de m'y voir.

Mais si l'on continuait la dispute avec la statue, et qu'on lui dit: Mais ne voudrais-tu pas bien avoir du mouvement pour t'approcher de l'ouvrier qui t'a faite, afin de lui faire quelque autre meilleur service?

Sans doute elle le nierait, et protesterait qu'elle ne voudrait pas faire autre chose, sinon que son maître le voulût. Et quoi donc, conclurait-on, tu ne désires rien, sinon d'être une immobile statue, là dedans cette niche?

Non, certes, dirait enfin cette sage statue; non je ne veux rien être sinon une statue, et toujours dedans cette niche, tandis que mon sculpteur le voudra, me contentant d'être ici et ainsi, puisque c'est le contentement de celui à qui je suis, et par qui je suis ce que je suis.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mer 28 Aoû 2024 - 17:54

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CHAPITRE XI
Suite du discours des divers degrés de la sainte quiétude et d'une excellente abnégation de soi-même qu'on y pratique quelquefois.


O vrai Dieu ! que c'est une bonne façon de se tenir en la présence de Dieu, d'être et de vouloir toujours et à jamais être en son bon plaisir! Car ainsi, comme je pense, en toutes occurences, oui, même en dormant profondément, nous sommes encore plus profondément en la très sainte présence de Dieu.

Oui, certes, Théotime, car si nous l'aimons, nous nous endormons non seulement à sa vue, mais à son gré, et non seulement par sa volonté, mais selon sa volonté, et semble que ce soit lui-même notre créateur et sculpteur céleste qui nous jette là sur nos lits comme des statues dans leurs niches, afin que nous nichions dans nos lits, comme les oiseaux couchent dans leurs nids.

Puis à notre réveil, si nous y pensons bien, nous trouvons que Dieu nous a toujours été présent, et que nous ne nous sommes pas non plus éloignés ni séparés de lui.

Nous avons donc été là en la présence de son bon plaisir, quoique sans le voir et sans nous en apercevoir; si que nous pourrions dire, à l'imitation de Jacob :

Vraiment, j'ai dormi auprès de mon Dieu et entre les bras de sa divine présence et providence, et je nen savais rien.

Or, cette quiétude en laquelle la volonté n'agit que par un très simple acquiescement au bon plaisir divin, voulant être en l'oraison sans aucune prétention que d'être à la vue de Dieu selon qu'il lui plaira, c'est une quiétude souverainement excellente, d'autant qu'elle est pure de toute sorte d'intérêt, les facultés de l'âme n'y prenant aucun contentement, ni même la volonté, sinon en sa suprême pointe, en laquelle elle se contente de n'avoir aucun contentement, sinon celui d'être sans contentement, pour l'amour du contentement et bon plaisir de son Dieu, dans lequel elle se repose.

En somme, c'est le comble de l'amoureuse extase de n'avoir pas sa volonté en son contentement, mais en celui de Dieu, ou de n'avoir pas son contentement en sa volonté, mais en celle de Dieu.

CHAPITRE XII
De l'écoulement ou liquéfaction de l'âme en Dieu.


Les choses humides et liquides reçoivent aisément les figures et limites qu'on leur veut donner, d'autant qu'elles n'ont nulle fermeté ni solidité qui les arrête ou borne en elles-mêmes.

Mettez de la liqueur dans un vaisseau, et vous verrez qu'elle demeurera bornée dans les limites du vaisseau; lequel, s'il est rond ou carré, la liqueur sera de même, n'ayant aucune limite ni figure, sinon celle du vaisseau qui la contient.

L'âme n'en est pas de même par nature, car elle a ses figures et ses bornes propres. Elle a la figure par ses habitudes et inclinations, et ses bornes par sa propre volonté; et quand elle est arrêtée à ses inclinations et volontés propres, nous disons qu'elle est dure, c'est-à-dire, opiniâtre, obstinée.

Je vous ôterai, dit Dieu, votre coeur de pierre, c'est-à-dire, je vous ôterai votre obstination. Pour faire changer de figure au caillou, au fer, au bois, il y faut la cognée, le marteau, le feu.

On appelle coeur de fer, de bois ou de pierre, celui qui ne reçoit pas aisément les impressions divines, ains demeure en sa propre volonté emmi les inclinations qui accompagnent notre nature dépravée. Au contraire, un coeur doux, maniable et traitable, est appelé un coeur fondu et liquéfié.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Jeu 29 Aoû 2024 - 16:53

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CHAPITRE XII
De l'écoulement ou liquéfaction de l'âme en Dieu.


Mon coeur, dit David parlant en la personne de notre Seigneur sur la croix, mon coeur est fait nomme de la cire fondue au milieu de mes entrailles. Cléopâtre, cette infâme reine dÉgypte, voulant enchérir sur tous les excès et toutes les dissolutions que Marc-Antoine avait faits en banquets, fit apporter, à la fin d'un festin qu'elle faisait à son tour, un bocal de fin vinaigre, dans lequel elle jeta une des perles qu'elle portait en ses oreilles, estimée deux cent cinquante mille écus.

Puis la perle étant résolue, fondue et liquéfiée, elle l'avala, et eût encore enseveli dans le cloaque de son vilain estomac l'autre perle qu'elle avait en l'autre oreille, si Lucius Plautus ne l'eût empêchée. Le coeur du Sauveur, vraie perle orientale, unique. ment unique et de prix inestimable, jeté au milieu d'une mer d'aigreurs incomparables au jour de sa Passion, se fondit en soi-même, se résolut, défit et écoula en douleur sous leffort de tant d'angoisses mortelles; mais l'amour, plus fort que la mort, amollit, attendrit et fait fondre les coeurs encore bien plus promptement que toutes les autres passions.

Mon âme, dit l'amante sacrée, s'est toute fondue à même que mon bien-aimé a parlé. Et qu'est-ce à dire, elle s'est fondue, sinon elle ne s'est plus contenue en elle-même, ains s'est écoulée devers son divin amant? Dieu ordonna à Moïse qu'il parlât au rocher, et qu'il produirait des eaux; ce n'est donc pas merveille si lui-même fit fondre l'âme son amante, lorsqu'il lui parlait en sa douceur.

Le baume est si épais de sa nature, qu'il n'est point fluide ni coulant, et plus il est gardé, plus il s'épaissit, et enfin s'endurcit, devenant rouge et transparent ; mais la chaleur le dissout et le rend fluide. L'amour avait rendu l'époux fluide et coulant, dont l'épouse l'appelle une huile répandue. Et voilà que maintenant elle assure qu'elle-même est toute fondue d'amour: Mon âme, dit-elle, s'est écoulée, lorsque mon bien-aimé a parlé.

L'amour de l'époux était dans son coeur et dans son sein, comme un vin nouveau bien puissant qui ne peut être retenu dans son tonneau, car il se répandait de toutes parts, et parce que l'âme suit son amour, après que l'épouse a dit : Vos mamelles sont meilleures que le vin, répandant des onguents précieux, elle ajoute : Votre nom est comme une huile répandue.

Et comme l'époux aurait répandu son amour et son âme dans le coeur de l'épouse; aussi l'épouse réciproquement verse son âme dans le coeur de l'époux. Et comme l'on voit qu'un bornai ou couteau (ruche de cire) touché des rayons ardents sort de soi-même et quitte sa forme pour s'écouler devers l'endroit duquel les rayons le touchent; ainsi l'âme de cette amante s'écoula du côté de la voix de son bien-aimé, sortant d'elle-même et des limites de son être naturel, pour suivre celui qui lui parlait.

Mais comme se fait cet écoulement sacré de l'âme en son bien-aimé? Une extrême complaisance de l'amant en la chose aimée produit une certaine impuissance spirituelle qui fait que l'âme ne se sent plus aucun pouvoir de demeurer en soi-même.

C'est pourquoi, comme un baume fondu qui n'a plus de fermeté ni de solidité, elle se laisse aller et écouler en ce qu'elle aime; elle ne se jette pas par manière d'élancement, ni elle ne se serre pas par manière d'union, mais elle se va doucement coulant, comme une chose fluide et liquide, dedans la Divinité qu'elle aime.

Et comme nous voyons que les nuées épaissies par le vent du midi, se fondant et convertissant en pluie, ne peuvent plus demeurer en elles-mêmes, ains tombent et s'écoulent en bas, se mêlant si intimement avec la terre qu'elles détrempent, qu'elles ne sont plus qu'une même chose avec icelle.

Ainsi l'âme, laquelle, quoique aimante, demeurait encore en elle-même, sort par cet écoulement sacré et fluidité sainte, et se quitte soi-même, non seulement pour s'unir au bien-aimé, mais pour se mêler toute et se détremper avec lui.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Sam 31 Aoû 2024 - 17:15

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CHAPITRE XII

De l'écoulement ou liquéfaction de l'âme en Dieu.


Vous voyez donc bien, Théotime, que l'écoulement d'une âme en son Dieu n'est autre chose qu'une véritable extase, par laquelle l'âme est toute hors des bornes de son maintien naturel, toute mêlée, absorbée et engloutie en son Dieu, dont il arrive que ceux qui parviennent à ce saint excès de l'amour divin, étant par après revenus à eux, ne voient rien en la terre qui les contente, et vivant en un extrême anéantissement deux-mêmes, demeurent fort alangouris en tout ce qui appartient aux sens, et ont perpétuellement au coeur la maxime de la bienheureuse vierge Térèse de Jésus:

Ce qui n'est pas Dieu ne m'est rien. Et semble que telle fut la passion amoureuse de ce grand ami du bien-aimé, qui disait: Je vis, mais non pas moi, aine Jésus-Christ vit en moi; et notre vie est cachée avec Jésus-Christ en Dieu, car, dites-moi, je vous prie, Théotime, si une goutte deau élémentaire jetée dans un océan d'eau de naffe (eau de senteur dont la base est la fleur doranger.)

Elle était vivante et qu'elle pût parler et dire l'état auquel elle serait, ne crierait-elle pas de grande joie : O mortels, je vis voirement, mais je ne vis pas moi-même, ains cet océan vit en moi, et ma vie est cachée en cet abîme.

L'âme écoulée en Dieu ne meurt pas; car comme pourrait-elle mourir d'être abîmée en la vie? Mais elle vit sans vivre en elle-même, parce que comme les étoiles, sans perdre leur lumière, ne luisent plus en la présence du soleil, ains le soleil luit en elles, et sont cachées en la lumière du soleil, aussi l'âme, sans perdre sa vie, ne vit plus étant mêlée avec Dieu, ains Dieu vit en elle. Tels furent, je pense, les sentiments des grands bienheureux Philippe Nérius (S. Philippe de Néri) et François Xavier, quand, accablés-des consolations célestes, ils demandaient à Dieu qu'il se retirât pour un peu deux, puisqu'il voulait que leur vie parût aussi encore un peu au monde, ce qui ne se pouvait tandis qu'elle était toute cachée et absorbée en Dieu.

CHAPITRE XIII

De la blessure d'amour.


Tous ces mots amoureux sont tirés de la ressemblance qu'il y a entre les affections du coeur et les passions du corps. La tristesse, la crainte, l'espérance, la haine et les autres affections de l'âme n'entrent point dans le coeur que l'amour ne les y tire après soi.

Nous ne haïssons le mal, sinon parce qu'il est contraire au bien que nous aimons: nous craignons le mal futur, parce qu'il nous privera du bien que nous aimons.

Qu'un mal soit extrême, nous ne le haïssons néanmoins jamais, sinon à mesure que nous chérissons le bien auquel il est opposé.

Qui n'aime pas beaucoup la chose publique, ne se met pas beaucoup en peine si elle se ruine: qui n'aime guère Dieu, ne hait non plus guère le péché. L'amour est la première, ains (même) le principe et l'origine de toutes les passions; c'est pourquoi c'est lui qui entre le premier dans le coeur, et parce qu'il pénètre et perce jusqu'au fond de la volonté, où il a son siège, on dit qu'il blesse le coeur.

Il est aigu, dit l'Apôtre de la France (S.Denys l'Aréopagite), et entre très intimement dans l'esprit. Les autres affections entrent voirement aussi, mais c'est par l'entremise de l'amour; car c'est lui qui, perçant le coeur, leur fait passage. Ce n'est que la pointe du dard qui blesse, le reste agrandit seulement la blessure et la douleur.

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Message  ami de la Miséricorde Dim 1 Sep 2024 - 17:44

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CHAPITRE XIII

De la blessure d'amour.


Or, s'il blesse, il donne par conséquent de la douleur. Les grenades, par leur couleur vermeille, par la multitude de leurs grains si bien serrés et rangés, et par leurs belles couronnes, représentent naïvement, ainsi que dit saint Grégoire, la très sainte charité, toute vermeille à cause de son ardeur envers Dieu, comblée de toute la variété des vertus, et qui seule obtient et porte la couronne des récompensas éternelles.

Mais le suc des grenades, qui, comme nous savons, est si agréable aux saints et aux malades, est tellement mêlé d'aigreur et de douceur, qu'on ne saurait discerner s'il réjouit le goût ou bien parce qu'il a son aigreur doucette ou bien parce qu'il a une douceur aigrette (douceur aigrette, diminutifs pleins de charmes et qui ont vieilli).

Certes, Théotime, l'amour est ainsi aigre-doux, et tandis que nous sommes en ce monde, il n'a jamais une douceur parfaitement douce, parce quil n'est pas parfait ni jamais purement rassasié et satisfait; et néanmoins il ne laisse pas d'être grandement agréable, son aigreur affinant la suavité de sa douceur, comme sa douceur aiguise la grâce de son aigreur.

Mais cela comme, se peut-il faire? On a vu tel jeune homme entrer en conversation, libre, sain et fort gai, qui, ne prenant pas garde à soi, sent, bien avant que d'en sortir, que l'amour, se servant des regards, des maintiens, des paroles d'une imbécile et faible créature, comme d'autant de flèches, aura féru et blessé son chétif coeur, en sorte que le voilà tout triste, morne et étonné.

Pourquoi, je vous prie, est-il triste? C'est sans doute parce qu'il est blessé. Et qui l'a blessé? L'amour.

Mais puisque l'amour est enfant de la complaisance, comme peut-il blesser et donner de la douleur? Quelquefois l'objet bien-aimé est absent; et lors, mon cher Théotime, l'amour blesse le coeur par le désir qu'il excite, lequel, ne pouvant être satisfait, tourmente gratuitement l'esprit.

Si une abeille avait piqué un enfant, certes vous auriez beau lui dire : Ah ! mon enfant, l'abeille qui t'a piqué, c'est celle-là même qui fait le miel que tu trouves si bon. Car il est vrai, dirait-il, son miel est bien doux à mon goût, mais sa piqûre est bien douloureuse.

Et tandis que son aiguillon est dedans ma joue, je ne puis m'accoiser, et ne voyez-vous pas que ma face en est toute enflée? Théotime, certes l'amour est une complaisance, et par conséquent il est fort agréable, pourvu qu'il ne laisse point dedans nos coeurs l'aiguillon du désir.

Mais quand il le laisse, il laisse avec icelui une grande douleur. Il est vrai que cette douleur provient de l'amour, et partant c'est une amiable (douce, qui plaît) et aimable douleur. Oyez les élans douloureux, mais amoureux d'un amant royal :

Mon âme a soif de son Dieu fort et vivant. Eh! quand viendrai-je et paraîtrai-je devant la face de mon Dieu? Mes larmes mont servi de pain nuit et jour, tandis qu'on me dit: Où est ton Dieu ? Ainsi la sacrée Sulamite toute détrempée en ses douleurs amoureuses, parlant aux filles de Jérusalem :

Hélas! dit-elle, je vous conjure, si vous rencontrez mon ami, annoncez-lui ma peine, parce que je languis toute blessée de son amour. L'espérance différée afflige l'âme.

Source : Livres-mystiques.com

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Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 18 Empty Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales

Message  ami de la Miséricorde Mar 3 Sep 2024 - 2:03

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CHAPITRE XIII

De la blessure d'amour.


Or, s'il blesse, il donne par conséquent de la douleur. Les grenades, par leur couleur vermeille, par la multitude de leurs grains si bien serrés et rangés, et par leurs belles couronnes, représentent naïvement, ainsi que dit saint Grégoire, la très sainte charité, toute vermeille à cause de son ardeur envers Dieu, comblée de toute la variété des vertus, et qui seule obtient et porte la couronne des récompensas éternelles.

Mais le suc des grenades, qui, comme nous savons, est si agréable aux saints et aux malades, est tellement mêlé d'aigreur et de douceur, qu'on ne saurait discerner s'il réjouit le goût ou bien parce qu'il a son aigreur doucette ou bien parce qu'il a une douceur aigrette (douceur aigrette, diminutifs pleins de charmes et qui ont vieilli).

Certes, Théotime, l'amour est ainsi aigre-doux, et tandis que nous sommes en ce monde, il n'a jamais une douceur parfaitement douce, parce quil n'est pas parfait ni jamais purement rassasié et satisfait; et néanmoins il ne laisse pas d'être grandement agréable, son aigreur affinant la suavité de sa douceur, comme sa douceur aiguise la grâce de son aigreur.

Mais cela comme, se peut-il faire? On a vu tel jeune homme entrer en conversation, libre, sain et fort gai, qui, ne prenant pas garde à soi, sent, bien avant que d'en sortir, que l'amour, se servant des regards, des maintiens, des paroles d'une imbécile et faible créature, comme d'autant de flèches, aura féru et blessé son chétif coeur, en sorte que le voilà tout triste, morne et étonné.

Pourquoi, je vous prie, est-il triste? C'est sans doute parce qu'il est blessé. Et qui l'a blessé? L'amour.

Mais puisque l'amour est enfant de la complaisance, comme peut-il blesser et donner de la douleur? Quelquefois l'objet bien-aimé est absent; et lors, mon cher Théotime, l'amour blesse le coeur par le désir qu'il excite, lequel, ne pouvant être satisfait, tourmente gratuitement l'esprit.

Si une abeille avait piqué un enfant, certes vous auriez beau lui dire : Ah ! mon enfant, l'abeille qui t'a piqué, c'est celle-là même qui fait le miel que tu trouves si bon. Car il est vrai, dirait-il, son miel est bien doux à mon goût, mais sa piqûre est bien douloureuse.

Et tandis que son aiguillon est dedans ma joue, je ne puis m'accoiser, et ne voyez-vous pas que ma face en est toute enflée? Théotime, certes l'amour est une complaisance, et par conséquent il est fort agréable, pourvu qu'il ne laisse point dedans nos coeurs l'aiguillon du désir.

Mais quand il le laisse, il laisse avec icelui une grande douleur. Il est vrai que cette douleur provient de l'amour, et partant c'est une amiable (douce, qui plaît) et aimable douleur. Oyez les élans douloureux, mais amoureux d'un amant royal :

Mon âme a soif de son Dieu fort et vivant. Eh! quand viendrai-je et paraîtrai-je devant la face de mon Dieu? Mes larmes mont servi de pain nuit et jour, tandis qu'on me dit: Où est ton Dieu ? Ainsi la sacrée Sulamite toute détrempée en ses douleurs amoureuses, parlant aux filles de Jérusalem :

Hélas! dit-elle, je vous conjure, si vous rencontrez mon ami, annoncez-lui ma peine, parce que je languis toute blessée de son amour. L'espérance différée afflige l'âme.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mer 4 Sep 2024 - 2:20

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CHAPITRE XIII
De la blessure d'amour.


Vrai Dieu! Théotime, que vais-je dire? les bienheureux qui sont en paradis voyant que Dieu est encore plus aimable qu'ils ne l'aiment, pâmeraient et périraient éternellement du désir de l'aimer davantage, si la très sainte volonté de Dieu n'imposait à la leur le repos admirable dont elle jouit; car ils aiment si souverainement cette souveraine volonté, que son vouloir arrête le leur et le contentement divin les contente, acquiesçant d'être bornés en leur amour par la volonté même de laquelle la bonté est l'objet de leur amour.

Que si cela n'était, leur amour serait également délicieux et douloureux; délicieux pour la possession d'un si grand bien, douloureux pour l'extrême désir d'un plus grand amour. Dieu donc tirant continuellement, s'il faut ainsi dire, des sagettes (flèches) du carquois de son infinie beauté, blesse l'âme de ses amants, leur faisant clairement voir qu'ils ne l'aiment pas à beaucoup près de ce qu'il est aimable. Celui des mortels qui ne désire pas d'aimer davantage la divine bonté, il ne l'aime pas assez : la suffisance en ce divin exercice ne suffit pas à celui qui veut s'y arrêter comme si elle lui suffisait.

CHAPITRE XIV
De quelques autres moyens par lesquels le saint amour blesse les coeurs.


Rien ne blesse tant un coeur amoureux que de voir un autre coeur blessé d'amour pour lui. Le pélican fait son nid en terre, dont les serpents viennent souvent piquer ses petits. Or quand cela arrive, le pélican, comme un excellent médecin naturel, de la pointe de son bec blesse de toutes parts ses pauvres poussins, pour, avec le sang, faire sortir le venin que la morsure des serpents a répandu par tous les endroits de leur corps; et pour faire sortir tout le venin, il laisse sortir tout le sang, et par conséquent il laisse ainsi mourir cette petite troupe pélicane. Mai

s les voyant morts, il se blesse soi-même et répand son sang sur eux, il les vivifie d'une nouvelle et plus pure vie; son amour les a blessés, et soudain par ce même amour il se blesse soi-même (Toute cette comparaison du pélican est empruntée aux fables classiques).

Jamais nous ne blessons un coeur de la blessure d'amour, que nous n'en soyons soudain blessés nous-mêmes. Quand l'âme voit son Dieu blessé d'amour pour elle, elle en reçoit soudain une réciproque blessure. Tu as blessé mon coeur, dit le céleste amant à sa Sulamite; et la Sulamite s'écrie : Dites à mon bien-aimé que je suis blessée damour. Les avettes ne blessent jamais qu'elles ne demeurent blessées à mort.

Voyant aussi le Sauveur de nos âmes blessée d'amour pour nous jusques à la mort et la mort de la croix, comme pourrions-nous n'être pas blessés pour lui? mais je dis blessés d'une plaie d'autant plus douloureusement amoureuse, que la sienne a été amoureusement douloureuse, et que jamais nous ne le pouvons tant aimer que son amour et sa mort le requiérent.

C'est encore une autre blessure d'amour, quand l'âme sent bien qu'elle aime son Dieu, et que néanmoins Dieu la traite comme s'il ne savait pas d'être aimé, ou comme s'il était en défiance de son amour. Car alors, mon cher Théotime, l'âme reçoit des extrêmes angoisses, lui étant insupportable de voir et sentir le seul semblant que Dieu fait de se défier d'elle.

Le pauvre saint Pierre avait et sentait son coeur tout rempli d'amour pour son Maître, et notre Seigneur dissimulant de le savoir : Pierre, dit-il, m'aimes-tu plus que celui-ci? Eh! Seigneur, répondit cet apôtre, vous savez que je vous aime. Mais, Pierre, m'aimes-tu, réplique le Sauveur?

Mon cher Maître, dit l'apôtre, je vous aime certes, vous le savez. Et ce doux Maître, pour l'éprouver, et se défiant d'être aimé, Pierre, dit-il, m'aimes-tu? Ah! Seigneur, vous blessez ce pauvre coeur, qui, grandement affligé, s'écrie amoureusement, mais douloureusement : Mon Maître, vous savez toutes choses, vous savez certes bien que je vous aime.

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Message  ami de la Miséricorde Mer 4 Sep 2024 - 17:40

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CHAPITRE XIV
De quelques autres moyens par lesquels le saint amour blesse les coeurs.


Un jour on faisait des exorcismes sur une personne possédée; et le malin esprit étant pressé de dire quel était son nom Je suis, répondit-il, ce malheureux privé d'amour; et soudain sainte Catherine de Gênes, qui était là présente, se sentit troubler et renverser toutes les entrailles, d'autant qu'elle avait seulement ouï prononcer le mot de privation d'amour.

Car, comme les démons haïssent si fort l'amour divin, qu'ils tremblent lorsqu'ils en voient le signe ou qu'ils en oyent le nom, c'est-à-dire, quand ils voient la croix et qu'ils oyent prononcer le nom de Jésus; ainsi ceux qui aiment fortement notre Seigneur, trémoussent de douleur et d'horreur quand ils voient quelque signe ou qu'ils entendent quelque parole qui représente la privation de ce saint amour.

Saint Pierre était bien assuré que notre Seigneur sachant tout, ne pouvait pas ignorer combien il était aimé de lui; mais parce que la répétition de cette demande: M'aimes-tu? a l'apparence de quelque défiance, saint Pierre s'en attriste grandement.

hélas! cette pauvre âme qui sent bien qu'elle est résolue de mourir plutôt que d'offenser son Dieu, mais ne sent pas néanmoins un seul brin de ferveur, ains au contraire une froideur extrême qui la tient tout engourdie et si faible qu'elle tombe à tous coups en des imperfections fort sensible.

Cette âme, dis-je, Théotime, elle est toute blessée; car son amour est grandement douloureux de voir que Dieu fait semblant de ne voir pas combien elle l'aime, la laissant comme une créature qui ne lui appartient par, et lui est advis qu'emmi ses défauts, ses distractions et froideurs, notre Seigneur décoche contre elle ce reproche :

Comme peux-tu dire que tu m'aimes, puisque ton âme n'est pas avec moi? Ce qui lui est un dard de douleur au travers de son coeur, mais un dard de douleur qui procède d'amour, car si elle n'aimait pas, elle ne serait pas affligée de l'appréhension qu'elle a de ne pas aimer.

Quelquefois cette blessure d'amour se fait par le seul souvenir que nous avons d'avoir été jadis sans aimer Dieu. O que tard je vous ai aimée, beauté antique et nouvelle, disait ce saint qui avait été trente ans hérétique. La vie passée est en horreur à la vie présente de celui qui a passé sa vie précédente sans aimer la souveraine bonté.

L'amour même nous blesse quelquefois par la seule considération de la multitude de ceux qui méprisent l'amour de Dieu; si que nous pâmons de détresse pour ce sujet, comme faisait celui qui disait : Mon zèle, ô Seigneur, ma fait sécher de douleur, parce que mes ennemis n'ont pas gardé ta loi. Et le grand saint François, pensant ne point être entendu, pleurait un jour, sanglotait et se lamentait si fort, qu'un bon personnage l'oyant, accourut comme au secours de quelqu'un qu'on voulût égorger; et le voyant tout seul, il lui demanda :

Pourquoi cries-tu ainsi, pauvre homme? Hélas! dit-il, je pleure de quoi notre Seigneur a tant enduré pour l'amour de nous, et personne n'y pense. Et ces paroles dites, il recommença ses larmes; et ce bon personnage se mit aussi à gémir et pleurer avec lui.

Mais comme que ce soit (tel que cela est), ceci est admirable ès blessures reçues par le divin amour que la douleur en est agréable, et tous ceux qui la sentent y consentent, et ne voudraient pas changer cette
douleur à toute la douceur de l'univers. Il n'y a point de douleur emmi l'amour; ou s'il y a de la douleur, c'est une bien-aimée douleur.

Un séraphin tenant un jour une flèche toute d'or de la pointe de laquelle sortait une petite flamme, il la darda dans le coeur de la bienheureuse mère Térèse, et la voulant retirer, il semblait à cette vierge qu'on lui arrachait les entrailles ; la douleur étant si grande qu'elle n'avait plus de forces que pour jeter des faibles et petits gémissements, mais douleur pourtant si aimable, qu'elle eût voulu n'en être jamais délivrée.

Telle fut la sagesse d'amour que Dieu décocha dans le coeur de la grande sainte Catherine de Gênes, au commencement de sa conversion, dont elle demeura toute changée et comme morte au monde et aux choses créées, pour ne vivre plus qu'au Créateur. Le bien-aimé est un bouquet de myrrhe amère, et ce bouquet amer est réciproquement le bien-aimé qui demeure chèrement colloqué sur le sein de la bien-aimée, c'est-à-dire, le plus aimé de tous les bien-aimés.

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