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Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales

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Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales - Page 26 Empty Re: Méditation avec Le Traité de l'Amour de Dieu de St François de Sales

Message  ami de la Miséricorde Mar 19 Nov 2024 - 2:38

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CHAPITRE X
Moyen de connaître le change au sujet de ce saint amour.


Vous connaîtrez bien cela, Théotime; car si ce rossignol mystique chante pour contenter Dieu, il chantera le cantique qu'il saura être le plus agréable à la divine Providence.

Mais s'il chante pour le plaisir que lui-même prend en la mélodie de son chant, il ne chantera pas le cantique qui est le plus agréable à la bonté céleste, ains celui qui est le plus à son gré de lui-même et duquel il pense tirer plus de plaisir.

De deux cantiques qui seront voirement l'un et l'autre divins, il se peut bien faire que l'un sera chanté parce qu'il est divin, et l'autre parce qu'il ait agréable.

Rachel et Lia sont également épouses de Jacob mais l'une est aimée de lui en qualité d'épouse seulement, et l'autre en qualité de belle. Le cantique est divin ; mais le motif qui nous le fait chanter, c'est la délectation spirituelle que nous en prétendons.

Ne vois-tu pas, dira-t-on à cet évêque, que Dieu veut que tu chantes le cantique pastoral de sa dilection emmi son troupeau, lequel en vertu de son saint amour il te recommande par trois fois de paître en la personne du grand saint Pierre qui fût le premier des pasteurs?

Que me répondras-tu? Qu'à Rome, qu'à Paris il y a plus de délices spirituelles, et qu'on y peut pratiquer le divin amour avec plus de suavité.

O Dieu! ce n'est donc pas pour vous plaire que cet homme peut chanter, c'est pour le plaisir qu'il prend à cela; ce n'est pas vous qu'il cherche en l'amour; c'est Le contentement qu'il a ès exercices du saint amour.

Les religieux voudraient chanter le cantique des pasteurs, et les mariés celui des religieux, afin, ce disent-ils, de pouvoir mieux aimer et servir Dieu.

Eh! vous vous trompez, mes chers amis; ne dites pas que c'est pour mieux aimer et servir Dieu : ô nenni certes, c'est pour mieux servir votre propre contentement, lequel vous aimez plus que le contentement de Dieu.

La volonté de Dieu est en la maladie aussi bien et presque ordinairement mieux qu'en la santé. Que si nous aimons mieux la sauté, ne disons pas que c'est pour tant mieux servir Dieu: car qui ne voit que c'est la santé que nous cherchons en la volonté de Dieu, et non pas la volonté de Dieu en la santé?

Il est malaisé, je le confesse, de regarder longuement et avec plaisir la beauté d'un miroir, qu'on ne s'y regarde, ains qu'on ne se plaise à s'y regarder soi-même; mais il y n'ait pourtant de la différence entre Le plaisir que l'on prend à regarder un miroir parce qu'il est beau, et l'aise que l'on a de regarder dans un miroir, parce qu'on s'y voit.

Il est aussi sans doute malaisé d'aimer Dieu qu'on aime quant et quant (avec) le plaisir que l'on prend en son amour : mais néanmoins il y a bien à dire entre le contentement que l'on a d'aimer Dieu parce qu'il est beau, et celui que l'on a de l'aimer parce que son amour nous est agréable. Or, il faut tâcher de ne chercher en Dieu que l'amour de sa beauté, et non le plaisir qu'il y a en la beauté de son amour.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mer 20 Nov 2024 - 0:18

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CHAPITRE X
Moyen de connaître le change au sujet de ce saint amour.


Celui qui priant Dieu saperçoit qu'il prie, n'est pas parfaitement attentif à prier; car il divertit son attention de Dieu, lequel il prie pour penser à la prière par laquelle il le prie. Le soin même que nous avons à n'avoir point de distractions, nous sert souvent de fort grande distraction; la simplicité ès actions spirituelles est la plus recommandable.

Voulez-vous regarder Dieu, regardez-le donc et soyez attentif à cela; car si vous réfléchissez et retournez vos yeux de dessus vous-même pour voir la contenance que vous tenez en le regardant, ce n'est plus lui que vous regardez, c'est votre maintien, c'est vous-même.

Celui qui est en une fervente oraison, ne sait s'il est en oraison ou non, car il ne pense pas à l'oraison qu'il fait, ains à Dieu à qui il la fait.

Qui est en l'ardeur de l'amour sacré, il ne retourne point son coeur sur soi-même pour regarder ce qu'il fait, ains le tient arrêté et occupé en Dieu auquel il applique son amour. Le chantre céleste prend tant de plaisir de plaire à son Dieu, qu'il ne prend nul plaisir en la mélodie de sa voix, sinon parce qu'elle plaît à son Dieu

Vous verrez, Théotime, cet homme qui prie Dieu, ce vous semble, avec tant de dévotion, et qui est si ardent aux exercices de l'amour céleste; mais attendez un peu, et vous verrez si c'est Dieu qu'il aime. Hélas! soudain que la suavité et satisfaction qu'il prenait en l'amour cessera, et que les sécheresses arriveront, il quittera tout là, il ne priera plus qu'en passant.

Or, si c'était Dieu qu'il aimait, pourquoi eût-il cessé de l'aimer, puisque Dieu est toujours Dieu? C'était donc la consolation de Dieu qu'il aimait, et non pas le Dieu de consolation.

Plusieurs certes ne se plaisent point en l'amour divin, sinon qu'il soit confit au sucre de quelque suavité sensible, et feraient volontiers comme les petits enfants, auxquels quand on donne du miel sur un morceau de pain, ils lèchent et sucent le miel, et jettent par après le pain.; car si la suavité était séparable de l'amour, ils quitteraient l'amour et tireraient la suavité.

C'est pourquoi ils suivent l'amour à cause de la suavité, laquelle quand ils n'y rencontrent pas, ils ne tiennent compte de l'amour. Mais telles gens sont exposés à beaucoup de dangers: ou de retourner en arrière quand les goûts et consolations leur manquent, ou de samuser à des vaines suavités bien éloignées du véritable amour, et prendre le miel d'Héraclée pour celui de Narbonne.

CHAPITRE XI
De la perplexité du coeur qui aime sans savoir qu'il plaît au bien-aimé.


Le chantre duquel j'ai parlé, étant devenu sourd, n'avait nul contentement à chanter, que celui de voir aucunes fois son prince attentif à l'ouïr et y prendre plaisir.

O que bienheureux est le coeur qui aime Dieu, sans aucun autre plaisir que celui qu'il prend de plaire à Dieu! car quel plaisir peut-on jamais avoir plus pur et plus parfait que celui que l'on prend dans le plaisir de ta Divinité?

Néanmoins ce plaisir de plaire à Dieu n'est pas, à proprement parler, l'amour divin, ains seulement un fruit d'icelui, qui en peut être séparé, ainsi qu'un citron de son citronnier. Car, comme j'ai dit, notre musicien chantait toujours, sans tirer aucun plaisir de son chant, puisque la surdité l'en empêchait;

et maintes fois il chantait aussi sans avoir le plaisir de plaire à son prince, parce que le prince, lui ayant commandé de chanter, se retirait ou allait à la chasse, sans prendre ni le loisir ni le plaisir de l'ouïr.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mer 20 Nov 2024 - 18:18

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CHAPITRE XI
De la perplexité du coeur qui aime sans savoir qu'il plaît au bien-aimé.


Tandis, ô Dieu! que je vois votre douce face qui témoigne d'agréer le chant de mon amour, hélas! que je suis consolé ! car y a-t-il aucun plaisir qui égale le plaisir de bien plaire à son Dieu? Mais quand vous retirez vos yeux de moi, et que je n'aperçois plus la douce faveur de la complaisance que vous preniez en mon cantique, vrai Dieu, que mon âme est en grande peine! niais sans cesser pourtant de vous aimer fidèlement, et de chanter continuellement l'hymne de sa dilection, non pour aucun plaisir qu'elle y trouve, car elle n'en a point, ains chante pour le pur amour de votre volonté.

On a vu tel enfant malade manger courageusement, avec un incroyable dégoût, ce que sa mère lui donnait, pour le seul désir qu'il avait de la contenter; et alors il mangeait sans prendre aucun plaisir en la viande, mais non pas sans un antre plaisir plus estimable et relevé, qui était le plaisir de plaire à sa mère et de la voir contenter.

Mais l'autre qui, sans voir sa mère, pour la seule connaissance qu'il avait de sa volonté, prenait tout ce qu'on lui apportait de sa part, il mangeait sans aucun plaisir, car il n'avait ni le plaisir de manger, ni le contentement de voir le plaisir de sa mère, ains mangeait simplement et purement pour faire la volonté d'icelle.

La seule satisfaction d'un prince présent, ou de quelque personne fortement aimée, fait délicieuses les veillées, les peines, les sueurs, et rend les hasards désirables: niais il n'y a rien de si triste que de servir un maître qui n'en sait rien, ou, s'il le sait, ne fait nul semblant den savoir gré: et faut bien en ce cas-là que l'amour soit puissant, puisqu'il se soutient lui seul, sans être appuyé d'aucun plaisir ni d'aucune prétention.

Ainsi arrive-t-il quelquefois que nous n'avons nulle consolation ès exercices de l'amour sacré, d'autant que, comme chantres sourds, nous n'oyons pas notre propre voix, ni ne pouvons jouir de la suavité de notre chant; ains au contraire outre cela nous sommes pressés de mille craintes, troublés de mille tintamares que l'ennemi fait autour de notre coeur, nous suggérant que peut-être ne sommes-nous point agréables à notre maître, et que notre amour est inutile, oui même qu'il est faux et vain, puisqu'il ne produit point de consolation. Or alors, Théotime, nous travaillons non seulement sans plaisir, mais avec un extrême ennui, ne voyant ni le bien de notre travail, ni le contentement de celui pour qui nous travaillons.

Mais ce qui accroît le mal en cette occurrence, c'est que l'esprit et suprême pointe de la raison ne nous peut donner aucune sorte d'allégement; car cette pauvre portion supérieure de la raison étant tout environnée des suggestions que l'ennemi lui fait, elle est même tout alarmée, et se trouve assez embesognée à se garder dêtre surprise d'aucun consentement au mal; de sorte qu'elle ne peut faire aucune sortie pour désengager la portion inférieure de l'esprit.

Et bien quelle nait pas perdu le courage, elle est pourtant si terriblement attaquée, que si elle est sans coulpe (faute), elle nest pas sans peine; car, pour comble de son ennui, elle est privée de la générale consolation que lon a presque toujours en tous les autres maux de ce monde, qui est lespérance quils ne seront pas perdurables, et que lon en verra la fin, si que (tellement) le coeur en ces ennuis spirituels tombe en une certaine impuissance de penser à leur fin, et par conséquent dêtre allégé par lespérance.

La foi certes, résidante en la cime de lesprit, nous assure bien que ce trouble finira, et que nous jouirons un jour du repos, mais la grandeur du bruit et des cris que lennemi fait dans le reste de lâme en la raison inférieure, empêche que les avis et remontrances de la foi ne sont presque point entendus, et ne nous demeure en limagination que ce triste présage : Hélas ! je ne serai jamais joyeux.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Ven 22 Nov 2024 - 1:31

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CHAPITRE XI
De la perplexité du coeur qui aime sans savoir qu'il plaît au bien-aimé.


O Dieu ! mon cher Théotime, mais c'est alors qu'il faut témoigner une invincible fidélité envers le Sauveur, le servant purement pour l'amour de sa volonté, non seulement sans plaisir, mais parmi ce déluge de tristesses, d'horreurs, de frayeurs et d'attaques, comme fit sa glorieuse mère et saint Jean au jour de sa passion, qui entre tant de blasphèmes, de douleurs et de détresses mortelles, demeurèrent fermes en l'amour, lors même que le Sauveur, avant retiré toute sa sainte joie dans la cime de son esprit, ne répandait ni allégresse ni consolation quelconque en son divin visage, et que ses yeux alangouris et couverts des ténèbres de la mort ne jetaient plus que des regards de douleur, comme aussi le soleil des rayons d'horreur et d'affreuses ténèbres.

CHAPITRE XII
Comme, entre ces travaux intérieurs, l'âme ne connaît pas
l'amour qu'elle porte à son Dieu, et du trépas très aimable de la volonté.


Le grand saint Pierre étant à la veille d'être martyrisé, l'ange vint en la prison, qu'il remplit toute de splendeur, éveilla saint Pierre, le fit lever, ceindre, chausser, vêtir, lui ôta les liens et menottes, le tira hors de la prison, et le mena au travers de la première et seconde garde jusquà' la porte de fer qui menait en la ville, laquelle s'ouvrit devant eux; et ayant passé une rue, l'ange laissa là le glorieux saint Pierre en pleine liberté.

Voilà une grande variété d'actions fort sensibles: et saint Pierre néanmoins qui avait été éveillé avant toutes choses, ne pensait pas que ce qui se faisait par l'ange fût vrai, ains estimait que ce fût une vision imaginaire.

Il était éveillé et ne pensait pas l'être; il s'était chaussé et vêtu, et ne savait pas qu'il leût fait; il marchait et n'estimait pas de marcher; il était délivré et ne le croyait pas; et cela d'autant que la merveille de sa délivrance fut si grande qu'elle occupait son esprit, en telle sorte qu'encore qu'il eût assez de sentiment et de connaissance pour faire ce qu'il faisait, néanmoins il n'en avait pas assez pour connaître qu'il le faisait réellement et tout de bon ;

il voyait bien l'ange, niais il ne s'apercevait pas que ce fût d'une vraie et naturelle vision; c'est pourquoi il n'avait nulle consolation de sa délivrance jusqu'à ce qu'en revenant à soi: Maintenant, dit-il, je connais en vérité que Dieu a envoyé son ange, et m'a délivré de la main d'Hérodes et de toute l'attente du peuple juif.

Or, il en est de même, Théotime, d'une âme qui est grandement chargée d'ennuis intérieurs; car, bien q'uelle ait le pouvoir de croire, d'espérer et d'aimer Dieu, et qu'en vérité elle le fasse; toutefois elle n'a pas la force de bien discerner si elle croit, espère et chérit son Dieu, d'autant que la détresse l'occupe et accable si fort qu'elle ne peut faire aucun retour sur soi-même pour voir ce qu'elle fait; et c'est pourquoi il lui est d'avis qu'elle n'a ni foi, ni espérance, ni charité, ains seulement des fantômes et inutiles impressions de ces vertus-là, qu'elle sent presque sans les sentir, et comme étrangères, non comme domestiques de son âme.

Que si vous y prenez garde, vous trouverez que nos esprits sont toujours en pareil état quand ils sont puissamment occupés de quelque violente passion; car ils font plusieurs actions comme en songe, et desquelles ils ont si peu de sentiment, qu'il ne leur est presque pas avis que ce soit en vérité que les choses se passent. C'est pourquoi le sacré Psalmiste exprime la grandeur de la consolation que les Israélites eurent au retour de la captivité de Babylone, en ces paroles :

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Sam 23 Nov 2024 - 5:15

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CHAPITRE XII
Comme, entre ces travaux intérieurs, l'âme ne connaît pas
l'amour qu'elle porte à son Dieu, et du trépas très aimable de la volonté.

Lorsqu'il plut au Seigneur de Sion le servage
En liberté changer,
Un tel ravissement surprit notre courage,
Que nous pensions songer.

Et comme porte la sainte version latine, après les Septante : Nous fûmes faits comme consolés; c'est-à-dire, l'admiration de la grandeur du bien qui nous arriva était si excessive, qu'elle nous empêchait de bien sentir la consolation que nous reçûmes; et nous était advis que nous ne fussions pas véritablement consolés, et que nous n'eussions pas une consolation en vérité, ains seulement en figure et en songe.

Tels sont donc les sentiments de l'âme laquelle est entre les angoisses spirituelles qui rendent l'amour extrêmement pur et net ; car, étant privé de tout plaisir par lequel il puisse être attaché à son Dieu, il nous joint et unit à Dieu immédiatement, volonté à volonté, coeur à coeur, sans aucune entremise de contentement ou prétention.

Hélas! Théotime, que le pauvre coeur est affligé, quand, comme abandonné de l'amour, il regarde partout et ne le trouve point, ce lui semble! Il ne le trouve point ès sens extérieurs, car ils n'en sont pas capables; ni en l'imagination, qui est cruellement tourmentée de diverses impressions; ni en la raison troublée de mille obscurités de discours et appréhensions étranges; et bien qu'enfin elle le trouve en la cime et suprême pointe de l'esprit où cette divine dilection réside, si est-ce néanmoins qu'elle le méconnaît, et lui est advis que ce n'est pas lui, parce que la grandeur des ennuis et des ténèbres l'empêche de sentir sa douceur.

Elle le voit sans le voir, et le rencontre sans le connaître, comme si c'était en songe et en image. Ainsi Magdeleine ayant rencontré son cher maître, n'en reçoit aucun allégement, d'autant qu'elle ne pensait pas que ce fût lui, ains seulement le jardinier.

Mais que peut donc faire l'âme qui est en cet état ? Théotime, elle ne sait plus comme se maintenir entre tant d'ennuis, et n'a plus de force que pour laisser mourir sa volonté entre les mains de la volonté de Dieu, à l'imitation du doux Jésus, qui étant arrivé au comble des peines de la croix que le Père lui avait préfigées (fixées d'avance), et ne pouvant plus résister à l'extrémité de ses douleurs, fit comme le cerf, qui hors d'haleine et accablé de la meute, se rendant à l'homme, jette les derniers abois la larme à l'oeil.

Car ainsi ce divin Sauveur proche de sa mort, et jetant les derniers soupirs avec un grand cri et force larmes : Hélas! dit-il, ô mon Père, je recommande mon esprit en vos mains; parole, Théotime, qui fut la dernière de toutes, et par laquelle le Fils bien-aimé donna le souverain témoignage de son amour envers son père.

Quand donc tout nous défaut, quand nos ennuis sont en leur extrémité, cette parole, ce sentiment, ce renoncement de notre âme entre les mains de notre Sauveur, ne nous peut manquer.

Le Fils recommanda son esprit au Père en cette dernière et incomparable détresse, et nous, lorsque les convulsions des peines spirituelles nous ôtent toute autre sorte d'allégements et de moyens de résister, recommandons notre esprit ès mains de ce Fils éternel, qui est notre vrai père; et baissant la tête de notre acquiescement à son bon plaisir, consignons. lui toute notre volonté.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Dim 24 Nov 2024 - 2:33

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CHAPITRE XIII
Comme la volonté étant morte à soi vit purement dans la volonté de Dieu.


Nous parlons avec une propriété toute particulière de la mort des hommes en notre langage français; car nous l'appelons trépas, et les morts trépassés; signifiant que la mort entre les hommes n'est qu'un passage d'une vie à l'autre, et que mourir n'est autre chose sinon outrepasser les confias de cette vie mortelle pour aller à l'immortelle.

Certes notre volonté ne peut jamais mourir, non plus que notre esprit; mais elle outrepasse quelquefois les limites de sa vie ordinaire, pour vivre toute en la volonté divine c'est lorsquelle ne sait ni ne veut plus rien vouloir, ains elle s'abandonne totalement et sans réserve au bon plaisir de la divine Providence, se mêlant et détrempant tellement avec ce bon plaisir, qu'elle ne paraît plus, mais est toute cachée avec Jésus-Christ en Dieu, où elle vit, non plus elle-même, ains la volonté de Dieu vit en elle.

Que devient la clarté des étoiles, quand le soleil parait sur notre horizon? Elle ne périt certes pas; mais elle est ravie et engloutie dans la souveraine lumière du soleil, avec laquelle elle est heureusement mêlée et conjointe. Et que devient la volonté humaine, quand elle est entièrement abandonnée au bon plaisir divin?

Elle ne périt pas tout à fait; mais elle est tellement abîmée et mêlée avec la volonté de Dieu, qu'elle ne paraît plus, et n'a plus aucun vouloir séparé de celui de Dieu. Imaginez-vous, Théotime, le glorieux et non jamais assez loué saint Louis, qui s'embarque et fait voile pour aller outre-mer, et voyez que la reine sa chère femme s'embarque avec Sa Majesté.

Or, qui eût demandé à cette brave princesse: Où allez-vous, madame? elle eût sans doute répondu: Je vais où le roi va. Et qui eût derechef demandé: Mais savez-vous bien, madame, où le roi va? elle eût aussi répondu:

Il me la dit en général, et néanmoins je n'ai aucun souci de savoir où il va, ains seulement d'aller avec lui. Que si on eût répliqué: Donc, madame, vous n'avez point de dessein en ce voyage ? Non, eût-elle dit, je n'en ai point d'autre que d'être avec mon cher seigneur et mari.

Voire mais (mais pourtant), lui eût-on pu dire, il va en Égypte pour passer en Palestine; il logera à Damiette, dans Acre et plusieurs autres lieux; n'avez-vous pas intention, madame, d'y aller aussi? À cela elle eût répondu:

Non vraiment, je n'ai nulle intention, sinon d'être auprès de mon roi, et les lieux où il va me sont indifférents et de nulle considération, sinon en tant qu'il y sera; je vais sans désir d'aller, car je n'affectionne rien que la présence du roi.

C'est donc le roi qui va, et qui veut le voyage, et quant à moi, je ne vais pas, je suis; je ne veux pas le voyage, ains la seule présence du roi; le séjour, le voyage et toute sorte de diversités métant tout à fait indifférents.

Certes, si on demande à quelque serviteur qui est à la suite de son maître, où il va, il ne doit pas répondre qu'il va en tel ou tel lieu, ains seulement qu'il suit son maître; car il ne va nulle part par sa volonté, ains seulement par celle de sou maître.

Ainsi, mon Théotime, une volonté résignée en celle de son Dieu ne doit avoir aucun vouloir, ains suivre simplement celui de Dieu. Et comme celui qui est dans un navire ne se remue pas de son mouvement propre, ains se laisse seulement mouvoir selon le mouvement du vaisseau dans lequel il est; de même le coeur qui est embarqué dans le bon plaisir divin, ne doit avoir aucun autre vouloir que celui de se laisser porter au vouloir de Dieu. Et lors le coeur ne dit plus : Votre volonté soit faite, et non la mienne, car il n'a plus aucune volonté à renoncer, ains il dit ces paroles:

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Message  ami de la Miséricorde Mar 26 Nov 2024 - 2:00

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CHAPITRE XIII
Comme la volonté étant morte à soi vit purement dans la volonté de Dieu.


Seigneur, je remets ma volonté entre vos mains, comme si sa volonté n'était plus en sa disposition, ains en celle de la divine Providence; de sorte que ce n'est pas proprement comme les serviteurs suivent leurs maîtres: car encore que le voyage se fasse par la volonté de leur maître, leur suite toutefois se fait par leur propre volonté particulière, bien qu'elle soit une volonté suivante et servante, soumise et assujettie à celle de leur maître; si que (tellement que) tout ainsi que le maître et le serviteur sont deux, aussi la volonté du maître et celle du serviteur sont deux.

Mais la volonté qui est morte à soi-même pour vivre en celle de Dieu, elle est sans aucun vouloir particulier, demeurant non seulement conforme et sujette, mais tout anéantie en elle-même et convertie en celle de Dieu; comme on dirait d'un petit enfant qui n'a point encore l'usage de sa volonté pour vouloir ni aimer chose quelconque que le sein elle visage de sa chère mère; car il ne pensa nullement à vouloir ni aimer chose quelconque, sinon d'être entre les bras de sa mère, avec laquelle il pense être une même chose, et n'est nullement en souci d'accommoder sa volonté à celle de sa mère; car il ne sent point la sienne, et ne cuide pas (n'a pas souci) d'en avoir une, laissant le soin à sa mère d'aller, de faire et de vouloir ce qu'elle trouvera bon pour lui.

C'est, certes, la souveraine perfection de notre volonté que d'être ainsi unie à celle de notre souverain bien, comme fut celle du saint qui disait: O Seigneur, vous m'avez conduit (...) car que voulait-il dire, sinon qu'il n'avait nullement employé sa volonté pour se conduire, s'étant simplement laissé guider et mener à celle de son Dieu ?

CHAPITRE XIV
Éclaircissement de ce qui a été dit touchant le trépas de notre volonté.


Il est croyable que la très sainte Vierge Notre-Dame recevait tant de contentement de porter son cher petit Jésus entre ses bras, que le contentement empêchait la lassitude, ou du moins rendait la lassitude agréable; car, si de porter une branche d'agnus-castus soulage les voyageurs et les délasse, quel allégement ne recevait pas la glorieuse Mère de porter l'Agneau de Dieu immaculé !

Que si parfois elle le laissait marcher sur ses pieds avec elle, le tenant par la main, ce n'était pas qu'elle n'eût mieux aimé de l'avoir pendant à son col sur sa poitrine; mais elle le faisait pour l'exercer à former ses pas et à cheminer lui-même.

Et nous autres, Théotime, comme petits enfants du Père céleste, nous pouvons aller avec lui en deux sortes; car nous pouvons aller premièrement marchant des pas de notre propre vouloir, lequel nous conformons au sien, tenant toujours de la main de notre obéissance celle de son intention divine, et la suivant partout où elle nous conduit, qui est ce que Dieu requiert de nous par la signification de sa volonté; car puisqu'il veut que je fasse ce qu'il m'ordonne, il veut que j'aie le pouvoir de le faire.

Dieu m'a signifié qu'il voulait que je sanctifiasse le jour du repos; puisqu'il veut que je le fasse, il veut donc que je le veuille faire, et que pour cela j'aie mon propre vouloir, par lequel je suive le sien, me conformant et correspondant à icelui. Mais nous pouvons aussi aller avec notre Seigneur sans avoir aucun vouloir propre, nous laissant simplement porter à son bon plaisir divin comme un petit enfant entre les bras de sa mère, par une certaine sorte de consentement admirable qui se peut appeler union, ou plutôt unité de notre volonté avec celle de Dieu.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mer 27 Nov 2024 - 5:20

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CHAPITRE XIV
Éclaircissement de ce qui a été dit touchant le trépas de notre volonté.


Et c'est la façon avec laquelle nous devons tâcher de nous comporter en la volonté du bon plaisir divin, d'autant que les effets de cette volonté du bon plaisir procèdent purement de sa providence, et sans que nous les fassions, ils nous arrivent, Il est vrai que nous pouvons bien vouloir qu'ils arrivent selon la volonté de Dieu, et ce vouloir est très bon; mais nous pouvons bien aussi recevoir les événements du bon plaisir céleste par une très simple tranquillité de notre volonté, qui, ne voulant chose quelconque, acquiesce simplement à tout ce que Dieu veut être fait en nous, sur nous et de nous.

Si on eût demandé au doux enfant Jésus, étant porté entre les bras de sa mère, où il allait? n'eût-il pas eu raison de répondre: Je ne vais pas, c'est ma mère qui va pour moi? et qui lui eût demandé: Mais au moins n'allez-vous pas avec votre mère?

n'eût-il pas eu raison de dire: Non, je ne vais nullement ; ou si je vais là par où ma mère me porte, je n'y vais pas avec elle, ni par mes propres pas; ains j'y vais par les pas de ma mère, par elle et en elle?

Et qui lui eût répliqué: Mais au moins, ô très cher divin enfant, vous vouliez bien vous laisser porter à votre douce mère? Non fait (par opposition à si fait) certes, eût-il pu dire: Je ne veux rien de tout cela ; ains comme ma toute bonne mère marche pour moi, aussi elle veut pour moi; je lui laisse également le soin et daller et de vouloir aller pour moi où bon lui semblera;

et comme je ne marche que par ses pas, aussi je ne veux que par son vouloir; et dès que je me trouve entre ses bras, je n'ai aucune attention ni à vouloir, ni à ne vouloir pas, laissant tout autre soin à ma mère, hormis celui d'être sur son sein, de sucer ses sacrées mamelles, et de me tenir bien attaché à son col très aimable, pour la baiser amoureusement des baisers de ma bouche.

Et afin que vous le sachiez, tandis que je suis parmi les délices de ces saintes caresses qui surpassent toute suavité, il m'est d'avis que ma mère est un arbre de vie, et que je suis en elle comme son fruit, que je suis son propre coeur au milieu de sa poitrine, ou son âme au milieu de son coeur c'est pourquoi, comme son marcher suffit pour elle et pour moi, sans que je me mêle de faire aucun pas, aussi sa volonté suffit pour elle et pour moi, sans que je fasse aucun vouloir pour ce qui est d'aller ou de venir;

aussi ne prends-je point garde si elle va vite ou tout bellement; ni si elle va d'un côté ou d'autre; ni je ne manque nullement où elle veut aller, me contentant que, comme que ce soit, je suis toujours entre ses bras, joignant ses aimables mamelles, où je me repais comme entre les lis.

O divin enfant de Marie, permettez à ma chétive âme ces élans de dilection. Or allez donc, ô cher petit enfant très aimable, ou plutôt n'allez pas, mais demeurez ainsi saintement collé à la poitrine de votre douce mère; allez toujours en elle et par elle ou avec elle; et n'allez jamais sans elle pendant que vous êtes enfant. O que bienheureux est le sein qui vous a porté, et les mamelles que vous avez sucées !

Le Sauveur de nos âmes eut l'usage de raison dès l'instant de sa conception au sein de sa mère, et pouvait faire tous ces discours; oui, même le glorieux saint Jean, son précurseur, dès le jour de la sainte visitation.

Et bien que l'un et l'autre, pendant ce temps-là et celui de l'enfance, jouit de sa propre liberté pour vouloir et ne vouloir pas les choses; si est-ce qu'ils laissèrent le soin, en ce qui était de leur conduite extérieure, à leurs mères de faire et vouloir pour eux ce qui était requis.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mer 27 Nov 2024 - 18:37

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CHAPITRE XIV
Éclaircissement de ce qui a été dit touchant le trépas de notre volonté.


Théotime, nous devons être comme cela, nous rendant pliables et maniables au bon plaisir divin comme si nous étions de cire, ne nous amusant point à souhaiter et vouloir les choses, mais les laissant vouloir et faire à Dieu pour nous ainsi quil lui plaira : jetant en lui toute notre sollicitude, d'autant qu'il a soin de nous, ainsi que dit le saint Apôtre.

Et notez qu'il dit : toute notre sollicitude, c'est-à-dire, autant celle que nous avons de recevoir les événements, comme celle de vouloir ou de ne vouloir pas; car il aura soin du succès de nos affaires, et de vouloir pour nous ce qui sera le meilleur.

Cependant employons chèrement notre soin à bénir Dieu de tout ce qu'il fera, à l'exemple de Job, disant : Le Seigneur m'a donné beaucoup, le Seigneur me l'a été : le nom du Seigneur soit béni.

Non, Seigneur, je ne veux aucun événement, car je vous le laisse vouloir pour moi tout à votre gré; mais en lieu de vouloir les événements, je vous bénirai de quoi vous les aurez voulus.

O Théotime, que cette occupation de notre volonté est excellente, quand elle quitte le soin de vouloir et choisir les effets du bon plaisir divin, pour louer et remercier ce bon plaisir de tels effets!

CHAPITRE XV
Du plus excellent exercice que nous puissions faire parmi les peines intérieures et extérieures de cette vie, en suite de l'ndifférence et trépas de la volonté.


Bénir Dieu et le remercier pour tous les événements que sa providence ordonne, c'est à le vérité une occupation toute sainte; mais si tandis que nous laissons le soin à Dieu de vouloir et faire ce qui lui plait en nous, sur nous et de nous, sans être attentifs à ce qui se passe, quoique nous le sentions bien, nous pouvions divertir notre coeur et appliquer notre attention en la bonté et douceur divine; la bénissant, non en ses effets ni ès événements qu'elle ordonne, mais en elle-même et en sa propre excellence, nous ferions sans doute un exercice beaucoup plus éminent.

Démétrius tenant le siège devant Rhodes, Protogène (peintre célèbre, vivait à Rhodes vers 336 av. J.-C. Son mérite fut surtout mis en lumière par Apelle) qui était en une petite maison des fatbourgs, ne cessa jamais de travailler, mais avec tant dassurance et de repos d'esprit, qu'encore qu'on lui tint presque toujours l'épée à la gorge, il fit l'excellent chef-doeuvre d'un satyre admirable qui s'égayait à jouer du flageolet.

O Dieu, quelles âmes, qui, entre toutes sortes d'accidents, tiennent toujours leur attention et affection sur la bonté éternelle pour l'honorer et chérir à jamais !

j'aurais tort de vouloir quelque chose, car il voudra assez tout ce qui me sera profitable. Seulement donc j'attendrai qu'il veuille ce qu'il jugera expédient, et ne m'amuserai qu'à le regarder quand il sera près de moi, à lui témoigner mon amour filial, et lui faire connaître ma confiance parfaite.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Ven 29 Nov 2024 - 0:50

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CHAPITRE XV
Du plus excellent exercice que nous puissions faire parmi les peines intérieures et extérieures de cette vie, en suite de l'ndifférence et trépas de la volonté.


Et sur ces paroles, elle s'endormit, tandis que son père, jugeant à propos de la saigner, disposa ce qui était requis, et venant à elle, ainsi qu'elle se réveilla, après l'avoir interrogée comme elle se trouvait de son sommeil, il lui demanda si elle ne voulait pas bien être saignée pour guérir.

Mon père, répondit-elle, je suis vôtre : je ne sais ce que je dois vouloir pour guérir, c'est à vous de vouloir et faire pour moi tout ce qui vous semblera bon; car, quant à moi, il me suffit de vous aimer et honorer de tout mon coeur, comme je fais.

Voilà donc qu'on lui bande le bras, et que le père même porte la lancette sur la veine mais tandis qu'il donne Le coup et que le sang en sort, jamais cette aimable fille ne regarda son bras piqué, ni son sang sortir de la veine;

ains tenant les yeux arrêtés sur le visage de son père, elle ne disait autre chose, sinon parfois tout doucement Mon père m'aime bien, et moi je suis toute sienne; et quand tout fut fait, elle ne le remercia point, mais seulement répéta encore une fois les mêmes paroles de son affection et confiance filiale.

Or, dites-moi. maintenant, mon ami Théotime, cette fille ne témoigna-t-elle pas un amour plus attentif et plus solide envers son père, que si elle eût eu beaucoup de soin de lui demander des remèdes à son mal, de regarder comme on lui ouvrait la veine, ou comme le sang coulait, de lui dire beaucoup de paroles de remerciement?

Il n'y a certes doute quelconque en cela car si elle eût pensé à soi, qu'eût-elle gagné, sinon d'avoir souci inutile, puisque son père en avait assez pour elle?

Regardant son bras, qu'eût-elle fait, sinon recevoir de la frayeur? Et remerciant son père, qu'elle vertu eût-elle pratiquée, sinon celle de la gratitude?

N'a-t-elle pas donc mieux fait de s'occuper toute ès démonstrations de son amour filial, infiniment plus agréable au père que toute autre vertu?

Mes yeux sont toujours au Seigneur, car il désengagera mes pieds des filets et des pièges. Es-tu tombé dans les filets des adversités; eh ! ne regarde pas ton aventure, ni les pièges esquels tu es pris regarde Dieu, et le laisse faire, il aura soin de toi.

Jette ta pensée sur lui, et il te nourrira. Pourquoi te mêles-tu de vouloir ou ne vouloir pas les événements et accidents du monde, puisque tu ne sais pas ce que tu dois vouloir, et que Dieu voudra toujours assez pour toi tout ce que tu pourras vouloir sans que tu t'en mettes en peine?

Attends donc en repos d'esprit les effets du bon plaisir divin, et que son vouloir te suffise, puisqu'il est
toujours très bon; car ainsi ordonna-t-il à sa bien-aimée sainte Catherine de Sienne : Pense en moi, lui dit-il, et je penserai pour toi.

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