les francs -macons de retour à la mairie de Lyon

**Violaine** Lun 26 Sep 2011 - 15:39

Les francs-maçons de retour à la mairie

Par L'Express,

les francs -macons de retour à la mairie de Lyon Franc_11

Pour la première fois depuis 1905, la ville s'est donné un maire qui est aussi un «frère». De là à voir dans son élection un complot...

Gérard Collomb est franc-maçon et ne s'en cache pas. En plus de la mairie, il a aussi pris les commandes de la communauté urbaine, où la droite est pourtant demeurée majoritaire. Pour couronner le tout, la présidence du Sytral, le très influent syndicat des transports en commun de l'agglomération lyonnaise, est tombée dans l'escarcelle de son allié Bernard Rivalta, lui aussi membre du Grand Orient de France, obédience réputée de gauche. Il n'en faut pas plus pour alimenter la rumeur d'une intervention maçonnique dans la victoire de Gérard Collomb, le 18 mars dernier. Les francs-maçons régneraient-ils sur Lyon, comme sous la IIIe République, au temps du radicalisme laïque?

Le Front national, ennemi juré du Grand Orient, l'a suggéré et a ouvert les hostilités en juillet, lors de la session d'été du conseil régional. Souhaitant la mise au jour des traboules du pouvoir maçonnique, l'élu FN Christian Grangis a demandé «aux autorités compétentes de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue d'obliger les élus et les fonctionnaires de l'Etat à révéler leur appartenance à la franc-maçonnerie, et/ou à toute autre secte». Ce souhait a provoqué une vive réaction de protestation de la part de la majorité des élus, à commencer par la présidente (UDF) du conseil régional, Anne-Marie Comparini: elle prévint qu'à l'avenir elle utiliserait sa liberté de présidente pour retirer d'office ce genre de requête.

Cette diabolisation de la franc-maçonnerie n'est pas un phénomène nouveau. «Ce n'est pas un hasard si, par prudence, le compas et l'équerre ont disparu du temple de la rue Garibaldi», mentionne un dignitaire franc-maçon, rappelant au passage que ses frères ont été plusieurs fois poursuivis, notamment sous Vichy.

Lyon n'a pas toujours été une place forte de la franc-maçonnerie, mais elle a souvent joué un rôle important dans son évolution. Pour la petite histoire, on notera que c'est là que Casanova fut initié et que le général La Fayette accepta d'être promu grand maître honoraire de la loge du Parfait Silence. Plus significatif: il n'est pas indifférent que la ville ait été, sous l'impulsion de Jean-Baptiste Vuillermoz, commissionnaire en soierie, à l'origine des hauts grades de la franc-maçonnerie. Et, surtout, pionnière du combat pour la laïcité.

Aujourd'hui, toutes obédiences confondues, on recenserait près de 3 000 francs-maçons à Lyon. Comme au niveau national, le Grand Orient est l'obédience la plus répandue. Ici, loin des «affaires» qui défraient la chronique, on affirme se concentrer sur les seules affaires du siècle. Le Bulletin des loges, qui paraît chaque mois, relate les travaux effectués par les «frères»: avortement, droit d'ingérence, matières premières, etc. Au Droit humain, qui a la particularité d'être mixte, on prend part aussi à la vie de la cité. Les autres obédiences, comme la Grande Loge de France et la Grande Loge nationale française, se concentrent essentiellement sur le symbolisme et la spiritualité. La Grande Loge féminine de France et la Grande Loge mixte française affirment leur spécificité.

Pour retrouver un maire franc-maçon à Lyon, il faut pourtant remonter au socialiste Victor Augagneur, entre 1900 et 1905. Car, contrairement à ce que croient de nombreux Lyonnais, son successeur, Edouard Herriot, n'a jamais été franc-maçon. On dit de lui qu'il était un «maçon sans tablier», c'est-à-dire qu'il était sensible à la foi maçonnique, sans jamais avoir été affilié à une loge.

Plus près de nous, en 1976, les francs-maçons ont favorisé l'élection de Francisque Collomb, afin d'éviter que Jacques Soustelle ne devienne premier magistrat de la ville. Plusieurs de leurs membres, notamment Joannès Ambre, Robert Batailly et André Soulier, ont alors occupé des postes clefs à la mairie.

Certains choisissent la transparence
Aujourd'hui, les observateurs avertis comptabilisent 11 francs-maçons au sein de la municipalité. Certains, comme Gérard Collomb, Jean-Louis Touraine (premier adjoint), Martine Roure (affaires sociales), Yvon Deschamps (finances), Thierry Braillard (sports) et Jean-Michel Daclin (rayonnement international), ont choisi de se déclarer. Conformément à la politique des différentes obédiences, qui pousse à la transparence. Mais, dans les loges, tous les maçons ne partagent pas cet avis. «Il est dangereux d'afficher son appartenance maçonnique, confie un ancien membre du Grand Orient. Et puis, pourquoi certains et d'autres non? D'ailleurs, pour échapper aux réseaux locaux, plusieurs hommes politiques lyonnais de droite ont préféré entrer dans des loges parisiennes.»

Pour Yvon Deschamps, nouveau grand argentier de la ville de Lyon, la franc-maçonnerie est sans doute un réseau, mais «au même titre que les politiciens et les sportifs» qu'il côtoie. Selon lui, les fraternelles, qui regroupent des maçons en tenant compte de leur proximité, géographique, professionnelle ou autre, souvent décriées parce qu'on y parlerait plus affaires que spiritualité, ne font pas preuve, entre Saône et Rhône, d'un activisme démesuré. Chargé de relancer la fraternelle des élus, avec Robert Batailly, après la disparition de Charles Hernu, Yvon Deschamps a cependant mis la pédale douce sur ces rencontres trimestrielles accompagnées de dégustation des incontournables grattons lyonnais. Une mesure de prévention, destinée à couper court aux soupçons: certains croyaient y voir un réseau d'intérêt.

Les fraternelles les plus citées sont celles du bâtiment, de La Poste, de la police et de la presse. Même s'il s'agit le plus souvent de structures amicales, la solidarité entre leurs membres peut prendre un côté excessif. Selon cet ancien maçon, «les fraternelles relèvent de la pseudo-maçonnerie, car le véritable travail d'enrichissement s'effectue dans la loge». «Certes, la maçonnerie n'est pas un couvent, constate un autre, mais cela n'excuse pas certaines dérives inhérentes à la nature humaine.»

Les temps ont changé depuis l'époque où certains francs-maçons, en détresse électorale, appelaient leurs frères à la rescousse pour ramasser des voix. La maçonnerie demeure pourtant influente. Comme disait le général de Gaulle: «La franc-maçonnerie n'est pas assez importante pour qu'on s'en préoccupe, mais assez pour ne pas s'en désintéresser.» Le mot reste d'actualité.

**Octo** Dim 2 Oct 2011 - 17:55

@ Violaine :

Vous me corrigerez, Violaine, mais sans doute les Francs-Maçons les retrouvons-nous dans presque toutes les administrations municipales ?

Octo ! Octo Despo

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Re: les francs -macons de retour à la mairie de Lyon