Les bobos catholiques ou comment défendre l'indéfendable !

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Les bobos cathos !


(2 mai 2012) - Nous subissons actuellement une offensive des bobos cathos dans de nombreux pays ( le manifeste des théologiens allemands et suisses de 2011,, les 300 prêtres autrichiens, le comité de la jupe en France), fulminant contre la morale catholique, la discipline catholique, exigeant des prêtres mariés et l’ordination des femmes, considérant que la foi est évolutive et jugeant que les dogmes sont des énoncés de circonstance. Ils en appellent à une démocratisation de la l’Eglise au nom du sacerdoce commun et de la collégialité consacrés lors du concile Vatican II, dont ils font paradoxalement leur superdogme.

Toute cette haine contre l’Eglise instituée par Notre Seigneur Jésus Christ et son enseignement s’origine dans la racine philosophique du modernisme. Celle-ci consiste en un rejet de la philosophie réaliste, celle de l’intelligence des choses en elles-mêmes, celle des essences, celle qui par l’analogie de l’être s’élève jusqu’à la connaissance de l’Etre premier, Dieu, au profit d’une philosophie qui érige le sujet et sa conscience au rang de principe premier et qui interdit en conséquence à la raison de connaître les choses en soi. Ne peut dès lors plus subsister aucun discours objectif, les articles de la foi ne peuvent plus que témoigner de l’expérience intime de chacun, ils sont condamnés à être malléables à merci, susceptibles de toutes les formulations extravagantes. Pour faire triompher leurs principes philosophiques naturalistes et agnostiques les père du modernisme ( Lamennais, Loisy, Blondel, Congar, Chenu etc) durent recourir à tous les subterfuges de la pensée sophistique et dialectique, ils durent croiser le fer avec le Saint Office, masquer leurs réelles intentions, tentant de retrousser saint Thomas en historicisant ses enseignements. C’est dire qu’ils étaient encore capables de se situer sur un plan argumentatif philosophique et théologique. Mais leurs rejetons contemporains, les cathos bobos, se contentent eux de formules creuses,de slogans, d’amalgames, quand ce n’est pas de mensonges purs et simples. Ils n’ont que les termes d’amûûûr, de cœur, d’ouverture en bouche. Toute leur pensée est pétrie de paralogismes. Ils croient que leurs élans du cœur sont les seules boussoles dignes d’eux, ils ont en horreur la réflexion profonde qu’ils taxent d’intellectualisme poussiéreux. Le bobo catho, comme son cousin profane, fait de la tolérance et du libéralisme son seul credo. Il n’a pas assez lu Chesterton « Le cerveau humain est une machine à conclure. S’il n’y parvient pas, c’est qu’il est rouillé. Quand on vient nous parler d’un homme trop intelligent pour adhérer fermement c’est presque une contradiction dans les termes. C’est comme si l’on parlait d’un clou trop bon pour fixer un tapis au parquet, d’un verrou trop bon pour maintenir une porte close…Quand, par un scepticisme de plus en plus raffiné, l’homme refuse de s’attacher à aucun système, quand il prétend se placer au-delà des définitions, il rétrograde lentement, en vertu de son procédé même, vers la vague mentalité des animaux errants et vers l’inconscience de l’herbe. Les arbres ne croient en rien. Les navets ont une singulière largeur d’esprit ». Les moqueries que l’historien protestant Pierre Chaunu adressaient à certains prêtres de l’Eglise post-Vatican II, s’appliquent parfaitement à eux « Ces hommes rejettent un héritage qui les écrase parce qu’ils sont intellectuellement incapables de le comprendre et, spirituellement, incapables de le vivre. » Plutôt que de constater leur impuissance et de tenter d’y remédier par l’étude et la pénitence, la démesure de leur orgueil la leur présente comme la plus grande des vertus, la preuve de leur pureté, s’imaginant que le monde commence avec eux et qu’ils ont atteint, eux, la quintessence des évangiles. Ils vivent dans un monde de pures abstractions, entièrement cousues dans l’étoffe des fantasmes qu’ils entretiennent sur eux-mêmes. Ils aiment l’humanité entière, mais n’ont pas de mots assez durs pour fustiger les affreux intégristes, ils se veulent tolérants, mais vous taxent de dinosaures si vous défendez la morale traditionnelle, ils ont la larme à l’œil devant la projection de Titanic, mais jugent indécent de dénoncer l’avortement en montrant la réalité des corps déchiquetés, ils sont avides d’exotisme spirituel, proposent des cours de zen-attitude et autres yoga du rire, mais sortent leurs griffes dès lors que vous vous opposez à l’ordination des femmes, ils offrent leurs églises pour des célébrations musulmanes ou bouddhistes, mais se pincent le nez devant une liturgie tridentine. Le bobo catho a honte du passé de l’Eglise qu’il occupe. Précipité dans le néant intellectuel et spirituel par les grands prêtres du modernisme et ne sachant comment en sortir, il rêve de voir l’y rejoindre toute l’Eglise.

Julien Gunzinger

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