Textes à méditer concernant l'Eucharistie !
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Textes à méditer concernant l'Eucharistie !
Chers amis,
Pour faire suite au dossier que j'avais posté sur un autre fil concernant la communion dans la main, voici d'autres textes à méditer concernant l'Eucharistie :
LES RÉACTIONS QUI FONT OBSTACLE À LA RÉFORME LITURGIQUE
Conférence de S. Ém. le cardinal Lercaro
La communion dans la main serait, selon certains, "dans l'esprit de Vatican II". On ne peut que s'étonner alors de lire ces réflexions du cardinal Lercaro, président du Consilium pour l'application de la constitution sur la liturgie, dans une conférence prononcée le 1er mars 1965, à la veille de l'application de la réforme de la liturgie.
Parlons maintenant d'un autre genre de réaction qui, au-delà de la réforme partielle qui entre en application le 7 mars, concerne toute la réforme liturgique et même l'activité liturgique de l'Église.
A première vue, ce genre de réaction est positif, car il accueille les réformes introduites ou s'applique à un travail d'étude. Nous le jugeons cependant négatif car il a tendance à aller trop loin, à supplanter l'autorité de l'Église et, en quelque sorte, à lui forcer la main.
Cette forme de réaction se manifeste d'une façon sporadique un peu partout. Du fait que l'Église, par le travail réfléchi du Concile et des organismes compétents et autorisés, a entrepris de réviser et de retoucher les rites sacrés afin que les fidèles puissent plus facilement y participer d'une façon consciente et active, et que l'action pastorale soit rendue par là plus efficace, on dirait que des individus et des groupes -- avec d'excellentes intentions, certes, mais non sans prétention -- se sont sentis appelés à introduire de leur propre arbitre des nouveautés qu'ils estiment opportunes du point de vue pastoral. C'est ainsi qu'à travers le monde, on a vu certains réciter tout le canon à haute voix, d'autres le réciter avec le peuple dans la langue du pays. Ailleurs, on distribue la communion en déposant l'hostie entre les mains ouvertes des fidèles, etc. [c'est nous qui soulignons]
On pourrait penser que des fantaisies de ce genre, lorsqu'il s'agit de cas isolés, sont dues à un manque d'équilibre. Mais que penser lorsqu'elles deviennent des phénomènes collectifs, des orientations prises par des groupes ou des communautés ?
Dans un cas comme dans l'autre, elles sont déplorables, ne serait-ce que parce qu'elles créent des divisions là où l'unité devrait se manifester également d'une façon extérieure.
Mais ce qui est le plus pénible, c'est qu'on érige en théorie, en lui cherchant des justifications doctrinales, le fait de supplanter l'autorité de l'Église et de lui substituer des interprétations émanant d'individus ou de groupes.
LA DOCUMENTATION CATHOLIQUE, No 1445, 4 avril 1965, p. 614 s.
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LES ERREURS ACTUELLES CONTRE L'EUCHARISTIE
Les erreurs actuelles concernant la Sainte Eucharistie découlent toutes du protestantisme. Elles culminent dans le modernisme qui, en tant que "confluent de toutes les hérésies", vide tous les mystères de la foi catholique de leur contenu surnaturel. Les sacrements deviennent alors de purs symboles qui servent à une expérience religieuse personnelle.
C'est ainsi qu'au sujet de l'Eucharistie, le modernisme rejoint la position généralement adoptée par les chrétiens réformés (Zwingliens et Calvinistes). Dans la perspective moderniste, la présence de Jésus-Christ dans l'Eucharistie n'est pas réelle au sens qu'elle contiendrait son vrai corps et son vrai sang, mais seulement dans le sens que le corps et le sang du Christ y sont réellement signifiés. À la messe, il ne se produit pas de transsubstantiation mais plutôt une transsignification, c'est-à-dire un changement de signification d'une nourriture matérielle que la foi fait percevoir et goûter comme une nourriture spirituelle.
Que les erreurs protestantes concernant la présence réelle et substantielle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie aient pénétré, à différents degrés, à l'intérieur même de certains milieux catholiques aujourd'hui, cela ne requiert pas de grande démonstration, puisque le Saint-Père Jean-Paul II a déploré plusieurs fois un état d'esprit, au sein du peuple de Dieu, témoignant d'une perte notable du sens de l'adoration. Et si beaucoup de fidèles n'ont plus le sens de l'adoration, c'est qu'ils ont plus ou moins perdu le sens même de Dieu, et par suite le sens du mystère. On veut tout comprendre et tout expliquer. Comme il est impossible à notre faible raison de comprendre un mystère aussi élevé que celui de l'Eucharistie, on tend à l'évacuer et à n'en conserver que l'écorce symbolique.
La foi en la présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie, qui se manifeste par le respect et la dévotion au Saint-Sacrement, est évidemment à la baisse actuellement au sein de l'Église catholique. Bien des fidèles ne semblent plus conscients que Jésus-Christ est présent dans l'Eucharistie avec son corps, son sang, son âme et sa divinité et donc que s'approcher de l'Eucharistie, c'est s'approcher du Dieu trois fois saint.
Les signes de cette inconscience de la grandeur du mystère eucharistique concernent à la fois les dispositions intérieures et extérieures des fidèles, qui apparaissent sérieusement déficientes. Que les dispositions intérieures d'un bon nombre de communiants soient déficientes, il est permis de s'en faire une assez juste appréciation lorsque l'on connaît objectivement leur situation et leur façon de vivre habituelle. Il ne s'agit pas ici de juger les personnes, mais uniquement de faire une constatation de fait à partir d'une information objective. La foi, telle que l'Église l'entend et l'état de grâce ne demeurent-ils pas absolument nécessaires pour communier dignement au corps et au sang du Christ?
Au plan des dispositions extérieures, ce qui saute aux yeux, c'est malheureusement la désinvolture et le manque de respect avec lesquels plusieurs s'approchent de la Sainte Eucharistie. Hélas! le respect et la dévotion à l'égard du Saint Sacrement ne sont sûrement pas favorisés, du moins en général, par la pratique de la communion dans la main, abolie par l'Église durant plus de douze siècles à cause des graves abus auxquels elle avait donné lieu. Nous savons que dès le début du VIIe siècle, le pape saint Grégoire le Grand, abandonnant la communion dans la main, distribuait à Rome, la communion sur la langue, pour éviter que le Corps du Seigneur ne soit profané, fût-ce involontairement.
Il restera toujours vrai que la plus grande dévotion de l'Église se traduit par le respect de l'Eucharistie. Rendre au Dieu trois fois saint le respect qui lui est dû, le Docteur subtil (le bienheureux Duns Scot) y voyait un motif de la présence réelle de Jésus-Christ dans le Saint Sacrement et il a écrit ces paroles remarquables: "Toute la dévotion qu'il y a dans l'Église consiste dans le respect à l'égard de ce sacrement". (In 4, dist 8,9.1)
Abbé J.-Réal Bleau
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DE CERTAINS ABUS ACTUELS DANS LE CULTE EUCHARISTIQUE
JEAN-PAUL II, DÉFENSEUR DU RESPECT DÛ A JÉSUS-EUCHARISTIE
Dans sa lettre "Dominicae Caenae" à tous les évêques de l'Église sur le mystère et le culte de la Sainte Eucharistie, pour le jeudi saint 1980, S.S. Jean-Paul II indique clairement deux graves déficiences qui apparaissent actuellement dans le culte eucharistique. Ces deux graves déficiences sont connexes. La première, qui s'enracine dans l'inconscience sinon dans un manque de foi en la présence réelle de Jésus-Christ sous les espèces eucharistiques, concerne l'accès à la sainte communion sans le souci de purifier sa conscience. La seconde concerne la perte du sens du sacré qui, se manifestant à la fois par une conception "horizontale" de l'Eucharistie et par le manque de vénération extérieure qui lui est due, affecte la sainte liturgie, au point d'en détruire tout le sens.
1. L'accès à la communion exige la pureté de conscience.
Il existe un "lien étroit entre le sacrement de pénitence et celui de l'Eucharistie", remarque Jean-Paul II, au numéro 7 de sa lettre, et il continue: "Ce n'est pas seulement la pénitence qui conduit à l'Eucharistie, mais c'est aussi l'Eucharistie qui mène à la pénitence. Lorsque, en effet, nous réalisons qui est Celui que nous recevons dans la communion eucharistique, naît en nous presque spontanément un sentiment d'indignité, accompagné du regret de nos péchés et du besoin intérieur de nous purifier. Nous devons cependant
toujours veiller à ce que cette grande rencontre avec le Christ dans l'Eucharistie ne devienne pas pour nous un fait routinier, et à ne pas le recevoir indignement, c'est-à-dire en état de péché mortel".
"Ce phénomène exige de notre part une attention vigilante et une analyse théologique et pastorale, guidée par le sens d'une très haute responsabilité. Nous ne pouvons pas permettre que dans la vie de nos communautés se perde ce bien qui est la sensibilité de la conscience chrétienne, à la seule lumière du Christ qui, reçu dans l'Eucharistie, doit trouver dans le cœur de chacun de nous une digne demeure. Ce problème est étroitement lié non seulement à la pratique du sacrement de pénitence, mais aussi au juste sens des responsabilités en face du dépôt de toute la doctrine morale et en face de la distinction précise entre le bien et le mal, laquelle devient ensuite, pour chacun des participants à l'Eucharistie, la base d'un jugement de conscience droit sur eux-mêmes. Sont bien connues les paroles de saint Paul: "Probet autem se ipsum homo" "Que tout homme s'éprouve lui-même" (I Cor. 11, 28); un tel jugement est la condition indispensable d'une décision personnelle, dans le but de s'approcher de la communion eucharistique ou de s'en abstenir".
2. La perte du sens du sacré
Au sujet de la perte du sens du sacré qui affecte la sainte liturgie et risque d'en détruire complètement le sens, Jean-Paul II écrit au numéro 8:
(...) "Le mystère eucharistique, s'il est disjoint de sa nature sacrificielle et sacramentelle, cesse tout simplement d'être tel. Il n'admet aucune imitation "profane" qui deviendrait très facilement (même si ce n'est pas une règle absolue) une profanation. Il faut le rappeler toujours, surtout peut-être à notre époque où
l'on observe une tendance à effacer la distinction entre sacrum et profanum, vu la tendance générale diffuse (au moins en certains lieux) à la désacralisation de toute chose".
"De ce fait, l'Église a le devoir particulier d'assurer et de confirmer le sacrum (le caractère sacré) de l'Eucharistie".
Se greffe sûrement sur la tendance à effacer la distinction entre "le sacré" et "le profane", entre "le Pain de Vie" et le pain ordinaire, tout manque de vénération extérieure à l'égard des espèces eucharistiques. À ce propos, le moins que l'on puisse dire de la communion dans la main, c'est que, telle qu'elle est pratiquée habituellement, elle n'aide pas du tout les fidèles à manifester le respect qui est dû à Jésus Eucharistie, le Fils du Dieu vivant. Au contraire, à son sujet on déplore bien des manques de respect à l'endroit des saintes espèces; manques de respect dont Jean-Paul II ne craint pas de faire état, sans doute dans l'espoir que les responsables du culte eucharistique y remédient.
Voici comment Jean-Paul II s'exprime:
Concernant la communion dans la main, permise en certains endroits par le Siège apostolique, à la demande de conférences épiscopales de ces pays, "il arrive d'entendre parler de regrettables manques de respect à l'égard des espèces eucharistiques; ces manques de respect ne retombent pas seulement sur les personnes coupables d'un tel comportement, mais aussi sur les pasteurs de l'Église qui auraient été moins vigilants sur l'attitude des fidèles envers l'Eucharistie. Il advient même, parfois, que l'on ne tienne pas compte du libre choix et de la libre volonté de ceux qui, là où a été autorisée aussi la distribution de la communion dans la main, préfèrent s'en tenir à l'usage de la recevoir dans la bouche..."
"Toucher les saintes espèces, les distribuer de ses mains, est un privilège des personnes ordonnées, qui indique une participation active au ministère de l'Eucharistie. Il ne fait aucun doute que l'Église peut concéder cette faculté à des personnes qui ne sont ni prêtres, ni diacres... pour une juste nécessité et toujours après une préparation adéquate".
Abbé J.-Réal Bleau
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LA DÉVOTION CONSTANTE DE L'ÉGLISE
À LA SAINTE EUCHARISTIE
Dans l'Imitation du Sacré-Cœur de Jésus, au livre IV, chapitre 3e, l'auteur, sous la forme d'un dialogue entre Jésus-Christ et son disciple, témoigne du fervent amour que les vrais fils de l'Église ont toujours manifesté à l'égard de la Sainte Eucharistie. En effet, à travers les siècles, les saints docteurs et maîtres spirituels ont suscité dans l'Église un large mouvement de piété eucharistique, inspiré par le Saint-Esprit pour remédier aux attaques croissantes contre le Sacrement d'amour.
1. Jésus-Christ. Mon fils, l'Église aime à se rappeler ce bienfait signalé de mon Cœur, elle vénère avec une dévotion suprême le miracle par excellence de mon amour.
Ravie de l'excès de bonté de mon Cœur, elle se donne tout entière à mon amour; elle jouit en sécurité de la douceur de ma présence, et elle continue à en jouir, tandis que les générations passent, que la face de la terre se transforme et que les siècles s'envolent.
Dans tous les siècles passés, à l'Orient et à l'Occident, au Nord et au Sud, les fils de l'Église se sont levés: ils ont proclamé heureuse leur sainte Mère, à cause de l'amour immense de mon Cœur, qui demeure tous les jours avec elle jusqu'à la consommation des siècles.
En cette présence continue et pleine d'une dilection mutuelle, je célèbre un grand festin, la fête divine de mes noces spirituelles avec mon Épouse immaculée, la sainte Église.
Mes fidèles, malgré leur pauvreté et leur faiblesse, sont appelés à ces noces, je les invite tous, je veux que ma table soit remplie, et que la joie soit partout.
2. Le Disciple. Mortels, écoutez et approchez tous, revêtus de la robe nuptiale. Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon.
Tous les vrais fidèles se présentent partout et toujours revêtus de la robe nuptiale à ce banquet sacré, dont les anges mêmes sont les ministres: ainsi ils sont agréables au Seigneur qui leur communique sa force et sa puissance.
"Pour ceux qui n'ont pas la robe nuptiale, ils se tiennent à l'écart, parce qu'ils craignent à juste titre de manger et de boire leur propre condamnation, ou parce qu'ils ne reconnaissent pas que l'Eucharistie est réellement la chair de Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, laquelle a souffert pour nos péchés et que le Père a ressuscitée dans son immense bonté. " (1 Cor. II S. Ignace, martyr, Ier siècle.)
"Pour nous, nous savons que l'Eucharistie est véritablement la chair et le sang de Jésus-Christ, du Verbe Incarné." (S. Justin, martyr, IIe siècle.)
"Que de bienfaits sont accordés non seulement à notre âme, mais aussi à notre corps, nourri du corps et du sang du Sauveur!" (S. Irénée, IIe siècle.)
Quel profond respect ne mérite donc pas l'Eucharistie!
"Vous tous qui avez coutume d'assister aux saints mystères, vous savez, quand vous recevez le corps du Sauveur, avec quel soin, avec quelles précautions vous le conservez, combien vous craignez de laisser tomber la moindre parcelle du don consacré: vous considérez comme coupable celui qui en laisse tomber quelque chose par négligence. Telles sont les précautions que vous prenez, et vous avez bien raison de les prendre." (Origène, IIIe siècle.)
3. À peine sortie de trois siècles de persécutions, heureuse et fière de ses triomphes, l'Église, dans le premier Concile œcuménique, rappelle à ses enfants venus de toutes les parties du monde, les règles relatives à la dispensation des saints mystères.
Elle n'innove pas; gardienne fidèle du dépôt qui lui a été confié, elle remet en mémoire les antiques usages. Voici le langage de cette Mère pleine de tendresse: "ni les canons ni l'usage, dit-elle, ne permettent que ceux qui n'ont pas le droit d'offrir le saint sacrifice, présentent à ceux qui l'offrent le corps de Jésus-Christ. Ils doivent, conformément à l'ordre établi, recevoir la sainte communion après les prêtres, de la main de l'évêque ou de celle du prêtre." (1er Concile de Nicée, IVe siècle.)
"Voilà la sainte communion, voilà le Saint-Sacrement: Il nous donne son corps sous l'espèce du pain et son sang sous l'espèce du vin: dans la communion, nous mangeons le corps et nous buvons le sang du Sauveur: nous participons à son corps et à son sang. Nous sommes ainsi des théophores: nous portons Jésus-Christ en nos corps, et conformément à la parole de saint Pierre, nous participons à la nature divine." (S. Cyrille de Jérusalem, IVe siècle.)
" Avant les paroles sacramentelles, il n'y a que du pain; par la vertu de la consécration, le pain est
changé en la chair de Jésus-Christ. Oui, c'est la parole de Jésus-Christ qui produit cet admirable effet. Mais quelle est cette parole? C'est celle qui a fait toutes choses. Le Seigneur a parlé, et le ciel a été fait: le Seigneur a parlé, et le monde entier a été fait. Vous voyez donc quelle est l'efficacité de la parole de Jésus-Christ. Si elle a pu donner l'être à ce qui n'était pas, n'a-t-elle pas pu, et plus facilement encore, transformer ce qui était? Le Seigneur a parlé, et le prodige a été opéré." (S. Ambroise, IVe siècle.)
" Ô sacrement de piété! Ô signe d'unité! Ô lien de charité! Celui qui veut vivre sait où il peut vivre et de quoi il peut vivre. Qu'il reçoive la vie de Celui qui veut bien la lui communiquer! Qu'il n'y ait plus de membre gâté qu'il faille couper: qu'il n'y ait plus de membre irrégulier qui soit une honte pour le corps auquel il appartient! Que tous les membres du corps mystique du Sauveur soient beaux, saints, harmonieux; qu'ils soient infiniment unis à ce divin corps, qu'ils vivent de Dieu et pour Dieu! " (S. Augustin, IVe siècle.)
"En participant à ce corps sacré, pensons que nous recevons, que nous mangeons Celui qui est à la droite du Père et qui reçoit les adorations des anges. Celui sur lequel les anges n'osent lever les yeux à cause des rayons lumineux qui en descendent, devient notre nourriture, s'unit à nous, ne forme plus qu'un seul corps avec nous. Pour que nous lui soyons unis, non seulement par la charité, mais d'une façon réelle, participons à sa chair, en prenant la nourriture qu'il nous a donnée. Levons-nous de cette table, semblables à des lions qui exhalent la flamme et terribles au démon lui-même. " (S. Chrysostome, Ve siècle.)
"Qu'il est divin ce pain qui nourrit les anges par la contemplation, afin qu'ils en soient rassasiés dans la patrie, et qui nous nourrit par la foi, afin que nous ne soyons pas exposés à défaillir dans le voyage! Afin que l'homme pût se nourrir du pain des anges, le Créateur des anges s'est fait homme, nourrissant les anges et les hommes et ne perdant rien de ce qu'il était. " (S. Fulgence, VIe siècle.)
4. "Ceux qui vivent dans le péché et qui, malgré cela, ne cessent pas de communier, croyant que la sainte communion pourra les purifier, doivent savoir qu'elle ne servira qu'à les condamner. Car la chair du Christ est la nourriture des saints. " (S. Isidore de Séville. VII siècle.)
Préparez donc votre cœur. "L'Eucharistie est une communion par laquelle nous avons commerce avec Jésus-Christ, nous participons à sa chair et à son sang et nous nous unissons entre nous. " (S. Jean Damascène, VIIIe siècle.)
"Je m'adresse à ceux qui, malgré la parole expresse du divin Maître prétendent que ce n'est pas la vraie chair, le vrai sang du Sauveur que l'Église propose à ses enfants, et qui, imaginant je ne sais quelle vertu de la chair et du sang de Jésus-Christ, font mentir la Vérité même qui a dit: Ceci est mon corps. Quand il a rompu et présenté le pain, il n'a pas dit: Ceci est une vertu, une figure de mon corps; il a dit dans un langage qui ne saurait tromper: Ceci est mon corps. Or, il est en réalité ce qu'il a annoncé et non ce qu'il plaît à tel ou tel de supposer. Personne, jusqu'ici, n'a osé contredire ouvertement ce que le monde entier croit et confesse. " (Paschase Radbert, IXe siècle.)
5. "Que l'Eucharistie frappe toujours les regards dans nos temples, conformément à l'antique usage de l'Église! " (Luitprand, X siècle.)
" Jésus-Christ n'est pas sujet à l'oubli: il n'est pas en contradiction avec lui-même. Il est le pain qui
descend du ciel, qui chaque jour vient se placer pour nous sur la table du divin banquet, qui se donne pour la rémission des péchés, enfin qui communique la force et la vie à ceux qui font de lui leur nourriture. "
(S. Pierre Damien, XIe siècle.)
"Ne disons pas que notre âge est privé des apparitions dont le divin Sauveur a favorisé les patriarches et de la présence corporelle dont il a honoré ses apôtres. Nous ne sommes privés ni de l'un ni de l'autre de ces avantages. Il est au milieu de nous, dans le Saint-Sacrement, avec la véritable substance de sa chair. Il se révèle à nous en son esprit et en sa vertu, et, par conséquent, nous n'avons rien à envier aux époques qui ont été les mieux partagées. " (S. Bernard, XIIe siècle.)
6. "Aucune parole ne saurait exprimer la suavité de ce sacrement, dans lequel on goûte, comme en leur source, les délices spirituelles, et qui nous rappelle la charité exquise qu'il nous a témoignée dans sa passion. Donc, afin de graver plus profondément dans le cœur des fidèles l'immensité de cette charité, dans la dernière Cène, alors qu'il célébra pour la dernière fois la pâque avec ses disciples et qu'il allait passer de ce monde à son Père, il institua ce Sacrement pour rappeler à jamais sa passion, pour remplir les antiques figures, pour mettre le comble à tous ses prodiges et nous consoler de son absence." (S. Thomas d'Aquin, XIIIe siècle.)
"Une personne spirituelle et intérieure trouve douze fruits excellents dans la participation au corps du Sauveur: la force nécessaire pour renoncer au monde et à ce qui passe, l'avancement dans les choses salutaires de l'éternité, l'élévation de l'âme au-dessus de tout ce qui est hors de Dieu, la vigueur pour s'exercer au bien, l'illumination de l'intelligence pour connaître plus parfaitement Dieu et tout ce que l'on voit dans le miroir de l'éternité, un amour de Dieu plus ardent, l'empressement à faire ce qui conduit au bonheur, un trésor de richesses, l'allégresse continue de l'esprit, une fermeté pleine de confiance, une paix parfaite, l'union de l'âme avec Dieu." (Tauler, XIVe siècle.).
"Ô banquet précieux, magnifique, salutaire, rempli de délices! Là on est purifié de ses fautes, on avance dans la vertu, on reçoit en même temps tous les dons." (S. Antonin, XVe siècle.)
7. Voici comment s'exprime le saint Concile de Trente, nous transmettant, touchant ce vénérable et divin sacrement, les enseignements purs et saints qu'a toujours retenus et que conservera jusqu'à la fin des siècles l'Église catholique instruite par Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même, par les apôtres et par l'Esprit-Saint lui suggérant, selon le besoin des temps, toute vérité:
"Le saint concile enseigne avant tout et professe clairement et sans détour que, dans le saint et salutaire sacrement de l'Eucharistie, après la consécration du pain et du vin, notre Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, se trouve vraiment, réellement et substantiellement contenu sous l'apparence de ces objets sensibles.
"En finissant, dans un sentiment de paternelle affection, il avertit, exhorte, prie et conjure, par les entrailles de la divine miséricorde, chacun de ceux en particulier qui portent le nom de chrétiens, d'arriver enfin à reconnaître avec unanimité d'esprit et de cœur, ce signe d'unité, ce lien d'amour, ce symbole de concorde. Que, dans le souvenir d'une majesté si grande et de l'amour si parfait de Jésus-Christ, notre Seigneur, qui nous a donné sa précieuse vie pour rançon et sa chair pour nourriture, ils entourent ces sacrés mystères de son corps et de son sang d'une foi si constante et si ferme, d'une dévotion et d'une piété si intérieures, d'un culte et d'un hommage si respectueux, que fréquemment ils puissent recevoir ce pain au-dessus de toute substance; qu'il soit vraiment pour eux la vie de l'âme, l'inaltérable santé de l'esprit: et que, fortifiés par sa vertu toute-puissante, ils puissent passer du pèlerinage de cette malheureuse vie à la patrie céleste pour y manger, dépouillé de tout voile, ce même pain des anges qui, caché sous des voiles sacrés, fait aujourd'hui leur nourriture." (Concile de Trente, 13e Session, XVIe siècle).
8. Mon Seigneur et mon Dieu, combien les fidèles de tous les siècles passés ont aimé à vous honorer dans le sacrement de votre amour! Avec quelle piété ne se sont-ils pas attachés à vous rendre leurs hommages ! Combien ne se sont-ils pas efforcés de témoigner de la reconnaissance qu'ils devaient à votre sacré Cœur et de vous rendre amour pour amour !
Aussi serions-nous bien à plaindre si, étant les héritiers de la foi transmise aux saints et les enfants des saints, nous manquions de zèle pour cette dévotion suprême, qui forme l'abrégé même de notre religion, alors que tant de siècles écoulés provoquent la vivacité de notre foi, que les fidèles de tous les temps et de tous les pays nous excitent par leur exemple et que l'excessive bonté de votre Cœur presse délicieusement nos cœurs.
Vivifiez notre foi, aimable Jésus, et ne cessez jamais de la vivifier et de l'augmenter. Fortifiez notre espérance et notre confiance. Excitez, embrasez notre amour.
Faites, Seigneur, que nous soyons toujours empressés à honorer avec esprit de foi ces saints et aimables mystères, à les vénérer dévotement, à y participer dignement.
Extrait de: l'Imitation du Sacré-Cœur de Jésus,. liv. IV, chap. 1, par le Père Aernout, S.J.
Publié dans L'ÉTENDARD, bulletin trimestriel d'informations catholiques et de liaison des retraitants des Exercices Spirituels.
L'œuvre de l'Étendard, 2461, rue St-Jacques, Montréal (Québec) H3J 1H8 - Canada
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PRÉSENCE EUCHARISTIQUE
Étude de S. Exc. Mgr Garrone
La récente Constitution conciliaire est venue heureusement consacrer, redresser, promouvoir la vie liturgique de l'Église. Il n'est pas permis de douter que sa mise en œuvre loyale, mesurée, progressive, n'ouvre à la communauté chrétienne les voies d'un grand progrès.
Il faut veiller cependant.
En effet, à la faveur d'un texte nouveau, des idées fausses peuvent chercher à trouver une issue, des imprudences se commettre dont le retentissement peut aller jusqu'à altérer la foi.
C'est ainsi qu'une affirmation vigoureuse est devenue nécessaire sur le point de la présence réelle. Il est temps de s'interroger, qu'on soit prêtre ou qu'on soit laïc, pour prévenir un glissement, affermir sa pensée, peut-être déjà réparer quelque fine fissure née d'insinuations plus ou moins inconsidérées.
Il y a une pensée de l'Église au sujet de la Présence réelle(1).
Cette pensée s'est définie de la façon la plus formelle.
On ne peut s'en écarter sans s'écarter de ta foi.
C'est le Concile de Trente qui a énoncé en cette matière ce que nous devons croire :
"Le Concile affirme ouvertement et sans détour que, dans le vénérable sacrement de la sainte Eucharistie, après la consécration du pain et du vin, Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est présent vraiment, réellement et substantiellement sous l'apparence de ces réalités sensibles."
Pour être philosophique d'apparence, la présentation de la foi n'en a que plus de force par la rigueur et l'accumulation des termes. Chacun d'eux ferme une issue. Il fait face à une erreur, à une manière de contester ou de diminuer le contenu de la foi, à l'un ou l'autre des multiples substituts inventes par la Réforme pour échapper à la certitude simple et nette de la présence du Seigneur. Ces précisions sont indispensables aux théologiens, car rien ne doit être laissé à l'équivoque.
Mais, pour nous chrétiens, l'idée et la réalité sont simples et claires, et c'est ce que l'Église veut à tout prix sauver: Le Christ est là présent. La petite flamme exigée par la liturgie dit parfaitement ce qu'elle veut dire: Là, Quelqu'un vit.
Comment ? La théologie ne se flatte pas de savoir l'exprimer. Elle prévient plutôt les interprétations grossières. Elle demande seulement qu'on en croie le Seigneur sur parole et qu'on ne vide pas d'une présence réelle soit le sacrifice que le Christ a offert de son Corps et de son Sang, soit cette communion par laquelle il se rend intérieur à nous et "demeure en nous". Là en effet, où la Présence réelle a cessé d'être un objet ferme de foi, ou bien où elle s'est effacée, on a vu s'évanouir la foi au sacrifice de la messe et à la communion: tout cela se tient.
On entend ici Pascal: "Que le hais ces sottises de ne pas croire à l'Eucharistie ! Si l'Évangile est vrai, si Jésus-Christ est Dieu, quelle difficulté y a-t-il là ?" (Pensée 224.) Et c'est bien ainsi que l'Église l'a vécu.
La présence réelle dans le tabernacle
Tout proche de nous, si vivant encore dans les familles issues de sa pensée et de sa prière, c'est un P. de Foucauld. Seul en plein désert avec cette Présence, et donc le moins seul des hommes. Heureux, rayonnant de joie: la lumière de son visage est presque bouleversante. Heureux de cette Présence qu'une grâce exceptionnelle lui rend presque sensible dans une foi ardente. Sa prière, dont l'écho nous est si largement donné à travers ses notes, est jusqu'au plus profond pénétrée de cette certitude, vibrante de ce contact.
Exemple proche, providentiellement proche, et merveilleusement fécond.
Mais non unique. Les témoins d'une telle grâce jalonnent l'histoire de l'Église. Celle-ci a lentement découvert son propre Trésor. Et la joie indicible de posséder, sacramentellement, tout près de sot, le Seigneur que le Sacrifice met entre nos mains, a engendré le don de vies entières, la naissance de familles innombrables où la contemplation trouve à travers l'Eucharistie un chemin large, ouvert et un élan sans fin, développé souvent en œuvres apostoliques.
Mais ce sont là des vocations particulières. Il y a la grande route commune. Il y a la ferveur tranquille et quotidienne des simples, ceux que le Christ aime tant, ceux pour qui sa Parole est tout bonnement vérité. Il y a ces hommes, ces femmes pour qui entrer dans une église c'est y trouver sacramentellement leur Seigneur. Qui dira ce que la Présence eucharistique a ainsi réveillé de foi, entretenu d'amour, maintenu de fidélité ? On ne pense pas sans un serrement de cœur et une inquiétude profonde à l'énorme baisse du potentiel de prière, qui s'opère en notre temps par le fait d'une dévotion fléchissante envers l'Eucharistie. La piété chrétienne désertera, et commence déjà, de déserter l'église brusquement transformée en une sorte de temple mort où l'on cherche avec peine, et quelquefois l'on ne sait plus où trouver le signe providentiel de la Présence du Seigneur et du Sauveur.
Il y a une continuité entre la Volonté divine qui a rendu Dieu sensible aux yeux, à l'oreille, à la main des êtres de chair que nous sommes (1 Jean, 1), et cette Présence sacramentelle dont notre prière a besoin pour ranimer son élan, pour maintenir sa flamme.
Que serait la prière d'un Curé d'Ars sans cette Présence ?
Que sera donc la prière de nos fidèles dans telle église qu'on pourra bientôt impunément fermer en dehors des heures de culte ? Ce n'est pas cela que le Concile a voulu ! Et ce n'est pas l'heure de retirer aux âmes les moyens de prière que Dieu leur a donnés. Qui peut contester le fait de cette chaleur qui vient spontanément hausser le niveau de la prière dans telle célébration si désespérément glacée malgré la Parole de Dieu, lorsque l'Eucharistie vient nous offrir, avec la Présence sacramentelle, le Seigneur même de la Parole ? Quelle aberration que d'en priver nos fidèles !
La recherche théologique
Bien sûr, cette Présence est un grand mystère pour nous.
Moins tout de même que l'Incarnation qui est le vrai mystère.
Bien sûr que la théologie doit continuer de réfléchir sur ce point. Et l'on ne peut que se réjouir de l'effort qui se déploie aujourd'hui même. On ne doit même pas refuser d'essayer des formules qui rendront plus parfaitement compte de la foi; pourquoi pas ? Il suffit que la foi soit sauve en sa source et en sa continuité, et que le magistère ne marque pas sa désapprobation.
Il fait tout de même bon se souvenir d'un saint Thomas d'Aquin. L'Église n'a sans doute jamais connu de théologien de cette envergure. Paisiblement il a été un créateur. Or on sait ce que fut sa dévotion à l'Eucharistie, et ce sont ses cantiques qui portent depuis des siècles la ferveur de l'Église en sa Fête-Dieu. Le tabernacle était le lieu de sa plus profonde réflexion et sa prière trouvait là sa source préférée et la plus féconde. On ne dégénère pas en suivant cette trace.
On s'étonne donc que certains jettent aujourd'hui le trouble, et déconcertent par des insinuations entendues la simplicité de la loi chrétienne sur un tel point. Quelle que soit l'explication ou l'expression théologique -- toujours humaine -- qu'un génie pourra en donner, la vérité demeure où doit s'arrêter la loi, où peut s'appuyer à coup sûr la prière, sans attendre les développements savants: le Christ de la Passion et de l'Eucharistie demeure réellement présent sacramentellement parmi nous. Le chrétien qui va mourir peut le recevoir comme on le reçoit à la messe. Le chrétien qui a besoin que la présence du Seigneur lui soit d'une certaine façon sensible peut venir en sécurité près du tabernacle. Il ne se trompera pas.
Le prêtre a le devoir de ne pas laisser le chrétien privé de ce trésor.
Notre temps mourra de froid s'il ne prie plus. Il oubliera Dieu.
Rendons-lui le goût et le sens de la Présence réelle dont il a besoin.
Gabriel-Marie GARRONE, archevêque de Toulouse.
(1) Une encyclique du Souverain Pontife vient de rappeler la doctrine: il faut s'en pénétrer (encyclique Mysterium Fidei)
LA DOCUMENTATION CATHOLIQUE, No 1468, 3 avril 1966
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Allocution prononcée par S. S. Paul VI
au Congrès eucharistique de Pise.
10 juin 1965
Messieurs les cardinaux, et notamment Notre cardinal légat, l'archevêque de Florence; vénérables confrères, et particulièrement le cher archevêque de cette ancienne et illustre Église de Pise; autorités ecclésiastiques, civiles, académiques et militaires, et tout spécialement M. le président du Conseil des ministres d'Italie, les représentants du gouvernement italien et de la ville de Pise, et vous tous, fidèles de Pise, de Rome et d'Italie, qui êtes venus ici pour la célébration de ce XVIIe Congrès eucharistique national, Nous vous saluons, Nous vous bénissons, et Nous vous disons Notre reconnaissance pour vous être rassemblée ici afin d'unir au Notre votre hommage à l'auguste mystère du Christ présent dans les symboles eucharistiques. Nous sommes heureux de pouvoir Nous rencontrer avec vous, prier avec vous, augurer avec vous une nouvelle floraison spirituelle pour cette terre privilégiée où l'histoire, l'art et la culture ont, pendant des siècles, marché de pair avec la foi, et s'expriment dans des monuments d'une beauté et d'une richesse incomparables. Nous ne prolongerons pas davantage ces paroles de salut et de bénédiction, désirant consacrer Notre brève homélie au grand thème religieux que nous célébrons. C'est à ce thème que Nous réservons la plénitude de Nos sentiments, traduisant Notre salut et Notre bénédiction dans la piété et la charité de ce rite liturgique.
Les prêtres
Nous devons un salut spécial à tous les chers prêtres ici présents. Le Congrès leur réserve spécialement cette journée. Et Nous sommes venu ici aujourd'hui afin de la partager avec vous, qui êtes Nos frères par le choix que le Christ a fait de nous tous, pour nous donner totalement à son amour et à son service. Chers et vénérés prêtres, prenons conscience de ce qu'il nous est donné de représenter. Nous sommes, en effet, les représentants de Dieu devant les hommes et les représentants des hommes devant Dieu. Soyons remplis de joie et de crainte pour avoir été rendus, sinon dignes, du moins capables, à cause de cette double charge, d'agir au nom du Christ, par la vertu du grand mystère eucharistique. Le Christ, présent en nous par sa puissance divine et humaine, devient présent dans sa réalité sacramentelle, par le moyen de notre humble et sublime ministère. N'oublions pas qu'étant les agents, les ministres, les distributeurs de l'Eucharistie, nous devons au Christ et à Dieu d'être saints, nous devons à nos frères de les aimer.
Affirmation de la présence réelle devant certaines incertitudes
FRÈRES ET FILS TRÈS CHERS,
Nous sommes venu à ce Congrès pour faire Nôtre le témoignage qui est son programme: Dieu est avec nous. Il est avec nous parce que le Christ est avec nous, parce que les saintes espèces eucharistiques ne sont pas seulement symboles et figures du Christ, démonstration de son affection ou de son action sur les commensaux de sa Cène, mais contiennent le Christ vivant et vrai, le montrent présent tel qu'il est, vivant dans la gloire éternelle. Il est représenté ici dans l'acte de son sacrifice pour montrer que le sacrement de l'eucharistie reproduit d'une façon non sanglante l'immolation sanglante du Christ sur la croix, fait participer au bienfait de la Rédemption qui se nourrit dignement du Corps et du Sang du Christ, sous les espèces du pain et du vin. C'est ainsi, oui, c'est ainsi.
Oh! Nous savons qu'en énonçant une telle réalité, Nous énonçons un mystère. Nous savons même qu'en affirmant la vérité sur l'Eucharistie, telle que l'Église catholique la professe, Nous énonçons en même temps un complexe extrêmement merveilleux d'autres vérités essentiellement liées au mystère eucharistique, à la fois mystérieuses et fondées sur la réalité. Qu'il suffise de rappeler d'abord le sacerdoce, avec le prodigieux pouvoir qu'il a de rendre, par l'action divine, le Christ mystérieusement présent dans l'Eucharistie; de rappeler le rapport essentiel de l'Eucharistie avec le Corps mystique du Christ (cf. saint Thomas, III, 73, iii), c'est-à-dire avec l'Église, laquelle trouve dans l'Eucharistie le signe - qui est maintenant pour nous suprême - clé de son unité, ainsi que le principe le plus efficace de sa constitution et de sa sanctification: le Christ lui-même, dans l'acte de son immense amour. Et, de plus, cette présence réelle et cachée, sous des signes privés de leur nature réelle -- le pain et le vin, -- mais remplis de la signification spirituelle spécifique de l'Eucharistie -- aliment spirituel de l'homme en route vers la vie éternelle -- comporte des implications théologiques d'une telle profondeur (pensons à l'analogie entre la parole et l'écho identique et multiple qu'elle rencontre chez ceux qui l'écoutent), de telles conséquences liturgiques (la messe avant tout), de telles applications cultuelles (pensons au silencieux et merveilleux mystère des innombrables tabernacles qui constellent le monde de lumières, qui ne sont visibles que pour les anges, les saints et les croyants), une telle fécondité spirituelle (pensons à la plénitude liturgique des assemblées de fidèles autour de l'autel, aux conversations personnelles qu'entretiennent avec la divine présence toutes les âmes nourries du Christ ou extasiées dans la foi et la charité, dans l'adoration et la prière), cette présence, disons-Nous, comporte de telles implications religieuses, spirituelles et rituelles qu'elle constitue le cœur de l'Église. Jésus nous dit: " Je suis là, au centre. " ( Matth., 18, 20.)
Oui, c'est ainsi. Encore une fois, Nous savons que Nous énonçons-là un mystère, mais c'est ainsi. C'est là Notre témoignage, qui coïncide avec celui de ce Congrès, et vous apporte cette pleine confirmation que Notre magistère apostolique Nous autorise et même Nous oblige à donner ici: c'est ainsi. Le Christ est réellement présent dans le sacrement de l'eucharistie. Nous disons cela pour Nous réjouir avec vous, fils fidèles, de ce que vous faites de l'eucharistie votre aliment spirituel, et pour encourager votre piété envers ce culte authentique, nourri d'évangile et de doctrine théologique, auquel la récente constitution conciliaire sur la liturgie nous exhorte, en même temps qu'elle nous en aplanit la voie. Nous disons cela également pour dissiper certaines incertitudes qui se sont fait jour ces dernières années, à la suite de tentatives pour donner des interprétations éludant la doctrine traditionnelle et autorisée de l'Église sur une question aussi importante. Nous vous disons cela aussi pour vous inviter tous, hommes de notre siècle, à porter votre attention sur ce message ancien et toujours nouveau, que l'Église ne cesse de répéter: le Christ, vivant et caché sous les espèces sacramentelles qui nous l'offrent, est réellement présent. Ce n'est pas là une parole vaine, ni une suggestion superstitieuse ou un mythe imaginaire. C'est la vérité qui, bien que sur un autre plan, est tout aussi réelle que celles explorées par nous tous qui avons été formés par la culture moderne, celles concernant les choses qui nous entourent, que nous conquérons et affirmons, qui, une fois connues, donnent le sens des vérités sûres, positives, et, qui plus est, sont utiles: les vérités scientifiques.
Les difficultés de l'homme d'aujourd'hui devant le mystère de l'Eucharistie
Hommes, frères et fils de notre temps: Nous pensons comprendre votre perplexité, et également la contrariété de certains d'entre vous devant l'annonce du mystère eucharistique, que l'Église continue à proclamer et que Nous-même, profitant d'une occasion aussi propice et solennelle, Nous confirmons ici. Il Nous semble entendre certains d'entre vous murmurer: comment, mais comment peut-il exister une chose pareille qui échappe à toutes nos expériences, à toutes nos connaissances
habituelles du monde physique, à toute possibilité de contrôle sensible ? La formation intellectuelle qui est donnée aujourd'hui habitue la pensée à des certitudes concrètes qui ne dépassent pas la capacité de ses connaissances. Et puis, la réflexion honnête et courageuse se trouve à un certain moment paralysée par l'art du doute et de la critique négative, le confort intellectuel de l'agnosticisme et du scepticisme, la facile tendance à la négation, aussi bien spéculative que pratique, devant la religion, et peut-être aussi par une certaine paresse sommeillant au fond des âmes de tant d'hommes qui n'ont pas toujours été dépourvus de connaissances religieuses justes ou qui n'ont pas toujours été sans connaître quelque heureuse expérience de ce qu'est le Christ et de ce que vaut sa parole. Toutes ces formes caractéristiques de la mentalité et de la culture modernes arrêtent parfois l'homme profane devant cette annonce que Nous répétons encore une fois: le Christ est avec nous. Elles lui font hocher la tête, en disant comme ceux qui avaient entendu le grand discours du Christ à Capharnaüm : "Ce langage est trop fort, qui peut l'écouter ? " (Jean, 6, 60.)
Hommes de notre temps, qui, Nous le croyons, êtes tous fils de l'Église et Nos frères -- parce que baptises et donc candidats à l'ineffable communion avec le Christ vivant, -- Nous ne pouvons pas maintenant vous développer les raisons qui permettent d'accepter la grande vérité eucharistique. Nous vous dirons seulement ce que Nous Nous disons à Nous-même: c'est un mystère, c'est-à-dire une vérité d'un autre ordre que celui de la logique commune et de la connaissance découlant de l'expérience sensible. Mais c'est une vérité garantie par la parole du Maître, Jésus-Christ, cette parole qui fait appel dans notre esprit à une façon particulière d'apprendre des vérités supérieures à notre intelligence normale, et d'y adhérer; une façon particulière d'accepter et de vivre une parole qui se justifie par elle-même et qui comporte un attrait secret et rassurant, surtout lorsque tant d'arguments plausibles viennent l'appuyer; une façon particulière de nous engager pour accueillir une vérité qui s'affirme comme équivalente à la vie. Et cette façon particulière, vous le devinez, s'appelle la foi.
L'Eucharistie est un mystère de foi, une lumière qui est pleine de vie, de douceur et de certitude pour celui qui croit, mais qui est un rite opaque pour celui qui ne croit pas. Combien l'Eucharistie est un sujet décisif lorsqu'elle devient ainsi une ligne de partage ! Celui qui l'accueille fait un choix. Il prend cette vigoureuse option de Pierre: "Seigneur, a qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle." ( Jean, 6. 68.)
L'offre libre que l'Église
fait à des hommes libres
Frères et fils bien-aimés, peut-être est-ce pour vous tous le moment de renouveler le choix que le Christ vous propose. Il ne s'agit pas seulement de ce dogme capital relatif au mystère eucharistique, mais de tout son message évangélique, tel que l'Église nous le propose, sous la conduite de l'Esprit-Saint et après une longue veillée de méditation, il s'agit en un mot d'opter pour la foi catholique. A l'heure solennelle du Concile œcuménique, alors que mûrit sur le cadran de l'histoire le début de temps nouveaux pour la vie du monde, notre foi joue un rôle très important. Chacun sait combien est vivement et largement ressenti le besoin d'une vérité transcendante et profondément capable d'éclairer le chemin de l'humanité. La foi catholique, encore une fois, présente au monde son offre impressionnante.
Remarquez bien qu'il s'agit d'une offre libre, faite à des hommes libres; et d'une offre qui, à y bien réfléchir, est libératrice. Le Seigneur nous l'a dit: la vérité, sa vérité vous libérera (Jean, 8, 32). C'est une offre gratuite et désintéressée, comme celle qui trouve son principe et sa fin dans un amour infini; une offre qui n'humilie pas l'esprit de l'homme, mais l'élève à des perspectives supérieures; une offre qui ne trouble pas l'activité propre de la pensée humaine, ne charge pas son travail naturel et honnête, n'arrête pas l'activité temporelle dans ses conquêtes civiles, mais bien plutôt éclaire et réconforte l'homme qui consacre le temps de sa vie présente à des œuvres dignes. Cette offre -- qui ne le sait ? -- ne ralentit pas le développement social, ne constitue pas pour l'homme une aliénation par rapport à ses légitimes aspirations sociales, mais apporte avec elle l'éternel et joyeux message évangélique de réconfort et d'espérance pour toute douleur humaine, d'encouragement aussi pour toute justice qui s'impose. Devant Dieu, Cette offre est liée à la responsabilité concernant la vie individuelle -- rappelez-vous ces paroles : "Qui croira... sera sauvé." (Marc, ~6, 16); -- devant l'histoire, elle est liée au sort de la paix dans le monde, et c'est pourquoi c'est une offre grave et grande. Si on l'accueille, elle engage la vie vers des programmes sincèrement et résolument magnanimes, mais toujours chrétiennement simples, bons et saints. La foi, c'est la vie, c'est le salut.
S'il est donné à Notre voix de se répandre et de pénétrer, Nous désirons qu'elle parvienne d'abord à vous et à vos cœurs, gens de Pise. C'est l'heure de la foi, et Nous répéterons l'exhortation apostolique: "Soyez forts dans la foi." (1 Pierre, 5. 8), dans cette foi qui a tissé votre histoire et a fait votre gloire. Reprenez-en aujourd'hui pleinement et profondément conscience, et prenez des résolutions de fidélité pour l'avenir. Et puis, dans un esprit d'estime et d'amitié, Nous n'hésiterons pas à inviter paternellement à reconsidérer la foi dans le Christ également votre célèbre université, que Nous n'ignorons pas, que Nous vénérons, et dont un de Nos lointains prédécesseurs, Clément VI (1343), signa autrefois l'acte de naissance; ainsi qu'à votre illustre école normale supérieure. Les esprits ardents et réfléchis de ces augustes centres d'étude et de science ne manqueront pas de considérer la gravité de cette invitation et de reconnaître sa valeur.
Et puis, Nous dirons aussi au peuple toscan qui Nous accueille: Fils de la Toscane, aimez la foi chrétienne de cette terre privilégiée et bénie; la foi de vos saints, de vos grands esprits, dont, hier et aujourd'hui, on célèbre l'immortelle mémoire : Galilée, Michel-Ange et Dante; la foi de vos pères. Faites qu'aujourd'hui encore votre foi - et demain celle de vos fils -- soit pure et vivante.
Et Nous voudrions que l'écho de Notre appel à être fermes dans la foi du Christ, au-delà de ce rivage, parvienne jusqu'à la chère Sardaigne, l'île laborieuse avec laquelle Pise a entretenu, pendant des siècles, des relations spirituelles et civiles, et puis, à l'Italie tout entière qui, aujourd'hui, trouve ici l'expression magnifique de son unité spirituelle, gage magnifique de sa prospérité chrétienne.
Tel est le message que le Pape est venu apporter personnellement au Congrès eucharistique national de Pise, la glorieuse.
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Allocution prononcée par S. S. Paul VI
le jour de la Fête-Dieu
le 17 juin 1965
(...) Aucune autre circonstance ne peut, mieux que la célébration du sacrifice eucharistique, servir ce but communautaire, parce qu'aucun autre moment de la vie religieuse n'est plus propice pour éveiller dans une population le sens de sa profonde solidarité, et même, lui donner le charisme de son unité réelle, bien que mystique. Rappelez-vous toujours que l'Eucharistie est le sacrement de la communion chrétienne. Nous voudrions que ce fût le souvenir particulier que vous gardiez de cette cérémonie mémorable. C'est le sacrement de l'union vitale au Christ, lequel a donné sa vie pour nous, et a pris les signes du pain et du vin pour nous représenter son sacrifice, celui de son corps et de son sang, et pour nous permettre de participer à la vertu rédemptrice de son sacrifice, en devenant notre aliment spirituel et réel. Union vitale, personnelle donc, destinée à nourrir la piété individuelle la plus intime et la plus profonde; mais aussi union sociale, parce qu'elle tend en même temps à mettre dans toute existence humaine qui participe à ce sacrement un principe de vie identique pour tous, à offrir à chacun ce même pain, qui fait des commensaux une seule chose, un seul corps avec le Christ (cf. 1 Cor., 10. 17).
L'Eucharistie,
facteur d'unité de la communauté chrétienne
Soyons facilement portés à vénérer ce sacrement à cause du mystère qu'il contient et qui l'entoure, à cause du respect qui lui est dû et qui écarte de lui tout bruit profane, tout contact commun, le rendant en quelque sorte isolé, étranger à l'expérience de la vie vécue et aux rapports sociaux. Qu'au sacrement de la présence du Seigneur parmi nous soit dû tout égard, tout respect, et pas seulement le respect extérieur (cf. 1 Cor., 2. 30-31), c'est bien. Mais notre formation religieuse serait incomplète et notre conscience sociale serait privée de sa meilleure ressource si nous oubliions que l'Eucharistie est destinée non seulement à notre sanctification chrétienne, mais aussi à nos rapports humains; qu'elle a été instituée pour que nous devenions frères; qu'elle est célébrée par le prêtre, ministre de la communauté chrétienne, pour que, au lieu d'être étrangers, dispersés, indifférents les uns aux autres, nous devenions unis, égaux et amis; elle nous est donnée pour que, au lieu d'être une masse apathique, égoïste, faite de gens divisés et hostiles, nous devenions un peuple, un vrai peuple, croyant et aimant, d'un seul cœur et d'une seule âme (cf. Act., 4. 32). Reprenons les saintes et célèbres exclamations: "O sacramentum pietatis ! 0 signum unitatis ! 0 vinculum caritatis !" (S. Augustin In loan, tract. XXVI, 13; P. L. XXXV, 1613.)
Or, frères et fils très chers, cela a une double et très grande importance. Cela nous montre d'abord que l'Eucharistie est la cause merveilleuse de l'union des croyants avec Jésus et entre eux; saint Léon le Grand, Notre ancien et grand prédécesseur, l'affirme: "Notre participation au corps et au sang du Christ ne tend à rien d'autre qu'à nous transformer en ce que nous recevons." Serm. LXIII, 7; P. L., In loan, LIV, 357.) L'unité vraie et complète des fidèles qui composent l'Église est le résultat de ,leur participation à l'Eucharistie.
L'Eucharistie et la cité terrestre
Et en second lieu, cette communion de foi, de charité, de vie surnaturelle découlant du sacrement qui la signifie peut avoir sur la société temporelle des hommes un effet énorme, et on ne peut plus bienfaisant. Vous le savez en effet, le problème fondamental qui aujourd'hui prend le pas sur tous les autres, domine tous les autres, c'est celui de la vie sociale humaine, le problème qui concerne les idéologies, les politiques, les cultures, les organisations selon lesquelles les hommes de notre temps, par leurs travaux, leurs peines, leurs aspirations, leurs souffrances, créent la cité terrestre, la société nouvelle et idéale. Et nous savons tous que dans ce multiple effort, les hommes qui travaillent à cette immense construction, réussissent souvent, certes, à faire des progrès remarquables, méritant d'être admirés et encouragés. Mais ils trouvent en eux-mêmes, à chaque pas, des obstacles et des contradictions qui se transforment en divisions, luttes et guerres, précisément parce qu'il leur manque le principe unificateur unique et transcendant de la société humaine, il leur manque l'énergie morale suffisante pour lui donner cette cohésion aussi libre et consciente que solide et heureuse, qui convient à de vrais hommes.
La cité terrestre manque de ce supplément de foi et d'amour qu'elle ne peut trouver ni en elle-même ni d'elle-même, et que la cité religieuse existant en elle, l'Église -- sans nuire en rien à l'autonomie de la cité terrestre, et même à sa juste laïcité -- peut lui donner en abondance par une silencieuse osmose d'exemple et de vertu spirituelle.
Ciment de cohésion pour la population urbaine
Que ce soit là Notre vœu au terme de cette cérémonie solennelle en l'honneur du sacrement, capable de rendre les hommes frères. Habitants de ce quartier moderne, vous avez ici un bel exemple de cité nouvelle et idéale; ne permettez pas qu'elle manque de l'animation intérieure qui peut la rendre vraiment unanime, bonne et heureuse, cette animation qui lui vient de la source de la foi catholique, vécue dans la célébration communautaire de la liturgie eucharistique. Ne manquez jamais à cette réunion, à cette fête qui unifie et élève spirituellement la population urbaine, laquelle n'a pas encore un ciment intérieur suffisant pour assurer sa cohésion, en même temps qu'elle manque encore d'un esprit communautaire parfaitement unanime, tonifiant et réconfortant. Devenez une famille autour de l'autel du Christ, devenez peuple de Dieu.
LA DOCUMENTATION CATHOLIQUE, Numéro 1451 - 4 juillet 1965
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Pour faire suite au dossier que j'avais posté sur un autre fil concernant la communion dans la main, voici d'autres textes à méditer concernant l'Eucharistie :
LES RÉACTIONS QUI FONT OBSTACLE À LA RÉFORME LITURGIQUE
Conférence de S. Ém. le cardinal Lercaro
La communion dans la main serait, selon certains, "dans l'esprit de Vatican II". On ne peut que s'étonner alors de lire ces réflexions du cardinal Lercaro, président du Consilium pour l'application de la constitution sur la liturgie, dans une conférence prononcée le 1er mars 1965, à la veille de l'application de la réforme de la liturgie.
Parlons maintenant d'un autre genre de réaction qui, au-delà de la réforme partielle qui entre en application le 7 mars, concerne toute la réforme liturgique et même l'activité liturgique de l'Église.
A première vue, ce genre de réaction est positif, car il accueille les réformes introduites ou s'applique à un travail d'étude. Nous le jugeons cependant négatif car il a tendance à aller trop loin, à supplanter l'autorité de l'Église et, en quelque sorte, à lui forcer la main.
Cette forme de réaction se manifeste d'une façon sporadique un peu partout. Du fait que l'Église, par le travail réfléchi du Concile et des organismes compétents et autorisés, a entrepris de réviser et de retoucher les rites sacrés afin que les fidèles puissent plus facilement y participer d'une façon consciente et active, et que l'action pastorale soit rendue par là plus efficace, on dirait que des individus et des groupes -- avec d'excellentes intentions, certes, mais non sans prétention -- se sont sentis appelés à introduire de leur propre arbitre des nouveautés qu'ils estiment opportunes du point de vue pastoral. C'est ainsi qu'à travers le monde, on a vu certains réciter tout le canon à haute voix, d'autres le réciter avec le peuple dans la langue du pays. Ailleurs, on distribue la communion en déposant l'hostie entre les mains ouvertes des fidèles, etc. [c'est nous qui soulignons]
On pourrait penser que des fantaisies de ce genre, lorsqu'il s'agit de cas isolés, sont dues à un manque d'équilibre. Mais que penser lorsqu'elles deviennent des phénomènes collectifs, des orientations prises par des groupes ou des communautés ?
Dans un cas comme dans l'autre, elles sont déplorables, ne serait-ce que parce qu'elles créent des divisions là où l'unité devrait se manifester également d'une façon extérieure.
Mais ce qui est le plus pénible, c'est qu'on érige en théorie, en lui cherchant des justifications doctrinales, le fait de supplanter l'autorité de l'Église et de lui substituer des interprétations émanant d'individus ou de groupes.
LA DOCUMENTATION CATHOLIQUE, No 1445, 4 avril 1965, p. 614 s.
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LES ERREURS ACTUELLES CONTRE L'EUCHARISTIE
Les erreurs actuelles concernant la Sainte Eucharistie découlent toutes du protestantisme. Elles culminent dans le modernisme qui, en tant que "confluent de toutes les hérésies", vide tous les mystères de la foi catholique de leur contenu surnaturel. Les sacrements deviennent alors de purs symboles qui servent à une expérience religieuse personnelle.
C'est ainsi qu'au sujet de l'Eucharistie, le modernisme rejoint la position généralement adoptée par les chrétiens réformés (Zwingliens et Calvinistes). Dans la perspective moderniste, la présence de Jésus-Christ dans l'Eucharistie n'est pas réelle au sens qu'elle contiendrait son vrai corps et son vrai sang, mais seulement dans le sens que le corps et le sang du Christ y sont réellement signifiés. À la messe, il ne se produit pas de transsubstantiation mais plutôt une transsignification, c'est-à-dire un changement de signification d'une nourriture matérielle que la foi fait percevoir et goûter comme une nourriture spirituelle.
Que les erreurs protestantes concernant la présence réelle et substantielle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie aient pénétré, à différents degrés, à l'intérieur même de certains milieux catholiques aujourd'hui, cela ne requiert pas de grande démonstration, puisque le Saint-Père Jean-Paul II a déploré plusieurs fois un état d'esprit, au sein du peuple de Dieu, témoignant d'une perte notable du sens de l'adoration. Et si beaucoup de fidèles n'ont plus le sens de l'adoration, c'est qu'ils ont plus ou moins perdu le sens même de Dieu, et par suite le sens du mystère. On veut tout comprendre et tout expliquer. Comme il est impossible à notre faible raison de comprendre un mystère aussi élevé que celui de l'Eucharistie, on tend à l'évacuer et à n'en conserver que l'écorce symbolique.
La foi en la présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie, qui se manifeste par le respect et la dévotion au Saint-Sacrement, est évidemment à la baisse actuellement au sein de l'Église catholique. Bien des fidèles ne semblent plus conscients que Jésus-Christ est présent dans l'Eucharistie avec son corps, son sang, son âme et sa divinité et donc que s'approcher de l'Eucharistie, c'est s'approcher du Dieu trois fois saint.
Les signes de cette inconscience de la grandeur du mystère eucharistique concernent à la fois les dispositions intérieures et extérieures des fidèles, qui apparaissent sérieusement déficientes. Que les dispositions intérieures d'un bon nombre de communiants soient déficientes, il est permis de s'en faire une assez juste appréciation lorsque l'on connaît objectivement leur situation et leur façon de vivre habituelle. Il ne s'agit pas ici de juger les personnes, mais uniquement de faire une constatation de fait à partir d'une information objective. La foi, telle que l'Église l'entend et l'état de grâce ne demeurent-ils pas absolument nécessaires pour communier dignement au corps et au sang du Christ?
Au plan des dispositions extérieures, ce qui saute aux yeux, c'est malheureusement la désinvolture et le manque de respect avec lesquels plusieurs s'approchent de la Sainte Eucharistie. Hélas! le respect et la dévotion à l'égard du Saint Sacrement ne sont sûrement pas favorisés, du moins en général, par la pratique de la communion dans la main, abolie par l'Église durant plus de douze siècles à cause des graves abus auxquels elle avait donné lieu. Nous savons que dès le début du VIIe siècle, le pape saint Grégoire le Grand, abandonnant la communion dans la main, distribuait à Rome, la communion sur la langue, pour éviter que le Corps du Seigneur ne soit profané, fût-ce involontairement.
Il restera toujours vrai que la plus grande dévotion de l'Église se traduit par le respect de l'Eucharistie. Rendre au Dieu trois fois saint le respect qui lui est dû, le Docteur subtil (le bienheureux Duns Scot) y voyait un motif de la présence réelle de Jésus-Christ dans le Saint Sacrement et il a écrit ces paroles remarquables: "Toute la dévotion qu'il y a dans l'Église consiste dans le respect à l'égard de ce sacrement". (In 4, dist 8,9.1)
Abbé J.-Réal Bleau
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DE CERTAINS ABUS ACTUELS DANS LE CULTE EUCHARISTIQUE
JEAN-PAUL II, DÉFENSEUR DU RESPECT DÛ A JÉSUS-EUCHARISTIE
Dans sa lettre "Dominicae Caenae" à tous les évêques de l'Église sur le mystère et le culte de la Sainte Eucharistie, pour le jeudi saint 1980, S.S. Jean-Paul II indique clairement deux graves déficiences qui apparaissent actuellement dans le culte eucharistique. Ces deux graves déficiences sont connexes. La première, qui s'enracine dans l'inconscience sinon dans un manque de foi en la présence réelle de Jésus-Christ sous les espèces eucharistiques, concerne l'accès à la sainte communion sans le souci de purifier sa conscience. La seconde concerne la perte du sens du sacré qui, se manifestant à la fois par une conception "horizontale" de l'Eucharistie et par le manque de vénération extérieure qui lui est due, affecte la sainte liturgie, au point d'en détruire tout le sens.
1. L'accès à la communion exige la pureté de conscience.
Il existe un "lien étroit entre le sacrement de pénitence et celui de l'Eucharistie", remarque Jean-Paul II, au numéro 7 de sa lettre, et il continue: "Ce n'est pas seulement la pénitence qui conduit à l'Eucharistie, mais c'est aussi l'Eucharistie qui mène à la pénitence. Lorsque, en effet, nous réalisons qui est Celui que nous recevons dans la communion eucharistique, naît en nous presque spontanément un sentiment d'indignité, accompagné du regret de nos péchés et du besoin intérieur de nous purifier. Nous devons cependant
toujours veiller à ce que cette grande rencontre avec le Christ dans l'Eucharistie ne devienne pas pour nous un fait routinier, et à ne pas le recevoir indignement, c'est-à-dire en état de péché mortel".
"Ce phénomène exige de notre part une attention vigilante et une analyse théologique et pastorale, guidée par le sens d'une très haute responsabilité. Nous ne pouvons pas permettre que dans la vie de nos communautés se perde ce bien qui est la sensibilité de la conscience chrétienne, à la seule lumière du Christ qui, reçu dans l'Eucharistie, doit trouver dans le cœur de chacun de nous une digne demeure. Ce problème est étroitement lié non seulement à la pratique du sacrement de pénitence, mais aussi au juste sens des responsabilités en face du dépôt de toute la doctrine morale et en face de la distinction précise entre le bien et le mal, laquelle devient ensuite, pour chacun des participants à l'Eucharistie, la base d'un jugement de conscience droit sur eux-mêmes. Sont bien connues les paroles de saint Paul: "Probet autem se ipsum homo" "Que tout homme s'éprouve lui-même" (I Cor. 11, 28); un tel jugement est la condition indispensable d'une décision personnelle, dans le but de s'approcher de la communion eucharistique ou de s'en abstenir".
2. La perte du sens du sacré
Au sujet de la perte du sens du sacré qui affecte la sainte liturgie et risque d'en détruire complètement le sens, Jean-Paul II écrit au numéro 8:
(...) "Le mystère eucharistique, s'il est disjoint de sa nature sacrificielle et sacramentelle, cesse tout simplement d'être tel. Il n'admet aucune imitation "profane" qui deviendrait très facilement (même si ce n'est pas une règle absolue) une profanation. Il faut le rappeler toujours, surtout peut-être à notre époque où
l'on observe une tendance à effacer la distinction entre sacrum et profanum, vu la tendance générale diffuse (au moins en certains lieux) à la désacralisation de toute chose".
"De ce fait, l'Église a le devoir particulier d'assurer et de confirmer le sacrum (le caractère sacré) de l'Eucharistie".
Se greffe sûrement sur la tendance à effacer la distinction entre "le sacré" et "le profane", entre "le Pain de Vie" et le pain ordinaire, tout manque de vénération extérieure à l'égard des espèces eucharistiques. À ce propos, le moins que l'on puisse dire de la communion dans la main, c'est que, telle qu'elle est pratiquée habituellement, elle n'aide pas du tout les fidèles à manifester le respect qui est dû à Jésus Eucharistie, le Fils du Dieu vivant. Au contraire, à son sujet on déplore bien des manques de respect à l'endroit des saintes espèces; manques de respect dont Jean-Paul II ne craint pas de faire état, sans doute dans l'espoir que les responsables du culte eucharistique y remédient.
Voici comment Jean-Paul II s'exprime:
Concernant la communion dans la main, permise en certains endroits par le Siège apostolique, à la demande de conférences épiscopales de ces pays, "il arrive d'entendre parler de regrettables manques de respect à l'égard des espèces eucharistiques; ces manques de respect ne retombent pas seulement sur les personnes coupables d'un tel comportement, mais aussi sur les pasteurs de l'Église qui auraient été moins vigilants sur l'attitude des fidèles envers l'Eucharistie. Il advient même, parfois, que l'on ne tienne pas compte du libre choix et de la libre volonté de ceux qui, là où a été autorisée aussi la distribution de la communion dans la main, préfèrent s'en tenir à l'usage de la recevoir dans la bouche..."
"Toucher les saintes espèces, les distribuer de ses mains, est un privilège des personnes ordonnées, qui indique une participation active au ministère de l'Eucharistie. Il ne fait aucun doute que l'Église peut concéder cette faculté à des personnes qui ne sont ni prêtres, ni diacres... pour une juste nécessité et toujours après une préparation adéquate".
Abbé J.-Réal Bleau
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LA DÉVOTION CONSTANTE DE L'ÉGLISE
À LA SAINTE EUCHARISTIE
Dans l'Imitation du Sacré-Cœur de Jésus, au livre IV, chapitre 3e, l'auteur, sous la forme d'un dialogue entre Jésus-Christ et son disciple, témoigne du fervent amour que les vrais fils de l'Église ont toujours manifesté à l'égard de la Sainte Eucharistie. En effet, à travers les siècles, les saints docteurs et maîtres spirituels ont suscité dans l'Église un large mouvement de piété eucharistique, inspiré par le Saint-Esprit pour remédier aux attaques croissantes contre le Sacrement d'amour.
1. Jésus-Christ. Mon fils, l'Église aime à se rappeler ce bienfait signalé de mon Cœur, elle vénère avec une dévotion suprême le miracle par excellence de mon amour.
Ravie de l'excès de bonté de mon Cœur, elle se donne tout entière à mon amour; elle jouit en sécurité de la douceur de ma présence, et elle continue à en jouir, tandis que les générations passent, que la face de la terre se transforme et que les siècles s'envolent.
Dans tous les siècles passés, à l'Orient et à l'Occident, au Nord et au Sud, les fils de l'Église se sont levés: ils ont proclamé heureuse leur sainte Mère, à cause de l'amour immense de mon Cœur, qui demeure tous les jours avec elle jusqu'à la consommation des siècles.
En cette présence continue et pleine d'une dilection mutuelle, je célèbre un grand festin, la fête divine de mes noces spirituelles avec mon Épouse immaculée, la sainte Église.
Mes fidèles, malgré leur pauvreté et leur faiblesse, sont appelés à ces noces, je les invite tous, je veux que ma table soit remplie, et que la joie soit partout.
2. Le Disciple. Mortels, écoutez et approchez tous, revêtus de la robe nuptiale. Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon.
Tous les vrais fidèles se présentent partout et toujours revêtus de la robe nuptiale à ce banquet sacré, dont les anges mêmes sont les ministres: ainsi ils sont agréables au Seigneur qui leur communique sa force et sa puissance.
"Pour ceux qui n'ont pas la robe nuptiale, ils se tiennent à l'écart, parce qu'ils craignent à juste titre de manger et de boire leur propre condamnation, ou parce qu'ils ne reconnaissent pas que l'Eucharistie est réellement la chair de Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, laquelle a souffert pour nos péchés et que le Père a ressuscitée dans son immense bonté. " (1 Cor. II S. Ignace, martyr, Ier siècle.)
"Pour nous, nous savons que l'Eucharistie est véritablement la chair et le sang de Jésus-Christ, du Verbe Incarné." (S. Justin, martyr, IIe siècle.)
"Que de bienfaits sont accordés non seulement à notre âme, mais aussi à notre corps, nourri du corps et du sang du Sauveur!" (S. Irénée, IIe siècle.)
Quel profond respect ne mérite donc pas l'Eucharistie!
"Vous tous qui avez coutume d'assister aux saints mystères, vous savez, quand vous recevez le corps du Sauveur, avec quel soin, avec quelles précautions vous le conservez, combien vous craignez de laisser tomber la moindre parcelle du don consacré: vous considérez comme coupable celui qui en laisse tomber quelque chose par négligence. Telles sont les précautions que vous prenez, et vous avez bien raison de les prendre." (Origène, IIIe siècle.)
3. À peine sortie de trois siècles de persécutions, heureuse et fière de ses triomphes, l'Église, dans le premier Concile œcuménique, rappelle à ses enfants venus de toutes les parties du monde, les règles relatives à la dispensation des saints mystères.
Elle n'innove pas; gardienne fidèle du dépôt qui lui a été confié, elle remet en mémoire les antiques usages. Voici le langage de cette Mère pleine de tendresse: "ni les canons ni l'usage, dit-elle, ne permettent que ceux qui n'ont pas le droit d'offrir le saint sacrifice, présentent à ceux qui l'offrent le corps de Jésus-Christ. Ils doivent, conformément à l'ordre établi, recevoir la sainte communion après les prêtres, de la main de l'évêque ou de celle du prêtre." (1er Concile de Nicée, IVe siècle.)
"Voilà la sainte communion, voilà le Saint-Sacrement: Il nous donne son corps sous l'espèce du pain et son sang sous l'espèce du vin: dans la communion, nous mangeons le corps et nous buvons le sang du Sauveur: nous participons à son corps et à son sang. Nous sommes ainsi des théophores: nous portons Jésus-Christ en nos corps, et conformément à la parole de saint Pierre, nous participons à la nature divine." (S. Cyrille de Jérusalem, IVe siècle.)
" Avant les paroles sacramentelles, il n'y a que du pain; par la vertu de la consécration, le pain est
changé en la chair de Jésus-Christ. Oui, c'est la parole de Jésus-Christ qui produit cet admirable effet. Mais quelle est cette parole? C'est celle qui a fait toutes choses. Le Seigneur a parlé, et le ciel a été fait: le Seigneur a parlé, et le monde entier a été fait. Vous voyez donc quelle est l'efficacité de la parole de Jésus-Christ. Si elle a pu donner l'être à ce qui n'était pas, n'a-t-elle pas pu, et plus facilement encore, transformer ce qui était? Le Seigneur a parlé, et le prodige a été opéré." (S. Ambroise, IVe siècle.)
" Ô sacrement de piété! Ô signe d'unité! Ô lien de charité! Celui qui veut vivre sait où il peut vivre et de quoi il peut vivre. Qu'il reçoive la vie de Celui qui veut bien la lui communiquer! Qu'il n'y ait plus de membre gâté qu'il faille couper: qu'il n'y ait plus de membre irrégulier qui soit une honte pour le corps auquel il appartient! Que tous les membres du corps mystique du Sauveur soient beaux, saints, harmonieux; qu'ils soient infiniment unis à ce divin corps, qu'ils vivent de Dieu et pour Dieu! " (S. Augustin, IVe siècle.)
"En participant à ce corps sacré, pensons que nous recevons, que nous mangeons Celui qui est à la droite du Père et qui reçoit les adorations des anges. Celui sur lequel les anges n'osent lever les yeux à cause des rayons lumineux qui en descendent, devient notre nourriture, s'unit à nous, ne forme plus qu'un seul corps avec nous. Pour que nous lui soyons unis, non seulement par la charité, mais d'une façon réelle, participons à sa chair, en prenant la nourriture qu'il nous a donnée. Levons-nous de cette table, semblables à des lions qui exhalent la flamme et terribles au démon lui-même. " (S. Chrysostome, Ve siècle.)
"Qu'il est divin ce pain qui nourrit les anges par la contemplation, afin qu'ils en soient rassasiés dans la patrie, et qui nous nourrit par la foi, afin que nous ne soyons pas exposés à défaillir dans le voyage! Afin que l'homme pût se nourrir du pain des anges, le Créateur des anges s'est fait homme, nourrissant les anges et les hommes et ne perdant rien de ce qu'il était. " (S. Fulgence, VIe siècle.)
4. "Ceux qui vivent dans le péché et qui, malgré cela, ne cessent pas de communier, croyant que la sainte communion pourra les purifier, doivent savoir qu'elle ne servira qu'à les condamner. Car la chair du Christ est la nourriture des saints. " (S. Isidore de Séville. VII siècle.)
Préparez donc votre cœur. "L'Eucharistie est une communion par laquelle nous avons commerce avec Jésus-Christ, nous participons à sa chair et à son sang et nous nous unissons entre nous. " (S. Jean Damascène, VIIIe siècle.)
"Je m'adresse à ceux qui, malgré la parole expresse du divin Maître prétendent que ce n'est pas la vraie chair, le vrai sang du Sauveur que l'Église propose à ses enfants, et qui, imaginant je ne sais quelle vertu de la chair et du sang de Jésus-Christ, font mentir la Vérité même qui a dit: Ceci est mon corps. Quand il a rompu et présenté le pain, il n'a pas dit: Ceci est une vertu, une figure de mon corps; il a dit dans un langage qui ne saurait tromper: Ceci est mon corps. Or, il est en réalité ce qu'il a annoncé et non ce qu'il plaît à tel ou tel de supposer. Personne, jusqu'ici, n'a osé contredire ouvertement ce que le monde entier croit et confesse. " (Paschase Radbert, IXe siècle.)
5. "Que l'Eucharistie frappe toujours les regards dans nos temples, conformément à l'antique usage de l'Église! " (Luitprand, X siècle.)
" Jésus-Christ n'est pas sujet à l'oubli: il n'est pas en contradiction avec lui-même. Il est le pain qui
descend du ciel, qui chaque jour vient se placer pour nous sur la table du divin banquet, qui se donne pour la rémission des péchés, enfin qui communique la force et la vie à ceux qui font de lui leur nourriture. "
(S. Pierre Damien, XIe siècle.)
"Ne disons pas que notre âge est privé des apparitions dont le divin Sauveur a favorisé les patriarches et de la présence corporelle dont il a honoré ses apôtres. Nous ne sommes privés ni de l'un ni de l'autre de ces avantages. Il est au milieu de nous, dans le Saint-Sacrement, avec la véritable substance de sa chair. Il se révèle à nous en son esprit et en sa vertu, et, par conséquent, nous n'avons rien à envier aux époques qui ont été les mieux partagées. " (S. Bernard, XIIe siècle.)
6. "Aucune parole ne saurait exprimer la suavité de ce sacrement, dans lequel on goûte, comme en leur source, les délices spirituelles, et qui nous rappelle la charité exquise qu'il nous a témoignée dans sa passion. Donc, afin de graver plus profondément dans le cœur des fidèles l'immensité de cette charité, dans la dernière Cène, alors qu'il célébra pour la dernière fois la pâque avec ses disciples et qu'il allait passer de ce monde à son Père, il institua ce Sacrement pour rappeler à jamais sa passion, pour remplir les antiques figures, pour mettre le comble à tous ses prodiges et nous consoler de son absence." (S. Thomas d'Aquin, XIIIe siècle.)
"Une personne spirituelle et intérieure trouve douze fruits excellents dans la participation au corps du Sauveur: la force nécessaire pour renoncer au monde et à ce qui passe, l'avancement dans les choses salutaires de l'éternité, l'élévation de l'âme au-dessus de tout ce qui est hors de Dieu, la vigueur pour s'exercer au bien, l'illumination de l'intelligence pour connaître plus parfaitement Dieu et tout ce que l'on voit dans le miroir de l'éternité, un amour de Dieu plus ardent, l'empressement à faire ce qui conduit au bonheur, un trésor de richesses, l'allégresse continue de l'esprit, une fermeté pleine de confiance, une paix parfaite, l'union de l'âme avec Dieu." (Tauler, XIVe siècle.).
"Ô banquet précieux, magnifique, salutaire, rempli de délices! Là on est purifié de ses fautes, on avance dans la vertu, on reçoit en même temps tous les dons." (S. Antonin, XVe siècle.)
7. Voici comment s'exprime le saint Concile de Trente, nous transmettant, touchant ce vénérable et divin sacrement, les enseignements purs et saints qu'a toujours retenus et que conservera jusqu'à la fin des siècles l'Église catholique instruite par Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même, par les apôtres et par l'Esprit-Saint lui suggérant, selon le besoin des temps, toute vérité:
"Le saint concile enseigne avant tout et professe clairement et sans détour que, dans le saint et salutaire sacrement de l'Eucharistie, après la consécration du pain et du vin, notre Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, se trouve vraiment, réellement et substantiellement contenu sous l'apparence de ces objets sensibles.
"En finissant, dans un sentiment de paternelle affection, il avertit, exhorte, prie et conjure, par les entrailles de la divine miséricorde, chacun de ceux en particulier qui portent le nom de chrétiens, d'arriver enfin à reconnaître avec unanimité d'esprit et de cœur, ce signe d'unité, ce lien d'amour, ce symbole de concorde. Que, dans le souvenir d'une majesté si grande et de l'amour si parfait de Jésus-Christ, notre Seigneur, qui nous a donné sa précieuse vie pour rançon et sa chair pour nourriture, ils entourent ces sacrés mystères de son corps et de son sang d'une foi si constante et si ferme, d'une dévotion et d'une piété si intérieures, d'un culte et d'un hommage si respectueux, que fréquemment ils puissent recevoir ce pain au-dessus de toute substance; qu'il soit vraiment pour eux la vie de l'âme, l'inaltérable santé de l'esprit: et que, fortifiés par sa vertu toute-puissante, ils puissent passer du pèlerinage de cette malheureuse vie à la patrie céleste pour y manger, dépouillé de tout voile, ce même pain des anges qui, caché sous des voiles sacrés, fait aujourd'hui leur nourriture." (Concile de Trente, 13e Session, XVIe siècle).
8. Mon Seigneur et mon Dieu, combien les fidèles de tous les siècles passés ont aimé à vous honorer dans le sacrement de votre amour! Avec quelle piété ne se sont-ils pas attachés à vous rendre leurs hommages ! Combien ne se sont-ils pas efforcés de témoigner de la reconnaissance qu'ils devaient à votre sacré Cœur et de vous rendre amour pour amour !
Aussi serions-nous bien à plaindre si, étant les héritiers de la foi transmise aux saints et les enfants des saints, nous manquions de zèle pour cette dévotion suprême, qui forme l'abrégé même de notre religion, alors que tant de siècles écoulés provoquent la vivacité de notre foi, que les fidèles de tous les temps et de tous les pays nous excitent par leur exemple et que l'excessive bonté de votre Cœur presse délicieusement nos cœurs.
Vivifiez notre foi, aimable Jésus, et ne cessez jamais de la vivifier et de l'augmenter. Fortifiez notre espérance et notre confiance. Excitez, embrasez notre amour.
Faites, Seigneur, que nous soyons toujours empressés à honorer avec esprit de foi ces saints et aimables mystères, à les vénérer dévotement, à y participer dignement.
Extrait de: l'Imitation du Sacré-Cœur de Jésus,. liv. IV, chap. 1, par le Père Aernout, S.J.
Publié dans L'ÉTENDARD, bulletin trimestriel d'informations catholiques et de liaison des retraitants des Exercices Spirituels.
L'œuvre de l'Étendard, 2461, rue St-Jacques, Montréal (Québec) H3J 1H8 - Canada
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PRÉSENCE EUCHARISTIQUE
Étude de S. Exc. Mgr Garrone
La récente Constitution conciliaire est venue heureusement consacrer, redresser, promouvoir la vie liturgique de l'Église. Il n'est pas permis de douter que sa mise en œuvre loyale, mesurée, progressive, n'ouvre à la communauté chrétienne les voies d'un grand progrès.
Il faut veiller cependant.
En effet, à la faveur d'un texte nouveau, des idées fausses peuvent chercher à trouver une issue, des imprudences se commettre dont le retentissement peut aller jusqu'à altérer la foi.
C'est ainsi qu'une affirmation vigoureuse est devenue nécessaire sur le point de la présence réelle. Il est temps de s'interroger, qu'on soit prêtre ou qu'on soit laïc, pour prévenir un glissement, affermir sa pensée, peut-être déjà réparer quelque fine fissure née d'insinuations plus ou moins inconsidérées.
Il y a une pensée de l'Église au sujet de la Présence réelle(1).
Cette pensée s'est définie de la façon la plus formelle.
On ne peut s'en écarter sans s'écarter de ta foi.
C'est le Concile de Trente qui a énoncé en cette matière ce que nous devons croire :
"Le Concile affirme ouvertement et sans détour que, dans le vénérable sacrement de la sainte Eucharistie, après la consécration du pain et du vin, Notre-Seigneur Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, est présent vraiment, réellement et substantiellement sous l'apparence de ces réalités sensibles."
Pour être philosophique d'apparence, la présentation de la foi n'en a que plus de force par la rigueur et l'accumulation des termes. Chacun d'eux ferme une issue. Il fait face à une erreur, à une manière de contester ou de diminuer le contenu de la foi, à l'un ou l'autre des multiples substituts inventes par la Réforme pour échapper à la certitude simple et nette de la présence du Seigneur. Ces précisions sont indispensables aux théologiens, car rien ne doit être laissé à l'équivoque.
Mais, pour nous chrétiens, l'idée et la réalité sont simples et claires, et c'est ce que l'Église veut à tout prix sauver: Le Christ est là présent. La petite flamme exigée par la liturgie dit parfaitement ce qu'elle veut dire: Là, Quelqu'un vit.
Comment ? La théologie ne se flatte pas de savoir l'exprimer. Elle prévient plutôt les interprétations grossières. Elle demande seulement qu'on en croie le Seigneur sur parole et qu'on ne vide pas d'une présence réelle soit le sacrifice que le Christ a offert de son Corps et de son Sang, soit cette communion par laquelle il se rend intérieur à nous et "demeure en nous". Là en effet, où la Présence réelle a cessé d'être un objet ferme de foi, ou bien où elle s'est effacée, on a vu s'évanouir la foi au sacrifice de la messe et à la communion: tout cela se tient.
On entend ici Pascal: "Que le hais ces sottises de ne pas croire à l'Eucharistie ! Si l'Évangile est vrai, si Jésus-Christ est Dieu, quelle difficulté y a-t-il là ?" (Pensée 224.) Et c'est bien ainsi que l'Église l'a vécu.
La présence réelle dans le tabernacle
Tout proche de nous, si vivant encore dans les familles issues de sa pensée et de sa prière, c'est un P. de Foucauld. Seul en plein désert avec cette Présence, et donc le moins seul des hommes. Heureux, rayonnant de joie: la lumière de son visage est presque bouleversante. Heureux de cette Présence qu'une grâce exceptionnelle lui rend presque sensible dans une foi ardente. Sa prière, dont l'écho nous est si largement donné à travers ses notes, est jusqu'au plus profond pénétrée de cette certitude, vibrante de ce contact.
Exemple proche, providentiellement proche, et merveilleusement fécond.
Mais non unique. Les témoins d'une telle grâce jalonnent l'histoire de l'Église. Celle-ci a lentement découvert son propre Trésor. Et la joie indicible de posséder, sacramentellement, tout près de sot, le Seigneur que le Sacrifice met entre nos mains, a engendré le don de vies entières, la naissance de familles innombrables où la contemplation trouve à travers l'Eucharistie un chemin large, ouvert et un élan sans fin, développé souvent en œuvres apostoliques.
Mais ce sont là des vocations particulières. Il y a la grande route commune. Il y a la ferveur tranquille et quotidienne des simples, ceux que le Christ aime tant, ceux pour qui sa Parole est tout bonnement vérité. Il y a ces hommes, ces femmes pour qui entrer dans une église c'est y trouver sacramentellement leur Seigneur. Qui dira ce que la Présence eucharistique a ainsi réveillé de foi, entretenu d'amour, maintenu de fidélité ? On ne pense pas sans un serrement de cœur et une inquiétude profonde à l'énorme baisse du potentiel de prière, qui s'opère en notre temps par le fait d'une dévotion fléchissante envers l'Eucharistie. La piété chrétienne désertera, et commence déjà, de déserter l'église brusquement transformée en une sorte de temple mort où l'on cherche avec peine, et quelquefois l'on ne sait plus où trouver le signe providentiel de la Présence du Seigneur et du Sauveur.
Il y a une continuité entre la Volonté divine qui a rendu Dieu sensible aux yeux, à l'oreille, à la main des êtres de chair que nous sommes (1 Jean, 1), et cette Présence sacramentelle dont notre prière a besoin pour ranimer son élan, pour maintenir sa flamme.
Que serait la prière d'un Curé d'Ars sans cette Présence ?
Que sera donc la prière de nos fidèles dans telle église qu'on pourra bientôt impunément fermer en dehors des heures de culte ? Ce n'est pas cela que le Concile a voulu ! Et ce n'est pas l'heure de retirer aux âmes les moyens de prière que Dieu leur a donnés. Qui peut contester le fait de cette chaleur qui vient spontanément hausser le niveau de la prière dans telle célébration si désespérément glacée malgré la Parole de Dieu, lorsque l'Eucharistie vient nous offrir, avec la Présence sacramentelle, le Seigneur même de la Parole ? Quelle aberration que d'en priver nos fidèles !
La recherche théologique
Bien sûr, cette Présence est un grand mystère pour nous.
Moins tout de même que l'Incarnation qui est le vrai mystère.
Bien sûr que la théologie doit continuer de réfléchir sur ce point. Et l'on ne peut que se réjouir de l'effort qui se déploie aujourd'hui même. On ne doit même pas refuser d'essayer des formules qui rendront plus parfaitement compte de la foi; pourquoi pas ? Il suffit que la foi soit sauve en sa source et en sa continuité, et que le magistère ne marque pas sa désapprobation.
Il fait tout de même bon se souvenir d'un saint Thomas d'Aquin. L'Église n'a sans doute jamais connu de théologien de cette envergure. Paisiblement il a été un créateur. Or on sait ce que fut sa dévotion à l'Eucharistie, et ce sont ses cantiques qui portent depuis des siècles la ferveur de l'Église en sa Fête-Dieu. Le tabernacle était le lieu de sa plus profonde réflexion et sa prière trouvait là sa source préférée et la plus féconde. On ne dégénère pas en suivant cette trace.
On s'étonne donc que certains jettent aujourd'hui le trouble, et déconcertent par des insinuations entendues la simplicité de la loi chrétienne sur un tel point. Quelle que soit l'explication ou l'expression théologique -- toujours humaine -- qu'un génie pourra en donner, la vérité demeure où doit s'arrêter la loi, où peut s'appuyer à coup sûr la prière, sans attendre les développements savants: le Christ de la Passion et de l'Eucharistie demeure réellement présent sacramentellement parmi nous. Le chrétien qui va mourir peut le recevoir comme on le reçoit à la messe. Le chrétien qui a besoin que la présence du Seigneur lui soit d'une certaine façon sensible peut venir en sécurité près du tabernacle. Il ne se trompera pas.
Le prêtre a le devoir de ne pas laisser le chrétien privé de ce trésor.
Notre temps mourra de froid s'il ne prie plus. Il oubliera Dieu.
Rendons-lui le goût et le sens de la Présence réelle dont il a besoin.
Gabriel-Marie GARRONE, archevêque de Toulouse.
(1) Une encyclique du Souverain Pontife vient de rappeler la doctrine: il faut s'en pénétrer (encyclique Mysterium Fidei)
LA DOCUMENTATION CATHOLIQUE, No 1468, 3 avril 1966
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Allocution prononcée par S. S. Paul VI
au Congrès eucharistique de Pise.
10 juin 1965
Messieurs les cardinaux, et notamment Notre cardinal légat, l'archevêque de Florence; vénérables confrères, et particulièrement le cher archevêque de cette ancienne et illustre Église de Pise; autorités ecclésiastiques, civiles, académiques et militaires, et tout spécialement M. le président du Conseil des ministres d'Italie, les représentants du gouvernement italien et de la ville de Pise, et vous tous, fidèles de Pise, de Rome et d'Italie, qui êtes venus ici pour la célébration de ce XVIIe Congrès eucharistique national, Nous vous saluons, Nous vous bénissons, et Nous vous disons Notre reconnaissance pour vous être rassemblée ici afin d'unir au Notre votre hommage à l'auguste mystère du Christ présent dans les symboles eucharistiques. Nous sommes heureux de pouvoir Nous rencontrer avec vous, prier avec vous, augurer avec vous une nouvelle floraison spirituelle pour cette terre privilégiée où l'histoire, l'art et la culture ont, pendant des siècles, marché de pair avec la foi, et s'expriment dans des monuments d'une beauté et d'une richesse incomparables. Nous ne prolongerons pas davantage ces paroles de salut et de bénédiction, désirant consacrer Notre brève homélie au grand thème religieux que nous célébrons. C'est à ce thème que Nous réservons la plénitude de Nos sentiments, traduisant Notre salut et Notre bénédiction dans la piété et la charité de ce rite liturgique.
Les prêtres
Nous devons un salut spécial à tous les chers prêtres ici présents. Le Congrès leur réserve spécialement cette journée. Et Nous sommes venu ici aujourd'hui afin de la partager avec vous, qui êtes Nos frères par le choix que le Christ a fait de nous tous, pour nous donner totalement à son amour et à son service. Chers et vénérés prêtres, prenons conscience de ce qu'il nous est donné de représenter. Nous sommes, en effet, les représentants de Dieu devant les hommes et les représentants des hommes devant Dieu. Soyons remplis de joie et de crainte pour avoir été rendus, sinon dignes, du moins capables, à cause de cette double charge, d'agir au nom du Christ, par la vertu du grand mystère eucharistique. Le Christ, présent en nous par sa puissance divine et humaine, devient présent dans sa réalité sacramentelle, par le moyen de notre humble et sublime ministère. N'oublions pas qu'étant les agents, les ministres, les distributeurs de l'Eucharistie, nous devons au Christ et à Dieu d'être saints, nous devons à nos frères de les aimer.
Affirmation de la présence réelle devant certaines incertitudes
FRÈRES ET FILS TRÈS CHERS,
Nous sommes venu à ce Congrès pour faire Nôtre le témoignage qui est son programme: Dieu est avec nous. Il est avec nous parce que le Christ est avec nous, parce que les saintes espèces eucharistiques ne sont pas seulement symboles et figures du Christ, démonstration de son affection ou de son action sur les commensaux de sa Cène, mais contiennent le Christ vivant et vrai, le montrent présent tel qu'il est, vivant dans la gloire éternelle. Il est représenté ici dans l'acte de son sacrifice pour montrer que le sacrement de l'eucharistie reproduit d'une façon non sanglante l'immolation sanglante du Christ sur la croix, fait participer au bienfait de la Rédemption qui se nourrit dignement du Corps et du Sang du Christ, sous les espèces du pain et du vin. C'est ainsi, oui, c'est ainsi.
Oh! Nous savons qu'en énonçant une telle réalité, Nous énonçons un mystère. Nous savons même qu'en affirmant la vérité sur l'Eucharistie, telle que l'Église catholique la professe, Nous énonçons en même temps un complexe extrêmement merveilleux d'autres vérités essentiellement liées au mystère eucharistique, à la fois mystérieuses et fondées sur la réalité. Qu'il suffise de rappeler d'abord le sacerdoce, avec le prodigieux pouvoir qu'il a de rendre, par l'action divine, le Christ mystérieusement présent dans l'Eucharistie; de rappeler le rapport essentiel de l'Eucharistie avec le Corps mystique du Christ (cf. saint Thomas, III, 73, iii), c'est-à-dire avec l'Église, laquelle trouve dans l'Eucharistie le signe - qui est maintenant pour nous suprême - clé de son unité, ainsi que le principe le plus efficace de sa constitution et de sa sanctification: le Christ lui-même, dans l'acte de son immense amour. Et, de plus, cette présence réelle et cachée, sous des signes privés de leur nature réelle -- le pain et le vin, -- mais remplis de la signification spirituelle spécifique de l'Eucharistie -- aliment spirituel de l'homme en route vers la vie éternelle -- comporte des implications théologiques d'une telle profondeur (pensons à l'analogie entre la parole et l'écho identique et multiple qu'elle rencontre chez ceux qui l'écoutent), de telles conséquences liturgiques (la messe avant tout), de telles applications cultuelles (pensons au silencieux et merveilleux mystère des innombrables tabernacles qui constellent le monde de lumières, qui ne sont visibles que pour les anges, les saints et les croyants), une telle fécondité spirituelle (pensons à la plénitude liturgique des assemblées de fidèles autour de l'autel, aux conversations personnelles qu'entretiennent avec la divine présence toutes les âmes nourries du Christ ou extasiées dans la foi et la charité, dans l'adoration et la prière), cette présence, disons-Nous, comporte de telles implications religieuses, spirituelles et rituelles qu'elle constitue le cœur de l'Église. Jésus nous dit: " Je suis là, au centre. " ( Matth., 18, 20.)
Oui, c'est ainsi. Encore une fois, Nous savons que Nous énonçons-là un mystère, mais c'est ainsi. C'est là Notre témoignage, qui coïncide avec celui de ce Congrès, et vous apporte cette pleine confirmation que Notre magistère apostolique Nous autorise et même Nous oblige à donner ici: c'est ainsi. Le Christ est réellement présent dans le sacrement de l'eucharistie. Nous disons cela pour Nous réjouir avec vous, fils fidèles, de ce que vous faites de l'eucharistie votre aliment spirituel, et pour encourager votre piété envers ce culte authentique, nourri d'évangile et de doctrine théologique, auquel la récente constitution conciliaire sur la liturgie nous exhorte, en même temps qu'elle nous en aplanit la voie. Nous disons cela également pour dissiper certaines incertitudes qui se sont fait jour ces dernières années, à la suite de tentatives pour donner des interprétations éludant la doctrine traditionnelle et autorisée de l'Église sur une question aussi importante. Nous vous disons cela aussi pour vous inviter tous, hommes de notre siècle, à porter votre attention sur ce message ancien et toujours nouveau, que l'Église ne cesse de répéter: le Christ, vivant et caché sous les espèces sacramentelles qui nous l'offrent, est réellement présent. Ce n'est pas là une parole vaine, ni une suggestion superstitieuse ou un mythe imaginaire. C'est la vérité qui, bien que sur un autre plan, est tout aussi réelle que celles explorées par nous tous qui avons été formés par la culture moderne, celles concernant les choses qui nous entourent, que nous conquérons et affirmons, qui, une fois connues, donnent le sens des vérités sûres, positives, et, qui plus est, sont utiles: les vérités scientifiques.
Les difficultés de l'homme d'aujourd'hui devant le mystère de l'Eucharistie
Hommes, frères et fils de notre temps: Nous pensons comprendre votre perplexité, et également la contrariété de certains d'entre vous devant l'annonce du mystère eucharistique, que l'Église continue à proclamer et que Nous-même, profitant d'une occasion aussi propice et solennelle, Nous confirmons ici. Il Nous semble entendre certains d'entre vous murmurer: comment, mais comment peut-il exister une chose pareille qui échappe à toutes nos expériences, à toutes nos connaissances
habituelles du monde physique, à toute possibilité de contrôle sensible ? La formation intellectuelle qui est donnée aujourd'hui habitue la pensée à des certitudes concrètes qui ne dépassent pas la capacité de ses connaissances. Et puis, la réflexion honnête et courageuse se trouve à un certain moment paralysée par l'art du doute et de la critique négative, le confort intellectuel de l'agnosticisme et du scepticisme, la facile tendance à la négation, aussi bien spéculative que pratique, devant la religion, et peut-être aussi par une certaine paresse sommeillant au fond des âmes de tant d'hommes qui n'ont pas toujours été dépourvus de connaissances religieuses justes ou qui n'ont pas toujours été sans connaître quelque heureuse expérience de ce qu'est le Christ et de ce que vaut sa parole. Toutes ces formes caractéristiques de la mentalité et de la culture modernes arrêtent parfois l'homme profane devant cette annonce que Nous répétons encore une fois: le Christ est avec nous. Elles lui font hocher la tête, en disant comme ceux qui avaient entendu le grand discours du Christ à Capharnaüm : "Ce langage est trop fort, qui peut l'écouter ? " (Jean, 6, 60.)
Hommes de notre temps, qui, Nous le croyons, êtes tous fils de l'Église et Nos frères -- parce que baptises et donc candidats à l'ineffable communion avec le Christ vivant, -- Nous ne pouvons pas maintenant vous développer les raisons qui permettent d'accepter la grande vérité eucharistique. Nous vous dirons seulement ce que Nous Nous disons à Nous-même: c'est un mystère, c'est-à-dire une vérité d'un autre ordre que celui de la logique commune et de la connaissance découlant de l'expérience sensible. Mais c'est une vérité garantie par la parole du Maître, Jésus-Christ, cette parole qui fait appel dans notre esprit à une façon particulière d'apprendre des vérités supérieures à notre intelligence normale, et d'y adhérer; une façon particulière d'accepter et de vivre une parole qui se justifie par elle-même et qui comporte un attrait secret et rassurant, surtout lorsque tant d'arguments plausibles viennent l'appuyer; une façon particulière de nous engager pour accueillir une vérité qui s'affirme comme équivalente à la vie. Et cette façon particulière, vous le devinez, s'appelle la foi.
L'Eucharistie est un mystère de foi, une lumière qui est pleine de vie, de douceur et de certitude pour celui qui croit, mais qui est un rite opaque pour celui qui ne croit pas. Combien l'Eucharistie est un sujet décisif lorsqu'elle devient ainsi une ligne de partage ! Celui qui l'accueille fait un choix. Il prend cette vigoureuse option de Pierre: "Seigneur, a qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle." ( Jean, 6. 68.)
L'offre libre que l'Église
fait à des hommes libres
Frères et fils bien-aimés, peut-être est-ce pour vous tous le moment de renouveler le choix que le Christ vous propose. Il ne s'agit pas seulement de ce dogme capital relatif au mystère eucharistique, mais de tout son message évangélique, tel que l'Église nous le propose, sous la conduite de l'Esprit-Saint et après une longue veillée de méditation, il s'agit en un mot d'opter pour la foi catholique. A l'heure solennelle du Concile œcuménique, alors que mûrit sur le cadran de l'histoire le début de temps nouveaux pour la vie du monde, notre foi joue un rôle très important. Chacun sait combien est vivement et largement ressenti le besoin d'une vérité transcendante et profondément capable d'éclairer le chemin de l'humanité. La foi catholique, encore une fois, présente au monde son offre impressionnante.
Remarquez bien qu'il s'agit d'une offre libre, faite à des hommes libres; et d'une offre qui, à y bien réfléchir, est libératrice. Le Seigneur nous l'a dit: la vérité, sa vérité vous libérera (Jean, 8, 32). C'est une offre gratuite et désintéressée, comme celle qui trouve son principe et sa fin dans un amour infini; une offre qui n'humilie pas l'esprit de l'homme, mais l'élève à des perspectives supérieures; une offre qui ne trouble pas l'activité propre de la pensée humaine, ne charge pas son travail naturel et honnête, n'arrête pas l'activité temporelle dans ses conquêtes civiles, mais bien plutôt éclaire et réconforte l'homme qui consacre le temps de sa vie présente à des œuvres dignes. Cette offre -- qui ne le sait ? -- ne ralentit pas le développement social, ne constitue pas pour l'homme une aliénation par rapport à ses légitimes aspirations sociales, mais apporte avec elle l'éternel et joyeux message évangélique de réconfort et d'espérance pour toute douleur humaine, d'encouragement aussi pour toute justice qui s'impose. Devant Dieu, Cette offre est liée à la responsabilité concernant la vie individuelle -- rappelez-vous ces paroles : "Qui croira... sera sauvé." (Marc, ~6, 16); -- devant l'histoire, elle est liée au sort de la paix dans le monde, et c'est pourquoi c'est une offre grave et grande. Si on l'accueille, elle engage la vie vers des programmes sincèrement et résolument magnanimes, mais toujours chrétiennement simples, bons et saints. La foi, c'est la vie, c'est le salut.
S'il est donné à Notre voix de se répandre et de pénétrer, Nous désirons qu'elle parvienne d'abord à vous et à vos cœurs, gens de Pise. C'est l'heure de la foi, et Nous répéterons l'exhortation apostolique: "Soyez forts dans la foi." (1 Pierre, 5. 8), dans cette foi qui a tissé votre histoire et a fait votre gloire. Reprenez-en aujourd'hui pleinement et profondément conscience, et prenez des résolutions de fidélité pour l'avenir. Et puis, dans un esprit d'estime et d'amitié, Nous n'hésiterons pas à inviter paternellement à reconsidérer la foi dans le Christ également votre célèbre université, que Nous n'ignorons pas, que Nous vénérons, et dont un de Nos lointains prédécesseurs, Clément VI (1343), signa autrefois l'acte de naissance; ainsi qu'à votre illustre école normale supérieure. Les esprits ardents et réfléchis de ces augustes centres d'étude et de science ne manqueront pas de considérer la gravité de cette invitation et de reconnaître sa valeur.
Et puis, Nous dirons aussi au peuple toscan qui Nous accueille: Fils de la Toscane, aimez la foi chrétienne de cette terre privilégiée et bénie; la foi de vos saints, de vos grands esprits, dont, hier et aujourd'hui, on célèbre l'immortelle mémoire : Galilée, Michel-Ange et Dante; la foi de vos pères. Faites qu'aujourd'hui encore votre foi - et demain celle de vos fils -- soit pure et vivante.
Et Nous voudrions que l'écho de Notre appel à être fermes dans la foi du Christ, au-delà de ce rivage, parvienne jusqu'à la chère Sardaigne, l'île laborieuse avec laquelle Pise a entretenu, pendant des siècles, des relations spirituelles et civiles, et puis, à l'Italie tout entière qui, aujourd'hui, trouve ici l'expression magnifique de son unité spirituelle, gage magnifique de sa prospérité chrétienne.
Tel est le message que le Pape est venu apporter personnellement au Congrès eucharistique national de Pise, la glorieuse.
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Allocution prononcée par S. S. Paul VI
le jour de la Fête-Dieu
le 17 juin 1965
(...) Aucune autre circonstance ne peut, mieux que la célébration du sacrifice eucharistique, servir ce but communautaire, parce qu'aucun autre moment de la vie religieuse n'est plus propice pour éveiller dans une population le sens de sa profonde solidarité, et même, lui donner le charisme de son unité réelle, bien que mystique. Rappelez-vous toujours que l'Eucharistie est le sacrement de la communion chrétienne. Nous voudrions que ce fût le souvenir particulier que vous gardiez de cette cérémonie mémorable. C'est le sacrement de l'union vitale au Christ, lequel a donné sa vie pour nous, et a pris les signes du pain et du vin pour nous représenter son sacrifice, celui de son corps et de son sang, et pour nous permettre de participer à la vertu rédemptrice de son sacrifice, en devenant notre aliment spirituel et réel. Union vitale, personnelle donc, destinée à nourrir la piété individuelle la plus intime et la plus profonde; mais aussi union sociale, parce qu'elle tend en même temps à mettre dans toute existence humaine qui participe à ce sacrement un principe de vie identique pour tous, à offrir à chacun ce même pain, qui fait des commensaux une seule chose, un seul corps avec le Christ (cf. 1 Cor., 10. 17).
L'Eucharistie,
facteur d'unité de la communauté chrétienne
Soyons facilement portés à vénérer ce sacrement à cause du mystère qu'il contient et qui l'entoure, à cause du respect qui lui est dû et qui écarte de lui tout bruit profane, tout contact commun, le rendant en quelque sorte isolé, étranger à l'expérience de la vie vécue et aux rapports sociaux. Qu'au sacrement de la présence du Seigneur parmi nous soit dû tout égard, tout respect, et pas seulement le respect extérieur (cf. 1 Cor., 2. 30-31), c'est bien. Mais notre formation religieuse serait incomplète et notre conscience sociale serait privée de sa meilleure ressource si nous oubliions que l'Eucharistie est destinée non seulement à notre sanctification chrétienne, mais aussi à nos rapports humains; qu'elle a été instituée pour que nous devenions frères; qu'elle est célébrée par le prêtre, ministre de la communauté chrétienne, pour que, au lieu d'être étrangers, dispersés, indifférents les uns aux autres, nous devenions unis, égaux et amis; elle nous est donnée pour que, au lieu d'être une masse apathique, égoïste, faite de gens divisés et hostiles, nous devenions un peuple, un vrai peuple, croyant et aimant, d'un seul cœur et d'une seule âme (cf. Act., 4. 32). Reprenons les saintes et célèbres exclamations: "O sacramentum pietatis ! 0 signum unitatis ! 0 vinculum caritatis !" (S. Augustin In loan, tract. XXVI, 13; P. L. XXXV, 1613.)
Or, frères et fils très chers, cela a une double et très grande importance. Cela nous montre d'abord que l'Eucharistie est la cause merveilleuse de l'union des croyants avec Jésus et entre eux; saint Léon le Grand, Notre ancien et grand prédécesseur, l'affirme: "Notre participation au corps et au sang du Christ ne tend à rien d'autre qu'à nous transformer en ce que nous recevons." Serm. LXIII, 7; P. L., In loan, LIV, 357.) L'unité vraie et complète des fidèles qui composent l'Église est le résultat de ,leur participation à l'Eucharistie.
L'Eucharistie et la cité terrestre
Et en second lieu, cette communion de foi, de charité, de vie surnaturelle découlant du sacrement qui la signifie peut avoir sur la société temporelle des hommes un effet énorme, et on ne peut plus bienfaisant. Vous le savez en effet, le problème fondamental qui aujourd'hui prend le pas sur tous les autres, domine tous les autres, c'est celui de la vie sociale humaine, le problème qui concerne les idéologies, les politiques, les cultures, les organisations selon lesquelles les hommes de notre temps, par leurs travaux, leurs peines, leurs aspirations, leurs souffrances, créent la cité terrestre, la société nouvelle et idéale. Et nous savons tous que dans ce multiple effort, les hommes qui travaillent à cette immense construction, réussissent souvent, certes, à faire des progrès remarquables, méritant d'être admirés et encouragés. Mais ils trouvent en eux-mêmes, à chaque pas, des obstacles et des contradictions qui se transforment en divisions, luttes et guerres, précisément parce qu'il leur manque le principe unificateur unique et transcendant de la société humaine, il leur manque l'énergie morale suffisante pour lui donner cette cohésion aussi libre et consciente que solide et heureuse, qui convient à de vrais hommes.
La cité terrestre manque de ce supplément de foi et d'amour qu'elle ne peut trouver ni en elle-même ni d'elle-même, et que la cité religieuse existant en elle, l'Église -- sans nuire en rien à l'autonomie de la cité terrestre, et même à sa juste laïcité -- peut lui donner en abondance par une silencieuse osmose d'exemple et de vertu spirituelle.
Ciment de cohésion pour la population urbaine
Que ce soit là Notre vœu au terme de cette cérémonie solennelle en l'honneur du sacrement, capable de rendre les hommes frères. Habitants de ce quartier moderne, vous avez ici un bel exemple de cité nouvelle et idéale; ne permettez pas qu'elle manque de l'animation intérieure qui peut la rendre vraiment unanime, bonne et heureuse, cette animation qui lui vient de la source de la foi catholique, vécue dans la célébration communautaire de la liturgie eucharistique. Ne manquez jamais à cette réunion, à cette fête qui unifie et élève spirituellement la population urbaine, laquelle n'a pas encore un ciment intérieur suffisant pour assurer sa cohésion, en même temps qu'elle manque encore d'un esprit communautaire parfaitement unanime, tonifiant et réconfortant. Devenez une famille autour de l'autel du Christ, devenez peuple de Dieu.
LA DOCUMENTATION CATHOLIQUE, Numéro 1451 - 4 juillet 1965
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L'Eucharistie
L'Eucharistie est la source et le sommet de toute la vie spirituelle du chrétien.
Dernière édition par Omega3 le Jeu 26 Aoû 2010 - 17:44, édité 1 fois
Isaïe- Sixième Demeure : C'est la Nuit de l'esprit. Je pratique l'abandon, la patience, la pauvreté.
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Re: Textes à méditer concernant l'Eucharistie !
Très grosse erreur en effet de la part de nos amis protestants. Le Corps et le Sang de la Personne du Christ ressuscité sont réellement présents dans le Pain et le Vin. À la consécration de la messe il se produit une transsubstantiation et non une transsignification et le Pain et le Vin deviennent réellement la Présence réelle du Corps et du Sang de la Personne du Christ ressuscité donnée en nourriture spirituelle à notre personne (corps spirituel et âme).LES ERREURS ACTUELLES CONTRE L'EUCHARISTIE
Les erreurs actuelles concernant la Sainte Eucharistie découlent toutes du protestantisme. Les sacrements deviennent alors de purs symboles qui servent à une expérience religieuse personnelle.
Dans la perspective moderniste, la présence de Jésus-Christ dans l'Eucharistie n'est pas réelle au sens qu'elle contiendrait son vrai corps et son vrai sang, mais seulement dans le sens que le corps et le sang du Christ y sont réellement signifiés. À la messe, il ne se produit pas de transsubstantiation mais plutôt une transsignification, c'est-à-dire un changement de signification d'une nourriture matérielle que la foi fait percevoir et goûter comme une nourriture spirituelle.
C'est la Présence de la Personne du Christ, du Fils de Dieu, qui est présente dans le Pain et le Vin.
Dernière édition par Omega3 le Jeu 26 Aoû 2010 - 20:50, édité 2 fois
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L'Eucharistie
C'est la Présence du Christ ressuscité qui se substituent à la présence derrière le pain et le vin..une mutation de présence.
Isaïe- Sixième Demeure : C'est la Nuit de l'esprit. Je pratique l'abandon, la patience, la pauvreté.
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L'Eucharistie
L'Eucharistie est une communion aux trois personnes divines.Bien des fidèles ne semblent plus conscients que Jésus-Christ est présent dans l'Eucharistie avec son corps, son sang, son âme et sa divinité et donc que s'approcher de l'Eucharistie, c'est s'approcher du Dieu trois fois saint.
Isaïe- Sixième Demeure : C'est la Nuit de l'esprit. Je pratique l'abandon, la patience, la pauvreté.
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L'Eucharistie
Il faut être pur pour s'approcher du sacré.Il existe un "lien étroit entre le sacrement de pénitence et celui de l'Eucharistie"
Isaïe- Sixième Demeure : C'est la Nuit de l'esprit. Je pratique l'abandon, la patience, la pauvreté.
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L'Eucharistie
Je (Jésus) célèbre un grand festin, la fête divine de mes noces spirituelles avec mon Épouse immaculée, la sainte Église.
Mes fidèles, malgré leur pauvreté et leur faiblesse, sont appelés à ces noces, je les invite tous, je veux que ma table soit remplie, et que la joie soit partout.
Mortels, écoutez et approchez tous, revêtus de la robe nuptiale. Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon.
Les élus sont invités à participer au «festin des noces de l'Agneau» dont parle l'Apocalypse (Ap 10, 7, 9) et la parabole de la «robe nuptiale». Chaque chrétien devrais se demander quand il entre à l'église paroissiale : «Suis-je bien revêtu de la robe nuptiale ?».
Dernière édition par Omega3 le Jeu 26 Aoû 2010 - 20:52, édité 1 fois
Isaïe- Sixième Demeure : C'est la Nuit de l'esprit. Je pratique l'abandon, la patience, la pauvreté.
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L'Eucharistie
La chair de la Personne du Christ ressuscité est la nourriture spirituelle idéale pour notre personne. Notre personne ne vit que d'Amour.L'Eucharistie est réellement la chair de Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, laquelle a souffert pour nos péchés et que le Père a ressuscitée dans son immense bonté.
Dernière édition par Omega3 le Jeu 26 Aoû 2010 - 20:53, édité 1 fois
Isaïe- Sixième Demeure : C'est la Nuit de l'esprit. Je pratique l'abandon, la patience, la pauvreté.
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L'Eucharistie
L'importance de l'Eucharistie : nous avons le Christ-en-nous.Nous portons Jésus-Christ en nos corps, et conformément à la parole de saint Pierre, nous participons à la nature divine.
Isaïe- Sixième Demeure : C'est la Nuit de l'esprit. Je pratique l'abandon, la patience, la pauvreté.
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L'Eucharistie
C'est par l'Eucharistie que nous est donnée la Vie du Royaume.Qu'il reçoive la vie de Celui qui veut bien la lui communiquer !
Dernière édition par Omega3 le Jeu 26 Aoû 2010 - 20:54, édité 1 fois
Isaïe- Sixième Demeure : C'est la Nuit de l'esprit. Je pratique l'abandon, la patience, la pauvreté.
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