René Guénon, un ésotériste anti-chrétien !
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René Guénon, un ésotériste anti-chrétien !

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Message  Octo Sam 10 Sep 2011 - 12:43

René Guénon : un ésotériste antichrétien !

 


ou


la nature ténébreuse et


 corruptrice de la gnose guénonienne


 


 


 


borella-guenon.jpg

52BRG2_432x320.jpg

La contradiction est totale entre la position chrétienne,

et la thèse guénonienne défendant l’unité des traditions

par leur rattachement à une prétendue "Tradition primordiale".

 


dyn004_original_120_155_pjpeg_2546912_f2ddf7c0071c0c7592da2b1777d700f7.jpgOn est loin de se douter, abordant la pensée de René Guénon (1886-1951), que nous nous trouvons en9782070230082.gif présence de l’un des plus redoutables adversaires contemporains du christianisme et de l’Eglise. Beaucoup même, se sont laissés abuser, ont été profondément dupés par certaines de ses déclarations avantageuses en apparence, et considèrent, dans leur candide naïveté, que Guénon contribua à « faire des chrétiens ».


 


Or, les chrétiens éventuels qu’aurait « fait » Guénon, sont tous des êtres devenus, peu à peu mais inexorablement, étrangers à leur propre Tradition, car infectés par les germes corrupteurs d’une théorie foncièrement mensongère, imprégnée, bien plus qu’on ne l’imagine, d’une gnose occultiste fort éloignée de l’enseignement de la Révélation. En effet, Guénon rejette avec vigueur l’idée que le christianisme puisse représenter l’unique voie de Salut, et subordonne, de façon inacceptable, la Révélation à une fallacieuse « Tradition primordiale » d’origine cosmique et babélienne.


 


I. Une stratégie mensongère


 


orient.jpgDans un premier temps, l'intention de Guénon, comme il l'exposa tout d'abord dans l'Introduction générale à l'étude des doctrinesrene-guenon-caire2.jpg hindoues (1921), puis dans Orient et Occident (1924), était que puisse s'opérer un redressement de l'Occident par les lumières de l'Orient. « Pour Guénon, remarquait Marie-France James, il ne s'agit pas, de toute évidence, d'une simple "entente philosophique" entre l'Orient et l'Occident mais d'un redressement et même d'une complétude de la tradition occidentale, prenant sa source à la plus pure et invariable métaphysique qui, pour des raisons de fait tenant à l'âge sombre du kali-yuga, est conservée et réalisée dans le seul Orient au sein de l’Aggartha. [1]


 


Nous sommes là en présence d'un renversement de perspective : il ne s'agit plus d'apporter la Révélation judéo-chrétienne à la Gentilité, mais d'éclairer cette révélation, d'en dévoiler le sens caché, d'en permettre le plein épanouissement, à la lumière des doctrines maîtresses de l'Orient.» [2]


 


Mais ensuite, l'idée cachée de Guénon, sera bien celle d'une incorporation, d'une « intégration » de la tradition occidentale au sein de lavgreets-ganesh.jpg tradition orientale, d'une véritable « absorption » par laquelle elle sera dissoute et retournera à sa prétendue « source » afin que puisse s'accomplir l'ultime « retour aux origines » préfigurant la fin de l'actuel Manvantara et le surgissement d'un nouveau qui s'engagera, à son tour, dans un mouvement cyclique divisé en différents âges ou périodes, et ceci éternellement.


 


D’ailleurs, étayant et confirmant sa conviction, ainsi que justifiant la terrible destination qui lui est réservée, le jugement dépréciatif de Guénon à l'égard du christianisme ne souffre d'aucune ambiguïté :


 


-          « (...) en dépit des origines initiatiques du christianisme, celui-ci, dans son état actuel, n'est certainement rien d'autre qu'une religion, c'est-à-dire une tradition d'ordre exclusivement exotérique, et il n'a pas en lui-même d'autres possibilités que celles de tout exotérisme ; il ne le prétend d'ailleurs aucunement, puisqu'il n'y est jamais question d'autre chose que d'obtenir le "salut". Une initiation peut naturellement s'y superposer, et elle le devrait même normalement pour que la tradition soit véritablement complète, possédant effectivement les deux aspects exotérique et ésotérique ; mais dans sa forme occidentale tout au moins, cette initiation, en fait, n'existe plus présentement.» [3]


 


II. L’hypocrisie guénonienne


 


2-8251-0976-2_1.jpgLes lecteurs crédules qui prirent ainsi pour argent comptant les assertions avantageuses de Guénon concernant la730167_1312469.jpg possibilité d’un éventuel rétablissement de la Tradition en Occident à partir du christianisme, ou plus exactement du catholicisme, comme semblent le confirmer certains passages de la Crise du monde moderne, ouvrage qu’il publia en 1927, seront sans doute satisfaits d’apprendre ce qu’il écrivait à Julius Evola (1898-1974) en 1933, expliquant que sa position, à laquelle il ne croyait pas, n’était en réalité conditionnée que par un pur souci de stratégie :


 


-          « Vous devez bien penser que je ne suis pas si naïf que cela ; mais pour des raisons qu’il ne m’est malheureusement pas possible d’expliquer par lettre, il était nécessaire de dire ce que j’ai dit et d’envisager cette possibilité, ne fût-ce que pour établir une situation nette, et a eu pleinement le résultat (négatif) que j’attendais. » (Lettre à Julius Evola, 1933).


 


Il confirmera, en cette même année 1933, dans un autre courrier destiné à Roger Maridort, la duplicité de son attitude, et son absence de toute conviction s’agissant du rôle possible que l’Eglise aurait pu jouer dans le cadre d’un rétablissement en Occident.


 


Guénon écrit explicitement :


 


-          « Pour ce que j’ai dit dans Orient et Occident au sujet du rôle possible de l’Eglise catholique (comme représentant une forme traditionnelle occidentale pouvant servir de base à certaines réalisations, ainsi que cela a d’ailleurs eu lieu au moyen âge), je dois dire que je ne me suis jamais fait d’illusions sur ce qu’il pouvait en résulter en fait des circonstances actuelles ; mais il ne fallait pas qu’on puisse me reprocher d’avoir pu négliger certaines possibilités, au moins théoriques, ou de ne pas en tenir compte. » (Lettre à Roger Maridort, 1933).


 


Ce que l’on peut résumer par ces mots : je n’ai jamais cru le moindre instant à cette possibilité mais, n’ayant pas voulu donner prise à la critique, je l’ai évoquée de manière uniquement tactique alors même que j’en connaissais le caractère parfaitement illusoire. 


 


 


III. Subordination inacceptable de la Révélation à la "Tradition primordiale"


 


 


 


3b3g.jpg


"Aucune entente n'est réellement possible avec quiconque

a la prétention de réserver à une seule et unique forme traditionnelle

le monopole de la révélation et du surnaturel."


 


9782070297528.jpgGuénon refuse avec vigueur la nature « exclusive » et non-universaliste de la Révélation chrétienne dans la mesure où elle déclare que le ChristGuenon-author-pg-image-1.jpg seul lave et libère les hommes du péché originel. Il place la Parole de l'Evangile dans une relation de « subordination » vis-à-vis de l’Orient, et affirmera clairement qu'il ne peut accepter la prétention du christianisme à détenir, de manière solitaire, un caractère surnaturel et transcendant :


 


-          « (...) c'est toujours la même chose : affirmation que le christianisme possède le monopole du surnaturel et est seul à avoir un caractère "transcendant", et, par conséquent, que toutes les autres traditions sont "purement humaines", ce qui , en fait, revient à dire qu'elles ne sont nullement des traditions, mais qu'elles seraient plutôt assimilables à des "philosophies" et rien de plus (...) autrement dit, le christianisme seul est une expression de la Sagesse divine ; mais malheureusement ce ne sont là que des affirmations (...) tout cela s'accompagne d'une argumentation purement verbale, qui ne peut paraître convaincante qu'à ceux qui sont déjà persuadés d'avance, et qui vaut tout juste autant que celle que les philosophes modernes emploient, avec d'autres intentions, quand ils prétendent imposer des limites à la connaissance et veulent nier tout ce qui est d'ordre supra-rationnel.» [4]


 


Poursuivant sur sa conviction  l'aveu de Guénon, en conclusion d’un article précédent, est d'un grand intérêt puisqu'il dévoile nettement le fond de sa pensée :


 


-          « (...) aucune entente n'est réellement possible avec quiconque a la prétention de réserver à une seule et unique forme traditionnelle, à l'exclusion de toutes les autres, le monopole de la révélation et du surnaturel. » [5]


 


 


IV. La "Tradition" selon le christianisme


 


Dom Irénée Gros avait su, dans un texte d'avril 1950, préciser pourtant ce qui distingue le christianisme et en rend impossible la réduction dans les schémas universalistes, montrant que la Révélation exige une purification supérieure à celle qui est réalisée par les pratiques orientales :


 


 - « [L'expérience chrétienne], écrivait-il, exige une purification de l'esprit encore plus totale et qui n'est plus et ne peut plus être notre œuvre.jeandelacroix.jpg Essentiellement surnaturelle en effet, elle se poursuit sous la direction de l'Esprit-Saint lui-même usant à cette fin des vertus théologales et des dons qu'il nous a conférés. (…) le christianisme est cette relation absolument transcendante que l'esprit ne peut découvrir et devant laquelle l'homme est impuissant. Le christianisme n'est connaissable que par révélation, son Dieu n'est accessible que par grâce. Dès lors, la métaphysique doit reprendre sa place subordonnée, elle ne sera que l'humble servante d'une sagesse qui est don souverain et entièrement gratuit du Dieu Créateur et qu'elle est par elle-même aussi incapable de concevoir que d'accomplir. (...) La conversion ne se fera pas sans crucifiement et c'est la loi de la conversion. » [6]


 


danielou.jpgLa Tradition, pour le christianisme, c’est donc l’émergence, par la purification et la grâce, d’un élément fondateur dans l’Histoire des hommes : « la foi » ; foi qui les engage dans un autre ordre des choses. Le cardinal Jean Daniélou (1905-1974) résumera justement cette originalité :


 


                - « Le premier trait qui caractérise le christianisme est qu’il est essentiellement la foi en un événement, celui de la Résurrection du Christ. Cet événement constitue une irruption de Dieu dans l’histoire qui modifie radicalement la condition humaine et constitue une nouveauté absolue. Or ceci distingue complètement le christianisme de toutes les autres religions. C’est là ce que méconnaît René Guénon quand il réduit le christianisme à n’être qu’une des formes de la tradition originelle. Il en évacue précisément tout ce qui en fait l’originalité. Les grandes religions non chrétiennes affirment l’existence d’un monde éternel qui s’oppose au monde du temps. Elles ignorent le fait d’une irruption de l’éternel dans le temps qui donne à celui-ci consistance et le transforme en histoire. » [7]


 


 


 


Conclusion


 


 


crucifix_palisandre_croix_01.jpg

 


Le christianisme n'est connaissable que par révélation,


son Dieu n'est accessible que par grâce."


 


 


 


 


Dans un article publié en 1951, et avec pertinence, le père Jean Daniélou insistait déjà sur la nature foncièrement novatrice de l’idée chrétienne decrucifixion-von-st.jpg Rédemption, de « promotion spirituelle » unique dans l’histoire des traditions religieuses de l’humanité, que n’avait pas du tout perçu Guénon, apparemment hermétique à la dimension anthropologique, oublieux du caractère dramatique de la condition de l’homme, de tous les hommes soumis, depuis la Chute, à la puissance du péché :


 


-          « Il n’est que de relire saint Paul pour voir combien les termes de ‘‘création nouvelle’’, ‘‘d’homme nouveau’’, reviennent fréquemment chez lui. Il y a donc des éléments que ne possédaient pas la tradition antérieure, une promotion spirituelle. Cette promotion correspond au passage de la connaissance de Dieu par le monde visible à la révélation intime en Jésus-Christ. Par suite, ici seulement, mais ici au sens le plus fort du terme, il y a histoire. C’est ce que n’a pas vu Guénon. » [8]


 


Le problème est donc nettement posé, et il semble bien que la contradiction soit irréductible entre la position chrétienne de radicale nouveauté extratemporelle du fait de l’Incarnation et de la Résurrection du Messie, et la thèse guénonienne défendant l’unité des traditions par leur rattachement à une prétendue Tradition originelle primordiale, en réalité tradition caïniste babélienne.


 


Telle est la secrète vision guénonienne, et la stupéfiante conséquence à laquelle conduit cette hallucinante doctrine subordonnant la Révélation de l’Evangile à la religion cosmique réprouvée par Dieu, aboutissant à éloigner radicalement ceux qui, par inconscience ou légèreté adhèrent à ces thèses, des bases effectives de la religion chrétienne pour les précipiter dans les bras ténébreux du « Roi du Monde » qui, comme le sait normalement tout chrétien, est condamné définitivement et rejeté pout toujours !


 


tn_satyr_cutout.jpg 


« Le prince de ce monde est déjà jugé. »

(Jean 16, 11).

 


 


 


Notes.


 


[1] L’Agarttha est le centre spirituel suprême, invisible et souterrain, selon René Guénon qui fait siennes les théories développées par des occultistes comme Saint-Yves d'Alveydre, qui se serait dissimulé aux hommes, lorsque l’humanité est entrée dans le cycle « d’obscurcissement et de confusion » qui est le nôtre, le Kali-Yuga, il y a environ 6 000 ans. Ce centre est le dépositaire de la Tradition primordiale et tous les « centres secondaires » qui sont formés à son image et qui le représentent « extérieurement » s’y rapportent. Mais ceux-ci sont, eux, devenus progressivement inaccessibles à leur tour, et seules les organisations initiatiques, qui gardent le lien en quelque sorte avec eux permettent d’y accéder – ou tout au moins de s’orienter dans leur direction. C’est ainsi que l’ésotérisme existe. Une des idées dominantes de l’œuvre de René Guénon est la communauté d’origine des traditions initiatiques et religieuses de l'humanité et, par suite, d'une Tradition primitive, source unique ayant donné naissance à tous les grand courants orthodoxes qui ont, au cours des âges, alimenté la vie spirituelle des hommes.



[2] M.-F. James, Esotérisme et christianisme autour de René Guénon, Nouvelles Editions Latines, 1981, p. 226.


 


[3] R. Guénon, « Christianisme et initiation », in Aperçus sur l’ésotérisme chrétien, Editions Traditionnelles, 1983, pp. 39-40.


 


[4] R. Guénon, Etudes sur l’hindouisme, Editions Traditionnelles, 1973, pp. 282-283.


 


[5] Ibid., p. 274.


 


[6] Dom Irénée Gros, o.s.b., Sagesse hindoue et Sagesse chrétienne, Témoignages, avril 1950, pp. 198-212.


 


[7] J. Daniélou, Essai sur le mystère de l’histoire, Ed. du Seuil, 1953, p. 107.


 


[8] France Catholique, juin 1951.



SOURCE : http://www.la-question.net/archive/2009/09/04/rene-guenon-un-esoteriste-antichretien.html

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René Guénon, un ésotériste anti-chrétien ! Empty Re: René Guénon, un ésotériste anti-chrétien !

Message  Elyly Sam 14 Juil 2012 - 12:54

Bonjour!

Je me permets de répondre à ce sujet car je suis entrain de lire les livres de cet auteur... et je ne peux laisser dire qu'il est anti-Chretien, tout celà est archi faux, et oh combien! , il prône le Christianisme comme solution en retour à la Tradition qui manque tellement à notre époque
(je suis une ancienne athée qui à parcouru un long chemin de l'âme pour avoir la Foi en Christ Gros sourire ) !
et les lecture de René Guénon ne font que confirmer ma Foi dans le catholicisme !!! Gros sourire

Je vous laisse lire les conclusions de son excellent livre "la crise du monde moderne"

CHAPITRE IX
QUELQUES CONCLUSIONS
[strike]

Nous avons voulu surtout montrer ici comment l'application des données
traditionnelles permet de résoudre les questions qui se posent actuellement de la
façon la plus immédiate, d'expliquer l'état présent de l'humanité terrestre, et en
même temps de juger selon la vérité, et non selon des règles conventionnelles ou
des préférences sentimentales, tout ce qui constitue proprement la civilisation
moderne. Nous n'avons d'ailleurs pas eu la prétention d'épuiser le sujet, de le traiter
dans tous ses détails, ni d'en développer complètement tous les aspects sans en
négliger aucun ; les principes dont nous nous inspirons constamment nous obligent
du reste à présenter des vues essentiellement synthétiques, et non pas analytiques
comme celles du savoir « profane » ; mais ces vues, précisément parce qu'elles sont
synthétiques, vont beaucoup plus loin dans le sens d'une véritable explication qu'une
analyse quelconque, qui n'a guère en réalité qu'une simple valeur descriptive. En
tout cas, nous pensons en avoir dit assez pour permettre, à ceux qui sont capables
de comprendre, de tirer eux-mêmes, de ce que nous avons exposé, au moins une
partie des conséquences qui y sont contenues implicitement; et ils doivent être bien
persuadés que ce travail leur sera autrement profitable qu'une lecture qui ne
laisserait aucune place à la réflexion et à la méditation, pour lesquelles, tout au
contraire, nous avons voulu seulement fournir un point de départ approprié, un appui
suffisant pour s'élever au-dessus de la vaine multitude des opinions individuelles.

Il
nous reste à dire quelques mots de ce que nous pourrions appeler la portée pratique
d'une telle étude ; cette portée, nous pourrions la négliger ou nous en désintéresser
si nous nous étions tenu dans la doctrine métaphysique pure, par rapport à laquelle
toute application n'est que contingente et accidentelle ; mais, ici, c'est précisément
des applications qu'il s'agit. Celles-ci ont d'ailleurs, en dehors de tout point de vue
pratique, une double raison d'être : elles sont les conséquences légitimes des
principes, le développement normal d'une doctrine qui, étant une et universelle, doit
embrasser tous les ordres de réalité sans exception ; et, en même temps, elles sont
aussi, pour certains tout au moins, un moyen préparatoire pour s'élever à une
connaissance supérieure, ainsi que nous l'avons expliqué à propos de la « science
sacrée ».

Mais, en outre, il n'est pas interdit, quand on est dans le domaine des
applications, de les considérer aussi en elle-même et dans leur valeur propre,
pourvu qu'on ne soit jamais amené par là à perdre de vue leur rattachement aux
principes ; ce danger est très réel, puisque c'est de là que résulte la dégénérescence
qui a donné naissance à la « science profane », mais il n'existe pas pour ceux qui
savent que tout dérive et dépend entièrement de la pure intellectualité, et que ce qui
n'en procède pas consciemment ne peut être qu'illusoire.

Comme nous l'avons déjà
répété bien souvent, tout doit commencer par la connaissance ; et ce qui semble
être le plus éloigné de l'ordre pratique se trouve être pourtant le plus efficace dans
cet ordre même, car c'est ce sans quoi, là aussi bien que partout ailleurs, il est
impossible de rien accomplir qui soit réellement valable, qui soit autre chose qu'une
agitation vaine et superficielle. C'est pourquoi, pour revenir plus spécialement à la
question qui nous occupe présentement, nous pouvons dire que, si tous les hommes
comprenaient ce qu'est vraiment le monde moderne, celui-ci cesserait aussitôt
d'exister, car son existence, comme celle de l'ignorance et de tout ce qui est
limitation, est purement négative : il n'est que par la négation de la vérité
traditionnelle et supra-humaine.

Ce changement se produirait ainsi sans aucune
catastrophe, ce qui semble à peu près impossible par toute autre voie ; avons-nous
donc tort si nous affirmons qu'une telle connaissance est susceptible de
conséquences pratiques véritablement incalculables ? Mais, d'un autre côté, il paraît
malheureusement bien difficile d'admettre que tous arrivent à cette connaissance,
dont la plupart des hommes sont certainement plus loin qu'ils ne l'ont jamais été ; il
est vrai que cela n'est nullement nécessaire, car il suffit d'une élite peu nombreuse,
mais assez fortement constituée pour donner une direction à la masse, qui obéirait à
ses suggestions sans même avoir la moindre idée de son existence ni de ses
moyens d'action ; la constitution effective de cette élite est-elle encore possible en
Occident ?

Nous n'avons pas l'intention de revenir sur tout ce que nous avons eu déjà
l'occasion d'exposer ailleurs en ce qui concerne le rôle de l'élite intellectuelle dans
les différentes circonstances que l'on peut envisager comme possibles pour un
avenir plus ou moins imminent.

Nous nous bornerons donc à dire ceci : quelle que
soit la façon dont s'accomplit le changement qui constitue ce qu'on peut appeler le
passage d'un monde à un autre, qu'il s'agisse d'ailleurs de cycles plus ou moins
étendus, ce changement, même s'il a les apparences d'une brusque rupture,
n'implique jamais une discontinuité absolue, car il y a un enchaînement causal qui
relie tous les cycles entre eux. L'élite dont nous parlons, si elle parvenait à se former
pendant qu'il en est temps encore, pourrait préparer le changement de telle façon
qu'il se produise dans les conditions les plus favorables, et que le trouble qui
l'accompagnera inévitablement soit en quelque sorte réduit au minimum ; mais,
même s'il n'en est pas ainsi, elle aura toujours une autre tâche, plus importante
encore, celle de contribuer à la conservation de ce qui doit survivre au monde
présent et servir à l'édification du monde futur. Il est évident qu'on ne doit pas
attendre que la descente soit finie pour préparer la remontée, dès lors qu'on sait que
cette remontée aura lieu nécessairement, même si l'on ne peut éviter que la
descente aboutisse auparavant à quelque cataclysme ; et ainsi, dans tous les cas, le
travail effectué ne sera pas perdu : il ne peut l'être quant aux bénéfices que l'élite en
retirera pour elle-même, mais il ne le sera pas non plus quant à ses résultats
ultérieurs pour l'ensemble de l'humanité.


Maintenant, voici comment il convient d'envisager les choses : l'élite existe
encore dans les civilisations orientales, et, en admettant qu'elle s'y réduise de plus
en plus devant l'envahissement moderne, elle subsistera quand même jusqu'au
bout, parce qu'il est nécessaire qu'il en soit ainsi pour garder le dépôt de la tradition
qui ne saurait périr, et pour assurer la transmission de tout ce qui doit être conservé.
En Occident, par contre, l'élite n'existe plus actuellement; on peut donc se demander
si elle s'y reformera avant la fin de notre époque, c'est-à-dire si le monde occidental,
malgré sa déviation, aura une part dans cette conservation et cette transmission ; s'il
n'en est pas ainsi, la conséquence en sera que sa civilisation devra périr tout entière,
parce qu'il n'y aura plus en elle aucun élément utilisable pour l'avenir, parce que
toute trace de l'esprit traditionnel en aura disparu. La question, ainsi posée, peut
n'avoir qu'une importance très secondaire quant au résultat final ; elle n'en présente
pas moins un certain intérêt à un point de vue relatif, que nous devons prendre en
considération dès lors que nous consentons à tenir compte des conditions
particulières de la période dans laquelle nous vivons. En principe, on pourrait se
contenter de faire remarquer que ce monde occidental est, malgré tout, une partie
de l'ensemble dont il semble s'être détaché depuis le début des temps modernes, et
que, dans l'ultime intégration du cycle, toutes les parties doivent se retrouver d'une
certaine façon ; mais cela n'implique pas forcément une restauration préalable de la
tradition occidentale, car celle-ci peut être conservée seulement à l'état de possibilité
permanente dans sa source même, en dehors de la forme spéciale qu'elle a revêtue
à tel moment déterminé. Nous ne donnons d'ailleurs ceci qu'à titre d'indication, car,
pour le comprendre pleinement, il faudrait faire intervenir la considération des
rapports de la tradition primordiale et des traditions subordonnées, ce que nous ne
pouvons songer à faire ici. Ce serait là le cas le plus défavorable pour le monde
occidental pris en lui-même, et son état actuel peut faire craindre que ce cas ne soit
celui qui se réalise effectivement ; cependant, nous avons dit qu'il y a quelques
signes qui permettent de penser que tout espoir d'une meilleure solution n'est pas
encore perdu définitivement.

Il existe maintenant, en Occident, un nombre plus grand qu'on ne croit
d'hommes qui commencent à prendre conscience de ce qui manque à leur
civilisation ; s'ils en sont réduits à des aspirations imprécises et à des recherches
trop souvent stériles, si même il leur arrive de s'égarer complètement, c'est parce
qu'ils manquent de données réelles auxquelles rien ne peut suppléer, et parce qu'il
n'y a aucune organisation qui puisse leur fournir la direction doctrinale nécessaire.
Nous ne parlons pas en cela, bien entendu, de ceux qui ont pu trouver cette
direction dans les traditions orientales, et qui sont ainsi, intellectuellement, en dehors
du monde occidental ; ceux là, qui ne peuvent d'ailleurs représenter qu'un cas
d'exception, ne sauraient aucunement être partie intégrante d'une élite occidentale ;
ils sont en réalité un prolongement des élites orientales, qui pourrait devenir un trait
d'union entre celles-ci et l'élite occidentale le jour où cette dernière serait arrivée à se
constituer ; mais elle ne peut, par définition en quelque sorte, être constituée que par
une initiative proprement occidentale, et c'est là que réside toute la difficulté. Cette
initiative n'est possible que de deux façons : ou l'Occident en trouvera les moyens en
lui-même, par un retour direct à sa propre tradition, retour qui serait comme un réveil
spontané de possibilités latentes ; ou certains éléments occidentaux accompliront ce
travail de restauration à l'aide d'une certaine connaissance des doctrines orientales,
connaissance qui cependant ne pourra être absolument immédiate pour eux,
puisqu'ils doivent demeurer occidentaux, mais qui pourra être obtenue par une sorte
d'influence au second degré, s'exerçant à travers des intermédiaires tels que ceux
auxquels nous faisions allusion tout à l'heure. La première de ces deux hypothèses
est fort peu vraisemblable, car elle implique l'existence, en Occident, d'un point au
moins où l'esprit traditionnel se serait conservé intégralement, et nous avons dit que,
en dépit de certaines affirmations, cette existence nous paraît extrêmement
douteuse ; c'est donc la seconde hypothèse qu'il convient d'examiner de plus près.


Dans ce cas, il y aurait avantage, bien que cela ne soit pas d'une nécessité
absolue, à ce que l'élite en formation pût prendre un point d'appui dans une
organisation occidentale ayant déjà une existence effective ; or il semble bien qu'il
n'y ait plus en Occident qu'une seule organisation qui possède un caractère
traditionnel, et qui conserve une doctrine susceptible de fournir au travail dont il s'agit
une base appropriée : c'est l'Église catholique.
Il suffirait de restituer à la doctrine de
celle-ci, sans rien changer à la forme religieuse sous laquelle elle se présente au
dehors, le sens profond qu'elle a réellement en elle-même, mais dont ses
représentants actuels paraissent n'avoir plus conscience, non plus que de son unité
essentielle avec les autres formes traditionnelles ; les deux choses, d'ailleurs, sont
inséparables l'une de l'autre. Ce serait la réalisation du Catholicisme au vrai sens du
mot, qui, étymologiquement, exprime l'idée d' « universalité », ce qu'oublient un peu
trop ceux qui voudraient n'en faire que la dénomination exclusive d'une forme
spéciale et purement occidentale, sans aucun lien effectif avec les autres traditions
;
et l'on peut dire que, dans l'état présent des choses, le Catholicisme n'a qu'une
existence virtuelle, puisque nous n'y trouvons pas réellement la conscience de
l'universalité ; mais il n'en est pas moins vrai que l'existence d'une organisation qui
porte un tel nom est l'indication d'une base possible pour une restauration de l'esprit
traditionnel dans son acception complète, et cela d'autant plus que, au moyen âge,
elle a déjà servi de support à cet esprit dans le monde occidental. Il ne s'agirait donc,
en somme, que d'une reconstitution de ce qui a existé avant la déviation moderne,
avec les adaptations nécessaires aux conditions d'une autre époque ; et, si certains
s'en étonnent ou protestent contre une semblable idée, c'est qu'ils sont eux-mêmes,
à leur insu et peut-être contre leur gré, imbus de l'esprit moderne au point d'avoir
complètement perdu le sens d'une tradition dont ils ne gardent que l'écorce.
Il
importerait de savoir si le formalisme de la « lettre », qui est encore une des variétés
du « matérialisme » tel que nous l'avons entendu plus haut, a définitivement étouffé
la spiritualité, ou si celle-ci n'est qu'obscurcie passagèrement et peut se réveiller
encore dans le sein même de l'organisation existante ; mais c'est seulement la suite
des événements qui permettra de s'en rendre compte.
Il se peut, d'ailleurs, que ces événements eux-mêmes imposent tôt ou tard,
aux dirigeants de l'Église catholique, comme une nécessité inéluctable, ce dont ils
ne comprendraient pas directement l'importance au point de vue de l'intellectualité
pure ; il serait assurément regrettable qu'il faille, pour leur donner à réfléchir, des
circonstances aussi contingentes que celles qui relèvent du domaine politique,
considéré en dehors de tout principe supérieur ; mais il faut bien admettre que
l'occasion d'un développement de possibilités latentes doit être fourni à chacun par
les moyens qui sont le plus immédiatement à la portée de sa compréhension
actuelle. C'est pourquoi nous dirons ceci : devant l'aggravation d'un désordre qui se
généralise de plus en plus, il y a lieu de faire appel à l'union de toutes les forces
spirituelles qui exercent encore une action dans le monde extérieur, en Occident
aussi bien qu'en Orient ; et, du côté occidental, nous n'en voyons pas d'autres que
l'Église catholique. Si celle-ci pouvait entrer par là en contact avec les représentants
des traditions orientales, nous n'aurions qu'à nous féliciter de ce premier résultat, qui
pourrait être précisément le point de départ de ce que nous avons en vue, car on ne
tarderait sans doute pas à s'apercevoir qu'une entente simplement extérieure et
« diplomatique » serait illusoire et ne pourrait avoir les conséquences voulues, de
sorte qu'il faudrait bien en venir à ce par quoi on aurait dû normalement commencer,
c'est-à-dire à envisager l'accord sur les principes, accord dont la condition
nécessaire et suffisante serait que les représentants de l'Occident redeviennent
vraiment conscients de ces principes, comme le sont toujours ceux de l'Orient. La
véritable entente, redisons-le encore une fois, ne peut s'accomplir que par en haut et
de l'intérieur, par conséquent dans le domaine que l'on peut appeler indifféremment
intellectuel ou spirituel, car, pour nous, ces deux mots ont, au fond, exactement la
même signification ; ensuite, et en partant de là, l'entente s'établirait aussi forcément
dans tous les autres domaines, de même que, lorsqu'un principe est posé, il n'y a
plus qu'à en déduire, ou plutôt à en « expliciter », toutes les conséquences qui s'y
trouvent impliquées. Il ne peut y avoir à cela qu'un seul obstacle : c'est le
prosélytisme occidental, qui ne peut se résoudre à admettre qu'on doit parfois avoir
des « alliés » qui ne soient point des « sujets » ; ou, pour parler plus exactement,
c'est le défaut de compréhension dont ce prosélytisme n'est qu'un des effets ; cet
obstacle sera-t-il surmonté ? S'il ne l'était pas, l'élite, pour se constituer, n'aurait plus
à compter que sur l'effort de ceux qui seraient qualifiés par leur capacité
intellectuelle, en dehors de tout milieu défini, et aussi, bien entendu, sur l'appui de
l'Orient ; son travail en serait rendu plus difficile et son action ne pourrait s'exercer
qu'à plus longue échéance, puisqu'elle aurait à en créer elle-même tous les
instruments, au lieu de les trouver tout préparés comme dans l'autre cas ; mais nous
ne pensons nullement que ces difficultés, si grandes qu'elles puissent être, soient de
nature à empêcher ce qui doit être accompli d'une façon ou d'une autre.
Nous estimons donc opportun de déclarer encore ceci : il y a dès maintenant,
dans le monde occidental, des indices certains d'un mouvement qui demeure encore
imprécis, mais qui peut et doit même normalement aboutir à la reconstitution d'une
élite intellectuelle, à moins qu'un cataclysme ne survienne trop rapidement pour lui
permettre de se développer jusqu'au bout. Il est à peine besoin de dire que l'Église
aurait tout intérêt, quant à son rôle futur, à devancer en quelque sorte un tel
mouvement, plutôt que de le laisser s'accomplir sans elle et d'être contrainte de le
suivre tardivement pour maintenir une influence qui menacerait de lui échapper ; il
n'est pas nécessaire de se placer à un point de vue très élevé et difficilement
accessible pour comprendre que, en somme, c'est elle qui aurait les plus grands
avantages à retirer d'une attitude qui, d'ailleurs, bien loin d'exiger de sa part la
moindre compromission dans l'ordre doctrinal, aurait au contraire pour résultat de la
débarrasser de toute infiltration de l'esprit moderne, et par laquelle, au surplus, rien
ne serait modifié extérieurement. Il serait quelque peu paradoxal de voir le
Catholicisme intégral se réaliser sans le concours de l'Église catholique
catholique, qui se
trouverait peut-être alors dans la singulière obligation d'accepter d'être défendue,
contre des assauts plus terribles que ceux qu'elle a jamais subi, par des hommes
que ses dirigeants, ou du moins ceux qu'ils laissent parler en leur nom, auraient
d'abord cherché à déconsidérer en jetant sur eux la suspicion la plus mal fondée ; et,
pour notre part, nous regretterions qu'il en fût ainsi, mais, si l'on ne veut pas que les
choses en viennent à ce point, il est grand temps, pour ceux à qui leur situation
confère les plus graves responsabilités, d'agir en pleine connaissance de cause et
de ne plus permettre que des tentatives qui peuvent avoir des conséquences de la
plus haute importance risquent de se trouver arrêtées par l'incompréhension ou la
malveillance de quelques individualités plus ou moins subalternes, ce qui s'est vu
déjà, et ce qui montre encore une fois de plus à quel point le désordre règne partout
aujourd'hui. Nous prévoyons bien qu'on ne nous saura nul gré de ces
avertissements, que nous donnons en toute indépendance et d'une façon
entièrement désintéressée ; peu nous importe, et nous n'en continuerons pas moins,
lorsqu'il le faudra, et sous la forme que nous jugerons convenir le mieux aux
circonstances, à dire ce qui doit être dit. Ce que nous disons présentement n'est que
le résumé des conclusions auxquelles nous avons été conduit par certaines
« expériences » toutes récentes, entreprises, cela va sans dire, sur un terrain
purement intellectuel ; nous n'avons pas, pour le moment tout au moins, à entrer à
ce propos dans des détails qui, du reste, seraient peu intéressants en eux-mêmes ;
mais nous pouvons affirmer qu'il n'est pas, dans ce qui précède, un seul mot que
nous ayons écrit sans y avoir mûrement réfléchi. Qu'on sache bien qu'il serait
parfaitement inutile de chercher à opposer à cela des arguties philosophiques que
nous voulons ignorer ; nous parlons sérieusement de choses sérieuses
, nous
n'avons pas de temps à perdre dans des discussions verbales qui n'ont pour nous
aucun intérêt, et nous entendons rester entièrement étranger à toute polémique, à
toute querelle d'école ou de parti, de même que nous refusons absolument de nous
laisser appliquer une étiquette occidentale quelconque, car il n'en est aucune qui
nous convienne ; que cela plaise ou déplaise à certains, c'est ainsi, et rien ne saurait
nous faire changer d'attitude à cet égard.
Nous devons maintenant faire entendre aussi un avertissement à ceux qui,
par leur aptitude à une compréhension supérieure, sinon par le degré de
connaissance qu'ils ont effectivement atteint, semblent destinés à devenir des
éléments de l'élite possible. Il n'est pas douteux que l'esprit moderne, qui est
véritablement « diabolique » dans tous les sens de ce mot, s'efforce par tous les
moyens d'empêcher que ces éléments, aujourd'hui isolés et dispersés, parviennent à
acquérir la cohésion nécessaire pour exercer une action réelle sur la mentalité
générale ; c'est donc à ceux qui ont déjà, plus ou moins complètement, pris
conscience du but vers lequel doivent tendre leurs efforts, de ne pas s'en laisser
détourner par les difficultés, quelles qu'elles soient, qui se dresseront devant eux.
Pour ceux qui n'en sont pas encore arrivés au point à partir duquel une direction
infaillible ne permet plus de s'écarter de la vraie voie, les déviations les plus graves
sont toujours à redouter ; la plus grande prudence est donc nécessaire, et nous
dirions même volontiers qu'elle doit être poussée jusqu'à la méfiance, car l'
« adversaire », qui jusqu'à ce point n'est pas définitivement vaincu, sait prendre les
formes les plus diverses et parfois les plus inattendues. Il arrive que ceux qui croient
avoir échappé au « matérialisme » moderne sont repris par des choses qui, tout en

paraissant s'y opposer, sont en réalité du même ordre ; et, étant donnée la tournure
d'esprit des Occidentaux, il convient, à cet égard, de les mettre plus particulièrement
en garde contre l'attrait que peuvent exercer sur eux les « phénomènes » plus ou
moins extraordinaires ; c'est de là que proviennent en grande partie toutes les
erreurs « néo-spiritualistes », et il est à prévoir que ce danger s'aggravera encore,
car les forces obscures qui entretiennent le désordre actuel trouvent là un de leurs
plus puissants moyens d'action. Il est même probable que nous ne sommes plus très
loin de l'époque à laquelle se rapporte cette prédiction évangélique que nous avons
déjà rappelée ailleurs : « Il s'élèvera de faux Christs et de faux prophètes, qui feront
de grands prodiges et des choses étonnantes, jusqu'à séduire, s'il était possible, les
élus eux-mêmes ». Les « élus », ce sont, comme le mot l'indique, ceux qui font
partie de l'« élite » entendue dans la plénitude de son véritable sens, et d'ailleurs,
disons-le à cette occasion, c'est pourquoi nous tenons à ce terme d'«élite» en dépit
de l'abus qui en est fait dans le monde « profane » ; ceux-là, par la vertu de la
« réalisation » intérieure à laquelle ils sont parvenus, ne peuvent plus être séduits,
mais il n'en est pas de même de ceux qui, n'ayant encore en eux que des
possibilités de connaissance, ne sont proprement que des « appelés » et c'est
pourquoi l'Évangile dit qu'il y a « beaucoup d'appelés, mais peu d'élus ».


Nous
entrons dans un temps où il deviendra particulièrement difficile de « distinguer l'ivraie
du bon grain », d'effectuer réellement ce que les théologiens nomment le
« discernement des esprits », en raison des manifestations désordonnées qui ne

feront que s'intensifier et se multiplier, et aussi en raison du défaut de véritable
connaissance cher ceux dont la fonction normale devrait être de guider les autres et
qui aujourd'hui ne sont trop souvent que des « guides aveugles ». On verra alors si,
dans de pareilles circonstances, les subtilités dialectiques sont de quelque utilité, et
si c'est une « philosophie », fût-elle la meilleure possible, qui suffira à arrêter le
déchaînement des « puissances infernales » ; c'est là encore une illusion contre
laquelle certains ont à se défendre, car il est trop de gens qui, ignorant ce qu'est
l'intellectualité pure, s'imaginent qu'une connaissance simplement philosophique,
qui, même dans le cas le plus favorable, est à peine une ombre de la vraie
connaissance, est capable de remédier à tout et d'opérer le redressement de la
mentalité contemporaine, comme il en est aussi qui croient trouver dans la science
moderne elle-même un moyen de s'élever à des vérités supérieures, alors que cette
science n'est fondée précisément que sur la négation de ces vérités. Toutes ces
illusions sont autant de causes d'égarement ; bien des efforts sont par là dépensés
en pure perte, et c'est ainsi que beaucoup de ceux qui voudraient sincèrement réagir
contre l'esprit moderne sont réduits à l'impuissance, parce que, n'ayant pas su
trouver les principes essentiels sans lesquels toute action est absolument vaine, ils
se sont laissé entraîner dans des impasses dont il ne leur est plus possible de sortir.

Ceux qui arriveront à vaincre tous ces obstacles, et à triompher de l'hostilité
d'un milieu opposé à toute spiritualité, seront sans doute peu nombreux ; mais,
encore une fois, ce n'est pas le nombre qui importe, car nous sommes ici dans un
domaine dont les lois sont tout autres que celles de la matière. Il n'y a donc pas lieu
de désespérer ; et, n'y eût-il même aucun espoir d'aboutir à un résultat sensible
avant que le monde moderne ne sombre dans quelque catastrophe, ce ne serait pas
encore une raison valable pour ne pas entreprendre une oeuvre dont la portée réelle
s'étend bien au-delà de l'époque actuelle. Ceux qui seraient tentés de céder au
découragement doivent penser que rien de ce qui est accompli dans cet ordre ne
peut jamais être perdu, que le désordre, l'erreur et l'obscurité ne peuvent l'emporter
qu'en apparence et d'une façon toute momentanée, que tous les déséquilibres
partiels et transitoires doivent nécessairement concourir au grand équilibre total, et
que rien ne saurait prévaloir finalement contre la puissance de la vérité ; leur devise
doit être celle qu'avaient adoptée autrefois certaines organisations initiatiques de
l'Occident :
Vincit omnia Veritas.


Voilà, donc je ne sais pas mais ceci me semble plutôt très important et au bénéfice de l'Eglise catholique!
Qu'en pensez vous???


Merci





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Message  Marlène Sam 14 Juil 2012 - 15:08

Je suis désolée, lylye, mais vous êtes tout sauf convaincante. Votre long post ne fait que plonger le lecteur dans les méandres de la gnose que vous soutenez malgré votre "conversion".
Je pense au contraire que l'Occident a beaucoup perdu, en revenant justement à travers des personnes comme Monsieur Guenon à des philosophies gnostiques. L’Occident doit se relever de la perte de la Foi. Le Salut ne viendra pas par la connaissance, par le retour à "une tradition" à la manière dont Guenon habilement veut le faire comprendre. Le Salut ne consiste pas en des équations et corrélations entre des Principes et des applications. Vous pouvez poser tous les principes que vous voulez, mais vous ne résoudrez jamais, par exemple, la QUESTION DE L'AMOUR, en mettant de côté CELUI QUI EST AMOUR, QUI EST UNIQUE et qui s'est Révélé en JÉSUS-CHRIST.

Jésus-Christ n'a pas dit: "Je suis une des voies....".

Il a dit:"JE SUIS LA VOIE, LA VÉRITÉ ET LA VIE".

Guenon propose simplement de partir de la Lumière pour rentrer dans les Ténèbres.
Il veut faire endosser à l’Église une responsabilité qui n'a pas lieu d'être, dans la mesure où l’Église a par exemple résolu le problème de l'Inculturation. Aujourd'hui, cette inculturation est une réalité en Afrique et dans les zones où le Catholicisme n'est pas très vieux.
Mais, ce n'est même pas en ces termes que le problème est posé par celui que vous présentez comme prônant " le Christianisme comme solution en retour à la Tradition qui manque tellement à notre époque".
Justement parce que c'est la Tradition qui doit se CONFORMER AU CHRISTIANISME. La Tradition doit ÉPOUSER LE CHRISTIANISME, et devenir Chrétienne.

Ne demandez tout de même pas aux Chrétiens, les "Civilisés de Jésus-Christ" de rentrer dans des pratiques, comme l'adoration des astres, des éléments, de la nature; de faire des sacrifices humains ou d'animaux etc.
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Message  Elyly Sam 14 Juil 2012 - 15:16

Mais avez vous lu la conclusion de son livre dont j'ai fais le copié collé svp?

Car justemement René Guénon prône le retour au Christianisme, il l'ecrit noir sur blanc !

et certainement pas de faire des sacrifices d'animaux ou je ne sais quoi ?? il n'a jamais écris cela!

Enfin je sais pas mais moi ses lectures me poussent à être catholique, je ne vois pas de meilleur Lumière justement?
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Message  Marlène Sam 14 Juil 2012 - 15:38

J'ai bien lu la conclusion, puisque j'en parle justement. Relisez bien vous aussi ma réponse. Il y a la lettre et l'esprit de la lettre.
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Message  Elyly Sam 14 Juil 2012 - 15:44

Je vois ce que vous voulez dire

Mais ceci dit, est ce vraiment condamnable? car au final il prône le retour au Catholicisme, après qu'il place la Tradition au dessus, ça le regarde, vu qu'au final , notre voix est celle du catholicisme comme Tradition?

D'autres part, il est très fin dans ses analyses du monde moderne etc, c'est ultra pertinent, comme le retour au Royalisme de droit divin magnifiquement exposé dans "Autorité spirituelle et pouvoir temporel" il met bien en avant le rôle du Souverain Pontif et explique ce qu'il est... etc
je pense qu'il ne faut pas tout jetter en bloc ?

Désolée de vous embêter mais je pense qu'on peut s'attarder sur cet auteur afin de mieux le cerner, ?
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Message  Marlène Sam 14 Juil 2012 - 17:14

Ce que Guenon dit est bien sûr condamnable! Il est en plein Syncrétisme. A la limite, c'est une Menace à peine voilée et une mise en garde contre l’Église Catholique.
A mon avis, Guenon demande à l’Église Catholique de se compromettre ou de disparaître.
Pour lui, il faut que l’Église Catholique fasse partie d'une "fusion" constituée de Forces Cosmiques constituées d'éléments isolés et dispersés dans diverses cultures(païennes), appelés à constituer ce qu'il appelle " l'élite". Forces dont particulièrement la culture orientale regorge et est dépositaire.

L'élite pour lui est constituée par ceux qui par leurs connaissances arrivent à une certaine lumière, qu'il veut ici assimiler au Salut, alors qu'il n'en est pas ainsi. Pour lui, les prêtres peuvent être réduits, s'ils ne collaborent pas, en anticipant ou en supplantant "l'élite" à devenir des aveugles conduisant d'autres aveugles.
Sous peine donc de se voir "dominée" l’Église doit se fondre dans un système qui peut être tout, sauf le Fait d’évangéliser.
Le Système ressemble plutôt à une Religion Mondiale.

Pour finir, on voit que pour lui, c'est l’Église qui doit se "convertir" au Monde pour subsister.
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Message  Elyly Sam 14 Juil 2012 - 17:24

D'accord je vois j'y vois plus claire...

C'est vraiment très subtil tout cela, pour une personne comme moi qui etait encore athée il y a encore deux ans de cela

Je fais ce que je peux pour me rapprocher de Dieu en lisant des auteurs qui amènent la Lumière véritable du catholicisme

quel auteur pouvez vous me conseiller qui va dans ce sens svp?

pour en revenir à Guénon... est ce qu'on peut lui accorder crédit pour ses thèses défensives au moins sur l’époque moderne? j'ai acheter 6 livres de lui et du coup je vais quand même les lires pour ma "culture générale" (et que j'ai pas perdu mes sous pour rien... )
mais rien n'ai au dessus de Dieu selon moi et je suis toujours dans cette optique Gros sourire
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Message  Admin Dim 15 Juil 2012 - 12:49

@ Lylye :

Au moment de ma convertion, je lisais ce genre de livres nommés "Ésotérisme Chrétien" dont René Guénon, Jean Biès, Julius Evola et quelques autres faisaient partie du corpus de mes lectures, ce qui m'avait fait me rapprocher de la Sainte Vérité.

Mais, au fil de mes lectures, je sentais toujours ce vide en moi car ces auteurs, même s'ils se réclament du Christ, n'en sont pas. Ils sont, en fait, prisonniers d'un mensonge subtil où tout est ramené à ce qu'ils appellent la Tradition Primordiale où chaque religion, selon eux, se valent et où ils croient que c'est la Connaissance qui sauve, ce qui est un autre mensonge !

Bref, quand j'ai vraiment adhéré de plein pieds dans le Christianisme authentique - celui de l'Église Catholique -, j'ai compris par la Grâce de l'Esprit Saint que cet enseignement de l'École de la Tradition était faux et qu'il conduisait à un cul-de-sac, c'est-à-dire à l'Enfer Éternel !

Guénon, cet apôtre du Christianisme, dites-vous, était un Franc-Maçon notoire et, sur la fin de sa vie, il s'est converti à l'islam... ! Ça va pas ?

Ceci explique cela... ! Satan

Que Dieu ait son Âme (ce que je doute grandement !).

L'Administrateur

P.S. Si j'avais un bon conseil à vous donner, je vous dirais de vous débarrasser de tous ces livres et, là, vous trouverez la Véritable Lumière ! Idée de génie !

_________________
"Le garant de ces révélations l'affirme :

"Oui, mon retour est proche!
Amen, viens, Seigneur Jésus!"


Apocalypse, 22, 20


*Venez prier et adorer en direct sur le Forum VSJ via le Web* :

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Message  Elyly Dim 15 Juil 2012 - 18:52

Très intéressant votre témoignage Admin, merci beaucoup

Je cherche des auteurs sérieux Chrétiens svp? qui pouvez vous me conseiller?
j'avais commencé à lire l'Abbé Barruel, mais c'est un peu compliqué pour moi, ecris en vieux François, .. je pense tout de même reprendre la lecture très bientôt

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