A Tombouctou, les soldats burkinabés remplacent les Français
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A Tombouctou, les soldats burkinabés remplacent les Français
Trois mois après la libération de la principale ville du nord du Mali, l’armée française se retire.
24/4/13
PASCAL GUYOT / AFP
Patrouille de l’armée française entre Tombouctou et Douentza, au Mali.
Peu expérimentés, les Burkinabés vont devoir convaincre de leur capacité à protéger la population de djihadistes très déterminés.
Certains habitants se sont réfugiés ailleurs. Les officiels de la ville font bonne figure.
Avec cet article
Mali: attaque à Tombouctou, un soldat malien et une dizaine de jihadistes tués
Tarmac de l’aéroport de Tombouctou. Sous un soleil tranchant adouci par un fin courant d’air qui souffle depuis l’aube, le général français Grégoire de Saint-Quentin, chef de la force Serval (1), descend du Transall qui vient d’arriver de Bamako. Mardi 23 avril, l’armée française se retire de Tombouctou, trois mois après avoir libéré la ville des djihadistes, pour se redéployer plus à l’est, dans la région de Gao.
Le général de Saint-Quentin est venu officiellement remettre la responsabilité de la défense de la zone à un bataillon de la Misma, la force africaine composée pour l’essentiel de troupes de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), conformément à la promesse de Paris de laisser la Cedeao lui succéder dans les villes maliennes qu’elle a libérées. À Tombouctou, un bataillon de 650 Burkinabés prend le relais des 170 soldats français encore sur place. Le moment est solennel.
Quels moyens pour les Burkinabés ?
« C’est aujourd’hui avec une profonde émotion et beaucoup d’espoir que je confie aux forces de la Misma la mission que mes hommes assuraient jusque-là en appui de l’armée malienne. Profonde émotion, puisque je mesure pleinement l’ampleur de la tâche accomplie par quelques hommes dans des conditions extrêmement difficiles et éprouvantes. Beaucoup d’espoir car nous avons créé une dynamique sécuritaire », lance le général de Saint-Quentin aux soldats réunis pour cette occasion.
Si la passation des pouvoirs entre les deux armées se déroule sans incident, tous les observateurs s’interrogent sur la suite des événements à Tombouctou : les Burkinabés auront-ils les moyens de tenir la ville ? Pour ces soldats, il n’y a aucun doute. « Nous sommes arrivés en nombre, équipés, entraînés, déterminés, affirme le colonel Batouina, commandant du bataillon. Depuis que nous sommes déployés au Mali, en janvier, nous remplaçons les Français à l’est du Mali : après les avoir relevés à Markala, à Diabali, nous voici au nord. Jusqu’à maintenant, nous avons toujours réussi dans cette mission. »
jamais engagés dans un affrontement direct avec des ennemis
À Tombouctou, depuis deux semaines, les soldats burkinabés patrouillent avec les Français, rencontrent les autorités de la ville, participent à des opérations conjointes de sécurisation. « Nous sommes prêts, bien entendu ! », lance, confiant, le colonel Batouina.
Le sont-ils vraiment ? Jusqu’à maintenant, les Burkinabés n’ont pas été directement engagés dans un affrontement avec les djihadistes. La plupart de ces hommes n’ont jamais participé à une opération extérieure, ils n’ont jamais été engagés dans un affrontement direct avec des ennemis. Or à Tombouctou, les islamistes se sont révélés de redoutables combattants.
« Ils sont très professionnels dans leurs attaques », témoigne le sergent Kevin, du 1er Rima, qui les a affrontés en première ligne, lors d’une nuit de combats fin mars. « Ils sont montés à l’assaut de notre position au sud de l’aéroport en faisant preuve de discipline et d’un savoir-faire redoutables : nous avons pu les arrêter grâce à notre puissance de feu et à notre entraînement », confie-t-il. Bilan de cette nuit de feu, une vingtaine de tués parmi les djihadistes. « On a retrouvé des ceintures d’explosif autour de leur taille. S’ils étaient passés, ils se seraient fait exploser dans nos lignes », ajoute le lieutenant Arnaud.
des djihadistes déterminés
Face à une telle détermination, les Burkinabés tiendront-ils le choc ? « Cela ne fait aucun doute », répète le colonel Batouina. « Nous ne combattons pas seulement pour le Mali mais aussi pour la sécurité du Burkina. Si nous n’arrêtons pas les djihadistes ici, ils viendront imposer leur loi dans notre pays », ajoute le sergent Souleima.
Du côté de la population de Tombouctou, les esprits ne sont pas totalement rassurés devant le départ des Français même si les officiels de la ville faisaient, mardi 24 avril, bonne figure : « On a totalement confiance dans l’armée française, affirme Hamma Chabane, un conseiller municipal de Tombouctou. À la nouvelle de leur départ, nous avons été très inquiets. Certains de mes concitoyens sont partis se réfugier ailleurs. »
Lui est resté. « J’ai vu le nombre de soldats burkinabés, leur comportement aux côtés des Français. Cela devrait bien se passer, explique-t-il. Et puis vous savez, les soldats français ne sont pas loin. Ils sont repositionnés à Gao. Un coup de fil, et ils seront à Tombouctou en un instant grâce à leurs avions et à leurs hélicoptères. »
LAURENT LARCHER, à TOMBOUCTOU
Source:http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/A-Tombouctou-les-soldats-burkinabes-remplacent-les-Francais-2013-04-24-952378
24/4/13
PASCAL GUYOT / AFP
Patrouille de l’armée française entre Tombouctou et Douentza, au Mali.
Peu expérimentés, les Burkinabés vont devoir convaincre de leur capacité à protéger la population de djihadistes très déterminés.
Certains habitants se sont réfugiés ailleurs. Les officiels de la ville font bonne figure.
Avec cet article
Mali: attaque à Tombouctou, un soldat malien et une dizaine de jihadistes tués
Tarmac de l’aéroport de Tombouctou. Sous un soleil tranchant adouci par un fin courant d’air qui souffle depuis l’aube, le général français Grégoire de Saint-Quentin, chef de la force Serval (1), descend du Transall qui vient d’arriver de Bamako. Mardi 23 avril, l’armée française se retire de Tombouctou, trois mois après avoir libéré la ville des djihadistes, pour se redéployer plus à l’est, dans la région de Gao.
Le général de Saint-Quentin est venu officiellement remettre la responsabilité de la défense de la zone à un bataillon de la Misma, la force africaine composée pour l’essentiel de troupes de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), conformément à la promesse de Paris de laisser la Cedeao lui succéder dans les villes maliennes qu’elle a libérées. À Tombouctou, un bataillon de 650 Burkinabés prend le relais des 170 soldats français encore sur place. Le moment est solennel.
Quels moyens pour les Burkinabés ?
« C’est aujourd’hui avec une profonde émotion et beaucoup d’espoir que je confie aux forces de la Misma la mission que mes hommes assuraient jusque-là en appui de l’armée malienne. Profonde émotion, puisque je mesure pleinement l’ampleur de la tâche accomplie par quelques hommes dans des conditions extrêmement difficiles et éprouvantes. Beaucoup d’espoir car nous avons créé une dynamique sécuritaire », lance le général de Saint-Quentin aux soldats réunis pour cette occasion.
Si la passation des pouvoirs entre les deux armées se déroule sans incident, tous les observateurs s’interrogent sur la suite des événements à Tombouctou : les Burkinabés auront-ils les moyens de tenir la ville ? Pour ces soldats, il n’y a aucun doute. « Nous sommes arrivés en nombre, équipés, entraînés, déterminés, affirme le colonel Batouina, commandant du bataillon. Depuis que nous sommes déployés au Mali, en janvier, nous remplaçons les Français à l’est du Mali : après les avoir relevés à Markala, à Diabali, nous voici au nord. Jusqu’à maintenant, nous avons toujours réussi dans cette mission. »
jamais engagés dans un affrontement direct avec des ennemis
À Tombouctou, depuis deux semaines, les soldats burkinabés patrouillent avec les Français, rencontrent les autorités de la ville, participent à des opérations conjointes de sécurisation. « Nous sommes prêts, bien entendu ! », lance, confiant, le colonel Batouina.
Le sont-ils vraiment ? Jusqu’à maintenant, les Burkinabés n’ont pas été directement engagés dans un affrontement avec les djihadistes. La plupart de ces hommes n’ont jamais participé à une opération extérieure, ils n’ont jamais été engagés dans un affrontement direct avec des ennemis. Or à Tombouctou, les islamistes se sont révélés de redoutables combattants.
« Ils sont très professionnels dans leurs attaques », témoigne le sergent Kevin, du 1er Rima, qui les a affrontés en première ligne, lors d’une nuit de combats fin mars. « Ils sont montés à l’assaut de notre position au sud de l’aéroport en faisant preuve de discipline et d’un savoir-faire redoutables : nous avons pu les arrêter grâce à notre puissance de feu et à notre entraînement », confie-t-il. Bilan de cette nuit de feu, une vingtaine de tués parmi les djihadistes. « On a retrouvé des ceintures d’explosif autour de leur taille. S’ils étaient passés, ils se seraient fait exploser dans nos lignes », ajoute le lieutenant Arnaud.
des djihadistes déterminés
Face à une telle détermination, les Burkinabés tiendront-ils le choc ? « Cela ne fait aucun doute », répète le colonel Batouina. « Nous ne combattons pas seulement pour le Mali mais aussi pour la sécurité du Burkina. Si nous n’arrêtons pas les djihadistes ici, ils viendront imposer leur loi dans notre pays », ajoute le sergent Souleima.
Du côté de la population de Tombouctou, les esprits ne sont pas totalement rassurés devant le départ des Français même si les officiels de la ville faisaient, mardi 24 avril, bonne figure : « On a totalement confiance dans l’armée française, affirme Hamma Chabane, un conseiller municipal de Tombouctou. À la nouvelle de leur départ, nous avons été très inquiets. Certains de mes concitoyens sont partis se réfugier ailleurs. »
Lui est resté. « J’ai vu le nombre de soldats burkinabés, leur comportement aux côtés des Français. Cela devrait bien se passer, explique-t-il. Et puis vous savez, les soldats français ne sont pas loin. Ils sont repositionnés à Gao. Un coup de fil, et ils seront à Tombouctou en un instant grâce à leurs avions et à leurs hélicoptères. »
LAURENT LARCHER, à TOMBOUCTOU
Source:http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/A-Tombouctou-les-soldats-burkinabes-remplacent-les-Francais-2013-04-24-952378
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JOSENOVAR- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
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Age : 51
Localisation : Espagne
Re: A Tombouctou, les soldats burkinabés remplacent les Français
Merci Josenovar
@ TOUS
Ce genre d'action militaire, sera sans doute difficile dans les prochaines années, car le budget de la défense française est en baisse, tandis que ceux d'autres pays comme la Chine, explose. Nous avons des raisons d'être inquiet, car une grande partie du monde se prépare à la guerre, mais la France ne sera pas prête, car plus en mesure de se défendre.Soyez tous bénis!
@ TOUS
Ce genre d'action militaire, sera sans doute difficile dans les prochaines années, car le budget de la défense française est en baisse, tandis que ceux d'autres pays comme la Chine, explose. Nous avons des raisons d'être inquiet, car une grande partie du monde se prépare à la guerre, mais la France ne sera pas prête, car plus en mesure de se défendre.Soyez tous bénis!
stjeanlagneau- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
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