17 septembre Sainte Hildegarde de Bingen
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17 septembre Sainte Hildegarde de Bingen
VISION SIXIEME dans SCIVIAS de Sainte Hildegarde de Bingen
SOMMAIRE : - Que Dieu a merveilleusement créé et disposé sa créature. - De la nature des Anges et de sa signification. - De la nature des Archanges et de sa signification. - De la nature des Vertus et de sa signification. - De la nature des Puissances et de sa signification - De la nature des Principautés et de sa signification. - De la nature des Dominations et de sa signification. - De la nature des Trônes et de sa signification. - De la nature des Chérubins et de sa signification. - De la nature des Séraphins et de sa signification. Que toutes ces légions proclament, de leurs voix admirables, les merveilles que Dieu opère dans les âmes bienheureuses. - Le Psalmiste sur le même sujet.
Ensuite je vis dans les hauteurs des mystères célestes deux armées d'esprits d'en-haut, resplendissant d'une clarté admirable et qui dans la première légion avaient comme des ailes sur leurs poitrines ; leurs faces étaient semblables à celles des hommes, et leur visage humain apparaissait comme à travers une eau pure. Et ceux qui étaient dans l'autre légion, avaient aussi comme des ailes sur leurs poitrines ; et leurs faces étaient comme celles des hommes, et dans elles l'image du Fils de l'homme resplendissait comme dans un miroir. Mais dans les uns comme dans les autres, je ne pus discerner une autre forme. Ces légions environnaient cinq autres légions, et formaient autour d'elles comme une couronne. Et ceux qui étaient dans la première de ces cinq légions, avaient comme des apparences d'hommes, resplendissantes de clarté, des épaules jusqu'en bas. Ceux qui étaient dans la seconde (légion) étaient si éblouissantes de lumière, que je ne pouvais les regarder. Ceux qui étaient dans la troisième apparurent comme de marbre blanc, et leurs têtes étaient semblables à celles des hommes, desquelles émanaient des rayons ardents ; et, des épaules en bas, ils étaient environnés comme d'une épaisse nuée. Ceux qui étaient dans la quatrième légion, avaient la face humaine et des pieds d'hommes ; ils portaient sur leurs têtes des casques, et étaient revêtus de tuniques de marbre. Ceux enfin qui étaient dans la cinquième légion, ne montraient en soi aucune forme humaine ; mais étaient empourprés comme l'aurore. Et je ne voyais en eux aucune-autre forme. Et ces légions formaient comme une couronne, autour des deux autres légions. Ceux qui étaient dans la première de ces deux légions apparaissaient tout remplis d'yeux et d'ailes, et dans chaque œil était un miroir ; et dans chaque miroir une face d'homme ; et ils élevaient leurs ailes à une suprême hauteur. Et ceux qui étaient dans la seconde légion brûlaient comme le feu ; et ils avaient une multitude d'ailes, où, comme dans un miroir, on voyait tous les ordres illustres de l'institution ecclésiastique. Mais je ne vis, ni dans les uns, ni dans les autres, aucune autre forme. Et toutes ces légions faisaient retentir, de leurs voix merveilleuses en de multiples harmonies, les louanges de celui qui opère des merveilles dans les âmes bienheureuses ; et elles glorifiaient Dieu magnifiquement.
Et j'entendis une voix du ciel qui me disait : Le Dieu tout-puissant et ineffable, qui fut avant les siècles, qui n'eut pas de commencement et ne cesse d'exister après la fin des siècles, a établi et disposé par sa volonté toute créature, d'une manière admirable. Comment ? - Il a placé les unes sur la terre, les autres dans le ciel. Il a établi les bienheureux esprits pour le salut des hommes et l'honneur de son nom. Comment ? - En effet, il a placé les uns, pour subvenir aux nécessités des hommes ; les autres pour manifester, par eux, aux hommes, les jugements de ses décrets. C'est pourquoi, tu vois dans les hauteurs mystérieuses du ciel, deux légions d'esprits supérieurs resplendissant d'un merveilleux éclat ; parce que, comme il t'est montré, dans ces hauteurs mystérieuses que le regard charnel ne pénètre pas, mais que la vue de l'homme intérieur atteint, ces deux légions indiquent que le corps et l'âme de l'homme doivent se vouer au service de Dieu ; puisqu'eux-mêmes, avec les citoyens célestes, sont faits pour jouir de la vision béatifique.
Et ceux qui sont dans la première légion ont comme des ailes sur leurs poitrines ; et montrent des faces pareilles à celles des hommes, dans lesquelles les visages humains apparaissent comme à travers l'eau pure : ces anges sont les désirs qui proviennent de la profondeur de son intelligence. Ils étendent comme des ailes ; non qu'ils aient des ailes comme les oiseaux, mais parce qu'ils accomplissent rapidement, dans leurs désirs, la volonté de Dieu ; comme l'homme, dans ses pensées, vole rapidement. Ils manifestent en soi, et par leurs physionomies, la beauté de la raison, où Dieu scrute attentivement les oeuvres des hommes ; parce que, comme le serviteur qui entend les paroles de son maître, les accomplit selon sa volonté ; ainsi ces anges, considèrent la volonté de Dieu dans les hommes ; et lui montrent en eux-mêmes leurs actes. Ceux qui sont dans l'autre légion, ont aussi comme des ailes sur leurs poitrines, et montrent des faces semblables à celles des hommes, dans lesquelles l'image du Fils de l'homme resplendit, comme dans un miroir : Ce sont les archanges qui contemplent la volonté de Dieu, dans les désirs de leur intelligence, et manifestent en eux la beauté de la raison : ils louent d'une manière très pure le Verbe incarné, parce que connaissant les secrets divins, ils ont annoncé fréquemment, par avance, les mystères de l'incarnation du Fils de Dieu. Mais dans les uns comme dans les autres, tu ne peux distinguer une autre forme, parce que dans les anges comme dans les archanges, il y a beaucoup de mystères cachés, que l'intelligence humaine embarrassée d'un corps mortel, ne peut saisir.
Mais que ces légions forment une couronne autour de cinq autres légions : cela signifie que le corps et l'âme de l'homme enserrent, dans le réseau de leurs facultés, les cinq sens de l'homme purifiés par les cinq blessures de mon Fils ; et qu'ils doivent concentrer tous leurs efforts, vers l'accomplissement des préceptes qui concernent la conduite intérieure. C'est pourquoi, ceux qui sont dans la première légion ont comme la face humaine ; et sont resplendissants d'une grande lumière, des épaules jusqu'en bas : ce sont les vertus qui s'élèvent dans les coeurs des croyants ; et, par leur ardente charité, construisent en eux une haute tour, au moyen des bonnes oeuvres ; de telle sorte que, par leur raison, elles accomplissent les oeuvres des élus ; et par leur force de (persuasion), elles les conduisent à une fin heureuse, en vertu de l'éclat de leur béatitude.
Comment ? Lorsque les élus, possédant la clarté du sens intérieur, renoncent à leur nature corrompue, à cause de cette illumination qui, par un effet de ma volonté, les éclaire sur la splendeur de ces Vertus ; et combattent vigoureusement contre les embûches diaboliques ; les combats qu'ils livrent ainsi contre l'armée diabolique, ces Vertus me les montrent sans cesse, à moi leur créateur.
Car les hommes livrent en eux les combats de la foi et de l'incrédulité. Comment ? Parce que l'un me confesse, et l'autre me renie. Mais dans ce combat une question se pose. Est-il un Dieu oui ou non ? Alors, à cette interrogation, la réponse du Saint-Esprit est dans l'homme : Il est un Dieu qui t'a créé et racheté. Et tant qu'à cette interrogation une telle réponse se trouve dans l'homme, la vertu de Dieu ne lui fait pas défaut ; parce qu'à cette question et à cette réponse se joint la pénitence. Mais quand cette question ne se pose pas à l'homme, la réponse du St-Esprit n'intervient pas ; parce que cet homme a repoussé le don de Dieu, et sans songer à la pénitence il se précipite lui-même dans la mort. Mais les Vertus offrent à Dieu les combats de ces guerres, parce qu'elles sont devant Dieu le signe qui montre avec quelle intention Dieu est adoré ou renié.
Mais ceux qui sont de la seconde légion resplendissent d'une telle clarté, que tu ne peux les regarder : Ce sont les Puissances : parce que nulle débilité mortelle ne peut comprendre la sérénité et la beauté de la puissance de Dieu, ni se faire semblable à elle ; parce que la puissance de Dieu est indéfinissable.
Mais ceux qui sont dans la troisième légion apparaissent comme de marbre blanc, et ont une tête humaine d'où partent des rayons ardents ; et, depuis les épaules jusqu'en bas, ils sont environnés comme d'une nuée de fer : Ce sont les Principautés : elles signifient que ceux qui, par la grâce de Dieu, sont les princes des hommes dans le siècle, doivent revêtir l'armure forte de la justice, pour ne pas tomber à cause de leur instabilité ; ils doivent regarder leur chef, qui est le Christ Fils de Dieu, et régler leur domination pour le bien des hommes, selon sa volonté ; attirant sur eux, dans leur amour de la vérité, la grâce du St-Esprit ; de telle sorte que, par la force de l'équité, ils persévèrent fermes et stables jusqu'à leur dernier jour.
Ceux qui dans la quatrième légion, avec la face humaine et les pieds semblables à ceux des hommes, portent des casques sur leurs têtes, et sont revêtus de tuniques de marbre s'appellent les Dominations : pour montrer que celui qui est le Seigneur de toutes choses, a relevé de la terre jusqu'au ciel la raison humaine, qui gisait souillée dans la poussière humaine, en donnant à la terre son Fils, qui écrasa par sa justice l'antique séducteur ; de telle sorte que les fidèles imitent scrupuleusement celui qui est leur chef, plaçant tout leur espoir dans les choses célestes, et se fortifiant dans le désir fécond des bonnes oeuvres.
Mais ceux qui, dans la cinquième légion, empourprés comme l'aurore, n'ont aucune forme humaine, sont les Trônes signifient que la divinité s'abaissa jusqu'à l'humanité, lorsque le fils unique de Dieu revêtit la nature humaine pour le salut des hommes, lui qui n'eut en lui aucune contagion des péchés des hommes ; parce que, conçu du Saint-Esprit, il reçut dans une aurore, c'est-à-dire dans le sein de la bienheureuse Vierge, une chair exempte de toute souillure du péché. Mais tu ne vois en eux aucune autre forme, parce qu'ils contiennent plusieurs mystères des secrets d'en-haut, que la fragilité humaine ne peut concevoir. Que ces légions en entourent deux autres comme une couronne : cela signifie que les fidèles qui dirigent leurs cinq sens vers l'accomplissement des oeuvres d'en-haut, sachant qu'ils ont
été rachetés par les cinq blessures du Fils de Dieu, parviennent par tout l'effort et toute la recherche de leur esprit, à la dilection de Dieu et de leur prochain, lorsqu'ils dédaignent la volupté de leur coeur (charnel), et qu'ils placent tout leur espoir dans les choses éternelles.
C'est pourquoi ceux qui sont dans la première de ces deux légions, paraissent remplis d'yeux et d'ailes ; et dans chaque oeil apparaît un miroir ; et dans chaque miroir, une face humaine ; et ils élèvent leurs ailes à une merveilleuse hauteur : Ce sont les chérubins qui signifient la science de Dieu, dans laquelle eux-mêmes, voyant les mystères des secrets d'en haut, satisfont leurs désirs selon la volonté de Dieu ; de telle sorte que doués d'une très claire pénétration de la profondeur de la science, ils prévoient merveilleusement dans elle, ceux qui, connaissant le vrai Dieu, dirigent l'intention des désirs de leurs coeurs vers celui qui est au-dessus de tous, soulevés qu'ils sont justement et heureusement comme avec des ailes, préférant les choses éternelles aux biens éphémères ; comme ils le montrent par l'élévation de leurs désirs.
Mais ceux qui sont dans la deuxième légion brûlent comme le feu ; et ayant de nombreuses ailes, montrent dans ces mêmes ailes, comme dans un miroir, tous les ordres insignes de l'institution ecclésiastique. Ce sont les séraphins qui montrent que, de même qu'ils sont embrasés de l'amour de Dieu, dans la pleine satisfaction du désir de sa vision, ainsi pareillement dans leurs désirs, les dignités tant séculières que spirituelles, dont l'éclatante pureté se manifeste dans les mystères ecclésiastiques, indiquent que, comme les secrets divins apparaissent merveilleusement en elles : tous ceux qui, aimant avec la sincérité d'un coeur pur, cherchent la vie d'en haut, doivent se passionner pour Dieu, et s'attacher à lui de tous leurs désirs ; afin de parvenir à la joie de ceux qu'ils imitent si fidèlement. Que tu ne voies pas une autre forme ni dans les uns ni dans les autres : cela signifie qu'il y a beaucoup de choses mystérieuses dans les esprits bienheureux, qui ne doivent pas être manifestées à l'homme ; parce que, pendant sa vie mortelle, il ne peut discerner parfaitement les choses célestes.
Mais toutes ces légions, comme tu l'entends, dans tous les genres de modulations et d'harmonies merveilleuses, chantent les miracles que Dieu opère dans les âmes bienheureuses, et pour lesquels elles glorifient Dieu magnifiquement ; parce que les bienheureux esprits, font retentir dans les sphères célestes, par la vertu de Dieu, en des sons inénarrables, de grandes louanges pour exalter les prodiges que Dieu accomplit dans ses saints, pour lesquels eux-mêmes magnifient Dieu glorieusement, dès qu'ils le recherchent, dans les profondeurs de la sainteté ; se réjouissant dans la Joie du salut, comme David mon serviteur, qui voyait les secrets d'en haut, en rend témoignage lorsqu'il dit : La voix de l'allégresse et du salut dans les tabernacles des justes(1). Ce qui veut dire : L'expression de la prospérité et de la joie de celui qui méprise la chair et exalte l'esprit, sera connue comme une marque assurée de salut, dans les habitations de ceux qui repoussent l'injustice et accomplissent le devoir, lorsque, par la suggestion du démon, pouvant faire le mal, ils font le bien, en suivant l'inspiration divine. Que signifie cela ? L'homme souvent montre une joie indécente, lorsqu'il a accompli le péché qu'il désirait indignement. Mais ce n'est pas là qu'il trouve son salut, puisqu'il a fait ce qui était contraire à la loi divine. Celui-là possédera l'allégresse véritable et le vrai bonheur du salut, qui accomplira courageusement le bien désiré avec ardeur ; aimant, pendant qu'il habite en son corps, la demeure de ceux qui, pour courir dans la voie du salut, se détournent de l'erreur et du mensonge. C'est pourquoi, que celui qui possède la science du St-Esprit et les ailes de la foi, ne méprise pas mon avis, mais le reçoive pour en faire les délices de son âme.
Ainsi soit-il.
Source : livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
SOMMAIRE : - Que Dieu a merveilleusement créé et disposé sa créature. - De la nature des Anges et de sa signification. - De la nature des Archanges et de sa signification. - De la nature des Vertus et de sa signification. - De la nature des Puissances et de sa signification - De la nature des Principautés et de sa signification. - De la nature des Dominations et de sa signification. - De la nature des Trônes et de sa signification. - De la nature des Chérubins et de sa signification. - De la nature des Séraphins et de sa signification. Que toutes ces légions proclament, de leurs voix admirables, les merveilles que Dieu opère dans les âmes bienheureuses. - Le Psalmiste sur le même sujet.
Ensuite je vis dans les hauteurs des mystères célestes deux armées d'esprits d'en-haut, resplendissant d'une clarté admirable et qui dans la première légion avaient comme des ailes sur leurs poitrines ; leurs faces étaient semblables à celles des hommes, et leur visage humain apparaissait comme à travers une eau pure. Et ceux qui étaient dans l'autre légion, avaient aussi comme des ailes sur leurs poitrines ; et leurs faces étaient comme celles des hommes, et dans elles l'image du Fils de l'homme resplendissait comme dans un miroir. Mais dans les uns comme dans les autres, je ne pus discerner une autre forme. Ces légions environnaient cinq autres légions, et formaient autour d'elles comme une couronne. Et ceux qui étaient dans la première de ces cinq légions, avaient comme des apparences d'hommes, resplendissantes de clarté, des épaules jusqu'en bas. Ceux qui étaient dans la seconde (légion) étaient si éblouissantes de lumière, que je ne pouvais les regarder. Ceux qui étaient dans la troisième apparurent comme de marbre blanc, et leurs têtes étaient semblables à celles des hommes, desquelles émanaient des rayons ardents ; et, des épaules en bas, ils étaient environnés comme d'une épaisse nuée. Ceux qui étaient dans la quatrième légion, avaient la face humaine et des pieds d'hommes ; ils portaient sur leurs têtes des casques, et étaient revêtus de tuniques de marbre. Ceux enfin qui étaient dans la cinquième légion, ne montraient en soi aucune forme humaine ; mais étaient empourprés comme l'aurore. Et je ne voyais en eux aucune-autre forme. Et ces légions formaient comme une couronne, autour des deux autres légions. Ceux qui étaient dans la première de ces deux légions apparaissaient tout remplis d'yeux et d'ailes, et dans chaque œil était un miroir ; et dans chaque miroir une face d'homme ; et ils élevaient leurs ailes à une suprême hauteur. Et ceux qui étaient dans la seconde légion brûlaient comme le feu ; et ils avaient une multitude d'ailes, où, comme dans un miroir, on voyait tous les ordres illustres de l'institution ecclésiastique. Mais je ne vis, ni dans les uns, ni dans les autres, aucune autre forme. Et toutes ces légions faisaient retentir, de leurs voix merveilleuses en de multiples harmonies, les louanges de celui qui opère des merveilles dans les âmes bienheureuses ; et elles glorifiaient Dieu magnifiquement.
Et j'entendis une voix du ciel qui me disait : Le Dieu tout-puissant et ineffable, qui fut avant les siècles, qui n'eut pas de commencement et ne cesse d'exister après la fin des siècles, a établi et disposé par sa volonté toute créature, d'une manière admirable. Comment ? - Il a placé les unes sur la terre, les autres dans le ciel. Il a établi les bienheureux esprits pour le salut des hommes et l'honneur de son nom. Comment ? - En effet, il a placé les uns, pour subvenir aux nécessités des hommes ; les autres pour manifester, par eux, aux hommes, les jugements de ses décrets. C'est pourquoi, tu vois dans les hauteurs mystérieuses du ciel, deux légions d'esprits supérieurs resplendissant d'un merveilleux éclat ; parce que, comme il t'est montré, dans ces hauteurs mystérieuses que le regard charnel ne pénètre pas, mais que la vue de l'homme intérieur atteint, ces deux légions indiquent que le corps et l'âme de l'homme doivent se vouer au service de Dieu ; puisqu'eux-mêmes, avec les citoyens célestes, sont faits pour jouir de la vision béatifique.
Et ceux qui sont dans la première légion ont comme des ailes sur leurs poitrines ; et montrent des faces pareilles à celles des hommes, dans lesquelles les visages humains apparaissent comme à travers l'eau pure : ces anges sont les désirs qui proviennent de la profondeur de son intelligence. Ils étendent comme des ailes ; non qu'ils aient des ailes comme les oiseaux, mais parce qu'ils accomplissent rapidement, dans leurs désirs, la volonté de Dieu ; comme l'homme, dans ses pensées, vole rapidement. Ils manifestent en soi, et par leurs physionomies, la beauté de la raison, où Dieu scrute attentivement les oeuvres des hommes ; parce que, comme le serviteur qui entend les paroles de son maître, les accomplit selon sa volonté ; ainsi ces anges, considèrent la volonté de Dieu dans les hommes ; et lui montrent en eux-mêmes leurs actes. Ceux qui sont dans l'autre légion, ont aussi comme des ailes sur leurs poitrines, et montrent des faces semblables à celles des hommes, dans lesquelles l'image du Fils de l'homme resplendit, comme dans un miroir : Ce sont les archanges qui contemplent la volonté de Dieu, dans les désirs de leur intelligence, et manifestent en eux la beauté de la raison : ils louent d'une manière très pure le Verbe incarné, parce que connaissant les secrets divins, ils ont annoncé fréquemment, par avance, les mystères de l'incarnation du Fils de Dieu. Mais dans les uns comme dans les autres, tu ne peux distinguer une autre forme, parce que dans les anges comme dans les archanges, il y a beaucoup de mystères cachés, que l'intelligence humaine embarrassée d'un corps mortel, ne peut saisir.
Mais que ces légions forment une couronne autour de cinq autres légions : cela signifie que le corps et l'âme de l'homme enserrent, dans le réseau de leurs facultés, les cinq sens de l'homme purifiés par les cinq blessures de mon Fils ; et qu'ils doivent concentrer tous leurs efforts, vers l'accomplissement des préceptes qui concernent la conduite intérieure. C'est pourquoi, ceux qui sont dans la première légion ont comme la face humaine ; et sont resplendissants d'une grande lumière, des épaules jusqu'en bas : ce sont les vertus qui s'élèvent dans les coeurs des croyants ; et, par leur ardente charité, construisent en eux une haute tour, au moyen des bonnes oeuvres ; de telle sorte que, par leur raison, elles accomplissent les oeuvres des élus ; et par leur force de (persuasion), elles les conduisent à une fin heureuse, en vertu de l'éclat de leur béatitude.
Comment ? Lorsque les élus, possédant la clarté du sens intérieur, renoncent à leur nature corrompue, à cause de cette illumination qui, par un effet de ma volonté, les éclaire sur la splendeur de ces Vertus ; et combattent vigoureusement contre les embûches diaboliques ; les combats qu'ils livrent ainsi contre l'armée diabolique, ces Vertus me les montrent sans cesse, à moi leur créateur.
Car les hommes livrent en eux les combats de la foi et de l'incrédulité. Comment ? Parce que l'un me confesse, et l'autre me renie. Mais dans ce combat une question se pose. Est-il un Dieu oui ou non ? Alors, à cette interrogation, la réponse du Saint-Esprit est dans l'homme : Il est un Dieu qui t'a créé et racheté. Et tant qu'à cette interrogation une telle réponse se trouve dans l'homme, la vertu de Dieu ne lui fait pas défaut ; parce qu'à cette question et à cette réponse se joint la pénitence. Mais quand cette question ne se pose pas à l'homme, la réponse du St-Esprit n'intervient pas ; parce que cet homme a repoussé le don de Dieu, et sans songer à la pénitence il se précipite lui-même dans la mort. Mais les Vertus offrent à Dieu les combats de ces guerres, parce qu'elles sont devant Dieu le signe qui montre avec quelle intention Dieu est adoré ou renié.
Mais ceux qui sont de la seconde légion resplendissent d'une telle clarté, que tu ne peux les regarder : Ce sont les Puissances : parce que nulle débilité mortelle ne peut comprendre la sérénité et la beauté de la puissance de Dieu, ni se faire semblable à elle ; parce que la puissance de Dieu est indéfinissable.
Mais ceux qui sont dans la troisième légion apparaissent comme de marbre blanc, et ont une tête humaine d'où partent des rayons ardents ; et, depuis les épaules jusqu'en bas, ils sont environnés comme d'une nuée de fer : Ce sont les Principautés : elles signifient que ceux qui, par la grâce de Dieu, sont les princes des hommes dans le siècle, doivent revêtir l'armure forte de la justice, pour ne pas tomber à cause de leur instabilité ; ils doivent regarder leur chef, qui est le Christ Fils de Dieu, et régler leur domination pour le bien des hommes, selon sa volonté ; attirant sur eux, dans leur amour de la vérité, la grâce du St-Esprit ; de telle sorte que, par la force de l'équité, ils persévèrent fermes et stables jusqu'à leur dernier jour.
Ceux qui dans la quatrième légion, avec la face humaine et les pieds semblables à ceux des hommes, portent des casques sur leurs têtes, et sont revêtus de tuniques de marbre s'appellent les Dominations : pour montrer que celui qui est le Seigneur de toutes choses, a relevé de la terre jusqu'au ciel la raison humaine, qui gisait souillée dans la poussière humaine, en donnant à la terre son Fils, qui écrasa par sa justice l'antique séducteur ; de telle sorte que les fidèles imitent scrupuleusement celui qui est leur chef, plaçant tout leur espoir dans les choses célestes, et se fortifiant dans le désir fécond des bonnes oeuvres.
Mais ceux qui, dans la cinquième légion, empourprés comme l'aurore, n'ont aucune forme humaine, sont les Trônes signifient que la divinité s'abaissa jusqu'à l'humanité, lorsque le fils unique de Dieu revêtit la nature humaine pour le salut des hommes, lui qui n'eut en lui aucune contagion des péchés des hommes ; parce que, conçu du Saint-Esprit, il reçut dans une aurore, c'est-à-dire dans le sein de la bienheureuse Vierge, une chair exempte de toute souillure du péché. Mais tu ne vois en eux aucune autre forme, parce qu'ils contiennent plusieurs mystères des secrets d'en-haut, que la fragilité humaine ne peut concevoir. Que ces légions en entourent deux autres comme une couronne : cela signifie que les fidèles qui dirigent leurs cinq sens vers l'accomplissement des oeuvres d'en-haut, sachant qu'ils ont
été rachetés par les cinq blessures du Fils de Dieu, parviennent par tout l'effort et toute la recherche de leur esprit, à la dilection de Dieu et de leur prochain, lorsqu'ils dédaignent la volupté de leur coeur (charnel), et qu'ils placent tout leur espoir dans les choses éternelles.
C'est pourquoi ceux qui sont dans la première de ces deux légions, paraissent remplis d'yeux et d'ailes ; et dans chaque oeil apparaît un miroir ; et dans chaque miroir, une face humaine ; et ils élèvent leurs ailes à une merveilleuse hauteur : Ce sont les chérubins qui signifient la science de Dieu, dans laquelle eux-mêmes, voyant les mystères des secrets d'en haut, satisfont leurs désirs selon la volonté de Dieu ; de telle sorte que doués d'une très claire pénétration de la profondeur de la science, ils prévoient merveilleusement dans elle, ceux qui, connaissant le vrai Dieu, dirigent l'intention des désirs de leurs coeurs vers celui qui est au-dessus de tous, soulevés qu'ils sont justement et heureusement comme avec des ailes, préférant les choses éternelles aux biens éphémères ; comme ils le montrent par l'élévation de leurs désirs.
Mais ceux qui sont dans la deuxième légion brûlent comme le feu ; et ayant de nombreuses ailes, montrent dans ces mêmes ailes, comme dans un miroir, tous les ordres insignes de l'institution ecclésiastique. Ce sont les séraphins qui montrent que, de même qu'ils sont embrasés de l'amour de Dieu, dans la pleine satisfaction du désir de sa vision, ainsi pareillement dans leurs désirs, les dignités tant séculières que spirituelles, dont l'éclatante pureté se manifeste dans les mystères ecclésiastiques, indiquent que, comme les secrets divins apparaissent merveilleusement en elles : tous ceux qui, aimant avec la sincérité d'un coeur pur, cherchent la vie d'en haut, doivent se passionner pour Dieu, et s'attacher à lui de tous leurs désirs ; afin de parvenir à la joie de ceux qu'ils imitent si fidèlement. Que tu ne voies pas une autre forme ni dans les uns ni dans les autres : cela signifie qu'il y a beaucoup de choses mystérieuses dans les esprits bienheureux, qui ne doivent pas être manifestées à l'homme ; parce que, pendant sa vie mortelle, il ne peut discerner parfaitement les choses célestes.
Mais toutes ces légions, comme tu l'entends, dans tous les genres de modulations et d'harmonies merveilleuses, chantent les miracles que Dieu opère dans les âmes bienheureuses, et pour lesquels elles glorifient Dieu magnifiquement ; parce que les bienheureux esprits, font retentir dans les sphères célestes, par la vertu de Dieu, en des sons inénarrables, de grandes louanges pour exalter les prodiges que Dieu accomplit dans ses saints, pour lesquels eux-mêmes magnifient Dieu glorieusement, dès qu'ils le recherchent, dans les profondeurs de la sainteté ; se réjouissant dans la Joie du salut, comme David mon serviteur, qui voyait les secrets d'en haut, en rend témoignage lorsqu'il dit : La voix de l'allégresse et du salut dans les tabernacles des justes(1). Ce qui veut dire : L'expression de la prospérité et de la joie de celui qui méprise la chair et exalte l'esprit, sera connue comme une marque assurée de salut, dans les habitations de ceux qui repoussent l'injustice et accomplissent le devoir, lorsque, par la suggestion du démon, pouvant faire le mal, ils font le bien, en suivant l'inspiration divine. Que signifie cela ? L'homme souvent montre une joie indécente, lorsqu'il a accompli le péché qu'il désirait indignement. Mais ce n'est pas là qu'il trouve son salut, puisqu'il a fait ce qui était contraire à la loi divine. Celui-là possédera l'allégresse véritable et le vrai bonheur du salut, qui accomplira courageusement le bien désiré avec ardeur ; aimant, pendant qu'il habite en son corps, la demeure de ceux qui, pour courir dans la voie du salut, se détournent de l'erreur et du mensonge. C'est pourquoi, que celui qui possède la science du St-Esprit et les ailes de la foi, ne méprise pas mon avis, mais le reçoive pour en faire les délices de son âme.
Ainsi soit-il.
Source : livres-mystiques.com
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