10 janvier 2016 Baptême du Seigneur
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10 janvier 2016 Baptême du Seigneur
Homélie de Saint Jean Chrysostome
1. L'homme est indolent et enclin à se perdre, non par la condition même de la nature, mais par une indolence volontaire. Voilà pourquoi elle a besoin de remontrances multipliées; et c'est pour cela que saint Paul, écrivant aux Philippiens, disait : « Il ne m'est pas pénible, et il vous est avantageux que je vous écrive les mêmes choses ». (Philip. III, 1.) Quand une fois la terre a reçu la semence, elle porte aussitôt du fruit et n'a pas besoin de nouvelles semailles ; mais il n'en est pas ainsi de notre âme : après y avoir souvent jeté la semence et l'avoir cultivée avec grand soin, on est trop heureux encore, si elle a reçu une seule fois la graine. En effet , ce qu'on dit ne s'imprime pas tout d'abord dans l'esprit, parce que le sol est très-dur, encombré d'épines, et que l'âme est entourée d'une multitude d'ennemis qui ne cherchent qu'à lui tendre des piéges et à arracher la semence. En second lieu, après que la semence est entrée et a jeté des racines, il faut les mêmes soins pour que la tige se fortifie, qu'elle croisse et porte son fruit et que rien ne l'en empêche. A l'égard des semences, on peut dire que l'épi une fois formé et parvenu à toute sa vigueur, n'a plus de peine à braver la nielle, la sécheresse, ni les autres dangers; mais à l'égard de la doctrine, il n'en est pas de même: même après que l'oeuvre est achevée, un orage qui survient, des difficultés, des troubles qui naissent, les embûches des méchants, une foule de tentations peuvent renverser tout l'édifice.
Ce n'est pas sans raison que nous disons tout ceci; mais, comme Jean-Baptiste répète les mêmes choses, c'est afin que vous ne le preniez pas pour un conteur importun. Il aurait bien voulu qu'il lui eût suffi de parler une fois pour se faire entendre; mais, s'apercevant que l'assoupissement où étaient plongés la plupart de ses auditeurs, les empêchait de comprendre sur-le-champ ce qu'il leur enseignait, il les réveille par ces répétitions; mais vous-mêmes, soyez attentifs, Jean-Baptiste a dit : « Celui qui vient après moi est avant moi ». Et: « Je ne suis point digne moi-même de dénouer les cordons de ses souliers », et: « C'est lui qui vous baptisera dans le Saint-Esprit et dans le feu » ; et qu'il « a vu le Saint-Esprit descendre comme une colombe et demeurer sur lui, et il a rendu témoignage qu'il est le Fils de Dieu ». (Matth. III, 11). Et personne n'y a fait attention, nul ne l'a interrogé ou lui a dit : Pourquoi dites-vous ceci, à quel sujet, pour quelle raison ?
Il a dit encore : « Voilà l'agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde»: et ils n'en sont ni plus touchés, ni moins nonchalants. Voilà pourquoi il est dans l'obligation de répéter les mêmes choses, d'en user comme un laboureur qui voudrait amollir une terre dure et en friche à force de la remuer, de soulever par la parole comme avec la charrue leur esprit lourd et pesant, afin que la semence qu'il y jettera ensuite puisse pénétrer plus avant voilà pourquoi il ne fait pas de longs discours, n'ayant en vue que de les amener à Jésus-Christ.
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Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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