Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon
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Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon
CHAPITRE II
Ce que c'est que la dévotion du saint esclavage de la Mère de Dieu
(...) de ses oreilles, obéissant à la voix de l'ange, ce qui a été la cause de tout notre bonheur ; des yeux par les larmes pour nous impétrer le pardon de nos crimes ; de ses lèvres par les chastes baisers qu'elle a donnés à son divin enfant, pour le réconcilier avec les hommes ; de sa bouche et de sa langue, nous servant d'avocate ; de son cur sacré, y portant celui qui soutient toute la machine du monde, et lui ôtant les armes des mains, et les foudres qu'il devait lancer sur nos têtes criminelles ; de ses mains et ses bras, en servant notre débonnaire Sauveur, pour nous acquérir la glorieuse qualité de ses serviteurs ; de ses chastes mamelles allaitant celui qui nous nourrit de sa grâce et de son précieux corps et sang ; de son ventre sacré, qui l'a porté pour nous délivrer de l'enfer ; de ses pieds par les voyages qu'elle a faits de sa maison aux montagnes de Judée, de Nazareth en Bethléem, de la Palestine en Égypte, accompagnant son Fils bien-aimé pendant les jours de sa conversation avec les hommes, visitant après sa mort les lieux saints, et suivant saint Jean l'Évangéliste son fils adoptif en Éphèse, et tout cela pour nous obtenir tant de dons et de grâces dont le ciel nous favorise continuellement.
CHAPITRE III
De l'origine et progrès de la dévotion de l'esclavage de la sainte Mère de Dieu
L'auteur du petit livre De la dévotion de l'esclavage, qui sans se nommer fait assez connaître la grandeur de sa piété, parlant de l'origine de cette dévotion, après avoir dit qu'elle est fondée sur l'exemple de Jésus-Christ, qui, pour nous obliger à reconnaître la sainte Vierge pour notre maîtresse, a voulu lui-même se soumettre à elle, et ne nous a laissé pour mémoire de ses actions pendant les trente premières années de sa vie, que ces paroles : Erat subditus illis (Luc. II, 51), il vivait pendant ce temps-là sous l'obéissance de Marie et de Joseph, assure ensuite que cette dévotion est si ancienne, que l'on ne saurait bonnement en trouver les commencements : qu'il est constant néanmoins, que depuis plus de sept cents ans l'on en trouve des marques dans l'Église ; que saint Odilon abbé de Cluny, qui vivait il y a bien des siècles, a été un des premiers qui l'a pratiquée, s'étant offert à la sainte Vierge la corde au cou, pour être son esclave le reste de ses jours.
Ainsi la France a été un des premiers royaumes qui a commencé de pratiquer une si belle dévotion. Il ajoute que les Pères Théatins au commencement de ce siècle ont étendu cette dévotion par toute l'Italie, la Sicile et la Savoie, qu'ils en ont établi de saintes associations au royaume de Naples, à Palerme dans l'église de Saint-Joseph, où les esclaves ont leur chapelle ; que l'on a vu à Turin le zèle de ces Pères triompher, lorsque Charles-Emmanuel duc de Savoie avec tous ses enfants et le cardinal Maurice ont pris solennellement ces glorieuses chaînes, donnant un merveilleux exemple à tous leurs sujets.
Le cardinal Pierre Damien rapporte que son frère le B. Marin, se fit esclave de l'heureuse Mère de Dieu en présence d'un prêtre, qui était son père spirituel, qui témoigna que, s'étant dépouillé et mis la corde au cou, il se fit discipliner comme un mauvais serviteur ; qu'ensuite il mit une somme d'argent au pied de l'autel pour marque de sa servitude, et qu'il continua le reste de sa vie à payer ce tribut tous les ans avec une grande fidélité, ce qui lui fut une source des plus grandes bénédictions du ciel, celle qui en est la grande reine l'étant venue visiter et consoler à sa mort et lui ayant promis le paradis. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Ce que c'est que la dévotion du saint esclavage de la Mère de Dieu
(...) de ses oreilles, obéissant à la voix de l'ange, ce qui a été la cause de tout notre bonheur ; des yeux par les larmes pour nous impétrer le pardon de nos crimes ; de ses lèvres par les chastes baisers qu'elle a donnés à son divin enfant, pour le réconcilier avec les hommes ; de sa bouche et de sa langue, nous servant d'avocate ; de son cur sacré, y portant celui qui soutient toute la machine du monde, et lui ôtant les armes des mains, et les foudres qu'il devait lancer sur nos têtes criminelles ; de ses mains et ses bras, en servant notre débonnaire Sauveur, pour nous acquérir la glorieuse qualité de ses serviteurs ; de ses chastes mamelles allaitant celui qui nous nourrit de sa grâce et de son précieux corps et sang ; de son ventre sacré, qui l'a porté pour nous délivrer de l'enfer ; de ses pieds par les voyages qu'elle a faits de sa maison aux montagnes de Judée, de Nazareth en Bethléem, de la Palestine en Égypte, accompagnant son Fils bien-aimé pendant les jours de sa conversation avec les hommes, visitant après sa mort les lieux saints, et suivant saint Jean l'Évangéliste son fils adoptif en Éphèse, et tout cela pour nous obtenir tant de dons et de grâces dont le ciel nous favorise continuellement.
CHAPITRE III
De l'origine et progrès de la dévotion de l'esclavage de la sainte Mère de Dieu
L'auteur du petit livre De la dévotion de l'esclavage, qui sans se nommer fait assez connaître la grandeur de sa piété, parlant de l'origine de cette dévotion, après avoir dit qu'elle est fondée sur l'exemple de Jésus-Christ, qui, pour nous obliger à reconnaître la sainte Vierge pour notre maîtresse, a voulu lui-même se soumettre à elle, et ne nous a laissé pour mémoire de ses actions pendant les trente premières années de sa vie, que ces paroles : Erat subditus illis (Luc. II, 51), il vivait pendant ce temps-là sous l'obéissance de Marie et de Joseph, assure ensuite que cette dévotion est si ancienne, que l'on ne saurait bonnement en trouver les commencements : qu'il est constant néanmoins, que depuis plus de sept cents ans l'on en trouve des marques dans l'Église ; que saint Odilon abbé de Cluny, qui vivait il y a bien des siècles, a été un des premiers qui l'a pratiquée, s'étant offert à la sainte Vierge la corde au cou, pour être son esclave le reste de ses jours.
Ainsi la France a été un des premiers royaumes qui a commencé de pratiquer une si belle dévotion. Il ajoute que les Pères Théatins au commencement de ce siècle ont étendu cette dévotion par toute l'Italie, la Sicile et la Savoie, qu'ils en ont établi de saintes associations au royaume de Naples, à Palerme dans l'église de Saint-Joseph, où les esclaves ont leur chapelle ; que l'on a vu à Turin le zèle de ces Pères triompher, lorsque Charles-Emmanuel duc de Savoie avec tous ses enfants et le cardinal Maurice ont pris solennellement ces glorieuses chaînes, donnant un merveilleux exemple à tous leurs sujets.
Le cardinal Pierre Damien rapporte que son frère le B. Marin, se fit esclave de l'heureuse Mère de Dieu en présence d'un prêtre, qui était son père spirituel, qui témoigna que, s'étant dépouillé et mis la corde au cou, il se fit discipliner comme un mauvais serviteur ; qu'ensuite il mit une somme d'argent au pied de l'autel pour marque de sa servitude, et qu'il continua le reste de sa vie à payer ce tribut tous les ans avec une grande fidélité, ce qui lui fut une source des plus grandes bénédictions du ciel, celle qui en est la grande reine l'étant venue visiter et consoler à sa mort et lui ayant promis le paradis. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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CHAPITRE III
De l'origine et progrès de la dévotion de l'esclavage de la sainte Mère de Dieu
(...) Césarius nous donne un autre exempte bien illustre en la personne de Vaultier de Birbak, proche parent des ducs de Louvain, et un des plus généreux cavaliers de son temps, qui s'étant offert à la Mère de Dieu en qualité d'esclave, en fut favorisé de quantité de dons extraordinaires et de grâces miraculeuses.
Le P. Simon de Roias de l'ordre de la Sainte-Trinité, dit de la Rédemption des captifs, prédicateur du roi catholique Philippe III, confesseur de la reine Marguerite, et vicaire général en son ordre, a mis en vogue la dévotion d'esclavage par toute l'Espagne et l'Allemagne.
Ce saint homme, dont Dieu a voulu approuver le zèle ardent pour sa très pure Mère, l'honorant de plusieurs miracles après sa mort, avait une singulière dévotion à prononcer ces premières paroles de la Salutation Angélique, Ave, Maria.
Il les disait en toutes sortes d'occasions, il les mettait au commencement de toutes ses lettres, il s'en servait toutes les fois qu'il saluait quelqu'un ; ce qu'il faisait avec tant de grâce et de bénédiction, qu'une si sainte coutume s'établit en la cour d'Espagne, les princes et princesses se disent dans les rencontres Ave, Maria, à l'exemple de la reine Marguerite qui saluait de la sorte Philippe III.
Une dévotion si exemplaire de cette grande reine, fut bien récompensée de la mère de Miséricorde ; car étant tombée dans une apoplexie, le P. de Roias l'en fit revenir miraculeusement en prononçant ces sacrées paroles, Ave, Maria : ce qui toucha tellement Philippe III, qu'en reconnaissance de ce miracle il promit au saint homme de lui accorder tout ce qu'il lui demanderait.
Mais l'homme de Dieu s'oubliant de ses propres intérêts, et même de ceux de son ordre, et ne pensant qu'aux intérêts de sa bonne mère, qu'il aimait plus que lui-même, le pria seulement d'obtenir des indulgences de Grégoire XV, pour les esclaves de Notre-Dame, dont il avait érigé une dévote assemblée par la permission de Paul V, sous le titre du doux nom de Marie.
Ensuite il entreprit d'étendre cette dévotion partout, et il en écrivit des lettres si remplies d'amour, de ferveur et de zèle, qu'on ne les peut lire sans être sensiblement touché.
Le P. Barthélemy de los Rios de l'ordre de Saint-Augustin, prédicateur du roi catholique Philippe IV, de l'infante Isabelle-Claire-Eugénie, gouvernante des Pays-Bas, et ensuite du cardinal infant, écrivit plusieurs petits traités, qui furent bientôt traduits en différentes langues touchant la dévotion du saint esclavage de la reine du ciel. Et enfin, il composa un gros volume dans lequel il traite avec autant de piété que de force, de l'antiquité, de l'excellence et de la solidité de cette dévotion.
Il serait ici bien difficile d'exprimer les soins incroyables, que ce fidèle serviteur de Notre-Dame a pris pour l'établissement de la dévotion de son esclavage ; les grands travaux qu'il a soufferts, les périls où il s'est exposé, les voyages où il s'est engagé, les contradictions qu'il a portées de la part des hommes et des démons, son courage invincible contre leur rage et leurs persécutions ; aumônes qu'il a procurées ; le zèle extraordinaire qui l'a pressé d'en parler aux rois de la terre, et aux autres puissances, d'en présenter des requêtes au Saint-Siège, aux archevêques et évêques ; les discours tout de feu qu'il en a faits en public ; et en particulier les saintes industries dont il s'est servi pour tant de fêtes célèbres, de processions solennelles, qui se sont faites ; pour tant de chapelles magnifiques qui ont été bâties ; tant d'ornements somptueux, tant de belles images qui ont été données au sujet des associations de l'esclavage qu'il a établies de tous côtés.
Mais l'on peut dire en un mot que l'usage commun de cette dévotion lui est dû : que son zèle pour les intérêts de la Mère de Dieu, est digne de la louange des anges et des hommes, et que ce bien-aimé de Dieu mérite que sa mémoire soit en bénédiction des siècles des siècles. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Sainte Solennité de la Nativité de Jésus à tous !
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
De l'origine et progrès de la dévotion de l'esclavage de la sainte Mère de Dieu
(...) Césarius nous donne un autre exempte bien illustre en la personne de Vaultier de Birbak, proche parent des ducs de Louvain, et un des plus généreux cavaliers de son temps, qui s'étant offert à la Mère de Dieu en qualité d'esclave, en fut favorisé de quantité de dons extraordinaires et de grâces miraculeuses.
Le P. Simon de Roias de l'ordre de la Sainte-Trinité, dit de la Rédemption des captifs, prédicateur du roi catholique Philippe III, confesseur de la reine Marguerite, et vicaire général en son ordre, a mis en vogue la dévotion d'esclavage par toute l'Espagne et l'Allemagne.
Ce saint homme, dont Dieu a voulu approuver le zèle ardent pour sa très pure Mère, l'honorant de plusieurs miracles après sa mort, avait une singulière dévotion à prononcer ces premières paroles de la Salutation Angélique, Ave, Maria.
Il les disait en toutes sortes d'occasions, il les mettait au commencement de toutes ses lettres, il s'en servait toutes les fois qu'il saluait quelqu'un ; ce qu'il faisait avec tant de grâce et de bénédiction, qu'une si sainte coutume s'établit en la cour d'Espagne, les princes et princesses se disent dans les rencontres Ave, Maria, à l'exemple de la reine Marguerite qui saluait de la sorte Philippe III.
Une dévotion si exemplaire de cette grande reine, fut bien récompensée de la mère de Miséricorde ; car étant tombée dans une apoplexie, le P. de Roias l'en fit revenir miraculeusement en prononçant ces sacrées paroles, Ave, Maria : ce qui toucha tellement Philippe III, qu'en reconnaissance de ce miracle il promit au saint homme de lui accorder tout ce qu'il lui demanderait.
Mais l'homme de Dieu s'oubliant de ses propres intérêts, et même de ceux de son ordre, et ne pensant qu'aux intérêts de sa bonne mère, qu'il aimait plus que lui-même, le pria seulement d'obtenir des indulgences de Grégoire XV, pour les esclaves de Notre-Dame, dont il avait érigé une dévote assemblée par la permission de Paul V, sous le titre du doux nom de Marie.
Ensuite il entreprit d'étendre cette dévotion partout, et il en écrivit des lettres si remplies d'amour, de ferveur et de zèle, qu'on ne les peut lire sans être sensiblement touché.
Le P. Barthélemy de los Rios de l'ordre de Saint-Augustin, prédicateur du roi catholique Philippe IV, de l'infante Isabelle-Claire-Eugénie, gouvernante des Pays-Bas, et ensuite du cardinal infant, écrivit plusieurs petits traités, qui furent bientôt traduits en différentes langues touchant la dévotion du saint esclavage de la reine du ciel. Et enfin, il composa un gros volume dans lequel il traite avec autant de piété que de force, de l'antiquité, de l'excellence et de la solidité de cette dévotion.
Il serait ici bien difficile d'exprimer les soins incroyables, que ce fidèle serviteur de Notre-Dame a pris pour l'établissement de la dévotion de son esclavage ; les grands travaux qu'il a soufferts, les périls où il s'est exposé, les voyages où il s'est engagé, les contradictions qu'il a portées de la part des hommes et des démons, son courage invincible contre leur rage et leurs persécutions ; aumônes qu'il a procurées ; le zèle extraordinaire qui l'a pressé d'en parler aux rois de la terre, et aux autres puissances, d'en présenter des requêtes au Saint-Siège, aux archevêques et évêques ; les discours tout de feu qu'il en a faits en public ; et en particulier les saintes industries dont il s'est servi pour tant de fêtes célèbres, de processions solennelles, qui se sont faites ; pour tant de chapelles magnifiques qui ont été bâties ; tant d'ornements somptueux, tant de belles images qui ont été données au sujet des associations de l'esclavage qu'il a établies de tous côtés.
Mais l'on peut dire en un mot que l'usage commun de cette dévotion lui est dû : que son zèle pour les intérêts de la Mère de Dieu, est digne de la louange des anges et des hommes, et que ce bien-aimé de Dieu mérite que sa mémoire soit en bénédiction des siècles des siècles. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Sainte Solennité de la Nativité de Jésus à tous !
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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CHAPITRE III
De l'origine et progrès de la dévotion de l'esclavage de la sainte Mère de Dieu
(...) L'auteur du petit livre que nous avons cité remarque très bien que la dévotion d'esclavage a éclaté extraordinairement en notre siècle. L'Église, qui se plaît à nourrir toujours les fidèles dans de profonds respects et de tendres sentiments envers Notre-Dame s'étant déclarée sur cette pratique, et la ferveur s'augmentant, a poussé les fidèles et libres esclaves à faire gloire de leurs fers, et en porter la marque sensible pour se faire reconnaître parmi les autres. Cette glorieuse livrée a fait éclater par tout le monde ce que l'on ne pouvait auparavant reconnaître, et l'on a commencé à savoir que Marie avait partout ses esclaves.
Ladislas, roi de Pologne, s'étant engagé dans cette servitude, voulut en faire part à tous ses sujets. Il choisit pour cela le P. Stanislas Thanicius, de la compagnie de Jésus, qui, par ses doctes prédications et par le zèle de tous ceux de son ordre qui s'y intéressèrent, comme ils le font toujours quand il s'agit de la gloire de la très pure Vierge, avait merveilleusement cette dévotion dans tout le royaume.
Notre saint Père le Pape Alexandre VII a expédié une bulle tout récemment, l'an 1658, par laquelle, outre les indulgences qu'avait accordées Urbain VIII aux esclaves de Notre Dame, il leur en donne d'autres très considérables, à l'occasion de l'association de l'esclavage établie à Marseille chez les Pères Augustins déchaussés
Enfin cette dévotion, présentement, est répandue en Italie, en France, en Espagne, en Flandre, en Allemagne, en Pologne, en Angleterre, parmi les fidèles qui y sont, et est passée jusqu'aux extrémités du monde ; et l'esprit de Dieu presse si fortement toute sorte de personnes de l'embrasser, que quelquefois, comme il arriva à Bruxelles l'an 1626, à peine les ouvriers peuvent suffire à faire les chaînes dont se chargent ces glorieux captifs.
CHAPITRE IV
Dieu seul est le fondement de l'esclavage de la sainte Vierge
Saint Augustin nous apprend, conformément aux divines Écritures, que toutes choses sont et ne sont pas : elles sont, à raison de l'être qu'elles ont reçu du créateur ; elles ne sont pas, parce qu'elles n'ont pas cet être d'elles-mêmes, parce qu'elles ne peuvent pas le conserver, et sont dans une si étroite dépendance de celui de qui elles l'ont reçu, que s'il cessait un moment de les soutenir, elles retomberaient en ce moment même dans le rien d'où elles ont été tirées.
Disons, de plus,qu'en la présence de l'être infini de Dieu, toutes les créatures non-seulement sont bien abjectes et très-petites, mais elles ne sont rien.
Job, à la vérité, dit que tout l'univers devant Dieu n'est que comme une goutte d'eau, mais le prophète Isaïe assure que ce n'est qu'un néant. Lorsque la créature parait encore grande aux yeux de l'âme, c'est une marque qu'elle connaît peu Dieu ; car il est très vrai que cet Être suradorable de Dieu d'infinie Majesté commence un peu à se découvrir, en même temps les créatures se retirent, et à proportion qu'il se manifeste, les créatures se cachent et on ne les voit plus dans le plein midi de sa divine lumière.
Il est bien aisé, comme l'enseigne saint François de Sales en son excellent livre de l'Amour divin, de voir la lune et les étoiles pendant la nuit ; leurs beautés paraissent aimables, leurs clartés douces et grandes ; mais depuis que le soleil paraît sur notre horizon, tous ces astres disparaissent. Mais que sont devenues toutes leurs lumières ? Assurément ils ne les ont pas perdues, mais celles du soleil les cachent.
Or, de même, pendant que l'âme demeure dans l'obscurité de ses ténèbres, elle voit le monde, qui lui semble être quelque chose de grand, elle y trouve de la gloire, des biens et du plaisir ; mais aussitôt que le soleil de justice, par sa divine lumière, dissipe les nuages qui environnent ses yeux, il n'y a plus de monde pour elle, plus de joie, de plaisir et de grandeurs du monde, plus de terre ni de créatures de la terre. (...)
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
De l'origine et progrès de la dévotion de l'esclavage de la sainte Mère de Dieu
(...) L'auteur du petit livre que nous avons cité remarque très bien que la dévotion d'esclavage a éclaté extraordinairement en notre siècle. L'Église, qui se plaît à nourrir toujours les fidèles dans de profonds respects et de tendres sentiments envers Notre-Dame s'étant déclarée sur cette pratique, et la ferveur s'augmentant, a poussé les fidèles et libres esclaves à faire gloire de leurs fers, et en porter la marque sensible pour se faire reconnaître parmi les autres. Cette glorieuse livrée a fait éclater par tout le monde ce que l'on ne pouvait auparavant reconnaître, et l'on a commencé à savoir que Marie avait partout ses esclaves.
Ladislas, roi de Pologne, s'étant engagé dans cette servitude, voulut en faire part à tous ses sujets. Il choisit pour cela le P. Stanislas Thanicius, de la compagnie de Jésus, qui, par ses doctes prédications et par le zèle de tous ceux de son ordre qui s'y intéressèrent, comme ils le font toujours quand il s'agit de la gloire de la très pure Vierge, avait merveilleusement cette dévotion dans tout le royaume.
Notre saint Père le Pape Alexandre VII a expédié une bulle tout récemment, l'an 1658, par laquelle, outre les indulgences qu'avait accordées Urbain VIII aux esclaves de Notre Dame, il leur en donne d'autres très considérables, à l'occasion de l'association de l'esclavage établie à Marseille chez les Pères Augustins déchaussés
Enfin cette dévotion, présentement, est répandue en Italie, en France, en Espagne, en Flandre, en Allemagne, en Pologne, en Angleterre, parmi les fidèles qui y sont, et est passée jusqu'aux extrémités du monde ; et l'esprit de Dieu presse si fortement toute sorte de personnes de l'embrasser, que quelquefois, comme il arriva à Bruxelles l'an 1626, à peine les ouvriers peuvent suffire à faire les chaînes dont se chargent ces glorieux captifs.
CHAPITRE IV
Dieu seul est le fondement de l'esclavage de la sainte Vierge
Saint Augustin nous apprend, conformément aux divines Écritures, que toutes choses sont et ne sont pas : elles sont, à raison de l'être qu'elles ont reçu du créateur ; elles ne sont pas, parce qu'elles n'ont pas cet être d'elles-mêmes, parce qu'elles ne peuvent pas le conserver, et sont dans une si étroite dépendance de celui de qui elles l'ont reçu, que s'il cessait un moment de les soutenir, elles retomberaient en ce moment même dans le rien d'où elles ont été tirées.
Disons, de plus,qu'en la présence de l'être infini de Dieu, toutes les créatures non-seulement sont bien abjectes et très-petites, mais elles ne sont rien.
Job, à la vérité, dit que tout l'univers devant Dieu n'est que comme une goutte d'eau, mais le prophète Isaïe assure que ce n'est qu'un néant. Lorsque la créature parait encore grande aux yeux de l'âme, c'est une marque qu'elle connaît peu Dieu ; car il est très vrai que cet Être suradorable de Dieu d'infinie Majesté commence un peu à se découvrir, en même temps les créatures se retirent, et à proportion qu'il se manifeste, les créatures se cachent et on ne les voit plus dans le plein midi de sa divine lumière.
Il est bien aisé, comme l'enseigne saint François de Sales en son excellent livre de l'Amour divin, de voir la lune et les étoiles pendant la nuit ; leurs beautés paraissent aimables, leurs clartés douces et grandes ; mais depuis que le soleil paraît sur notre horizon, tous ces astres disparaissent. Mais que sont devenues toutes leurs lumières ? Assurément ils ne les ont pas perdues, mais celles du soleil les cachent.
Or, de même, pendant que l'âme demeure dans l'obscurité de ses ténèbres, elle voit le monde, qui lui semble être quelque chose de grand, elle y trouve de la gloire, des biens et du plaisir ; mais aussitôt que le soleil de justice, par sa divine lumière, dissipe les nuages qui environnent ses yeux, il n'y a plus de monde pour elle, plus de joie, de plaisir et de grandeurs du monde, plus de terre ni de créatures de la terre. (...)
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon
CHAPITRE III
De l'origine et progrès de la dévotion de l'esclavage de la sainte Mère de Dieu
(...) Comme quelque effort que nous fassions pour apercevoir les étoiles en plein jour, il ne nous est pas possible d'en voir aucune, de même l'âme qui peut dire avec ce grand saint et grand archidiacre de l'Église romaine saint Laurent, ma nuit n'a plus d'obscurité, cette âme n'estime plus rien que Dieu seul ; tous les objets que le monde peut présenter ne lui sont rien ; de quelque côté qu'elle jette la vue, elle ne voit qu'une seule chose en toutes choses, Dieu seul.
Pour lors, en cet état, elle proteste, avec l'Apôtre, qu'elle ne connaît plus personne ; mais c'est par une vie mortifiée, par les mépris, par la douleur et dans le fidèle exercice de l'oraison, que l'on apprend ces vérités divines dans le rayon de lumière qui y est communiqué. C'est une science que l'on n'acquiert pas dans les écoles des hommes, que ne donne pas l'étude des belles lettres ; elle ne se puise qu'aux pieds de l'adorable crucifix.
Oh ! Combien d'âmes gémissent dans leurs ténèbres et demeurent malheureusement attachées aux créatures, au monde et aux choses du monde, leur volonté ne pouvant s'en dégager, parce que leur esprit est tout plein de l'estime des choses créées ; et ce qui est bien déplorable, c'est de voir des ecclésiastiques, des prédicateurs, des directeurs, qui doivent être la lumière du monde, et qui, par leur vie peu mortifiée, par le peu d'exercice d'oraison en sont les ténèbres ; ce sont des aveugles qui conduisent d'autres aveugles, dit notre Maitre. Oh ! Quil est vrai qu'il y a peu de personnes qui n'estiment et n'aiment que Jésus seul en toutes choses ! Cependant il est très certain que toutes choses n'étant rien en elles-mêmes, elles ne sont que ce qu'elles sont en Dieu seul.
C'est pourquoi, comme selon la doctrine de saint Thomas, le serviteur a un rapport nécessaire au maître, et que la servitude est d'autant plus grande, que le maître et Seigneur a plus de pouvoir, il est assuré que Dieu étant le Seigneur des seigneurs, la servitude qui lui est due ne peut souffrir de comparaison : et comme c'est Dieu qui a fait toutes choses, et que lui seul a un empire absolu et indépendant sur tout ce qui est créé, et que tous les seigneurs et maîtres ne le sont qu'à raison de la communication qu'il leur fait de son pouvoir, l'on doit dire (à proprement parler) que toute la dépendance que nous avons à l'égard des autres n'a point d'autre cause que la dépendance de ce seigneur souverain et infini, qui, selon le langage de l'Écriture et de l'Église, est le seul Seigneur.
Dieu seul donc est le fondement de l'esclavage de la sainte Vierge, qui n'est appuyé que sur le pouvoir qu'il lui a donné : et ce pouvoir est si grand, et la communication qui lui a été accordée de son souverain domaine, si extraordinaire, qu'il en suit une obligation très spéciale de dépendance et de servitude.
Le grand cardinal de Bérulle, qui a excellé en la dévotion de la sainte Vierge, et l'un de ses plus fidèles esclaves, avait une estime si haute de la grâce qui nous lie à cette aimable princesse d'une manière spéciale, qu'étant supérieur du saint ordre des religieuses Carmélites de France, de la réforme de sainte Thérèse, il donna ordre que le très saint sacrement de l'autel fût exposé une fois tous les mois en l'église, du grand couvent du faubourg Saint-Jacques, en action de grâces de la faveur particulière que possède cet ordre, d'avoir pour mère et pour dame, la Mère de Dieu et la dame des anges : dévotion qui se continue encore à présent en cette sainte maison avec plus de ferveur et de zèle que jamais.
Cet homme plus éminent par sa rare piété envers la très pure Vierge, que par la pourpre dont il était orné, en l'un de ses écrits, déclare qu'il la contemple et révère comme la personne la plus haute, la plus sainte, et la plus digne d'amour qui sera jamais, et comme celle qui surpasse en hautesse, dignité et sainteté toutes les personnes humaines et angéliques, même considérées ensemblement : qu'elle a été faite uniquement pour la très sainte Trinité ; qu'elle est comme un monde et un paradis à part, monde de grandeurs et paradis de délices pour le nouvel homme ; qu'elle est un ciel nouveau et une terre nouvelle, terre qui ne porte que l'Homme-Dieu, et ciel qui ne contient que lui, ne tourne qu'à l'entour de lui, n'agit que pour lui ; qu'elle est dans l'univers comme un autre univers, et dans l'empire de Dieu comme un autre empire, univers qui a son centre et ses mouvements différents, empire qui a ses lois et son État à part. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
De l'origine et progrès de la dévotion de l'esclavage de la sainte Mère de Dieu
(...) Comme quelque effort que nous fassions pour apercevoir les étoiles en plein jour, il ne nous est pas possible d'en voir aucune, de même l'âme qui peut dire avec ce grand saint et grand archidiacre de l'Église romaine saint Laurent, ma nuit n'a plus d'obscurité, cette âme n'estime plus rien que Dieu seul ; tous les objets que le monde peut présenter ne lui sont rien ; de quelque côté qu'elle jette la vue, elle ne voit qu'une seule chose en toutes choses, Dieu seul.
Pour lors, en cet état, elle proteste, avec l'Apôtre, qu'elle ne connaît plus personne ; mais c'est par une vie mortifiée, par les mépris, par la douleur et dans le fidèle exercice de l'oraison, que l'on apprend ces vérités divines dans le rayon de lumière qui y est communiqué. C'est une science que l'on n'acquiert pas dans les écoles des hommes, que ne donne pas l'étude des belles lettres ; elle ne se puise qu'aux pieds de l'adorable crucifix.
Oh ! Combien d'âmes gémissent dans leurs ténèbres et demeurent malheureusement attachées aux créatures, au monde et aux choses du monde, leur volonté ne pouvant s'en dégager, parce que leur esprit est tout plein de l'estime des choses créées ; et ce qui est bien déplorable, c'est de voir des ecclésiastiques, des prédicateurs, des directeurs, qui doivent être la lumière du monde, et qui, par leur vie peu mortifiée, par le peu d'exercice d'oraison en sont les ténèbres ; ce sont des aveugles qui conduisent d'autres aveugles, dit notre Maitre. Oh ! Quil est vrai qu'il y a peu de personnes qui n'estiment et n'aiment que Jésus seul en toutes choses ! Cependant il est très certain que toutes choses n'étant rien en elles-mêmes, elles ne sont que ce qu'elles sont en Dieu seul.
C'est pourquoi, comme selon la doctrine de saint Thomas, le serviteur a un rapport nécessaire au maître, et que la servitude est d'autant plus grande, que le maître et Seigneur a plus de pouvoir, il est assuré que Dieu étant le Seigneur des seigneurs, la servitude qui lui est due ne peut souffrir de comparaison : et comme c'est Dieu qui a fait toutes choses, et que lui seul a un empire absolu et indépendant sur tout ce qui est créé, et que tous les seigneurs et maîtres ne le sont qu'à raison de la communication qu'il leur fait de son pouvoir, l'on doit dire (à proprement parler) que toute la dépendance que nous avons à l'égard des autres n'a point d'autre cause que la dépendance de ce seigneur souverain et infini, qui, selon le langage de l'Écriture et de l'Église, est le seul Seigneur.
Dieu seul donc est le fondement de l'esclavage de la sainte Vierge, qui n'est appuyé que sur le pouvoir qu'il lui a donné : et ce pouvoir est si grand, et la communication qui lui a été accordée de son souverain domaine, si extraordinaire, qu'il en suit une obligation très spéciale de dépendance et de servitude.
Le grand cardinal de Bérulle, qui a excellé en la dévotion de la sainte Vierge, et l'un de ses plus fidèles esclaves, avait une estime si haute de la grâce qui nous lie à cette aimable princesse d'une manière spéciale, qu'étant supérieur du saint ordre des religieuses Carmélites de France, de la réforme de sainte Thérèse, il donna ordre que le très saint sacrement de l'autel fût exposé une fois tous les mois en l'église, du grand couvent du faubourg Saint-Jacques, en action de grâces de la faveur particulière que possède cet ordre, d'avoir pour mère et pour dame, la Mère de Dieu et la dame des anges : dévotion qui se continue encore à présent en cette sainte maison avec plus de ferveur et de zèle que jamais.
Cet homme plus éminent par sa rare piété envers la très pure Vierge, que par la pourpre dont il était orné, en l'un de ses écrits, déclare qu'il la contemple et révère comme la personne la plus haute, la plus sainte, et la plus digne d'amour qui sera jamais, et comme celle qui surpasse en hautesse, dignité et sainteté toutes les personnes humaines et angéliques, même considérées ensemblement : qu'elle a été faite uniquement pour la très sainte Trinité ; qu'elle est comme un monde et un paradis à part, monde de grandeurs et paradis de délices pour le nouvel homme ; qu'elle est un ciel nouveau et une terre nouvelle, terre qui ne porte que l'Homme-Dieu, et ciel qui ne contient que lui, ne tourne qu'à l'entour de lui, n'agit que pour lui ; qu'elle est dans l'univers comme un autre univers, et dans l'empire de Dieu comme un autre empire, univers qui a son centre et ses mouvements différents, empire qui a ses lois et son État à part. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon
CHAPITRE IV
Dieu seul est le fondement de l'esclavage de la sainte Vierge
(...) Il dit de plus, qu'elle fait un nouvel ordre dans tous les ordres de la puissance et sagesse de Dieu, ordre suréminent à tous les ordres de la grâce et de la gloire, ordre tout singulier qui fait et porte un nouvel empire sur les ordres de Dieu, ordre conjoint à l'ordre et à l'état de l'union hypostatique.
Mais c'est tout dire, qu'elle est la digne Mère de son créateur, et l'on ne peut rien avancer de plus grand pour marquer sa souveraineté, que de faire voir que Dieu le souverain de toutes choses lui a été sujet.
Ces grandeurs, qui renferment, selon le Docteur angélique, une dignité presque infinie, méritent les services de toutes les créatures : mais c'est Dieu seul qui en est la source et l'unique cause, et elles se doivent terminer à son honneur et à sa gloire. Le cardinal Pierre Damien, qui ne respirait que l'honneur et l'amour de la Mère de Dieu, assure que le précieux et incomparable coeur de la divine Marie est le lieu des plus chastes et innocents plaisirs du sacré époux ; que c'est dans ce coeur très heureux qu'il a fait comme un amas de tous les plaisirs et délices dont le Saint-Esprit parle avec admiration, qu'il est le lieu de son repos.
Puis il demande si le Très-Haut a trouvé son plaisir dans les anges, et il répond qu'il y a rencontré des défauts. Pensez-vous, poursuit-il, que ce soit parmi les astres, dont les uns seront changés en sang, et les autres tomberont du ciel, ou bien dans l'élément du feu, ou au milieu des airs et des vents ? Non, réplique-t-il, parce qu'il est écrit que le Seigneur n'habite pas dans le bruit et les habitations de ces choses.
Ce n'est pas non plus dans les eaux qui sont sujettes aux tempêtes, ni en une terre qui porte la malédiction d'Adam : il n'y a que le divin coeur de la très chaste Vierge, où Dieu repose sans y trouver la moindre chose qui lui déplaise, parce que ce très pur coeur n'a jamais été ouvert qu'à Dieu seul, et a toujours été fermé à toutes les créatures. Dieu seul, Dieu seul est le fondement unique de toutes ses élévations les plus glorieuses, et de toutes ses grandeurs presque infinies.
CHAPITRE V
De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge
On ne peut concevoir rien de plus grand en ce monde que la qualité de serviteurs de Dieu : les plus méchants hommes du monde n'ont pas assez d'impiété pour ne pas révérer une qualité si glorieuse : les chaînes, les servitudes, la pauvreté, les tourments, et toutes les choses les plus horribles, quand elles arrivent pour le service de Dieu, ont une image d'honneur et de beauté qui les fait souhaiter, et qui est capable de donner quelque envie aux bienheureux.
Les saints ont toujours pensé que la souveraine gloire est d'être dans l'infamie pour la gloire de Dieu : et il est bien certain que l'honneur du service de Dieu est un honneur extrême, puisqu'il rend illustres et glorieuses les choses les plus honteuses et les plus infâmes qui soient au monde, comme les prisons et les fers. Servir à Dieu, c'est être roi, même c'est être plus que roi : aussi voyons-nous que les rois respectent l'ombre des serviteurs de Dieu, ils honorent leurs cendres, et se tiennent heureux d'avoir la moindre part en leurs prières.
La grâce du service de Dieu est le présent le plus magnifique dont le ciel nous puisse faire part, les couronnes et les empires se donnent souvent à ceux que Dieu déteste, et qui seront damnés, mais cette grâce ne s'accorde qu'à ceux pour qui un Dieu en mourant a eu de plus douces et de plus fortes inclinations d’amour. Tous ces empereurs des Turcs avec toutes leurs grandeurs serviront, pour parler le langage de l'Écriture, d'escabeau aux pieds de ceux qui ont été au service de Dieu, quoiqu'en ce monde ils aient paru comme l'ordure et la balayure de la terre ; et ces gens qui passaient pour des fous et insensés aux yeux des prudents et des sages du siècle, jugeront les nations, commanderont aux peuples, et auront un empire qui ne finira jamais.
Dieu se plaît même quelquefois à faire paraître leur gloire dès cette vie, en leur donnant des pouvoirs sur des choses qui ne reconnaissent en rien l'autorité des puissances du monde, comme les maladies, les éléments. (...)
Source : Livres-mystiques.com
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ami de la Miséricorde
Dieu seul est le fondement de l'esclavage de la sainte Vierge
(...) Il dit de plus, qu'elle fait un nouvel ordre dans tous les ordres de la puissance et sagesse de Dieu, ordre suréminent à tous les ordres de la grâce et de la gloire, ordre tout singulier qui fait et porte un nouvel empire sur les ordres de Dieu, ordre conjoint à l'ordre et à l'état de l'union hypostatique.
Mais c'est tout dire, qu'elle est la digne Mère de son créateur, et l'on ne peut rien avancer de plus grand pour marquer sa souveraineté, que de faire voir que Dieu le souverain de toutes choses lui a été sujet.
Ces grandeurs, qui renferment, selon le Docteur angélique, une dignité presque infinie, méritent les services de toutes les créatures : mais c'est Dieu seul qui en est la source et l'unique cause, et elles se doivent terminer à son honneur et à sa gloire. Le cardinal Pierre Damien, qui ne respirait que l'honneur et l'amour de la Mère de Dieu, assure que le précieux et incomparable coeur de la divine Marie est le lieu des plus chastes et innocents plaisirs du sacré époux ; que c'est dans ce coeur très heureux qu'il a fait comme un amas de tous les plaisirs et délices dont le Saint-Esprit parle avec admiration, qu'il est le lieu de son repos.
Puis il demande si le Très-Haut a trouvé son plaisir dans les anges, et il répond qu'il y a rencontré des défauts. Pensez-vous, poursuit-il, que ce soit parmi les astres, dont les uns seront changés en sang, et les autres tomberont du ciel, ou bien dans l'élément du feu, ou au milieu des airs et des vents ? Non, réplique-t-il, parce qu'il est écrit que le Seigneur n'habite pas dans le bruit et les habitations de ces choses.
Ce n'est pas non plus dans les eaux qui sont sujettes aux tempêtes, ni en une terre qui porte la malédiction d'Adam : il n'y a que le divin coeur de la très chaste Vierge, où Dieu repose sans y trouver la moindre chose qui lui déplaise, parce que ce très pur coeur n'a jamais été ouvert qu'à Dieu seul, et a toujours été fermé à toutes les créatures. Dieu seul, Dieu seul est le fondement unique de toutes ses élévations les plus glorieuses, et de toutes ses grandeurs presque infinies.
CHAPITRE V
De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge
On ne peut concevoir rien de plus grand en ce monde que la qualité de serviteurs de Dieu : les plus méchants hommes du monde n'ont pas assez d'impiété pour ne pas révérer une qualité si glorieuse : les chaînes, les servitudes, la pauvreté, les tourments, et toutes les choses les plus horribles, quand elles arrivent pour le service de Dieu, ont une image d'honneur et de beauté qui les fait souhaiter, et qui est capable de donner quelque envie aux bienheureux.
Les saints ont toujours pensé que la souveraine gloire est d'être dans l'infamie pour la gloire de Dieu : et il est bien certain que l'honneur du service de Dieu est un honneur extrême, puisqu'il rend illustres et glorieuses les choses les plus honteuses et les plus infâmes qui soient au monde, comme les prisons et les fers. Servir à Dieu, c'est être roi, même c'est être plus que roi : aussi voyons-nous que les rois respectent l'ombre des serviteurs de Dieu, ils honorent leurs cendres, et se tiennent heureux d'avoir la moindre part en leurs prières.
La grâce du service de Dieu est le présent le plus magnifique dont le ciel nous puisse faire part, les couronnes et les empires se donnent souvent à ceux que Dieu déteste, et qui seront damnés, mais cette grâce ne s'accorde qu'à ceux pour qui un Dieu en mourant a eu de plus douces et de plus fortes inclinations d’amour. Tous ces empereurs des Turcs avec toutes leurs grandeurs serviront, pour parler le langage de l'Écriture, d'escabeau aux pieds de ceux qui ont été au service de Dieu, quoiqu'en ce monde ils aient paru comme l'ordure et la balayure de la terre ; et ces gens qui passaient pour des fous et insensés aux yeux des prudents et des sages du siècle, jugeront les nations, commanderont aux peuples, et auront un empire qui ne finira jamais.
Dieu se plaît même quelquefois à faire paraître leur gloire dès cette vie, en leur donnant des pouvoirs sur des choses qui ne reconnaissent en rien l'autorité des puissances du monde, comme les maladies, les éléments. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon
CHAPITRE V
De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge
(...) Un saint François de Paule commande à toute la nature, il touche les charbons ardents comme des fleurs, il marche sur les eaux avec autant de fermeté que sur la terre : et pendant que les plus grands princes admirent ce pauvre ermite, un des plus grands rois de notre France est obligé de le prier de l'assister dans ses maux.
Les armes, les soldats, et les gardes de ce roi ne peuvent lui ôter la peur, tous les plus célèbres médecins ne le soulagent pas en ses maladies ; tous les divertissements que ce royaume si florissant peut donner, ne le délivrent pas de ses inquiétudes : ce prince ne s'assure et n'espère qu'aux prières et mérites d'un solitaire, qui dans la privation de tout ce que le monde recherche, jouit d'un repos que rien ne peut troubler, et possède un bonheur qui surpasse toute l'expression que l'on en pourrait faire.
Un chétif laboureur d'Espagne, saint Isidore, parce qu'il a servi Dieu, voit les rois catholiques prosternés devant ses images avec tous leurs sujets. Et une petite bergère, sainte Geneviève, fait toute la gloire de la fameuse ville de Paris. L'on peut remarquer ici en passant combien Dieu prend plaisir à élever les choses les plus humbles : Clovis, le premier roi chrétien de France, est enterré dans le lieu calme où reposent les reliques de sainte Geneviève ; sainte Clotilde reine y a son tombeau ; et pendant qu'on laisse le tombeau de Clovis, et que le sépulcre même de sainte Clotilde est peu fréquenté, tous les peuples accourent en foule à celui d’une simple bergère.
Paris la prend pour sa patronne, et ses cendres sont dans l'or et au milieu des pierreries, et tous nos rois et toutes nos reines tiennent à honneur d'y venir rendre leurs respects. N'est-ce pas une chose admirable de voir les images glorieuses du bienheureux Jean de Dieu placées dans les lieux les plus honorables de nos temples, et d'entendre retentir les chaires les plus augustes de nos églises, des louanges et des grandeurs d'un homme qui a vécu comme un insensé, se jetant dans la boue et la fange des rues, et faisant courir la populace après lui, servant de jouet et de sujet de railleries aux peuples ?
Il bien difficile de méditer attentivement ces vérités sans concevoir un grand mépris du monde, et sans prendre de généreuses résolutions de se consacrer au service d'un Dieu, qui sait si bien récompenser les personnes qui sont à sa divine majesté.
Ô mon Dieu ! Que les hommes ne savent-ils ce que c'est que de vous servir ! Il n'en va pas ici de même que dans le service des hommes, pour les serviteurs qui servent le moins sont plus considérables : tout au contraire la créature est d'autant plus glorieuse, qu'elle est plus au service de Dieu.
Les bêtes et les choses insensibles sont moins estimables que les hommes, parce qu'elles sont moins capables du service du Créateur : d'autant moins que nous sommes à nous, et que nous n'avons rien, d'autant plus avons-nous de gloire, parce que le néant et le péché étant notre apanage dans l'état de corruption, nous ne pouvons être quelque chose qu'en Dieu, et ce qui n'y est pas, quelque élevé qu'il paraisse, est bien méprisable.
Ô Seigneur, dit la reine Esther, ne livrez pas votre sceptre à ceux qui ne sont pas. C'est ainsi que le Saint-Esprit par sa bouche qualifie ceux qui servent Dieu, qu'il les appelle son sceptre et sa couronne : c'est de la sorte qu'il fait voir le néant de ceux qui ne le servent pas ; lorsqu'il ne se contente pas de dire qu'ils sont vils et abjects, mais qu'il déclare qu'ils ne sont rien du tout.
Il y aurait ici à répandre des larmes de sang sur l'aveuglement de la plupart des Chrétiens, et (ce qui est encore plus déplorable) de plusieurs dont l'état du sacerdoce ou du cloître les sépare du monde, qui sont tout plongés dans l'estime des biens temporels, des qualités naturelles, de la condition, de leur naissance, du bel esprit, des sciences, de la faveur des grands, de l'amitié des créatures, tout cela n'étant rien du tout qu'en tant qu'il contribue au service de notre souverain : cependant c'est ce qui occupe presque tous les esprits. (...)
Source : Livres-mystiques.com
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De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge
(...) Un saint François de Paule commande à toute la nature, il touche les charbons ardents comme des fleurs, il marche sur les eaux avec autant de fermeté que sur la terre : et pendant que les plus grands princes admirent ce pauvre ermite, un des plus grands rois de notre France est obligé de le prier de l'assister dans ses maux.
Les armes, les soldats, et les gardes de ce roi ne peuvent lui ôter la peur, tous les plus célèbres médecins ne le soulagent pas en ses maladies ; tous les divertissements que ce royaume si florissant peut donner, ne le délivrent pas de ses inquiétudes : ce prince ne s'assure et n'espère qu'aux prières et mérites d'un solitaire, qui dans la privation de tout ce que le monde recherche, jouit d'un repos que rien ne peut troubler, et possède un bonheur qui surpasse toute l'expression que l'on en pourrait faire.
Un chétif laboureur d'Espagne, saint Isidore, parce qu'il a servi Dieu, voit les rois catholiques prosternés devant ses images avec tous leurs sujets. Et une petite bergère, sainte Geneviève, fait toute la gloire de la fameuse ville de Paris. L'on peut remarquer ici en passant combien Dieu prend plaisir à élever les choses les plus humbles : Clovis, le premier roi chrétien de France, est enterré dans le lieu calme où reposent les reliques de sainte Geneviève ; sainte Clotilde reine y a son tombeau ; et pendant qu'on laisse le tombeau de Clovis, et que le sépulcre même de sainte Clotilde est peu fréquenté, tous les peuples accourent en foule à celui d’une simple bergère.
Paris la prend pour sa patronne, et ses cendres sont dans l'or et au milieu des pierreries, et tous nos rois et toutes nos reines tiennent à honneur d'y venir rendre leurs respects. N'est-ce pas une chose admirable de voir les images glorieuses du bienheureux Jean de Dieu placées dans les lieux les plus honorables de nos temples, et d'entendre retentir les chaires les plus augustes de nos églises, des louanges et des grandeurs d'un homme qui a vécu comme un insensé, se jetant dans la boue et la fange des rues, et faisant courir la populace après lui, servant de jouet et de sujet de railleries aux peuples ?
Il bien difficile de méditer attentivement ces vérités sans concevoir un grand mépris du monde, et sans prendre de généreuses résolutions de se consacrer au service d'un Dieu, qui sait si bien récompenser les personnes qui sont à sa divine majesté.
Ô mon Dieu ! Que les hommes ne savent-ils ce que c'est que de vous servir ! Il n'en va pas ici de même que dans le service des hommes, pour les serviteurs qui servent le moins sont plus considérables : tout au contraire la créature est d'autant plus glorieuse, qu'elle est plus au service de Dieu.
Les bêtes et les choses insensibles sont moins estimables que les hommes, parce qu'elles sont moins capables du service du Créateur : d'autant moins que nous sommes à nous, et que nous n'avons rien, d'autant plus avons-nous de gloire, parce que le néant et le péché étant notre apanage dans l'état de corruption, nous ne pouvons être quelque chose qu'en Dieu, et ce qui n'y est pas, quelque élevé qu'il paraisse, est bien méprisable.
Ô Seigneur, dit la reine Esther, ne livrez pas votre sceptre à ceux qui ne sont pas. C'est ainsi que le Saint-Esprit par sa bouche qualifie ceux qui servent Dieu, qu'il les appelle son sceptre et sa couronne : c'est de la sorte qu'il fait voir le néant de ceux qui ne le servent pas ; lorsqu'il ne se contente pas de dire qu'ils sont vils et abjects, mais qu'il déclare qu'ils ne sont rien du tout.
Il y aurait ici à répandre des larmes de sang sur l'aveuglement de la plupart des Chrétiens, et (ce qui est encore plus déplorable) de plusieurs dont l'état du sacerdoce ou du cloître les sépare du monde, qui sont tout plongés dans l'estime des biens temporels, des qualités naturelles, de la condition, de leur naissance, du bel esprit, des sciences, de la faveur des grands, de l'amitié des créatures, tout cela n'étant rien du tout qu'en tant qu'il contribue au service de notre souverain : cependant c'est ce qui occupe presque tous les esprits. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon
CHAPITRE V
De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge
(...) Quand on dit de quelqu'un, dit le saint livre de l'Imitation de Jésus-Christ, l'on demande s'il est riche, s'il est noble, s'il est savant, et choses semblables ; mais bien peu se mettent en peine s'il est pauvre d'esprit, s'il est humble, et s'il est dans la pratique des vertus chrétiennes. Si l'on veut être véritablement grand, on ne le peut devenir que par l'union avec Dieu, et par la participation de ses grandeurs. Or, pour être uni à Dieu, il le faut servir.
Ces vérités marquent assez les grandeurs du service de la très sainte Vierge, puisqu'il ne consiste que dans le service de Dieu, en sorte que de servir à la sacrée Vierge, c'est servir à Dieu. Mais l'excellence particulière qui se rencontre en son dévot esclavage, est qu'il met au service de la reine du ciel la personne qui le pratique, autant qu'elle y peut être.
Dieu tout bon par une très grande Miséricorde a inspiré en nos jours la dévotion à sa sainte Mère plus que jamais : ce qui fait trembler l'enfer et tous ses suppôts : ainsi l'on ne voit de tous côtés que des personnes engagées saintement à l'honorer et aimer.
Il y en a qui entrent dans les associations érigées en son honneur, qui lui récitent tous les jours quelques prières, qui jeûnent les samedis, qui visitent ses églises, qui célèbrent ses fêtes avec des respects extraordinaires ; d'autres qui procurent sa gloire par des aumônes, par la distribution de ses images, des livres composés en son honneur, par des sermons en public, par de pieux discours en particulier : ainsi les uns sont attachés à son service par de certaines pratiques, et les autres par d'autres : mais la dévotion de l'esclavage embrasse tout, et ne réserve rien : ce qui se doit entendre de toutes les pratiques conformes à l'ordre de Dieu, et à l'état où l'on est.
Le véritable esclave de la sainte Vierge n'étant plus à soi, et n'ayant plus rien à soi, il est tout à sa bonne maîtresse. Il ne l'honore pas seulement par quelques-unes de ses actions, mais par toutes ses actions : non-seulement en certains temps comme le samedi, et ses fêtes ; mais en tout temps, tous les jours de sa vie ; non seulement en certaines parties du jour, comme le matin et le soir, mais à tous les moments du jour et de la nuit ; non-seulement lorsqu'il assiste au redoutable sacrifice du corps vivifiant et du précieux sang de Jésus-Christ, ou à l'office divin, ou lorsqu'il récite quelques prières, mais par toutes les bonnes actions qu'il fait avec le secours de la grâce ; non-seulement par les jeûnes et mortifications qu'il pratique la veille de ses fêtes, mais par toutes les abstinences et austérités qu'il peut faire en tout le cours le sa vie ; non-seulement par quelque partie de ses biens temporels, mais généralement par tout ce qu'il possède et peut avoir.
Soit donc qu'il veille, soit qu'il dorme, soit qu'il mange, soit qu'il boive, soit qu'il soit à l'oraison ou à la récréation, soit qu'il garde le silence ou qu'il parle, qu'il marche ou se repose, par toutes ses communions, messes, prières, jeûnes, mortifications, aumônes, exhortations, sermons, entretiens, conversations, visites, lectures, études, par toutes les fonctions de son état, par tous ses exercices, et enfin généralement par tout ce qu'il fait ou souffre, il rend honneur à sa très glorieuse dame, offrant tout à son fils bien-aimé en action de grâces des Miséricordes inénarrables et des dons inestimables dont il l'a privilégiée par-dessus tous les anges et les hommes.
De plus, le véritable esclave, cédant le droit de ses bonnes actions à sa bienheureuse Dame, lui en donne toute la valeur, autant qu'il le peut : en telle sorte qu'il ne peut plus disposer de ses bonnes oeuvres.
Mais c'est à l'auguste Reine du paradis d'en appliquer la valeur à qui bon lui semble, comme de chose qui lui appartient par la donation qu'on lui en a faite : car c'est le propre de l'esclavage de mettre la personne esclave et ses biens, et tout ce qu'elle peut faire et acquérir, au pouvoir entier du maître et seigneur. (...)
Source : Livres-mystiques.com
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ami de la Miséricorde
De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge
(...) Quand on dit de quelqu'un, dit le saint livre de l'Imitation de Jésus-Christ, l'on demande s'il est riche, s'il est noble, s'il est savant, et choses semblables ; mais bien peu se mettent en peine s'il est pauvre d'esprit, s'il est humble, et s'il est dans la pratique des vertus chrétiennes. Si l'on veut être véritablement grand, on ne le peut devenir que par l'union avec Dieu, et par la participation de ses grandeurs. Or, pour être uni à Dieu, il le faut servir.
Ces vérités marquent assez les grandeurs du service de la très sainte Vierge, puisqu'il ne consiste que dans le service de Dieu, en sorte que de servir à la sacrée Vierge, c'est servir à Dieu. Mais l'excellence particulière qui se rencontre en son dévot esclavage, est qu'il met au service de la reine du ciel la personne qui le pratique, autant qu'elle y peut être.
Dieu tout bon par une très grande Miséricorde a inspiré en nos jours la dévotion à sa sainte Mère plus que jamais : ce qui fait trembler l'enfer et tous ses suppôts : ainsi l'on ne voit de tous côtés que des personnes engagées saintement à l'honorer et aimer.
Il y en a qui entrent dans les associations érigées en son honneur, qui lui récitent tous les jours quelques prières, qui jeûnent les samedis, qui visitent ses églises, qui célèbrent ses fêtes avec des respects extraordinaires ; d'autres qui procurent sa gloire par des aumônes, par la distribution de ses images, des livres composés en son honneur, par des sermons en public, par de pieux discours en particulier : ainsi les uns sont attachés à son service par de certaines pratiques, et les autres par d'autres : mais la dévotion de l'esclavage embrasse tout, et ne réserve rien : ce qui se doit entendre de toutes les pratiques conformes à l'ordre de Dieu, et à l'état où l'on est.
Le véritable esclave de la sainte Vierge n'étant plus à soi, et n'ayant plus rien à soi, il est tout à sa bonne maîtresse. Il ne l'honore pas seulement par quelques-unes de ses actions, mais par toutes ses actions : non-seulement en certains temps comme le samedi, et ses fêtes ; mais en tout temps, tous les jours de sa vie ; non seulement en certaines parties du jour, comme le matin et le soir, mais à tous les moments du jour et de la nuit ; non-seulement lorsqu'il assiste au redoutable sacrifice du corps vivifiant et du précieux sang de Jésus-Christ, ou à l'office divin, ou lorsqu'il récite quelques prières, mais par toutes les bonnes actions qu'il fait avec le secours de la grâce ; non-seulement par les jeûnes et mortifications qu'il pratique la veille de ses fêtes, mais par toutes les abstinences et austérités qu'il peut faire en tout le cours le sa vie ; non-seulement par quelque partie de ses biens temporels, mais généralement par tout ce qu'il possède et peut avoir.
Soit donc qu'il veille, soit qu'il dorme, soit qu'il mange, soit qu'il boive, soit qu'il soit à l'oraison ou à la récréation, soit qu'il garde le silence ou qu'il parle, qu'il marche ou se repose, par toutes ses communions, messes, prières, jeûnes, mortifications, aumônes, exhortations, sermons, entretiens, conversations, visites, lectures, études, par toutes les fonctions de son état, par tous ses exercices, et enfin généralement par tout ce qu'il fait ou souffre, il rend honneur à sa très glorieuse dame, offrant tout à son fils bien-aimé en action de grâces des Miséricordes inénarrables et des dons inestimables dont il l'a privilégiée par-dessus tous les anges et les hommes.
De plus, le véritable esclave, cédant le droit de ses bonnes actions à sa bienheureuse Dame, lui en donne toute la valeur, autant qu'il le peut : en telle sorte qu'il ne peut plus disposer de ses bonnes oeuvres.
Mais c'est à l'auguste Reine du paradis d'en appliquer la valeur à qui bon lui semble, comme de chose qui lui appartient par la donation qu'on lui en a faite : car c'est le propre de l'esclavage de mettre la personne esclave et ses biens, et tout ce qu'elle peut faire et acquérir, au pouvoir entier du maître et seigneur. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon
CHAPITRE V
De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge
(...) C'est donc en cette glorieuse servitude que consiste l'excellence de cette dévotion, qui rend tous les honneurs à la très-digne Mère de Dieu qu'on peut lui rendre, qui lui fait donner tout ce qu'on peut lui donner.
Quand l'amour est grand, il ne dit jamais : C'est assez ; rien ne le contente : il veut toujours agir pour le bien-aimé. Or, le cœur qui est véritablement épris de l'amour fervent de la Mère du bel amour se trouve toujours dans des désirs enflammés de sa gloire et de ses intérêts.
Après que le véritable dévot de Marie a tout dit, a tout fait, a tout souffert pour sa divine princesse, il lui semble qu'il n'a encore rien fait ou enduré. Toutes les actions les plus généreuses qu'il exerce ne servent qu'à augmenter ses désirs de plus en plus : il regrette de n'avoir qu'une bouche pour publier ses louanges, et qu'un cœur pour l'aimer ; il soupire de n'avoir qu'une vie à lui donner ; il voudrait avoir autant de cœurs qu'il y a de gouttes d'eau dans la mer, autant de vies qu'il y a de brins d'herbe sur la terre, pour les consacrer à la gloire de la Mère de Dieu.
Son zèle le porterait à souffrir mille morts, à être relégué dans les plus sombres cachots des plus affreuses prisons, à être exposé à la raillerie de tous les peuples, à porter toutes les infamies, délaissements et privations des créatures, à être tourmenté même par les peines de l'autre vie, à être crucifié par les hommes et les démons, pour les intérêts de celle qui fait son tout après Jésus et en Jésus, et pour Jésus.
Mais au moins, comme il voit que cela ne lui est pas possible, il prend une forte résolution de faire tout ce qu'il pourra faire ; s'il n'a qu'une vie, au moins tous les moments, toutes les heures, tous les jours, toutes les semaines, tous les mois, toutes les années lui en seront dédiés.
Il lui serait incomparablement bien plus doux de mourir que d'en passer un seul moment, que de faire la moindre petite action qui ne lui fût pas entièrement dévouée. Je serai donc, dit-il, à Marie autant que j'y pourrai être, et c'est ce que fait la dévotion d'esclavage : car qui fait tout, souffre tout et donne tout, ne peut rien faire davantage. Excellence de cette dévotion qui est incomparable, qui, renfermant toutes les autres dévotions, s'élève avec tant de gloire et d'amour, que l'on n'y peut rien ajouter, et qu'il faut dire avec vérité, non plus ultra, que l'on ne peut aller plus avant.
Son excellence paraît encore en ce qu'elle dépouille l'âme d'une certaine propriété qui ne se glisse que trop souvent dans les actions les plus saintes, en laissant l'application à la sainte Vierge, qui non-seulement agit pour Dieu, mais pour Dieu seul et pour sa plus grande gloire.
Quelquefois nous offrons nos bonnes œuvres à la divine bonté pour quelques personnes, et cela plaît à Dieu ; mais il y a bien des occasions où Dieu, tout bon, serait plus glorifié si on les appliquait à d'autres. Or, c'est ce que fait notre bonne Maîtresse : elle sait les inclinations de son cher Fils, elle connaît les âmes où il sera plus glorifié dans les secours qui leur seront donnés, et c'est ce que nous ignorons, chétives créatures que nous sommes.
De plus, le propre intérêt attache : on sera bien aise d'assister certaines personnes par des motifs naturels, par des inclinations que nous ressentons ; mais, remettant tout entre les mains de la sacrée Vierge, l'on se fait quitte de ce que la nature pourrait mêler avec la grâce. C'est une maxime, qu'il y a plus de Dieu où il y a moins de la créature. Enfin, si l'on est fidèle à ne faire rien pour soi, à n'avoir rien à soi, à n'être plus à soi, mais tout à notre glorieuse Dame, c'est être dans le comble de la perfection puisqu'être tout à Notre-Dame c'est être tout à Dieu : car on ne va à elle que pour aller à Dieu, on ne passe en ses mains que pour demeurer en celles de Dieu, on ne l'aime que pour l'amour de Dieu, on ne cherche sa gloire que pour la gloire de Dieu seul, qui est l'unique fin de toutes les dévotions. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
De l'excellence de la dévotion du saint esclavage de la sainte Vierge
(...) C'est donc en cette glorieuse servitude que consiste l'excellence de cette dévotion, qui rend tous les honneurs à la très-digne Mère de Dieu qu'on peut lui rendre, qui lui fait donner tout ce qu'on peut lui donner.
Quand l'amour est grand, il ne dit jamais : C'est assez ; rien ne le contente : il veut toujours agir pour le bien-aimé. Or, le cœur qui est véritablement épris de l'amour fervent de la Mère du bel amour se trouve toujours dans des désirs enflammés de sa gloire et de ses intérêts.
Après que le véritable dévot de Marie a tout dit, a tout fait, a tout souffert pour sa divine princesse, il lui semble qu'il n'a encore rien fait ou enduré. Toutes les actions les plus généreuses qu'il exerce ne servent qu'à augmenter ses désirs de plus en plus : il regrette de n'avoir qu'une bouche pour publier ses louanges, et qu'un cœur pour l'aimer ; il soupire de n'avoir qu'une vie à lui donner ; il voudrait avoir autant de cœurs qu'il y a de gouttes d'eau dans la mer, autant de vies qu'il y a de brins d'herbe sur la terre, pour les consacrer à la gloire de la Mère de Dieu.
Son zèle le porterait à souffrir mille morts, à être relégué dans les plus sombres cachots des plus affreuses prisons, à être exposé à la raillerie de tous les peuples, à porter toutes les infamies, délaissements et privations des créatures, à être tourmenté même par les peines de l'autre vie, à être crucifié par les hommes et les démons, pour les intérêts de celle qui fait son tout après Jésus et en Jésus, et pour Jésus.
Mais au moins, comme il voit que cela ne lui est pas possible, il prend une forte résolution de faire tout ce qu'il pourra faire ; s'il n'a qu'une vie, au moins tous les moments, toutes les heures, tous les jours, toutes les semaines, tous les mois, toutes les années lui en seront dédiés.
Il lui serait incomparablement bien plus doux de mourir que d'en passer un seul moment, que de faire la moindre petite action qui ne lui fût pas entièrement dévouée. Je serai donc, dit-il, à Marie autant que j'y pourrai être, et c'est ce que fait la dévotion d'esclavage : car qui fait tout, souffre tout et donne tout, ne peut rien faire davantage. Excellence de cette dévotion qui est incomparable, qui, renfermant toutes les autres dévotions, s'élève avec tant de gloire et d'amour, que l'on n'y peut rien ajouter, et qu'il faut dire avec vérité, non plus ultra, que l'on ne peut aller plus avant.
Son excellence paraît encore en ce qu'elle dépouille l'âme d'une certaine propriété qui ne se glisse que trop souvent dans les actions les plus saintes, en laissant l'application à la sainte Vierge, qui non-seulement agit pour Dieu, mais pour Dieu seul et pour sa plus grande gloire.
Quelquefois nous offrons nos bonnes œuvres à la divine bonté pour quelques personnes, et cela plaît à Dieu ; mais il y a bien des occasions où Dieu, tout bon, serait plus glorifié si on les appliquait à d'autres. Or, c'est ce que fait notre bonne Maîtresse : elle sait les inclinations de son cher Fils, elle connaît les âmes où il sera plus glorifié dans les secours qui leur seront donnés, et c'est ce que nous ignorons, chétives créatures que nous sommes.
De plus, le propre intérêt attache : on sera bien aise d'assister certaines personnes par des motifs naturels, par des inclinations que nous ressentons ; mais, remettant tout entre les mains de la sacrée Vierge, l'on se fait quitte de ce que la nature pourrait mêler avec la grâce. C'est une maxime, qu'il y a plus de Dieu où il y a moins de la créature. Enfin, si l'on est fidèle à ne faire rien pour soi, à n'avoir rien à soi, à n'être plus à soi, mais tout à notre glorieuse Dame, c'est être dans le comble de la perfection puisqu'être tout à Notre-Dame c'est être tout à Dieu : car on ne va à elle que pour aller à Dieu, on ne passe en ses mains que pour demeurer en celles de Dieu, on ne l'aime que pour l'amour de Dieu, on ne cherche sa gloire que pour la gloire de Dieu seul, qui est l'unique fin de toutes les dévotions. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon
CHAPITRE VI
Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge
Comme il se rencontre en cette dévotion deux choses principales, toutes les deux ont leurs difficultés. La première, en ce quelle porte la personne qui la pratique à honorer la sainte Vierge par toutes ses actions ; la seconde, en ce qu'elle lui en fait donner la valeur autant qu'elle le peut faire.
Pour la première, il semblera de prime abord quil y a quelque excès d'un zèle qui n'est pas selon la science, et que c'est faire tort à Dieu que d'honorer de la sorte sa très digne Mère : les personnes grossières et sans doctrine y ont particulièrement de la peine, ne concevant pas assez que c'est Dieu qui est loué dans les louanges des saints, et que c'est lui qui est honoré dans tous les honneurs qui se rendent à notre aimable princesse.
C'est pourquoi on les doit instruire que Dieu seul étant l'unique fin de toutes choses, et ayant créé toutes les créatures pour sa gloire, c'est l'unique but que nous devons nous proposer en tout ce que nous faisons sans réserve. Ainsi sa gloire est le terme où doivent s'arrêter tous les honneurs des saints et de la reine des saints, et l'on ne peut sans une idolâtrie détestable agir d'une autre manière dans le culte que nous rendons aux créatures qu'il a si glorieusement sanctifiées par sa grâce.
Il ne faut donc pas séparer l'honneur de la sainte Vierge d'avec l'honneur de Dieu, de telle sorte que l'on pense que lorsqu'on honore cette auguste reine, il faut savoir que nous honorons Dieu en deux manières : la première, immédiatement, le bénissant et l'adorant en lui-même ; la seconde le louant et l'aiment en ses créatures.
Mais de quelque façon que nous considérions la chose, c'est toujours cet être infiniment adorable et aimable qui est adoré et aimé. Nos âmes, nos esprits et nos coeurs doivent toujours aller à Dieu, soit que nous y allions tout droit, nous adressant (appuyés sur ses Miséricordes) à sa divine bonté, soit que nous y allions par des moyens qu'il nous a établis en l'ordre de son amoureuse providence.
C'est Dieu que nous glorifions dans les fêtes que nous faisons de la suradorable Trinité, en l'office que l'Église a ordonné pour tous les dimanches de l'année, et aux jours de férie, dans toutes les solennités de Notre-Seigneur Jésus-Christ notre débonnaire Sauveur et notre Dieu, en la fête du Saint-Esprit Dieu pendant toute l'octave de la Pentecôte.
Mais c'est le même Dieu qui est aussi glorifié dans toutes les fêtes de Notre-Dame, des anges et des saints. C'est Dieu que nous prions par l'Oraison dominicale, et nous nous adressons à sa très pure mère par la Salutation angélique, afin qu'elle le prie pour nous.
Il faut dire de même dans toutes les autres prières que nous lui faisons, et aux anges et aux saints ; mais il faut ici remarquer que c'est Dieu qui est continuellement honoré par toutes ses voies, et qu'il ne suffit pas de dire aux hérétiques, lorsqu'ils nous objectent que, ne disant au chapelet que cinq ou six fois l'Oraison dominicale, et récitant cinquante ou soixante fois la Salutation angélique, nous donnons plus à la créature qu'au Créateur, que nous prions la sainte Vierge par toutes ces oraisons de prier Dieu pour nous ; mais l'on doit ajouter que nous ne donnons rien à la mère que nous ne donnions au fils ; que nous louons Dieu par l'Oraison dominicale, que nous louons Dieu par la Salutation angélique, et que tout est pour Dieu, tout pour sa gloire, quoique par des manières différentes, et selon les ordres de sa divine volonté.
À la vérité, il est infiniment suffisant à soi-même, et il n'a nul besoin de ses créatures ; mais, puisqu'il veut s'en servir pour l'accomplissement de ses desseins, n'est-il pas juste de nous soumettre amoureusement à ses ordres ? (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge
Comme il se rencontre en cette dévotion deux choses principales, toutes les deux ont leurs difficultés. La première, en ce quelle porte la personne qui la pratique à honorer la sainte Vierge par toutes ses actions ; la seconde, en ce qu'elle lui en fait donner la valeur autant qu'elle le peut faire.
Pour la première, il semblera de prime abord quil y a quelque excès d'un zèle qui n'est pas selon la science, et que c'est faire tort à Dieu que d'honorer de la sorte sa très digne Mère : les personnes grossières et sans doctrine y ont particulièrement de la peine, ne concevant pas assez que c'est Dieu qui est loué dans les louanges des saints, et que c'est lui qui est honoré dans tous les honneurs qui se rendent à notre aimable princesse.
C'est pourquoi on les doit instruire que Dieu seul étant l'unique fin de toutes choses, et ayant créé toutes les créatures pour sa gloire, c'est l'unique but que nous devons nous proposer en tout ce que nous faisons sans réserve. Ainsi sa gloire est le terme où doivent s'arrêter tous les honneurs des saints et de la reine des saints, et l'on ne peut sans une idolâtrie détestable agir d'une autre manière dans le culte que nous rendons aux créatures qu'il a si glorieusement sanctifiées par sa grâce.
Il ne faut donc pas séparer l'honneur de la sainte Vierge d'avec l'honneur de Dieu, de telle sorte que l'on pense que lorsqu'on honore cette auguste reine, il faut savoir que nous honorons Dieu en deux manières : la première, immédiatement, le bénissant et l'adorant en lui-même ; la seconde le louant et l'aiment en ses créatures.
Mais de quelque façon que nous considérions la chose, c'est toujours cet être infiniment adorable et aimable qui est adoré et aimé. Nos âmes, nos esprits et nos coeurs doivent toujours aller à Dieu, soit que nous y allions tout droit, nous adressant (appuyés sur ses Miséricordes) à sa divine bonté, soit que nous y allions par des moyens qu'il nous a établis en l'ordre de son amoureuse providence.
C'est Dieu que nous glorifions dans les fêtes que nous faisons de la suradorable Trinité, en l'office que l'Église a ordonné pour tous les dimanches de l'année, et aux jours de férie, dans toutes les solennités de Notre-Seigneur Jésus-Christ notre débonnaire Sauveur et notre Dieu, en la fête du Saint-Esprit Dieu pendant toute l'octave de la Pentecôte.
Mais c'est le même Dieu qui est aussi glorifié dans toutes les fêtes de Notre-Dame, des anges et des saints. C'est Dieu que nous prions par l'Oraison dominicale, et nous nous adressons à sa très pure mère par la Salutation angélique, afin qu'elle le prie pour nous.
Il faut dire de même dans toutes les autres prières que nous lui faisons, et aux anges et aux saints ; mais il faut ici remarquer que c'est Dieu qui est continuellement honoré par toutes ses voies, et qu'il ne suffit pas de dire aux hérétiques, lorsqu'ils nous objectent que, ne disant au chapelet que cinq ou six fois l'Oraison dominicale, et récitant cinquante ou soixante fois la Salutation angélique, nous donnons plus à la créature qu'au Créateur, que nous prions la sainte Vierge par toutes ces oraisons de prier Dieu pour nous ; mais l'on doit ajouter que nous ne donnons rien à la mère que nous ne donnions au fils ; que nous louons Dieu par l'Oraison dominicale, que nous louons Dieu par la Salutation angélique, et que tout est pour Dieu, tout pour sa gloire, quoique par des manières différentes, et selon les ordres de sa divine volonté.
À la vérité, il est infiniment suffisant à soi-même, et il n'a nul besoin de ses créatures ; mais, puisqu'il veut s'en servir pour l'accomplissement de ses desseins, n'est-il pas juste de nous soumettre amoureusement à ses ordres ? (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec "Dieu seul" du Vénérable Mr H-M Boudon
CHAPITRE VI
Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge
C'est en cela qu'il fait éclater sa bonté, en ce que donnant quelque part à la créature dans ce qu'il opère, il donne lieu aux couronnes quil lui prépare.
L'Angélique docteur enseigne que Dieu se sert presque toujours des causes secondes pour faire tout ce qu'il fait dans l'ordre de la nature et de la grâce, il ne nous donne le jour que par le soleil, il ne nous éclaire la nuit que par la lune et les étoiles.
Il nous fait respirer par le moyen de l'air, il nous échauffe par le feu, il nous nourrit par les viandes, il nous fait servir en mille manières par les animaux qu'il a destiné à cet usage ; il y a des maîtres qui nous apprennent les lettres et les sciences, des médecins pour nous assister en nos maladies, des laboureurs, des artisans pour nous secourir en nos besoins.
Après cela faut-il s'étonner si dans l'ordre de la grâce il se sert d'une vierge pour notre salut, s'il nous donne des anges et des saints pour coopérer à ses desseins d'amour et de Miséricorde ?
Mais n'est-ce pas toujours ce Dieu de toute bonté, qui, opérant toutes choses en tous et par tous, mérite d'être continuellement adoré, aimé, béni et loué, et en ce qu'il est en lui-même, en ce qu'il fait par lui-même, et en ce qu'il est en ses saints, et en ce qu'il fait par ses saints ?
C'est donc Dieu seul qui est la fin unique de cette dévotion ; qui recherche continuellement son honneur dans les honneurs continuels qu'elle rend à sa glorieuse Mère, offrant toutes ses actions à ce Dieu de majesté, en action de grâce des dons et privilèges qu'il lui a accordés avec une libéralité si prodigieuse : et pour ce sujet il n'est besoin que den former une bonne fois l'intention, la renouveler de temps en temps, mais surtout l'avoir gravée au fond de son coeur, et faire tout ce que l'on fait chrétiennement, conformément à sa vocation.
Quand nous disons donc que l'esclave doit honorer sa glorieuse Dame par toutes les messes qu'il célèbre, s'il est prêtre, par toutes les prières qu'il fait, par ses méditations ou oraisons mentales, par ses sermons s'il est prédicateur, par ses livres s'il compose, par ses discours, conversations ou récréations, nous n'entendons pas que le prêtre pour cela dise tous les jours la messe de la sainte Vierge, ce qui serait contre l'ordre de l'Église, ou bien que celui qui médite prenne toujours pour sujet de ses méditations les perfections de la Mère de Dieu, que le prédicateur en fasse la matière de tous ses sermons, et celui qui compose celle de tous ses livres, que l'on en parle toujours en toutes les récréations et conversations.
Mais nous voulons seulement dire que le prêtre en ses sacrifices, le prédicateur en ses discours publics, et enfin que l'esclave offre tout ce qu'il fait, qu'il souffre et qu'il dit à Dieu tout-puissant en l'honneur de sa bonne maîtresse.
Mais quelqu'un pourra dire que cette pratique n'est pas assez conforme à celle de l'Église, qui fait honorer un mystère de Notre-Seigneur en quelque solennité, la gloire d'un saint en une fête, et la grandeur d'un autre en quelqu'autre jour solennel ; puisqu'elle prétend faire honorer la sainte Vierge en toutes les fêtes, et tous les jours de l'année.
Je réponds que si cet honneur empêchait la pratique ordonnée de l'Église, il ne serait pas à insinuer ; mais il compatit fort bien avec l'usage que l'Église nous commande, n'innovant rien, mais seulement inspirant une intention sainte en gardant toutes les règles de l'Église et de l'état où l'on est, de rendre ses respects à l'impératrice du ciel par toutes ses bonnes actions. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Éclaircissement des difficultés que l'on peut proposer contre la dévotion de l'esclavage de la sainte Vierge
C'est en cela qu'il fait éclater sa bonté, en ce que donnant quelque part à la créature dans ce qu'il opère, il donne lieu aux couronnes quil lui prépare.
L'Angélique docteur enseigne que Dieu se sert presque toujours des causes secondes pour faire tout ce qu'il fait dans l'ordre de la nature et de la grâce, il ne nous donne le jour que par le soleil, il ne nous éclaire la nuit que par la lune et les étoiles.
Il nous fait respirer par le moyen de l'air, il nous échauffe par le feu, il nous nourrit par les viandes, il nous fait servir en mille manières par les animaux qu'il a destiné à cet usage ; il y a des maîtres qui nous apprennent les lettres et les sciences, des médecins pour nous assister en nos maladies, des laboureurs, des artisans pour nous secourir en nos besoins.
Après cela faut-il s'étonner si dans l'ordre de la grâce il se sert d'une vierge pour notre salut, s'il nous donne des anges et des saints pour coopérer à ses desseins d'amour et de Miséricorde ?
Mais n'est-ce pas toujours ce Dieu de toute bonté, qui, opérant toutes choses en tous et par tous, mérite d'être continuellement adoré, aimé, béni et loué, et en ce qu'il est en lui-même, en ce qu'il fait par lui-même, et en ce qu'il est en ses saints, et en ce qu'il fait par ses saints ?
C'est donc Dieu seul qui est la fin unique de cette dévotion ; qui recherche continuellement son honneur dans les honneurs continuels qu'elle rend à sa glorieuse Mère, offrant toutes ses actions à ce Dieu de majesté, en action de grâce des dons et privilèges qu'il lui a accordés avec une libéralité si prodigieuse : et pour ce sujet il n'est besoin que den former une bonne fois l'intention, la renouveler de temps en temps, mais surtout l'avoir gravée au fond de son coeur, et faire tout ce que l'on fait chrétiennement, conformément à sa vocation.
Quand nous disons donc que l'esclave doit honorer sa glorieuse Dame par toutes les messes qu'il célèbre, s'il est prêtre, par toutes les prières qu'il fait, par ses méditations ou oraisons mentales, par ses sermons s'il est prédicateur, par ses livres s'il compose, par ses discours, conversations ou récréations, nous n'entendons pas que le prêtre pour cela dise tous les jours la messe de la sainte Vierge, ce qui serait contre l'ordre de l'Église, ou bien que celui qui médite prenne toujours pour sujet de ses méditations les perfections de la Mère de Dieu, que le prédicateur en fasse la matière de tous ses sermons, et celui qui compose celle de tous ses livres, que l'on en parle toujours en toutes les récréations et conversations.
Mais nous voulons seulement dire que le prêtre en ses sacrifices, le prédicateur en ses discours publics, et enfin que l'esclave offre tout ce qu'il fait, qu'il souffre et qu'il dit à Dieu tout-puissant en l'honneur de sa bonne maîtresse.
Mais quelqu'un pourra dire que cette pratique n'est pas assez conforme à celle de l'Église, qui fait honorer un mystère de Notre-Seigneur en quelque solennité, la gloire d'un saint en une fête, et la grandeur d'un autre en quelqu'autre jour solennel ; puisqu'elle prétend faire honorer la sainte Vierge en toutes les fêtes, et tous les jours de l'année.
Je réponds que si cet honneur empêchait la pratique ordonnée de l'Église, il ne serait pas à insinuer ; mais il compatit fort bien avec l'usage que l'Église nous commande, n'innovant rien, mais seulement inspirant une intention sainte en gardant toutes les règles de l'Église et de l'état où l'on est, de rendre ses respects à l'impératrice du ciel par toutes ses bonnes actions. (...)
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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