Sainte-Radegonde

Radegonde naît vers 520 dans la famille royale de Thuringe, en Germanie. Environ dix ans plus tard, la jeune princesse échoit en partage à l’un des fils de Clovis, Clotaire Ier, qui vient d’envahir le pays. Vers 540, Clotaire épouse sa captive, faisant d’elle la reine du royaume de Soissons. Après plusieurs années de mariage, Radegonde quitte cet époux qui lui a été imposé et se rend auprès de l’évêque de Noyon, saint Médard, afin qu’il la consacre à Dieu. Elle poursuit ensuite sa route jusqu’à Saix, près de Loudun, où elle possède un domaine. Enfin, installée à Poitiers, elle fonde une communauté de femmes dans les années 550.
Elle obtient un morceau de la Croix du Christ, offert par l'empereur Justin pour son monastère qui prit le nom de Sainte-Croix.
A sa mort le 13 août 587, Radegonde est ensevelie à Poitiers dans l'église Sainte-Marie hors-les-murs, église qu'elle avait fait élever de son vivant pour accueillir sa sépulture et celles des moniales décédées. Rapidement, des miracles se réalisent auprès du tombeau de la sainte et l'église funéraire prend en son hommage le nom de Sainte-Radegonde. L'église est desservie par une communauté de clercs, qui devient un collège de chanoines au Xe siècle. La suprématie de l’abbesse sur le chapitre entraînera des conflits car les chanoines se plient mal à cette sujétion.
L'église est reconstruite au IXe siècle - peut-être à cause des destructions des Normands - puis à nouveau dévastée en 955 par les troupes du roi Lothaire.
L'abbesse Beliarde retrouve le tombeau de la sainte fondatrice en 1012, prélude à une importante reconstruction. Le bâtiment, endommagé par un incendie le 18 octobre 1083 est restauré et consacré 16 ans plus tard, soit le 18 octobre 1099.
Au début de la guerre de Cent ans, l'église est endommagée par les Anglais, lors de la prise de la ville en 1346.
Une fois le calme revenu, le chapitre fait réaliser un portail plaqué contre la partie basse de la façade occidentale du porche roman. A l'intérieur, le mobilier est refait et des vantaux neufs sont installés aux portes. De cette période date aussi la construction du parvis afin de rendre la justice.
Le 27 mai 1562, l'église Sainte-Radegonde, comme la cathédrale, est pillée par les Huguenots. Le tombeau de la sainte est brisé, les ossements sont brûlés dans la nef.
Au cours du XVIIe siècle, de nouveaux aménagements concernent la crypte de l’église, à l’initiative d’Anne d’Autriche qui nourrit une dévotion particulière envers la sainte : autel, retable, statuaire prennent place auprès du tombeau.
La Révolution supprime le chapitre et procède à la vente de l’enclos canonial. Toutefois, l’église Sainte-Radegonde est conservée pour le service de la paroisse. Durant le XIXe siècle, la reprise du pèlerinage dynamise le quartier, encourageant également les travaux de restauration, notamment ceux qui concernent la circulation des pèlerins et leur accès à la crypte