"Les Âmes du Purgatoire et leurs souffrances," un sermon du Père Clotaire Givry !

Nous savons par la foi que les âmes du Purgatoire endurent des souffrances indicibles, dont la nature est mystérieuse. Mais la plus grande de toutes est comparable à la peine du dam, imposée aux damnés (tandis que la leur est provisoire). Ces pauvres âmes souffrent d’être retenues loin de Dieu, leur Principe et leur Fin. Elles tendent vers Lui, comme la pierre tend vers son centre, mais avec la douleur en plus… un peu comme l’affamé qui meurt de faim et ne peut se restaurer… comme le fils aimant, longtemps séparé de ses parents et qui ne peut les rejoindre. On pourrait multiplier les comparaisons semblables : elles ne traduiraient que très faiblement le tourment qui les afflige.

Déjà, en temps normal, l’Eglise leur donne une voix dans la Liturgie, en empruntant les paroles de Job gémissant dans le creuset de l’épreuve :

« Ayez pitié de moi, vous tous qui êtes mes amis, car la main du Seigneur m’a touché » ! (job XIX, 21)

A plus forte raison, devons-nous, en ce temps de crise où les vérités essentielles sont amoindries, oubliées et même niées, nous devons redoubler de ferveur et de zèle pour nous porter au secours de ces âmes. Elles forment l’Eglise souffrante. Elles font partie du Corps mystique du Christ qui les aime, mais qui doit les purifier totalement avant de les admettre à la récompense céleste.

Nous pouvons les y aider par nos suffrages, c’est-à-dire par nos prières ferventes, la récitation du rosaire médité, le gain des indulgences, notamment du Jubilé, quand c’est possible, et surtout par l’offrande du saint sacrifice de la messe, sans oublier d’y joindre les nôtres.

L’amour bien compris de Dieu, du prochain et de nous-mêmes devrait nous presser de secourir ces pauvres âmes.

En effet : c’est une vérité de foi, trop oubliée de nos jours (on vient de le voir) qu’il y a un Purgatoire, que ces âmes y souffrent beaucoup, et que nous pouvons les secourir. Déjà c’est un délit, puni par la Loi civile, de ne pas aider quelqu’un qui se trouve en danger ou dans un besoin urgent. A plus forte raison, la charité nous oblige-t-elle à faire notre possible pour soulager ou délivrer les membres de l’Eglise souffrante, au Purgatoire, qui font aussi partie du Corps mystique du Christ. D’autant que ce dernier prend à son compte notre façon, bonne ou mauvaise d’agir avec le prochain. C’est l’enseignement de l’Evangile.

Parmi ces âmes, il y a certainement quelques-uns de nos parents, de nos amis, de nos bienfaiteurs. Ces personnes qui nous ont aimés, qui nous ont aidés, ont droit à notre reconnaissance, nous sommes tenus de les secourir à notre tour.

Il y a aussi sans doute certaines de nos victimes qui ont commis le péché ou qui n’ont pas accompli leur devoir à cause de nous, de notre lâcheté, de nos faiblesses. La justice la plus élémentaire nous fait devoir de secourir ces âmes qui sont malheureuses par notre faute. Elles ne manqueront pas d’intercéder pour nous quand notre tour sera venu d’expier nos fautes au Purgatoire. Si, au contraire, par oubli ou par négligence, nous ne faisons rien pour elles, Dieu permettra, par un juste retour, que personne ne prie pour nous. Ne prenons pas le risque de gémir dans les oubliettes du Purgatoire !

Ayons une vraie dévotion à ces pauvres âmes. Si elles doivent tant souffrir avant d’être admises au séjour des élus, c’est parce que, lorsqu’elles étaient sur la terre, unies à leurs corps, elles n’ont pas été assez humbles, assez charitables. Elles n’ont pas eu assez le souci d’éviter le péché, la négligence, la médiocrité. Elles n’ont pas mis Dieu au-dessus de tout dans leurs pensées et dans leurs actes.

Efforçons-nous de mieux aimer Dieu et notre prochain, d’éviter le mal, de faire le bien. Ce sera le meilleur moyen d’éviter un stage long et rigoureux au Purgatoire. Nous recevrons alors de Dieu un plus grand bonheur au Ciel avec une capacité plus grande de L’aimer et de Le glorifier éternellement. Tâchons, à travers les épreuves pénibles de notre vie, de tendre invariablement vers le bon Dieu, notre Principe et notre Fin, en qui seul se trouve le vrai bonheur et loin de qui nous ne pouvons qu’être malheureux.

Prions la Vierge Marie, Mère éplorée au Cœur douloureux et immaculé, d’offrir à la Majesté divine la mort infiniment précieuse de son divin Fils pour toutes les âmes du Purgatoire, surtout pour l’âme de ceux qui sont morts sans sacrements, de ceux pour qui on oublie de prier et d’offrir des Messes, et pour les chrétiens persécutés de l’Eglise du silence.

Ainsi soit-il !


Prière finale :

« Seigneur très clément, Père très miséricordieux,

à tous ceux et celles qui nous ont précédés,

marqués du sceau de la sainte Foi,

qui les faisait vivre pour le Ciel ;

à tous ceux qui se sont endormis dans le sommeil de la paix ;

à tous ceux qui reposent en Jésus-Christ, votre Bien-Aimé,

accordez… le lieu du rafraîchissement, de la lumière et de la paix ,

je Vous en prie avec toute l’Eglise ».

SOURCE : Puisé sur un Forum concurrent !