LA SAINTE AMPOULE ET LE SACRE DES ROIS DE FRANCE
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LA SAINTE AMPOULE ET LE SACRE DES ROIS DE FRANCE Empty LA SAINTE AMPOULE ET LE SACRE DES ROIS DE FRANCE

Message  Invité Sam 31 Juil 2010 - 12:32



La Sainte Ampoule et le Sacre des Rois de France



De l’ouvrage « Du Sacre des Rois de France de son origine et de la Sainte-Ampoule » :



- extraits du chapitre 3 intitulé « De la Sante-Ampoule », pages 26 à 35 :



« […] La Sainte-Ampoule (1) renferme l’huile dont on se sert pour sacrer les Rois de France.



C’est une fiole de cristal, dont le col paraît transparent et blanchâtre, parce qu’il est vide ; le reste est peu transparent, et d’un rouge-brun. Le diamètre du bas de cette fiole est environ d’un pouce, ou un peu plus, et la hauteur de la fiole, le col compris, est environ de deux pouces. La matière qu’elle contient n’est plus une liqueur, c’est une espèce de cotignac désséché et condensé sur les parois du vase […]. On en tire, au besoin, quelque parcelle avec une petite aiguille ou spatule d’or, et que cette parcelle communique une couleur rougeâtre au Saint-Chrême, dans lequel on le délaie au Sacre de nos Rois.



(1) Note de l’éditeur : « "Ampoule" vient du mot latin "Ampulla", qui signifie un vase à col long et étroit. Ces vases étaient en usage chez les Romains, et surtout dans les bains, où ils étaient remplis d’huile dont on se frottait au sortir de l’eau. Les chrétiens se sont aussi servis d’"Ampoules" : et les vases qui contenaient le Saint-Chrême, le vin des sacrifices et d’huile dont on oignait les catéchumènes et les malades, s’appelaient "Ampoules" ».



Selon une tradition fort ancienne, elle fut apportée du ciel par un Ange, sous la figure d’une Colombe, pour le baptême de Clovis, l’an 496, après la bataille de Tolbiac. Le premier auteur qui fasse mention de ce fait, est Hincmar, Archevêque de Reims, qui vivait près de trois cents ans après Clovis, en 845. Il nous apprend, dans la vie de Saint Rémi, qu’un homme de condition, en danger de mort, fit prier Saint Remi, qui faisait alors la visite de son diocèse, de venir lui administrer le baptême. Le prélat s’y rendit avec empressement ; et les vaisseaux où l’on mettait l’huile des catéchumènes et le Saint-Chrême s’étant trouvés vides, il se mit en prières, et les vaisseaux se trouvèrent remplis par la bénédiction de Dieu. Cette opinion est partagée par l’abbé Pluche, principal du collège de Laon, qui écrit sur ce sujet, le 3 février 1719, une lettre fort sage, que nous avons maintenant sous les yeux.



Un des historiens venus depuis Hincmar, raconte dans la vie de Saint Remi, qu’au Sacre de Clovis, le diacre qui portait le Saint Chrême ne put traverser la foule, et qu’une Colombe parut tout à-coup et apporta une fiole pleine de Chrême au prélat qui en répandit sur l’eau destinée au baptême, et s’en servit ensuite pour sacrer le Roi.



Cependant aucun auteur contemporain ne parle de cette origine miraculeuse. Grégoire de Tours, qui nous a transmis les détails du baptême et du Sacre de Clovis ; Alcime Avite, dans sa lettre où il félicite Clovis sur son baptême ; Fortunat, dans sa vie de Saint Remi ; Frédégaire, autre écrivain du temps ; Saint Rémi lui-même, dans les ouvrages qu’il nous a laissés, gardent le silence le plus absolu sur cet important sujet […]. D’habiles gens l’ont combattu ; d’autres habiles gens l’ont défendu. L’abbé Vertot et les auteurs de l’Eglise gallicane ont fait chacun une dissertation où sont discutées les raisons pour et contre ce fait. Jacques Chifflet, savant écrivain, mort en 1640, a entrepris de prouver que Hincmar avait inventé la "Sainte-Ampoule", pour faire valoir les droits de son église.



Au reste, de temps immémorial, on a cru avoir à Reims une huile miraculeuse ; et cette relique, respectable par son antiquité bien attestée, puisque pendant plus de douze siècles elle a servi au Sacre de nos Rois, était pour nos pères l’objet de la plus profonde vénération.

Dans les temps de désordre et d’anarchie, cette fiole fut enlevée du tombeau de Saint Remi, où elle était placée dans un reliquaire d’or massif, entouré de pierres précieuses, et renfermé dans un sac de velours violet, et fut brisé à coups de marteau, le 7 octobre 1793, sur la place Royale et sur les degrés du piédestal de la statue de Louis XV, par un nommé Rhull, du Bas-Rhin, représentant du peuple.



C’est ici le cas de placer une observation que nous soumettons avec confiance. Moïse, avait composé, d’après l’ordre de Dieu, une huile pour l’"Onction" et la consécration du Roi, du souverain Sacrificateur et de tous les vaisseaux sacrés. "Consacrez avec l’huile, avait dit le Seigneur, les choses qui appartiennent à mon culte, afin qu’elles soient saintes". Moïse recommanda aux Israélites de conserver précieusement cette huile, de génération en génération ; nous le lisons textuellement dans l’Exode. Voilà pourquoi elle était déposée dans le lieu très-saint. Mais malheureusement cette huile sainte, objet de l’adoration des Juifs, périt avec le premier temple ; et alors quel voile funèbre couvrit toute la Judée ! A leur retour de Babylone, lorsqu’ils jetaient les fondements d’un nouveau temple, les vieillards versaient des larmes au souvenir du premier. Le malheur du peuple de Dieu a, plus qu’on ne pense, d’analogie avec le nôtre !



Cependant le monument de la piété de nos pères ne fut pas entièrement anéanti : de nombreux fragments ont été recueillis ; des fidèles Rémois ont conservé des parcelles de l’huile sainte ; la lecture de la pièce suivante ne laisse aucun doute à cet égard.



Extrait du Procès-verbal constatant la conservation de plusieurs parcelles de la Sainte-Ampoule et du Baume que renfermait ce précieux reliquaire :



"Aujourd’hui 25 janvier 1819, par devant moi, Jean-Baptiste Dessain de Chevrières, procureur du Roi à Reims, membres du conseil-général du département, et du conseil municapal de la ville, sont comparus MM. Ci-après nommés, lesquels, instruits des recherches que je faisais pour acquérir des connaissances au sujet de la "Sainte-Ampoule", qui était déposée dans le tombeau de Saint Remi, à Reims, et qui servait au Sacre de nos Rois, et désirant concourir à la découverte de la vérité, ont fait les déclarations suivantes :



"M. Armand-Jules Seraine, bachelier de la Faculté de Théologie de Paris, ancien chapelain du Roi, et curé de la paroisse de Saint-Rémi, a fait la déclaration dont suit l’extrait : "Que le 6 octobre 1793, vers trois heures de l’après midi, M. Philippe Hourelle, officier municipal et premier marguiller de sa paroisse, vint lui notifier, de la part du représentant du peuple Rhull, en mission à Reims, l’ordre positif de remettre sans délai le reliquaire contenant la Sainte-Ampoule, pour être brisé ; qu’il eut d’abord l’intention, de concert avec M. Philippe Hourelle, de substituer une fosse fiole à la véritable ; mais que le temps lui manquant pour exécuter ce pieux projet, ils se déterminèrent à extraire de la fiole, à l’aide de l’aiguille d’or qui servait au Sacre des Rois, la plus grande partie du Baume qu’elle renfermait ; chacun d’eux renferma dans un papier pris dans la sacristie les parcelles qu’ils venaient ainsi de retirer. Sur l’enveloppe, M. Seraine [Curé constitutionnel de Saint-Remi, comme le souligne l’actuel curé de la cathédrale de Reims, le Père Jean-Marie Guerlin dans la suitede cette section] écrivit : "Morceaux ou fragments de la Sainte-Ampoule", et M. Hourelle écrivit sur son papier : Baume, etc.



Les trois fils de feu M. Philippe Hourelle attestent avoir eu connaissance de l’extration faite par leur père des parcelles de la "Sainte-Ampoule", conjointement avec M. Seraine ; déclarent que, depuis le décès de leur père, leur mère consentit à partager avec M. Le comte, juge au tribunal de première instance, les précieux fragmens qu’elle possédait. La portion qu’elle conserva fut remise entre les mains d’un des déclarans, et s’est trouvée perdue lors du pillage de sa maison, pendant la dernière invasion.



M. Lecomte, juge au tribunal, fait la même déclaration ; confirme le don qui lui fut fait par M me. Veuve Hourelle, de portion de son trésor ; dit qu’il a encore en possession ces précieuses parcelles, etc.



MM. Engrand, ex-religieux bénédictin ; Bertin, curé de Saint-Rémi ; Povillon, fabricant ; Baudart, ex-bénédictin ; Etienne Huet, maire de Mesneux, près [de] Reims ; Gouillarrt, ex-bénédictin, juge de paix ; Courtin, vicaire de Notre-Dame ; Nicolas Bernard, ex-bénédictins ; Menonville, vicaire de la paroisse de Saint-Jacques, certifient la vérité de la déclaration faite par M. Seraine, et attestent avoir vu à diverses époques, entre ses mains, les parcelles qu’il leur a déclaré avoir été extraites de la "Sainte-Ampoule", à l’aide d’une aiguille d’or.



Le 1 er juin 1819, M. Bouré, prêtre desservant de la paroisse de Berry-au-Bac, fait la même déclaration, et atteste de plus, que M. Seraine, ne pouvant résister à ses pressantes sollicitations, lui donna quelques parcelles de la "Sainte-Ampoule", qu’il réunit dans un reliquaire à un morceau du Suaire de Saint Remi.



Le 7 juin suivant, M. Louis Champagne-Prévoteau, propriétaire, a déclaré que, se trouvant à côté du représentant Rhull lorsqu’il brisa d’un coup de marteau, le 7 octobre 1793, sur les degrés du piédestal de la statue de Louis XV, la "Sainte-Ampoule", qui consistait en une petite fiole de verre, la violence du coup fit sauter des esquilles jusqu’à lui ; qu’il eut le bonheur d’en arrêter avec la main, et sans être aperçu, deux petits morceaux de verre qui étaient tombés sur la manche gauche de son habit, et qu’aux parois du verre, qu’il a soignesement conservé, se trouvent adhérentes de très-petites parcelles du Baume que contenait la " Sainte-Ampoule" ".



Ce procès-verbal, signé par toutes les personnes comparantes, fut dressé en triple minute. Il est terminé par une reconnaissance de MM. Dessain et Bertin, attestant que MM. Seraine, Lecomte, Bouré et Champagne, ont fait entre leurs mains la remise des parcelles de la "Sainte-Ampoule", dont chacun d’eux était dépositaire ; que le tout a été enfermé, sous des étiquettes particulières, dans une petite boîte d’argent, doublée en soie, et cette boîte placée dans un petit coffre de fer-blanc moiré, fermant à trois clés, et le tout déposé, avec une des minutes du présent procès-verbal, dans le tombeau de Saint Remi, où il est fixé à l’aide d’un treillage, d’une chaîne et d’un cadenas ».



Du « Journal du 15 ième Centenaire » :



- extrait écrit par l’Abbé Jean Goy, historien et archiviste de l'archevêché de Reims :



« La victoire du catholicisme sur l'arianisme fut le premier miracle opéré par le baptême de Clovis. L'histoire des origines de la sainte Ampoule en est un second. L'histoire de la Sainte Ampoule se situe entre deux silences celui, d'abord, des contemporains du baptême de Clovis alors que certains étaient pourtant friands de raconter des miracles, comme Grégoire de Tours qui décrit la scène : " Le roi demande, le premier, le baptême au pontife. Nouveau Constantin, il s'avance vers le bain qui doit enlever la lèpre invétérée qui le couvrait ; il vient laver dans une eau nouvelle les taches hideuses de sa vie passée. Comme il s'avance vers le baptême, le Saint de Dieu lui dit, de sa bouche éloquente "Courbe humblement la tête, Sicambre, adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré". Beaucoup d'autres contemporains firent mention de ce baptême, sans parler de l'événement merveilleux de la Sainte Ampoule envoyée du ciel. La liste des témoignages serait longue à énumérer. On peut mentionner, par exemple, celui de Saint Avit, évêque de Vienne, qui écrit à Clovis pour le féliciter. Mais c'est aussi le silence des contemporains d'Hincmar, de ceux qui participent au sacre de Charles le chauve, en 869, comme roi de Lotharingie : Hincmar préside la cérémonie en présence de tous les grands du royaume et des évêques. Parmi eux l'archevêque de Sens qui, en tant que métropolitain de Paris, pouvait avoir des prétentions à être l'évêque du sacre. Hincmar, parlant du baptême de Clovis peut dire que celui-ci fût oint "par le chrême reçu du ciel, dont nous avons encore". Et personne n'a protesté. Par la suite, Hincmar va préciser les choses en écrivant la vie de Saint Rémi : "Le chrême vint à manquer et, à cause de la foule du peuple, on ne pouvait aller en chercher. Alors, le saint prélat, levant les yeux et les mains au ciel, commença à prier en silence, et voici qu'une colombe, plus blanche que la neige, apporta dans son bec une petite ampoule pleine de saint chrême. Tous ceux qui étalent présents furent remplis de cette suavité inexprimable, le saint pontife prit la petite ampoule, la colombe disparut et Rémi répandit de ce chrême dans les fonts baptismaux..." Et pendant des siècles, les voix les plus autorisées, les ennemis les plus acharnés, mentionneront notre petite fiole et son origine céleste. Papes, évêques, théologiens, historiens et polémistes parleront de la sainte Ampoule comme d'un fait admirable, mais bien réel. Dom Marlot dans son livre sur le sacre Le théâtre d'honneur et de magnificence... en donne une anthologie. Mathieu Paris, historien anglais dira, vers 1250 dans son Histoire d'Angleterre "que le roi de France est le premier des roys de la Chrétienté pour la céleste liqueur dont il est oint en son sacre". Saint Thomas d'Aquin, à peu près à la même époque dit, dans son Traité du gouvernement, "que nos roys sont sacrés d'une onction envoyée du ciel par le ministère d'une colombe". Le pape Paul III, en 1545, dans la bulle de création de l'université de Reims, cite, dans ses motifs, qu'à Reims, "les Rois très chrétiens reçoivent la grâce de la sainte onction envoyée du ciel". Ce n'est qu'au 17 ième siècle qu'apparaît le premier détracteur, le franc-comtois Jean Jacques Chifflet. Dans son traité sur l'ampoule rémoise, alors qu'il est bien crédule sur d'autres points, il tient à renverser la longue tradition du miracle rémois. Il met, principalement, en avant le silence des contemporains de l'événement. Néanmoins, il semble difficile d'admettre qu'au milieu de l'admiration générale, Hincmar ait créé la légende de toutes pièces. Il avait donc des motifs sérieux pour appuyer ses dires. Malheureusement, Hincmar ne nous a pas directement donné ses sources, et jamais nous ne saurons la vérité, mais peut-être pourrons nous l'approcher. Depuis le 17 ième siècle, les historiens ont avancé différentes possibilités de solutions. Il est fort probable que la vérité se trouve dans un savant dosage entre plusieurs d'entre elles. Nous pouvons, envisager deux versions des faits. Soit, le miracle a bien eu lieu comme nous le raconte Hincmar. Peut-on ajouter que l'enjeu de la victoire de la vraie foi pouvait le justifier. Mais pour croire à un miracle, il faut que celui-ci soit sérieusement attesté. Ce n'est pas le cas ici, en particulier à cause du silence des contemporains. Soit le miracle a eu lieu à un autre moment. Ce fut la première position de repli des auteurs du 13 ième siècle, comme les abbés Pluche et Vertot et bien d'autres après eux. Il existe au diocèse de Reims une antique "préface des miracles de Saint Rémi" antérieure à Charlemagne. En voici la traduction donnée par l'abbé Pluche : "comme on cherchait le chrême pour baptiser un malade et qu'on n'en trouvait point, il (saint Rémi) fit mettre sur l'autel les ampoules vides, de manière que, s'étant en même temps prosterné pour prier, une céleste rosée répandit le don béni du saint chrême". L'abbé Pluche de conclure : "Toutes les fables disparaissent et si le miracle de la sainte Ampoule n'est pas si éclatant qu'on le dit ordinairement, la relique n'en devient que plus véritable, puisque ce miracle est plus réel et plus sûr". Hincmar aurait donc utilisé d'autres éléments. Nous avons, alors, quatre hypothèses : d'abord, des textes anciens dont il ne reste que peu de choses. En 1945, Dom Lambot publie les oeuvres de Godescal d'Orbais. Au numéro 108, il fait référence à une antienne du bréviaire de Reims antérieure à Hincmar puisque son oeuvre lui est, elle-même, antérieure, et l'on trouve la formule : "le Saint chrême envoyé du ciel". L'année d'après, F. Baix publiait un article sur les sources liturgiques de la "Vie de saint Rémi" par Hincmar. Il confirmait ainsi l'exemple de Dom Lambot. Hincmar n'est plus le faussaire dont on a souvent parlé. "Il a emprunté à la liturgie rémoise du 8 ième siècle l'histoire de la sainte Ampoule", comme le dit Mr Jean Dervisse dans sa thèse. Jean-Jacques Chifflet est à l'origine de la deuxième possibilité : une analogie avec le baptême du Christ. Celle-ci fut plus amplement étudiée par un Anglais, Sir Francis Oppenheimer (1). Nous savons par les Evangiles synoptiques qu'au moment du baptême du christ, l'Esprit Saint apparut sous la forme d'une colombe et celle-ci est toujours représentée dans les oeuvres sur le baptême du christ. Pourquoi la même colombe ne serait-elle pas apparue au baptême de Clovis pour marquer l'importance de celui-ci ? C'est au 9 ième siècle, qu'apparaît la première représentation de la colombe tenant l'ampoule pour le baptême de Clovis, sur le plat en ivoire d'un livre provenant de Reims conservé, aujourd'hui, au musée de Picardie. Et par un choc en retour, apparaît à peu près à la même époque une représentation du baptême du Christ, dans laquelle la colombe tient une ampoule dans son bec. Sir F. Oppenheimer en donne plusieurs exemples. Parfois, la colombe aura deux ampoules, car le christ est roi et prêtre. Dans le dessin du "Jardin des délices" de l'abbaye de Sainte Odile. La colombe devient une fiole ailée. Ensuite, comme le rappelle Marc Bloch dans Les Rois Thaumaturges en citant le Dictionnaire d’archéologie chrétienne de Dom Cabrol, il était d’usage dans l’Eglise primitive de conserver l’Eucharistie à l’autel, les saintes huiles au baptistère, dans une colombe. Le geste de l'évêque, levant les mains, pour prendre, dans la colombe, le chrême céleste (le mot pourrait être l'équivalent de saint) serait à l'origine du don venu du ciel par la colombe. La dernière possibilité est largement exposée par Sir F. Oppenheimer. Hincmar, en 852, a procédé à la translation du corps de Saint Rémi du sarcophage, dans une chasse. Nous savons que les Romains plaçaient des fioles de parfums près des corps embaumés. Hincmar, trouvant les deux petites fioles près du corps de Saint Rémi, aurait pensé que ces deux fioles, si précieuses que Saint Rémi ait été inhumé avec, seraient celles dont parle tout l'office de l'apôtre des Francs. On peut, du reste, faire la remarque que la Sainte Ampoule n'était pas conservée à la cathédrale, mais, bel et bien dans le tombeau de Saint Rémi, près de la chasse qui renfermait son corps. Voilà donc brièvement exposées les différentes hypothèses qui ont été émises sur l'origine de la Sainte Ampoule ».



Note :



(1) : « Sir F. Oppenheimer, "the legend of the Sainte Ampoule, Londres 1954 ».



Le Baume restant de la Sainte Ampoule conservé à l’archevêché de Reims



Comme nous l’avons vu précédemment, à partir des écrits de Félix Lacointa du début du 19 ième siècle, une partie du Baume de la Sainte Ampoule a pu être conservé, par un prélèvement qui a été effectué avant qu’elle ne fut détruite par le conventionnel Rhull.



C’est ce que nous confirme l’actuel curé de la Cathédrale de Reims, le Père Jean-Marie Guerlin lors de l’émission télévisée « Des racines et des ailes » diffusée sur France 3, le 11 novembre 2009, précisant que le précieux baume est actuellement conservé dans un coffre-fort à l’archevêché de Reims. Voici les termes exacts de son intervention :



« Le 7 octobre 1793, le conventionnel Rühl [ou Rhull], en mission à Reims, brisa en public la "petite fiole" (haute de 42 mm, large de 16 mm au col et 29 mm au fond). Prévenu la veille par la municipalité, le curé constitutionnel de Saint-Remi, l'abbé Seraine, avait prélevé une notable partie du baume desséché; il en restait suffisamment adhérant aux parois pour que la ruse se soit pas décelée. En 1825, pour le sacre de Charles X, l'ensemble des parcelles sauvées, réduites en poudre, fut mélangé avec du saint chrême frais et placé dans une réplique de l'ampoule disparue. En 1906, peu avant son expulsion du palais du Tau par la loi de séparation de l'Église et de l'État, Monseigneur Luçon "par crainte de perte ou de profanation" transféra ce qu'il put du contenu de l'ampoule de Charles X dans un petit flacon scellé. Celui-ci est toujours conservé à l'archevêché de Reims. Il ne fut ouvert qu'une fois, non pour un sacre, mais pour la consécration de l'autel majeur de la cathédrale restaurée, le 18 octobre 1937 ».



« Ce petit flacon scellé » de cire rouge, renfermant le précieux baume, a été filmé au cours de l’émission, preuve publique et indubitable de son existence.



En voici la photographie :



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Bien que la Révolution de 1789 ait voulu détruire tout ce qui fit nos Rois de France, les insignes royaux, qui étaient sous la garde de l’abbé de Saint Denis, à savoir, sceptre, éperons, épée et mains de justice sont actuellement conservés au musée du Louvre.



En dernier lieu, notons que le reliquaire de la Sainte Ampoule, faisant partie du trésor de la cathédrale de Reims, se trouve palais du Tau.



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