Novice en Chine, Hollande veut relancer les relations avec Pékin
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Novice en Chine, Hollande veut relancer les relations avec Pékin
Le rééquilibrage des échanges économiques, notamment grâce aux PME, sera au centre de la première visite du chef de l'État français dans le pays le plus peuplé du monde.
Ses tout premiers pas en Chine mais déjà de grandes ambitions. François Hollande, cela a déjà été souligné, n'a jamais mis les pieds dans l'empire du Milieu. Sa première visite d'État, jeudi et vendredi à Pékin et Shanghai, sera courte - 36 heures -, mais les objectifs qui lui ont été fixés sont élevés. À l'Élysée, on n'écarte pas la comparaison avec le reset, la grande relance souhaitée par Barack Obama avec la Russie. Pas simplement un nouvel élan, mais une véritable actualisation du «logiciel» franco-chinois qui remonte à un demi-siècle, au mois de janvier 1964 précisément, lorsque le général de Gaulle fut le premier dirigeant occidental à établir des relations avec la Chine de Mao.
Le moment est particulièrement propice pour ouvrir cette page, analyse-t-on côté français. Novice en Chine, François Hollande y rencontrera une nouvelle direction qui, elle-même, vient de prendre les rênes le mois dernier. Il a plusieurs rendez-vous jeudi avec son homologue Xi Jinping, 59 ans. Et les deux couples présidentiels déjeuneront ensemble vendredi. «L'équipe qui arrive est au pouvoir pour dix ans, il est essentiel d'établir avec elle des relations personnelles confiantes», relève-t-on dans l'entourage du président de la République qui se plaît à relever que celui-ci est le premier chef d'État à être reçu en visite d'État par les nouvelles autorités chinoises.
Dialogue politique incontournable
Entre la France et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité, le dialogue politique est incontournable. À Pékin, où l'on n'est jamais insensible aux prouesses militaires, l'opération «Serval» au Mali a été scrutée avec intérêt, et même avec «admiration», relève-t-on à l'Élysée. Mais la Chine entend être rassurée sur le concept sacré pour elle de souveraineté des États. De même, les dirigeants chinois s'inquiètent d'une aggravation de la situation en Syrie qui conduirait à une intervention militaire. François Hollande, pour sa part, cherchera à connaître leurs projets pour calmer les ardeurs nucléaires de la Corée du Nord. Le nucléaire iranien sera également au menu, Paris ayant quelques griefs à voir la Chine continuer à importer du pétrole d'Iran en dépit des efforts de la communauté internationale pour mettre Téhéran sous pression. Le président de la République engagera ses interlocuteurs sur des thèmes d'intérêt commun, l'Afrique par exemple, les Chinois recherchant désormais l'expertise française.
Mais si «tous les sujets sont abordés», selon la formule consacrée, il est clair que François Hollande n'insistera pas sur les sujets abrasifs. L'évaluation faite à l'Élysée est que la relation franco-chinoise a été «abîmée» après les manifestations protibétaines intervenues en 2008 au passage de la flamme olympique à Paris, et qu'elles n'ont pas franchement repris depuis. Il serait inopportun de ternir d'emblée des retrouvailles que l'on espère aussi prometteuses…
C'est notamment le cas pour l'autre volet de la visite, le rééquilibrage des échanges économiques, une priorité soulignée par les chiffres: la France concède à la Chine un déficit commercial de 26 milliards d'euros, soit 40 % de son déficit global, et ne représente que 1,27 % du marché chinois, contre 5,33 % à l'Allemagne (laquelle a réduit son déficit de 26 à 10 milliards d'euros en quatre ans).
Valoriser les performances françaises
Dans ce domaine aussi, François Hollande, qui débarque à Pékin escorté de huit ministres et d'une soixantaine de patrons, espère un «rééquilibrage par le haut». Certes, des avancées sont attendues dans les secteurs de coopération classiques, le nucléaire civil et l'aéronautique. Mais on mise surtout sur la percée des PME et des ETI françaises dans les domaines innovants de la santé, de l'agroalimentaire, du numérique et de la ville durable. Des perspectives ouvertes par une classe moyenne en pleine expansion qui a les moyens de consommer, de se distraire, de voyager ou d'étudier à l'étranger. La réorientation progressive de l'économie chinoise vers la consommation intérieure, son virage qualitatif, ainsi qu'un yuan internationalisé et plus élevé, constituent, là encore, une fenêtre d'opportunité dont il faut profiter, estime-t-on côté français. Chargée de la diplomatie économique avec la Chine, Martine Aubry s'est employée à soutenir des partenariats dans des secteurs, parfois assez originaux, touchant à la vie quotidienne des Chinois où les entreprises françaises apparaissent particulièrement performantes: laiterie, boulangerie, confiserie, charcuterie…
Ces efforts seront incomplets - et insatisfaisants en terme d'emplois créés sans un rééquilibrage des investissements. La France est le premier pays d'accueil en Europe des investissements chinois, ceux-ci demeurent toutefois modestes (700 millions €). François Hollande redira qu'ils sont les bienvenus, en dépit des réticences que suscite toujours l'arrivée de capitaux chinois en France.
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Un premier rendez-vous très rapide
Des journalistes chinois soulignent - peut-être un brin perfidement - que la France, malgré sa dette immense, malgré son taux de chômage, malgré sa croissance en berne, reste la «cinquième puissance mondiale». Et que c'est sans doute pour cela que François Hollande est le premier dirigeant d'un «pays important» à être reçu par le nouveau président, Xi Jinping. Fort bien reçu d'ailleurs, avec plusieurs rendez-vous avec le numéro un chinois. Évidemment, on rappelle aussi que le président français est sans doute le seul homme de son rang dans le monde à n'avoir jamais mis les pieds en Chine. Et, même s'ils ne l'expriment pas ainsi, les Chinois regrettent que François Hollande ne prenne pas plus de temps ici, pour une première visite. Dans la communauté française, on pense la même chose. «Certes, c'est dense et de haut niveau, mais c'est court et très attendu, avec deux étapes sans originalité à Pékin et Shanghaï, déplore le représentant d'un grand groupe français. Une troisième étape, marquante pour les Chinois, aurait eu de l'allure et de l'impact…»
Les Américains ou les Allemands, note-t-on, savent faire et prendre un temps nécessaire en Asie. Angela Merkel, ainsi, avait su développer des liens privilégiés avec l'ancien premier ministre Wen Jiabao. L'autre «grand d'Europe», l'Allemagne, aura d'ailleurs bientôt aussi les honneurs de Pékin, puisque Berlin devrait accueillir fin mai la première visite dans l'UE du nouveau premier ministre, Li Keqiang.
Source:http://www.lefigaro.fr/international/2013/04/24/01003-20130424ARTFIG00577-novice-en-chine-hollande-veut-relancer-les-relations-avec-pekin.php
Ses tout premiers pas en Chine mais déjà de grandes ambitions. François Hollande, cela a déjà été souligné, n'a jamais mis les pieds dans l'empire du Milieu. Sa première visite d'État, jeudi et vendredi à Pékin et Shanghai, sera courte - 36 heures -, mais les objectifs qui lui ont été fixés sont élevés. À l'Élysée, on n'écarte pas la comparaison avec le reset, la grande relance souhaitée par Barack Obama avec la Russie. Pas simplement un nouvel élan, mais une véritable actualisation du «logiciel» franco-chinois qui remonte à un demi-siècle, au mois de janvier 1964 précisément, lorsque le général de Gaulle fut le premier dirigeant occidental à établir des relations avec la Chine de Mao.
Le moment est particulièrement propice pour ouvrir cette page, analyse-t-on côté français. Novice en Chine, François Hollande y rencontrera une nouvelle direction qui, elle-même, vient de prendre les rênes le mois dernier. Il a plusieurs rendez-vous jeudi avec son homologue Xi Jinping, 59 ans. Et les deux couples présidentiels déjeuneront ensemble vendredi. «L'équipe qui arrive est au pouvoir pour dix ans, il est essentiel d'établir avec elle des relations personnelles confiantes», relève-t-on dans l'entourage du président de la République qui se plaît à relever que celui-ci est le premier chef d'État à être reçu en visite d'État par les nouvelles autorités chinoises.
Dialogue politique incontournable
Entre la France et la Chine, membres permanents du Conseil de sécurité, le dialogue politique est incontournable. À Pékin, où l'on n'est jamais insensible aux prouesses militaires, l'opération «Serval» au Mali a été scrutée avec intérêt, et même avec «admiration», relève-t-on à l'Élysée. Mais la Chine entend être rassurée sur le concept sacré pour elle de souveraineté des États. De même, les dirigeants chinois s'inquiètent d'une aggravation de la situation en Syrie qui conduirait à une intervention militaire. François Hollande, pour sa part, cherchera à connaître leurs projets pour calmer les ardeurs nucléaires de la Corée du Nord. Le nucléaire iranien sera également au menu, Paris ayant quelques griefs à voir la Chine continuer à importer du pétrole d'Iran en dépit des efforts de la communauté internationale pour mettre Téhéran sous pression. Le président de la République engagera ses interlocuteurs sur des thèmes d'intérêt commun, l'Afrique par exemple, les Chinois recherchant désormais l'expertise française.
Mais si «tous les sujets sont abordés», selon la formule consacrée, il est clair que François Hollande n'insistera pas sur les sujets abrasifs. L'évaluation faite à l'Élysée est que la relation franco-chinoise a été «abîmée» après les manifestations protibétaines intervenues en 2008 au passage de la flamme olympique à Paris, et qu'elles n'ont pas franchement repris depuis. Il serait inopportun de ternir d'emblée des retrouvailles que l'on espère aussi prometteuses…
C'est notamment le cas pour l'autre volet de la visite, le rééquilibrage des échanges économiques, une priorité soulignée par les chiffres: la France concède à la Chine un déficit commercial de 26 milliards d'euros, soit 40 % de son déficit global, et ne représente que 1,27 % du marché chinois, contre 5,33 % à l'Allemagne (laquelle a réduit son déficit de 26 à 10 milliards d'euros en quatre ans).
Valoriser les performances françaises
Dans ce domaine aussi, François Hollande, qui débarque à Pékin escorté de huit ministres et d'une soixantaine de patrons, espère un «rééquilibrage par le haut». Certes, des avancées sont attendues dans les secteurs de coopération classiques, le nucléaire civil et l'aéronautique. Mais on mise surtout sur la percée des PME et des ETI françaises dans les domaines innovants de la santé, de l'agroalimentaire, du numérique et de la ville durable. Des perspectives ouvertes par une classe moyenne en pleine expansion qui a les moyens de consommer, de se distraire, de voyager ou d'étudier à l'étranger. La réorientation progressive de l'économie chinoise vers la consommation intérieure, son virage qualitatif, ainsi qu'un yuan internationalisé et plus élevé, constituent, là encore, une fenêtre d'opportunité dont il faut profiter, estime-t-on côté français. Chargée de la diplomatie économique avec la Chine, Martine Aubry s'est employée à soutenir des partenariats dans des secteurs, parfois assez originaux, touchant à la vie quotidienne des Chinois où les entreprises françaises apparaissent particulièrement performantes: laiterie, boulangerie, confiserie, charcuterie…
Ces efforts seront incomplets - et insatisfaisants en terme d'emplois créés sans un rééquilibrage des investissements. La France est le premier pays d'accueil en Europe des investissements chinois, ceux-ci demeurent toutefois modestes (700 millions €). François Hollande redira qu'ils sont les bienvenus, en dépit des réticences que suscite toujours l'arrivée de capitaux chinois en France.
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Un premier rendez-vous très rapide
Des journalistes chinois soulignent - peut-être un brin perfidement - que la France, malgré sa dette immense, malgré son taux de chômage, malgré sa croissance en berne, reste la «cinquième puissance mondiale». Et que c'est sans doute pour cela que François Hollande est le premier dirigeant d'un «pays important» à être reçu par le nouveau président, Xi Jinping. Fort bien reçu d'ailleurs, avec plusieurs rendez-vous avec le numéro un chinois. Évidemment, on rappelle aussi que le président français est sans doute le seul homme de son rang dans le monde à n'avoir jamais mis les pieds en Chine. Et, même s'ils ne l'expriment pas ainsi, les Chinois regrettent que François Hollande ne prenne pas plus de temps ici, pour une première visite. Dans la communauté française, on pense la même chose. «Certes, c'est dense et de haut niveau, mais c'est court et très attendu, avec deux étapes sans originalité à Pékin et Shanghaï, déplore le représentant d'un grand groupe français. Une troisième étape, marquante pour les Chinois, aurait eu de l'allure et de l'impact…»
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