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Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

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Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 59 Empty Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

Message  ami de la Miséricorde Jeu 3 Déc 2015 - 4:44

2° De l’accroissement des vertus infuses

1003. A) (...) c) La prière, outre sa valeur méritoire, a de plus une valeur impétratoire, qui sollicite et obtient un accroissement de grâce et de vertus, et cela en proportion de la ferveur avec laquelle on prie. Il importe donc de s'unir aux prières de l'Eglise et de demander, avec Elle, un accroissement de foi, d'espérance et de charité. B) Cet accroissement se fait, selon S. Thomas, non par une augmentation de degré ou de quantité, mais par une possession plus parfaite et plus active de la vertu : c’est en ce sens que les vertus jettent des racines plus profondes dans notre âme, et y deviennent ainsi plus solides et plus agissantes.

3° De l’affaiblissement des vertus

Une activité qui ne s'exerce pas ou qui ne s'exerce qu'avec mollesse, ne tarde pas à s'affaiblir ou même à se perdre complètement.
1004. A) De la diminution des vertus. Les vertus infuses ne sont pas, à vrai dire, susceptibles de diminution, pas plus que la grâce sanctifiante dont elles dépendent. Le péché véniel ne peut les diminuer, pas plus qu'il ne diminue la grâce habituelle elle-même. Mais, surtout quand il est commis souvent et de propos délibéré, il gêne considérablement l'exercice des vertus, en diminuant la facilité acquise par les actes précédents. Cette facilité vient en effet d'une certaine ardeur et constance dans l'effort ; or les fautes vénielles délibérées brisent notre élan et paralysent en partie notre activité, n° 730. Ainsi les péchés véniels d'intempérance, sans diminuer en soi la vertu infuse de sobriété, font perdre peu à peu la facilité qu'on avait acquise de mortifier la sensualité. En outre l'abus des grâces amène une diminution des grâces actuelles qui nous facilitaient l'exercice des vertus, et de ce chef nous les pratiquons avec moins d'ardeur. Enfin, comme nous l'avons dit, n° 731, les fautes vénielles délibérées préparent la voie aux fautes graves, et par là même à la perte des vertus.

1005. B) De la perte des vertus. On peut poser en principe que les vertus se perdent par tout acte qui détruit leur objet formel ou motif, par là en effet on sape la vertu par la base. a) Ainsi la charité se perd par tout péché mortel de quelque nature qu'il soit, parce que ce péché détruit en nous l'objet formel ou la base de cette vertu, puisqu’il est directement opposé à l'infinie bonté de Dieu. b) Les vertus morales infuses se perdent par le péché mortel ; elles sont en effet tellement liées à la charité que, celle-ci disparaissant, elles disparaissent avec elle. Cependant la facilité qu'on avait acquise de faire des actes de prudence, de justice, etc., subsiste pendant quelque temps après la perte des vertus infuses, en vertu de la persistance des habitudes acquises. (...)

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Message  ami de la Miséricorde Ven 4 Déc 2015 - 2:24

3° De l’affaiblissement des vertus

1005. (...) c) Quant à la foi et à l'espérance, elles subsistent dans l'âme, même quand on a perdu la grâce par un péché mortel, pourvu que ce ne soit pas directement un péché contraire à ces deux vertus. C'est qu'en effet les autres fautes ne détruisent pas en nous la base de la foi ou de l'espérance ; et par ailleurs, Dieu, dans son infinie Miséricorde, veut que ces vertus demeurent en nous comme une dernière planche de salut : tant qu’on croit et qu’on espère, la conversion demeure relativement facile.

4° Du lien entre les vertus

1006. On dit souvent que toutes les vertus sont connexes : ceci demande quelques explications.
A) Tout d'abord la charité, bien comprise et bien pratiquée, comprend toutes les vertus, non seulement la foi et l'espérance (ce qui est évident) ; mais même les vertus morales, comme nous l'avons expliqué, n° 318, à la suite de S. Paul : Caritas patiens est, caritas benigna est… Ceci est vrai en ce sens que celui qui aime Dieu et le prochain pour Dieu, est prêt à pratiquer chaque vertu, aussitôt que la conscience nous en fera connaître l'obligation. On ne peut en effet aimer Dieu à fond, par dessus toutes choses, sans vouloir observer ses commandements et même quelques conseils. De plus c'est le propre de la charité d'ordonner tous nos actes vers Dieu, fin dernière, et par conséquent de les régler selon les vertus chrétiennes. Et l'on peut dire que plus la charité augmente plus aussi s'accroissent radicalement les autres vertus.
Cependant l’amour de Dieu, tout en inclinant la volonté vers des vertus morales, et tout en facilitant leur pratique, ne donne pas immédiatement et nécessairement la perfection de toutes ces vertus, par exemple, de la prudence, de l’humilité, de l’obéissance, de la chasteté. Supposons en effet un pécheur qui se convertit sincèrement, après avoir contracté des habitudes mauvaises ; bien qu'il pratique la charité très sincèrement, il n'est pas du premier coup parfaitement prudent, parfaitement chaste ou tempérant ; il lui faudra du temps et des efforts pour se débarrasser des habitudes anciennes et en former de nouvelles.
1007. B) La charité étant la forme, le dernier complément de toutes les vertus, celles-ci ne sont jamais parfaites sans elle ; ainsi la foi et l'espérance, qui restent dans l'âme du pécheur, tout en étant de vraies vertus, sont informes, c'est-à-dire privées de cette perfection qui les orientait vers Dieu comme fin dernière ; aussi les actes de foi et d'espérance faits en cet état ne peuvent mériter le ciel, bien qu'ils soient surnaturels et une préparation à la conversion.

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Message  ami de la Miséricorde Sam 5 Déc 2015 - 2:21

4° Du lien entre les vertus

1008. C) Quant aux vertus morales, si on les possède en leur perfection, c'est-à-dire informées par la charité, et dans un degré un peu élevé, elles sont véritablement connexes, en ce sens qu'on ne peut en posséder une sans posséder les autres. Ainsi toutes les vertus, pour être parfaites, supposent la prudence ; la prudence elle-même ne peut se pratiquer parfaitement sans le concours de la force, de la justice et de la tempérance : un caractère faible, porté à l'injustice et à l'intempérance manquera de prudence en plusieurs circonstances ; la justice ne peut se pratiquer parfaitement sans la force d'âme et la tempérance ; la force doit être tempérée par la prudence et la justice, et ne subsisterait pas longtemps sans la tempérance et ainsi de suite (S. Augustin, Lettre 167 à Jérôme, P.L. XXXIII, 735).
Mais si les vertus morales n'existent qu'à un degré inférieur, la présence de l'une n'emporte pas nécessairement la pratique de l'autre. Ainsi il en est qui sont pudiques sans être humbles, qui sont humbles sans être miséricordieux ou miséricordieux sans pratiquer la justice.

II. Les vertus morales

Expliquons brièvement leur nature, leur nombre et leur caractère commun.

1009. 1° Leur nature. On appelle ces vertus morales, pour une double raison : a) pour les distinguer des vertus purement intellectuelles, qui perfectionnent notre intelligence sans aucun rapport avec la vie morale, comme la science, l'art, etc. ; b) pour les distinguer des vertus théologales, qui règlent bien aussi nos mœurs, mais qui, comme nous l'avons déjà dit, ont Dieu directement pour objet, tandis que les vertus morales poursuivent directement un bien surnaturel créé, par exemple la maîtrise de nos passions. Il ne faut pas oublier cependant que les vertus morales surnaturelles sont vraiment elles aussi une participation à la vie de Dieu et nous préparent à la vision béatifique. Du reste ces vertus, au fur et à mesure qu'elles se perfectionnent, et surtout quand elles sont complétées par les dons du St Esprit, finissent par se rapprocher tellement des vertus théologales qu'elles en sont comme tout imprégnées, et ne sont plus que des manifestations diverses de la charité qui les informe.
1010. 2° Leur nombre. Les vertus morales, quand on les considère dans leurs diverses ramifications sont très nombreuses ; mais elles se ramènent toutes aux quatre vertus cardinales, ainsi appelées (du mot cardines, gonds) parce qu'elles sont pour ainsi dire les quatre gonds sur lesquels s'appuient toutes les autres. Ces quatre vertus répondent en effet à tous les besoins de l'âme et perfectionnent toutes ses facultés morales.

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Message  ami de la Miséricorde Dim 6 Déc 2015 - 3:32

II. Les vertus morales

1011. A) Elles répondent à tous les besoins de notre âme. a) Nous avons besoin tout d'abord de choisir les moyens nécessaires ou utiles à l'obtention de notre fin surnaturelle : c'est le rôle de la prudence. b) Il nous faut aussi respecter les droits d'autrui : c'est ce que fait la justice. c) Pour défendre notre personne et nos biens contre les dangers qui nous menacent, et cela sans peur comme sans violence, nous avons besoin de la force. d) Pour user des biens de ce monde et des plaisirs sans dépasser la mesure, il nous faut la tempérance.
Ainsi donc la justice règle nos rapports avec le prochain, la force et la tempérance nos rapports avec nous-mêmes, la prudence dirige les trois autres vertus.

1012. B) Elles perfectionnent toutes nos facultés morales : l'intelligence est réglée par la prudence, la volonté par la justice, l'appétit irascible par la force, et l'appétit concupiscible par la tempérance. Notons toutefois que, comme l'appétit irascible et concupiscible ne sont susceptibles de moralité que par la volonté, la force et la tempérance résident dans cette faculté supérieure aussi bien que dans les facultés inférieures, qui reçoivent leur direction de la volonté.

1013. C) Ajoutons enfin que chacune de ces vertus peut être considérée comme un genre qui contient des parties intégrantes, subjectives ou potentielles. a) Les parties intégrantes sont des compléments utiles ou nécessaires à la pratique de la vertu, si bien qu'elle ne serait pas parfaite sans ces éléments ; ainsi la patience et la constance sont des parties intégrantes de la force. b) Les parties subjectives sont pour ainsi dire les différentes espèces subordonnées à la vertu principale ; ainsi la sobriété et la chasteté sont des parties subjectives de la tempérance. c) Les parties potentielles (ou annexes) ont avec la vertu principale une certaine ressemblance, mais sans atteindre pleinement toutes les conditions de la vertu. Ainsi la vertu de religion est une annexe de la justice, parce qu'elle vise bien à rendre à Dieu le culte qui lui est dû, mais ne peut le faire avec la perfection voulue ni avec une stricte égalité ; l'obéissance rend aux supérieurs la soumission qui leur est due, mais ici encore il n'y a pas de droit absolument strict, ni rapport d'égal à égal.

Pour faciliter notre tâche et celle de nos lecteurs, nous n'entrerons pas dans l'énumération de toutes ces divisions et sous-divisions ; mais nous choisirons les vertus principales, qu'il importe vraiment de cultiver, et nous n'insisterons que sur les éléments les plus essentiels au double point de vue théorique et pratique.

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Message  ami de la Miséricorde Lun 7 Déc 2015 - 5:33

II. Les vertus morales

1014. 3° Leur caractère commun. a) Toutes les vertus morales s'appliquent à garder le juste milieu entre les excès opposés : in medio stat virtus. Elles doivent en effet suivre les règles tracées par la droite raison éclairée par la foi. Or on peut manquer à cette règle en dépassant la mesure ou en restant en deçà ; la vertu consistera donc à éviter ces deux excès. b) Les vertus théologales en soi ne consistent pas dans le juste milieu, puisque, comme le dit S. Bernard, la mesure d'aimer Dieu, c'est de l'aimer sans mesure ; mais considérées par rapport à nous, ces vertus doivent tenir compte aussi du juste milieu, ou en d'autres termes être régies par la prudence, qui nous indique en quelles circonstances nous pouvons et devons pratiquer les vertus théologales ; c'est elle, par exemple, qui nous montre ce qu'il faut croire et ce qu'il ne faut pas croire, comment il faut éviter à la fois la présomption et le désespoir.

1015. Dans notre second chapitre nous traiterons successivement des quatre vertus cardinales et des vertus principales qui s'y rattachent.

I. De la prudence.
II. De la justice : de la religion, de l'obéissance.
III. De la force.
IV. De la tempérance : de la chasteté, de l’humilité, de la douceur.

ART. I. DE LA VERTU DE PRUDENCE

Nous exposerons : 1° sa nature ; 2° sa nécessité ; 3° les moyens de s'y perfectionner.

I. Sa nature

Pour la mieux comprendre, donnons sa définition, ses éléments constitutifs, ses espèces.
1016. 1° Définition : c'est une vertu morale et surnaturelle, qui incline notre intelligence à choisir, en toute circonstance, les meilleurs moyens pour atteindre nos fins en les subordonnant à notre fin dernière.
Ce n'est donc ni la prudence de la chair, ni la prudence purement humaine ; c'est la prudence chrétienne.
A) Ce n'est pas la prudence de la chair : celle-ci nous rend ingénieux à trouver les moyens d'atteindre une fin mauvaise, à satisfaire nos passions, à nous enrichir, à parvenir aux honneurs. Elle est condamnée par S. Paul, parce qu'elle est l'ennemie de Dieu, en révolte contre sa loi, et l’ennemie de l'homme qu'elle conduit à la mort éternelle (Rom., VIII, 6-8).

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Message  ami de la Miséricorde Mar 8 Déc 2015 - 4:28

I. Sa nature

1017. B) C'est la prudence chrétienne, qui, s'appuyant sur les principes de la foi ramène tout à la fin surnaturelle, c'est-à-dire à Dieu connu et aimé sur terre et possédé dans le ciel. Sans doute la prudence ne s'occupe pas directement de cette fin, qui lui est proposée par la foi ; mai, elle l'a sans cesse devant les yeux pour rechercher, à sa lumière, les moyens les meilleurs pour orienter toutes nos actions vers cette fin. Elle s'occupe donc de tous les détails de notre vie : elle règle nos pensées pour les empêcher de s'égarer en dehors de Dieu ; elle règle nos intentions, pour éloigner ce qui pourrait en corrompre la pureté ; elle règle nos affections, nos sentiments et nos volitions pour les rattacher à Dieu ; elle règle jusqu'à nos actes extérieurs et l'exécution de nos résolutions pour les ramener à notre fin dernière.

1018. C) Cette vertu réside à proprement parler dans l'intelligence, puisqu'elle juge et discerne ce qui, dans chaque circonstance particulière est plus apte à obtenir notre fin ; c'est une science d'application qui, à la connaissance des principes, joint celle des réalités positives au milieu desquelles nous devons organiser notre vie. Toutefois la volonté intervient pour commander à l'intelligence de s'appliquer à la considération des motifs et raisons qui lui permettent de faire un choix éclairé, et plus tard pour commander l'exécution des moyens ainsi choisis.

1019. D) La règle de la prudence chrétienne n'est pas la seule raison, mais la raison éclairée par la foi. On en trouve l'expression la plus noble dans le Sermon sur la montagne, où Notre Seigneur complète et perfectionne la loi ancienne, en la débarrassant des fausses interprétations des docteurs juifs. La prudence surnaturelle puise donc sa lumière et ses inspirations dans les maximes évangéliques qui sont diamétralement opposées à celles du monde. Pour en faire l'application aux actions de chaque jour elle s'inspire des exemples des Saints, qui ont vécu conformément à l'Evangile et des enseignements de l'Eglise infaillible qui vient nous guider dans les cas douteux. Ainsi nous sommes moralement certains de ne pas nous égarer.

Par ailleurs les moyens qu'elle emploie sont non seulement des moyens honnêtes, mais des moyens surnaturels, la prière et les sacrements, qui, multipliant nos énergies pour le bien, nous font arriver à de bien meilleurs résultats. C'est ce qui apparaîtra mieux encore en étudiant les éléments constitutifs de cette vertu.
1020. 2° Eléments constitutifs. Pour agir prudemment, trois conditions sont particulièrement nécessaires : délibérer avec maturité, décider avec sagesse et bien exécuter.
A) Tout d'abord une mûre délibération s'impose pour rechercher les moyens les plus propres à atteindre la fin qu'on se propose, délibération qui doit être proportionnée à l'importance de la décision à prendre. Pour la faire avec plus de maturité, il réfléchira personnellement et consultera les sages.

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Message  ami de la Miséricorde Mer 9 Déc 2015 - 2:17

I. Sa nature

1021. a) Il réfléchira lui-même sur le passé, le présent et l'avenir. 1) Le souvenir du passé lui sera d'une très grande utilité : le fond de la nature humaine demeurant le même à travers les âges, il importe de consulter l'histoire pour y voir comment nos pères ont résolu les problèmes qui se posent devant nous : les expériences qu'ils ont tentées pour les résoudre, éclaireront notre inexpérience et nous épargneront bien des bévues : en voyant ce qui a réussi et ce qui a échoué, nous comprendrons mieux les écueils à éviter et les moyens à prendre. Mais il faut aussi consulter notre propre expérience : depuis notre enfance, nous avons été en contact un jour ou l'autre avec des difficultés analogues ; nous devons nous demander ce qui nous a réussi et ce qui a été une cause d'insuccès, et nous dire résolument : je ne veux pas m'exposer aux mêmes dangers ni succomber aux mêmes tentations. 2) Mais il faut aussi tenir compte du présent, des conditions différentes dans lesquelles nous vivons : chaque siècle, chaque homme a ses traits particuliers, et nous-mêmes n'avons plus à l'âge mûr les mêmes goûts que nous avions dans notre jeunesse. Ici donc l'intelligence interviendra pour nous aider à interpréter les expériences passées en les accommodant aux circonstances présentes. 3) Enfin il n'est pas jusqu'à l'avenir qu'il ne soit prudent d'interroger : avant de nous décider, il est utile de prévoir, autant que faire se peut, les conséquences de nos actes sur nous-mêmes et sur les autres. C'est par la mémoire du passé et la prévision de l’avenir que nous pouvons le mieux organiser le présent.
Pour appliquer tout ceci à une vertu déterminée, la chasteté, l'histoire me rappellera ce qu'ont fait les Saints pour demeurer purs au milieu des dangers du monde ; mon expérience me dira quelles furent mes tentations, les moyens employés pour y résister, les succès et les défaillances ; et de là je pourrai conclure avec grande probabilité quel résultat aurait dans l'avenir telle ou telle démarche, telle ou telle lecture, telle ou telle fréquentation.

1022. b) Ce n'est pas assez de réfléchir, il faut savoir consulter les hommes sages et expérimentés : un mot, une remarque d'un ami, d'un proche, parfois même d'un serviteur, nous ouvre les yeux et nous montre un côté des choses que nous avions oublié ou négligé : il y a plus de sagesse dans deux têtes que dans une seule, et de la discussion jaillit la lumière. Combien cela est plus vrai encore de la parole d'un directeur qui nous connaît et qui, étant désintéressé dans la question, voit mieux que nous ce qui est utile au bien de notre âme ? On consultera donc avec soin et avec docilité un homme sage et expérimenté ; ce qui ne nous empêchera pas du reste d'exercer notre sagacité personnelle, qui nous fait voir avec rapidité et exactitude ce qu'il y a de fondé dans les conseils qu'on nous donne aussi bien que dans nos propres observations. Mais on n'oubliera pas de recourir au meilleur des conseillers, au Père des lumières, et un Veni Sancte Spiritus récité avec confiance nous sera souvent plus utile que bien des délibérations.

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Message  ami de la Miséricorde Jeu 10 Déc 2015 - 4:04

I. Sa nature

1023. B) Quand on a délibéré, il faut bien juger, c'est-à-dire, décider quels sont, parmi les moyens suggérés, ceux qui sont véritablement les plus efficaces. Pour y réussir : a) on écartera avec soin les préjugés, les passions et les impressions qui
sont des éléments perturbateurs du jugement, et on se placera résolument en face de l'éternité pour tout apprécier à la lumière de la foi ; b) on ne s'arrêtera pas à la surface des raisons qui nous inclinent de tel ou tel côté, on les examinera à fond, avec perspicacité, pesant bien le pour et le contre ; c) enfin on jugera avec décision, sans se laisser aller à des hésitations excessives: quand on a réfléchi suivant l'importance relative de l'affaire, et pris le parti qui semble meilleur, Dieu ne nous reprochera pas notre conduite, puisque nous avons tout fait pour connaître sa volonté ; et nous pouvons compter sur sa grâce pour l'exécution de nos résolutions.

1024. C) Il faut en effet ne pas tarder à réaliser le plan auquel on s'est arrêté ; ce qui demande trois choses : de la prévoyance, de la circonspection et des précautions. a) De la prévoyance : prévoir, c'est calculer d’avance les efforts nécessaires pour accomplir nos desseins, les obstacles que nous rencontrerons, les moyens de les vaincre, afin de proportionner l'effort au résultat qu'on veut obtenir. b) De la circonspection : on doit ouvrir les yeux, considérer les choses et les personnes à droite et à gauche, pour en tirer le meilleur parti possible ; observer toutes les circonstances pour s'y adapter ; surveiller les événements pour en profiter s'ils sont favorables, pour en prévenir les conséquences fâcheuses s'ils sont contraires. c) Des précautions : « videte quomodo caute ambuletis » (Ephes., V, 15). Même quand on a essayé de tout prévoir, les choses n'arrivent pas toujours comme nous les avions prévues : car notre sagesse est bornée et faillible. Il faut donc, dans la vie morale, comme dans les affaires, avoir des réserves, s'entourer de précautions : l’ennemi spirituel a des retours offensifs, comme nous l'avons expliqué plus haut, n° 900 ; c'est alors qu'on a recours à ses réserves d'énergie, à la prière, aux sacrements, aux conseils d'un directeur. Ainsi on n'est pas la victime de circonstances imprévues ; on ne se laisse pas déconcerter, et on finit, avec la grâce de Dieu, par mener à bonne fin les desseins qu'on avait sagement arrêtés.

1025. 3° Les diverses espèces de prudence. La prudence se diversifie selon les objets sur lesquels elle s'exerce : elle est individuelle, lorsqu'elle règle la conduite personnelle : c'est celle dont nous avons parlé ; elle est sociale, lorsqu'elle a pour objet le bien de la société, et comme on distingue trois sortes de communautés, la famille, l'Etat et l’armée, on distingue aussi trois sortes de prudence : la prudence domestique qui règle les rapports des époux entre eux et des parents à l'égard des enfants ou réciproquement ; la prudence civile, qui poursuit le bien public et le bon gouvernement de l'Etat ; la prudence militaire, qui s'occupe de la conduite des armées. Nous n'entrerons pas ici dans les détails ; les principes généraux que nous avons exposés suffisent au but que nous nous proposons. C'est aux époux chrétiens, aux gouvernants et aux chefs militaires qu'il appartient d’étudier à fond l'application de ces principes à leur situation particulière.

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Message  ami de la Miséricorde Ven 11 Déc 2015 - 2:10

II. Nécessité de la prudence

La prudence n'est pas moins nécessaire pour notre conduite personnelle que pour la conduite des autres.

1026. 1° Pour notre conduite personnelle, ou notre anctification. C'est elle en effet qui nous permet d’éviter le péché et de pratiquer les vertus.
A) Pour éviter le péché, nous l'avons dit, il en faut connaître les causes et les occasions, rechercher et bien organiser les remèdes. Or c'est ce que fait la vertu de prudence, comme nous pouvons le conclure de l'étude de ses éléments constitutifs : en s'inspirant de l'expérience du passé et de l'état actuel de l'âme, elle voit ce qui pour nous est ou serait dans l'avenir une cause ou une occasion de péché ; par là même elle suggère les meilleurs moyens à prendre pour supprimer ou atténuer ces causes, la stratégie qui réussit le mieux pour vaincre les tentations et même en profiter. Sans cette prudence, que de péchés seraient commis ; combien le sont par manque de prudence !

1027. B) Pour pratiquer les vertus et faciliter ainsi l'union à Dieu, la prudence n'est pas moins nécessaire. C'est avec raison qu'on compare les vertus à un char qui nous conduit à Dieu, et la prudence au cocher qui dirige le char, auriga virtutum ; c'est, pour ainsi dire, l'œil de notre âme, qui voit la route à suivre et les obstacles à éviter. 1) Elle est nécessaire à la pratique de toutes les vertus : des vertus morales, qui doivent se tenir dans un juste milieu et éviter les excès contraires ; et même des vertus théologales, qui doivent se pratiquer en temps opportun et par des moyens appropriés aux diverses circonstances de la vie : ainsi c'est à la prudence qu'il appartient de rechercher quels sont les dangers qui menacent la foi et les moyens de les écarter, comment cette foi peut être cultivée et devenir plus pratique ; comment il faut concilier la confiance en Dieu et la crainte des jugements divins, éviter à la fois la présomption et le désespoir ; comment la charité peut informer toutes nos actions, sans gêner l'exercice de nos devoirs d'état. Et que de prudence il faut dans la pratique de la charité fraternelle ! 2) Elle est plus nécessaire encore pour la pratique d'un certain nombre de vertus qui semblent contradictoires, la justice et la bonté, la douceur et la force, les saintes austérités et le soin légitime de sa santé, le dévouement au prochain et la chasteté, la vie intérieure et les relations.

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Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 59 Empty Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

Message  ami de la Miséricorde Sam 12 Déc 2015 - 2:39

I. Nécessité de la prudence

1028. 2° Quand il s'agit de pratiquer l'apostolat, la prudence n'est pas moins nécessaire.
a) En chaire, la prudence suggère au prêtre ce qu'il faut dire et ce qu'il faut taire, comment il faut le dire pour ne pas froisser les auditeurs, pour adapter à leur degré d'intelligence la parole divine, pour persuader, toucher et convertir. C'est encore plus nécessaire peut-être au catéchisme, quand il s'agit de former les enfants, et de mettre en leur âme une empreinte qui durera toute leur vie. b) Au confessionnal, c'est la prudence qui permet au confesseur d'être un juge perspicace et intègre, qui sache discerner leur culpabilité, interroger les pénitents avec précision et clarté, chacun selon son âge et sa condition, et, en tenant compte de toutes les circonstances ; un docteur, qui sache instruire sans scandaliser, laisser certaines âmes dans la bonne foi ou les éclairer, selon les résultats différents qu'on peut prévoir ; un médecin qui puisse avec tact explorer les causes de la maladie, en découvrir et prescrire sagement les remèdes ; un père assez dévoué pour inspirer la confiance et assez réservé pour ne pas inspirer une sympathie trop humaine. c) Dans tout ce qui se rapporte aux baptêmes, aux premières communions, aux mariages, à l’Extrême Onction, aux funérailles, que de tact ne faut-il pas pour concilier les désirs des familles avec les règles divines et liturgiques ! Dans les visites des malades ou dans les visites d'apostolat que de discrétion s'impose ! d) Il en est de même dans l'administration temporelle des paroisses, les questions de tarifs pour les diverses cérémonies, le denier du culte ; pour savoir obtenir toutes les ressources nécessaires à l'église, sans froisser les paroissiens, sans les scandaliser, sans compromettre la réputation de parfait désintéressement qu'un prêtre doit posséder.

III. Les moyens de se perfectionner dans cette vertu

1029. Il est un moyen général qui s'applique à toutes les vertus, morales et théologales, c'est la prière, par laquelle nous attirons en nous Jésus et ses vertus. Nous le mentionnons une fois pour toutes, pour n'avoir pas à y revenir ; et nous ne parlerons plus que des moyens propres à chaque vertu.
1030. 1° Le principe général, qui préside à tous les autres et s’applique à toutes les âmes, c'est de ramener tous ses jugements et toutes ses décisions à la fin dernière surnaturelle. C'est ce que conseille St Ignace en tête des Exercices spirituels, dans sa méditation fondamentale. a) Remarquons toutefois que ce principe ne sera pas entendu par toutes les âmes de la même façon : les commençants, en considérant la fin de l'homme, mettront l'accent sur le salut, les parfaits sur la gloire de Dieu; cette seconde manière est en soi meilleure, mais ne pourrait être comprise et goûtée par toutes es âmes. b) Pour concrétiser ce principe, on peut le rattacher à quelque maxime qui nous le remettra vivement sous les yeux, par exemple : Quid hoc ad æternitatem ? Quod æternum non est, nihil est. Quid prodest homini ?... En pratigue se bien pénétrer de quelqu'une de ces maximes, y revenir jusqu'à ce qu'elle nous soit familière, s'habituer à en vivre, c'est un moyen d’établir en soi les bases de la prudence chrétienne.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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