Comment se débarrasser du card. Sarah dernier obstacle sur la route de la "néo-Eglise", tout en rédu
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Comment se débarrasser du card. Sarah dernier obstacle sur la route de la "néo-Eglise", tout en rédu
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Comment se débarrasser du card. Sarah
dernier obstacle sur la route de la "néo-Eglise", tout en réduisant Benoît XVI au silence. La preuve par Andrea Grillo. Article de Riccardo Cascioli (21/5/2017)
Ceux qui veulent faire taire Benoît
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Le "Grillo sparlante" (*) admet le complot anti-Sarah
20/05/2017
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Ma traduction
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Si quelqu'un pouvait avoir des doutes sur la signification de la postface de Benoît XVI au livre sur le silence du cardinal Robert Sarah, l'un des «putschistes» s'est chargé de les dissiper. Le liturgiste Andrea Grillo, professeur à l'Athénée pontifical Saint-Anselme, et considéré comme très apprécié à Sainte Marthe, s'est en effet déchaîné avec une violence inouïe contre le cardinal Sarah («incompétent» et «inadapté») et Benoît XVI, toujours appelé Ratzinger, ou évêque émérite, ainsi que cause de l'«échec» .
Grillo est l'un des personnages-clés qui oeuvrent dans le dos du préfet de la Congrégation pour le Culte Divin, le cardinal Sarah, avec la bénédiction du Pape, pour procéder à des changements qui contredisent la «réforme de la réforme» liturgique, si chère à Benoît XVI et poursuivie par le cardinal Sarah. Grillo est aussi l'un des protagonistes des travaux de la commission - qui exclut le cardinal Sarah - chargée de procéder à la discutée et très controversée révision de la traduction des textes liturgiques, en désaccord clair avec les dispositions de l'instruction Liturgia Authenticam. Il s'agit d'une question cruciale qui est susceptible de changer le contenu même de la foi. Mais ce n'est pas le seul dossier ouvert: en jeu, il y a aussi un retour en arrière sur le Motu proprio Summorum Pontificum par lequel Benoît XVI a libéralisé il y a dix ans, le rite ancien, et l'étude d'une «messe œcuménique» pour rendre possible la célébration commune de l'Eucharistie avec les luthériens.
Il s'agit d'une authentique révolution en cours, qui a dans le cardinal Sarah son dernier obstacle, et dans cette perspective, on comprend mieux le pas accompli par Benoît XVI qui, bien que dans son style délicat et discret, a voulu préciser le sens authentique de la liturgie et soutenir le cardinal Sarah.
C'est une sorte de testament spirituel qui évidemment a fait exploser les nerfs à ceux qui ont hâte de consolider les principes fondateurs de la «nouvelle Église» et il est clair que Grillo ne parle pas seulement à titre personnel. Ainsi, il sort impunément à découvert, et parle de la nomination du cardinal Sarah au culte divin comme d'un «échec», un choix fait en 2014 par le pape François qui à ce sujet a fait l'erreur d'écouter l'avis de son prédécesseur. Mais pour Grillo «Sarah a montré, depuis des années, son insuffisance substantielle et son incompétence dans le domaine de la liturgie. Ses théories extravagantes et sa rigidité empêchent l'Office de la Congrégation d'effectuer son travail ordinaire».
Quant à Benoît XVI, sa démarche - selon Grillo - se configure comme un «renoncement au renoncement», «une grave ingérence et une altération de l'équilibre ecclésial ». C'est là aussi l'admission de ce que nous avons écrit depuis un certain temps, et qui jusqu'à ce jour a toujours été démenti officiellement: le pas de Benoît XVI en effet, «est d'autant plus grave si, dans l'intervalle, on prépare une salutaire et inévitable alternance au poste de préfet. Une sorte de "défense in extremis" d'un préfet désormais sur la touche»
La sortie de Grillo [ne] surprend [que] jusqu'à un certain point ceux qui suivent de près ce qui se passe au Vatican, mais les cibles de l'attaque et la violence du langage - qui ne lui feront certainement pas perdre son prestige dans les salles qui comptent - indiquent le niveau aujourd'hui atteint par cette troupe élue d'avant-gardistes et d'aspirants révolutionnaires. Et il ne s'agit certes pas d'un cas isolé.
Ceux qui veulent faire taire Benoît
Déroulant la pelote à partir d'une information sur la page Facebook d'Antonio Socci, j'ai découvert des choses très intéressantes. Que Benoît XVI dérange beaucoup de monde - on s'en doute... Mais aussi ce qui pourrait se cacher derrière l'ouverture à la FSSPX (20/5/2017).
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Ci-contre: Andrea Grillo, le "théologien" déchaîné contre Benoît XVI
Tout a commencé avec la publication de la postface signée Benoît XVI au livre du cardinal Sarah "La Force du silence" (Un inédit de Benoît XVI). Comme d'habitude, les italiens ont démarré au quart de tour, bien que le livre n'ait pas encore été traduit dans leur langue. Ils ont même réagi des deux côtés: côté Bergoglio par la voix d'un théologien encore obscur jusqu'à tout récemment, Andrea Grillo, aujourd'hui très en cour, au point qu'il se présente comme un porte-parole du Pape. Côté "tradition" par celle des habituels sites amis (Socci, la Bussola, Campari & de Maistre, Tosatti), qui dénoncent l'attaque verbale d'une incroyable violente de Grillo contre le Pape émérite. Marco Tosatti, que je lis après avoir traduit tout ce qui suit, intitule son dernier billet Ratzinger à Fumone: il s'agit du chateau où Pietro da Morrone, alias Célestin V termina ses jours en 1296 après sa renonciation au trône papal (Benoît XVI lui avait rendu un hommage inattendu, à l'Aquila en 2009, en déposant son pallium sur les reliques du saint Pape).
Ci-dessus, mes différentes traductions, dans l'ordre où je les ai effectuées, avec mes petits commentaires au fur et à mesure, à partir de mon enquête initiale après la première réaction, celle d'Antonio Socci.
1. Information d'Antonio Socci hier (Facebook, 19 mai)
LA GRANDE VOLTE-FACE DE BENOÎT XVI PROVOQUE DE LOURDES RÉACTIONS
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La retentissante et belle préface que Benoît XVI a écrite à un livre du cardinal Sarah, préfet de la congrégation pour le culte, est déjà en train de déclencher un tremblement de terre parmi ceux qui auraient voulu que le pape émérite se taise.
Il y a même quelqu'un qui a répondu en l'appelant «évêque émérite» (refusant ostensiblement de l'appeler «Pape émérite»). Et est allé jusqu'à écrire que c'est «comme si Ratzinger avait soudainement, renoncé à la renonciation et voulait influencer les décisions de son successeur».
Le théologien - très irrité - qui s'est exprimé ainsi, ajoute même que «la démarche (de Benoît, ndlr) apparaît d'autant plus grave si, dans l'intervalle, il se prépare un inévitable et salutaire alternance au poste de préfet (le cardinal Sarah, ndlr). Une sorte de "défense in extremis' d'un préfet désormais sur la touche».
Puis il poursuit : «Une chose est certaine: comme je le signalais déjà il y a un mois, l'interférence qu'une intervention de ce type exerce sur le libre exercice de l'autorité de son successeur constitue une ingérence grave et une altération des équilibres ecclésiaux».
2. L'article auquel Antonio Soci fait allusion:
Antonio Socci ne précise pas le nom du "théologien" irrité, ce qui a titillé ma curiosité. Il n'est toutefois pas difficile de retrouver l'article incriminé, et son auteur: un nommé Andrea Grillo, théologien né en 1961, que nous avons déjà croisé dans ces pages, en particulier dans un article du Père Scalese (Des Papes "jetables", 7/3), son nom ayant été cité (ce qu'il a démenti... dixit le Père Scalese) parmi les participants à une rencontre secrète pour préparer - à l'insu du cardinal Sarah - la révision de la constitution Liturgiam authenticam (cf. Vers la messe oecuménique?, 20/2). Il n'est donc pas nécessaire de creuser beaucoup pour comprendre que c'est un hyper-bergoglien, qui apparemment a vu son étoile monter en flèche avec l'élection de François. D'ailleurs, dans un article publié sur le blog (voir plus bas), on apprend qu'il se présente souvent rien de moins que comme un interprète de la pensée de François.
UNE POSTFACE SANS DISCRÉTION. RATZINGER S'OBSTINE À RECOMMANDER SARAH
Andrea Grillo
19 mai 2017
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Si j'étais le cardinal Sarah, je serais inquiet. Ce n'est pas la première fois qu'il arrive à J. Ratzinger décrire une pré ou une post-face pour des livres et des auteurs discutables. Je me rappelle, par exemple, la préface à un auteur aussi peu recommandable qu'Alcuin Reid , dont les théories et la personnalité ont soulevé une certaine perplexité dans le monde scientifique et ecclésial, et qu'au contraire Ratzinger a cherché à recommander presque comme une autorité. Cette fois aussi, les mots que rapportent les agences de presse sont suffisants pour signaler un authentique incident. Comme si Ratzinger avait soudainement renoncé au renoncement et voulait influencer les décisions de son successeur. Voyons les côtés délicats et indiscrets de cette intervention:
- Sarah a montré, depuis des années, son insuffisance substantielle et son incompétence dans le domaine de la liturgie. Ses théories extravagantes et ses rigidités empêche au bureau de la Congrégation d'effectuer son travail ordinaire.
- Nous savons aussi que le choix de Sarah a été fait par le pape François, en écoutant les conseils de son prédécesseur. C'est pourquoi l'éloge que le prédécesseur fait du successeur sur un point qui a contribué à cet «échec» résonne de façon plutôt étrange
- En même temps, l'affirmation selon laquelle «la liturgie est en de bonnes mains» apparaît clairement comme une auto-défense de l'évêque émérite relativement au résultat préoccupant de ce choix.
- Peut-être faut-il ajouter à tout cela que la démarche apparaît d'autant plus grave si, dans l'intervalle, il se prépare un inévitable et salutaire alternance au poste de préfet (le card. Sarah, ndlr). Une sorte de "défense in extremis" d'un préfet désormais sur la touche
Une chose est certaine. Comme je le signalais déjà il y a un mois (*) l'interférence qu'une intervention de ce type exerce sur le libre exercice de l'autorité du successeur constitue une grave ingérence et l'altération des équilibres ecclésiales. Le choix de la discrétion et l'humilité, absolument nécessaires pour celui qui exerce une «renonciation à l'exercice du ministère» semble de cette façon profondément compromis.
Au-delà des questions institutionnelles, reste seulement une considération, qui concerne la res liturgica. Et là, il faut noter que, comme toujours, l'éloge de l'incompétent rend l'éloge incompétent [!!!]. Il faut confier la liturgie à des «mains vraiment bonnes». Qui, si Dieu le veut, doivent être définies et déterminées sans l'obsession de vouloir imposer à l'Eglise une «réforme de la réforme». Pour cela aussi, le cardinal Sarah est totalement inadéquat. Même s'il est recommandé par l'évêque émérite de Rome.
(*) Voici ma traduction de l'article de lui-même évoqué par Grillo. Il l'a écrit pour le 90e anniversaire de Benoît XVI. On pourrait imaginer des voeux plus sympathiques. le dépit et l'hostilité du "théologien" sont palpables. Il est sans doute très représentatif de ce que ressentent ceux qui gravitent autour de la cour bergoglienne dans l'espoir de récupérer quelques miettes - et plus si possible:
PAPE BENOÎT: LUMIÈRES ET LES OMBRES D'UNE SUCCESSION SANS MORT
Andrea Grillo
22/04/2017
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Depuis quatre ans à Rome, à côté de l'Évêque et Pape François, nous avons un évêque (sic!) émérite, qui vient d'avoir 90 ans. Pour la nomenclature épiscopale, cela n'a rien d'extraordinaire. Mais pour l'institution, et l'imaginaire papal, tels qu'ils se sont structurés surtout dans les derniers siècles, c'est quelque chose de presque inconcevable. Qu'il y ait, à côté du pape «régnant», un pape «émérite», représente une relecture implicite de l'autorité papale et une remise en cause de sa fonction ecclésiale.
Il faut reconnaître ouvertement que cette décision du pape Benoît a conduit l'Eglise catholique à une accélération objective. Après tellement de frein, une accélaration soudaine et providentielle. En même temps, la persistance auprès de François, de la figure du «pape émérite», qui s'habille encore en blanc, qui reste «autoreclus en prière» dans l'enceinte de Saint-Pierre au Vatican, a donné des raisons à des formulations confuses, des théories tordues, des imbroglios institutionnels et personnels. Même au-delà des intentions.
Ainsi, le choix de Benoît XVI a été à la fois prophétique et traumatisant. Il a introduit une condition provisoire qui peut être lue comme parallèlisme entre papes, comme intégration de perspectives, comme articulation entre ministères ... et l'imagination ne manque ni à l'extérieur ni à l'intérieur du Vatican.
C'est précisément le fait que cette condition se prolonge qui doit faire réfléchir, montrant les limites intrinsèques de la solution adoptée. Une certaine «personnalisation» de l'éméritat devra à l'avenir être exclue. Pas d'habit blanc, pas de résidence proche du pape, aucune communication publique, devraient devenir les conditions formelles pour la répétition possible d'une telle expérience.
Ce n'est qu'à ces conditions que le successeur serait effectivement libre d'aller «au-delà» sans le conditionnement d'une «proximité» trop encombrante.
Le fait que sur certaines décisions et certaines nominations, le pape émérite ait encore exercé une autorité - fût-ce seulement un droit de veto - entraîne une altération du système qui, à long terme, devient trop difficile à gérer. Stylisation monastique claustrale et conservation de domaines d'autorité ne se laissent décidément pas harmoniser sur le long terme.
Un exemple significatif de cette ambiguïté réside dans la publication, à l'occasion du 90e anniversaire de l'évêque émérite, d'un «inédit» - datant d'il y a deux ans - où est présenté un discours sur la liturgie littéralement «traumatisé» par la réforme liturgique et dans lequel on confond la liturgie avec sa lecture apologétique et anti-moderniste, qui a en son centre l'affirmation de la primauté de l'agir de Dieu sur l'agir de l'homme. Cette idéalisation de la liturgie comprend mal les raisons de la Réforme liturgique et en déforme profondément le sens. Elle donne la parole à une «envie de contradiction» que Joseph Ratzinger lui-même, dans ses «dernières conversations» a avoué être chez lui un penchant de longue date.
Tout cela signale un problème et une opportunité: pour la papauté, telle qu'elle a évolué au cours des siècles passés, la possibilité d'une «démission du ministère» différente de la mort du ministre est vraiment une grande nouveauté, un geste courageux [!!] et une attestation de grand réalisme. Mais peut-être que dans les choses humaines, on ne peut jamais parvenir immédiatement à la plénitude d'un geste. C'est justement pour cela que son «inachèvement» marque aussi sa limite. Une démission du ministère pétrinien, autrement que par la mort, doit avoir des caractères de «mort» beaucoup plus prononcés. Le silence dans la prière doit être total et doit impliquer aussi les collaborateurs. Les signes extérieurs, comme le vêment blanc, doivent disparaître. L'éloignement de l'autorité doit être complet et radical, non seulement sur le plan formel, mais je dirais aussi sur celui «géographique». La renonciation à l'exercice du ministère redimensionne l'autorité du pape: inévitablement aussi celle de son successeur. Mais seulement dans certaines limites.
GRILLOSHOCK. «EXILER RATZINGER POUR TOUJOURS». ET IL VEUT SOLDER LE COMPTE AVEC SUMMORUM PONTIFICUM
Francesco Filipazzi
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En général, quand nous parlons ici de certaines personnes, nous ne donnons pas de noms, mais cette fois l'importance des affirmations hurlées par Andrea Grillo dans une interview est telle, qu'elle nous oblige à le citer. Le «théologien» de renom a en effet publié des déclarations déconcertantes sur Benoît XVI, coupable d'avoir simplement écrit une postface au dernier livre du cardinal Sarah.
GRILLO SOUHAITE LA «MORT INSTITUTIONNELLE» DE RATZINGER
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L'interview a dû être enfiévrée, parce que la limite de la décence est largement dépassée. Selon Grillo, la sortie publique de Benoît est un empiètement inacceptable, un choix bien précis de camp pour nier son successeur François. Opinion légitime? Peut-être, mais assaisonnée d'une forêt d'insultes crachés à notre nonagénaire préféré, qui font seulement présager une grande hystérie. «Comme il est évident que l'habit blanc et la possibilité de s'exprimer, en plus de la résidence, doivent être réglées den étail, l'évêque émérite doit s'éloigner du Vatican et se taire pour toujours». En outre «il faudra prévoir à l'avenir des règle régissant de manière plus nette la "mort institutionnelle" du prédécesseur et la pleine autorité du successeur, en cas de démission». Ainsi, la liberté personnelle du pape émérite devrait être limitée d'une façon quelconque? L'envoyons-nous à Sainte-Hélène?
Eh bien, selon Grillo, Benoît est hypocrite, dépourvu d'humilité, trop bavard. Et le cardinal Sarah serait celui qui a «créé des embarras continuels à l'Eglise» et au pape François. Quels embarras? La défense de la liturgie est-elle embarrassante? Selon Grillo oui.
TOURNER LA PAGE AVEC LA FRATERNITÉ SAINT-PIE X ET ABOLIR SUMMORUM PONTIFICUM
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Grillo est un fleuve en crue. Le fait de se retrouver sur la scène de Joseph Ratzinger, théologien que du point de vue académique Grillo ne voit même pas à la jumelle [tellement il en est loin], l'a fait sortir de la grâce divine. Mais malheureusement, il ne possède pas les outils culturels pour parler de liturgie et il se laisse aller à une [fureur] qui explique beaucoup de choses. « La fixation sur le "rite ancien" est précisément le signe inquiétant qui unit l'évêque émérite de Rome et le préfet de la Congrégation du culte. Et sur ce point, le pape François a pris position avec une juste fermeté». Étant donné que Sarah a beaucoup plus parlé récemment du rite de Paul VI, on se demande quelle position aurait prise François, parce qu'il ne nous semble pas qu'il y ait eu de communications publiques ou aux évêques à ce sujet.
Puis vient le coup de grâce. L'intervieweur demande à Grillo ce qu'il pense de l'accord avec la [Fraternité] Saint-Pie X. Eh bien, la réponse est très simple. Les lefebvristes ont une fonction très importante, dans l'économie grillienne. «Je me réfère en particulier à l'usage du "rite antique", qui, avec un accord de communion avec les lefebvristes - subordonné à des garanties spécifiques - serait soustrait à "l'usage extraordinaire" et entrerait dans les caractéristiques rituelles d'un secteur spécifique de l'expérience ecclésiale, qui pour cette raison serait soigneusement circonscrit et contrôlé».
Relisez bien.
Il serait soustrait à l'usage extraordinaire. Cela signifie que, dans ces circonstances, Summorum Pontificum serait aboli et le rite antique pratiquement reclus dans l'enclos de la [Fraternité] Saint-Pie X, circonscrit et soigneusement contrôlé.
Du reste, on sait que le Motu Proprio "Summorum Pontificum" n'a jamais été digéré par ces messieurs, surtout parce qu'ils ont eu la représentation plastique de leur échec. Le mouvement relié à la messe de Saint-Pie V est aujourd'huit si nombreux et si largement répandu qu'il a fait exploser toutes les spéculations de ceux qui s'y opposaient.
QUELQUES QUESTIONS
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Posons alors quelques questions, dans l'espoir que tôt ou tard quelqu'un répondra.
1 - Grillo se présente souvent comme l'interprète de Bergoglio. Eh bien, est-il vraiment l'interprète de Bergoglio? Ce que pensent le théologien et ses compères est-il partagé par le sommet?
2 - L'intention cachée de l'opération «Saint-Pie X» est-elle cela? Si c'est le cas, Mgr Fellay est-il au courant? Dans le cas contraire, quelqu'un aurait-il l'amabilité de démentir?
Ceux qui veulent rire un bon coup n'ont qu'à lire l'interview complète:
4. L'interview de Grillo
Elle reprend et complète l'article cité par Antonio Socci, traduit plus haut.
RATZINGER RENONCE-T-IL À LA RENONCIATION? LA FIN D'UN MYTHE.
INTERVIEW D'ANDREA GRILLO
confini.blog.rainews.it/
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Ratzinger renonce-t-il à la renonciation? La question peut sembler une provocation, mais un épisode fait surgir ce doute. Il s'agit de la publication d'une «préface», à un livre intitulé «La force du Silence», du Cardinal conservateur Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin. Nous savons que le cardinal est un ultra de la «réforme de la réforme» liturgique de Vatican II. Et nous savons aussi que le pape François est sur d'autres positions. Bref, quel «statut» doit avoir le «pape» émérite? Nous en parlons, dans cette interview avec le professeur Andrea Grillo, ordinaire de théologie à l'Athénée pontifical Saint-Anselme à Rome.
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- Professeur, le site ultratraditionaliste «La nuova bussola quotidiana» et le «Corriere della Sera», ont publié l'anticipation d'une «postface» (dans l'édition italienne ce sera une «préface») de Joseph Ratzinger à un livre (intitulé «la Force du silence») du Cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin. Nous savons que le cardinal est un ultra de la «réforme de la réforme» liturgique de Vatican II. Et nous savons aussi que le pape François est sur d'autres positions. Il n'échappe pas, alors, que la décision de Joseph Ratzinger est à interpréter comme un blindage (blindatura) de Sarah. En somme, un conditionnement non négligeable. C'est le cas?
- Il faut bien examiner la singularité de la situation. Un pape renonce à l'exercice de son ministère pétrinien. S'ouvre la procédure de succession et le successeur est élu. Normalement cela se passe «mortis causa». Quand la raison n'est pas la mort du prédécesseur, mais la «démission», ce fait ouvre pour l'institution un cas délicat de conflit d'autorité. Qui devrait être résolu par la «consigne de silence» du prédécesseur. Lequel, dans la préface où il exalte les qualités du préfet Sarah, cite un texte d'Ignace d'Antioche, qui dit: «Il est préférable de garder le silence ...». Si non seulement il parle, mais exalte aussi un préfet qui a créé des embarras constants à l'Eglise et à son successeur, un conflit dangereux s'ouvre, qui nécessiterait des comportements plus prudents et des mots plus responsables. Il faudra pourvoir, à l'avenir, à des règles régissant de manière plus claire et plus sûre la «mort institutionnelle» du prédécesseur et la pleine autorité du successeur, en cas de démission.
- Sur la liturgie, dans l'Eglise, il y a un débat entre certains experts, qui est cependant décisif pour le cœur même de l'Eglise. La liturgie n'est pas simple rituel: c'est l'extraversion du témoignage chrétien; je vous pose donc la question: les enjeux sont-ils très élevés?
- La liturgie est la source et le sommet de toute l'action de l'Eglise, comme le dit le Concile. Cela signifie qu'une lecture fermée, inadéquate, nostalgique de la liturgie - que Sarah a en commun avec Ratzinger - ébranle à la racine tout parcours de «sortie» et de «libération de l'autoréférentialité». La fixation sur le «rite ancien» est précisément le signe inquiétant qui unit l'évêque émérite de Rome et le préfet de la Congrégation du culte. Et sur ce point, le pape François a pris position avec une juste fermeté.
- Venons-en à Ratzinger. Le pape François l'a décrit comme un « grand-père sage». Et Ratzinger a manifesté de l'estime pour Bergoglio. Pourtant, la vision idyllique d'un «Pape» émérite ne pose pas peu de problèmes. Si quelqu'un quitte le ministère, extérieurement aussi, il devrait le manifester. Bref, elle marche, ou elle ne marche pas, cette «cohabitation»?
- Il ne peut pas y avoir de cohabitation. Ceci est maintenant tout à fait évident. Comme il est évident que l'habit blanc et la possibilité de s'exprimer, en plus de la résidence, doivent être réglementés dans les détails. L'évêque émérite doit s'éloigner du Vatican et se taire pour toujours. C'est seulement dans ces conditions qu'il est possible de configurer une véritable «succession». Il est évident que pour Ratzinger, comme pour Bergoglio, il s'agit d'un «experimentum», car il n'existe pas de précédents. Il faut donc faire l'expérience patiente de ces faux pas. Et il ne fait aucun doute que cette postface (ou préface) est une dégringolade. Les intentions de discrétion et d'humilité sont violées de manière flagrante, de manière presque scandaleuse. Et je trouve vraiment très déconcertant que l'évêque émérite de Rome fasse l'éloge de François pour une nomination qu'il sait bien avoir fortement contribué à déterminer. Cela me semble le plus grave, un signe de cléricalisme et je dirais d'une certaine hypocrisie.
- Y a-t-il eu des incidents de conditionnement dûs Ratzinger? Mgr Gänswein, il y a quelque temps, a parlé d'un «ministère étendu» ...
- Cela aussi, ce sont des «rêves de visionnaires intéressés»: il n'y a pas de ministère élargi. Il y a une succession à la Papauté qui est advenue sans mort, mais qui doit exiger un silence et une discrétion qui ne portent pas atteinte à l'exercice du ministère pétrinien par le successeur. Il est évident que quelqu'un qui perd le pouvoir tente de le garder. Et souvent les secrétaires rêvent souvent et briguent bien plus que les papes ...
- Dernière question: comment jugez-vous l'ouverture du pape François à l'égard de la Fraternité Saint-Pie X, qui a provoqué un schisme dans les années du post-Concile?
Il me semble que François veut deux choses: communion et miséricorde. Et il les veut à juste titre avec et pour tous. Ceci, bien sûr, ne signifie pas une «capitulation sans conditions». Il faut des garanties adéquates de «fidélité à toute la tradition» (y compris la plus récente) pour pouvoir récupérer une communion effective avec ceux qui étaient tombés dans une condition d''excommunication. Peut-être même en récupérant, sous forme différenciée, des sujets liés aux traditions les plus rigides et fermées, et en éliminant ainsi la tentation que, pour les récupérer, on contamine les sources communes à tous. Je me réfère en particulier à l'usage du "rite antique", qui, avec un accord de communion avec les lefebvristes - subordonné à des garanties spécifiques - serait soustrait à "l'usage extraordinaire" et entrerait dans les caractéristiques rituelles d'un secteur spécifique de l'expérience ecclésiale, qui pour cette raison serait soigneusement circonscrit et contrôlé
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IL FAUT METTRE BENOÎT XVI AU SECRET. BURKE N'EST QU'UN PAUVRE TYPE. LA GARDE RAPPROCHÉE DU PAPE CONTRE-ATTAQUE.
En lisant trois informations parues hier, je me suis dit que certains avaient perdu leur sang-froid et que nous avions entamé une dangereuse période de retour en arrière du style: celui qui n’est pas d’accord avec moi, qu’on lui coupe la tête. Une décadence populiste inédite dans l’histoire de l’Eglise moderne. J’espère vraiment me tromper et ce n’est pas une façon de parler. Je l’espère sincèrement. Malheureusement, plusieurs indices ne sont pas du genre à nous apaiser.
Le nœud du problème, si j’ai bien compris, réside encore une fois dans la réponse non donnée – un an plus tard – à cinq questions posées au Pape par quatre cardinaux sur des points controversés de son exhortation apostolique Amoris Laetitia. Des questions posées dans un esprit d’obéissance, suivant une procédure classique dans l’Eglise, c’est-à-dire en demandant au Pape et à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de fournir un éclaircissement. Deux mois après que les questions aient été posées, ces cardinaux ont appris que le Pape n’avait pas l’intention de répondre et ont rendu leurs questions publiques. En effet, ces questions nous concernent tous et on pourrait les résumer à une seule : est-il permis de communier en état de péché mortel sans avoir l’intention de changer de comportement ?
Pourquoi le pape refuse-t-il de répondre, nous n’en avons aucune idée. Il nous semble nous souvenir qu’un jésuite qui lui est proche ait un jour affirmé que c’était parce que les questions étaient idéologiques. Désolé mais cela me semble un peu court. Le rôle de l’autorité est justement d’éclaircir sa propre pensée et ce faisant de rendre évident qu’une question soit inutile ou pertinente. Au sein de l’Eglise en particulier, une autorité qui ne répond pas remplit-elle son devoir ?
En guise de réponse, des attaques à n’en plus finir se sont déchaînées contre ces quatre cardinaux et contre quiconque partageait leur perplexité. Nous ne voulons pas croire, comme on nous l’a laissé entendre, que le Pape ait encouragé ou donné son assentiment à ses fidèles en ce sens. Mais il ne fait aucun doute que le seul des quatre qui ait encore une charge – Raymond Leo Burke, Patron de l’Ordre de Malte – soit entré et se trouve toujours au milieu du champ de tir. En ce qui concerne Malte, vous pouvez retrouver un historique de l’affaire dans nos précédents articles. C’est peut-être justement la parésie de Burke qui a fait problème.
Ce qui nous amène au premier des trois épisodes d’hier : l’attaque personnelle déconcertante du cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, un comportement sans précédent. Dans la préface d’un livre-entretien écrit de concert avec son confrère salésien Antonio Carriero intitulé « Seul l’Evangile est révolutionnaire », voici ce que Maradiaga déclare au sujet de Burke, à propos des Dubia : « Ce cardinal qui soutient cela est un homme frustré, parce qu’il voulait le pouvoir et qu’il l’a perdu. Il croyait représenter la plus haute autorité des Etats-Unis ». Et il ajoute : « Ce n’est pas lui le magistère, c’est le Saint-Père qui est le magistère et c’est lui qui enseigne à toute l’Eglise. L’autre ne dit que sa propre pensée, ce qui ne mérite aucun autre commentaire. Ce ne sont que les mots d’un pauvre homme ». C’est pourtant là que réside le problème : un éclaircissement est demandé à propos du magistère et il ne vient pas. Mais pour Maradiaga, grand défenseur du Pape, il s’agit là d’un détail sans importance. Il préfère s’en prendre à une obscure « droite catholique » qui voudrait « le pouvoir et pas la vérité. Et s’ils pensent trouver une hérésie entre guillemets dans les paroles de François, ils se trompent lourdement parce qu’ils ne pensent que comme les hommes et pas comme le Seigneur le voudrait ».
La violence de ces propos est frappante. Où sont donc passés le dialogue et la miséricorde ?
Venons-en donc au deuxième épisode qui est tout aussi significatif. Le protagoniste est un certain Andrea Grillo, un laïc professeur de théologien à Saint-Anselme. Grillo ferait partie – à ce qu’on nous dit – de cette commission jamais officiellement annoncée et officiellement inconnue du Préfet du Culte Divin (c’est-à-dire l’autorité qui est normalement responsable en la matière) et qui aurait été chargée d’étudier la possibilité de créer une messe à laquelle catholiques et protestants pourraient participer ensemble. Ce qui n’est pas une mince affaire étant donné que le sens de l’eucharistie est totalement différent.
Le Préfet du Culte, c’est le cardinal africain Robert Sarah, nommé par le Pape à une époque où il avait dû pour des raisons de réforme diverses et variées le déplacer de la fonction qu’il occupait à la tête de Cor Unum. Dans la postface d’un de ses livres qui va bientôt sortir, Benoît XVI a déclaré qu’avec Sarah, la liturgie était en de bonnes mains. Cela ne nous semble pas être une affirmation scandaleuse, sauf pour ceux qui haïssent Sarah.
Cet Andrea Grillo, que nous n’avons pas le bonheur de connaître, s’est déchaîné : « Il faut bien comprendre la singularité de la situation. Un pape renonce à l’exercice de son ministère pétrinien. La procédure de succession est lancée et un successeur est élu. Normalement cela n’advient que « mortis causa ». Quand la raison n’est pas la mort du prédécesseur mais la « démission », cela expose l’institution à un cas délicat de conflit d’autorité. Qui devrait être réglé par la « consigne du silence » du prédécesseur. Lequel, dans la préface où les exalte les vertus du Préfet Sarah, cite un texte d’Ignace d’Antioche qui dit : « Il est préférable de rester silencieux ». Si non seulement il parle mais qu’en plus il fait l’éloge d’un Préfet qui a causé des tracas sans fin à l’Eglise et à son successeur, commence alors un conflit dangereux qui exigerait des comportements plus prudents et des mots plus responsables. Il faut à l’avenir fixer des normes qui règlent de façon plus nette et certaine la « mort institutionnelle » du prédécesseur et la pleine autorité du successeur, en cas de démission ».
Entre autres choses désagréables et peu respectueuses, Grillo a également déclaré : « Il ne peut y avoir de cohabitation. Cela semble maintenant parfaitement évident. Tout comme il est évident que le vêtement blanc et le droit de parole ainsi que la résidence doivent être strictement réglementés. L’Evêque émérite doit s’éloigner du Vatican et se taire à jamais. Ce n’est qu’à ces conditions qu’il est possible de configurer une « succession » réelle… Les intentions de discrétion et d’humilité sont violées de façon flagrante, de façon presque scandaleuse. Et je trouve véritablement déconcertant que l’Evêque émérite de Rome loue François pour une nomination qu’il sait pertinemment bien avoir contribué à décider. Cela me semble le fait le plus grave, c’est un signe de cléricalisme et dirais-je même d’une certaine hypocrisie ».
La solution que nous pourrions suggérer c’est celle de Fumone, le château en Campanie où le pape Célestin V fut déporté après sa renonciation. Je connais bien au moins l’un de ses propriétaires, s’il le souhaite je peux faire office d’intermédiaire. Blague à part, ce qui est scandaleux c’est le climat agressif créé par les responsables de cette nouvelle tendance. Une quantité de venin telle que peut-être quelqu’un à Sainte-Marthe devrait s’en préoccuper.
Venons-en enfin au troisième épisode. Les paroles du Pape à Sainte-Marthe. Il était question du problème des païens qui voulaient devenir chrétiens et de la discussion qui eut lieu entre les apôtres à ce sujet. Le Pape décrit ainsi la situation : « le groupe des apôtres qui voulaient débattre du problème et les autres qui créent des problèmes, qui sèment la division, qui divisent l’Eglise, qui disent que ce que prêchent les apôtres n’est pas ce que Jésus a dit, que ce n’est pas la vérité ».
Finalement, on aboutit à un accord et les païens peuvent entrer sans circoncision physique. Le Pape affirme que c’est « un devoir de l’Eglise d’éclaircir la doctrine » (Ah bon ? Et les dubia ? ndlr) afin « que l’on comprenne bien ce que Jésus a dit dans les Evangiles, quel est l’Esprit des Evangiles ».
« Mais il a toujours eu ces gens qui sans aucun mandat vont troubler la communauté chrétienne avec des discours qui troublent les âmes : ‘Eh, non. Ce que celui-là a dit est hérétique, on ne peut pas le dire, ça non, voilà la doctrine de l’Eglise… ‘. Et ils sont fanatiques de choses qui ne sont pas claires, comme ces fanatiques qui semaient à l’époque la zizanie pour diviser la communauté chrétienne. Et c’est cela le problème : quand la doctrine de l’Eglise, celle qui vient de l’Evangile, celle qu’inspire l’Esprit Saint – parce que Jésus a dit : ‘Il nous enseignera et il vous fera vous souvenir de tout ce que je vous ai dit’ -, quand cette doctrine se fait idéologie. Et c’est cela la grande erreur de ces gens ».
Petit jeu : dans lequel de ces deux groupes cités par le Pape rangeriez-vous Maradiaga et Grillo ? Et si les fanatiques spéculent sur des choses qui ne sont pas claires, pourquoi ne pas les éclaircir quand on le demande et couper court à toute ambigüité ?
Un article de Marco Tosatti, vaticaniste à La Stampa
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Comment se débarrasser du card. Sarah
dernier obstacle sur la route de la "néo-Eglise", tout en réduisant Benoît XVI au silence. La preuve par Andrea Grillo. Article de Riccardo Cascioli (21/5/2017)
Ceux qui veulent faire taire Benoît
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Le "Grillo sparlante" (*) admet le complot anti-Sarah
20/05/2017
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Ma traduction
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Si quelqu'un pouvait avoir des doutes sur la signification de la postface de Benoît XVI au livre sur le silence du cardinal Robert Sarah, l'un des «putschistes» s'est chargé de les dissiper. Le liturgiste Andrea Grillo, professeur à l'Athénée pontifical Saint-Anselme, et considéré comme très apprécié à Sainte Marthe, s'est en effet déchaîné avec une violence inouïe contre le cardinal Sarah («incompétent» et «inadapté») et Benoît XVI, toujours appelé Ratzinger, ou évêque émérite, ainsi que cause de l'«échec» .
Grillo est l'un des personnages-clés qui oeuvrent dans le dos du préfet de la Congrégation pour le Culte Divin, le cardinal Sarah, avec la bénédiction du Pape, pour procéder à des changements qui contredisent la «réforme de la réforme» liturgique, si chère à Benoît XVI et poursuivie par le cardinal Sarah. Grillo est aussi l'un des protagonistes des travaux de la commission - qui exclut le cardinal Sarah - chargée de procéder à la discutée et très controversée révision de la traduction des textes liturgiques, en désaccord clair avec les dispositions de l'instruction Liturgia Authenticam. Il s'agit d'une question cruciale qui est susceptible de changer le contenu même de la foi. Mais ce n'est pas le seul dossier ouvert: en jeu, il y a aussi un retour en arrière sur le Motu proprio Summorum Pontificum par lequel Benoît XVI a libéralisé il y a dix ans, le rite ancien, et l'étude d'une «messe œcuménique» pour rendre possible la célébration commune de l'Eucharistie avec les luthériens.
Il s'agit d'une authentique révolution en cours, qui a dans le cardinal Sarah son dernier obstacle, et dans cette perspective, on comprend mieux le pas accompli par Benoît XVI qui, bien que dans son style délicat et discret, a voulu préciser le sens authentique de la liturgie et soutenir le cardinal Sarah.
C'est une sorte de testament spirituel qui évidemment a fait exploser les nerfs à ceux qui ont hâte de consolider les principes fondateurs de la «nouvelle Église» et il est clair que Grillo ne parle pas seulement à titre personnel. Ainsi, il sort impunément à découvert, et parle de la nomination du cardinal Sarah au culte divin comme d'un «échec», un choix fait en 2014 par le pape François qui à ce sujet a fait l'erreur d'écouter l'avis de son prédécesseur. Mais pour Grillo «Sarah a montré, depuis des années, son insuffisance substantielle et son incompétence dans le domaine de la liturgie. Ses théories extravagantes et sa rigidité empêchent l'Office de la Congrégation d'effectuer son travail ordinaire».
Quant à Benoît XVI, sa démarche - selon Grillo - se configure comme un «renoncement au renoncement», «une grave ingérence et une altération de l'équilibre ecclésial ». C'est là aussi l'admission de ce que nous avons écrit depuis un certain temps, et qui jusqu'à ce jour a toujours été démenti officiellement: le pas de Benoît XVI en effet, «est d'autant plus grave si, dans l'intervalle, on prépare une salutaire et inévitable alternance au poste de préfet. Une sorte de "défense in extremis" d'un préfet désormais sur la touche»
La sortie de Grillo [ne] surprend [que] jusqu'à un certain point ceux qui suivent de près ce qui se passe au Vatican, mais les cibles de l'attaque et la violence du langage - qui ne lui feront certainement pas perdre son prestige dans les salles qui comptent - indiquent le niveau aujourd'hui atteint par cette troupe élue d'avant-gardistes et d'aspirants révolutionnaires. Et il ne s'agit certes pas d'un cas isolé.
Ceux qui veulent faire taire Benoît
Déroulant la pelote à partir d'une information sur la page Facebook d'Antonio Socci, j'ai découvert des choses très intéressantes. Que Benoît XVI dérange beaucoup de monde - on s'en doute... Mais aussi ce qui pourrait se cacher derrière l'ouverture à la FSSPX (20/5/2017).
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Ci-contre: Andrea Grillo, le "théologien" déchaîné contre Benoît XVI
Tout a commencé avec la publication de la postface signée Benoît XVI au livre du cardinal Sarah "La Force du silence" (Un inédit de Benoît XVI). Comme d'habitude, les italiens ont démarré au quart de tour, bien que le livre n'ait pas encore été traduit dans leur langue. Ils ont même réagi des deux côtés: côté Bergoglio par la voix d'un théologien encore obscur jusqu'à tout récemment, Andrea Grillo, aujourd'hui très en cour, au point qu'il se présente comme un porte-parole du Pape. Côté "tradition" par celle des habituels sites amis (Socci, la Bussola, Campari & de Maistre, Tosatti), qui dénoncent l'attaque verbale d'une incroyable violente de Grillo contre le Pape émérite. Marco Tosatti, que je lis après avoir traduit tout ce qui suit, intitule son dernier billet Ratzinger à Fumone: il s'agit du chateau où Pietro da Morrone, alias Célestin V termina ses jours en 1296 après sa renonciation au trône papal (Benoît XVI lui avait rendu un hommage inattendu, à l'Aquila en 2009, en déposant son pallium sur les reliques du saint Pape).
Ci-dessus, mes différentes traductions, dans l'ordre où je les ai effectuées, avec mes petits commentaires au fur et à mesure, à partir de mon enquête initiale après la première réaction, celle d'Antonio Socci.
1. Information d'Antonio Socci hier (Facebook, 19 mai)
LA GRANDE VOLTE-FACE DE BENOÎT XVI PROVOQUE DE LOURDES RÉACTIONS
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La retentissante et belle préface que Benoît XVI a écrite à un livre du cardinal Sarah, préfet de la congrégation pour le culte, est déjà en train de déclencher un tremblement de terre parmi ceux qui auraient voulu que le pape émérite se taise.
Il y a même quelqu'un qui a répondu en l'appelant «évêque émérite» (refusant ostensiblement de l'appeler «Pape émérite»). Et est allé jusqu'à écrire que c'est «comme si Ratzinger avait soudainement, renoncé à la renonciation et voulait influencer les décisions de son successeur».
Le théologien - très irrité - qui s'est exprimé ainsi, ajoute même que «la démarche (de Benoît, ndlr) apparaît d'autant plus grave si, dans l'intervalle, il se prépare un inévitable et salutaire alternance au poste de préfet (le cardinal Sarah, ndlr). Une sorte de "défense in extremis' d'un préfet désormais sur la touche».
Puis il poursuit : «Une chose est certaine: comme je le signalais déjà il y a un mois, l'interférence qu'une intervention de ce type exerce sur le libre exercice de l'autorité de son successeur constitue une ingérence grave et une altération des équilibres ecclésiaux».
2. L'article auquel Antonio Soci fait allusion:
Antonio Socci ne précise pas le nom du "théologien" irrité, ce qui a titillé ma curiosité. Il n'est toutefois pas difficile de retrouver l'article incriminé, et son auteur: un nommé Andrea Grillo, théologien né en 1961, que nous avons déjà croisé dans ces pages, en particulier dans un article du Père Scalese (Des Papes "jetables", 7/3), son nom ayant été cité (ce qu'il a démenti... dixit le Père Scalese) parmi les participants à une rencontre secrète pour préparer - à l'insu du cardinal Sarah - la révision de la constitution Liturgiam authenticam (cf. Vers la messe oecuménique?, 20/2). Il n'est donc pas nécessaire de creuser beaucoup pour comprendre que c'est un hyper-bergoglien, qui apparemment a vu son étoile monter en flèche avec l'élection de François. D'ailleurs, dans un article publié sur le blog
UNE POSTFACE SANS DISCRÉTION. RATZINGER S'OBSTINE À RECOMMANDER SARAH
Andrea Grillo
19 mai 2017
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Si j'étais le cardinal Sarah, je serais inquiet. Ce n'est pas la première fois qu'il arrive à J. Ratzinger décrire une pré ou une post-face pour des livres et des auteurs discutables. Je me rappelle, par exemple, la préface à un auteur aussi peu recommandable qu'Alcuin Reid , dont les théories et la personnalité ont soulevé une certaine perplexité dans le monde scientifique et ecclésial, et qu'au contraire Ratzinger a cherché à recommander presque comme une autorité. Cette fois aussi, les mots que rapportent les agences de presse sont suffisants pour signaler un authentique incident. Comme si Ratzinger avait soudainement renoncé au renoncement et voulait influencer les décisions de son successeur. Voyons les côtés délicats et indiscrets de cette intervention:
- Sarah a montré, depuis des années, son insuffisance substantielle et son incompétence dans le domaine de la liturgie. Ses théories extravagantes et ses rigidités empêche au bureau de la Congrégation d'effectuer son travail ordinaire.
- Nous savons aussi que le choix de Sarah a été fait par le pape François, en écoutant les conseils de son prédécesseur. C'est pourquoi l'éloge que le prédécesseur fait du successeur sur un point qui a contribué à cet «échec» résonne de façon plutôt étrange
- En même temps, l'affirmation selon laquelle «la liturgie est en de bonnes mains» apparaît clairement comme une auto-défense de l'évêque émérite relativement au résultat préoccupant de ce choix.
- Peut-être faut-il ajouter à tout cela que la démarche apparaît d'autant plus grave si, dans l'intervalle, il se prépare un inévitable et salutaire alternance au poste de préfet (le card. Sarah, ndlr). Une sorte de "défense in extremis" d'un préfet désormais sur la touche
Une chose est certaine. Comme je le signalais déjà il y a un mois (*) l'interférence qu'une intervention de ce type exerce sur le libre exercice de l'autorité du successeur constitue une grave ingérence et l'altération des équilibres ecclésiales. Le choix de la discrétion et l'humilité, absolument nécessaires pour celui qui exerce une «renonciation à l'exercice du ministère» semble de cette façon profondément compromis.
Au-delà des questions institutionnelles, reste seulement une considération, qui concerne la res liturgica. Et là, il faut noter que, comme toujours, l'éloge de l'incompétent rend l'éloge incompétent [!!!]. Il faut confier la liturgie à des «mains vraiment bonnes». Qui, si Dieu le veut, doivent être définies et déterminées sans l'obsession de vouloir imposer à l'Eglise une «réforme de la réforme». Pour cela aussi, le cardinal Sarah est totalement inadéquat. Même s'il est recommandé par l'évêque émérite de Rome.
(*) Voici ma traduction de l'article de lui-même évoqué par Grillo. Il l'a écrit pour le 90e anniversaire de Benoît XVI. On pourrait imaginer des voeux plus sympathiques. le dépit et l'hostilité du "théologien" sont palpables. Il est sans doute très représentatif de ce que ressentent ceux qui gravitent autour de la cour bergoglienne dans l'espoir de récupérer quelques miettes - et plus si possible:
PAPE BENOÎT: LUMIÈRES ET LES OMBRES D'UNE SUCCESSION SANS MORT
Andrea Grillo
22/04/2017
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Depuis quatre ans à Rome, à côté de l'Évêque et Pape François, nous avons un évêque (sic!) émérite, qui vient d'avoir 90 ans. Pour la nomenclature épiscopale, cela n'a rien d'extraordinaire. Mais pour l'institution, et l'imaginaire papal, tels qu'ils se sont structurés surtout dans les derniers siècles, c'est quelque chose de presque inconcevable. Qu'il y ait, à côté du pape «régnant», un pape «émérite», représente une relecture implicite de l'autorité papale et une remise en cause de sa fonction ecclésiale.
Il faut reconnaître ouvertement que cette décision du pape Benoît a conduit l'Eglise catholique à une accélération objective. Après tellement de frein, une accélaration soudaine et providentielle. En même temps, la persistance auprès de François, de la figure du «pape émérite», qui s'habille encore en blanc, qui reste «autoreclus en prière» dans l'enceinte de Saint-Pierre au Vatican, a donné des raisons à des formulations confuses, des théories tordues, des imbroglios institutionnels et personnels. Même au-delà des intentions.
Ainsi, le choix de Benoît XVI a été à la fois prophétique et traumatisant. Il a introduit une condition provisoire qui peut être lue comme parallèlisme entre papes, comme intégration de perspectives, comme articulation entre ministères ... et l'imagination ne manque ni à l'extérieur ni à l'intérieur du Vatican.
C'est précisément le fait que cette condition se prolonge qui doit faire réfléchir, montrant les limites intrinsèques de la solution adoptée. Une certaine «personnalisation» de l'éméritat devra à l'avenir être exclue. Pas d'habit blanc, pas de résidence proche du pape, aucune communication publique, devraient devenir les conditions formelles pour la répétition possible d'une telle expérience.
Ce n'est qu'à ces conditions que le successeur serait effectivement libre d'aller «au-delà» sans le conditionnement d'une «proximité» trop encombrante.
Le fait que sur certaines décisions et certaines nominations, le pape émérite ait encore exercé une autorité - fût-ce seulement un droit de veto - entraîne une altération du système qui, à long terme, devient trop difficile à gérer. Stylisation monastique claustrale et conservation de domaines d'autorité ne se laissent décidément pas harmoniser sur le long terme.
Un exemple significatif de cette ambiguïté réside dans la publication, à l'occasion du 90e anniversaire de l'évêque émérite, d'un «inédit» - datant d'il y a deux ans - où est présenté un discours sur la liturgie littéralement «traumatisé» par la réforme liturgique et dans lequel on confond la liturgie avec sa lecture apologétique et anti-moderniste, qui a en son centre l'affirmation de la primauté de l'agir de Dieu sur l'agir de l'homme. Cette idéalisation de la liturgie comprend mal les raisons de la Réforme liturgique et en déforme profondément le sens. Elle donne la parole à une «envie de contradiction» que Joseph Ratzinger lui-même, dans ses «dernières conversations» a avoué être chez lui un penchant de longue date.
Tout cela signale un problème et une opportunité: pour la papauté, telle qu'elle a évolué au cours des siècles passés, la possibilité d'une «démission du ministère» différente de la mort du ministre est vraiment une grande nouveauté, un geste courageux [!!] et une attestation de grand réalisme. Mais peut-être que dans les choses humaines, on ne peut jamais parvenir immédiatement à la plénitude d'un geste. C'est justement pour cela que son «inachèvement» marque aussi sa limite. Une démission du ministère pétrinien, autrement que par la mort, doit avoir des caractères de «mort» beaucoup plus prononcés. Le silence dans la prière doit être total et doit impliquer aussi les collaborateurs. Les signes extérieurs, comme le vêment blanc, doivent disparaître. L'éloignement de l'autorité doit être complet et radical, non seulement sur le plan formel, mais je dirais aussi sur celui «géographique». La renonciation à l'exercice du ministère redimensionne l'autorité du pape: inévitablement aussi celle de son successeur. Mais seulement dans certaines limites.
GRILLOSHOCK. «EXILER RATZINGER POUR TOUJOURS». ET IL VEUT SOLDER LE COMPTE AVEC SUMMORUM PONTIFICUM
Francesco Filipazzi
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En général, quand nous parlons ici de certaines personnes, nous ne donnons pas de noms, mais cette fois l'importance des affirmations hurlées par Andrea Grillo dans une interview est telle, qu'elle nous oblige à le citer. Le «théologien» de renom a en effet publié des déclarations déconcertantes sur Benoît XVI, coupable d'avoir simplement écrit une postface au dernier livre du cardinal Sarah.
GRILLO SOUHAITE LA «MORT INSTITUTIONNELLE» DE RATZINGER
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L'interview a dû être enfiévrée, parce que la limite de la décence est largement dépassée. Selon Grillo, la sortie publique de Benoît est un empiètement inacceptable, un choix bien précis de camp pour nier son successeur François. Opinion légitime? Peut-être, mais assaisonnée d'une forêt d'insultes crachés à notre nonagénaire préféré, qui font seulement présager une grande hystérie. «Comme il est évident que l'habit blanc et la possibilité de s'exprimer, en plus de la résidence, doivent être réglées den étail, l'évêque émérite doit s'éloigner du Vatican et se taire pour toujours». En outre «il faudra prévoir à l'avenir des règle régissant de manière plus nette la "mort institutionnelle" du prédécesseur et la pleine autorité du successeur, en cas de démission». Ainsi, la liberté personnelle du pape émérite devrait être limitée d'une façon quelconque? L'envoyons-nous à Sainte-Hélène?
Eh bien, selon Grillo, Benoît est hypocrite, dépourvu d'humilité, trop bavard. Et le cardinal Sarah serait celui qui a «créé des embarras continuels à l'Eglise» et au pape François. Quels embarras? La défense de la liturgie est-elle embarrassante? Selon Grillo oui.
TOURNER LA PAGE AVEC LA FRATERNITÉ SAINT-PIE X ET ABOLIR SUMMORUM PONTIFICUM
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Grillo est un fleuve en crue. Le fait de se retrouver sur la scène de Joseph Ratzinger, théologien que du point de vue académique Grillo ne voit même pas à la jumelle [tellement il en est loin], l'a fait sortir de la grâce divine. Mais malheureusement, il ne possède pas les outils culturels pour parler de liturgie et il se laisse aller à une [fureur] qui explique beaucoup de choses. « La fixation sur le "rite ancien" est précisément le signe inquiétant qui unit l'évêque émérite de Rome et le préfet de la Congrégation du culte. Et sur ce point, le pape François a pris position avec une juste fermeté». Étant donné que Sarah a beaucoup plus parlé récemment du rite de Paul VI, on se demande quelle position aurait prise François, parce qu'il ne nous semble pas qu'il y ait eu de communications publiques ou aux évêques à ce sujet.
Puis vient le coup de grâce. L'intervieweur demande à Grillo ce qu'il pense de l'accord avec la [Fraternité] Saint-Pie X. Eh bien, la réponse est très simple. Les lefebvristes ont une fonction très importante, dans l'économie grillienne. «Je me réfère en particulier à l'usage du "rite antique", qui, avec un accord de communion avec les lefebvristes - subordonné à des garanties spécifiques - serait soustrait à "l'usage extraordinaire" et entrerait dans les caractéristiques rituelles d'un secteur spécifique de l'expérience ecclésiale, qui pour cette raison serait soigneusement circonscrit et contrôlé».
Relisez bien.
Il serait soustrait à l'usage extraordinaire. Cela signifie que, dans ces circonstances, Summorum Pontificum serait aboli et le rite antique pratiquement reclus dans l'enclos de la [Fraternité] Saint-Pie X, circonscrit et soigneusement contrôlé.
Du reste, on sait que le Motu Proprio "Summorum Pontificum" n'a jamais été digéré par ces messieurs, surtout parce qu'ils ont eu la représentation plastique de leur échec. Le mouvement relié à la messe de Saint-Pie V est aujourd'huit si nombreux et si largement répandu qu'il a fait exploser toutes les spéculations de ceux qui s'y opposaient.
QUELQUES QUESTIONS
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Posons alors quelques questions, dans l'espoir que tôt ou tard quelqu'un répondra.
1 - Grillo se présente souvent comme l'interprète de Bergoglio. Eh bien, est-il vraiment l'interprète de Bergoglio? Ce que pensent le théologien et ses compères est-il partagé par le sommet?
2 - L'intention cachée de l'opération «Saint-Pie X» est-elle cela? Si c'est le cas, Mgr Fellay est-il au courant? Dans le cas contraire, quelqu'un aurait-il l'amabilité de démentir?
Ceux qui veulent rire un bon coup n'ont qu'à lire l'interview complète:
4. L'interview de Grillo
Elle reprend et complète l'article cité par Antonio Socci, traduit plus haut.
RATZINGER RENONCE-T-IL À LA RENONCIATION? LA FIN D'UN MYTHE.
INTERVIEW D'ANDREA GRILLO
confini.blog.rainews.it/
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Ratzinger renonce-t-il à la renonciation? La question peut sembler une provocation, mais un épisode fait surgir ce doute. Il s'agit de la publication d'une «préface», à un livre intitulé «La force du Silence», du Cardinal conservateur Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin. Nous savons que le cardinal est un ultra de la «réforme de la réforme» liturgique de Vatican II. Et nous savons aussi que le pape François est sur d'autres positions. Bref, quel «statut» doit avoir le «pape» émérite? Nous en parlons, dans cette interview avec le professeur Andrea Grillo, ordinaire de théologie à l'Athénée pontifical Saint-Anselme à Rome.
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- Professeur, le site ultratraditionaliste «La nuova bussola quotidiana» et le «Corriere della Sera», ont publié l'anticipation d'une «postface» (dans l'édition italienne ce sera une «préface») de Joseph Ratzinger à un livre (intitulé «la Force du silence») du Cardinal Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin. Nous savons que le cardinal est un ultra de la «réforme de la réforme» liturgique de Vatican II. Et nous savons aussi que le pape François est sur d'autres positions. Il n'échappe pas, alors, que la décision de Joseph Ratzinger est à interpréter comme un blindage (blindatura) de Sarah. En somme, un conditionnement non négligeable. C'est le cas?
- Il faut bien examiner la singularité de la situation. Un pape renonce à l'exercice de son ministère pétrinien. S'ouvre la procédure de succession et le successeur est élu. Normalement cela se passe «mortis causa». Quand la raison n'est pas la mort du prédécesseur, mais la «démission», ce fait ouvre pour l'institution un cas délicat de conflit d'autorité. Qui devrait être résolu par la «consigne de silence» du prédécesseur. Lequel, dans la préface où il exalte les qualités du préfet Sarah, cite un texte d'Ignace d'Antioche, qui dit: «Il est préférable de garder le silence ...». Si non seulement il parle, mais exalte aussi un préfet qui a créé des embarras constants à l'Eglise et à son successeur, un conflit dangereux s'ouvre, qui nécessiterait des comportements plus prudents et des mots plus responsables. Il faudra pourvoir, à l'avenir, à des règles régissant de manière plus claire et plus sûre la «mort institutionnelle» du prédécesseur et la pleine autorité du successeur, en cas de démission.
- Sur la liturgie, dans l'Eglise, il y a un débat entre certains experts, qui est cependant décisif pour le cœur même de l'Eglise. La liturgie n'est pas simple rituel: c'est l'extraversion du témoignage chrétien; je vous pose donc la question: les enjeux sont-ils très élevés?
- La liturgie est la source et le sommet de toute l'action de l'Eglise, comme le dit le Concile. Cela signifie qu'une lecture fermée, inadéquate, nostalgique de la liturgie - que Sarah a en commun avec Ratzinger - ébranle à la racine tout parcours de «sortie» et de «libération de l'autoréférentialité». La fixation sur le «rite ancien» est précisément le signe inquiétant qui unit l'évêque émérite de Rome et le préfet de la Congrégation du culte. Et sur ce point, le pape François a pris position avec une juste fermeté.
- Venons-en à Ratzinger. Le pape François l'a décrit comme un « grand-père sage». Et Ratzinger a manifesté de l'estime pour Bergoglio. Pourtant, la vision idyllique d'un «Pape» émérite ne pose pas peu de problèmes. Si quelqu'un quitte le ministère, extérieurement aussi, il devrait le manifester. Bref, elle marche, ou elle ne marche pas, cette «cohabitation»?
- Il ne peut pas y avoir de cohabitation. Ceci est maintenant tout à fait évident. Comme il est évident que l'habit blanc et la possibilité de s'exprimer, en plus de la résidence, doivent être réglementés dans les détails. L'évêque émérite doit s'éloigner du Vatican et se taire pour toujours. C'est seulement dans ces conditions qu'il est possible de configurer une véritable «succession». Il est évident que pour Ratzinger, comme pour Bergoglio, il s'agit d'un «experimentum», car il n'existe pas de précédents. Il faut donc faire l'expérience patiente de ces faux pas. Et il ne fait aucun doute que cette postface (ou préface) est une dégringolade. Les intentions de discrétion et d'humilité sont violées de manière flagrante, de manière presque scandaleuse. Et je trouve vraiment très déconcertant que l'évêque émérite de Rome fasse l'éloge de François pour une nomination qu'il sait bien avoir fortement contribué à déterminer. Cela me semble le plus grave, un signe de cléricalisme et je dirais d'une certaine hypocrisie.
- Y a-t-il eu des incidents de conditionnement dûs Ratzinger? Mgr Gänswein, il y a quelque temps, a parlé d'un «ministère étendu» ...
- Cela aussi, ce sont des «rêves de visionnaires intéressés»: il n'y a pas de ministère élargi. Il y a une succession à la Papauté qui est advenue sans mort, mais qui doit exiger un silence et une discrétion qui ne portent pas atteinte à l'exercice du ministère pétrinien par le successeur. Il est évident que quelqu'un qui perd le pouvoir tente de le garder. Et souvent les secrétaires rêvent souvent et briguent bien plus que les papes ...
- Dernière question: comment jugez-vous l'ouverture du pape François à l'égard de la Fraternité Saint-Pie X, qui a provoqué un schisme dans les années du post-Concile?
Il me semble que François veut deux choses: communion et miséricorde. Et il les veut à juste titre avec et pour tous. Ceci, bien sûr, ne signifie pas une «capitulation sans conditions». Il faut des garanties adéquates de «fidélité à toute la tradition» (y compris la plus récente) pour pouvoir récupérer une communion effective avec ceux qui étaient tombés dans une condition d''excommunication. Peut-être même en récupérant, sous forme différenciée, des sujets liés aux traditions les plus rigides et fermées, et en éliminant ainsi la tentation que, pour les récupérer, on contamine les sources communes à tous. Je me réfère en particulier à l'usage du "rite antique", qui, avec un accord de communion avec les lefebvristes - subordonné à des garanties spécifiques - serait soustrait à "l'usage extraordinaire" et entrerait dans les caractéristiques rituelles d'un secteur spécifique de l'expérience ecclésiale, qui pour cette raison serait soigneusement circonscrit et contrôlé
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IL FAUT METTRE BENOÎT XVI AU SECRET. BURKE N'EST QU'UN PAUVRE TYPE. LA GARDE RAPPROCHÉE DU PAPE CONTRE-ATTAQUE.
En lisant trois informations parues hier, je me suis dit que certains avaient perdu leur sang-froid et que nous avions entamé une dangereuse période de retour en arrière du style: celui qui n’est pas d’accord avec moi, qu’on lui coupe la tête. Une décadence populiste inédite dans l’histoire de l’Eglise moderne. J’espère vraiment me tromper et ce n’est pas une façon de parler. Je l’espère sincèrement. Malheureusement, plusieurs indices ne sont pas du genre à nous apaiser.
Le nœud du problème, si j’ai bien compris, réside encore une fois dans la réponse non donnée – un an plus tard – à cinq questions posées au Pape par quatre cardinaux sur des points controversés de son exhortation apostolique Amoris Laetitia. Des questions posées dans un esprit d’obéissance, suivant une procédure classique dans l’Eglise, c’est-à-dire en demandant au Pape et à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi de fournir un éclaircissement. Deux mois après que les questions aient été posées, ces cardinaux ont appris que le Pape n’avait pas l’intention de répondre et ont rendu leurs questions publiques. En effet, ces questions nous concernent tous et on pourrait les résumer à une seule : est-il permis de communier en état de péché mortel sans avoir l’intention de changer de comportement ?
Pourquoi le pape refuse-t-il de répondre, nous n’en avons aucune idée. Il nous semble nous souvenir qu’un jésuite qui lui est proche ait un jour affirmé que c’était parce que les questions étaient idéologiques. Désolé mais cela me semble un peu court. Le rôle de l’autorité est justement d’éclaircir sa propre pensée et ce faisant de rendre évident qu’une question soit inutile ou pertinente. Au sein de l’Eglise en particulier, une autorité qui ne répond pas remplit-elle son devoir ?
En guise de réponse, des attaques à n’en plus finir se sont déchaînées contre ces quatre cardinaux et contre quiconque partageait leur perplexité. Nous ne voulons pas croire, comme on nous l’a laissé entendre, que le Pape ait encouragé ou donné son assentiment à ses fidèles en ce sens. Mais il ne fait aucun doute que le seul des quatre qui ait encore une charge – Raymond Leo Burke, Patron de l’Ordre de Malte – soit entré et se trouve toujours au milieu du champ de tir. En ce qui concerne Malte, vous pouvez retrouver un historique de l’affaire dans nos précédents articles. C’est peut-être justement la parésie de Burke qui a fait problème.
Ce qui nous amène au premier des trois épisodes d’hier : l’attaque personnelle déconcertante du cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, un comportement sans précédent. Dans la préface d’un livre-entretien écrit de concert avec son confrère salésien Antonio Carriero intitulé « Seul l’Evangile est révolutionnaire », voici ce que Maradiaga déclare au sujet de Burke, à propos des Dubia : « Ce cardinal qui soutient cela est un homme frustré, parce qu’il voulait le pouvoir et qu’il l’a perdu. Il croyait représenter la plus haute autorité des Etats-Unis ». Et il ajoute : « Ce n’est pas lui le magistère, c’est le Saint-Père qui est le magistère et c’est lui qui enseigne à toute l’Eglise. L’autre ne dit que sa propre pensée, ce qui ne mérite aucun autre commentaire. Ce ne sont que les mots d’un pauvre homme ». C’est pourtant là que réside le problème : un éclaircissement est demandé à propos du magistère et il ne vient pas. Mais pour Maradiaga, grand défenseur du Pape, il s’agit là d’un détail sans importance. Il préfère s’en prendre à une obscure « droite catholique » qui voudrait « le pouvoir et pas la vérité. Et s’ils pensent trouver une hérésie entre guillemets dans les paroles de François, ils se trompent lourdement parce qu’ils ne pensent que comme les hommes et pas comme le Seigneur le voudrait ».
La violence de ces propos est frappante. Où sont donc passés le dialogue et la miséricorde ?
Venons-en donc au deuxième épisode qui est tout aussi significatif. Le protagoniste est un certain Andrea Grillo, un laïc professeur de théologien à Saint-Anselme. Grillo ferait partie – à ce qu’on nous dit – de cette commission jamais officiellement annoncée et officiellement inconnue du Préfet du Culte Divin (c’est-à-dire l’autorité qui est normalement responsable en la matière) et qui aurait été chargée d’étudier la possibilité de créer une messe à laquelle catholiques et protestants pourraient participer ensemble. Ce qui n’est pas une mince affaire étant donné que le sens de l’eucharistie est totalement différent.
Le Préfet du Culte, c’est le cardinal africain Robert Sarah, nommé par le Pape à une époque où il avait dû pour des raisons de réforme diverses et variées le déplacer de la fonction qu’il occupait à la tête de Cor Unum. Dans la postface d’un de ses livres qui va bientôt sortir, Benoît XVI a déclaré qu’avec Sarah, la liturgie était en de bonnes mains. Cela ne nous semble pas être une affirmation scandaleuse, sauf pour ceux qui haïssent Sarah.
Cet Andrea Grillo, que nous n’avons pas le bonheur de connaître, s’est déchaîné : « Il faut bien comprendre la singularité de la situation. Un pape renonce à l’exercice de son ministère pétrinien. La procédure de succession est lancée et un successeur est élu. Normalement cela n’advient que « mortis causa ». Quand la raison n’est pas la mort du prédécesseur mais la « démission », cela expose l’institution à un cas délicat de conflit d’autorité. Qui devrait être réglé par la « consigne du silence » du prédécesseur. Lequel, dans la préface où les exalte les vertus du Préfet Sarah, cite un texte d’Ignace d’Antioche qui dit : « Il est préférable de rester silencieux ». Si non seulement il parle mais qu’en plus il fait l’éloge d’un Préfet qui a causé des tracas sans fin à l’Eglise et à son successeur, commence alors un conflit dangereux qui exigerait des comportements plus prudents et des mots plus responsables. Il faut à l’avenir fixer des normes qui règlent de façon plus nette et certaine la « mort institutionnelle » du prédécesseur et la pleine autorité du successeur, en cas de démission ».
Entre autres choses désagréables et peu respectueuses, Grillo a également déclaré : « Il ne peut y avoir de cohabitation. Cela semble maintenant parfaitement évident. Tout comme il est évident que le vêtement blanc et le droit de parole ainsi que la résidence doivent être strictement réglementés. L’Evêque émérite doit s’éloigner du Vatican et se taire à jamais. Ce n’est qu’à ces conditions qu’il est possible de configurer une « succession » réelle… Les intentions de discrétion et d’humilité sont violées de façon flagrante, de façon presque scandaleuse. Et je trouve véritablement déconcertant que l’Evêque émérite de Rome loue François pour une nomination qu’il sait pertinemment bien avoir contribué à décider. Cela me semble le fait le plus grave, c’est un signe de cléricalisme et dirais-je même d’une certaine hypocrisie ».
La solution que nous pourrions suggérer c’est celle de Fumone, le château en Campanie où le pape Célestin V fut déporté après sa renonciation. Je connais bien au moins l’un de ses propriétaires, s’il le souhaite je peux faire office d’intermédiaire. Blague à part, ce qui est scandaleux c’est le climat agressif créé par les responsables de cette nouvelle tendance. Une quantité de venin telle que peut-être quelqu’un à Sainte-Marthe devrait s’en préoccuper.
Venons-en enfin au troisième épisode. Les paroles du Pape à Sainte-Marthe. Il était question du problème des païens qui voulaient devenir chrétiens et de la discussion qui eut lieu entre les apôtres à ce sujet. Le Pape décrit ainsi la situation : « le groupe des apôtres qui voulaient débattre du problème et les autres qui créent des problèmes, qui sèment la division, qui divisent l’Eglise, qui disent que ce que prêchent les apôtres n’est pas ce que Jésus a dit, que ce n’est pas la vérité ».
Finalement, on aboutit à un accord et les païens peuvent entrer sans circoncision physique. Le Pape affirme que c’est « un devoir de l’Eglise d’éclaircir la doctrine » (Ah bon ? Et les dubia ? ndlr) afin « que l’on comprenne bien ce que Jésus a dit dans les Evangiles, quel est l’Esprit des Evangiles ».
« Mais il a toujours eu ces gens qui sans aucun mandat vont troubler la communauté chrétienne avec des discours qui troublent les âmes : ‘Eh, non. Ce que celui-là a dit est hérétique, on ne peut pas le dire, ça non, voilà la doctrine de l’Eglise… ‘. Et ils sont fanatiques de choses qui ne sont pas claires, comme ces fanatiques qui semaient à l’époque la zizanie pour diviser la communauté chrétienne. Et c’est cela le problème : quand la doctrine de l’Eglise, celle qui vient de l’Evangile, celle qu’inspire l’Esprit Saint – parce que Jésus a dit : ‘Il nous enseignera et il vous fera vous souvenir de tout ce que je vous ai dit’ -, quand cette doctrine se fait idéologie. Et c’est cela la grande erreur de ces gens ».
Petit jeu : dans lequel de ces deux groupes cités par le Pape rangeriez-vous Maradiaga et Grillo ? Et si les fanatiques spéculent sur des choses qui ne sont pas claires, pourquoi ne pas les éclaircir quand on le demande et couper court à toute ambigüité ?
Un article de Marco Tosatti, vaticaniste à La Stampa
AnneLéa- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
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Re: Comment se débarrasser du card. Sarah dernier obstacle sur la route de la "néo-Eglise", tout en rédu
@ Tous :
Cet Andrea Grillo a une drôle de tête !
Il a une tête qui ressemble à un bandit dans un mauvais film comme en étaient les "Western Spaghetti" !
Il a la tête d'un révolutionnaire qui vient de se lever et qui n'a pas encore pris son café !
On dirait un acteur dans un film de série B !
Comprenne qui pourra !
L'Administrateur
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