Interview du Pape François à "La Stampa" : Blondet se déchaîne !
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Interview du Pape François à "La Stampa" : Blondet se déchaîne !

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Message  Admin Mer 14 Aoû 2019 - 12:03

INTERVIEW DU PAPE FRANÇOIS À "LA STAMPA" : BLONDET SE DÉCHAÎNE !


Août 12, 2019

On pourra trouver son article, au choix: irrévérencieux (voire irrespectueux, s’agissant malgré tout du Vicaire du Christ), déplacé, lucide, hilarant. Mais le fait est qu’à une première lecture de l’interview, certaines des répliques de François m’ont paru si « téléphonées » que j’ai vraiment cru qu’il s’agissait d’un canular, un peu comme le faux Osservatore Romano . Comme si ce n’était pas le Pape qui s’exprimait, mais sa marionnette dans la fausse revue de presse de Gerra ou Canteloup. Mais non, tout était vrai…

Interview du Pape François à "La Stampa" : Blondet se déchaîne ! Sans-195

Bergoglio tel qu’en lui-même:  
‘Soros pour les nuls‘, ou L’Antichrist facile‘
Maurizio Bondet
10 juillet 2019
Ma traduction

Stupéfaction. C’est le sentiment qui prévaut quand dans la perspectives des élections, El Papa se met immédiatement à la tête de la propagande du parti anti-salvinien (qui ne mérite même pas tant d’honneur) avec des clichés aussi éculés, aussi flétris …… « Le souverainisme est une attitude d’isolement. Je suis inquiet parce qu’on entend des discours qui ressemblent à ceux d’Hitler en 1934. Nous d’abord. Nous… nous… » : ce sont des pensées qui font peur. « La souveraineté est une exagération qui finit toujours mal : elle mène à des guerres.

L’attaque ne surprend pas, et même, ne fait pas plus d’effet que ça tant elle est prévisible et banale. Ce qui est surprenant, c’est que Bergoglio semble avoir un manuel de clichés mondialistes, d’où il tire ses arguments – appelons-les ainsi. Il doit y avoir sur sa table de chevet un petit aide-mémoire – genre la série « pour les nuls » qui enseigne l’économie, l’informatique, la mécanique « for the dummies » – et qui s’intitule, que sais-je, « La philosophie de Georges Soros pour les nuls », ou « La société ouverte globale en cinq phrases faciles », « La propagande mondialiste facile », et quand il décide d’intervenir dans le débat italiote, il appelle l’ami journaliste et lui déverse ces quatre phrases, copiées sans la moindre élaboration personnelle.

Évidemment, l’ami journaliste répand ces quatre phrases avec l’onction qui s’impose – les journaux anti-Salvini les reprennent, mais, au fond, un peu gênés. L’effet général est ridicule, comme quand El Papa s’exhibe dans ses « actes d’humilité » exagérés et étudiés; par exemple quand il embrasse les pieds des « migrants » en prison à condition qu’ils soient de couleur, ou comme quand il se précipite pour bécoter les chaussures – impeccablement lustrées – des diplomates du Sud Soudan en costume et cravate abasourdis – le résultat n’est ni l’admiration, ni l’édification, mais le grotesque. Il serait bon qu’il s’en rende compte. Puisqu’il est tout à fait impossible que les lèche-bottes dont il a formé sa cour de « cardinaux sorosiens ouverts et progressistes » le lui fassent remarquer, pour faire carrière, nous osons humblement le faire.

Le ridicule vous menace, Sommo [Sommo Pontefice, Suprême Pontife] (j’allais dire « Sainteté », mais je comprends que l’épithète est déplacée). Dans votre dernière interview, en plus de nous inviter à ne pas voter pour les nouveaux Hitler qui menacent la sainte Commission européenne et le monde globalisé entre les mains des oligarchies pédophiles prônées par Soros, vous avez voulu nous communiquer vos craintes les plus vives: qui concernent, nous en avons été informés, non la destinée éternelle des âmes en danger du nihilisme hédoniste totalitaire dominant, mais – je cite: « La disparition de la biodiversité. De nouvelles maladies mortelles. Une dérive et une dévastation de la nature qui peut conduire à la mort de l’humanité » – vous avez exprimé votre confiance, nous dit l’ami journaliste, « surtout dans les mouvements de jeunes écologistes, comme celui mené par Greta Thunberg, Fridays for future. J’ai vu une de leurs pancartes qui m’a frappé: le futur, c’est nous ! ».

L’effet comique

Bon, d’accord: mais vous ne vous rendez pas compte que vous avez lu un communiqué de presse étriqué qui vous a été transmis on ne sait par quel organe de l’ONU? Ils vous ont dit de faire un peu de publicité à Greta et à l’organisation mondiale qui se cache derrière la pauvre fille (…). Mais dire: « J’ai vu une de leurs pancartes, qui m’a frappé: l’avenir, c’est nous » – c’est un peu maigre, SS [Sua Santità… mais Blondet joue volontairement sur l’ambiguïté]. La prochaine fois, élaborez un peu plus l’ébauche qui vous a été fournie. Mettez-y plus de cœur, plus de chaleur. Appliquez-vous

Et si nous voulons élargir le discours, permettez-nous, SS, d’exprimer une légère critique de la hâte et de la superficialité avec lesquelles vous transformez l’Église du Ressuscité en une ONG immigrationniste, écologique, mondialiste, « humanitaire » et œcuménique.

Probablement ignorez-vous – dans votre modeste culture catholique – ce que beaucoup de simples fidèles ont toujours su: que l’Antichrist fera ce que vous faites. Qu’il sera lui aussi humanitaire et écologiste. Il voudra que nous accueillons tout le monde comme « des personnes fuyant la faim et la guerre », les délinquants nigérians qui ont payé des milliers de dollars pour venir dans ce qui est devenu un paradis pour les malfaiteurs.

Meilleur que Jésus, il sera également animaliste et végétalien et imposera son amour pour les LGBT qui sont si discriminées. Lui aussi, comme on l’a écrit, travaillera à « vider le message évangélique et sous l’exaltation formelle d’un amour pour l’humanité se présentant comme valeurs chrétiennes, imposera des ‘valeurs’ facilement commercialisables sur les marchés mondiaux ».

Cher SS, nous, simples fidèles, avons été informés de ces caractéristiques du règne de l’Homme d’Iniquité et de son faux prophète. Vos amis laïcistes et avorteurs n’ont pas lu, par exemple, ce que Catherine Emmerich a vu :

« Je vis aussi la relation entre les deux papes… Je vis à quel point seraient néfastes les conséquences de cette fausse église. Je l’ai vu augmenter en dimension; des hérétiques de toutes sortes venaient dans la ville [de Rome]. Le clergé local devenait tiède, et je vis une grande obscurité… Puis la vision sembla s’étendre de toutes parts. Des communautés catholiques entières étaient opprimées, assiégées, confinées et privées de liberté… L’étrange église qui se construisait contre toutes les règles… Il n’y avait aucun ange pour surveiller les travaux de construction. Dans cette église, il n’y avait rien qui venait d’en-haut… Il n’y avait que la division et le chaos.. ». Tout ce qui concernait le protestantisme prenait peu à peu le dessus et la religion catholique sombrait dans la décadence totale.

Bref: nous sommes restés peu nombreux, mais nous avons entendu parler des temps ultimes et de la grande apostasie finale.
Notre étonnement découle de cela: que vous, qui devriez connaître, au moins dans les grandes lignes, les Temps Ultimes – soit téléguidé par
Qui sait qui, soit que vous suiviez un manuel simplifié du type « Devenir un faux prophète en dix leçons » – calquiez ce qu’il est écrit que fera précisément le Fondateur de la fausse Église, rien de moins que le Maître final inique de ce monde – et de la manière la plus plate, la plus banale, la plus prévisible – avec au final un effet comique. Et même plus: caricatural, comme une imitation exagérée et cabotine, artificielle et grossière. Il est vrai que la contrefaçon, l’aspect ricaneur et grotesque, sont indiqués comme des caractères typiques de la falsification de l’Imposteur. Nous aimerions simplement vous avertir que cela se voit trop.

SOURCE :

http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2019/08/12/interview-de-francois-a-la-stampa-blondet-se-dechaine/

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Interview du Pape François à "La Stampa" : Blondet se déchaîne ! Empty Re: Interview du Pape François à "La Stampa" : Blondet se déchaîne !

Message  Admin Ven 16 Aoû 2019 - 8:17

NOUVELLE INTERVIEW DE FRANÇOIS À "LA STAMPA" !


Interview du Pape François à "La Stampa" : Blondet se déchaîne ! Interv10


Août 10, 2019

Un catalogue de lieux communs politiquement corrects. Et en plus, un manifeste politique (surtout à un moment où l’Italie va entrer en campagne électorale). Le Pape ne cherche plus à guider son peuple, il se contente de réciter les anecdotes archi-rebattues et les slogans éculés qu’on lit à longueur de colonnes dans la presse, et qu’on entend répéter en boucle toute la journée dans les médias audiovisuels.

J’ai repris la recension du site italien MIL , et j’ai rajouté le passage sur l’Europe, avec lequel l’article de La Stampa fait son titre.

Note de MIL :

« Évidemment, rien sur l’avortement, l’euthanasie, l’homosexualité, etc.
Les vrais problèmes, selon Sa Sainteté : le souverainisme et le problème écologique.
Les vrais amis : Greta et les super écologistes.
Les vrais ennemis : le souverainisme ».
Messa in latino

On observera également que le Pape mentionne des racines chrétiennes presque à contrecœur, et non pas spontanément, mais pour répondre à une question précise du journaliste. Et il botte immédiatement en touche, mettant sur le même plan catholiques, orthodoxes, et luthériens.

Comme le dit le rédacteur du site MIL, « tout commentaire est superflu!!! »

Quelques extraits :

QUESTION : Votre Sainteté, vous avez exprimé l’espoir que « l’Europe redevienne le rêve des Pères fondateurs ». Qu’espérez-vous?

« L’Europe ne peut et ne doit pas se dissoudre. Il s’agit d’une unité historique et culturelle aussi bien que géographique. Le rêve des Pères Fondateurs avait de la substance parce qu’il était une réalisation de cette unité. Maintenant, nous ne devons pas perdre cet héritage ».

QUESTION : Comment la voyez-vous aujourd’hui ?

« Elle s’est affaiblie au fil des ans, également en raison de certains problèmes d’administration, de désaccords internes. Mais il faut la sauver. Après les élections, j’espère qu’un processus de relance commencera et qu’il se poursuivra sans interruption ».

QUESTION : Êtes-vous satisfait de la nomination d’une femme au poste de président de la Commission européenne ?

« Oui, aussi parce qu’une femme peut être apte à raviver la force des Pères Fondateurs. Les femmes ont la capacité de rapprocher, d’unir ».



QUESTION : Sur quelles valeurs communes doit se fonder la relance de l’UE? L’Europe a-t-elle encore besoin du christianisme? Et dans ce contexte, quel rôle jouent les orthodoxes ?

« Le point de départ et de re- départ sont les valeurs humaines, de la personne humaine. Avec les valeurs chrétiennes: l’Europe a des racines humaines et chrétiennes, c’est l’histoire qui le raconte. Et quand je dis cela, je ne sépare pas catholiques, orthodoxes et protestants. Les orthodoxes ont un rôle très précieux pour l’Europe. Nous avons tous les mêmes valeurs fondatrices ».

QUESTION : « Quels sont les dangers du souverainisme ?

« Le souverainisme est une attitude d’isolement. Je suis inquiet parce qu’on entend des discours qui ressemblent à ceux d’Hitler en 1934. « Nous d’abord. Nous… nous… » : ce sont des pensées qui font peur. Le souverainisme, c’est la fermeture. Un pays doit être souverain, mais pas fermé. La souveraineté doit être défendue, mais les relations avec les autres pays, avec la Communauté européenne, doivent également être protégées et promues. Le souverainisme est une exagération qui finit toujours mal: elle mène aux guerres ».

QUESTION : Et les populismes?

« Même discours. Au début, je me suis donné du mal pour comprendre parce qu’en étudiant la théologie, j’ai étudié le populisme, c’est-à-dire la culture du peuple : mais que le peuple s’exprime est une chose, imposer l’attitude populiste au peuple en est une autre. Le peuple est souverain (il a une façon de penser, de s’exprimer et de ressentir, d’évaluer), mais les populismes nous conduisent au souverainisme: ce suffixe, « isme », ne fait jamais de bien » [!!!].

QUESTION : Quelle est le chemin à suivre en ce qui concerne les migrants ?

« La créativité. Par exemple, on m’a raconté que dans un pays européen, il y a des petites villes à moitié vides à cause du déclin démographique: on pourrait y transférer des communautés de migrants, ce qui pourrait aussi relancer l’économie de la région ».

QUESTION : Y a-t-il un épisode significatif pour vous ?

« Il y a quelques mois, sept pêcheurs m’ont dit: ‘Ces derniers mois, nous avons collecté 6 tonnes de plastique’. L’autre jour, j’ai lu qu’un énorme glacier en Islande a fondu presque complètement: ils lui ont construit un monument funéraire. Avec l’incendie en Sibérie, certains glaciers du Groenland ont fondu par tonnes. Les gens d’un pays du Pacifique déménagent parce que dans vingt ans, l’île où ils vivent ne sera plus là. Mais le fait qui m’a le plus choqué est un autre.

QUESTION : Lequel ?

« L’Overshoot Day (le jour du dépassement): Le 29 juillet, nous avons épuisé toutes les ressources renouvelables de 2019. Depuis le 30 juillet, nous consommons plus de ressources que la planète ne peut en régénérer en un an. C’est très grave. C’est une urgence mondiale. Et notre Synode sera un Synode d’urgence. Mais attention : un Synode n’est pas une rencontre de scientifiques ou de politiciens. Ce n’est pas un Parlement: c’est autre chose. Il naît de l’Église et aura une mission et une dimension évangélisatrice. Ce sera une œuvre de communion guidée par l’Esprit Saint ».

QUESTION : Mais pourquoi se concentrer sur l’Amazonie ?

« C’est un lieu représentatif et décisif. Avec les océans, l’Amazonie contribue de manière décisive à la survie de la planète. Une grande partie de l’oxygène que nous respirons vient de là. C’est pourquoi la déforestation signifie tuer l’humanité. Et puis l’Amazonie implique neuf états, donc ça ne concerne pas une seule nation. Et je pense à la richesse de la biodiversité amazonienne, végétale et animale, qui est merveilleux ».

QUESTION : Votre Sainteté, que craignez-vous le plus pour notre planète ?

« La disparition de la biodiversité. De nouvelles maladies mortelles. Une dérive et une dévastation de la nature qui peut conduire à la mort de l’humanité.

QUESTION : Voyez-vous une prise de conscience sur le thème de l’environnement et du changement climatique ?

« Oui, en particulier dans les mouvements de jeunes écologistes, comme celui mené par Greta Thunberg, ‘Fridays for future‘. J’ai vu une de leurs banderoles, qui m’a frappé: ‘Nous sommes l’avenir!' ».

QUESTION : Notre comportement quotidien – collecte sélective des déchets, attention à ne pas gaspiller l’eau à la maison – peut-il avoir un impact ou est-il insuffisant pour contrer ce phénomène ?

« Il a un impact; oui, car il s’agit d’actions concrètes. Et puis, surtout, il crée et diffuse la culture de ne pas salir la création ».

SOURCE :  

http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2019/08/10/nouvelle-interview-de-francois-cette-fois-a-la-stampa/

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Message  Admin Dim 18 Aoû 2019 - 14:37

LE PAPE QUI TRANSFORME L'ÉGLISE EN UNE ONG !


Interview du Pape François à "La Stampa" : Blondet se déchaîne ! Sans-200


Le Pape qui transforme l’Eglise en une ONG
Août 16, 2019

Brillante analyse du site italien ‘ »L’Occidentale » qui relève la pauvreté et la superficialité des arguments dans son entretien avec La Stampa mais aussi, contrairement à Blondet (et peut-être à tort) prend très au sérieux les propos tenus par François. Pour beaucoup, l’usage de la « reductio ad hitlerum » a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase…

UN PAPE POLITIQUEMENT DÉSOLANT…

En ce 15 août, on aimerait dire tout le bien que l’on pense du pape François… Malheureusement, la plupart de ses interventions sont décevantes aussi bien sur le plan intellectuel que sur le plan idéologique. Il a récemment fourni un malencontreux exemple de cette dérive de la pensée tellement contraire à la précision méticuleuse de Benoît XVI. Le pape a fustigé le souverainisme et le populisme en les identifiant l’un à l’autre dans une approximation qu’il a aggravée par une reductio ad hitlerum, elle aussi symptomatique du journalisme de bas niveau et de l’idéologie de gauche.

Christian Vanneste

L’ÉGLISE BERGOGLIENNE ÉGARÉE ENTRE IDÉOLOGIE ET LIEUX COMMUNS
L’Occidentale
12 août 2019
Ma traduction

L’interview accordée à « La Stampa » le 9 août est la déclaration politique la plus explicite et la plus organique de tout le pontificat du Pape François. Dans la conversation, le pape reprend de nombreux thèmes sur lesquels il s’était déjà penché de nombreuses fois auparavant. Mais jamais auparavant il n’avait rassemblé ses thèses sur les grands thèmes de la politique européenne et mondiale dans une synthèse unitaire aussi complète : de l’état de l’intégration européenne à l’immigration, de la dialectique globalisme/souverainisme à la protection de l’environnement.

Et ce n’est pas tout: au cours des dernières décennies, du moins depuis le pontificat de Pie XII, aucun pape n’était entré de façon aussi systématique dans toutes les grandes questions politiques débattues en Occident et en Europe, y compris les affaires intérieures italiennes. Dans son programme d' »Eglise en sortie » et de nouvelle évangélisation dans un Occident de plus en plus sécularisé et anti-chrétien, Jorge Bergoglio fait un effort sans précédent pour qualifier l’Eglise catholique de protagoniste des grands changements mondiaux, porteuse directe de réponses, d’espérance, de confiance pour les peuples angoissés dans une époque d’incertitude.

C’est un choix décisif qui force à limiter la frontière floue entre la prédication du Royaume de Dieu et l’engagement à des objectifs spécifiques à mesurer dans la sphère laïque. Une frontière très souvent ambiguë, qui dans le passé a donné lieu à de dangereux malentendus. Comme dans la phase tourmentée de l’après-Concile, où, dans les années de grands mouvements et de grands bouleversements, la tentation d’embrasser des idéaux de libération, de progrès, d’égalité, de développement, tous s’inscrivant sous le signe des idéologies, a conduit l’Église et le monde catholique à de graves lacérations, auxquelles seuls la sagesse et l’équilibre du Pape Paul VI et la naissance des mouvements en signe de retour à l’esprit originel de communion ecclésiale opposèrent un rempart.

Les risques d’une reprise, quoique dans un contexte différent, d’une ligne d’engagement politique entièrement « terrestre » pour l’Église ne doivent donc pas être sous-estimés. Pour les éviter, il faudrait qu’au sein de l’Église, il y ait une réflexion attentive et approfondie sur les thèmes en question, afin d’élaborer des réponses politiques et sociales incisives, mais aussi cohérentes avec son histoire, son magistère et sa fonction.

Eh bien, la principale impression que l’on tire de l’entretien de François avec « La Stampa » – qui confirme et amplifie celle engendrée par d’innombrables déclarations antérieures – est que précisément de ce point de vue, la « plate-forme idéologique » de son pontificat est nettement insuffisante. Le pape, en effet, s’exprime sur des arguments politiques très complexes et conflictuels avec des déclarations axiomatiques, succintes, d’une généralité déconcertante, parfois même remplies d’inexactitudes dues à une connaissance insuffisante de la discussion en la matière. Franchement, c’est une grande surprise qu’il n’ait pas autour de lui, ou qu’il ne s’en serve pas, des universitaires capables de lui fournir toute la documentation indispensable sur les différents dossiers, et d’orienter sa réflexion en la matière.
Sur le thème de l’opposition entre globalisme et européanisme d’une part, souveraineté et nationalisme d’autre part, le pontife part d’une base intéressante et potentiellement féconde: celle de la distinction entre mondialisation comme « sphère » (humiliante uniformisante des différentes cultures) et comme « polyèdre » (capable de prendre en compte leurs spécificités). Dans l’interview, Bergoglio reprend cette théorie en soulignant à juste titre que dans le dialogue entre les différents pays et cultures, il est nécessaire de partir des identités respectives pour les intégrer dans le dialogue. Mais il réduit aussitôt ce principe à la revendication d’un européanisme générique, compris comme le « rêve des pères fondateurs », et à la condamnation tout aussi générique du souverainisme En ce qui concerne l’Union européenne, le Souverain Pontife s’est contenté de dire qu’elle « s’est affaiblie au fil des ans, en partie à cause de certains problèmes d’administration et de conflits internes. Mais nous devons la sauver », en ajoutant une approbation inconditionnelle à la présidence de la Commission par Ursula von der Leyen, motivée par la considération qu' »une femme peut être apte à raviver la force des Pères fondateurs », parce que « les femmes ont la capacité de s’unir, d’unir ».

Est-il possible que le chef de l’Église catholique n’ait rien de plus spécifique à dire sur l’histoire tourmentée du passage de la Communauté à l’Union européenne, sur la relation complexe dans cette dernière entre centralisation bureaucratique et démocratie, sur les inégalités entre États économiquement plus forts et plus faibles? Qu’il suffise que von der Leyen soit une femme pour obtenir son approbation, mais qu’il n’ait rien à dire sur la dérive nettement séculariste du popularisme allemand, dont l’actuelle présidente de la Commission a été l’expression prééminente, avec une adaptation décisive aux positions laïcistes sur les « principes non négociables ».

Faire des comparaisons avec le pontificat précédent peut sembler jeter du sel sur les blessures, mais il y a vraiment un abîme entre la réflexion profonde et articulée de Benoît XVI sur la crise de l’Europe et ces considérations schématiques.

Au sujet du souverainisme et du populisme qui y est lié, le pontife atteint d’autres sommets d’approximation dans l’interview. Le phénomène souverainiste – incompréhensible sans référence à la rébellion contre les difficultés de la mondialisation et la dérive élitiste de l’UE – est rejeté à la hâte non seulement comme la simple expression d’un égoïsme nationaliste (« nous d’abord… nous… nous »), mais aussi comme la réincarnation possible du fascisme et du nazisme (« on entend des discours semblables à ceux de Hitler en 1934 »). Une énormité du point de vue historique et politique, ainsi qu’une déclaration qui exclut fortement des franges considérables de toutes les sociétés civiles européennes, dans lesquelles les partis souverainistes ont reçu un consensus électoral considérable, et aussi les nombreux catholiques qui ont voté pour eux. Et aussi – ce qui n’est certes pas sans importance – une position explicite par rapport au contexte politique italien, résolument hostile à Salvini et à la droite. Avec pour résultat de présenter l’Eglise – dans des tons drastiques dont on n’a pas souvenir, depuis l’époque où les communistes ont été excommuniés – comme un acteur politique ayant clairement pris parti.

Une vision encore moins pertinente du phénomène, fondée sur une connaissance résolument sommaire et peu réfléchie, émerge lorsque le pape dit que « le souverainisme est une exagération qui finit toujours mal; elle mène aux guerres ». Comme chacun le sait, en fait, les mouvements et partis souverainistes ne sont apparus dans l’histoire européenne qu’au cours des dernières décennies, et le nationalisme et le souverainisme sont des phénomènes différents, non superposables. Sans parler du fait qu’il s’aventure dans une distinction imprudente entre popularisme et populisme, pour soutenir le premier contre le second, concluant que « les populismes nous conduisent aux souverainismes: ce suffixe, ‘isme’ ne fait pas de bien ». Là où il est évident que même le popularisme est un ‘isme’, on ne voit pas bien sur quoi il doit être préféré. Ce sont peut-être des mauvais tours de la langue italienne parlée par un étranger, bien sûr. Mais c’est là un autre problème qu’il ne faut pas négliger dans un contexte de communication aussi crucial.

Sur les phénomènes migratoires, le pontife reprend et radicalise encore des positions déjà exposées à plusieurs reprises sur le sujet. Sa formule bien connue selon laquelle la politique des Etats en la matière se résume en quatre mots « recevoir, accompagner, promouvoir, intégrer », interprétés à la lumière de la « prudence » des gouvernements sur les possibilités concrètes d’accueil, s’explique ici par le simple argument que les Etats de l’Union européenne devraient s’accorder sur la répartition des immigrants en fonction de leur densité démographique. Et en espérant même que les immigrés seront utilisés pour repeupler les villes et les zones démographiquement défavorisées: une affirmation qui donne l’impression d’adhérer à l’idée très impopulaire de « substitution ethnique » [i.e. « le grand remplacement »!!].

Est-il possible – se demande-t-on – que le pape ne se pose même pas la question de l’impact d’une immigration de plus en plus massive en provenance de l’extérieur de l’Europe sur la stabilité des sociétés du vieux continent? Qu’il ne lui vienne même pas le doute qu’un nombre croissant d’immigrés de moins en moins régularisés en provenance de pays éloignés des normes européennes de coexistence peut créer – ou crée déjà – de très graves problèmes d’ordre public, de compatibilité culturelle, de coexistence et de tolérance religieuse?

Enfin, la question de l’environnement. Sur ce point aussi, les positions de Bergoglio – plus encore que dans l’encyclique Laudato si’ qui lui est entièrement consacrée – apparaissent lapidaires, non critiques, totalement dénuées de nuances. En effet, le pontife est totalement convaincu des thèses catastrophistes sur l’épuisement des ressources de la planète et surtout sur le réchauffement anthropique de la planète, et apporte un soutien convaincu au mouvement fondé par la jeune Greta Thunberg, dont il cite avec satisfaction un slogan plutôt anonyme tel que « Le futur c’est nous ». Et aussi, on se demande pourquoi une autorité spirituelle mondiale d’un tel niveau met en jeu sans réserve la crédibilité de l’institution qu’il conduit en soutenant des opinions fortement discutées, sur lesquelles il y a tout sauf consensus unanime, à la fois parmi les chercheurs et au niveau du débat politique international.

En conclusion, jamais auparavant l’Église catholique, avec cet interview de François, ne s’est proposée non pas comme « catholique », c’est-à-dire universelle, mais au contraire comme un authentique « parti ». Poussée par la noble intention d’évangéliser les peuples en se proposant comme une institution proche des problèmes les plus douloureux et les plus urgents de notre temps, cette attitude produit souvent un effet contraire: elle coupe, ou fait qu’ils se perçoivent comme coupés, tous les fidèles qui ne sont pas d’accord avec la « ligne » idéologique dictée par le Vatican, ainsi qu’une très grande partie des sociétés occidentales qui pourraient s’engager dans une opération de relance de la dimension communautaire, dans la recherche d’un sens supérieur de la vie au-delà des biens matériels, du pouvoir et de la consommation.

En somme, paradoxalement, le pape même qui, au début de son pontificat, mettait en garde l’Église contre le fait de se réduire à un ONG, dans l’intention d’amener sa prédication toujours plus dans le « feu de la controverse » du monde contemporain, risque concrètement de favoriser un résultat encore pire que celui qu’il redoutait. En mettant l’institution au service d’un « programme » entièrement mondain, qui laisse à l’arrière-plan – en lui ôtant son efficacité et sa force de conviction – sa raison d’être première: le kérygme, qu’aucun débat politique ne pourra jamais épuiser ni même rapprocher dans son rapport total avec tous les aspects de l’expérience humaine.

SOURCE :

http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2019/08/16/le-pape-qui-transforme-leglise-en-une-ong/

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Interview du Pape François à "La Stampa" : Blondet se déchaîne ! Empty Re: Interview du Pape François à "La Stampa" : Blondet se déchaîne !

Message  Admin Mar 3 Sep 2019 - 12:39

PAPE FRANÇOIS : L'INTERVIEW SANS DIEU !


Interview du Pape François à "La Stampa" : Blondet se déchaîne ! Sans-219


Dans sa récente mise au point à propos des réactions suscités par ses « Notes sur les abus sexuels dans l’Eglise », Benoît XVI a déploré que chez ceux qui le critiquaient, il n’était jamais question de Dieu. Mais l’exemple vient de très haut (et bien que le Pape émérite ne mette évidemment pas son successeur en cause, cela ne peut pas lui avoir échappé): témoin, l’interview de François à La Stampa (un titre éminemment anti-catholique), du 10 août dernier, sur laquelle nous revenons ici.

L’interview sans Dieu
Roberto Pecchioli
Nuova Italia
10 août 2019
Ma traduction

Jorge Mario Bergoglio, plus connu sous le nom de François, classe 1936, né à Buenos Aires, profession pape, a été officiellement coopté dans l’état-major de l’internationale mondialiste. La preuve en est l’interview au quotidien La Stampa, juste assez « couché » pour faire comprendre la proximité avec les niveaux supérieurs de la mondialisation.

Le titre choisi, certainement approuvé par la salle de presse du Vatican, est tout un programme: « Le souverainisme me fait peur, il mène aux guerres ». Le pape venu du bout du monde est résolument en faveur de la substitution ethnique en Europe et pour l’écologisme cool de Greta Thunberg, appréciée par les puissants.

Nous reviendrons, bien sûr, sur le contenu des paroles de Bergoglio, une fois de plus confiées à un organe très critique contre l’Église, mais ce que nous voulons souligner, c’est le non-dit.

Ayant pris note des opinions politiques du Pape, qui font de lui, à nos yeux, un adversaire, le silence du supporter de San Lorenzo de Almagro sur les questions qui devraient caractériser le Vicaire du Christ fait peur. Nous avons cherché en vain, parmi les mille six cents mots de l’interview, les mots Dieu et Jésus. Le texte signé par Domenico Agasso Jr parle de tout, mais reste muet sur le Très-Haut et son fils.
Pour utiliser le langage du marketing, il n’y a aucune référence à l’activité principale de l’organisation dont il est le chef visible et le représentant légal. Nous en prenons note avec tristesse, mais sans surprise, puisque le prosélytisme – autrefois apostolat – ne semble pas être le centre du ministère pétrinien selon Bergoglio.

Interrogé par le journaliste sur la controverse autour du synode de l’Amazonie, la réponse a été très claire: « [le Synode] est fils de Laudato si’. Ceux qui ne l’ont pas lue ne comprendront jamais le Synode sur l’Amazonie. Laudato si’ n’est pas une encyclique verte, c’est une encyclique sociale, qui se base sur une réalité ‘verte’, la protection de la Création ».

Aucune allusion à la faillite catholique en Amérique du Sud, où les évangéliques conquièrent des millions de fidèles chaque année. Mais on le sait, l’intervieweur avait pour tâche de poser les questions qui plaisent à Sa Sainteté, convenues après de longues négociations.
Donc, aucune place pour Dieu et Jésus. Silence absolu sur les thèmes « chauds », la famille, les dérives de la bioéthique, les défis du transhumanisme, l’atteinte au droit naturel, la défense de la vie, l’homosexualité, l’avortement.

On les appelait principes non négociables, ils ont été mis de côté pour s’assurer une place au quatrième rang du grand bal de la post-modernité mondialiste. La doctrine est oubliée, semble-t-il au profit de la « prophétie », nom pompeux que les romanciers donnent à leurs idées humaines, seulement humaines.

Quant au Novissimi, autrement dit le destin eschatologique de l’homme, quelle barbe, quel ennui de reparler de l’enfer et du paradis, du salut et de la damnation, surtout de la part de pasteurs en grave crise de foi.

Bergoglio n’est pas en reste et préfère divertir son aimable hôte avec des sujets plus agréables aux oligarchies, à savoir les migrations et l’environnementalisme émotionnel, non sans une déclaration d’amour à l’Union européenne.

En extase, Agasso fond devant le sourire de son interlocuteur, la ponctualité, la simplicité de l’office (l’Église « des pauvres » plaît aux serviteurs des super riches), on apprend même que François ne regarde jamais l’horloge et ne boit même pas pour s’éclaircir la gorge.
L’Europe, par un effet de sa bonté, a des « racines humaines et chrétiennes » – l’allusion aux racines humaines fait sourire, comme si d’autres civilisations étaient fondées par des alien – mais le silence sur l’abandon des références spirituelles de la culture commune est troublant.

Le prix de la banalité revient à l’appel inlassable au « dialogue », se référant en l’occurrence à l’Europe Communautaire. L’Europe d’abord, affirme-t-il, puis chacun d’entre nous, un vaste programme qui doit être précédé par la définition de codes et d’objectifs communs.

Sur ce point, Bergoglio va au-delà des clichés « sinistres » (/de gauche) et affirme que le dialogue doit partir de la propre identité de chacun. Encouragé par l’intervieweur, préoccupé, en fidèle serviteur du système, par le fait que les identités génèrent l' »extrémisme », il fait une déclaration intéressante, bientôt démentie par les phrases suivantes: « L’identité est une richesse – culturelle, nationale, historique, artistique – et chaque pays a la sienne, mais elle doit être intégrée au dialogue. La mondialisation, l’unité, ne doit pas être conçue comme une sphère, mais comme un polyèdre: chaque peuple conserve son identité en unité avec les autres ».

La controverse politique prend alors le dessus, avec l’attaque la plus dure contre le souverainisme et le populisme. Bergoglio rejoint le parti des élites, se laissant aller à des affirmations très hasardeuses, inquiet « parce qu’on entend des discours qui ressemblent à ceux d’Hitler en 1934 ». Il lance le caillou tout en cachant sa main, dans un style purement clérical: qui sont les nouveaux Hitler, qui sont leurs disciples?
Le souverainisme, c’est la fermeture, poursuit El Papa, une exagération qui mène à la guerre. Il lui échappe que le souverainisme a été exproprié aux peuples et aux États par les oligarchies non élues qu’il applaudit.

Quant aux guerres, aucune mention du terrorisme islamique, des opérations de « police internationale », de la violence contre les chrétiens.
La réponse à la question du populisme est révélatrice. « Au début, j’ai lutté pour le comprendre parce qu’en étudiant la théologie, j’ai approfondi le popularisme, c’est-à-dire la culture du peuple: mais c’est une chose que le peuple s’exprime, une autre est d’imposer au peuple l’attitude populiste ».

Nous ne sommes pas spécialistes en la matière, mais nous doutons fort que le popularisme, conception moderne idéale chère aux chrétiens engagés en politique, ait quelque chose à voir avec le concept de Dieu ou soit une branche de la théologie.

Quant aux migrations, thème fixe de la Nouvelle Eglise propagandiste de l’invasion, rien de nouveau dans les prémisses, mais un sérieux ‘saut de qualité’ en prenant position avec force en faveur de la substitution ethnique.

Après la reductio ad Hitlerum du souverainisme, c’est l’autre point significatif de la pensée bergoglienne distillée à La Stampa.
« D’abord: recevoir, ce qui est aussi un devoir chrétien et évangélique. Les portes doivent être ouvertes et non fermées. Deuxièmement: accompagner. Troisièmement: promouvoir. Quatrièmement: intégrer ».

Le programme politique de la gauche européenne est identique, mais au moins ils ne prétendent pas défendre l’identité des pays d’accueil. Si les possibilités d’accueil sont épuisées, pas de problème, la panacée est le dialogue habituel (sur quoi?). Ici, l’ancien péroniste argentin lâche la bombe :

« Il y a des états qui ont besoin de gens, je pense à l’agriculture. (…) Ils m’ont dit que dans un pays européen, il y a des villes à moitié vides à cause du déclin démographique: certaines communautés migrantes pourraient s’y installer, ce qui permettrait entre autres de relancer l’économie de la région ».

Les hommes sont interchangeables, les peuples encore plus. Une singulière identité de vues avec les oligarchies de pouvoir et la gauche internationale. Aucune mention de la possibilité que l’Eglise défende à nouveau la vie, aucun intérêt pour des politiques de soutien à la natalité en Occident, minées par l’avortement, l’individualisme et le relativisme éthique. Au contraire, on se souvient très bien de l’attaque lancée il y a quelque temps sur ceux qui ont beaucoup d’enfants, jusqu’à la désagréable comparaison avec les lapins. Les ecclésiastiques devraient peut-être s’adresser au Tiers Monde en ces termes, mais pas aux Européens stériles.

Si nous voulions juger Bergoglio à partir de l’interview à la Stampa, nous devrions le considérer exclusivement comme un adversaire politique aligné avec les puissances oligarchiques du monde. Nous connaissons cependant leur haine implacable de la spiritualité, de la religion et de l’Église catholique. Le pape porte l’habit de l’écologiste vert avec un soutien sans faille au parti du catastrophisme environnemental pour causes anthropiques.

« Il y a quelques mois, sept pêcheurs m’ont dit: ‘Ces derniers mois, nous avons collecté six tonnes de plastique’. L’autre jour, j’ai lu qu’en Islande, un énorme glacier a presque complètement fondu: ils ont construit un monument funéraire pour lui. (…) Mais ce n’est pas cela qui m’a le plus choqué. Le 29 juillet, nous avons épuisé toutes les ressources renouvelables de 2019. Depuis le 30 juillet, nous avons commencé à consommer plus de ressources que la planète ne peut régénérer en un an ».

Sollicité par Agasso, Bergoglio s’attarde sur la biodiversité, les engrais, les mines à ciel ouvert et la collecte sélective des déchets. Il a de la raison à vendre sur le sujet, et le fait que l’alarme vienne aussi de la chaire de Pierre fait plaisir. Nous préférerions qu’il identifie clairement les responsables dans les idéologies matérialistes, dans les pouvoirs forts de l’argent et de la technologie. Mais la sacrosainte lutte écologique n’est pas ce que nous attendons de l’Église de Jésus, au point de devenir l’objet d’un synode en Amazonie.

Laissons à la sensibilité de chacun le jugement sur le Pape « politique », dans ses variantes écologiques, immigrationistes, anti-souverainistes et anti-populistes. Comme tout le monde, il a droit à ses opinions.

Justement en tant qu’opinions, nous pouvons les approuver ou nous y opposer. Ce qui est déconcertant, c’est qu’elles sont exprimées par la chaire de Pierre qui, jusqu’à preuve du contraire, n’est pas une ONG, une organisation non gouvernementale, un parti politique transnational ou une agence idéologique. On est effaré par un pontife qui, interviewé par un journal en lutte contre l’Église, parle de tout sauf de Dieu et de son Fils, dont l’Évangile a la tâche de se répandre dans le monde. C’est un silence qui dérange, au milieu d’une crise du christianisme aux mille facettes, mais de plus en plus crise de foi.

Le poisson pourrit de la tête, si Pierre se tait sur Dieu, s’il n’a pas « des paroles de vie éternelle » (Jean, 6,68), à qui irons-nous? Ou bien Paul de Tarse avait-il raison, dans sa lettre aux Corinthiens, proclamant que si Jésus n’était pas ressuscité, les chrétiens seraient les plus misérables parmi les hommes. Nous croyons encore en cet événement décisif, la hiérarchie y croit-elle encore, où existe-t-il seulement la cité de l’homme ?

SOURCE :

http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2019/09/01/linterview-sans-dieu/

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