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L'éternelle vie et la profondeur de l'âme par Fr. Garrigou-L

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Message  ami de la Miséricorde Mar 29 Déc 2020 - 16:09

CHAPITRE II - RAISONS THÉOLOGIQUES DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES

On s'explique dès lors les peines d'outre-tombe. Mais pourquoi l'éternité de celles de l'enfer ?

Il faut d'abord remarquer que cette éternité des peines des réprouvés ne peut être apodictiquement démontrée. C'est un mystère révélé, mystère de justice qui est la suite d'un mystère d'iniquité : le péché mortel resté sans repentance. Or les mystères d'iniquité et leurs suites sont plus obscurs que les mystères de grâce, car ils sont obscurs non seulement pour nous, mais en soi. Les mystères de la grâce en soi sont très lumineux, ils ne sont obscurs que pour nous, à cause de la faiblesse de notre esprit semblable à l'oeil de l'oiseau de nuit devant le soleil. Au contraire les mystères d'iniquité sont obscurs en soi et non seulement pour nous ; ils sont les ténèbres mêmes. Il en est surtout ainsi de l'impénitence finale, dont l'enfer est la suite. Et comme on ne peut démontrer apodictiquement ni la possibilité, ni l'existence des mystères de la Sainte Trinité, de l'Incarnation rédemptrice, de la vie éternelle, de même on ne peut démontrer apodictiquement l'éternité des peines.

Mais on peut en donner des raisons de convenances, qui sont des arguments probables, fort profonds et qu'on peut toujours approfondir, sans jamais les transformer en arguments démonstratifs ; ainsi dans un autre ordre on peut toujours multiplier les côtés du polygone inscrit dans la circonférence, et jamais le polygone ne s'identifiera à la circonférence elle-même.

Les principales raisons de convenance de l'éternité des peines sont celles données par saint Thomas Ia, IIae, q. 87, a. 3 et 4, à savoir que le péché mortel sans repentance est un désordre irréparable, et de plus qu'il est une offense d'une gravité sans mesure.

Le péché, dit-il, mérite une peine parce qu'il renverse un ordre justement établi, et donc tant que ce désordre dure, le pécheur mérite de subir la peine due au péché. Or ce désordre est irréparable si le principe vital de l'ordre violé a été détruit, par exemple l'oeil ne peut être guéri, si le principe même de la vue a été détruit, et tout l'organisme lui-même est inguérissable lorsqu'il est touché à mort. Or le péché mortel détourne l'homme de Dieu fin dernière et lui fait perdre la grâce, principe ou germe de la vie éternelle. Il y a donc là un désordre irréparable, qui de sa nature dure toujours.

Sans doute, de fait, par une Miséricorde spéciale, Dieu relève souvent le pécheur au cours de la vie terrestre, mais si celui-ci résiste au dernier moment et meurt dans l'impénitence finale, le péché mortel reste comme un désordre habituel qui dure sans fin ; il mérite donc une peine, qui, elle aussi, dure toujours.

Une deuxième raison de convenance de l'éternité des peines est fondée sur ceci que le péché mortel, comme offense à Dieu, a une gravité sans mesure, en tant qu'il dénie pratiquement à Dieu la dignité infinie de fin dernière ou de souverain bien, auquel le pécheur préfère un bien fini, en s'aimant soi-même plus que Dieu, bien que le Très-Haut soit infiniment meilleur que lui Cf. SAINT THOMAS, Ia, IIae, q. 87, a. 4 ; IIIa, q. 1, a. 2, ad 2. Suppl., q. 99, a. 1..

L'offense est en effet d'autant plus grave que la dignité de la personne offensée est plus élevée. Il est plus grave d'insulter un magistrat ou un évêque, que d'injurier le premier venu qui se rencontre dans la rue. Or la dignité du Souverain Bien est infinie ;

le péché mortel qui dénie pratiquement à Dieu cette dignité suprême, a donc, comme offense, une gravité sans limite, et pour le réparer il a fallu l'acte d'amour et les souffrances du Fils de Dieu fait homme, l'acte théandrique d'une personne divine incarnée. Mais si le bienfait immense de l'Incarnation rédemptrice est méconnu et méprisé, comme il arrive dans le péché mortel sans repentance, alors le pécheur, pour cette offense d'une gravité sans mesure, mérite une peine sans mesure elle aussi ; c'est la peine éternelle du dam, ou de la privation de Dieu, bien infini, peine qui est elle-même infinie quant à sa durée ( Elle ne peut l'être par son intensité, car la créature n'en est pas capable.). On a voulu définitivement se détourner de Dieu, on sera privé de lui éternellement.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mer 30 Déc 2020 - 16:07

CHAPITRE II - RAISONS THÉOLOGIQUES DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES

Quant à l'amour désordonné du bien fini préféré à Dieu, il mérite la peine du sens, qui est finie en tant qu'elle est la privation d'un bien fini, mais selon la Révélation, elle durera elle aussi éternellement car le pécheur s'est fixé en ce misérable bien pour toujours et il reste captif de son péché, il juge toujours selon son malheureux penchant. Il est comme un homme qui a voulu se jeter dans un puits pour toujours, puisqu'il savait qu'il n'en pourrait remonter.

On peut et l'on doit ajouter une autre raison de convenance du côté de Dieu. Nous disions plus haut, que Dieu, comme Souverain Législateur, recteur et juge des vivants et des morts, se doit à lui-même d'ajouter à ses lois une sanction efficace.

En d'autres tenues, Dieu ne peut être impunément méprisé par les impies obstinés. Or, si les peines n'étaient pas éternelles, le pécheur obstiné pourrait persévérer dans la révolte, sans qu'aucune sanction ne vienne plus réprimer son orgueil.

Sa rébellion aurait ainsi à sa manière le dernier mot. Ce serait le triomphe de l'iniquité. - Comme le dit le P. Monsabré (Conférences de Notre-Dame, année 1889, 98e conférence.) : « Transporter dans l'ordre moral la négation de l'éternité des peines, c'est obscurcir la notion du bien et du mal, qui ne devient claire pour nous que dans la lumière de ce dogme terrible ».

Enfin si la béatitude qui est la récompense des justes est éternelle, il convient que la peine due aux impies obstinés le soient aussi. Telle est la récompense pour le mérite, tel est le châtiment pour la faute. Comme la Miséricorde éternelle se manifeste surtout d'un côté, la splendeur de la justice éternelle se manifeste de l'autre. C'est ce que dit saint Paul, ROM., IX, 22 : « Si Dieu voulant montrer sa colère (ou sa justice vengeresse) et faire connaître sa puissance, a supporté (ou permis) avec une grande patience des vases de colère, disposés à la perdition, et s'il a voulu faire connaître aussi les richesses de sa gloire à l'égard des vases de Miséricorde, qu'il a d'avance préparés pour la gloire, (où est l'injustice) ? »

La justice comme la Miséricorde étant l'une et l'autre infinies, demandent à être manifestées pendant une durée sans limites. Telles sont les principales raisons de convenance de ce dogme révélé. On peut toujours les approfondir. Elles diffèrent d'un argument probable ordinaire, lequel peut être faux. Ces raisons de convenance d'un mystère révélé sont vraies, mais elles ne sont pas apodictiques ou démonstratives ; elles tendent toujours vers la vérité qu'elles inclinent à faire admettre, mais elles ne la démontrent pas.

Ainsi le polygone inscrit dans la circonférence, lorsqu'on multiplie ses côtés, tend toujours à s'identifier à la circonférence, mais ne s'identifie jamais avec elle ; ainsi encore la grâce suffisante qui donne le pouvoir prochain de poser un acte salutaire se rapproche toujours de la grâce efficace qui fait poser cet acte, mais elle ne s'identifie jamais avec elle ; ainsi encore, sur terre, la certitude de l'espérance qui est une « certitude de tendance », se rapproche toujours de la certitude du salut, mais ne s'identifie jamais avec elle, sauf révélation spéciale sur terre et sauf l'assurance donnée par le jugement particulier aux âmes du purgatoire.

On voit, par la précision de ces termes en ces divers mystères, que la théologie est une véritable science. - De plus elle parvient déjà, en d'autres parties, à des conclusions certaines, mais elle ne parvient pas encore, à l'évidence de ses conclusions. Pourquoi ne la donne-t-elle pas ? Parce que le théologien n'a pas encore ici-bas l'évidence des principes de la théologie, qui sont les articles de foi (aussi sa science est-elle subalternée à celle de Dieu et des bienheureux, comme l'optique est subalternée à la géométrie, dit saint Thomas) ; mais au Ciel le Théologien voyant Dieu face à face, aura l'évidence des principes de la théologie et par suite l'évidence des conclusions certaines de cette science, comme celui qui ne connaissait jusqu'ici que l'optique ou la perspective et qui acquiert la connaissance de la géométrie, acquiert par là même l'évidence des conclusions de l'optique, qui jusque-là restaient obscures pour lui. La théologie est ainsi une véritable science, mais ici-bas elle reste dans un état imparfait, elle n'aura son état parfait qu'au Ciel.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Ven 1 Jan 2021 - 1:24

CHAPITRE III - L'ÉTERNITÉ DES PEINES NE S'OPPOSE A AUCUNE PERFECTION DIVINE

On a souvent objecté que cette perpétuité des châtiments divins s'oppose à la perfection de la justice divine, parce que la peine doit être proportionnée à la faute; or la faute n'a souvent duré qu'un moment, comment mériterait-elle une peine éternelle ? De plus toutes ces peines pour les péchés les plus différents seraient égales, puisque toutes seraient éternelles. Enfin la douleur de la peine serait beaucoup plus grande que la joie trouvée dans le péché.

SAINT THOMAS répond, Suppl., q. 99, a. 1, ad 1 : La peine doit être proportionnée, non pas à la durée du péché actuel, mais à sa gravité. Ainsi selon la justice humaine l'assassinat, qui ne dure que quelques minutes, mérite la peine de mort ou l'incarcération perpétuelle.

De même celui qui trahit en un moment son pays, mérite d'en être exclu pour toujours. Or, nous l'avons vu, le péché mortel, comme offense à Dieu, a une gravité sans mesure; de plus, lorsque le péché actuel a cessé, le péché habituel reste comme un désordre habituel irréparable, et qui mérite une peine sans fin ( Cf. SAINT THOMAS, Ia, IIae, q. 87, a. 3, 5, 6, réponses aux objections).

Il n'en reste pas moins une grande inégalité dans la rigueur des peines éternelles ; égales pour la durée, elles sont très inégales pour l'âpreté proportionnée à la gravité des fautes à expier.

Enfin si les peines de l'enfer causent plus de souffrance que le péché mortel n'a donné de joie, elles ne sont cependant pas plus douloureuses que le péché mortel n'a été grave comme offense à Dieu, puisque la gravité de cette offense est sans mesure. Le principe reste le même : la peine est proportionnée à la gravité de la faute, non au plaisir plus ou moins grand qu'on y a trouvé.

Quelques uns ont soutenu : mais si ce que dit la Révélation interprétée par l'Église est vrai, il faut aller plus loin et affirmer que la justice divine demanderait plutôt l'anéantissement ou l'annihilation des damnés, car par leur ingratitude ils ont mérité de perdre le bienfait de l'existence.

On doit répondre d'abord que la Révélation divine, qui seule peut ici nous éclairer, ne nous dit pas que les réprouvés sont anéantis, mais qu'ils sont éternellement punis. De plus Dieu, qui de puissance absolue pourrait les annihiler, conserve les âmes spirituelles qui de leur nature sont incorruptibles, et la Révélation annonce même la résurrection générale des corps.

En outre, si la peine infligée pour tout péché mortel sans repentance était l'anéantissement, elle serait égale pour tous les péchés mortels si inégaux soient-ils. Enfin comme le dit SAINT THOMAS, Suppl., q. 99, a.1, ad 6, « quoique celui qui pèche gravement contre Dieu, auteur de l'existence, mérite de perdre celle-ci, cependant à considérer le désordre plus ou moins grave de la faute commise, ce qui lui est dû, ce n'est pas la perte de l'existence, car celle-ci est présupposée au mérite et au démérite et n'est pas corrompue par le désordre du péché ».

Ajoutons ce que dit admirablement le Père Lacordaire ( Conférences de Notre-Dame, 72° conf.) « Le pécheur obstiné veut son anéantissement, parce que l'anéantissement le délivre de Dieu (juste juge), et l'en délivre à jamais...

Dieu serait ainsi contraint de défaire ce qu'il a fait et ce qu'il fait pour être toujours... L'Univers ne périrait pas, et il serait possible qu'une âme pérît, parce que cette âme n'aurait pas voulu connaître Dieu !...

Les âmes vivront à jamais, ouvrage le plus précieux du Créateur ; vous aurez pu les souiller, mais non pas les détruire, et Dieu, en y mettant le sceau de sa justice, parce que vous l'aurez absolument voulu, saura en faire jusque dans la perdition des signes de l'ordre et des hérauts de sa gloire ».

Source : Livres-mystiques.com

Sainte Année 2021 !
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Message  ami de la Miséricorde Dim 3 Jan 2021 - 0:33

CHAPITRE III - L'ÉTERNITÉ DES PEINES NE S'OPPOSE A AUCUNE PERFECTION DIVINE

De plus, comme le dit encore SAINT THOMAS, Suppl., ibid. ad 4m., les peines éternelles sont utiles pour manifester les droits imprescriptibles de Dieu à être aimé par dessus tout, pour faire connaître la splendeur de l'infinie justice.

Dieu qui est bon et Miséricordieux ne se complaît pas dans les souffrances des damnés, mais dans son infinie Bonté qui mérite d'être préférée à tout bien créé, et les élus contemplent le rayonnement de la justice suprême, en remerciant Dieu de les avoir sauvés.

C'est ce que dit SAINT PAUL dans le texte déjà cité, ROM. IX, 22... « Si Dieu voulant montrer sa colère (sa justice vengeresse) et faire connaître sa puissance, a supporté (ou permis) avec une grande patience des vases de colère, disposés à la perdition, et s'il a voulu faire connaître aussi les richesses de sa gloire à l'égard des vases de Miséricorde, qu'il a d'avance préparés pour la gloire (où est l'injustice) ? » Cf. SAINT THOMAS Ia, q. 23, a. 5, ad. 3.

Dieu aime par-dessus tout son infinie bonté, or celle-ci, en tant qu'elle est essentiellement communicative, est le principe de la Miséricorde, et en tant qu'elle a un droit imprescriptible à être aimée par dessus tout, elle est le principe de la justice. En ce sens Dante a écrit sur la porte de l'Enfer :

Per me si va nella città dolènte,

Per me si va nell'etèrno dolore,

Per me si va tra la perduta gente.

Giustizia ha animato il mio alto fattore :

Fécemi la divina potestate,

La somma sapienza e il primo amore.

« Par moi l'on va dans la cité des pleurs, par moi l'on va dans l'éternelle douleur, par moi l'on va chez la race damnée. - La justice anima mon sublime architecte ; je fus fait par la divine puissance, la suprême sagesse et le premier amour. »

Le père Lacordaire s dit à ce sujet : ( Conférences de Notre-Daine, 72° conf. fin.) « Si ce n'était que la justice qui eût creusé l'abîme, il y aurait un remède, mais c'est l'amour aussi, c'est le premier amour qui l'a fait : voilà ce qui ôte toute espérance.

Quand on est condamné par la justice, on peut recourir à l'amour ; mais quand on est condamné par l'amour, à qui recourra-t-on ? Tel est le sort des damnés. L'amour qui a donné son sang pour eux, cet amour là même, c'est celui qui les maudit.

Eh quoi ! Un Dieu sera venu ici-bas pour vous, il aura pris votre nature, parlé votre langue..., guéri vos blessures, ressuscité vos morts,... il sera mort enfin pour vous sur une croix ! Et, après cela, vous pensez qu'il vous sera permis de blasphémer et de rire, et d'aller sans crainte aux noces de toutes vos voluptés !

Oh ! non, détrompez-vous, l'amour n'est pas un jeu ; on n'est pas impunément aimé par un Dieu, on n'est pas impunément aimé jusqu'au gibet. Ce n'est pas la justice qui est sans Miséricorde, c'est l'amour.

L'amour, nous l'avons trop éprouvé, c'est la vie ou la mort, et s'il s'agit de l'amour d'un Dieu, c'est l'éternelle vie ou l'éternelle mort ».

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Dim 3 Jan 2021 - 16:10

CHAPITRE IV - NATURE DE LA PEINE DU DAM ET SES GRANDES LEÇONS

Les grandes leçons du dogme de l'enfer quelles sont-elles ? Il nous montre la profondeur de l'âme la distinction absolue du bien et du mal, contre tous les mensonges inventés pour la supprimer ; il nous montre aussi par contraste le prix, la douceur de la conversion et de l'éternelle béatitude.

Le mot dam, du latin damnum, perte, dommage, et par suite souffrance, peine, signifie, dans le langage théologique, la peine essentielle et principale due au péché sans repentance.

La peine du dam se distingue de celle du sens, parce qu'elle est la privation de la possession de Dieu, tandis que celle du sens est l'effet d'une action afflictive de Dieu ; la première correspond à la faute en tant que par elle le pécheur se détourne de Dieu, tandis que la seconde correspond à la faute en tant que par elle le pécheur se tourne vers la créature pour mettre en elle sa fin dernière ( Cf. SAINT THOMAS Ia, IIae, q. 87, a. 4 ; Suppl. q. 97, a. 2 ; q. 98 per totam ; q. 99, a. 1. Cf. Dict, de Théol. cath., art. Enfer et Dam).

Nous ne considérons pas ici la peine du dam pour les enfants morts sans baptême avec le seul péché originel ; ceux-ci ne souffrent pas de la privation de la vision béatifique, parce qu'ils ignorent qu'ils étaient surnaturellement destinés à la possession immédiate de Dieu.

Nous parlons de la peine du dam consciente et sentie telle qu'elle est infligée aux adultes damnés pour un péché personnel et mortel resté sans repentance. Voyons en quoi elle consiste et quelle est sa rigueur.

EXISTENCE ET NATURE DE LA PEINE DU DAM

Elle consiste essentiellement dans la privation de la vision béatifique et tous les biens qui en dérivent. L'homme surnaturellement destiné à voir Dieu face à face, à le posséder éternellement, en se détournant de Dieu par un péché mortel dont il ne s'est pas repenti, a perdu le droit à la vision béatifique et restera éternellement séparé de Dieu, non seulement comme fin dernière surnaturelle, mais comme fin naturelle, car tout péché mortel est au moins indirectement contre la loi naturelle qui nous oblige à obéir à tout ordre de Dieu quel qu'il soit.

La peine du dam comporte par voie de conséquence la privation des biens qui dérivent de la vision béatifique ; la privation de la charité, de l'amour de Dieu, de l'amour inamissible, de la joie sans mesure, de la société du Christ, de la Bienheureuse Vierge Marie, des anges et des saints, privation de l'amour des âmes en Dieu, de toutes les vertus et des sept dons qui subsistent au Ciel.

L'Église au Concile de Florence (Denz. 693) enseigne clairement que tandis que les bienheureux jouissent de la vision immédiate de l'essence divine, les damnés en sont privés.

L'Écriture l'affirme aussi explicitement, en particulier là où il est parlé du jugement dernier. Cf. MATTH., XXV, 41 : « Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. » Cf. Ps. VI, 9 ; MATTH., VII, 23 , LUC, XIII, 27.

Il est dit aussi aux vierges folles dans la parabole des vierges, MATTH., XXV 12 : « En vérité, je vous le dis, je ne vous connais pas ». Ces paroles expriment l'éternelle séparation de Dieu et la privation de tous les biens qui accompagnent sa présence.

De même les reproches adressés en SAINT MATTHIEU, XXIII, 14, 15, 25, 29, aux Scribes et aux Pharisiens hypocrites ; Jésus les appelle « race de vipères » et les menace de la géhenne où le pécheur obstiné est éternellement séparé de Dieu.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Lun 4 Jan 2021 - 15:07

EXISTENCE ET NATURE DE LA PEINE DU DAM

La raison théologique, nous l'avons vu, explique ces assertions de l'Écriture, par la nature même du péché mortel suivi de l'impénitence finale.

L'homme qui meurt en cet état est détourné de Dieu ; or, après la mort, un tel péché n'est plus remis ; l'âme du pécheur qui s'est librement et définitivement obstiné est donc éternellement séparée de Dieu.

Cela dérive de la définition même du péché mortel : il est la négation volontaire et libre, ici obstinée, du Souverain Bien, qui contient éminemment en soi tous les autres. Dieu le châtie justement par la perte de tout bien, d'où la souveraine douleur.

RIGUEUR DE CETTE PEINE


La rigueur de la peine du dam provient des suites de l'impénitence finale : du vide immense qui ne sera jamais comblé, de la contradiction intérieure, fruit de la haine de Dieu, du désespoir, d'un perpétuel remords sans aucun repentir, de la haine du prochain, de l'envie qui s'exprime dans le blasphème.

Le vide immense qui ne sera jamais comblé. La souffrance que produit la privation éternelle de Dieu ne peut se concevoir que difficilement sur la terre. Pourquoi ? Parce que l'âme n'a pas encore assez pris conscience de sa profondeur sans mesure que Dieu seul peut combler et irrésistiblement attirer.

Les biens sensibles nous captivent successivement ; les satisfactions de la convoitise et de l'orgueil nous empêchent de bien comprendre pratiquement que Dieu est notre fin dernière, que lui seul est le Souverain Bien.

L'inclination qui nous porte vers lui comme vers la Vérité, la Bonté, la Beauté suprêmes, est souvent contrariée par l'attrait des choses inférieures. Et puis l'heure n'est pas encore venue de posséder Dieu, il n'est pas encore dans l'ordre radical de notre vie spirituelle de nous nourrir de sa vue immédiate, et nous n'avons pas encore cette faim exigeante de l'unique pain qui peut rassasier les âmes.

Mais lorsque l'âme est séparée du corps, alors elle perd tous les biens inférieurs qui l'empêchaient de prendre nettement conscience de sa spiritualité et de sa destinée. Maintenant elle se voit comme l'ange se voit : substance spirituelle et par suite incorruptible, immortelle.

Elle voit que son intelligence était faite pour la vérité, surtout pour la vérité suprême, que sa volonté était faite pour aimer et vouloir le bien, surtout le Souverain Bien, qui est Dieu, source de toute béatitude et fondement suprême de tout devoir.

L'âme obstinée prend alors conscience de sa profondeur sans mesure, que Dieu seul vu face à face peut combler, et elle voit aussi que ce vide ne sera jamais rempli.

Le Père Monsabré ( Conférences de Notre-Dame, 1889, 99e Conf., p. 99.) exprime vivement cette terrible vérité en disant : « Le réprouvé, puisqu'il est arrivé au terme de sa voie, devrait se reposer dans l'harmonieuse plénitude de son être : la perfection.

Mais il s'est détourné de Dieu pour se fixer aux créatures ; il a refusé le bien suprême, jusqu'au dernier instant de son épreuve ; le bien suprême lui dit : « Va-t'en » - au moment où, n'ayant plus d'autre bien, il s'élance pour saisir celui-là. -

Et, il s'en va loin de la lumière, loin de l'amour infini... loin du Père, loin de l'époux divin des âmes... Le pécheur a nié tout cela, il est dans la nuit, le vide, l'exil, chassé, répudié, maudit, c'est justice. »

Source : Livres-mystiques.com
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Message  ami de la Miséricorde Mar 5 Jan 2021 - 15:18

LA CONTRADICTION INTÉRIEURE ET LA HAINE DE DIEU

Bien plus l'âme du pécheur obstiné est encore inclinée par sa nature même à aimer plus que soi Dieu auteur de sa vie naturelle, comme dans notre organisme la main aime le corps plus qu'elle-même et s'expose naturellement pour le préserver ( Cf. SAINT THOMAS, Ia, q. 6o, a. 5, ad 5m. - IIa, IIae, q. 26, a. 3.). Cette inclination naturelle, venant de Dieu, auteur de la nature, est droite ; elle est sans doute atténuée par le péché, mais elle subsiste dans le damné comme la nature de l'âme, comme l'amour de la vie. Le Père Monsabré, dans la conférence que nous venons de citer, dit : « le damné aime Dieu, parce qu'il en a faim, il l'aime pour se satisfaire ».

Et d'autre part il a horreur de Dieu, juste juge qui le réprouve ; il a pour lui une aversion qui vient de son péché mortel sans repentance, dont il reste captif ; il continue de juger selon son penchant définitivement déréglé ; non seulement il a perdu la charité, mais il a la haine de Dieu ; il est déchiré par une contradiction intérieure : porté encore vers Dieu comme vers la source de sa vie naturelle, il déteste Dieu, juste juge, et exprime sa rage par le blasphème. L'Évangile dit à plusieurs reprises : « C'est là qu'il y a des pleurs et des grincements de dents » ( MATTH., VIII, 12, XIII, 42, 50, XXII, 13 ; LUC, XIII, 18. ).

Les damnés, qui connaissent par une continuelle expérience les effets de la justice divine, ont la haine de Dieu. Sainte Thérèse définit le démon : « Celui qui n'aime pas ». On peut en dire autant de ceux des Pharisiens obstinés en qui s'est réalisée la parole de jésus : « Vous mourrez dans votre péché ». JOAN., VIII, 21. Cette haine de Dieu manifeste la dépravation totale de la volonté ( Cf. Dict. Théol. cath. art. Enfer, col. 106.). Les damnés sont continuellement en acte de péché, bien que ces actes ne soient plus déméritoires, car le terme du mérite et du démérite est arrivé.

Le désespoir sans issue est l'effroyable conséquence de la perte éternelle de tout bien. Les damnés comprennent qu'ils ont tout perdu pour toujours et cela par leur faute. Le livre de la SAGESSE V, 1-16 le dit clairement : « Alors le juste sera debout en grande assurance en face de ceux qui l'ont persécuté... A cette vue, les méchants seront agités d'une horrible épouvante. Ils seront dans la stupeur et se diront les uns aux autres : « Voilà donc celui qui était l'objet de nos moqueries et de nos outrages...

Le voilà compté parmi les enfants de Dieu et sa part est parmi les saints. Nous avons donc erré, loin du chemin de la vérité, la lumière de la justice n'a pas brillé sur nous... Nous nous sommes rassasiés dans la voie de la perdition. A quoi nous a servi l'orgueil... Nous avons été retranchés au milieu de nos iniquités ». Tout bien est perdu à jamais.

L'excès du désespoir des damnés est de toujours vouloir naturellement le bonheur qui ne sera jamais. Ils voudraient au moins la fin de leurs maux, et jamais elle ne viendra. Si l'on détachait chaque jour d'une montagne une petite pierre, un jour arriverait où cette montagne n'existerait plus, car ses dimensions sont finies, tandis que pour les damnés la succession des siècles n'aura jamais de fin.

Le perpétuel remords sans aucun repentir, la voix de la conscience ne cesse de les poursuivre ; ils ont refusé de l'écouter quand il était encore temps, elle le leur reproche toujours. Leur intelligence ne peut en effet effacer en elle les premiers principes de l'ordre moral, la distinction du bien et du mal. Elle l'affirme encore ( Cf. Ia., IIae, q. 85, a. 2, ad 3,: « etiam in damnatis manet naturalis inclinatio ad virtutem ; alioquin non esset in eis remorsus conscientiae ».).

La conscience du damné lui rappelle ses fautes nombreuses, leur gravité et l'impénitence finale qui a tout comblée ( Cf. SAINT THOMAS explique ainsi le ver rongeur dont parle l'Écriture (MARC, IX, 43 : vernis eorum non moritur) et la Tradition. Cf. C. Gentes, IV, c. 89, de Verit., q. r6, a. 3 : « synderesis non extinguitur » - impossibile est in universali judicium synderesis extingui : in particulari vero operabili extinguitur quandocumque peccatur in eligendo ». ). Elle lui redit les paroles du Seigneur : « J'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'ai eu, soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ». Elle lui rappelle son ingratitude après tous les bienfaits de Dieu. D'où le remords qui ne cesse pas.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mer 6 Jan 2021 - 16:05

LA CONTRADICTION INTÉRIEURE ET LA HAINE DE DIEU

Mais le damné est incapable de changer son remords en repentir, et ses tortures en expiation. Comme l'explique saint Thomas ( Suppl., q. 98, a. 2.), il regrette son péché, non pas comme faute, mais seulement comme cause de ses souffrances ; il reste captif de son péché et juge toujours pratiquement selon son penchant à jamais déréglé.

Le damné est donc incapable de contrition, même d'attrition, car celle-ci suppose l'espérance et s'engage sur la voie de l'obéissance et de l'humilité. Le sang du Christ ne descend plus sur le damné pour faire de son coeur un « coeur contrit et humilié ». Comme le dit la liturgie de l'Office des morts « in inferno nulla est redemptio ». Il y a donc une distance sans mesure entre le remords, qui fut et qui reste dans l'âme de Judas, et le repentir.

Le remords torture, le repentir délivre et chante déjà la gloire de Dieu. « Le pécheur obstiné, dit le Père Lacordaire ( Conférences de Notre-Dame, 72° conf.), ne se tourne pas vers Dieu pour l'implorer, parce que la grâce lui est refusée ; et la grâce lui est refusée, parce qu'elle serait déjà le pardon, ce pardon qu'il a dédaigné, et dont il ne veut même pas dans l'abîme où il est tombé...

Il rejette contre Dieu tout ce qu'il voit, tout ce qu'il sait, tout ce qu'il sent. Il faudrait donc que Dieu vint à lui malgré lui et que cette âme passât sans repentir de la haine et du blasphème à l'étroit embrasement de l'amour divin. Et cela serait le droit !... Les cieux s'ouvriraient pour Néron comme pour saint Louis, avec cette différence que Néron y entrerait plus tardivement, afin qu'on lui laissât le temps de couronner l'impénitence de sa vie, par l'impénitence de son expiation ».

On lit dans la première des trois retraites progressives du Rme Père Cormier, qui fut général des Dominicains, et qui est mort en odeur de sainteté, ces réflexions sur le religieux qui a manqué le but dernier sa vie, ou sur « l'enfer du religieux » : « Cet infortuné avait acquis et il garde une capacité, une inclination plus grande que les chrétiens ordinaires pour posséder Dieu. Dieu avait mis dans sa nature certaines aptitudes plus grandes en vue de sa vocation religieuse.

Or ces aptitudes dans le religieux damné se tournent nécessairement et implacablement contre lui. Son coeur agrandi ressentira un vide plus profond, qui le tourmentera d'une manière inexorable. Quelle faim dévorante, que rien ne viendra calmer ! » Il se rappellera les jours, les années de ferveur qui furent un avant-goût du Ciel. Quel contraste ! quels regrets ! Il dira : « Beau Ciel, dont j'étais sûr, tu es donc perdu pour moi !

» Il ressentira plus de honte que les autres réprouvés de sa perversité et de sa condamnation, et il ne pourra pas cacher sa déchéance par des mensonges et des sacrilèges. Sa duplicité, sa bassesse apparaîtront d'une façon éclatante.

» Il sera transporté à l'égard de Dieu d'une haine plus affreuse que celle des autres damnés ; car le coeur le plus porté à l'amour est le plus capable de haine, celle-ci n'étant qu'un amour contrarié qui se tourne en aversion. Et cette haine se traduira par le blasphème contre tout ce qu'il aura le plus aimé ». Ce terrible contraste montre le prix du salut.

La haine du prochain. A tout ce que nous venons de dire par rapport à Dieu, s'ajoute dans l'âme du damné la haine du prochain. Tandis que les bienheureux s'aiment mutuellement comme les enfants de Dieu, les damnés se haïssent les uns les autres d'une haine qui les isole et les sépare cruellement.

En enfer il n'y a plus d'amour. Chacun voudrait par envie que tous les hommes et tous les anges soient damnés ( SAINT THOMAS, Suppl, q. 98, a. 4.), mais ils envient moins ceux des élus qui leur étaient unis par les liens du sang. Éternellement mécontents de tout et d'eux-mêmes, les réprouvés voudraient ne pas être ; non pas qu'ils désirent la perte de l'existence pour elle-même, mais pour cesser de souffrir. En ce sens Jésus a dit de Judas : « il vaudrait mieux pour lui, qu'il ne fût pas né ». MATTH., XXVI, 24 ( Ibid., a. 3).

Source : Livres-mystiques.com
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Message  ami de la Miséricorde Jeu 7 Jan 2021 - 15:23

LA CONTRADICTION INTÉRIEURE ET LA HAINE DE DIEU

Le pécheur obstiné comprend son immense malheur, mais il n'excite pas la pitié, car il n'y a en lui aucun désir de relèvement ; son coeur est rempli d'une inexprimable colère, qui se traduit en blasphèmes : « Dentibus suis fremet et tabescet, desiderium peccatorum peribit » Ps. LXI. Il grince des dents et sèche d'épouvante, tous ses désirs sont frappés à mort.

La tradition lui applique ces paroles du PSAUME LXXIII, 23 : « Superbia eorum qui te oderunt, ascendit semper » son orgueil, sans devenir plus intense, produit toujours de nouveaux effets.

Il a nié le bien suprême, il trouve l'extrême douleur; il l'a nié librement et pour toujours, il a trouvé le malheur et le désespoir sans issue. C'est justice.

Cela sans doute à des degrés divers, selon la gravité des péchés commis, mais pour tous les damnés il est vrai de dire : « Il est horrible de tomber après la mort, entre les mains du Dieu vivant » (HÉBR., X, 31), dont on a méprisé l'amour.

Saint Augustin dit à leur sujet : « Nunquam morientes, nunquam mortui, sed sine fine morientes » ( De Civ. Dei, 1. XIII, c. 4.). Le damné ne vit pas, il n'est pas mort, il meurt sans cesse, car il est à jamais loin de Dieu, l'auteur de la vie.

Saint Thomas ( Suppl, q. 98, a. 6, ad 3.) dit aussi qu'ils sont au comble de la misère « ad summum malorum pervenerunt », là où l'on ne peut plus même démériter, car on est au terme du mérite et du démérite.

Comme les bienheureux, quoique libres, ne peuvent plus mériter, les damnés, quoique libres, ne peuvent plus démériter.

Ils ne sont plus voyageurs vers l'éternité bienheureuse, ils l'ont à jamais perdue par leur faute. Ils pèchent, mais ils ne déméritent plus, comme les bienheureux font des actes de vertus, mais ne méritent plus.

Leur état, à ne considérer que la seule peine du dam, qui est la principale, est un abîme de misère aussi inexprimable que la gloire dont il est la privation, misère aussi grande que la possession de Dieu à jamais perdu.

Cet état montre aussi par contraste, et comme en creux, le prix immense de la vie éternelle, ou de la vision béatifique et de tous les biens qui en dérivent. Aussi pour bien saisir tout ce qu'ont perdu les damnés, il faudrait avoir eu ce qu'ils n'ont jamais eu : la vision immédiate de l'essence divine.

Il faudrait avoir possédé Dieu et l'avoir aimé avec cette plénitude et cette joie sans mesure qui ne se trouvent qu'au ciel. De même ceux-là connaissent bien quel malheur ce serait de perdre la foi, qui ont une foi ferme et vive qui les soutient au milieu des plus grandes difficultés.

CHAPITRE V

DE LA PEINE DU SENS


A la peine du dam s'ajoute en enfer une peine du sens, par laquelle l'âme et même le corps après la résurrection générale, sont positivement affligés.

Nous parlerons de l'existence de cette peine, de ce qu'elle est selon l'Écriture, de la nature du feu de l'enfer et de son mode d'action ( Cf. SAINT THOMAS, IV, Sent., d. 44, q. 3, a. 3. C. Gentes, 1. IV, c. 90, De Anima, q. 2, a. 21, De Veritate, q. 26. a. 1, IIIa. Suppl., q. 70, a. 3, q. 97, a. 5 ; Tabula aurea : Anima, n° 140. - Joannes a Saint Thomas, de Angelis, disp. XXIV, a. 3. : Quomodo spiritus torqueantur ab igne ?, Gonet, Billuart, ibid. Dict. de théol. cath. art. Feu de l'enfer (A. MICHEL).)

Source : Livres-mystiques.com
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Message  ami de la Miséricorde Ven 8 Jan 2021 - 16:35

CHAPITRE V

EXISTENCE DE CETTE PEINE ET CE QU'ELLE EST SELON L'ÉCRITURE


Elle est clairement affirmée dans l'Évangile, MATTH., X, 28: « Craignez plutôt celui qui peut perdre l'âme et le corps dans la géhenne », item LUC, XII, 5 ; MATTH., V, 29, XVIII, 19 ; MARC, IX, 42, 46.

L'existence de cette peine qui s'ajoute à l'autre s'explique comme le dit saint Thomas ( Ia, IIae, q. 87, a. 4.) parce que par le péché mortel l'homme non seulement se détourne de Dieu, mais se tourne vers un bien créé préféré à Dieu ; le péché mortel mérite ainsi une double peine la privation de Dieu et l'affliction qui vient de la créature.

Enfin on conçoit que le corps qui a concouru au péché et qui y a trouvé une jouissance défendue, participe à la peine qui afflige l'âme. Il en sera ainsi selon la Révélation, après la résurrection générale.

En quoi consiste la peine du sens ? L'Écriture nous le dit lorsqu'elle décrit l'enfer comme une prison ténébreuse ( II. Ep. Petri, II, 4,6; III, 7) où les damnés sont retenus, comme liés, le lieu des pleurs et des grincements de dents ; d'autre part elle parle d'un étang de feu et de soufre ( Apoc., XX, 14.). Dans ces descriptions deux idées connexes reviennent toujours : celle d'une prison à jamais fermée et celle de la peine du feu ; les théologiens insistent tantôt sur l'une, tantôt sur l'autre, car elles s'éclairent mutuellement. On lit en SAINT MATTH., XXII, 13 : « Le roi dit à ses serviteurs : « Liez-lui les mains et les pieds et jetez-le dans les ténèbres extérieures : c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents ». Il est parlé souvent dans le même Évangile de « la géhenne du feu ». MATTH., V, 22, XVIII, 9, 40, 50 ; et du « feu éternel, inextinguible » qui tourmente les damnés, MATTH., XVIII, 8 ; MARC, IX, 42.

LE FEU DE L'ENFER EST-IL RÉEL OU MÉTAPHORIQUE

La doctrine commune des Pères et des théologiens est que ce feu est un feu réel. Elle se fonde sur ceci qu'on ne doit, dans l'interprétation de l'Écriture, recourir au sens figuratif, que si le contexte ou d'autres passages plus clairs excluent le sens littéral, ou si celui-ci se heurte à une impossibilité.

Or il n'en est rien, comme le montre longuement A. Michel, Dict. théol. Cath. art. Feu de l'enfer, col. 2198 ss. En particulier le sens littéral paraît clair dans MATTH., XXV, 41 : « Retirez-vous loin de moi, au milieu du feu éternel qui a été préparé pour Satan et pour ses anges. » Tout le contexte demande une interprétation réaliste : allez au feu réel, comme les bons iront à la vie éternelle, à ce feu préparé pour le démon et pour ses anges.

De plus Jésus (MATTH. X, 28) attribue au feu non seulement le supplice des esprits réprouvés, mais encore celui des corps. Cf. MARC, IX, 42, 48 ; MATTH., V, 22, XVIII, 9. De même les Apôtres parlent de cette peine éternelle du feu avec le même réalisme: II. THESS., 1, 8 ; JAC., III, 6 ; JUD., 7, 23. - Saint Pierre prend aussi comme type des châtiments à venir le feu du ciel tombé sur Sodome et Gomorrhe, II PETR., II, 6, JUD. 7.

L'interprétation métaphorique supposant que le feu n'est, comme le chagrin ou le remords, qu'une affection pénible de l'âme, va contre le sens obvie des textes scripturaires et de la Tradition.

Les Pères, à l'exception d'Origéne et de ses disciples, parlent presque toujours d'un feu réel qu'ils comparent aux feux terrestres, et même parfois d'un feu corporel. C'est ce que disent notamment saint Basile, saint Chrysostome, saint Augustin, saint Grégoire le Grand ( Cf. ROUET DE JOURNEL, Enchiridion patristicum, index theologicus, n° 592 ss). A. Michel, art. cit. examine longuement leurs textes et conclut, col. 2207: « Lorsque les Pères affirment simplement la croyance traditionnelle, ils parlent sans hésitation du feu de l'enfer. Mais lorsque pour eux se présente la question difficile du mode d'action du feu sur les esprits, on saisit une hésitation dans leur pensée ».

Source : Livres-mystiques.com

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