La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou
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La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou
La Mère du Sauveur et notre vie intérieurepar Fr. Garrigou-Lagrange
PREMIÈRE PARTIE
La Maternité divine et la plénitude de la grâce
CHAPITRE PREMIER
L'éminente dignité de la Maternité divine
Dans la doctrine révélée sur la Vierge Marie, les deux grandes vérités qui dominent tout comme deux sommets et d'où dérivent toutes les autres sont la maternité divine et la plénitude de grâce, affirmées l'une et l'autre dans l'Evangile et les Conciles.
Pour bien voir leur importance, il est bon de les comparer, en cherchant quelle est la première des deux, celle dont tout découle dans la mariologie. C'est ainsi que les théologiens se sont demandé : Qu'est-ce qu'il y a de plus grand en Marie ? Est-ce sa maternité divine, son titre de Mère de Dieu ou bien est-ce la plénitude de grâce ?
Position du problème
Quelques-uns ont répondu : c'est la plénitude de grâce. Ils ont incliné vers cette manière de voir parce que l'Evangile rapporte que Jésus, passant au milieu du peuple, une femme dit (Luc, XI, 27) : « Bienheureux le sein qui t'a porté et les mamelles qui l'ont nourri » : et Jésus répondit ; « Heureux surtout ceux qui écoutent la parole de Dieu et la conservent dans leur cœur. »
Il a semblé à quelques-uns, d'après cette réponse du Sauveur, que la plénitude de grâce et de charité, principe des actes surnaturels et méritoires de Marie, est supérieure à la maternité divine, qui par elle-même serait d'ordre corporel.
Selon beaucoup d'autres théologiens, cette raison n'est pas concluante, pour plusieurs motifs, d'abord parce que cette femme du peuple ne parlait pas précisément de la maternité divine ; elle ne considérait pas encore Jésus comme Dieu, mais plutôt comme un prophète écouté, admiré et acclamé, et elle parlait surtout de la maternité corporelle selon la chair et le sang : « Bienheureux le sein qui t'a porté et les mamelles qui t'ont nourri. »
Elle ne pensait pas à ce que la maternité divine comporte spirituellement comme consentement surnaturel et méritoire au mystère de l'Incarnation rédemptrice. D'où la réponse de Notre-Seigneur : « Heureux surtout ceux qui écoutent la parole de Dieu et la conservent dans leur cœur. »
Mais précisément Marie est devenue Mère du Sauveur en écoutant la parole de Dieu, en y croyant, en disant généreusement avec une parfaite conformité de volonté au bon plaisir de Dieu et à tout ce qu'il entraînerait : « Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum », et elle n'a pas cessé de conserver les paroles divines en son cœur, depuis le jour béni de l'Annonciation.
Si bien que sainte Elisabeth lui dit (Luc, 1, 45) : « Beata quæ credidisti, quoniam perficientur ea quæ dicta sunt tibi a Domino. Bienheureuse vous êtes pour avoir cru aux paroles divines, car celles-ci seront réalisées en vous », tandis que Zacharie est devenu muet pour n'avoir pas cru aux paroles de l'ange Gabriel, « et ecce eris tacens... pro eo quod non credidisti verbis meis » (Luc, 1, 20).
La question reste donc entière : qu'est-ce qu'il y a de plus grand en Marie : la maternité divine telle qu'elle a été réalisée en elle ou la plénitude de grâce et de charité ?
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
PREMIÈRE PARTIE
La Maternité divine et la plénitude de la grâce
CHAPITRE PREMIER
L'éminente dignité de la Maternité divine
Dans la doctrine révélée sur la Vierge Marie, les deux grandes vérités qui dominent tout comme deux sommets et d'où dérivent toutes les autres sont la maternité divine et la plénitude de grâce, affirmées l'une et l'autre dans l'Evangile et les Conciles.
Pour bien voir leur importance, il est bon de les comparer, en cherchant quelle est la première des deux, celle dont tout découle dans la mariologie. C'est ainsi que les théologiens se sont demandé : Qu'est-ce qu'il y a de plus grand en Marie ? Est-ce sa maternité divine, son titre de Mère de Dieu ou bien est-ce la plénitude de grâce ?
Position du problème
Quelques-uns ont répondu : c'est la plénitude de grâce. Ils ont incliné vers cette manière de voir parce que l'Evangile rapporte que Jésus, passant au milieu du peuple, une femme dit (Luc, XI, 27) : « Bienheureux le sein qui t'a porté et les mamelles qui l'ont nourri » : et Jésus répondit ; « Heureux surtout ceux qui écoutent la parole de Dieu et la conservent dans leur cœur. »
Il a semblé à quelques-uns, d'après cette réponse du Sauveur, que la plénitude de grâce et de charité, principe des actes surnaturels et méritoires de Marie, est supérieure à la maternité divine, qui par elle-même serait d'ordre corporel.
Selon beaucoup d'autres théologiens, cette raison n'est pas concluante, pour plusieurs motifs, d'abord parce que cette femme du peuple ne parlait pas précisément de la maternité divine ; elle ne considérait pas encore Jésus comme Dieu, mais plutôt comme un prophète écouté, admiré et acclamé, et elle parlait surtout de la maternité corporelle selon la chair et le sang : « Bienheureux le sein qui t'a porté et les mamelles qui t'ont nourri. »
Elle ne pensait pas à ce que la maternité divine comporte spirituellement comme consentement surnaturel et méritoire au mystère de l'Incarnation rédemptrice. D'où la réponse de Notre-Seigneur : « Heureux surtout ceux qui écoutent la parole de Dieu et la conservent dans leur cœur. »
Mais précisément Marie est devenue Mère du Sauveur en écoutant la parole de Dieu, en y croyant, en disant généreusement avec une parfaite conformité de volonté au bon plaisir de Dieu et à tout ce qu'il entraînerait : « Ecce ancilla Domini, fiat mihi secundum verbum tuum », et elle n'a pas cessé de conserver les paroles divines en son cœur, depuis le jour béni de l'Annonciation.
Si bien que sainte Elisabeth lui dit (Luc, 1, 45) : « Beata quæ credidisti, quoniam perficientur ea quæ dicta sunt tibi a Domino. Bienheureuse vous êtes pour avoir cru aux paroles divines, car celles-ci seront réalisées en vous », tandis que Zacharie est devenu muet pour n'avoir pas cru aux paroles de l'ange Gabriel, « et ecce eris tacens... pro eo quod non credidisti verbis meis » (Luc, 1, 20).
La question reste donc entière : qu'est-ce qu'il y a de plus grand en Marie : la maternité divine telle qu'elle a été réalisée en elle ou la plénitude de grâce et de charité ?
Source : Livres-mystiques.com
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Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou
PREMIÈRE PARTIE
La Maternité divine et la plénitude de la grâce
CHAPITRE PREMIER
L'éminente dignité de la Maternité divine
Position du problème
Pour préciser encore la question, il faut insister sur ce point que la maternité chez une créature raisonnable n'est pas seulement la maternité selon la chair et le sang comme chez l'animal, car elle demande de soi le consentement libre donné à la lumière de la droite raison à un acte dont l'exercice relève de soi de la liberté et des lois morales relatives au mariage, autrement ce serait une faute.
De plus, pour la maternité divine, il fut demandé à Marie un consentement non seulement libre, mais surnaturel et, méritoire, sans lequel, d'après le plan de la Providence, le mystère de l'incarnation rédemptrice ne se fut pas accompli ; elle le donna, dit saint Thomas, au nom de l'humanité (IIIa, q. 30, a. 2).
Il ne s'agit donc pas seulement d'une maternité matérielle, selon la chair et le sang, mais d'une maternité qui par sa nature même demandait le consentement surnaturel à la réalisation du mystère de l'Incarnation rédemptrice, tel qu'il devait être réalisé hic et nunc, et à tout ce qu'il entraînait de souffrances selon les prophéties messianiques, particulièrement selon celles d'Isaïe, bien connues de Marie.
Dès lors, il ne peut être question de maternité divine pour Marie, sans qu'elle soit, selon le plan de la Providence, la digne Mère du Rédempteur avec une parfaite conformité de volonté à celle de son Fils.
Aussi la Tradition dit-elle qu'elle a doublement conçu son Fils, de corps et d'esprit ; de corps : il est la chair de sa chair, le flambeau de la vie humaine du Christ s'est allumé dans le sein de la Vierge par l’opération du Saint-Esprit dans la plus parfaite pureté ; d’esprit : car il a fallu le consentement exprès de la Vierge, pour que le Verbe s'unisse en elle à notre nature.
A la question ainsi posée, la grande majorité des théologiens répond que, selon la Tradition, la maternité divine, proclamée au Concile d’Éphèse, est supérieure à la plénitude de grâce et de charité et que le plus grand titre de gloire de Marie est celui de Mère de Dieu.
Les hautes raisons sur lesquelles s'appuie cette affirmation sont les suivantes. Nous demandons toute l’attention du lecteur pour ces premières pages ; lorsqu'on les a. saisies, il est facile de bien entendre tout ce qui suit.
Article I LA PRÉDESTINATION DE MARIE
Voyons quel a été l'objet premier de la prédestination de la Sainte Vierge, et en quel sens elle a été absolument gratuite.
Marie a été prédestinée à la maternité divine avant de l'être à la plénitude de gloire et de grâce.
Source : Livres-mystiques.com
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La Maternité divine et la plénitude de la grâce
CHAPITRE PREMIER
L'éminente dignité de la Maternité divine
Position du problème
Pour préciser encore la question, il faut insister sur ce point que la maternité chez une créature raisonnable n'est pas seulement la maternité selon la chair et le sang comme chez l'animal, car elle demande de soi le consentement libre donné à la lumière de la droite raison à un acte dont l'exercice relève de soi de la liberté et des lois morales relatives au mariage, autrement ce serait une faute.
De plus, pour la maternité divine, il fut demandé à Marie un consentement non seulement libre, mais surnaturel et, méritoire, sans lequel, d'après le plan de la Providence, le mystère de l'incarnation rédemptrice ne se fut pas accompli ; elle le donna, dit saint Thomas, au nom de l'humanité (IIIa, q. 30, a. 2).
Il ne s'agit donc pas seulement d'une maternité matérielle, selon la chair et le sang, mais d'une maternité qui par sa nature même demandait le consentement surnaturel à la réalisation du mystère de l'Incarnation rédemptrice, tel qu'il devait être réalisé hic et nunc, et à tout ce qu'il entraînait de souffrances selon les prophéties messianiques, particulièrement selon celles d'Isaïe, bien connues de Marie.
Dès lors, il ne peut être question de maternité divine pour Marie, sans qu'elle soit, selon le plan de la Providence, la digne Mère du Rédempteur avec une parfaite conformité de volonté à celle de son Fils.
Aussi la Tradition dit-elle qu'elle a doublement conçu son Fils, de corps et d'esprit ; de corps : il est la chair de sa chair, le flambeau de la vie humaine du Christ s'est allumé dans le sein de la Vierge par l’opération du Saint-Esprit dans la plus parfaite pureté ; d’esprit : car il a fallu le consentement exprès de la Vierge, pour que le Verbe s'unisse en elle à notre nature.
A la question ainsi posée, la grande majorité des théologiens répond que, selon la Tradition, la maternité divine, proclamée au Concile d’Éphèse, est supérieure à la plénitude de grâce et de charité et que le plus grand titre de gloire de Marie est celui de Mère de Dieu.
Les hautes raisons sur lesquelles s'appuie cette affirmation sont les suivantes. Nous demandons toute l’attention du lecteur pour ces premières pages ; lorsqu'on les a. saisies, il est facile de bien entendre tout ce qui suit.
Article I LA PRÉDESTINATION DE MARIE
Voyons quel a été l'objet premier de la prédestination de la Sainte Vierge, et en quel sens elle a été absolument gratuite.
Marie a été prédestinée à la maternité divine avant de l'être à la plénitude de gloire et de grâce.
Source : Livres-mystiques.com
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Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou
PREMIÈRE PARTIE
La Maternité divine et la plénitude de la grâce
Article I LA PRÉDESTINATION DE MARIE
Ce point de doctrine peut paraître bien élevé pour être exposé dès le début de cet ouvrage ; mais il est assez facile à saisir, il est généralement admis au moins implicitement et il éclaire d'en haut tout ce que nous aurons à dire dans la suite.
Comme le dit en effet S. S. Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus, en proclamant le dogme de l'Immaculée Conception, par un même décret éternel Dieu a prédestiné Jésus à la filiation divine naturelle, immensément supérieure à la filiation divine adoptive, et Marie à être Mère de Dieu ; car la prédestination éternelle du Christ porte non seulement sur l'Incarnation, mais sur les circonstances où elle devait se réaliser, en tel temps et tel endroit, en particulier sur celle-ci : « Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria virgine
», comme il est dit dans le Symbole de Nicée-Constantinople. Par un même décret éternel, Jésus a été prédestiné à être Fils du Très-Haut, et Marie à être Mère de Dieu.
Il suit de là que, comme Jésus fut prédestiné à la filiation divine naturelle avant (in signo priori) de l'être au plus haut degré de gloire, puis à la plénitude de grâce, germe de la gloire ; de même la bienheureuse Vierge Marie a été prédestinée d'abord à la maternité divine, et par voie de conséquence à un très haut degré de gloire céleste, puis à la plénitude de grâce, pour qu'elle fût pleinement digne de sa mission de Mère du Sauveur, d'autant que, comme Mère, elle devait être plus intimement associée que personne à l'œuvre rédemptrice de son Fils, selon la plus parfaite conformité de volonté. C'est ce que dit en substance S. S. Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus.
Et donc, comme en Jésus la dignité de Fils de Dieu ou de Verbe fait chair l'emporte immensément sur la plénitude de grâce créée, de charité et de gloire qu'a reçue sa sainte âme, comme suite de l'Incarnation, ou de l’union hypostatique des deux natures en lui; de même en Marie la dignité de Mère de Dieu l'emporte sur la plénitude de grâce, de charité, et même sur la plénitude de gloire céleste qu'elle a reçue, en raison de sa prédestination exceptionnelle à cette divine maternité.
D'après la doctrine admise par saint Thomas et beaucoup de théologiens sur le motif de l'Incarnation (pour la rédemption de l'humanité), la prédestination de Marie à être Mère de Rédempteur dépend de la prévision et permission du péché d'Adam.
Et cette faute a été permise par Dieu pour un plus grand bien, comme l'explique saint Thomas, IIIa, q. 1, a. 3, ad 3, pour que « là où la faute a abondé, la grâce surabondât » (Rom., V, 20) par l'Incarnation rédemptrice.
Comme Dieu veut le corps de l'homme pour l'âme, et celle-ci pour vivifier le corps, de sorte qu'elle ne serait pas créée si le corps n'était disposé à la recevoir, de même Dieu a permis le péché à réparer pour ce plus grand bien qui est l'Incarnation rédemptrice et il a voulu celle-ci pour la régénération des âmes, de telle sorte que, dans le plan actuel de la Providence, l'Incarnation n'aurait pas eu lieu sans le péché.
Mais, dans ce plan, tout reste subordonné au Christ et à sa sainte Mère, et il est toujours vrai de dire avec saint Paul (I Cor., III, 23) : « Tout est à vous, mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu »
Source : Livres-mystiques.com
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La Maternité divine et la plénitude de la grâce
Article I LA PRÉDESTINATION DE MARIE
Ce point de doctrine peut paraître bien élevé pour être exposé dès le début de cet ouvrage ; mais il est assez facile à saisir, il est généralement admis au moins implicitement et il éclaire d'en haut tout ce que nous aurons à dire dans la suite.
Comme le dit en effet S. S. Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus, en proclamant le dogme de l'Immaculée Conception, par un même décret éternel Dieu a prédestiné Jésus à la filiation divine naturelle, immensément supérieure à la filiation divine adoptive, et Marie à être Mère de Dieu ; car la prédestination éternelle du Christ porte non seulement sur l'Incarnation, mais sur les circonstances où elle devait se réaliser, en tel temps et tel endroit, en particulier sur celle-ci : « Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria virgine
», comme il est dit dans le Symbole de Nicée-Constantinople. Par un même décret éternel, Jésus a été prédestiné à être Fils du Très-Haut, et Marie à être Mère de Dieu.
Il suit de là que, comme Jésus fut prédestiné à la filiation divine naturelle avant (in signo priori) de l'être au plus haut degré de gloire, puis à la plénitude de grâce, germe de la gloire ; de même la bienheureuse Vierge Marie a été prédestinée d'abord à la maternité divine, et par voie de conséquence à un très haut degré de gloire céleste, puis à la plénitude de grâce, pour qu'elle fût pleinement digne de sa mission de Mère du Sauveur, d'autant que, comme Mère, elle devait être plus intimement associée que personne à l'œuvre rédemptrice de son Fils, selon la plus parfaite conformité de volonté. C'est ce que dit en substance S. S. Pie IX dans la bulle Ineffabilis Deus.
Et donc, comme en Jésus la dignité de Fils de Dieu ou de Verbe fait chair l'emporte immensément sur la plénitude de grâce créée, de charité et de gloire qu'a reçue sa sainte âme, comme suite de l'Incarnation, ou de l’union hypostatique des deux natures en lui; de même en Marie la dignité de Mère de Dieu l'emporte sur la plénitude de grâce, de charité, et même sur la plénitude de gloire céleste qu'elle a reçue, en raison de sa prédestination exceptionnelle à cette divine maternité.
D'après la doctrine admise par saint Thomas et beaucoup de théologiens sur le motif de l'Incarnation (pour la rédemption de l'humanité), la prédestination de Marie à être Mère de Rédempteur dépend de la prévision et permission du péché d'Adam.
Et cette faute a été permise par Dieu pour un plus grand bien, comme l'explique saint Thomas, IIIa, q. 1, a. 3, ad 3, pour que « là où la faute a abondé, la grâce surabondât » (Rom., V, 20) par l'Incarnation rédemptrice.
Comme Dieu veut le corps de l'homme pour l'âme, et celle-ci pour vivifier le corps, de sorte qu'elle ne serait pas créée si le corps n'était disposé à la recevoir, de même Dieu a permis le péché à réparer pour ce plus grand bien qui est l'Incarnation rédemptrice et il a voulu celle-ci pour la régénération des âmes, de telle sorte que, dans le plan actuel de la Providence, l'Incarnation n'aurait pas eu lieu sans le péché.
Mais, dans ce plan, tout reste subordonné au Christ et à sa sainte Mère, et il est toujours vrai de dire avec saint Paul (I Cor., III, 23) : « Tout est à vous, mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu »
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Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou
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ET LE RESTE VOUS SERA DONNE PAR SURCROIT" (Matthieu 6,33)
stjeanlagneau- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
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Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou
PREMIÈRE PARTIE
La Maternité divine et la plénitude de la grâce
Article I LA PRÉDESTINATION DE MARIE
La grandeur du Christ et celle de sa Mère ne sont en rien diminuées.
Marie a donc été Prédestinée d'abord à la maternité divine. Cette dignité apparait supérieure encore si l'on remarque que la Sainte Vierge, qui a pu mériter la gloire ou le ciel, n'a pu mériter l'Incarnation ni la maternité divine, car l'Incarnation et cette divine maternité dépassent la sphère du mérite des justes, lequel est ordonné à la vision béatifique comme à sa fin ultime.
II y a à cela une autre raison vraiment démonstrative; c'est que le principe du mérite ne saurait être mérité ; or l'Incarnation est, depuis le péché originel, le principe éminent de toutes les grâces et donc de tous les mérites des justes ; elle ne peut donc être méritée. Marie, pour les mêmes raisons, n'a pu mériter ni de condigno, ni de congruo proprie, sa divine maternité, c'eût été mériter l'Incarnation.
Comme le dit très exactement saint Thomas, ce que Marie a pu mériter par la plénitude initiale de grâce qu'elle avait gratuitement reçue de par les mérites futurs de son Fils, c'est l'augmentation de charité et le degré supérieur de pureté et de sainteté qui convenait, pour qu'elle fût la digne Mère de Dieu. Ou encore, comme le dit ailleurs saint Thomas, « Marie n'a pas mérité l'Incarnation (ni la maternité divine), mais, le décret de l'Incarnation étant supposé, elle a mérité d'un mérite de convenance que celle-ci se ferait par elle », c'est-à-dire qu'elle a mérité le degré de sainteté qui convenait à la Mère de Dieu, degré que nulle autre vierge n'a mérité de fait et même ne pouvait mériter, car nulle autre n'avait reçu et ne devait recevoir la plénitude initiale de grâce et de charité qui fut le principe d'un tel mérite.
Cette première raison de l'éminente dignité de la Mère de Dieu, tirée de sa prédestination gratuite à ce titre le plus haut de tous, est d'une étonnante clarté. Elle contient trois vérités qui sont comme des étoiles de première grandeur dans le ciel de la théologie : 1° que, par un même décret, Dieu a prédestiné Jésus à la filiation divine naturelle et Marie à la maternité divine ; 2° que Marie a donc été prédestinée à cette divine maternité avant de l'être à la gloire et à un haut degré de gloire et de grâce, que Dieu a voulus pour elle pour qu'elle fût la digne Mère du Sauveur ; 3° que, tandis que Marie a mérité de condigno ou d'un mérite de condignité le ciel, elle n'a pu mériter l'Incarnation, ni la maternité divine, car celle-ci dépasse absolument la sphère et la fin ultime du mérite des justes qui est seulement ordonné à la vie éternelle des élus.
Cette raison a paru manifestement concluante à beaucoup de théologiens ; elle contient virtuellement ou même implicitement celles que nous exposerons à l'article suivant, et qui n'en sont que le développement, comme l'histoire d'un prédestiné, est le développement de son éternelle prédestination.
La gratuité de la prédestination de Marie
Quelques précisions sur l'éminente prédestination de Marie permettent d'en mieux saisir la gratuité. Il faut remarquer que le Christ est parmi tous les hommes le premier des prédestinés, puisque sa prédestination est l'exemplaire et la cause de la nôtre ; il nous a mérité de fait tous les effets de notre prédestination, comme le montre saint Thomas, IIIa, q. 24, a. 3 et 4.
Source : Livres-mystiques.com
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La Maternité divine et la plénitude de la grâce
Article I LA PRÉDESTINATION DE MARIE
La grandeur du Christ et celle de sa Mère ne sont en rien diminuées.
Marie a donc été Prédestinée d'abord à la maternité divine. Cette dignité apparait supérieure encore si l'on remarque que la Sainte Vierge, qui a pu mériter la gloire ou le ciel, n'a pu mériter l'Incarnation ni la maternité divine, car l'Incarnation et cette divine maternité dépassent la sphère du mérite des justes, lequel est ordonné à la vision béatifique comme à sa fin ultime.
II y a à cela une autre raison vraiment démonstrative; c'est que le principe du mérite ne saurait être mérité ; or l'Incarnation est, depuis le péché originel, le principe éminent de toutes les grâces et donc de tous les mérites des justes ; elle ne peut donc être méritée. Marie, pour les mêmes raisons, n'a pu mériter ni de condigno, ni de congruo proprie, sa divine maternité, c'eût été mériter l'Incarnation.
Comme le dit très exactement saint Thomas, ce que Marie a pu mériter par la plénitude initiale de grâce qu'elle avait gratuitement reçue de par les mérites futurs de son Fils, c'est l'augmentation de charité et le degré supérieur de pureté et de sainteté qui convenait, pour qu'elle fût la digne Mère de Dieu. Ou encore, comme le dit ailleurs saint Thomas, « Marie n'a pas mérité l'Incarnation (ni la maternité divine), mais, le décret de l'Incarnation étant supposé, elle a mérité d'un mérite de convenance que celle-ci se ferait par elle », c'est-à-dire qu'elle a mérité le degré de sainteté qui convenait à la Mère de Dieu, degré que nulle autre vierge n'a mérité de fait et même ne pouvait mériter, car nulle autre n'avait reçu et ne devait recevoir la plénitude initiale de grâce et de charité qui fut le principe d'un tel mérite.
Cette première raison de l'éminente dignité de la Mère de Dieu, tirée de sa prédestination gratuite à ce titre le plus haut de tous, est d'une étonnante clarté. Elle contient trois vérités qui sont comme des étoiles de première grandeur dans le ciel de la théologie : 1° que, par un même décret, Dieu a prédestiné Jésus à la filiation divine naturelle et Marie à la maternité divine ; 2° que Marie a donc été prédestinée à cette divine maternité avant de l'être à la gloire et à un haut degré de gloire et de grâce, que Dieu a voulus pour elle pour qu'elle fût la digne Mère du Sauveur ; 3° que, tandis que Marie a mérité de condigno ou d'un mérite de condignité le ciel, elle n'a pu mériter l'Incarnation, ni la maternité divine, car celle-ci dépasse absolument la sphère et la fin ultime du mérite des justes qui est seulement ordonné à la vie éternelle des élus.
Cette raison a paru manifestement concluante à beaucoup de théologiens ; elle contient virtuellement ou même implicitement celles que nous exposerons à l'article suivant, et qui n'en sont que le développement, comme l'histoire d'un prédestiné, est le développement de son éternelle prédestination.
La gratuité de la prédestination de Marie
Quelques précisions sur l'éminente prédestination de Marie permettent d'en mieux saisir la gratuité. Il faut remarquer que le Christ est parmi tous les hommes le premier des prédestinés, puisque sa prédestination est l'exemplaire et la cause de la nôtre ; il nous a mérité de fait tous les effets de notre prédestination, comme le montre saint Thomas, IIIa, q. 24, a. 3 et 4.
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PREMIÈRE PARTIE
La Maternité divine et la plénitude de la grâce
Article I LA PRÉDESTINATION DE MARIE
La gratuité de la prédestination de Marie
Or le Christ comme homme a été prédestiné, nous venons de le dire, à la filiation divine naturelle, immensément supérieure à la filiation adoptive, avant de l'être, à la gloire et à la gràce. Sa prédestination première n'est autre dès lors que le décret même de l'Incarnation, et ce décret éternel porté, nous l'avons vu, non seulement sur l'Incarnation abstraitement considérée, ou pour ainsi parler sur la substance de l'Incarnation, mais aussi sur les circonstances de l'Incarnation qui devait se réaliser hic et nunc, en tel lieu et en tel temps, de telle sorte que le Verbe devait s'incarner dans le sein de la Vierge Marie, « fiancée à un homme de la maison de David nommé Joseph » (Luc, I, 27).
La prédestination de Jésus à la filiation divine naturelle implique ainsi celle de Marie à la maternité divine. Dès lors la prédestination de Marie à cette divine maternité est manifestement antérieure à sa prédestination à la gloire, puisque le Christ est le premier des prédestinés.
Ainsi se confirme grandement ce que nous disions dans les pages précédentes.
Il est manifeste aussi que la prédestination de Marie comme celle du Christ est gratuite.
Il est clair, en effet, que Jésus a été prédestiné a la filiation divine naturelle indépendamment de ses mérites, car ses mérites supposent sa personne divine de Fils de Dieu, et Jésus comme homme a été précisément prédestiné à être Fils de Dieu par nature. C'est le principe de tous ses mérites et ce principe ne peut donc être mérité, il serait à la fois cause et effet sous le même rapport, il se causerait lui-même.
De même la prédestination de Marie à la maternité divine est gratuite ou indépendante des mérites de la Sainte Vierge, car, nous l'avons vu, elle n'a pu mériter cette divine maternité, ç'eut été mériter l'incarnation même, qui est le principe éminent de tous les mérites des hommes depuis la chute. C'est pourquoi Marie dit dans le Magnificat : « Mon âme glorifie le Seigneur... parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse (ou l'humble condition) de sa servante. »
Quant à la prédestination de Marie à la gloire et à la grâce, elle est manifestement gratuite elle aussi, comme suite ou conséquence moralement nécessaire de sa prédestination toute gratuite à la maternité divine. Et cependant Marie a mérité le ciel, car elle a été prédestinée à l'obtenir par ses mérites. Sur la prédestination de Marie, cf. Dict. Théol., art. Marie, col. 2358.
On voit dès lors l'ordre du plan divin : 1° Dieu a voulu manifester sa bonté; 2° il a voulu le Christ et sa gloire de Rédempteur, ce qui suppose la permission simultanée du péché originel pour un plus grand bien; 3° il a voulu la Bienheureuse Vierge Marie comme Mère de Dieu Rédempteur; 4° il a voulu par voie de conséquence la gloire de Marie; 5° il lui a voulu la grâce et les mérites par lesquels elle obtiendrait cette gloire; 6° il a voulu la gloire et la grâce des autres élus.
La prédestination de Marie apparait ainsi dans toute son élévation. On comprend pourquoi l'Eglise lui applique par extension ces paroles du livre des Proverbes, VIII, 22-35 : « Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies, avant ses œuvres les plus anciennes.
J'ai été fondée dès l'éternité, dès le commencement, avant les origines du monde... Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là,... lorsqu'il posa les fondements de la terre, j'étais à l'œuvre auprès de lui, me réjouissant chaque jour, et jouant sans cesse en sa présence, jouant sur le globe de la terre, et trouvant mes délices parmi les enfants des hommes... Celui qui me trouve ; a trouvé la vie et il obtient la faveur du Seigneur. »
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La Maternité divine et la plénitude de la grâce
Article I LA PRÉDESTINATION DE MARIE
La gratuité de la prédestination de Marie
Or le Christ comme homme a été prédestiné, nous venons de le dire, à la filiation divine naturelle, immensément supérieure à la filiation adoptive, avant de l'être, à la gloire et à la gràce. Sa prédestination première n'est autre dès lors que le décret même de l'Incarnation, et ce décret éternel porté, nous l'avons vu, non seulement sur l'Incarnation abstraitement considérée, ou pour ainsi parler sur la substance de l'Incarnation, mais aussi sur les circonstances de l'Incarnation qui devait se réaliser hic et nunc, en tel lieu et en tel temps, de telle sorte que le Verbe devait s'incarner dans le sein de la Vierge Marie, « fiancée à un homme de la maison de David nommé Joseph » (Luc, I, 27).
La prédestination de Jésus à la filiation divine naturelle implique ainsi celle de Marie à la maternité divine. Dès lors la prédestination de Marie à cette divine maternité est manifestement antérieure à sa prédestination à la gloire, puisque le Christ est le premier des prédestinés.
Ainsi se confirme grandement ce que nous disions dans les pages précédentes.
Il est manifeste aussi que la prédestination de Marie comme celle du Christ est gratuite.
Il est clair, en effet, que Jésus a été prédestiné a la filiation divine naturelle indépendamment de ses mérites, car ses mérites supposent sa personne divine de Fils de Dieu, et Jésus comme homme a été précisément prédestiné à être Fils de Dieu par nature. C'est le principe de tous ses mérites et ce principe ne peut donc être mérité, il serait à la fois cause et effet sous le même rapport, il se causerait lui-même.
De même la prédestination de Marie à la maternité divine est gratuite ou indépendante des mérites de la Sainte Vierge, car, nous l'avons vu, elle n'a pu mériter cette divine maternité, ç'eut été mériter l'incarnation même, qui est le principe éminent de tous les mérites des hommes depuis la chute. C'est pourquoi Marie dit dans le Magnificat : « Mon âme glorifie le Seigneur... parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse (ou l'humble condition) de sa servante. »
Quant à la prédestination de Marie à la gloire et à la grâce, elle est manifestement gratuite elle aussi, comme suite ou conséquence moralement nécessaire de sa prédestination toute gratuite à la maternité divine. Et cependant Marie a mérité le ciel, car elle a été prédestinée à l'obtenir par ses mérites. Sur la prédestination de Marie, cf. Dict. Théol., art. Marie, col. 2358.
On voit dès lors l'ordre du plan divin : 1° Dieu a voulu manifester sa bonté; 2° il a voulu le Christ et sa gloire de Rédempteur, ce qui suppose la permission simultanée du péché originel pour un plus grand bien; 3° il a voulu la Bienheureuse Vierge Marie comme Mère de Dieu Rédempteur; 4° il a voulu par voie de conséquence la gloire de Marie; 5° il lui a voulu la grâce et les mérites par lesquels elle obtiendrait cette gloire; 6° il a voulu la gloire et la grâce des autres élus.
La prédestination de Marie apparait ainsi dans toute son élévation. On comprend pourquoi l'Eglise lui applique par extension ces paroles du livre des Proverbes, VIII, 22-35 : « Le Seigneur m'a possédée au commencement de ses voies, avant ses œuvres les plus anciennes.
J'ai été fondée dès l'éternité, dès le commencement, avant les origines du monde... Lorsqu'il disposa les cieux, j'étais là,... lorsqu'il posa les fondements de la terre, j'étais à l'œuvre auprès de lui, me réjouissant chaque jour, et jouant sans cesse en sa présence, jouant sur le globe de la terre, et trouvant mes délices parmi les enfants des hommes... Celui qui me trouve ; a trouvé la vie et il obtient la faveur du Seigneur. »
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou
PREMIÈRE PARTIE
La Maternité divine et la plénitude de la grâce
Article I
LA PRÉDESTINATION DE MARIE
La gratuité de la prédestination de Marie
Marie a été mystérieusement annoncée comme celle qui triomphera du serpent infernal (Gen., III, 15), comme la Vierge qui enfantera l'Emmanuel (Is., VII, 14); elle a été figurée par l'Arche d'alliance, la maison d'or, la tour d'ivoire.
Tous ces témoignages montrent qu'elle a été prédestinée d'abord à être Mère de Dieu, Mère du Rédempteur; et la raison pour laquelle la plénitude de gloire et de grâce lui a été accordée, c'est précisément pour qu'elle fût la digne Mère de Dieu, « ut redderetur idonea ad hoc quod esset mater Christi », a dit saint Thomas, IIIa, q. 27, a. 5, ad 2.
Ce point de doctrine lui paraissait très certain, car il disait, ibid. corp. art. : « La Bse Vierge Marie a approché plus que personne de l'humanité du Christ, puisque c'est d'elle qu'il a reçu sa nature humaine. Et c'est pourquoi Marie a dû recevoir du Christ une plénitude de grâce qui dépasse celle de tous les saints. »
Pie IX parle de même au début de la Bulle Ineffabilis Deus : « Dieu, dès le commencement et avant tous les siècles, choisit et prépara pour son Fils unique la Mère de laquelle, s'étant incarné, il naîtrait dans la bienheureuse plénitude des temps; il l'aima plus elle seule que l'universalité des créatures, prae creaturis universis, et d'un tel amour, qu'il mit en elle, d'une manière singulière, ses plus grandes complaisances.
C'est pourquoi, puisant dans les trésors de sa divinité, il la combla si merveilleusement, bien plus que tous les esprits angéliques, bien plus que tous les saints, de l'abondance de tous les dons célestes, qu'elle fut toujours complètement exempte de tout péché, et que, toute belle et parfaite, elle apparut dans une telle plénitude d'innocence et de sainteté qu'on ne peut, hors celle de Dieu, en concevoir une plus grande, et que nulle autre pensée que celle de Dieu même ne peut en mesurer la grandeur. »
Nous avons cité ce texte en latin, plus haut, p. 7, n. 2 et plus longuement, infra, p.67.
Article II
AUTRES RAISONS DE L'ÉMINENTE DIGNITÉ DE LA MÈRE DE DIEU
Nous avons vu que, par le décret même de l'Incarnation ex Maria Virgine, la Sainte Vierge a été prédestinée d'abord à la maternité divine et par voie de conséquence à la gloire et à la grâce. Mais il y a d'autres raisons qui montrent que la maternité divine surpasse la plénitude de grâce. Nous allons les exposer maintenant.
Valeur d'une dignité d'ordre hypostatique
Il faut considérer le terme même auquel la maternité divine est immédiatement ordonnée, car la valeur d'une relation dépend du terme qu'elle regarde et qui la spécifie, comme dans les élus la dignité de la connaissance divine et de l'amour divin dépend de l'élévation de leur objet, de l'essence divine connue immédiatement.
Or la maternité divine est par son terme de l'ordre hypostatique, qui surpasse celui de la grâce et de la gloire.
Marie, en effet, par sa maternité divine a une relation réelle au Verbe de Dieu fait chair ; cette relation se termine à la Personne incréée du Verbe incarné, car elle est la Mère de Jésus qui est Dieu ; la maternité divine ne se termine pas précisément à l'humanité de Jésus, mais à Jésus lui-même en personne ; c'est lui, et non pas son humanité, qui est le Fils de Marie.
Et donc, comme le dit Cajetan, la maternité divine « atteint aux frontières de la Divinité », elle est par son terme de l'ordre hypostatique, ordre de l'union personnelle de l'humanité de Jésus au Verbe incréé. Cela résulte de la définition même de la Maternité divine, telle qu'elle est formulée par le Concile d'Ephèse.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
La Maternité divine et la plénitude de la grâce
Article I
LA PRÉDESTINATION DE MARIE
La gratuité de la prédestination de Marie
Marie a été mystérieusement annoncée comme celle qui triomphera du serpent infernal (Gen., III, 15), comme la Vierge qui enfantera l'Emmanuel (Is., VII, 14); elle a été figurée par l'Arche d'alliance, la maison d'or, la tour d'ivoire.
Tous ces témoignages montrent qu'elle a été prédestinée d'abord à être Mère de Dieu, Mère du Rédempteur; et la raison pour laquelle la plénitude de gloire et de grâce lui a été accordée, c'est précisément pour qu'elle fût la digne Mère de Dieu, « ut redderetur idonea ad hoc quod esset mater Christi », a dit saint Thomas, IIIa, q. 27, a. 5, ad 2.
Ce point de doctrine lui paraissait très certain, car il disait, ibid. corp. art. : « La Bse Vierge Marie a approché plus que personne de l'humanité du Christ, puisque c'est d'elle qu'il a reçu sa nature humaine. Et c'est pourquoi Marie a dû recevoir du Christ une plénitude de grâce qui dépasse celle de tous les saints. »
Pie IX parle de même au début de la Bulle Ineffabilis Deus : « Dieu, dès le commencement et avant tous les siècles, choisit et prépara pour son Fils unique la Mère de laquelle, s'étant incarné, il naîtrait dans la bienheureuse plénitude des temps; il l'aima plus elle seule que l'universalité des créatures, prae creaturis universis, et d'un tel amour, qu'il mit en elle, d'une manière singulière, ses plus grandes complaisances.
C'est pourquoi, puisant dans les trésors de sa divinité, il la combla si merveilleusement, bien plus que tous les esprits angéliques, bien plus que tous les saints, de l'abondance de tous les dons célestes, qu'elle fut toujours complètement exempte de tout péché, et que, toute belle et parfaite, elle apparut dans une telle plénitude d'innocence et de sainteté qu'on ne peut, hors celle de Dieu, en concevoir une plus grande, et que nulle autre pensée que celle de Dieu même ne peut en mesurer la grandeur. »
Nous avons cité ce texte en latin, plus haut, p. 7, n. 2 et plus longuement, infra, p.67.
Article II
AUTRES RAISONS DE L'ÉMINENTE DIGNITÉ DE LA MÈRE DE DIEU
Nous avons vu que, par le décret même de l'Incarnation ex Maria Virgine, la Sainte Vierge a été prédestinée d'abord à la maternité divine et par voie de conséquence à la gloire et à la grâce. Mais il y a d'autres raisons qui montrent que la maternité divine surpasse la plénitude de grâce. Nous allons les exposer maintenant.
Valeur d'une dignité d'ordre hypostatique
Il faut considérer le terme même auquel la maternité divine est immédiatement ordonnée, car la valeur d'une relation dépend du terme qu'elle regarde et qui la spécifie, comme dans les élus la dignité de la connaissance divine et de l'amour divin dépend de l'élévation de leur objet, de l'essence divine connue immédiatement.
Or la maternité divine est par son terme de l'ordre hypostatique, qui surpasse celui de la grâce et de la gloire.
Marie, en effet, par sa maternité divine a une relation réelle au Verbe de Dieu fait chair ; cette relation se termine à la Personne incréée du Verbe incarné, car elle est la Mère de Jésus qui est Dieu ; la maternité divine ne se termine pas précisément à l'humanité de Jésus, mais à Jésus lui-même en personne ; c'est lui, et non pas son humanité, qui est le Fils de Marie.
Et donc, comme le dit Cajetan, la maternité divine « atteint aux frontières de la Divinité », elle est par son terme de l'ordre hypostatique, ordre de l'union personnelle de l'humanité de Jésus au Verbe incréé. Cela résulte de la définition même de la Maternité divine, telle qu'elle est formulée par le Concile d'Ephèse.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou
PREMIÈRE PARTIE
Article II
AUTRES RAISONS DE L'ÉMINENTE DIGNITÉ DE LA MÈRE DE DIEU
Valeur d'une dignité d'ordre hypostatique
Or, cet ordre de l'union hypostatique dépasse immensément celui de la grâce et de la gloire, copine ce dernier dépasse celui de la nature, de la nature humaine ou même des natures angéliques créées et créables.
Si les trois ordres rappelés par Pascal dans ses Pensées, celui des corps, celui des esprits et de leurs facultés naturelles parfois géniales, celui de la charité surnaturelle ont entre eux une distance sans mesure, il faut en dire autant de l'ordre hypostatique et de celui de la grâce et de la gloire tel qu'il est réalisé dans les plus grands saints.
« La terre et ses royaumes, le firmament et ses étoiles ne valent pas la moindre pensée ; - tous les esprits ensemble (et leurs facultés naturelles) ne valent pas le moindre mouvement de charité, qui est d'un autre ordre, tout surnaturel. »
De même tous les actes de charité des plus grands saints, hommes ou anges, et leur gloire au ciel restent immensément inférieurs à l'union personnelle ou hypostatique de l'humanité de Jésus au Verbe. La maternité divine, qui se termine à la Personne incréée du Verbe fait chair, dépasse donc sans mesure par son terme le grâce, la gloire de tous les élus et la plénitude de grâce et de gloire reçue par Marie elle-même.
Saint Thomas dit, Ia, q. 25, a. 6, ad 4 ; « L'humanité du Christ parce qu'elle est unie à Dieu, la béatitude des élus parce qu'elle est la possession de Dieu, la bienheureuse Vierge parce qu'elle est la mère de Dieu, ont une certaine dignité infinie par leur relation à Dieu lui-même, et de ce côté il ne peut rien y avoir de plus parfait, car il ne peut rien y avoir de meilleur que Dieu même. »
Saint Bonaventure dit aussi : « Dieu peut faire un monde plus grand, mais il ne peut faire une mère plus parfaite que la Mère de Dieu » (Spéculum, c. VIII).
Comme, le remarque le P. E. Hugon, O.P., « La maternité divine est par nature supérieure à la filiation adoptive.
Celle-ci ne produit qu'une parenté spirituelle et mystique, la maternité de la Sainte Vierge établit une parenté de nature, une relation de consanguinité avec Jésus-Christ et d'affinité avec la Sainte Trinité tout entière.
La filiation adoptive n'engage pas si strictement Dieu à notre égard; la maternité divine impose à Jésus ces devoirs de justice que les enfants, par une obligation de nature, ont à l'égard de leurs parents et elle confère à Marie domaine et pouvoir sur Jésus, car c'est là un droit naturel qui accompagne la dignité maternelle. »
La maternité divine dépasse par suite toutes les grâces gratis datae ou charismes, comme le sont la prophétie, la connaissance des secrets des cœurs, le don des miracles ou celui des langues, car ces dons en quelque sorte extérieurs sont inférieurs à la grâce sanctifiante.
Notons aussi que la maternité divine est inamissible, tandis que la grâce ici-bas peut se perdre.
Source : Livres-mystiques.com
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Article II
AUTRES RAISONS DE L'ÉMINENTE DIGNITÉ DE LA MÈRE DE DIEU
Valeur d'une dignité d'ordre hypostatique
Or, cet ordre de l'union hypostatique dépasse immensément celui de la grâce et de la gloire, copine ce dernier dépasse celui de la nature, de la nature humaine ou même des natures angéliques créées et créables.
Si les trois ordres rappelés par Pascal dans ses Pensées, celui des corps, celui des esprits et de leurs facultés naturelles parfois géniales, celui de la charité surnaturelle ont entre eux une distance sans mesure, il faut en dire autant de l'ordre hypostatique et de celui de la grâce et de la gloire tel qu'il est réalisé dans les plus grands saints.
« La terre et ses royaumes, le firmament et ses étoiles ne valent pas la moindre pensée ; - tous les esprits ensemble (et leurs facultés naturelles) ne valent pas le moindre mouvement de charité, qui est d'un autre ordre, tout surnaturel. »
De même tous les actes de charité des plus grands saints, hommes ou anges, et leur gloire au ciel restent immensément inférieurs à l'union personnelle ou hypostatique de l'humanité de Jésus au Verbe. La maternité divine, qui se termine à la Personne incréée du Verbe fait chair, dépasse donc sans mesure par son terme le grâce, la gloire de tous les élus et la plénitude de grâce et de gloire reçue par Marie elle-même.
Saint Thomas dit, Ia, q. 25, a. 6, ad 4 ; « L'humanité du Christ parce qu'elle est unie à Dieu, la béatitude des élus parce qu'elle est la possession de Dieu, la bienheureuse Vierge parce qu'elle est la mère de Dieu, ont une certaine dignité infinie par leur relation à Dieu lui-même, et de ce côté il ne peut rien y avoir de plus parfait, car il ne peut rien y avoir de meilleur que Dieu même. »
Saint Bonaventure dit aussi : « Dieu peut faire un monde plus grand, mais il ne peut faire une mère plus parfaite que la Mère de Dieu » (Spéculum, c. VIII).
Comme, le remarque le P. E. Hugon, O.P., « La maternité divine est par nature supérieure à la filiation adoptive.
Celle-ci ne produit qu'une parenté spirituelle et mystique, la maternité de la Sainte Vierge établit une parenté de nature, une relation de consanguinité avec Jésus-Christ et d'affinité avec la Sainte Trinité tout entière.
La filiation adoptive n'engage pas si strictement Dieu à notre égard; la maternité divine impose à Jésus ces devoirs de justice que les enfants, par une obligation de nature, ont à l'égard de leurs parents et elle confère à Marie domaine et pouvoir sur Jésus, car c'est là un droit naturel qui accompagne la dignité maternelle. »
La maternité divine dépasse par suite toutes les grâces gratis datae ou charismes, comme le sont la prophétie, la connaissance des secrets des cœurs, le don des miracles ou celui des langues, car ces dons en quelque sorte extérieurs sont inférieurs à la grâce sanctifiante.
Notons aussi que la maternité divine est inamissible, tandis que la grâce ici-bas peut se perdre.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou
PREMIÈRE PARTIE
Article II
AUTRES RAISONS DE L'ÉMINENTE DIGNITÉ DE LA MÈRE DE DIEU
Valeur d'une dignité d'ordre hypostatique
La valeur de cette éminente dignité a été bien mise en relief par Bossuet, lorsqu'il dit dans le Sermon sur la conception de la Sainte Vierge (vers la fin du 1er point) « Dieu a tellement aimé le monde, dit notre Sauveur, qu'il lui a donné son Fils unique (Jean, III, 16)... (Mais) l'amour ineffable qu'il avait pour vous, ô Marie, lui a fait concevoir bien d'autres desseins en votre faveur. Il a ordonné qu'il fût à vous en la même qualité qu'il lui appartient ; et pour établir avec vous une société éternelle, il a voulu que vous fussiez la mère de son Fils unique, et être le père du vôtre. O prodige ! ô abîme de charité ! quel esprit ne se perdrait pas dans la considération de ces complaisances incompréhensibles qu'il a eues pour vous ; depuis que vous lui touchez de si près par ce commun Fils, le nœud inviolable de votre sainte alliance, le gage de vos affections mutuelles, que vous vous êtes donné amoureusement l'un à l'autre ; lui, plein d'une divinité impassible ; vous, revêtu, pour lui obéir, d'une chair mortelle. »
Dieu le Père a communiqué à son Fils unique la nature divine, Marie lui a donné la nature humaine, sujette à la douleur et à la mort, pour notre rédemption ; mais c'est le même Fils unique, et c'est ce qui fait toute la grandeur de la maternité de Marie.
La raison de toutes les grâces accordées à Marie
L'éminente dignité de la maternité divine se manifeste encore sous un aspect nouveau, si l'on considère qu'elle est la raison pour laquelle la plénitude de grâce a été accordée à la Sainte Vierge, elle en est la mesure et la fin ; elle lui est donc supérieure.
Si, en effet, Marie dès le premier instant reçoit cette plénitude de grâce, c'est pour qu'elle veuille saintement concevoir l'Homme-Dieu en disant avec la plus parfaite générosité son fiat au jour de l'Annonciation, malgré toutes les souffrances annoncées pour le Messie ; c'est pour qu'elle l'enfante en restant vierge, pour qu'elle entoure son enfance des soins les plus maternels et les plus saints ; pour qu'elle s'unisse à lui dans une très étroite conformité de volonté, comme seule une mère très sainte, pendant sa vie cachée, sa vie apostolique, et sa vie douloureuse ; Pour qu'elle dise héroïquement son second fiat au pied de la Croix, avec Lui, par Lui et en Lui.
Comme le dit le P. E. Hugon : « La maternité divine exige une intime amitié avec Dieu. C'est déjà une loi de nature et un précepte que la mère aime son fils et que celui-ci aime sa mère, il faut donc que Marie et son Fils s'aiment mutuellement, et puisque cette maternité est surnaturelle, elle requiert une amitié du même ordre, et dès lors sanctifiante, car du fait que Dieu aime une âme, il la rend aimable à ses yeux, et la sanctifie. » Il y a par suite la plus étroite conformité entre la volonté de Marie et l'oblation de son Fils qui fut comme l'âme du sacrifice de la croix.
Il est clair que telle est la raison ou la fin pour laquelle lui a été accordée la plénitude initiale de grâce, puis la plénitude de grâce consommée ou de gloire. Elle en est en même temps la mesure ; elle lui est donc manifestement supérieure. Il ne sera pas toujours possible de déduire de cette éminente dignité chacun des privilèges reçus par Marie, mais tous cependant dérivent d'elle. Si enfin elle a été prédestinée de toute éternité au plus haut degré de gloire après Lui, c'est parce qu'elle était prédestinée d'abord à être sa très digne Mère, et à le rester éternellement après l'avoir été dans le temps. Lorsqu'au ciel les saints contemplent le très haut degré de gloire de Marie au-dessus de tous les anges, ils voient que le motif pour lequel elle y a été prédestinée, c'est pour qu'elle fût et restât éternellement la très digne Mère de Dieu, Mater Creatoris, Mater Salvatoris, sancta Dei genitrix.
Source : Livres-mystiques.com
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ami de la Miséricorde
Article II
AUTRES RAISONS DE L'ÉMINENTE DIGNITÉ DE LA MÈRE DE DIEU
Valeur d'une dignité d'ordre hypostatique
La valeur de cette éminente dignité a été bien mise en relief par Bossuet, lorsqu'il dit dans le Sermon sur la conception de la Sainte Vierge (vers la fin du 1er point) « Dieu a tellement aimé le monde, dit notre Sauveur, qu'il lui a donné son Fils unique (Jean, III, 16)... (Mais) l'amour ineffable qu'il avait pour vous, ô Marie, lui a fait concevoir bien d'autres desseins en votre faveur. Il a ordonné qu'il fût à vous en la même qualité qu'il lui appartient ; et pour établir avec vous une société éternelle, il a voulu que vous fussiez la mère de son Fils unique, et être le père du vôtre. O prodige ! ô abîme de charité ! quel esprit ne se perdrait pas dans la considération de ces complaisances incompréhensibles qu'il a eues pour vous ; depuis que vous lui touchez de si près par ce commun Fils, le nœud inviolable de votre sainte alliance, le gage de vos affections mutuelles, que vous vous êtes donné amoureusement l'un à l'autre ; lui, plein d'une divinité impassible ; vous, revêtu, pour lui obéir, d'une chair mortelle. »
Dieu le Père a communiqué à son Fils unique la nature divine, Marie lui a donné la nature humaine, sujette à la douleur et à la mort, pour notre rédemption ; mais c'est le même Fils unique, et c'est ce qui fait toute la grandeur de la maternité de Marie.
La raison de toutes les grâces accordées à Marie
L'éminente dignité de la maternité divine se manifeste encore sous un aspect nouveau, si l'on considère qu'elle est la raison pour laquelle la plénitude de grâce a été accordée à la Sainte Vierge, elle en est la mesure et la fin ; elle lui est donc supérieure.
Si, en effet, Marie dès le premier instant reçoit cette plénitude de grâce, c'est pour qu'elle veuille saintement concevoir l'Homme-Dieu en disant avec la plus parfaite générosité son fiat au jour de l'Annonciation, malgré toutes les souffrances annoncées pour le Messie ; c'est pour qu'elle l'enfante en restant vierge, pour qu'elle entoure son enfance des soins les plus maternels et les plus saints ; pour qu'elle s'unisse à lui dans une très étroite conformité de volonté, comme seule une mère très sainte, pendant sa vie cachée, sa vie apostolique, et sa vie douloureuse ; Pour qu'elle dise héroïquement son second fiat au pied de la Croix, avec Lui, par Lui et en Lui.
Comme le dit le P. E. Hugon : « La maternité divine exige une intime amitié avec Dieu. C'est déjà une loi de nature et un précepte que la mère aime son fils et que celui-ci aime sa mère, il faut donc que Marie et son Fils s'aiment mutuellement, et puisque cette maternité est surnaturelle, elle requiert une amitié du même ordre, et dès lors sanctifiante, car du fait que Dieu aime une âme, il la rend aimable à ses yeux, et la sanctifie. » Il y a par suite la plus étroite conformité entre la volonté de Marie et l'oblation de son Fils qui fut comme l'âme du sacrifice de la croix.
Il est clair que telle est la raison ou la fin pour laquelle lui a été accordée la plénitude initiale de grâce, puis la plénitude de grâce consommée ou de gloire. Elle en est en même temps la mesure ; elle lui est donc manifestement supérieure. Il ne sera pas toujours possible de déduire de cette éminente dignité chacun des privilèges reçus par Marie, mais tous cependant dérivent d'elle. Si enfin elle a été prédestinée de toute éternité au plus haut degré de gloire après Lui, c'est parce qu'elle était prédestinée d'abord à être sa très digne Mère, et à le rester éternellement après l'avoir été dans le temps. Lorsqu'au ciel les saints contemplent le très haut degré de gloire de Marie au-dessus de tous les anges, ils voient que le motif pour lequel elle y a été prédestinée, c'est pour qu'elle fût et restât éternellement la très digne Mère de Dieu, Mater Creatoris, Mater Salvatoris, sancta Dei genitrix.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
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Re: La Mère du Sauveur et notre vie intérieure par Fr. Garrigou
@ ami de la Miséricorde
Merci!
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