Mais qui est Bergoglio ? Un entretien avec Jose Arturo Quarracino !
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Mais qui est Bergoglio ? Un entretien avec Jose Arturo Quarracino !
MAIS QUI EST BERGOGLIO ? UN ENTRETIEN AVEC JOSE ARTURO QUARRACINO !
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MAIS QUI EST BERGOGLIO ?
UN ENTRETIEN AVEC JOSE ARTURO QUARRACINO
José Arturo Quarracino, né en 1953 à Buenos Aires, est apparenté au cardinal de Buenos Aires Antonio Quarracino ( 1998). C’est ce dernier qui, en 1992, a fait nommer évêque auxiliaire le père Jorge Mario Bergoglio. José Arturo, diplômé en philosophie de l’université de Buenos Aires, Faculté de philosophie et de lettres, enseignant et traducteur indépendant, est marié ; il a eu trois enfants, parmi lesquels deux sont décédés (l’un à l’âge de 28 ans, le second avant sa naissance). Il est activement engagé dans la vie politique argentine ainsi que dans le mouvement pro-vie, aussi bien à l’échelle de la nation qu’à celle du continent latino-américain. Passionné d’histoire, de religion, de théologie et de politique, il participe actuellement, par le biais d’articles et d’activités politiques, à la résistance pacifique contre ce que Mgr Carlo Maria Viganò a qualifié de coup d’État sanitaire mondial.
Nous remercions vivement gloria.tv, qui est à l'origine de cet entretien, de nous avoir accordé l'autorisation de le reproduire dans une traduction effectuée par nos soins. Nous publierons en deux livraisons l'intégralité de ce document en conservant les développements complètement argentins qui échapperons sans doute aux lecteurs francophone mais qui leur permettront de saisir les révélations que fournit ce témoignage dans son contexte précis.
Gloria.tv - Quel est votre lien de parenté avec le cardinal Antonio Quarracino de Buenos Aires, le prélat qui a fait du père Jorge Mario Bergoglio son évêque auxiliaire ?
José Arturo Quarracino - Je suis l’aîné de ses cinq neveux. Mon père était le plus jeune frère du cardinal, il avait cinq ans de moins. Outre que je suis l’un de ses neveux, il était mon parrain de baptême – je suis né en 1953.
Gloria.tv - Cela a-t-il fait naître un lien spécial entre vous ?
José Arturo Quarracino - Oui, nous nous appréciions beaucoup l’un l’autre, comme il est de coutume dans les familles aux racines italiennes comme la nôtre. Hormis une période où il fut le secrétaire général du CELAM (Conférence épiscopale latino-américaine), ce qui l’obligeait à vivre quasiment à plein temps à Bogota (Colombie), où se trouvait – et se trouve toujours – le siège de l’organisation, les contacts et les rencontres étaient fréquents avec l’ensemble de notre famille paternelle et maternelle, dès qu’il était en Argentine. Et nous l’aimions beaucoup. Il a toujours été un oncle très bon pour tous ses neveux et nièces. Il nous rendait visite dès qu’il en avait la possibilité.
Gloria.tv - Quel genre d’archevêque était-il ?
José Arturo Quarracino - Sur le plan personnel, il avait bon cœur, se montrant toujours attentif aux besoins des autres, car il ressentait la douleur ou les besoins des autres comme si c’était les siens propres. Il était également très jovial, joyeux et affectueux. En 1962, à l’âge de 39 ans, il est devenu évêque de 9 de Julio, une ville de l’intérieur de la province de Buenos Aires. À cette époque, il était le plus jeune évêque d’Argentine. Par la suite, il a été nommé évêque d’Avellaneda, puis archevêque de La Plata (la capitale de la province de Buenos Aires) et enfin archevêque et cardinal de la ville de Buenos Aires. Dans toutes ces fonctions, il a toujours été véritablement le pasteur du troupeau, le père et le conseiller des prêtres dont il avait la charge. Il traitait tout le monde sur un pied d’égalité, ne faisant jamais étalage de sa fonction et de ses titres, et il savait aussi être simple et affable avec les fidèles, et pas seulement avec les prêtres. Mais quand il devait exercer son autorité, il savait le faire, avec fermeté et miséricorde.
Gloria.tv - Qu’a-t-il laissé en héritage ?
José Arturo Quarracino - Les funérailles organisées à sa mort sont la meilleure illustration du genre de prêtre qu’il était : trois jours de veille dans la cathédrale, avec des messes célébrées sans interruption du petit matin jusqu’à 19 heures, une par heure, pendant qu’un interminable cortège de gens de tous horizons passait devant son cercueil pour lui rendre hommage. En définitive, tout au long de sa vie sacerdotale, il a été, si vous me pardonnez cette redondance, un prêtre authentique (alter Christus), qui a servi Notre Seigneur Jésus-Christ et son Église avec un détachement et une abnégation absolus, sans jamais en tirer un quelconque avantage. Il était aussi très dévot de Notre-Dame de Luján, patronne de notre chère République d’Argentine. En tant qu’évêque, dans les quatre diocèses dont il a eu la charge, il fut un bon père et conseiller pour de nombreux prêtres qui étaient sous sa reponsabilité.
Gloria.tv - Bergoglio n’était-il pas loin de Buenos Aires lorsque Quarracino l’a fait nommer évêque auxiliaire ?
José Arturo Quarracino - C’est exact. A cette époque, en 1992, Bergoglio avait été « exilé » par la Compagnie de Jésus dans la province de Cordoue ; elle l’avait assigné là pour le tenir éloigné de Buenos Aires, où il avait été Provincial de la Compagnie pendant plusieurs années. Lorsque cette charge prit fin, la division interne entre les pro et les anti-Bergoglio était grande, et elle continua de se manifester pendant la période qui s’ensuivit.
Gloria.tv - Pourquoi votre oncle avait-il choisi Bergoglio ?
José Arturo Quarracino - Il l’avait rencontré en 1973 ou 1974, alors que Bergoglio était Provincial, mais la personne qui a parlé à mon oncle pour que celui-ci le « sauve de son exil » était l’un de ses maîtres au sein de la Compagnie, le Père Ismael Quiles S.J., un saint prêtre. Bergoglio était alors dans une bien mauvaise passe, tant sur le plan psychique que psychologique. C’est pour cette raison que mon oncle a demandé au Saint-Siège d’en faire son évêque auxiliaire – bien qu’il en eût déjà d’autres. Dans le livre d’Austen Ivereigh, The Great Reformer, on trouve un récit détaillé de la bataille que mon oncle a dû livrer pour que le Saint-Siège fasse de Bergoglio un évêque.
Gloria.tv - Vous affirmez donc que Bergoglio a été nommé évêque « par compassion » ?
José Arturo Quarracino - D’un côté, mon oncle connaissait assez bien le père Ismael Quiles qui lui avait fait cette demande pour Bergoglio, et il l’appréciait beaucoup : comme je l’ai déjà dit, c’était un excellent prêtre et un jésuite exemplaire. De l’autre, par-delà le conflit interne avec la Compagnie de Jésus, Bergoglio donnait l’image d’un homme pieux, très ignatien, à la vie très austère, suscitant beaucoup de sympathie auprès de ceux qui, comme on dit en espagnol, « le caían bien » – trouvaient grâce auprès de lui. Cette nomination permettait aussi de résoudre le grand problème de Bergoglio, à savoir l’énorme conflit interne l’opposant à une grande partie des jésuites qui avaient été ses amis, et vis-à-vis desquels il avait pris beaucoup de distance.
Gloria.tv - Qui était le père Ismael Quiles ?
José Arturo Quarracino - Il fut l’un des prêtres les plus prestigieux que la Compagnie ait eu en Argentine pendant près de 40 ans. Il fut de ceux qui ont contribué au prestige de la Compagnie de Jésus ; c’était un grand intellectuel et aussi un jésuite à part entière. Il a traduit en espagnol plus de la moitié de la Somme théologique de l’Aquinate, achevant une traduction entreprise par un autre grand prêtre jésuite, le père Leonardo Castellani. Il fut l’un des maîtres spirituels de Bergoglio lorsque celui-ci rejoignit la Compagnie.
Gloria.tv - Savez-vous pourquoi Bergoglio a suscité pareille division en tant que provincial des Jésuites ?
José Arturo Quarracino - Je ne connais pas les détails, mais vu de loin, je pense que c’est sa psychologie qui est à l’origine du conflit avec ses frères, parce qu’il a toujours eu tendance à vouloir le pouvoir, et le moyen qu’il a trouvé pour réaliser ce désir était de s’appuyer fortement sur les jeunes prêtres et les novices, et beaucoup moins sur les prêtres expérimentés et âgés. Ce que l’on a su plus tard, c’est que lorsqu’il a cessé d’être provincial pour des raisons statutaires, il a continué d’agir de fait comme s’il l’était encore, sapant l’autorité des nouveaux responsables, aussi bien pour ce qui est de la direction de la Compagnie qu’à la faculté de théologie où les jésuites suivaient leur formation, dans la ville de San Miguel, siège historique de la Compagnie de Jésus.
Gloria.tv - Quelle impression Bergoglio a-t-il laissée en tant qu’évêque auxiliaire ?
José Arturo Quarracino - En tant qu’évêque auxiliaire, Bergoglio a su gagner l’affection et l’estime d’une grande partie du jeune clergé de l’archidiocèse, grâce à sa simplicité, sa piété, son accompagnement et sa maîtrise du maniement psychologique, qu’il a exercé comme peu d’autres l’ont fait, souvent pour le bien, et dans certains cas pour le mal. Il était souvent très dur, voire cruel, avec ceux qui n’étaient plus dans ses bonnes grâces. Et il mettait subtilement le clergé expérimenté « de côté » afin de promouvoir ses amis et ses jeunes protégés.
Gloria.tv - En tant qu’évêque auxiliaire, Bergoglio était-il différent de qu’il avait été en tant que provincial ?
José Arturo Quarracino - De manière générale, il faisait davantage profil bas, ayant moins de responsabilités exécutives que lorsqu’il était provincial, mais il avait parfois des attitudes qui attiraient beaucoup l’attention, comme celle de couper une fois pour toutes les ponts avec tel ou tel, bien souvent sans que celui qui était tombé en disgrâce pût savoir ce qu’il avait fait de mal.
Gloria.tv - Le cardinal Quarracino s’entendait-il bien avec son évêque auxiliaire ?
José Arturo Quarracino - Je dirais même que leur relation fut excellente. Mon oncle l’aimait beaucoup et, dans sa fonction, Bergoglio lui fut d’une grande aide, surtout dans le travail pastoral, lorsqu’il a commencé à souffrir de maladies qui restreignaient considérablement ses déplacements (il y a eu deux années où il ne pouvait pas marcher, cloué dans son fauteuil roulant, jusqu’au jour où – miraculeusement – il a retrouvé la mobilité de ses jambes).
Gloria.tv - N’y avait-il pas d’autres évêques auxiliaires ?
José Arturo Quarracino - Si. Au cours des dernières décennies, l’archidiocèse a toujours eu plusieurs évêques auxiliaires, car bien qu’il s’agisse d’un petit territoire, il compte environ trois millions d’habitants, 251 paroisses, 54 congrégations masculines et 121 congrégations féminines, des zones résidentielles et d’autres à l’habitat précaire, etc. A l’époque l’archidiocèse était subdivisé en quatre vicariats, chacun avec son évêque auxiliaire. Il était impossible de ne pas avoir 4 ou 5 évêques auxiliaires pour s’occuper d’un archidiocèse de cette envergure.
Dans ce contexte, Bergoglio a su se démarquer des autres évêques, au point de se faire nommer vicaire général de l’archidiocèse et de devenir, au cours des dernières années de la vie de mon oncle, évêque coadjuteur avec droit de succession (ce qui signifie qu’à la mort de mon oncle, il devenait automatiquement le nouvel archevêque).
Gloria.tv - Au lendemain de Vatican II, dans de nombreux pays, l’Église s’est scindée en deux factions : les catholiques et les conformistes. Cela s’est-il vérifié en Argentine ?
José Arturo Quarracino - La phase postconciliaire en Argentine s’est caractérisée par le fait que, pour l’essentiel, l’Eglise est restée fidèle à la doctrine et au dogme catholiques. Un certain courant s’est rallié à la théologie de la libération, ce qui s’est souvent soldé par des engagements politiques aux côtés des courants marxistes et, dans quelques cas, par la lutte armée. Mais la grande majorité des laïcs catholiques sont restés fidèles aux enseignements de l’Église, surtout dans l’intérieur du pays. L’expression de la dévotion populaire envers la Vierge Marie, dans ses diverses invocations, et envers les saints patrons des différentes provinces argentines, y est aujourd’hui encore forte et vigoureuse.
Gloria.tv - Qu’en est-il aujourd’hui ?
José Arturo Quarracino - Ces dernières années, la présence et l’influence spirituelle et culturelle de la hiérarchie ecclésiastique se sont considérablement affaiblies : suivant l’exemple de Rome, elle a décidé de s’adapter à l’esprit du monde et de notre époque et, à quelques honorables exceptions près, elle a laissé le peuple chrétien à la dérive, comme des brebis sans pasteur. Aujourd’hui, la voix des évêques n’est guère entendue et n’a aucun poids dans la vie argentine, ni même dans celle des fidèles.
En revanche, surtout dans l’archidiocèse de Buenos Aires et dans certains diocèses environnants, certains prêtres se démarquent : ceux qu’on appelle les « curas villeros », les « curés des favelas » qui travaillent dans des quartiers où tout manque, où la pauvreté est extrême. Ils sont très méritants de par leur travail social et pour la cohésion des quartiers, mais en général, leur formation théologique est plutôt relâchée, voire déficiente sur le plan doctrinal.
Gloria.tv - Quelle opinion aviez-vous de Bergoglio en tant qu’évêque auxiliaire ?
José Arturo Quarracino - De 1995 à 2002, j’ai pu observer de près l’action de Bergoglio comme évêque auxiliaire et chancelier de l’Université de Salvador, où je travaillais moi-même. À cette époque, il cultivait un profil très jésuite, très pieux, très pastoral. Mais il entretenait une atmosphère de très vive confrontation à l’égard de la Compagnie de Jésus, si bien que lorsqu’il est devenu évêque, l’Ordre a dû nommer un prêtre colombien, le père Álvaro Restrepo, comme Provincial, car aucun des jésuites argentins ne s’entendait avec Bergoglio. C’était une confrontation « à mort », comme nous disons en Argentine.
Gloria.tv - Était-il « conservateur » ?
José Arturo Quarracino - Sur le plan doctrinal, Bergoglio cultivait un profil orthodoxe, avec de nombreuses touches jésuites. Sur le plan pastoral, il mettait généralement l’accent sur l’attention portée aux problèmes sociaux et la prise en charge des enfants et des familles. Le service des pauvres était sa priorité, avec beaucoup de permissivité et de laxisme en matière liturgique et sacramentelle.
Gloria.tv - Lorsque Bergoglio a remplacé votre oncle comme archevêque de Buenos Aires, avez-vous perçu un changement ? Quel souvenir gardez-vous de cette époque où il était archevêque de Buenos Aires ?
José Arturo Quarracino - Il y a eu un changement complet dans sa façon de procéder. Il a d’abord pris soin de se débarrasser de ceux qui avaient été d’excellents collaborateurs de mon oncle, comme Mgr José Erro, recteur de la cathédrale de Buenos Aires, un saint prêtre, auquel il demanda par téléphone de démissionner de son poste et de prendre sa retraite – et ce sans égards ni remerciement. Mon interprétation est qu’il a agi de la sorte pour faire savoir au clergé de Buenos Aires que la conduite de l’archevêché allait changer de manière radicale, en balayant tout ce qui pouvait marquer une continuité avec la période précédente, en veillant toutefois à ménager la figure posthume de mon oncle.
Gloria.tv - L’aimable évêque auxiliaire est-il ainsi soudainement devenu un archevêque désagréable ? Que disait-on à ce sujet ?
José Arturo Quarracino - Ce qui a le plus choqué et déstabilisé un grand nombre de gens, c’est qu’au cours de la quasi-totalité de son expérience comme archevêque titulaire, il a presque toujours présenté un visage austère, amer, triste, une « face de vinaigre » pour reprendre l’expression qu’il employait parfois à l’égard de certaines religieuses et de chrétiens « traditionalistes » ou « orthodoxes ». Il était très choquant de voir ce visage si « distant » des autres pendant les célébrations liturgiques ou sacramentelles, totalement dépourvu de joie lorsqu’il célébrait l’Eucharistie, comme cela s’est vu aussi lors de ses célébrations en tant que pape. Nul ne parvenait à s’expliquer la raison de cette façon d’agir et de se présenter, très blessante pour certains.
À l’inverse, il est très frappant de constater qu’après son élection comme pape, il a commencé à montrer un visage joyeux et jovial qu’il n’avait pratiquement jamais affiché à Buenos Aires. Au point que certains se sont demandé si ce n’était pas finalement son ambition inassouvie qui le motivait au fond de lui-même : parvenir à être pape.
Gloria.tv - Comment s’est présenté le « nouveau » Bergoglio ?
José Arturo Quarracino - Il a commencé par adopter de manière habituelle une attitude très distante avec tous ceux qu’il ne connaissait pas et qui ne faisaient pas partie de son cercle d’amis. Jusqu’à ce qu’il devienne pape, les fidèles de l’archidiocèse faisaient souvent des commentaires sur l’air furieux qu’il avait toujours au cours de ses activités publiques. Un prêtre en qui il avait confiance, un curé de paroisse, lui a demandé un jour – en plaisantant mais aussi sérieusement – de ne plus faire de visites pastorales s’il devait afficher ce que Bergoglio lui-même appelait « une face de vinaigre ».
Gloria.tv - Se désignait-il lui-même comme une « face de vinaigre » ?
José Arturo Quarracino - Il ne se référait presque jamais à lui-même à ce sujet, et il n’en parlait pas non plus. Il a commencé à utiliser cette expression en public une fois devenu pape.
Gloria.tv - Y avait-il, à cette époque, des preuves que Bergoglio l’orthodoxe était devenu hétérodoxe ?
José Arturo Quarracino - Pas au début, mais au fil du temps, il a commencé à montrer des signes d’un certain « relâchement », moins dans ses propos que dans ses actes, comme s’il s’agissait de dérapages ou de gestes conçus pour frapper.
Le moment où il a vraiment commencé à manifester son comportement hétérodoxe, c’est un an et demi après sa prise de fonction comme archevêque à part entière, à la suite du décès de mon oncle le 28 février 1998. C’était une semaine avant l’ouverture officielle de l’année jubilaire 2000, à la Noël de 1999. C’est ce jour-là, le 18 décembre 1999, que Bergoglio a convoqué l’archidiocèse de Buenos Aires pour célébrer sournoisement la « messe du millénaire » (et non du jubilé), qui n’avait bien sûr rien à voir avec la célébration de l’Église universelle, et prenait de l’avance par rapport à l’initiative du pape.
Gloria.tv - Pourquoi cela ?
José Arturo Quarracino - La seule explication que je puisse trouver aujourd’hui est qu’il l’a fait pour montrer au « monde du pouvoir » qui dirige réellement le monde – la ploutocratie mondialiste – qu’il était suffisamment libre pour agir en toute indépendance vis-à-vis de l’Église universelle, mais dans le respect des formes. Ce n’est pas un hasard s’il fut le candidat du progressisme ecclésiastique pour succéder à Jean-Paul II en 2005, contre Ratzinger.
Gloria.tv - Quelle était la stratégie de Bergoglio en tant qu’archevêque ?
José Arturo Quarracino - Il devint célèbre à Buenos Aires au cours de son mandat parce que personne ne savait ce qu’il pensait vraiment, dès lors qu’il disait à tout interlocuteur qui lui rendait visite ce que celui-ci voulait entendre. A cela s’ajouta le fait qu’il commença à mettre les prêtres plus âgés ou expérimentés au second plan, voire à les ignorer carrément, afin de promouvoir des prêtres jeunes qui lui témoignaient une grande dévotion. Et de manière très frappante, il a imposé une loi interdisant aux séminaristes de l’archidiocèse de porter la soutane, tant à l’intérieur de la maison d’études que dans leur travail pastoral à l’extérieur.
Gloria.tv - Et sur le plan social ?
José Arturo Quarracino - Sur le plan social, il a accordé une importance croissante au travail d’assistance dans les bidonvilles urbains, ce qu’il a appelé plus tard « l’Église en sortie », mais avec la recommandation – voire l’exigence – de ne pas insister sur la formation et la prédication sacramentelle.
Gloria.tv - Et le plan politique ?
José Arturo Quarracino - Sur le plan politique, il a cultivé ses relations avec la quasi-totalité du spectre politique de l’archidiocèse, sans s’engager en faveur de tel ou tel secteur en particulier. En ce sens, la confrontation qu’il a eue avec le président de l’époque, Nestor Kirchner, a laissé une forte impression à beaucoup, probablement parce qu’il s’agissait de personnalités très similaires, notamment en ce qui concerne leur volonté de détenir la totalité ou presque du pouvoir entre leurs mains.
Gloria.tv - Quelle était la stratégie derrière tout cela ?
José Arturo Quarracino - Probablement s’agissait-il d’accumuler le plus de pouvoir possible, afin de n’avoir à dépendre de personne, ni d’une force ou d’un secteur déterminé.
Gloria.tv - Comment gérait il les finances ?
José Arturo Quarracino - En ce qui concerne les finances, je n’ai pas grand-chose à dire, car je n’ai pas eu accès à ce genre d’informations. Je peux cependant vous dire qu’il a commencé à encercler et à cerner les ordres et les congrégations les plus orthodoxes, d’une part en raison de leur fermeté doctrinale (pour lui celle-ci était synonyme de « dureté »), d’autre part parce que ces ordres disposaient souvent d’un patrimoine important.
Gloria.tv - Comment le séminaire de Buenos Aires s’est-il développé sous la responsabilité de Bergoglio ?
José Arturo Quarracino - Pour ce que j’en sais grâce au témoignage de certains séminaristes qui ont été contraints d’aller dans un autre diocèse, le séminaire, qui était à l’époque l’un des plus importants du pays en termes de formation académique, a commencé à baisser le niveau d’exigence en matière de formation doctrinale et théologique, pour accentuer la formation à l’action pastorale, quoi que cela puisse signifier. Résultat : les nouveaux prêtres apparaissaient de plus en plus, à quelques exceptions près, comme des assistants sociaux, mais ayant peu de formation doctrinale, théologique et intellectuelle, voire aucune.
En ce sens, l’une des initiatives prises par Bergoglio en tant qu’archevêque à part entière a été, comme je l’ai mentionné précédemment, d’interdire aux séminaristes de l’archidiocèse de porter la soutane, à l’intérieur comme à l’extérieur du séminaire. Il a pris une décision semblable à Rome, en tant qu’évêque de Rome.
Gloria.tv - Il est dit par certains que le cardinal Bergoglio est coupable d’avoir « couvert des cas d’abus homosexuels ». Est-ce vrai ?
José Arturo Quarracino - Malheureusement, oui. Souvent, c’était parce qu’il s’agissait de personnes proches de lui. On a beaucoup parlé du cas d’un prêtre connu pour ses penchants homosexuels et membre de confiance de son cercle intime, que Bergoglio a « aidé » en l’envoyant à Rome quelques années avant de devenir pape. Entre autres choses, celui-ci l’a aidé à mieux connaître bien des aspects de la vie interne du Saint-Siège, alors que Bergoglio pressentait – ou savait, peut-être – qu’il pouvait arriver là où il est effectivement arrivé. Il ne faut pas oublier que ces types de personnalités ont tendance à être très prédisposées à transmettre et à rapporter des informations de toutes sortes. Des informations que l’archevêque de l’époque aimait avoir à sa portée et connaître.
Gloria.tv - Avez-vous aussi des informations de première main à propos de telles affaires ?
José Arturo Quarracino - Oui, et c’est une information que j’ai pu vérifier personnellement. Cela s’est passé en avril 2001, quelques mois après qu’il eut été créé cardinal. Un employé de l’Universidad del Salvador – dont il était non seulement le grand chancelier mais aussi le grand contrôleur – a apporté au nouveau cardinal la preuve qu’une personne très proche de lui avait distribué des photos pornographiques à des membres de l’université, pour s’amuser. Non seulement cet individu travaillait à l’université, mais c’était aussi un fonctionnaire de l’État. L’affaire se solda par le fait que ce proche de Bergoglio a continué à travailler sans problème pendant plusieurs années encore, tandis que la personne qui avait révélé l’« affaire » a été licenciée de l’université sans motif quelques mois plus tard.
Gloria.tv - En 2004, Bergoglio a sacré le célèbre évêque de San Rafaél, Eduardo Taussig... Avez-vous des informations à ce sujet ?
José Arturo Quarracino - Au cours des années 1990, j’ai connu le père Taussig et eu affaire à lui. Il avait été nommé par mon oncle curé de l’église San Lucas, paroisse universitaire de tout l’archidiocèse. Taussig était issu d’une famille très respectée dans le milieu catholique, et son père était connu comme un homme exemplaire aussi bien dans l’Eglise qu’ailleurs. L’abbé professait la saine doctrine, et c’était un très bon prêtre. Après 2002, je n’ai plus eu de contact avec lui. Naturellement, j’ai été surpris par sa mauvaise gestion du séminaire de son diocèse, l’un des meilleurs du pays, sinon le meilleur. Il est évident qu’à choisir entre Bergoglio et ses ouailles, il a préféré se soumettre au « patron », montrant là une facette de sa personnalité qui ne s’était jamais manifestée auparavant.
Gloria.tv - Peu après l’élection de Bergoglio, Omar Bello rédigeait Le vrai François…
José Arturo Quarracino - J’en sais très peu. D’autres livres qui ont été publiés sur Bergoglio après son élection au pontificat étaient très élogieux, ce qui n’est pas en soi une mauvaise chose. Mais ils omettaient de nombreux faits déjà connus à propos de sa personnalité contradictoire : son passage de l’amour à la haine avec des personnes qui, en principe, lui étaient proches, sa tiédeur lorsque des initiatives comme le « mariage égalitaire » ont été lancées dans l’archidiocèse, son mépris de l’orthodoxie doctrinale, surtout dirigé contre les ordres religieux, son ambiguïté au sujet de l’avortement, etc.
Suite de cet entretien dans notre prochaine lettre
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Re: Mais qui est Bergoglio ? Un entretien avec Jose Arturo Quarracino !
MAIS QUI EST BERGOGLIO ? UN ENTRETIEN AVEC JOSE ARTURO QUARRACINO - SECONDE PARTIE !
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MAIS QUI EST BERGOGLIO ?
UN ENTRETIEN AVEC JOSE ARTURO QUARRACINO
SECONDE PARTIE
Nous poursuivons dans cette lettre la publication de l'entretien accordé à Gloria TV par José Arturo Quarracino...
Gloria.tv - À propos de Bergoglio, tout le monde parle de péronisme...
José Arturo Quarracino - Le mythe selon lequel Bergoglio était un péroniste a été largement répandu, or cela n’est pas vrai. Il est exact que dès qu’il a été élu provincial de la Compagnie de Jésus en Argentine, il a entretenu des relations très étroites avec un groupe péroniste – la Garde de fer – au point de lui confier la direction et l’administration de l’Universidad del Salvador, lorsqu’il a décidé – avec le soutien du père Pedro Arrupe, le supérieur général – de confier celle-ci à des laïcs, tout en conservant un pouvoir de contrôle ultime. Cette expérience s’est très mal terminée, quelques années plus tard, car il était pratiquement impossible pour deux organisations – l’une politique, l’autre religieuse – de coexister dans le même environnement universitaire. C’est de cette expérience qu’est né le mythe selon lequel Bergoglio aurait été membre de ce groupe péroniste. Lorsque Bergoglio est entré en contact avec la Guardia de Hierro, il était déjà Provincial, avec le pouvoir que cela représentait pour de bon à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Eglise. Il était impossible dans ces conditions qu’il devienne militant dans une formation politique importante à cette époque.
Gloria.tv - Quelle est la réputation du péronisme au sein de l’Église argentine ?
José Arturo Quarracino - Le péronisme pâtissait et pâtit toujours d’une très mauvaise réputation au sein de l’Église, tant en Argentine qu’au niveau mondial. Et ce principalement en raison de très graves erreurs historiques commises par les deux parties, le péronisme et l’Église, qui ont abouti à une confrontation brutale en 1955, très habilement et subtilement planifiée et manipulée par la Grande-Bretagne. Pourquoi ? Le but était d’empêcher le succès d’un processus politique qui s’identifiait très clairement à la doctrine catholique dans son idéologie politique et dans son action : cela comprenait l’introduction de l’enseignement de la religion catholique dans les écoles publiques, la construction de séminaires dans plusieurs diocèses du pays, la revendication de l’œuvre missionnaire de l’Espagne catholique en Amérique, la tenue de congrès eucharistiques et la consécration de l’Argentine à la Vierge de Luján, etc. N’oubliez pas que l’épouse du président Perón, Eva Duarte de Perón, a été reçue par le pape Pie XII lors de sa tournée en Europe, et qu’elle a été accueillie avec une grande solennité, tandis que lui était manifestée la reconnaissance pour le travail que réalisait alors le gouvernement argentin.
Gloria.tv - Êtes-vous d’accord avec cette évaluation négative ?
José Arturo Quarracino - Non, et j’espère pouvoir expliquer pourquoi en quelques mots, car le sujet mériterait un développement plus large qu’il n’est possible de faire en ces quelques lignes. Permettez-moi de vous dire qu’historiquement, ce mouvement politique a exprimé la réalisation et la mise en œuvre des principes fondamentaux de la Doctrine sociale de l’Église, dont le fondateur du mouvement s’est inspiré pour son action politique, et qu’il a toujours revendiquée publiquement comme fondement et horizon de ses idées et de sa pratique politiques. Il suffit de lire le texte posthume de Juan Domingo Perón, qui constitue son héritage historique et politique (Modèle argentin pour le projet national), la prière-supplication qu’il a prononcée sur la Plaza de Mayo le 15 novembre 1953 en hommage à la Vierge de Luján, ou les discours de sa seconde épouse, Eva Perón, en Espagne en 1947, revendiquant le christianisme comme source et fondement non seulement de toute organisation sociale, mais aussi comme créateur de culture et de civilisation.
Gloria.tv - S’agissait-il d’une véritable piété ou d’une tactique politique ?
José Arturo Quarracino - Dans les deux cas, il s’agissait d’une véritable piété. Avant même de devenir président, Juan Perón était membre tertiaire de l’Ordre de la Miséricorde, une condition qu’il n’a jamais cachée et qu’il a toujours explicitement affirmée, à telle enseigne que les armoiries de l’Ordre de la Miséricorde étaient affichées à l’entrée de la maison qu’il habitait lorsqu’il était en exil à Madrid. Eva Perón, quant à elle, était tertiaire franciscaine et jusqu’à sa mort en juillet 1952, son confesseur fut le père Hernán Benítez, ancien prêtre jésuite, qui après sa mort ne s’est jamais lassé de parler de la foi chrétienne d’Eva Perón : une foi profonde et professée.
Gloria.tv - Que pensez-vous du péronisme ?
José Arturo Quarracino - Je vais vous raconter une expérience personnelle qui me permettra d’expliquer l’essence ou la substance chrétienne du péronisme. Perón est mort le lundi 1er juillet 1974. Quelques jours plus tard, je suis allé rendre visite à mon oncle, qui était à l’époque évêque d’Avellaneda, un diocèse voisin de l’archidiocèse de Buenos Aires. Il me raconta que ce jour-là, il était allé célébrer la messe dans la cathédrale du diocèse, et que l’église était pleine de fidèles comme pour un dimanche. Un de ses amis paroissiens avait noté une grande partie des paroles prononcées par mon oncle dans son homélie : des notes manuscrites qu’il m’a données à lire. La lecture de l’Évangile du jour était le passage de saint Matthieu dans lequel Jésus dit « J’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire », et ainsi de suite. Commentant le texte, mon oncle déclara : « Aujourd’hui, nous pouvons être sûrs que l’âme du général Perón repose au ciel, car il a manifestement accompli ces paroles de l’Évangile. »
Si le péronisme n’avait pas existé, l’Argentine aurait presque certainement été ce que fut Cuba après 1959 : un satellite de l’Union soviétique. La présence du péronisme a empêché la prédication marxiste de s’enraciner dans la conscience du peuple argentin.
Gloria.tv - Votre oncle était-il péroniste ?
José Arturo Quarracino - Sur le plan personnel mon oncle n’avait aucune sympathie pour Perón, il était très méfiant à son égard. Lors de cette expérience que je viens d’évoquer, je lui avais demandé s’il pouvait me faire une copie du texte, mais il refusa : il reprit la feuille de papier et il la conserva par devers lui. Ce jour-là, il avait parlé en tant que prêtre célébrant le mystère de l’Eucharistie, et non en tant qu’évêque. Il appréciait beaucoup les aspects doctrinaux du péronisme, et à ses profondes racines chrétiennes-catholiques, mais il n’a jamais été péroniste.
Gloria.tv - Pourquoi votre oncle se méfiait-il de Perón ?
José Arturo Quarracino - Je lui ai posé la question à plusieurs reprises, mais il ne m’a jamais donné de réponses claires ou catégoriques. Il y avait plus que des soupçons : une réelle défiance, car il est certain que Perón a souvent agi avec une ruse très difficile à contrer, et qu’il a aussi commis quelques gaffes, comme celle de se laisser entraîner dans un conflit avec l’Église à partir de 1954.
Mais ce conflit l’opposait à certains membres de la hiérarchie épiscopale, jamais à la doctrine, ou à la foi profondément christique et mariale du peuple argentin.
Gloria.tv - Quel fut l’impact de Perón sur l’Argentine ?
José Arturo Quarracino - À ce propos, et pour ce qui est de savoir si le péronisme est « mauvais », je peux vous dire sans crainte de me tromper que, historiquement parlant, le péronisme a empêché l’Argentine, tout comme la majeure partie de sa population, de tomber dans les griffes du marxisme et du progressisme social-démocrate. Ceux-ci ne sont rien d’autre que le bras gauche du pouvoir réel qui a dominé l’Argentine depuis les débuts de son indépendance : la puissance financière anglo-américaine, que le pape Pie XI définissait déjà en 1931 comme l’impérialisme international de l’argent (Encyclique Quadragesimo anno).
Au-delà de la personne de Perón, le mouvement politique qu’il a créé et dirigé a représenté et continue de représenter la possibilité la plus forte et la plus concrète d’une praxis politique inspirée par une doctrine reconnue comme profondément chrétienne et profondément humaniste.
Gloria.tv - Comment Perón a-t-il su mettre cela en œuvre ?
José Arturo Quarracino - En effet, le péronisme a été et demeure la réponse de l’Argentine en vue de la création d’un système social et politique dans lequel l’épanouissement personnel s’accompagne en même temps de la réalisation du destin historique du pays, qui n’est autre que l’institutionnalisation d’une Communauté organisée où tous coopèrent à la réalisation du Bien Commun, qui doit être une réalité pour tous, et pas seulement pour une minorité.
Culturellement, le péronisme est l’expression d’un profond nationalisme culturel qui n’est pas du tout chauvin, mais qui s’efforce de rassembler le meilleur du monde de l’esprit, des idées et des significations de l’histoire culturelle de l’Occident, et de les intégrer à la spécificité du peuple argentin, qui a des racines indigènes, hispaniques et créoles.
Gloria.tv - Pourquoi le péronisme est-il sujet de controverse ?
José Arturo Quarracino - D’une part, c’est en raison de la confrontation historique sanglante de 1955, que j’ai mentionnée précédemment. N’oubliez pas que des catholiques ont affronté le péronisme, au cours de ces années là, les armes à la main, formant de véritables organisations de guérilla, similaires ou identiques à celles qui ont existé plus tard, dans les années 1960. N’oubliez pas non plus que des militaires ont bombardé le siège du gouvernement à Buenos Aires, en arborant le signe « Christus vincit ».
D’autre part, parce que du côté du péronisme, il y a vraiment eu aussi de très graves erreurs, comme celle de s’être laissé entraîner dans un conflit avec l’Église qui allait inévitablement mal finir pour les deux parties, pour le plus grand plaisir de l’impérialisme international de l’argent, qui n’a pas d’idéologie, mais qui est libéral, athée, marxiste ou progressiste, selon l’utilité tactique du moment. Rendez-vous compte que pendant 18 ans, ce pouvoir antinational et chrétien a dirigé l’Argentine, évinçant du pouvoir aussi bien le péronisme que l’Église, souvent de façon symbolique.
Le problème de fond est que l’on pense que le péronisme est ce que nous avons tous vu à la surface de la politique depuis 1983, année de la « restauration » de la démocratie, et ce jusqu’à ce jour. Mais en réalité cela n’aura été qu’une caricature grotesque de ce mouvement politique, même si d’honorables exceptions existent toujours.
Il s’agit d’un processus similaire, voire identique, à celui que subit actuellement l’Église, elle qui est aujourd’hui administrée par ceux qui sont aux antipodes de la véritable Église de Jésus-Christ, et qui flirtent avec les trafiquants d’êtres humains, avec les avorteurs du plus haut rang politique, avec la dégénérescence sociale financée par George Soros, et avec la dégradation humaine portée par le lobby homosexuel. C’est l’anti-christianisation du catholicisme, si je puis dire, menée à bien par ses principaux dirigeants.
Quelque chose de similaire, toutes proportions gardées, s’est produit avec le péronisme.
Gloria.tv - Le péronisme est parfois présenté comme le fait de dire à chacun ce qu’il veut entendre, de dire tout et le contraire de tout, de dire oui quand on veut dire non et vice versa… Est-ce cela, le péronisme ?
José Arturo Quarracino - Ce que vous décrivez est ce que j’appelle la « caricature grotesque » du péronisme. Ce qui a donné lieu à cette confusion, c’est que beaucoup croient qu’après son renversement en 1955 et jusqu’à son retour définitif en Argentine en 1973, Perón est allé parler à tout le monde parce qu’il est allé les chercher, alors qu’en réalité il recevait tous ceux qui voulaient lui parler. En réalité, il n’est jamais allé chercher personne ; en général, tout le monde est venu le chercher, surtout lorsque toutes les tentatives de gouverner le pays sans le soutien de Perón et du péronisme ont échoué politiquement. Et il est rentré au pays sans aucun désir de revanche ou de vengeance.
Gloria.tv - Avez-vous participé vous-même au péronisme ?
José Arturo Quarracino - Oui. Lorsque Perón est rentré en Argentine, j’avais 19 ans, et j’avais commencé à militer dans le groupement dont Bergoglio s’est rapproché. L’une des phrases qui m’avait le plus frappé à l’époque, de la bouche de Perón, était que « pour faire une révolution, il faut du sang ou du temps ; si l’on veut économiser le sang, il faut utiliser le temps, et de même pour économiser le temps, il faut être prêt à utiliser le sang ». Depuis son retour, Perón ne nous a jamais indiqué – que ce soit aux militants ou aux Argentins – la voie du sang, de la violence ou de la lutte armée. Mais il est vrai que certains, en son nom, ont eu recours à ces moyens qu’il avait lui-même toujours écartés.
À partir de 1976, en raison du coup d’État qui eut lieu cette année-là, j’ai été contraint de « prendre des vacances » en matière d’activité politique, et ce jusqu’au début du nouveau millénaire. Mais pas dans les structures traditionnelles, mais selon des modalités nouvelles qui permettent de maintenir la position doctrinale et idéologique du mouvement politique, fidèle à sa conception chrétienne et humaniste, comme je l’ai dit précédemment.
Gloria.tv - Le péronisme est-il aujourd’hui plutôt un parti socialiste « éveillé » ?
José Arturo Quarracino - Non, pas du tout. Ce qui s’affiche aujourd’hui à la surface politique comme « péronisme » est une caricature et une dégradation du péronisme, et n’a rien à voir avec lui d’un point de vue doctrinal, culturel et spirituel. C’est un progressisme de très bas niveau, « berreta » comme on dit en Argentine : quelque chose de faux, de fade, de méprisable. C’est la déformation grotesque du péronisme, une manœuvre qui a été très profitable jusqu’à présent aux ennemis de l’Argentine : le pouvoir financier mondialiste.
Gloria.tv - Bergoglio était-il péroniste alors qu’il était archevêque de Buenos Aires ? Quelles étaient ses relations avec le gouvernement ?
José Arturo Quarracino - Comme je vous l’ai déjà dit, il n’a jamais été péroniste, c’était un jésuite typique. Il est vrai qu’il a flirté avec le monde péroniste, mais il a également flirté avec les mondes libéral et progressiste, par des relations très éclectiques et relâchées, toujours dans la mesure où elles pouvaient représenter un gain politique ou économique pour lui. Il s’est toujours bien entendu avec les gouvernements locaux de la ville de Buenos Aires, mais très mal avec le président Kirchner, et très bien avec son épouse qui lui a succédé, Cristina Kirchner, au point qu’il a œuvré politiquement pour lui faire rencontrer George Soros, en même temps qu’il demandait à ses interlocuteurs politiques de « prendre soin de Cristina ».
Gloria.tv - Récemment, Henry Sire (Le Pape dictateur) a accordé une longue interview à Gloria.tv. Que pensez-vous de ce livre ?
José Arturo Quarracino - Lorsque le livre est sorti, j’ai pu en lire plusieurs extraits, mais je n’ai jamais pu tenir le livre entier entre mes mains. Cela dit, j’ai été surpris par le niveau de connaissance et de précision dont l’auteur fait preuve dans les données qu’il présente dans le livre. Et j’ai également été frappé par le courage dont il a fait montre en le publiant, car il a fait une action désintéressée pour le bien de tous : « jugó una patriada » comme on dit chez nous.
Gloria.tv - Et son interview sur Gloria-tv ?
José Arturo Quarracino - J’ai eu le privilège de lire le contenu de l’interview à l’avance, grâce à la gentillesse de Gloria.tv, et je suis en total accord avec ce qu’a dit Henry Sire, même si je ne suis pas d’accord avec sa vision de Bergoglio comme péroniste, pour toutes les raisons que j’ai exprimées ci-dessus.
Gloria.tv - Comment voyez-vous les choses ?
José Arturo Quarracino - En ce sens, pour comprendre Bergoglio et son pontificat, il faut tenir compte de ses liens étroits avec la Maison Rothschild, à travers le Conseil pour le capitalisme inclusif. Ce que Sire et beaucoup d’autres attribuent à Bergoglio comme péroniste vient en réalité des Rothschild, en particulier de la baronne Lynn Forester, troisième épouse de Sir Evelyn de Rothschild : le concept d’inclusion, le cri des pauvres et le cri de la Terre Mère, etc., autant de concepts qui sont sur les lèvres du monde oligarchique et ploutocratique que cette dame représente.
Gloria.tv - Quel mal y a t-il à cela ?
José Arturo Quarracino - À mon humble avis, pour comprendre ce qu’a fait Bergoglio depuis le début de son pontificat – à commencer par le fameux Synode sur la famille et l’exhortation Amoris Laetitia – il faut chercher l’explication dans son alliance avec la Maison Rothschild, devenue explicite et publique le 8 décembre 2020, lors de cette fameuse réunion à Rome, où, photo à l’appui, Bergoglio montre le visage sinistre et sec qu’il affiche habituellement quand il est gêné. N’oubliez pas que la baronne Lynn Forester a déclaré lors d’un entretien que le projet qu’elle a promu et concrétisé – le Conseil pour le capitalisme inclusif – est une prose mise en musique par la présence de Bergoglio. En termes profanes, elle disait en réalité que Bergoglio, en tant que pape, est le bouffon de son groupe ploutocratique qui prétend donner un visage « humain » au capitalisme, parce qu’ils sont conscients que pendant qu’ils devenaient hyper-milliardaires, 90 % de la population mondiale n’a obtenu que quelques miettes de la richesse que nous produisons tous.
Gloria.tv - Pas de péronisme, donc ?
José Arturo Quarracino - Lire Bergoglio avec une clef péroniste conduit à l’erreur. Pour comprendre le désastre qu’il a causé et dans lequel il persiste, il faut lire Bergoglio selon son lien avec le projet inclusif des Rothschild, qui en retour provoque l’éradication et l’élimination de la mémoire historique, culturelle et spirituelle de l’Église et de l’humanité, c’est-à-dire de la Tradition culturelle de l’histoire universelle, humaniste et chrétienne, dont le catholicisme a été la matrice et la forge.
Gloria.tv - Si le « péronisme » de François est une farce, qui est-il vraiment ?
José Arturo Quarracino - Bergoglio n’est pas un péroniste, c’est un jésuite intégral sur toute la ligne, mais dont il est remarquable que le caractère jésuite ne rayonne pas du tout dans son munus petrinum. C’est un opérateur politique, évidemment, non point selon sa fonction de Vicaire du Christ – titre auquel il a renoncé dans l’édition 2020 de l’Annuaire pontifical parce qu’il le considère comme une chose du passé – mais à partir de la praxis typique du jésuitisme dont il a conservé les formes et les concepts sans son contenu concret, sans l’âme ignacienne.
Gloria.tv - Que signifie cela ?
José Arturo Quarracino - Ce n’est pas un hasard si le Général de la Compagnie de Jésus, le Vénézuélien Arturo Sosa, a dit en substance qu’étant donné qu’à l’époque de Notre Seigneur il n’y avait pas de magnétophones, nous ne savons pas ce qu’il a dit réellement, mais plutôt ce que certains disent qu’il a dit, dans une langue qui n’est pas la nôtre, et que nous devons donc faire preuve de discernement pour savoir ce que Jésus a voulu dire en réalité. Dans un entretien peu diffusé qu’il a accordé à un site Internet italien, Bergoglio a déclaré que, pour prendre ses décisions, il se fiait « à son instinct et à l’Esprit Saint », laissant de côté l’Écriture Sainte, la Tradition et le Magistère.
Gloria.tv - Les activistes médiatiques de l’oligarchie adorent Bergoglio…
José Arturo Quarracino - Ce n’est pas un hasard si la grande presse internationale et mondiale – ennemie de l’Église et du christianisme – l’a identifié d’emblée comme le grand révolutionnaire, celui qui allait transformer une Église rétrograde et réactionnaire, tandis que les fidèles catholiques eux-mêmes accordent de moins en moins d’importance à sa personne, comme on a pu le constater jusqu’au début de 2020, avec une fréquentation des audiences du mercredi et de l’Angélus le dimanche quatre fois moins importante que celle observée lors des pontificats de saint Jean-Paul II et de Benoît XVI.
Gloria.tv - N’exagérez-vous pas lorsque vous dites que Bergoglio collabore avec les ennemis de l’Église ?
José Arturo Quarracino - Tout est visible comme en plein jour. En réalité, Bergoglio a exercé son pontificat en tant qu’opérateur politique, plutôt qu’en pasteur des âmes et vicaire d’un Pouvoir supérieur. Voici un exemple que j’ai déjà évoqué et que je vais maintenant détailler : à un certain moment en 2014, il a œuvré, par le biais d’un opérateur politique argentin, pour que la présidente de l’époque, Cristina Kirchner, rencontre George Soros, chose qui s’est effectivement produite quelques mois plus tard. Mais il n’a jamais montré d’intérêt et il n’a jamais levé le petit doigt lorsqu’un médecin argentin a été condamné en 2018 par un tribunal provincial (Rio Negro) pour avoir refusé de pratiquer un avortement – illégal, mais dont le protocole avait été établi de fait par une résolution ministérielle. Ce médecin avait sauvé deux vies : celle d’une jeune femme qui avait tenté d’avorter et qui était sur le point de mourir, et celle de son enfant qui a survécu à la tentative. Il n’a jamais non plus adressé un seul mot d’encouragement et d’accompagnement aux mouvements pro-vie qui luttaient pour empêcher la légalisation du meurtre prénatal. En revanche, il s’occupait d’envoyer des messages et des mots d’encouragement aux dirigeants politiques qui faisaient l’objet de poursuites pénales et civiles, parce qu’ils étaient progressistes, bien qu’adversaires ou ennemis de l’Église.
Lorsque le président argentin Alberto Fernández s’est rendu à Rome un mois et demi après son entrée en fonctions pour rencontrer Bergoglio, tout le monde se souvient de la joie dont ils ont tous deux fait montre au cours de cette rencontre chaleureuse, sans qu’un seul mot ne soit prononcé sur la décision du président argentin de faire avancer la légalisation de l’avortement. Mgr Marcelo Sánchez Sorondo a même célébré la messe à l’autel de la chapelle où reposent les restes de saint Pierre et lui a permis de recevoir la communion, sachant qu’il était déterminé à faire adopter la légalisation de l’avortement.
Pensez aussi aux dernières visites qu’il a eues du président Joe Biden et de la démocrate Nancy Pelosi, tous deux ultra-avorteurs : il les a reçus avec joie comme des amis intimes, accueil qu’il n’a réservé à aucun leader pro-vie, qu’il soit italien ou étranger.
Pour moi le comble de cette collaboration a été atteint lors qu’il a livré Église catholique en Chine à la dictature qui dirige ce pays, en la condamnant à disparaître.
Gloria.tv - On raconte que le cardinal Bergoglio avait des secrétaires qui avaient l’habitude d’assister à la messe à la Fraternité Saint Pie X. Bergoglio a également semblé défendre la Fraternité Saint Pie X. Comment cela peut-il cadrer avec l’image du François libéral ?
José Arturo Quarracino - C’est chez lui une caractéristique de toujours : jouer avec les contraires, en passant d’un extrême à l’autre : un jour, il est orthodoxe, il condamne en paroles l’avortement devant un groupe de médecins catholiques ou devant des microphones, en le qualifiant d’exécution par un tueur à gages ; le lendemain, il reçoit Emma Bonino et fait son éloge, et fait de même pour le président argentin, avorteur revendiqué qu’il autorise à participer à une messe célébrée sur l’autel qui est près de l’urne contenant les restes de saint Pierre.
Gloria.tv - Qui peut comprendre cela ?
José Arturo Quarracino - Cela a toujours été le jeu de Bergoglio, un jeu de ruse et non de sagesse, parce que c’est un moyen qui lui permet de ne pas être catalogué et en même temps de garder l’initiative. Bien qu’il s’agisse en fin de compte d’une ruse au vol court, comme celui des poules.
Gloria.tv - Henry Sire qualifie de « grand mystère de la carrière de Bergoglio » le fait qu’il ait été le bras droit de votre oncle, le très catholique cardinal de Buenos Aires Quarracino, mais qu’il soit ensuite devenu la coqueluche du groupe de Saint-Gall. Pouvez-vous éclaircir ce mystère ?
José Arturo Quarracino - C’est du jésuitisme pur : pour échapper à l’exil que lui impose la Compagnie, il s’accroche à Quarracino, conservateur et « rétrograde » selon ses ennemis ; lorsqu’il a pu exercer pleinement la fonction d’archevêque, il a commencé à déployer son côté « populaire » et humble, à se défaire de l’étiquette de conservateur et à se rapprocher de ces positions progressistes qu’affectionnait le groupe de Saint-Gall.
Gloria.tv - Le jésuitisme ? Voulez-vous dire la duplicité ? Deux visages ?
José Arturo Quarracino - Rendez-vous compte que Bergoglio a commencé son pontificat en parlant de la mondanité spirituelle ou de la spiritualité mondaine comme étant le plus grand problème affectant l’Église aujourd’hui. Et qu’il a fini par faire de l’Église une organisation mondaine, comme celle qu’il promeut frénétiquement aujourd’hui, avec la basilique Saint-Pierre comme musée, les délires idéologiques de la doctrine LGTB comme composante de la doctrine « chrétienne », la Tradition comme élément abstrait et fondamentaliste de la vie de l’Église, l’octroi de la citoyenneté chrétienne à une divinité païenne (Pachamama), etc.
C’est le jésuitisme, au sens où vous l’entendez, qui conserve la forme de ce qui est « jésuite » mais sans l’essentiel, qui est d’être un « soldat de Jésus-Christ », parce qu’au fond il n’y a plus de foi dans le Christ. C’est une « Compagnie de Jésus » mutée ou convertie en une « Compagnie de l’Iscariote », et qui en conserve la forme originale, sans le contenu. Une « Compagnie » dont l’une des vedettes est un prêtre ouvertement homosexuel et apologiste du « monde homosexuel » : il occupe un poste au Vatican.
Gloria.tv - En tant que pape, François s’est révélé être très pro-homosexuel. Cela était-il visible lorsqu’il était cardinal ?
José Arturo Quarracino - Pour autant que je sache, l’attitude gay-friendly de Bergoglio n’a jamais été évidente et visible, ni en tant que jésuite, ni en tant qu’évêque. Elle n’était pas non plus très visible alors qu’il était cardinal, car cela aurait pu rendre impossible son élection pontificale par le collège des cardinaux. Cependant, on a connu des cas de prêtres ayant de tels comportements qui ont toujours pu compter sur la protection discrète de Bergoglio. Il n’a agi ouvertement que lorsqu’il a accédé à la Chaire de Pierre, donnant alors un spectacle aberrant en offrant refuge et protection politique et cléricale à un délinquant notoire comme Mgr Gustavo Zanchetta.
Gloria.tv - Beaucoup ont suggéré que François veut des collaborateurs susceptibles d’être soumis au chantage, et qui soient contrôlables. Disposez-vous d’éléments permettant de confirmer cette hypothèse ?
José Arturo Quarracino - Malheureusement, oui, et à tous les niveaux. A quoi s’ajoute le fait qu’il s’est toujours entouré de personnalités médiocres, soumises et serviles. Parce que le style de gouvernance de Bergoglio, plutôt que d’être dictatorial comme Henry Sire l’a décrit, est typiquement despotique : il n’admet ni la dissension ni l’indépendance de jugement.
Gloria.tv - Comme à l’époque où il était Provincial des Jésuites d’Argentine ?
José Arturo Quarracino - On a beaucoup parlé de la confrontation de Bergoglio avec les Jésuites après la fin de son mandat de Provincial des Jésuites. Ce que peu, voire très peu de gens ont raconté, peut-être pour des raisons de discrétion et de décorum, c’est que ceux qui l’ont affronté le plus vivement étaient précisément ceux qui avaient été ses collaborateurs ou ses compagnons alors qu’il était à la tête de l’Ordre. Certains d’entre eux avaient été pour lui des amis très proches, qui le respectaient et l’aimaient beaucoup.
Gloria.tv - Pourquoi donc cette confrontation s’est-elle produite alors ?
José Arturo Quarracino - On ne l’a jamais su. On savait qu’il s’agissait de personnes sérieuses, avec leur personnalité, qui n’étaient pas susceptibles d’être manipulées ou sujettes au chantage.
Gloria.tv - Une question personnelle : vous avez eu trois enfants, et deux d’entre eux sont morts. Que diriez-vous aux parents qui connaissent un sort aussi terrible ?
José Arturo Quarracino - Par le sacrement de l’ordre, le prêtre devient « un autre Christ », tandis que par le sacrement du mariage, nous autres laïcs devenons les collaborateurs de Dieu dans ce miracle qu’est le don de la vie. Comme le dit le Psaume 127, la bénédiction et l’héritage dont Dieu nous comble dans la vie passent par les enfants. Perdre un fils à l’âge de 28 ans, un être extraordinaire et plein de bonté comme l’était notre Juan José durant sa vie, a été pour ma femme et moi le plus dur des coups que nous avons eu à affronter. Mais grâce à la foi qui nous a été inculquée et que nous avons tous deux su cultiver et faire grandir tout au long de notre vie, mon épouse a pu se serrer contre la Vierge et « participer » à sa douleur au pied de la croix, lorsque le corps inerte de Notre Seigneur a été descendu de ce bois. Pour ma part, j’ai pu ressentir une douleur semblable à celle que Dieu a éprouvée en tant que père lorsqu’il a vu son Fils sur le chemin de la mort, mais qu’il s’est abstenu de l’en empêcher parce qu’il savait que c’est ainsi que nous, les hommes, pourrions atteindre la rédemption, après la résurrection de Notre Seigneur.
C’est en me submergeant dans cette douleur que j’ai pu supporter l’énorme choc de trouver mon fils mort sur le seuil de la porte de ma maison, par sa propre volonté, parce qu’il avait perdu tout espoir de pouvoir faire face à une maladie qu’il n’avait jamais pu maîtriser. Alors que je souffrais à ce moment-là de l’immense douleur de le voir parti, Dieu m’a accordé la grâce de la consolation de « partager » sa douleur de voir son Fils partir vers la mort, me permettant de percevoir avec les yeux de la foi le monde dans lequel nous allons après avoir quitté ce monde, un monde dans lequel notre fils vit entouré des saints qui vivent avec lui dans l’éternité. Comme je l’ai appris de celui qui était alors le cardinal Joseph Ratzinger, le secret de la vie chrétienne consiste à transformer un mal que nous subissons en un bien qui porte du fruit pour les autres, parce qu’en définitive, tout ce qui nous arrive dans la vie est grâce, lorsque nous vivons pleinement la foi comme le Seigneur nous le demande, avec dignité et sans aucun accommodement.
Le départ de mon fils a entraîné pour moi le besoin de lui rendre hommage chaque jour, en rayonnant l’amour et la bonté qu’il offrait à tous ceux qui l’entouraient, dans l’espoir que nous pourrons nous rencontrer définitivement au ciel et nous fondre dans une étreinte éternelle, après avoir accompli sur terre la mission à laquelle Dieu m’a appelé, pour sa plus grande gloire et son plus grand honneur.
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stjeanlagneau aime ce message
Re: Mais qui est Bergoglio ? Un entretien avec Jose Arturo Quarracino !
Terrible vérité sur François et le Vatican.
stjeanlagneau- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
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