Comment réussir l'épreuve de la justice divine ?

Nous le savons tous : la mort, nous n'y échapperons pas. Nous sommes mortels et nous devrons traverser la mort qui nous effraie, qui nous diminue peu à peu, et qui, déjà, a atteint plusieurs personnes jeunes qui ne s'y attendaient pas. C'est ainsi qu'au cours des années 90, la mort a emporté un ami proche qui avait mon âge - à quelques jours près: il est parti pour son travail le matin, il a embrassé son épouse et ses deux enfants, il avait tout l'avenir devant lui... mais à midi le même jour, la police est venue au domicile de ses parents pour leur annoncer que sa voiture s'était écrasée contre un arbre (dans une allée d'arbres bordant une route).

Ce n'est pas de la mort que je veux parler ici, mais de la justice divine. Il y a beaucoup à dire à ce sujet - et il en est beaucoup question de ces temps-ci, mais, ainsi que je le fais toujours, je m'attache aux textes de l’Évangile afin d'y trouver les réponses que le Seigneur lui-même nous a données.

Il y a d'abord la scène du jugement dernier, tirée de l'Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 25,31-46. Je cite:

Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.
Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des chèvres :il placera les brebis à sa droite, et les chèvres à sa gauche.Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : 'Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la création du monde.Car j'avais faim, et vous m'avez donné à manger ; j'avais soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais un étranger, et vous m'avez accueilli ;j'étais nu, et vous m'avez habillé ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison, et vous êtes venus jusqu'à moi ! 'Alors les justes lui répondront : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu... ? tu avais donc faim, et nous t'avons nourri ? tu avais soif, et nous t'avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t'avons accueilli ? tu étais nu, et nous t'avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu'à toi ? ' Et le Roi leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces petits qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. 'Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : 'Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le démon et ses anges.Car j'avais faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'avais soif, et vous ne m'avez pas donné à boire ;j'étais un étranger, et vous ne m'avez pas accueilli ; j'étais nu, et vous ne m'avez pas habillé ; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. 'Alors ils répondront, eux aussi : 'Seigneur, quand est-ce que nous t'avons vu avoir faim et soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ? 'Il leur répondra : 'Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces petits, à moi non plus vous ne l'avez pas fait. ' Et ils s'en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »


Les justes comme les damnés demanderont : "Mais quand t'avons-nous assisté ou quand nous sommes-nous détournés de toi ?"

Et donc, tel sera le critère du jugement lors du retour en gloire du Seigneur: nous aurons ou nous n'aurons pas fait preuve de miséricorde envers notre prochain.

Cela signifie quelque chose d'extraordinaire ! Car, fondamentalement, il ne sera pas nécessaire d'avoir eu une formation théologique quelconque ni d'avoir pratiqué sa religion selon les rites prescrits, mais c'est sur des actes de miséricorde, accomplis ou non, que la sentence définitive sera prononcée et exécutée.

N'est-il pas à craindre qu'il n'y ait que vraiment peu d'âmes qui recevront en héritage le Royaume des Cieux ? Si nous pouvons croire que nous en savons quelque chose... en réalité nous n'en savons rien ! Un riche est parfois un homme encombré de richesses qui est tout heureux un jour de croiser un pauvre qu'il peut servir - car généralement, les deux ne se rencontrent guère, le monde ayant placé de grandes barrières entre les uns et les autres. Et à l'inverse, un pauvre qui vit dans un quartier défavorisé peut se montrer totalement intransigeant envers ses propres enfants, car la vie dure ferme parfois le cœur d'une manière impitoyable.

Il faut donc se méfier de l'apparente simplicité de cette la scène décrite par Jésus. Les gestes seront comptés, certes, mais aussi les attachements secrets des cœurs - qui ont présidé aux attitudes soit généreuses, soit avares.

Par ailleurs, cet Évangile ne renvoie-t-il pas à la parabole du riche et du pauvre Lazare ? Tout bêtement, ce riche n'a prêté aucune attention au pauvre Lazare qui dépérissait sur le seuil de sa maison. Il aurait pu le faire fuir en envoyant ses gens? Mais non, après tout, il ne dérangeait personne ! Dommage, oui, dommage pour ce riche que l'extrême pauvreté d'un homme ne dérange aucunement ! Et si vous ajoutez, du côté du riche, la pratique des multiples préceptes inscrits dans la religion juive du temps de Jésus, alors on s'explique mieux qu'il se soit retrouvé dans la fournaise ardente. Il savait et il voyait. Il pouvait changer une toute petite chose, cela ne lui aurait coûté - puisqu'il aurait encore pu déduire ses dons du montant de ses impôts, mais il n'en a rien fait.

Combien de pauvres gens dans notre monde ! Nous les critiquons aisément car ils sont tentés de boire, nous les évitons car nous les craignons, mais la nuit, dans nos maisons, nous nous réveillons au petit matin en nous posant - comme les pauvres, la même question du bonheur et du sens de la vie.

Ainsi, ce n'est pas un système politique, ni une organisation sociale qui peuvent véritablement changer les choses, mais c'est au cœur de nos attachements intérieurs que se décide notre éternité...

Nous approchons de cette fête de Pâques de l'an 2013 et il est certain que les évènements du monde nous font redouter l'avenir.
Oui, j'en conviens, un système totalitaire - via l'économie et la politique, semble s'installer et même se renforcer chaque jour, afin que l'homme devienne un esclave dont la valeur dépendra simplement et uniquement de sa productivité et de sa rentabilité.
Oui, je le vois aussi, les sociétés tendent à dégrader la beauté et la grandeur de l'être humain, en lui proposant une "absolution laïque" de son avilissement: les fantaisies très actuelles concernant la complète neutralité du genre (masculin, féminin) et "l'amour pour tous" - avec la procréation pour tous, l'avortement de confort, l'euthanasie, le suicide assisté, etc - conduisent directement à ceci: faire croire à chacun que les valeurs qui ont compté depuis le début des siècles ne sont pas des valeurs, et qu'elles n'étaient en réalité que des illusions.
Je ne suis pas surpris: le diable n'est-il pas menteur depuis le commencement ?

Mais ils sont intelligents, ceux et celles qui gardent fidèlement la Parole en la mettant en pratique ! Que dit la Loi ? "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme tes forces - et ton prochain comme toi-même" Jésus dit qu'en ces deux commandement sont contenus "toute la Loi et les prophètes".

La solution qui nous préservera lors du jugement final, c'est d'aimer Dieu et de Lui manifester notre amour en aimant notre prochain. Or, notre prochain, il est partout, il est présent à chaque tournant, il est devant nous et derrière nous.

Même lorsque nous sommes en train de rouler sur un boulevard, il est possible de pratiquer la miséricorde ! Je l'ai appris en écoutant un homme me rapporter comment, pratiquement, il vit sa foi. Chaque matin et chaque soir, la route qu'il emprunte vers son travail le fait passer successivement devant un hôpital et une prison. "J'avais le coeur serré chaque fois que je me représentais les malades dans leur lit de souffrance et, un peu plus loin, les prisonniers dont on m'a dit que certains vivent par six dans des cellules prévues pour deux !"

Dès lors, à chaque passage, le matin et le soir, il avait commencé de tracer un petit signe de croix devant l'hôpital et la prison... Mais un jour, l'Esprit saint est venu à son secours et il s'est rendu compte que son geste n'était pas tout à fait équitable: ce n'était pas tout à fait juste de réserver son signe de croix uniquement pour les malades et les prisonniers, mais qu'il fallait aussi le faire pour les médecins et les aide-soignants. En effet, "les médecins et le personnel soignant portent de lourdes responsabilité et les gardiens de prison ont un métier pénible et risquent parfois leur vie".

Pratiquer la miséricorde peut se faire partout: prendre patience au téléphone lorsque quelqu'un nous rapporte ses difficultés; adresser un sourire à quelqu'un qui a le visage fermé; prier, bien sûr, au lever, en cours de journée, le soir et quand bien même ce ne serait que par de courtes oraisons; chercher une parole de réconfort à donner à quelqu'un qui se plaint; savoir sortir de l'argent pour un sans-abri (malgré la peur qu'on a, qu'il revienne ensuite !)... Pour obtenir de Dieu Sa miséricorde envers nous, il faut la pratiquer envers autrui.

Il me revient que saint Pierre, parlant de la fin des temps, dit les mêmes choses. Allez donc lire ce qu'il écrit dans dans sa première Epître au chapitre 4, aux versets 7 et 8:
07 La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sobres et raisonnables pour être prêts à la prière.
08 Avant tout, ayez entre vous une charité intense, car la charité couvre la multitude des péchés.
Et concluez combien le salut n'est pas seulement dépendant de notre prière et de nos pratiques religieuses, mais aussi de la miséricorde pratiquée en tout temps.

Si j'en ai l'occasion, je reprendrai cette écriture (il faut que je travaille aussi !) qui va dans le sens du salut de l'homme lié à la pratique concrète de la miséricorde. Connaître les prophéties est une chose, se convertir et vivre de l'amour même de Jésus est beaucoup plus important. Car il est écrit encore :

Matthieu 7, 21 Il ne suffit pas de me dire...
...'Seigneur, Seigneur !', pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Ce jour-là, beaucoup me diront : 'Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, en ton nom que nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ?' Alors je leur déclarerai : 'Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal !'

Spécialement à Grace F.

En effet, c'est exact, certains ne connaîtront pas la mort :

Saint Matthieu 16,24-28

"Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venir dans son Règne. "

Cependant, tous et toutes, nous serons changés. C'est ce que dit saint Paul dans l'Epître aux Corinthiens (1 corinthiens 15 :50-55):

« Ce que je dis, frères, c’est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que la corruption n’hérite pas l’incorruptibilité.
Voici, je vous dis un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous seront changés, en un instant, en un clin d’œil, à la dernière trompette.
La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés.
Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire. O mort, où est ta victoire ? O mort, où est ton aiguillon ? »

Mais pour ce que le temps de l'homme dure encore, le Seigneur ne nous a pas fixé une date, un jour dans ce début de millénaire où cela arrivera - en effet, si les hommes savaient, s'ils connaissaient le jour et l'heure, ou bien ils se convertiraient, mais leur conversion serait due à la peur, elle ne serait pas une adhésion libre et entière. Ou bien ils s'en moqueraient, comme font les athées. Ils ne veulent pas s'en inquiéter et déclarent qu'il n'y a rien après la mort (mais ils se leurrent, c'est un mensonge, et ils le savent). Ce qu'il nous est commandé c'est de veiller: "13 Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l'heure." (Matthieu 25,13)

Mon propos, sur ce fil, est simplement d'attirer l'attention sur le moyen, avant notre fin sur la terre, d'échapper à la colère divine - et ce moyen, vivant ou mort, c'est la miséricorde effectivement pratiquée.

Merci pour votre réponse. Je suis heureux de constater que, sans lire aucun "prophète" de notre temps, j'avais déjà connaissance de cette possibilité par la lecture de ma Bible.

Etienne

etienne lorant a écrit:En effet, c'est exact, certains ne connaîtront pas la mort :


Je suis heureux de constater que, sans lire aucun "prophète" de notre temps, j'avais déjà connaissance de cette possibilité par la lecture de ma Bible.

Etienne

Si le Seigneur, a envoyé autant de prophètes, c'est aussi parce que nous avons délaissés les Saintes Ecritures.

Mais la réponse d'Admin est merveilleuse, et je ne sais pas si nous sommes tous vraiment conscient de la bonté de notre Père Eternel. DIEU SOIT BENI!