Le projet de surveillance électronique des communications : ECHELON !
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Le projet de surveillance électronique des communications : ECHELON !
ECHELON
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Echelon est un nom de code utilisé pendant de nombreuses années par les services de renseignements des États-Unis pour désigner une base d'interception des satellites commerciaux. Par extension, le Réseau Echelon désigne le système mondial d'interception des communications privées et publiques (SIGINT), élaboré par les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande dans le cadre du traité UKUSA.
Pays participant au traité UKUSA :
Australie
Canada
États-Unis
Royaume-Uni
Nouvelle-Zélande
Le réseau Echelon est géré conjointement par les services de renseignements des États membres du UKUSA :
la NSA (National Security Agency) pour les États-Unis qui en est le principal contributeur et utilisateur ;
le GCHQ (Government Communications Headquarters) pour le Royaume-Uni ;
le CST (Centre de la sécurité des télécommunications) pour le Canada ;
la DSD (Defence Signals Directorate) pour l'Australie ;
le GCSB (Government Communications Security Bureau) pour la Nouvelle-Zélande.
C’est un réseau global, appuyé par des satellites artificiels, de vastes bases d’écoutes situées aux États-Unis, au Canada (à Leitrim), au Royaume-Uni (à Morwenstow), en Australie (à Pine Gap) et en Nouvelle-Zélande (à Waihopai), des petites stations d'interception dans les ambassades, et le sous-marin de classe Seawolf USS Jimmy Carter, entré en service en 2005 pour écouter les câbles sous-marins de télécommunications.
Un radôme à Menwith Hill (Royaume-Uni)
Il intercepte les télécopies, les communications téléphoniques, les courriels et, grâce à un puissant réseau d’ordinateurs, est capable de trier en fonction de certains termes les communications écrites et, à partir de l’intonation de la voix, les communications orales. Bien que plusieurs autres pays aient mis en place des systèmes similaires, comme le système surnommé Frenchelon en France, il reste aujourd’hui le plus puissant des systèmes d'écoute.
Ces réseaux peuvent être utilisés pour des actions militaires, politiques ou commerciales. Il aurait été utilisé pour faire gagner des contrats à des compagnies américaines, face à ses concurrents, comme Boeing contre Airbus. 2 000 personnes, dont 1 500 Américains, travaillent sur la base du Yorkshire au Royaume-Uni, la plus grosse hors des États-Unis. Les militantes du Women Peace Camp sont entrées plusieurs fois dans cette base, ont volé des documents et ont diffusé des informations au sujet d'Echelon.
Toutes les informations récoltées par le réseau Echelon sont analysées au quartier général de la NSA à Fort George G. Meade (Maryland, États-Unis).
Histoire
Les origines d’Echelon dans le traité UKUSA
En 1943, les États-Unis et le Royaume-Uni, alors engagés dans la Seconde Guerre mondiale, signent un accord de coopération dans l’interception des communications, l'accord Brusa. La machine Enigma, fleuron de la cryptographie nazie, ne résiste pas à cette alliance. Pour pérenniser cette entente au sortir de la guerre, ces deux pays signent en 1947 le traité UKUSA (United-Kingdom – United States of America). Ils sont rapidement rejoints par le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Des pays tiers (l'Allemagne, la Norvège, la Turquie) signent ensuite des traités SIGINT avec les Etats-Unis, bénéficiant ainsi d'un accès restreint au réseau UKUSA[1].
Le développement Echelon pendant la guerre froide
Pendant les premières années, les pays membres de l'UKUSA se sont cantonnés à l’interception des messages entrant et sortant de leurs territoires respectifs et à l’écoute de certains pays limitrophes. Mais dans le cadre de la guerre froide, ils développent rapidement des outils plus performants, et à plus grand rayon d’action. Au milieu des années 1970, la première base Echelon voit le jour aux États-Unis. Elle sera la première d’un vaste réseau qui couvre aujourd’hui la Terre entière. Son nom est P415, mais il est plus connu sous le nom de Réseau Echelon.
Bunker de surveillance à Silvermine en Afrique du Sud
Plusieurs pays tiers rejoindront cette alliance – tels que l’Allemagne[1], la Norvège[1], la Turquie[1] ou la Corée du Sud [réf. nécessaire]. Ils n’auront toutefois qu’une importance secondaire, les cinq principaux pays de cette coalition se partageant les informations recueillies, sélectionnant celles auxquelles peuvent accéder les autres États membres et décidant quelles personnes, entreprises, ou États doivent être la cible du réseau.
Dévoilement du réseau Echelon
Ce réseau est resté totalement inconnu du grand public pendant plus de 40 ans. C’est en 1988 qu’un journaliste écossais, Duncan Campbell, dévoile le projet Echelon, dans un article intitulé Somebody's listening[2]. À l'époque, celle-ci ne fait pas grand bruit et les médias s'y intéressent peu.
En 1995, le gouvernement canadien reconnaît l'existence d'une collaboration internationale dans l'échange de renseignements extérieurs, suivi en mars 1999 par l'Australie qui affirme que son gouvernement « coopère effectivement avec des organisations équivalentes d'espionnage des signaux outre-mer sous l'égide de l'alliance UKUSA »[1]. En 1996, le journaliste néo-zélandais Nicky Hager publie son livre Secret Power, détaillant la participation néo-zélandaise au réseau. Parallèlement, les affaires d’espionnage économique se multiplient (Thomson-CSF, Airbus, AT&T, etc.).
Trois ans plus tard, les premières preuves écrites sont découvertes par des chercheurs de l’université George Washington (Washington). Deux documents déclassifiés par la NSA ont été découverts, l’un datant du 3 septembre 1991 qui précise la mission du centre de surveillance électronique de Sugar Grove en Virginie, l’autre du 15 juin 1995 relatant l’activation de certains centres d’interception sur les bases aériennes américaines. La NSA a toujours nié cette alliance. Le Parlement européen demande ensuite au STOA un rapport sur l'existence d'Echelon, rédigé par Duncan Campbell.
Les affaires connues d'espionnages : Espionnage contre des personnes et 1945-1973 Opération SHAMROCK
À partir de 1945, la NSA a obtenu systématiquement des bureaux des principales entreprises américaines de télégraphie (RCA Global, ITT World Communications, Western Union) l’accès aux messages câblés[3]. C’est le début de l’opération SHAMROCK qui dura près de 30 ans. De 1966 à 1973, la circulation totale de télégrammes aux États-Unis était d’environ 72 millions de messages par an. Selon la commission Church du Sénat américain, les analystes de la NSA en sélectionnaient environ 1,8 million, soit 1 sur 40, pour les exploiter avec l’aide des autres agences américaines[3].
Les diverses agences américaines établissent des listes de noms, qu'elles transmettent à la NSA afin que leurs communications soient surveillées. Ces listes incluaient le nom de 450 Américains et 3 000 étrangers, considérés par le Bureau des Narcotiques et des Drogues Dures comme des trafiquants de drogue; de 1 000 Américains et de 1 700 étrangers, classés par le FBI comme « agitateurs publics » ou terroristes; et de 30 organisations américaines et 700 étrangers désignés comme extrémistes par la CIA[4].
1967-1975 Opération MINARET
À partir de 1967, l’opération MINARET débute. Les pacifistes (contre la guerre du Viêt Nam), les militants pour l’égalité des droits civiques (Martin Luther King, Malcolm X, Jane Fonda…) sont mis systématiquement sur écoute. Pour légitimer leurs actions les différentes agences américaines ont volontairement porté des accusations à leur encontre.
Le 8 août 1975, le lieutenant-général Lew Allen directeur de la NSA, reconnaît devant la commission Pike de la chambre des Représentants que : « La NSA intercepte systématiquement les communications internationales, les appels téléphoniques comme les messages câblés »[4]. Il reconnaissait également que des messages adressés à des citoyens américains ou émanant d’eux avaient été illégalement interceptés dans le processus destiné à rassembler des renseignements concernant l’étranger[4].
En août 1977, Abdeen M. Jabara, avocat de Détroit, intenta un procès au FBI[5]. Il devint le premier et le seul Américain à provoquer la révélation de l’étendue de la surveillance exercée sur lui par la NSA. Entre 1967 et 1973, la NSA avait procuré au FBI le contenu de six appels téléphoniques et télégrammes passés à l’étranger par cet homme. Celui-ci apprit également que la NSA avait transmis des renseignements le concernant à treize agences fédérales américaines et à trois gouvernements étrangers. Il obtint temporairement qu’il soit interdit à la NSA d’écouter ses communications, et la destruction du matériel et des dossiers le concernant[5]. Quelques années plus tard le dossier fut classé sans suite.
Espionnage économique
1994 Airbus - McDonnell Douglas, vente d’avions à la Saudi Arabian Airlines ;
1994 Enercon, vol d’éléments techniques pour la constructions d’éoliennes ;
1994 Thomson CSF - Raytheon, interception des offres de l’entreprise française pour la construction d’un système de surveillance de la forêt amazonienne ;
1994 Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), interception des courriels des représentants européens ;
2002 Parlement européen, connaissance du mode de cryptage des données du Parlement depuis plusieurs années.
Lutte contre la criminalité
1992 : Il aurait permis d'espionner José Ignacio López de Arriortua, un cadre de General Motors parti chez Volkswagen en 1992 avec des documents secrets (Lopez a été reconnu coupable par contumace en mai 2000 par un jury fédéral des États-Unis)[6].
2007 : Lors de l'enlèvement de la fillette Madeleine McCann au Portugal, Scotland Yard aurait eu recours au réseau Echelon par l’intermédiaire du Government Communications Headquarters[7].
Les opposants : Jam Echelon Day
En 1999, un groupe d’« hacktivists » lance une campagne de mobilisation contre le système ECHELON en tirant parti de son prétendu point faible : son dictionnaire de mots-clés. Le 21 octobre 1999 est déclaré comme étant le « Jam Echelon Day », la journée d’engorgement du réseau ECHELON. Les internautes sont invités à ajouter à tous leurs messages électroniques une liste de mots-clés propres à faire réagir le système de tri. Selon les militants, le système d’écoutes pourrait alors être submergé par la masse de messages à traiter. Mais bien vite cette affirmation est mise en doute. William Knowlse qui fut le premier à préparer une liste de mots-clés dès 1998 déclare « J’ai amassé ces mots-clés au fil de mes lectures, sans vraiment penser à déstabiliser les services secrets […] Je doute qu’une liste vieille de plus de deux ans puisse créer des ennuis à la NSA ». Duncan Campbell, spécialiste du réseau ECHELON, ajoutera même « Il suffit aux employés de la NSA de demander à leurs ordinateurs d’ignorer les messages contenant plus d’une dizaine de mots-clés. Le réseau ECHELON serait alors protégé et ne subirait aucun engorgement ».
En 2001, l’action est relancée avec un but plus informatif. Son principal objectif est de faire comprendre aux citoyens que la liberté de pensée et d’expression est menacée. Le second objectif est de fournir des avis, des logiciels pour sécuriser les communications des entreprises et des particuliers. Cependant le message passe mal, et a des difficultés à sortir d’un cocon d’internautes spécialisés.
Women Peace Camp à Menwith Hill (Royaume-Uni)
Menwith Hill, dans le Yorkshire, au Royaume-Uni, est la plus grande base (F83) du réseau Echelon[1]. Près de 2 000 personnes y travaillent dont plus de 1 200 Américains[8]. La base F83 a pour fonction principale la collecte et le traitement des données des satellites SIGINT; sa seconde fonction majeure (Moonpenny) consiste à intercepter les données des satellites civils ou militaires d'autres pays[1]. Gérée en collaboration avec le GCHQ britannique, elle est sous l'autorité de la NSA[1].
Stations d'interception du Réseau Echelon situées à Menwith Hill (Royaume-Uni)
Depuis au moins 1975, la Post Office britannique (désormais British Telecom, BT) branchait des câbles par lesquels transitaient les appels téléphoniques internationaux émis depuis le Royaume-Uni vers Menwith Hill[8]. En 1992, un nouveau câble optique par lequel pouvait transiter plus de 100 000 appels téléphoniques a été dévié vers Menwith Hill par BT[8].
Un groupe de femmes, la Women Peace Camp, âgées en moyenne de plus de 60 ans, s'oppose à cette présence. Dès 1994, elles installent des caravanes en face de la base; évacuées sans ménagement elles alertent l’opinion publique. Pendant plus de 2 ans, elles se sont introduites plusieurs fois dans la base et ont fait ses poubelles sans éveiller les soupçons. Grâce à des photocopies ratées des fax elles réussissent à mettre à jour près de 250 systèmes opérant à Menwith Hill, et plusieurs bases implantées sur le sol britannique inconnues jusqu’à présent.
Suite à leurs multiples actions, elles multiplient les procès et les périodes d’incarcération. Ainsi Ann Lee a été condamnée en 2007 à deux mois de prison ferme pour avoir découpé une grille de sécurité. Helen John, âgée de plus de 60 ans, a été condamnée 34 fois et a purgé 18 mois de prison.
Stations d’interception :
Voici la liste des stations connues ou suspectées de participer au réseau Echelon :
Principales stations :
Fort Meade, Maryland, États-Unis (siège de la NSA)[1]
Geraldton, Australie-Occidentale, Australie
Menwith Hill, Yorkshire, Royaume-Uni (dirigée par la NSA et le GCHQ[1])
Misawa, Japon (contrôlé par l'AIA, Agence de Renseignements de l'US Air Force[1])
Morwenstow, Cornouailles, Royaume-Uni (dirigé par la branche civile du GCHQ, la Composite Signals Organisation, c'est, avec Menwith Hill, l'une des plus grandes bases d'interception SIGINT[1])
Pine Gap, près d'Alice Springs, Australie
Sabana Seca, Porto Rico (administré par la US Navy[1])
Shoal Bay, Nouvelle-Galles du Sud, Australie (Selon les sources australiennes, Shoal Bay ne fait pas en fait partie du réseau ECHELON, dans la mesure où les données brutes d'information ne sont pas transmises aux Etats-Unis et autres membres du traité UKUSA[9].)
Sugar Grove, Virginie-Occidentale, États-Unis (administré par la US Navy[1])
Yakima (Washington), États-Unis (première station ECHELON, administrée par des civils[1])
Waihopai, Nouvelle-Zélande (mise en marche fin 1991[9])
West Cape, Australie-Occidentale, Australie (États-Unis)
Autres stations :
Alert, île d'Ellesmere, Nunavut, Canada
Ayios Nikolaos, Chypre (Royaume-Uni)
Bremerhaven, Allemagne (Royaume-Uni)
Buckley Field, Colorado, États-Unis
Chicksands, Bedfordshire, Royaume-Uni
Diego Garcia, océan Indien (Royaume-Uni)
Digby, Lincolnshire, Royaume-Uni
Elmendorf, Allemagne (États-Unis)
Feltwell, Norfolk, Royaume-Uni
Fort Gordon, Géorgie, États-Unis
Gander, Terre-Neuve-et-Labrador, Canada
Gibraltar (Royaume-Uni)
Guam, océan Pacifique (administré par la US Navy[1])
Île de l'Ascension, océan Atlantique (administré par la CSO, branche civile du GCHQ[1])
Karamursel, Turquie (États-Unis)
Kunia, Hawaii (administré par le Naval Security Group américain[1])
Leitrim, Ontario, Canada
Malte (Royaume-Uni)
Masset, Colombie-Britannique, Canada
Medina Annex, Texas, États-Unis
Osan, Corée du Sud (États-Unis)
Rota, Espagne (États-Unis)
San Antonio (Texas) (Base de l'Air Force Kelly, RSOC (Centre Régional d'Opérations SIGINT) dirigé par l'AIA (Agence de Renseignements de l'US Air Force[1])
Silvermine, près du Cap, Afrique du Sud (États-Unis)
Tangimoana, Nouvelle-Zélande
Anciennes stations :
Bad Aibling, Allemagne (États-Unis) : fermée en 2004 [réf. nécessaire] (directement dirigée par la NSA et par des civils jusqu'en 1995[1])
Clark, Philippines (États-Unis) : fermée en 1997
Kabkan, Iran (États-Unis) : fermée en 1979
Little Sai Wan, Hong-Kong (Royaume-Uni) : fermée en 1984
Teufelsberg, Berlin-Ouest, Allemagne (États-Unis) : fermée en 1989
Annexes :
Bibliographie :
Documents audiovisuels :
Echelon Le pouvoir secret de David Korn-Brzoza (coproduction France 2 - Kuiv production) où différents anciens membres du réseau témoignent.
Livres :
Nicky Hager (1996), Secret power, New Zealand's Role in the International Spy Network, Craig Potton Publishing, Nelson, NZ; ISBN 0-908802-35-8; 1996
S. Lizin, Ch. Van Parys. Rapport sur l’existence éventuelle d’un réseau d’interception des communications, nommé « Echelon ». Sénat et Chambre des représentants de Belgique, 25 février 2002. 70 pages.
Arthur Paecht, Rapport d’information sur les systèmes de surveillance et d’interception électronique pouvant mettre en cause la sécurité nationale. Assemblée nationale (France), 11 octobre 2000. 89 pages.
Gerhard Schmid, Rapport sur l’existence d’un système d’interception mondial des communications privées et économiques, système d’interception ECHELON. Parlement européen, 11 juillet 2001. 202 pages. Rapport A5-02-64/2001
Development of surveillance technology and risk of abuse of economic information.Scientific and Technological Options Assement (STOA), 1999
Peggy Becker, Présentation et analyse. Volume 1.
Duncan Campbell, Interception Capabilities 2000 (trad. française : Surveillance électronique planétaire, éditions Allia, 2001, rééd. 2005), rapport rédigé par le STOA pour le Parlement européen. 'The state of the art in communications intelligence (COMINT) of automated processing for intelligence purposes of intercepted broadband ultilanguage leased or common carrier systems, and its applicability to COMMINT targetting and selection, including speech recognition'. Volume 2.
Franck Leprevost, Encryption and cryptosystems in electronic surveillance: a survey of the technology assessment issues. Volume 3.
Chris Elliot, The Legality of interception of electronic communications: a concise survey of the principal legal issues and instruments under international, european and national law. Volume 4.
Notes et références :
1.↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s et t Rapport IC 2000 (Interception Capabilities 2000) publié pour le Parlement européen par le Bureau d'Evaluation des Options Techniques et Scientifiques (STOA), et publié et traduit in Duncan Campbell, Surveillance électronique planétaire [archive], Editions Allia, Paris, 2005, p.17-24 spécifiquement sur l'UKUSA
2.↑ Duncan Campbell, Somebody's listening [archive], dans The New Statesman, 12 août 1988, pages 10-12
3.↑ a et b Duncan Campbell, op.cit., p.37
4.↑ a, b et c Duncan Campbell, op.cit., p.38
5.↑ a et b Duncan Campbell, op.cit., p.39
6.↑ (en) Série d'articles du New York Times [archive]
7.↑ (fr)Le réseau Echelon au secours de Maddie, Alain Charret, Centre français de recherche sur le renseignement [archive]
8.↑ a, b et c Duncan Campbell, BT condemned for listing cables to US sigint station [archive], 4 septembre 1997
9.↑ a et b Duncan Campbell, op.cit., p.77
Voir aussi :
Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Echelon.
Articles connexes :
Frenchelon en France
Swechelon en Suède
Onyx (système d'espionnage) en Suisse
Réseau HAARP
TEMPEST, système de visualisation des écrans d'ordinateurs (et a priori de tout système émettant de quelconques ondes) à distance.
SOURCE : http://fr.wikipedia.org/wiki/Echelon
Pays participant au traité UKUSA :
Australie
Canada
États-Unis
Royaume-Uni
Nouvelle-Zélande
Le réseau Echelon est géré conjointement par les services de renseignements des États membres du UKUSA :
la NSA (National Security Agency) pour les États-Unis qui en est le principal contributeur et utilisateur ;
le GCHQ (Government Communications Headquarters) pour le Royaume-Uni ;
le CST (Centre de la sécurité des télécommunications) pour le Canada ;
la DSD (Defence Signals Directorate) pour l'Australie ;
le GCSB (Government Communications Security Bureau) pour la Nouvelle-Zélande.
C’est un réseau global, appuyé par des satellites artificiels, de vastes bases d’écoutes situées aux États-Unis, au Canada (à Leitrim), au Royaume-Uni (à Morwenstow), en Australie (à Pine Gap) et en Nouvelle-Zélande (à Waihopai), des petites stations d'interception dans les ambassades, et le sous-marin de classe Seawolf USS Jimmy Carter, entré en service en 2005 pour écouter les câbles sous-marins de télécommunications.
Un radôme à Menwith Hill (Royaume-Uni)
Il intercepte les télécopies, les communications téléphoniques, les courriels et, grâce à un puissant réseau d’ordinateurs, est capable de trier en fonction de certains termes les communications écrites et, à partir de l’intonation de la voix, les communications orales. Bien que plusieurs autres pays aient mis en place des systèmes similaires, comme le système surnommé Frenchelon en France, il reste aujourd’hui le plus puissant des systèmes d'écoute.
Ces réseaux peuvent être utilisés pour des actions militaires, politiques ou commerciales. Il aurait été utilisé pour faire gagner des contrats à des compagnies américaines, face à ses concurrents, comme Boeing contre Airbus. 2 000 personnes, dont 1 500 Américains, travaillent sur la base du Yorkshire au Royaume-Uni, la plus grosse hors des États-Unis. Les militantes du Women Peace Camp sont entrées plusieurs fois dans cette base, ont volé des documents et ont diffusé des informations au sujet d'Echelon.
Toutes les informations récoltées par le réseau Echelon sont analysées au quartier général de la NSA à Fort George G. Meade (Maryland, États-Unis).
Histoire
Les origines d’Echelon dans le traité UKUSA
En 1943, les États-Unis et le Royaume-Uni, alors engagés dans la Seconde Guerre mondiale, signent un accord de coopération dans l’interception des communications, l'accord Brusa. La machine Enigma, fleuron de la cryptographie nazie, ne résiste pas à cette alliance. Pour pérenniser cette entente au sortir de la guerre, ces deux pays signent en 1947 le traité UKUSA (United-Kingdom – United States of America). Ils sont rapidement rejoints par le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Des pays tiers (l'Allemagne, la Norvège, la Turquie) signent ensuite des traités SIGINT avec les Etats-Unis, bénéficiant ainsi d'un accès restreint au réseau UKUSA[1].
Le développement Echelon pendant la guerre froide
Pendant les premières années, les pays membres de l'UKUSA se sont cantonnés à l’interception des messages entrant et sortant de leurs territoires respectifs et à l’écoute de certains pays limitrophes. Mais dans le cadre de la guerre froide, ils développent rapidement des outils plus performants, et à plus grand rayon d’action. Au milieu des années 1970, la première base Echelon voit le jour aux États-Unis. Elle sera la première d’un vaste réseau qui couvre aujourd’hui la Terre entière. Son nom est P415, mais il est plus connu sous le nom de Réseau Echelon.
Bunker de surveillance à Silvermine en Afrique du Sud
Plusieurs pays tiers rejoindront cette alliance – tels que l’Allemagne[1], la Norvège[1], la Turquie[1] ou la Corée du Sud [réf. nécessaire]. Ils n’auront toutefois qu’une importance secondaire, les cinq principaux pays de cette coalition se partageant les informations recueillies, sélectionnant celles auxquelles peuvent accéder les autres États membres et décidant quelles personnes, entreprises, ou États doivent être la cible du réseau.
Dévoilement du réseau Echelon
Ce réseau est resté totalement inconnu du grand public pendant plus de 40 ans. C’est en 1988 qu’un journaliste écossais, Duncan Campbell, dévoile le projet Echelon, dans un article intitulé Somebody's listening[2]. À l'époque, celle-ci ne fait pas grand bruit et les médias s'y intéressent peu.
En 1995, le gouvernement canadien reconnaît l'existence d'une collaboration internationale dans l'échange de renseignements extérieurs, suivi en mars 1999 par l'Australie qui affirme que son gouvernement « coopère effectivement avec des organisations équivalentes d'espionnage des signaux outre-mer sous l'égide de l'alliance UKUSA »[1]. En 1996, le journaliste néo-zélandais Nicky Hager publie son livre Secret Power, détaillant la participation néo-zélandaise au réseau. Parallèlement, les affaires d’espionnage économique se multiplient (Thomson-CSF, Airbus, AT&T, etc.).
Trois ans plus tard, les premières preuves écrites sont découvertes par des chercheurs de l’université George Washington (Washington). Deux documents déclassifiés par la NSA ont été découverts, l’un datant du 3 septembre 1991 qui précise la mission du centre de surveillance électronique de Sugar Grove en Virginie, l’autre du 15 juin 1995 relatant l’activation de certains centres d’interception sur les bases aériennes américaines. La NSA a toujours nié cette alliance. Le Parlement européen demande ensuite au STOA un rapport sur l'existence d'Echelon, rédigé par Duncan Campbell.
Les affaires connues d'espionnages : Espionnage contre des personnes et 1945-1973 Opération SHAMROCK
À partir de 1945, la NSA a obtenu systématiquement des bureaux des principales entreprises américaines de télégraphie (RCA Global, ITT World Communications, Western Union) l’accès aux messages câblés[3]. C’est le début de l’opération SHAMROCK qui dura près de 30 ans. De 1966 à 1973, la circulation totale de télégrammes aux États-Unis était d’environ 72 millions de messages par an. Selon la commission Church du Sénat américain, les analystes de la NSA en sélectionnaient environ 1,8 million, soit 1 sur 40, pour les exploiter avec l’aide des autres agences américaines[3].
Les diverses agences américaines établissent des listes de noms, qu'elles transmettent à la NSA afin que leurs communications soient surveillées. Ces listes incluaient le nom de 450 Américains et 3 000 étrangers, considérés par le Bureau des Narcotiques et des Drogues Dures comme des trafiquants de drogue; de 1 000 Américains et de 1 700 étrangers, classés par le FBI comme « agitateurs publics » ou terroristes; et de 30 organisations américaines et 700 étrangers désignés comme extrémistes par la CIA[4].
1967-1975 Opération MINARET
À partir de 1967, l’opération MINARET débute. Les pacifistes (contre la guerre du Viêt Nam), les militants pour l’égalité des droits civiques (Martin Luther King, Malcolm X, Jane Fonda…) sont mis systématiquement sur écoute. Pour légitimer leurs actions les différentes agences américaines ont volontairement porté des accusations à leur encontre.
Le 8 août 1975, le lieutenant-général Lew Allen directeur de la NSA, reconnaît devant la commission Pike de la chambre des Représentants que : « La NSA intercepte systématiquement les communications internationales, les appels téléphoniques comme les messages câblés »[4]. Il reconnaissait également que des messages adressés à des citoyens américains ou émanant d’eux avaient été illégalement interceptés dans le processus destiné à rassembler des renseignements concernant l’étranger[4].
En août 1977, Abdeen M. Jabara, avocat de Détroit, intenta un procès au FBI[5]. Il devint le premier et le seul Américain à provoquer la révélation de l’étendue de la surveillance exercée sur lui par la NSA. Entre 1967 et 1973, la NSA avait procuré au FBI le contenu de six appels téléphoniques et télégrammes passés à l’étranger par cet homme. Celui-ci apprit également que la NSA avait transmis des renseignements le concernant à treize agences fédérales américaines et à trois gouvernements étrangers. Il obtint temporairement qu’il soit interdit à la NSA d’écouter ses communications, et la destruction du matériel et des dossiers le concernant[5]. Quelques années plus tard le dossier fut classé sans suite.
Espionnage économique
1994 Airbus - McDonnell Douglas, vente d’avions à la Saudi Arabian Airlines ;
1994 Enercon, vol d’éléments techniques pour la constructions d’éoliennes ;
1994 Thomson CSF - Raytheon, interception des offres de l’entreprise française pour la construction d’un système de surveillance de la forêt amazonienne ;
1994 Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), interception des courriels des représentants européens ;
2002 Parlement européen, connaissance du mode de cryptage des données du Parlement depuis plusieurs années.
Lutte contre la criminalité
1992 : Il aurait permis d'espionner José Ignacio López de Arriortua, un cadre de General Motors parti chez Volkswagen en 1992 avec des documents secrets (Lopez a été reconnu coupable par contumace en mai 2000 par un jury fédéral des États-Unis)[6].
2007 : Lors de l'enlèvement de la fillette Madeleine McCann au Portugal, Scotland Yard aurait eu recours au réseau Echelon par l’intermédiaire du Government Communications Headquarters[7].
Les opposants : Jam Echelon Day
En 1999, un groupe d’« hacktivists » lance une campagne de mobilisation contre le système ECHELON en tirant parti de son prétendu point faible : son dictionnaire de mots-clés. Le 21 octobre 1999 est déclaré comme étant le « Jam Echelon Day », la journée d’engorgement du réseau ECHELON. Les internautes sont invités à ajouter à tous leurs messages électroniques une liste de mots-clés propres à faire réagir le système de tri. Selon les militants, le système d’écoutes pourrait alors être submergé par la masse de messages à traiter. Mais bien vite cette affirmation est mise en doute. William Knowlse qui fut le premier à préparer une liste de mots-clés dès 1998 déclare « J’ai amassé ces mots-clés au fil de mes lectures, sans vraiment penser à déstabiliser les services secrets […] Je doute qu’une liste vieille de plus de deux ans puisse créer des ennuis à la NSA ». Duncan Campbell, spécialiste du réseau ECHELON, ajoutera même « Il suffit aux employés de la NSA de demander à leurs ordinateurs d’ignorer les messages contenant plus d’une dizaine de mots-clés. Le réseau ECHELON serait alors protégé et ne subirait aucun engorgement ».
En 2001, l’action est relancée avec un but plus informatif. Son principal objectif est de faire comprendre aux citoyens que la liberté de pensée et d’expression est menacée. Le second objectif est de fournir des avis, des logiciels pour sécuriser les communications des entreprises et des particuliers. Cependant le message passe mal, et a des difficultés à sortir d’un cocon d’internautes spécialisés.
Women Peace Camp à Menwith Hill (Royaume-Uni)
Menwith Hill, dans le Yorkshire, au Royaume-Uni, est la plus grande base (F83) du réseau Echelon[1]. Près de 2 000 personnes y travaillent dont plus de 1 200 Américains[8]. La base F83 a pour fonction principale la collecte et le traitement des données des satellites SIGINT; sa seconde fonction majeure (Moonpenny) consiste à intercepter les données des satellites civils ou militaires d'autres pays[1]. Gérée en collaboration avec le GCHQ britannique, elle est sous l'autorité de la NSA[1].
Stations d'interception du Réseau Echelon situées à Menwith Hill (Royaume-Uni)
Depuis au moins 1975, la Post Office britannique (désormais British Telecom, BT) branchait des câbles par lesquels transitaient les appels téléphoniques internationaux émis depuis le Royaume-Uni vers Menwith Hill[8]. En 1992, un nouveau câble optique par lequel pouvait transiter plus de 100 000 appels téléphoniques a été dévié vers Menwith Hill par BT[8].
Un groupe de femmes, la Women Peace Camp, âgées en moyenne de plus de 60 ans, s'oppose à cette présence. Dès 1994, elles installent des caravanes en face de la base; évacuées sans ménagement elles alertent l’opinion publique. Pendant plus de 2 ans, elles se sont introduites plusieurs fois dans la base et ont fait ses poubelles sans éveiller les soupçons. Grâce à des photocopies ratées des fax elles réussissent à mettre à jour près de 250 systèmes opérant à Menwith Hill, et plusieurs bases implantées sur le sol britannique inconnues jusqu’à présent.
Suite à leurs multiples actions, elles multiplient les procès et les périodes d’incarcération. Ainsi Ann Lee a été condamnée en 2007 à deux mois de prison ferme pour avoir découpé une grille de sécurité. Helen John, âgée de plus de 60 ans, a été condamnée 34 fois et a purgé 18 mois de prison.
Stations d’interception :
Voici la liste des stations connues ou suspectées de participer au réseau Echelon :
Principales stations :
Fort Meade, Maryland, États-Unis (siège de la NSA)[1]
Geraldton, Australie-Occidentale, Australie
Menwith Hill, Yorkshire, Royaume-Uni (dirigée par la NSA et le GCHQ[1])
Misawa, Japon (contrôlé par l'AIA, Agence de Renseignements de l'US Air Force[1])
Morwenstow, Cornouailles, Royaume-Uni (dirigé par la branche civile du GCHQ, la Composite Signals Organisation, c'est, avec Menwith Hill, l'une des plus grandes bases d'interception SIGINT[1])
Pine Gap, près d'Alice Springs, Australie
Sabana Seca, Porto Rico (administré par la US Navy[1])
Shoal Bay, Nouvelle-Galles du Sud, Australie (Selon les sources australiennes, Shoal Bay ne fait pas en fait partie du réseau ECHELON, dans la mesure où les données brutes d'information ne sont pas transmises aux Etats-Unis et autres membres du traité UKUSA[9].)
Sugar Grove, Virginie-Occidentale, États-Unis (administré par la US Navy[1])
Yakima (Washington), États-Unis (première station ECHELON, administrée par des civils[1])
Waihopai, Nouvelle-Zélande (mise en marche fin 1991[9])
West Cape, Australie-Occidentale, Australie (États-Unis)
Autres stations :
Alert, île d'Ellesmere, Nunavut, Canada
Ayios Nikolaos, Chypre (Royaume-Uni)
Bremerhaven, Allemagne (Royaume-Uni)
Buckley Field, Colorado, États-Unis
Chicksands, Bedfordshire, Royaume-Uni
Diego Garcia, océan Indien (Royaume-Uni)
Digby, Lincolnshire, Royaume-Uni
Elmendorf, Allemagne (États-Unis)
Feltwell, Norfolk, Royaume-Uni
Fort Gordon, Géorgie, États-Unis
Gander, Terre-Neuve-et-Labrador, Canada
Gibraltar (Royaume-Uni)
Guam, océan Pacifique (administré par la US Navy[1])
Île de l'Ascension, océan Atlantique (administré par la CSO, branche civile du GCHQ[1])
Karamursel, Turquie (États-Unis)
Kunia, Hawaii (administré par le Naval Security Group américain[1])
Leitrim, Ontario, Canada
Malte (Royaume-Uni)
Masset, Colombie-Britannique, Canada
Medina Annex, Texas, États-Unis
Osan, Corée du Sud (États-Unis)
Rota, Espagne (États-Unis)
San Antonio (Texas) (Base de l'Air Force Kelly, RSOC (Centre Régional d'Opérations SIGINT) dirigé par l'AIA (Agence de Renseignements de l'US Air Force[1])
Silvermine, près du Cap, Afrique du Sud (États-Unis)
Tangimoana, Nouvelle-Zélande
Anciennes stations :
Bad Aibling, Allemagne (États-Unis) : fermée en 2004 [réf. nécessaire] (directement dirigée par la NSA et par des civils jusqu'en 1995[1])
Clark, Philippines (États-Unis) : fermée en 1997
Kabkan, Iran (États-Unis) : fermée en 1979
Little Sai Wan, Hong-Kong (Royaume-Uni) : fermée en 1984
Teufelsberg, Berlin-Ouest, Allemagne (États-Unis) : fermée en 1989
Annexes :
Bibliographie :
Documents audiovisuels :
Echelon Le pouvoir secret de David Korn-Brzoza (coproduction France 2 - Kuiv production) où différents anciens membres du réseau témoignent.
Livres :
Nicky Hager (1996), Secret power, New Zealand's Role in the International Spy Network, Craig Potton Publishing, Nelson, NZ; ISBN 0-908802-35-8; 1996
S. Lizin, Ch. Van Parys. Rapport sur l’existence éventuelle d’un réseau d’interception des communications, nommé « Echelon ». Sénat et Chambre des représentants de Belgique, 25 février 2002. 70 pages.
Arthur Paecht, Rapport d’information sur les systèmes de surveillance et d’interception électronique pouvant mettre en cause la sécurité nationale. Assemblée nationale (France), 11 octobre 2000. 89 pages.
Gerhard Schmid, Rapport sur l’existence d’un système d’interception mondial des communications privées et économiques, système d’interception ECHELON. Parlement européen, 11 juillet 2001. 202 pages. Rapport A5-02-64/2001
Development of surveillance technology and risk of abuse of economic information.Scientific and Technological Options Assement (STOA), 1999
Peggy Becker, Présentation et analyse. Volume 1.
Duncan Campbell, Interception Capabilities 2000 (trad. française : Surveillance électronique planétaire, éditions Allia, 2001, rééd. 2005), rapport rédigé par le STOA pour le Parlement européen. 'The state of the art in communications intelligence (COMINT) of automated processing for intelligence purposes of intercepted broadband ultilanguage leased or common carrier systems, and its applicability to COMMINT targetting and selection, including speech recognition'. Volume 2.
Franck Leprevost, Encryption and cryptosystems in electronic surveillance: a survey of the technology assessment issues. Volume 3.
Chris Elliot, The Legality of interception of electronic communications: a concise survey of the principal legal issues and instruments under international, european and national law. Volume 4.
Notes et références :
1.↑ a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s et t Rapport IC 2000 (Interception Capabilities 2000) publié pour le Parlement européen par le Bureau d'Evaluation des Options Techniques et Scientifiques (STOA), et publié et traduit in Duncan Campbell, Surveillance électronique planétaire [archive], Editions Allia, Paris, 2005, p.17-24 spécifiquement sur l'UKUSA
2.↑ Duncan Campbell, Somebody's listening [archive], dans The New Statesman, 12 août 1988, pages 10-12
3.↑ a et b Duncan Campbell, op.cit., p.37
4.↑ a, b et c Duncan Campbell, op.cit., p.38
5.↑ a et b Duncan Campbell, op.cit., p.39
6.↑ (en) Série d'articles du New York Times [archive]
7.↑ (fr)Le réseau Echelon au secours de Maddie, Alain Charret, Centre français de recherche sur le renseignement [archive]
8.↑ a, b et c Duncan Campbell, BT condemned for listing cables to US sigint station [archive], 4 septembre 1997
9.↑ a et b Duncan Campbell, op.cit., p.77
Voir aussi :
Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur Echelon.
Articles connexes :
Frenchelon en France
Swechelon en Suède
Onyx (système d'espionnage) en Suisse
Réseau HAARP
TEMPEST, système de visualisation des écrans d'ordinateurs (et a priori de tout système émettant de quelconques ondes) à distance.
SOURCE : http://fr.wikipedia.org/wiki/Echelon
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Vidéo sur le réseau de surveillance électronique : ECHELON !
VIDÉO SUR LE RÉSEAU PLANÉTAIRE DE SURVEILLANCE ÉLECTRONIQUE : "ECHELON" !
Visionner cette excellente vidéo qui retrace l'histoire du projet "Echelon", sa mise en place et ses implications :
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Regard sur le système de surveillance, "Echelon" !
REGARD SUR LE SYSTÈME ECHELON
Avec un budget annuel de 26,7 milliards de dollars - autant que pendant la guerre froide -, les services de renseignement américains sont les mieux dotés de la planète. Des alliances stratégiques et une technologie puissante leur permettent d’espionner de manière routinière téléphone, fax et courrier électronique dans le monde entier.
Les Etats-Unis sont-ils désormais si puissants qu’ils ne craignent plus les réactions de leurs alliés européens ? Il avait fallu l’obstination d’un chercheur néo-zélandais, Nicky Hager, pour dévoiler l’existence d’un formidable réseau de surveillance planétaire, le système Echelon, en place depuis les années 80. Son enquête (1) exposait en détail, pour la première fois, comment l’Agence de sécurité américaine (National Security Agency, NSA), un des organismes américains les plus secrets, surveille, depuis presque vingt ans, l’ensemble des communications internationales (2).
M. Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale sous la présidence de M. James Carter, avoue, non sans cynisme : « Quand vous avez la capacité d’avoir des informations, il est très dur d’imposer des barrières arbitraires à leur acquisition. (...) Devons-nous refuser de lire (3) ? » L’embryon du réseau d’espionnage américain date du début de la guerre froide lorsqu’un premier pacte de collecte et d’échange de renseignements, dénommé Ukusa, fut établi entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis. A ces deux Etats se sont joints le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Depuis les années 70, des stations d’écoute implantées dans ces pays captent les signaux retransmis vers la Terre par les satellites de type Intelsat et Inmarsat. Et une centaine de satellites d’observation « écoutent » les ondes : radio, téléphones cellulaires, etc.
Satellites en orbite géostationnaire, comme Vortex, qui interceptent
les télécommunications micro-ondes (IC-2000, Duncan Campbell)
Par ailleurs, affirme Duncan Campbell (4), tous les réseaux de communication sont écoutés, des câbles sous-marins (des capteurs sont déposés par des plongeurs spécialisés) au réseau Internet (la surveillance du réseau mondial est particulièrement aisée : la quasi-totalité des données transitent par des « noeuds » situés sur le territoire américain, même lorsqu’il s’agit de connexions européennes !) Ainsi, chaque jour, des millions de télécopies, de télex, de messages électroniques et d’appels téléphoniques du monde entier sont passés au crible, triés, sélectionnés, analysés.
« Le système Echelon, explique Nicky Hager, a été conçu de manière à interconnecter [tous les systèmes d’écoute] pour leur permettre de fonctionner comme les composants d’un tout intégré. » Les stations de réception satellitaire captent l’ensemble des faisceaux des satellites Intelsat, la plus importante d’entre elles, localisée à Menwith Hill, en Angleterre, étant placée sous le contrôle direct de la NSA. La masse d’informations recueillies est toutefois trop importante pour pouvoir être exploitée sans traitement préalable par les effectifs - pléthoriques, mais pas infinis - des services de renseignement.
« La clé de l’interception, continue Nicky Hager, repose sur de puissants ordinateurs qui scrutent et analysent ces masses de messages pour en extraire ceux qui présentent un intérêt. Les stations d’interception reçoivent les millions de messages destinés aux stations terrestres légitimes et utilisent des ordinateurs pour dénicher ceux qui contiennent des adresses ou des mots-clés préprogrammés. »
Adresses et mots-clés que les services de renseignement s’échangent sous forme de « dictionnaires » reflétant leurs préoccupations du moment. Il suffit que des mots comme terrorisme, drogue, guérilla, ou des noms comme Castro, Kadhafi, Saddam Hussein, etc. soient émis pour que la communication entière soit identifiée, retenue, analysée. Un peu à la manière des moteurs de recherche sur Internet, ces « grandes oreilles », munies des meilleurs systèmes automatiques de reconnaissance vocale, de lecture optique et d’évaluation des contenus, sélectionnent les communications à surveiller. Duncan Campbell précise toutefois que, si les ordinateurs de la NSA sont en mesure de reconnaître automatiquement les locuteurs lors d’une conversation téléphonique, ils ne sont pas encore capables d’en retranscrire le contenu.
D’autres chercheurs ont établi le scénario suivant, correspondant certainement plus à la réalité de la fin des années 80 qu’aux capacités actuelles du système (5). Chaque jour, les analystes des diverses agences examinent la moisson de la veille, qui arrive marquée de dates, d’indications de provenance et de destination, et de chiffres-clés : 5 535 représente, par exemple, les communications diplomatiques japonaises ; 8 182, les échanges concernant les technologies de chiffrement, etc. Les données sont transcrites, déchiffrées et traduites sous forme de rapports détaillés, de gists donnant l’essence d’une conversation ou de résumés reprenant les informations dans leur contexte.
Le document ainsi produit reçoit une estampille « Moray » (secret), « Spoke » (plus secret que « Moray »), « Umbra » (top secret), « Gamma » (interception de communications russes) ou « Druid » (destiné à des pays non membres d’Ukusa). Un dernier code (« Alpha » pour les services britanniques (GCJQ), « Echo » pour le DSD australien, « India » pour l’agence néo-zélandaise GCSB, « Uniform » pour le CSE canadien et « Oscar » pour la NSA) indique à qui le message doit être transmis via « Platform », le système nerveux central d’Ukusa.
Ce système diffère des écoutes téléphoniques « classiques » par deux caractéristiques particulièrement préoccupantes. La première constitue un problème majeur de souveraineté nationale pour les petits pays de l’alliance Ukusa : dans les années 80, à la suite du refus du premier ministre travailliste de l’époque, M. David Lange, de laisser entrer dans les eaux territoriales néo-zélandaises un navire, l’USS Buchanan, doté de capacités nucléaires, les Néo-Zélandais croyaient leur pays coupé des renseignements de la NSA. Mais, en réalité, sans en référer à leur gouvernement, les services néo-zélandais avaient, au contraire, accru leur collaboration avec la NSA et accéléré le déploiement d’Echelon. Parallèlement, la presse néo-zélandaise déclenchait une campagne de désinformation sur le thème : « Que ferons-nous sans les renseignements américains ? »
Surveiller des mots-clés
De plus, le fait même qu’Echelon permette des échanges de « dictionnaires » aboutit à faire de chaque service de renseignement un agent de collecte, sur son territoire, d’informations destinées à des partenaires étrangers. Mais la transmission se fait de manière automatisée et, en raison du mode de programmation du système, il ne permet pas à la partie néo-zélandaise de connaître les mots-clés utilisés par ses partenaires. La réciproque, on s’en doute, n’est pas vraie. Cela aurait, par exemple, pu permettre aux Etats-Unis d’utiliser les infrastructures néo-zélandaises pour espionner les communications de l’association Greenpeace, lors de sa campagne de protestation contre les essais nucléaires français autour de l’atoll de Mururoa en 1995, sans en informer Wellington !
Autre originalité par rapport aux écoutes « classiques », les interceptions menées par Echelon sont pilotées à partir de mots-clés, et non pas en plaçant sous surveillance systématique des numéros de téléphone, de fax, ou des adresses Internet de personnes précises. Cet aspect technique, certes très prometteur en termes de renseignement, efface toute possibilité de définition - par décision judiciaire, militaire ou politique - de la source surveillée : toute personne est susceptible d’être écoutée pour peu que sa conversation soit jugée « intéressante » par le logiciel ! Les dérives sont inévitables. Un ancien espion canadien, M. Mike Frost, accuse ainsi Mme Margaret Thatcher d’avoir fait venir à Londres, en février 1983, des opérateurs canadiens pour surveiller deux des ministres de son propre gouvernement qui - naïfs - ourdissaient quelque trahison politique en communiquant avec leurs téléphones cellulaires.
Il est tentant d’utiliser un système si secret et si puissant pour les renseignements généraux et les opérations de basse police : en 1992, des opérateurs de haut rang des services secrets britanniques, fâchés de certaines dérives, dévoilèrent qu’Amnesty International, entre autres organisations non gouvernementales, avait été écoutée à partir de mots-clés relatifs au trafic d’armes. Et, pour l’exemple, ils montrèrent au journaliste de l’Observer comment ils procédaient pour intercepter les conversations relatives au mot-clé « aide au tiers-monde » (6). Le choix de ce journal était tout indiqué : les propriétaires de l’Observer, après la publication d’une enquête, en 1989, sur les agissements du fils de Mme Thatcher, avaient également été mis sur écoutes par cette dernière (7).
Dérives isolées ? Comme l’explique M. Steve Wright, chercheur à la Fondation Omega, une organisation britannique de défense des droits humains, dans le prérapport qu’il remit au Parlement européen en janvier 1998, « Echelon est principalement dirigé contre des cibles non militaires : gouvernements, organisations et entreprises dans virtuellement tous les pays. (...) Bien que beaucoup d’informations [recueillies par le système] concernent de potentiels terroristes, il s’y produit beaucoup d’intelligence économique, notamment une surveillance intensive de tous les pays participant aux négociations du GATT (8) ». Les systèmes d’écoutes ne se cantonnent donc pas à la surveillance des activités terroristes ou mafieuses. Le renseignement économique et, partant, les renseignements généraux d’ordre politique en sont aussi un enjeu central. Chacun des pays impliqués est censé empêcher que ses propres citoyens soient écoutés, mais, en l’absence de tout contrôle extérieur, cette disposition reste largement théorique. Cela inquiète notamment le Congrès des Etats-Unis, où un projet d’amendement à la loi de finances 2000 vise à contraindre la NSA à dévoiler le mode de fonctionnement d’Echelon et à confirmer sa compatibilité avec la Constitution ce qui, au vu du sinistre bilan des écoutes illégales pratiquées de tous temps par l’agence américaine, est hautement improbable !
Tous les messages contrôlés
Déjà la Cour suprême avait imposé, en 1967, l’arrêt du projet « Minaret », fichage de milliers d’organisations et d’individus sur des « listes de surveillance » où figuraient des « dissidents » tels que Martin Luther King, Malcom X, Jane Fonda ou Joan Baez ; en 1975, c’est le directeur de la NSA qui, face au tollé déclenché au Congrès, mettait un terme au projet « Shamrock » de surveillance, avec la complicité des principales compagnies de télégraphe, de tous les messages télégraphiques entrant ou sortant des Etats-Unis.
Dans un rapport remis, début novembre 1998, au Congrès, le chercheur Patrick Poole montre que les principales firmes bénéficiant du produit de l’espionnage mené par Echelon sont celles qui fabriquent l’équipement du réseau Echelon, notamment Lockheed, Boeing, Loral, TRW et Raytheon : « Une relation incestueuse si forte, assure le rapport, que les renseignements recueillis sont parfois utilisés pour écarter des fabricants américains de marchés convoités par ces contractants majeurs des secteurs de la défense et du renseignement, qui sont par ailleurs souvent la source de grandes contributions financières aux deux partis qui dominent la vie politique américaine (9). »
« Des entreprises européennes ont déjà fait les frais [d’Echelon], expliquait M. Alain Pompidou, président du comité d’évaluation des choix technologiques et scientifiques (STOA) du Parlement européen. Mais, comme elles commercent avec les Etats-Unis, elles se taisent (10). » A la décharge de ces entreprises, le fait qu’il n’existe aucun texte de droit international réglementant les écoutes mais également la difficulté d’obtenir des informations fiables. La participation britannique embarrasse les instances européennes qui, à l’instar de M. Martin Bangemann, alors commissaire européen en charge du commerce, attendent « des preuves de l’existence du système » avant que de risquer de nuire aux « bonnes relations commerciales avec les Etats-Unis ». Si le Foreign Office nous certifie qu’« il n’existe aucune incompatibilité entre la position du Royaume-Uni dans l’Union européenne et son devoir de garantir la sécurité nationale », les députés européens demandent toutefois l’instauration d’un « code de bonne conduite » ainsi qu’un complément d’enquête, qui pourrait les amener à interroger la NSA.
Des « preuves » ? Suite à un reportage diffusé à la télévision australienne, M. Martin Brady, le directeur du DSD, a mis un terme à plus de cinquante années de secret officiel et lâché les mots tabous : l’agence australienne « coopère en effet avec ses homologues étrangères, les organisations d’interception des communications des pays réunis dans le pacte Ukusa », écrit-il au producteur du programme.
Philippe Rivière
(1) Nicky Hager, Secret Power. New Zealand’s Role in The International Spy Network, Craig Potton Publishing, Nelson, Nouvelle-Zélande, 1996. N’ayant pas trouvé d’éditeur aux Etats-Unis, le livre y est distribué par la revue Covert Action Quarterly,Washington DC.
(2) Steve Wright, An Appraisal of Technologies of Political Control, Interim Study, STOA, Parlement européen, 19 janvier 1998. (Lire le texte intégral du rapport.)
(3) Le Nouvel Observateur, 10-16 décembre 1998.
(4) Interception Capabilities 2000. Development of Surveillance Technology and Risk of abuse of Economic Information, STOA, Parlement européen, PE 168 184, avril 1999.
(5) Patrick S. Poole, « Echelon : America’s Secret Global Surveillance Network », The Privacy Papers, n o 4, novembre 1998, Free Congress Research and Education Foundation, Washington, DC.
(6) John Merritt, The Observer, Londres, 28 juin 1992, cité par Nicky Hager, op. cit.
(7) Hugh O’Shaughnessy, The Observer, 28 juin 1992.
(8) Steve Wright, op. cit.
(9) Patrick S. Poole, op. cit.
(10) Le Figaro, Paris, 19-20 septembre 1998.
SOURCE : http://www.monde-diplomatique.fr/mav/46/RIVIERE/m1
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communications sous haute surveillance
J'aimerais que Le Seigneur fasse quelque chose qui brouille toutes leurs ondes afin que tout leur réseau de communications soit naze, un peu comme ce qu'il a fait avec la tour de Babel, quand les humains parlaient un seul langage , tiens c'est une répétition de l'histoire si on y réfléchit, ça va bien finir par arriver de toute façon. Plus d'internet, plus de téléphonie, plus d'électricité, plus d'essence, chouette je ne pourrai plus aller bosser ... Ce qui sera une belle pagaille mais peut-être pourra-t-on enfin devenir libres à ce moment-là, qu'est-ce qu'on mangera, je ne sais pas ...Il faudra faire une totale confiance à la Providence divine, la vraie vie en Dieu quoi ...
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