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Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

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Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 51 Empty Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

Message  ami de la Miséricorde Sam 12 Sep 2015 - 4:43

4° Comment modérer les passions

805. b) Il faut donc faire contrôler son activité par un sage directeur, et suivre les conseils
de la sagesse.

1) Habituellement, il faut mettre, dans la culture de nos désirs et passions, une certaine modération, une sorte de tranquillité apaisée, et éviter d'être constamment tendu : il est nécessaire de ménager sa monture pour aller jusqu'au terme de la course, et par conséquent d'éviter l'empressement excessif qui use les forces ; notre pauvre machine humaine ne peut pas être constamment sous pression, si nous voulons qu'elle n'éclate pas.
2) Avant un grand effort à donner, ou après une dépense considérable d'énergie, la prudence demande qu'on impose un certain calme, un certain repos aux ambitions les plus légitimes, au zèle le plus ardent et le plus pur. C'est l'exemple que nous a laissé Notre Seigneur ; de temps en temps, il invitait ses disciples au repos : « Venite seorsum ut desertum locum et requiescite pusillium » (Marc, VI, 31).
Ainsi dirigées et modérées, les passions, loin d'être un obstacle à la perfection, ne seront que des moyens efficaces pour nous en rapprocher chaque jour ; et la victoire remportée sur elles nous permettra de mieux discipliner nos facultés supérieures.

§ IV. De la mortification des facultés supérieures

Ces facultés supérieures, qui constituent l'homme en tant qu'homme, sont l'intelligence et la volonté, qui elles aussi ont besoin d'être disciplinées, parce qu'elles aussi ont été atteintes par le péché originel, n° 75.

I. Mortification ou discipline de l'intelligence

806. Notre entendement nous a été donné pour connaître la Vérité, et surtout Dieu et les choses divines. C'est Dieu qui est le vrai soleil des esprits ; il nous éclaire par une double lumière, la lumière de la raison et celle de la foi. Dans l'état présent, nous ne pouvons arriver à la vérité intégrale sans le concours de ces deux lumières ; faire fi de l'une ou de l'autre, c'est s'aveugler soi-même. Il est d'autant plus important de discipliner notre intelligence que c'est elle qui éclaire la volonté et lui permet de prendre son orientation vers le bien ; c'est elle qui, sous le nom de conscience, est la règle de notre vie morale et surnaturelle. Mais pour qu'il en soit ainsi il faut mortifier ses tendances défectueuses, dont les principales sont : l'ignorance, la curiosité et la précipitation, l'orgueil et l'opiniâtreté.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,Desclée and Co, 1923

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Message  ami de la Miséricorde Dim 13 Sep 2015 - 7:21

4° Comment modérer les passions

807. 1° L'ignorance se combat par l'application méthodique et constante à l'étude, et surtout à l'étude de tout ce qui se rapporte à Dieu, notre fin dernière, et aux moyens de l'atteindre. Il serait déraisonnable en effet de s'occuper de toutes les sciences et de négliger celle du salut.
Assurément chacun doit étudier, dans les sciences humaines, celles qui se rapportent à ses devoirs d'état ; mais le devoir primordial étant de connaître Dieu pour l'aimer, négliger cette étude serait inexcusable. Et cependant que de chrétiens, très instruits dans telle ou telle branche des sciences, n'ont qu'une connaissance rudimentaire des vérités chrétiennes, des dogmes, de la morale et de l'ascétique ! Un progrès se manifeste aujourd'hui dans l'élite, et il y a des cercles d'étude où l'on étudie avec le plus vif intérêt toutes les questions religieuses, y compris la spiritualité. Dieu en soit béni, et puisse ce mouvement s'étendre!

808. 2° La Curiosité est une maladie de notre esprit qui ne fait qu'augmenter l'ignorance religieuse : elle nous porte en effet avec une ardeur excessive vers les connaissances qui nous plaisent beaucoup plus que vers celles qui nous sont utiles, et nous fait perdre ainsi un temps précieux. Souvent elle est accompagnée d'empressement et de précipitation qui fait que nous nous absorbons dans les études qui flattent la curiosité, au détriment de celles qui sont plus importantes.
Pour en triompher, il faut : 1) étudier en premier lieu non ce qui plait, mais ce qui est utile, surtout ce qui est nécessaire : « id prius quod est magis necessarium », dit S. Bernard, et ne s'occuper du reste que par mode de récréation. Par conséquent on ne doit lire qu’avec sobriété ce qui nourrit l'imagination plus que l'esprit, comme la plupart des romans, ou ce qui se rapporte aux nouvelles et aux bruits du monde, comme les journaux et certaines revues. 2) Dans ces lectures, il faut éviter l'empressement excessif, ne pas vouloir dévorer rapidement un volume tout entier. Même quand il s'agit de bonnes lectures, il importe de les faire lentement, pour mieux comprendre et goûter ce qu'on lit (n° 582). 3) C'est ce qui sera plus facile, si on étudie non par curiosité, non pour se complaire en sa science, mais pour un motif surnaturel, pour s'édifier soi-même et édifier les autres ». Car, nous dit avec raison S. Augustin, la science doit être mise au service de la charité. Ceci est vrai même dans l'étude des questions de spiritualité : il en est en effet qui, dans ces études, cherchent plus à satisfaire leur curiosité et leur orgueil qu'à purifier leur cœur et à pratiquer la mortification.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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Message  ami de la Miséricorde Dim 13 Sep 2015 - 20:19

4° Comment modérer les passions

809. 3° L'orgueil doit donc être évité, cet orgueil de l’esprit qui est plus dangereux et plus difficile à guérir que l'orgueil de la volonté, dit Scupoli (Combat spirituel, ch. IX, n°8. )

C'est cet orgueil qui rend difficiles la foi et l'obéissance aux supérieurs : on voudrait se suffire à soi-même, tant on a confiance en sa raison, et on a peine à recevoir les enseignements de la foi, ou du moins on veut les soumettre à la critique et à l'interprétation de sa raison ; de même on a tellement confiance en son jugement, qu'on n'aime guère à consulter les autres, et spécialement ses supérieurs. De là des imprudences regrettables ; de là aussi une opiniâtreté dans ses propres idées, qui nous fait condamner d'un ton tranchant les opinions qui ne sont pas conformes aux nôtres. C'est une des causes les plus fréquentes de ces divisions qu'on remarque entre chrétiens, parfois même entre auteurs catholiques. S. Augustin signalait déjà de son temps ces malheureuses divisions qui détruisent la paix, la concorde et la charité.

810. Pour guérir cet orgueil de l'esprit : 1) il faut avant tout se soumettre, avec une docilité d'enfant, aux enseignements de la foi : sans doute il est permis de chercher cette intelligence de nos dogmes qu'on obtient par une patiente et laborieuse recherche, en utilisant les travaux des Pères et des Docteurs, surtout de S. Augustin et de S. Thomas; mais il faut le faire avec piété et sobriété, nous dit le Concile du Vatican, en s'inspirant de la maxime de S. Anselme : fides quærens intellectum. Alors on évite cet esprit hypercritique qui atténue et minimise nos dogmes, sous prétexte de les expliquer ; alors on soumet son jugement non seulement aux vérités de foi mais aux directions pontificales ; alors aussi, dans les questions librement discutées, on laisse aux autres la liberté qu'on réclame pour ses propres opinions, et on ne traite pas avec un dédain transcendant les opinions contraires aux siennes. C'est ainsi que se fait la paix dans les esprits.
2) Dans les discussions qu'on a avec les autres, il faut chercher, non la satisfaction de son orgueil et le triomphe de ses idées, mais la vérité. Il est rare qu'il n'y ait point, dans les opinions adverses, une part de vérité qui nous avait échappé jusqu'ici : écouter les raisons de nos adversaires avec attention et impartialité, et leur concéder ce qu'il y a de juste dans leurs remarques est encore le meilleur moyen de se rapprocher de la vérité, comme aussi de sauvegarder les lois de l'humilité et de la charité. En résumé, il faut donc, pour discipliner son intelligence, étudier ce qui est plus nécessaire, et le faire avec méthode, constance, et esprit surnaturel, c'est-à-dire avec le désir de connaître, d'aimer et de pratiquer la vérité.

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Message  ami de la Miséricorde Mar 15 Sep 2015 - 5:17

II. Mortification ou éducation de la volonté

811. 1° Nécessité. La volonté est dans l'homme la faculté maîtresse, la reine de toutes les autres facultés, celle qui les gouverne ; c'est elle qui, étant libre, donne non seulement à ses actes propres (ou élicites), mais encore aux actes des autres facultés qu'elle commande (actes impérés) leur liberté, leur mérite ou leur démérite. Régler la volonté, c'est donc régler l'homme tout entier. Or la volonté est bien réglée si elle est assez forte pour commander aux facultés inférieures, et assez docile pour obéir à Dieu : tel est son double rôle. L’un et l'autre est difficile ; car souvent les facultés inférieures se révoltent contre la volonté, et ne se soumettent à son empire que lorsqu'on sait joindre le tact à la fermeté : la volonté n'a pas en effet un pouvoir absolu sur les facultés sensibles, mais une sorte de pouvoir moral, pouvoir de persuasion pour les amener à la soumission (n° 56).
Ce n'est donc qu'avec difficulté, et par des efforts souvent renouvelés qu'on arrive à soumettre à la volonté les facultés sensibles et les passions. Il en coûte aussi de soumettre parfaitement sa volonté à celle de Dieu : nous aspirons à une certaine autonomie, et, comme la volonté divine ne peut nous sanctifier sans nous demander des sacrifices, nous reculons souvent devant l'effort, et préférons nos goûts, nos caprices à la sainte volonté de Dieu. Ici encore par conséquent la mortification s'impose.

812. 2° Moyens pratiques. Pour bien faire l'éducation de la volonté, il faut la rendre assez souple pour obéir à Dieu en toutes choses, et assez forte pour commander au corps et à la sensibilité. Afin d'atteindre ce but, il est nécessaire d'écarter les obstacles et de prendre des moyens positifs.
A) Les principaux obstacles : a) intérieurs sont : 1) L’irréflexion : on ne réfléchit pas avant d’agir, et on suit l'impulsion du moment, la passion, la routine, le caprice ; donc réfléchir avant d'agir, et se demander ce que Dieu réclame de nous ; 2) L’empressement fiévreux qui, en produisant une tension trop forte et mal dirigée, use le corps et l'âme en pure perte, et souvent nous fait dévier vers le mal ; donc du calme, de la modération même dans le bien, afin de faire feu qui dure, et non pas un feu de paille ; 3) la nonchalance, ou l'indécision, la paresse, le manque de ressort moral, qui paralyse ou atrophie les forces de la volonté ; donc fortifier ses convictions et ses énergies, comme nous allons le dire ; 4) la peur de l'insuccès, ou le manque de confiance, qui diminue singulièrement nos forces ; il faut au contraire se souvenir qu'avec le secours de Dieu on est sûr d’aboutir à de bons résultats.

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Message  ami de la Miséricorde Mar 15 Sep 2015 - 20:08

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Message  ami de la Miséricorde Jeu 17 Sep 2015 - 4:45

II. Mortification ou éducation de la volonté

815. b) Ces convictions agiront puissamment sur la volonté. Celle-ci de son côté devra agir avec décision, fermeté et constance. 1) Il faut de la décision : quand on a réfléchi et prié, selon l'importance de l'action qu'on va faire, il faut immédiatement se décider, malgré les hésitations qui pourraient persister : la vie est trop courte pour perdre un temps notable à délibérer si longuement : on se décide pour ce qui semble plus conforme à la volonté divine, et Dieu, qui voit notre bonne disposition, bénira notre action. 2) Cette décision doit être ferme il ne suffit pas de dire : je voudrais bien, je désire : ce ne sont là que des velléités. Il faut dire : je veux et je veux à tout prix ; et se mettre aussitôt à l'œuvre, sans attendre demain, sans attendre les grandes occasions : c'est la fermeté dans les petites actions qui assure la fidélité dans les grandes. 3) Toutefois cette fermeté n'est pas la violence : elle est calme, parce qu'elle veut durer, et, pour la rendre constante, on renouvellera souvent ses efforts, sans jamais se laisser décourager par l'insuccès : on n'est vaincu que lorsqu'on abandonne la lutte ; malgré quelques défaillances et même quelques blessures, on doit se regarder comme victorieux, parce qu'appuyé sur Dieu on est en réalité invincible. Si on avait eu le malheur de succomber un moment, on se relève aussitôt : avec le divin médecin des âmes il n'est pas de blessure, il n'est pas de maladie incurable.

816. c) C'est donc, en dernière analyse, sur la grâce de Dieu qu'il faut savoir compter; si nous la demandons avec humilité et confiance, elle ne nous sera jamais refusée, et avec elle nous sommes invincibles. Nous devons donc renouveler souvent nos convictions sur l'absolue nécessité de la grâce, en particulier au commencement de chaque action importante ; la demander avec instance en union avec Notre Seigneur, pour être plus sûr de l'obtenir ; nous rappeler que Jésus est non seulement notre modèle, mais encore notre collaborateur, et nous appuyer avec confiance sur lui, sûrs qu'en lui nous pouvons tout entreprendre et tout réaliser dans l'ordre du salut : « Omnia passum in eo qui me confortat » (Phil., IV, 13). Alors notre volonté sera forte, parce qu'elle participera à la force même de Dieu : Dominus fortitudo mea ; elle sera libre : car la véritable liberté ne consiste pas à s'abandonner aux passions qui nous tyrannisent, mais à assurer le triomphe de la raison et de la volonté sur l'instinct et la sensualité.

817. Conclusion. Ainsi se réalisera le but que nous avions assigné à la mortification : soumettre nos sens et nos facultés inférieures à la volonté, et celle-ci à Dieu.
Par là nous pourrons plus facilement combattre et déraciner les sept vices ou péchés capitaux.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923

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Message  ami de la Miséricorde Ven 18 Sep 2015 - 2:49

Chapitre V

Lutte contre les péchés capitaux


818. Cette lutte n'est au fond qu'une sorte de mortification. Pour compléter la purification de l'âme et l'empêcher de retomber dans le péché, il faut s'attaquer à la source du mal en nous, qui est la triple concupiscence. Nous l'avons déjà décrite dans ses traits généraux n° 193-209 ; mais, comme elle est la racine des sept péchés capitaux, il importe de connaître et de combattre ces tendances mauvaises. Ce sont en effet des tendances, plutôt que des péchés ; cependant on les appelle pêchés, parce qu'elles nous portent au péché, et péchés capitaux, parce qu'ils sont la source ou la tête d'une foule d'autres péchés.
Voici comment ces tendances se rattachent à la triple concupiscence : de la superbe naissent l’orgueil, l'envie et la colère ; la concupiscence de la chair produit la gourmandise, la luxure et la paresse ; enfin la concupiscence des yeux s'identifie avec l'avarice ou l’amour désordonné des richesses.

819. La lutte contre les sept péchés capitaux a toujours tenu une grande place dans la spiritualité chrétienne. Cassien en traite au long dans ses Conférences et ses Institutions ; il en distingue huit au lieu de sept, parce qu'il met à part l'orgueil et la vaine gloire. S. Grégoire le Grand distingue nettement les sept péchés capitaux qu'il fait tous découler de l’orgueil. S. Thomas les rattache aussi à l'orgueil, et montre comment on peut les classer philosophiquement, en tenant compte des fins spéciales vers lesquelles l'homme se porte. La volonté peut se porter vers un objet par un double mouvement : la recherche d'un bien apparent ou l'éloignement d'un mal apparent. Or le bien apparent recherché par la volonté, peut être : 1) la louange ou l'honneur, biens spirituels poursuivis d'une façon désordonnée : c'est la fin spéciale du vaniteux ; 2) les biens corporels, ayant pour but la conservation de l'individu ou celle de l'espèce, recherchés d'une façon excessive, sont les fins respectives du gourmand et du luxurieux ; 3) les biens extérieurs, aimés d'une manière déréglée, sont la fin de l'avare. Le mal apparent qu'on fuit, peut être : 1) l'effort nécessaire pour l'acquisition du bien, effort que fuit le paresseux ; 2) la diminution de l'excellence personnelle que redoutent et fuient le jaloux et le coléreux, quoique d'une manière différente. Ainsi la distinction des sept péchés capitaux se tire des sept fins spéciales que poursuit le pécheur.
En pratique nous suivrons la division qui rattache les vices capitaux à la triple concupiscence, comme étant plus simple.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey, Desclée and Co, 1923

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Message  ami de la Miséricorde Ven 18 Sep 2015 - 20:00

Chapitre V

L'orgueil et les vices qui s'y attachent

I. L'orgueil lui-même


820. L'orgueil est une déviation de ce sentiment légitime qui nous porte à estimer ce qu'il y a de bon en nous, et à rechercher l'estime des autres dans la mesure où elle est utile aux bonnes relations que nous devons avoir avec eux. Assurément on peut et on doit estimer ce que Dieu a mis de bon en nous, en reconnaissant qu'il en est le premier principe et la dernière fin : c'est un sentiment qui honore Dieu, et qui nous porte à nous respecter nous-mêmes. On peut aussi désirer que les autres voient ce bien, l'apprécient, et en rendent gloire à Dieu, de même que nous devons reconnaître et estimer les qualités du prochain : cette estime mutuelle ne fait que favoriser les bonnes relations qui existent entre les hommes.
Mais il peut y avoir déviation ou excès dans ces deux tendances. On oublie parfois que Dieu est l'auteur de ces dons, et on se les attribue à soi-même : ce qui est un désordre, puisque c'est nier au moins implicitement que Dieu soit notre premier principe. De même on est tenté d'agir pour soi, ou pour gagner l'estime des autres au lieu d'agir pour Dieu, et de lui rapporter tout l'honneur de ce que nous faisons : c'est un désordre, puisque c'est nier, implicitement du moins, que Dieu soit notre dernière fin. Tel est le double désordre qui se trouve dans ce vice. On peut donc le définir : un amour désordonné de soi-même qui fait qu'on s'estime, explicitement ou implicitement, comme si on était son premier principe ou sa dernière fin. C'est une sorte d'idolâtrie, parce qu'on se regarde comme son dieu, ainsi que le fait remarquer Bossuet, n° 204. Pour mieux combattre l'orgueil, nous exposerons : 1° ses formes principales ; 2° les défauts qu'il engendre ; 3° sa malice ; 4° ses remèdes.

I. Les principales formes de l'orgueil

821. 1° La première forme consiste à se regarder soi-même, explicitement ou implicitement, comme son premier principe.
A) Il en est peu qui explicitement s'aiment d'une façon assez désordonnée pour se regarder comme leur premier principe. a) C'est le péché des athées qui volontairement rejettent Dieu, parce qu'ils ne veulent pas de maître : ni Dieu ni Maître ; c’est d'eux que parle le Psalmiste quand il dit : « L'insensé a dit en son cœur : il n’y a pas de Dieu, Dixit insipiens in cordo suo : non est Deus » (Ps. XIII, 1). (...)

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Message  ami de la Miséricorde Dim 20 Sep 2015 - 2:44

I. Les principales formes de l'orgueil

821. 1° La première forme consiste à se regarder soi-même, explicitement ou implicitement, comme son premier principe.
A) Il en est peu qui explicitement s'aiment d'une façon assez désordonnée pour se egarder comme leur premier principe. a) C'est le péché des athées qui volontairement rejettent Dieu, parce qu'ils ne veulent pas de maître : ni Dieu ni Maître ; c’est d'eux que parle le Psalmiste quand il dit : « L'insensé a dit en son cœur : il n’y a pas de Dieu, Dixit insipiens in cordo suo : non est Deus » (Ps. XIII, 1). b) Ce fut équivalemment le péché de Lucifer, qui, voulant être autonome, refusa de se soumettre à Dieu ; de nos premiers parents, qui, désirant être comme des dieux, voulurent connaître par eux-mêmes le bien et le mal ; des hérétiques, qui, comme Luther, refusèrent de reconnaître l'autorité de l'Eglise établie par Dieu ; c'est celui des rationalistes, qui, fiers de leur raison, ne veulent pas la soumettre à la foi. C'est aussi le péché de certains intellectuels, qui, trop orgueilleux pour accepter l'interprétation traditionnelle des dogmes, les atténuent et les déforment pour les harmoniser avec leurs exigences.

822. B) Un plus grand nombre tombent implicitement dans ce défaut, en agissant comme si les dons naturels et surnaturels dont Dieu nous a gratifiés, étaient complètement nôtres. Sans doute on reconnaît en théorie que Dieu est notre premier principe ; mais en pratique, on s'estime démesurément comme si on était soi-même l'auteur des qualités qui sont en nous.
a) Il en est qui se complaisent dans leurs qualités et leurs mérites, comme s'ils en étaient les seuls auteurs : « L'âme se voyant belle, dit Bossuet, s'est délectée en elle-même, et s'est endormie dans la contemplation de son excellence : elle a cessé un moment de se rapporter à Dieu : elle a oublié sa dépendance ; elle s’est premièrement arrêtée et ensuite livrée à elle-même. Mais en cherchant d'être libre jusqu'à s'affranchir de Dieu et des lois de la justice, l'homme est devenu captif de son péché » (Tr. de la concupiscence, ch. XI).

823. b) Plus grave est l'orgueil de ceux qui s'attribuent à eux-mêmes la pratique de la vertu, comme les Stoïciens ; ou qui s'imaginent que les dons gratuits de Dieu sont le fruit de nos mérites, que nos bonnes œuvres nous appartiennent plus qu'à Dieu, alors qu'en réalité il en est la cause principale ; qu'on y prend ses complaisances comme si elles étaient uniquement nôtres.

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Message  ami de la Miséricorde Lun 21 Sep 2015 - 4:20

I. Les principales formes de l'orgueil

824. C) C'est ce même principe qui fait qu'on exagère ses qualités personnelles.

a) On ferme les yeux sur ses défauts, on regarde ses qualités avec des verres grossissants ; on en vient à s'attribuer des qualités qu'on n'a pas, ou du moins qui n'ont que l'apparence de la vertu : ainsi on fait l’aumône par ostentation et on croit être charitable, alors qu'on est orgueilleux ; on s'imagine être un saint, parce qu'on a des consolations sensibles, ou parce qu'on a écrit de belles pensées ou de bonnes résolutions, et en réalité on est encore aux premiers échelons de la perfection. D'autres croient avoir l'esprit large, parce qu’ils font peu de cas des petites règles, voulant se sanctifier par les grands moyens. b) De là à se préférer injustement aux autres il n'y a qu'un pas : on examine les défauts des autres à la loupe, et c'est à peine si on prend conscience de ses propres défauts ; on voit la paille qui est dans l'œil du voisin, mais non la poutre qui est dans le nôtre. Parfois on en vient, comme le Pharisien, à mépriser ses frères ; d’autres fois, sans aller aussi loin, on les rabaisse injustement dans son estime et on se croit meilleur qu'eux, alors qu'en réalité on leur est inférieur. C'est en vertu du même principe qu'on cherche à les dominer, à faire reconnaître sa supériorité sur eux. c) Par rapport aux Supérieurs, cet orgueil se traduit par un esprit critique et frondeur, qui fait qu'on épie leurs moindres gestes ou démarches pour les blâmer : on veut tout juger, tout contrôler. Par là on se rend l'obéissance beaucoup plus difficile, on a peine à se soumettre à leur autorité, à leurs décisions, à leur demander des permissions, on aspire à l'indépendance, c'est à dire, au fond, à être son premier principe.

825. 2° La seconde forme de l'orgueil consiste à se regarder soi-même explicitement ou implicitement comme sa dernière fin, en faisant ses actions sans les rapporter à Dieu, et en désirant être loué comme si elles étaient complètement nôtres. Ce défaut découle du premier ; car qui se regarde comme son premier principe veut aussi en être la dernière fin. Ici il faudrait renouveler les distinctions que nous avons déjà faites.

A) Bien peu se regardent explicitement comme leur dernière fin, sauf les athées et les incroyants.

B) Mais beaucoup agissent en pratique comme s'ils participaient à cette erreur. a) Ils veulent être loués, complimentés sur leurs bonnes œuvres, comme s'ils en étaient les principaux auteurs, et comme s'ils avaient le droit d’agir pour leur propre compte, pour satisfaire leur vanité. Au lieu de tout rapporter à Dieu, ils entendent bien qu'on les félicite de leurs prétendus succès, comme s'ils avaient droit à tout l'honneur qui en revient. b) Ils agissent par égoïsme, pour leurs propres intérêts, se souciant fort peu de la gloire de Dieu, et encore moins du bien de leur prochain. Ils en viennent même à cet excès qu'ils s'imaginent en pratique que les autres doivent organiser leur vie pour leur plaire ou leur rendre service ; ils se font ainsi le centre des autres, et, pour ainsi dire, leur fin. N'est-ce pas là usurper inconsciemment les droits de Dieu. (...)

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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