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Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

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Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey  - Page 75 Empty Re: Méditation avec le Précis de Théologie de Tanquerey

Message  ami de la Miséricorde Ven 20 Mai 2016 - 4:28

ART. II. Les différentes phases de la contemplation

1° Les éléments constitutifs de cette épreuve


1424. Mais il importe de distinguer cette sécheresse purificatrice de la sécheresse causée par la négligence et la tiédeur. S. Jean de la Croix nous donne trois signes pour faire cette distinction : 1) On ne trouve pas plus de goût dans les créatures qu'en Dieu ; on en trouve même moins, tandis que les tièdes, qui n'ont pas de goût pour les choses divines, en ont pour les plaisirs de la terre. Il se peut cependant, ajoute le Saint, que ce dégoût général provienne d'une indisposition ou tristesse naturelle ; il est donc nécessaire qu'à ce premier signe s'adjoigne le second. 2) On garde habituellement le souvenir de Dieu, accompagné d'anxiété, de sollicitude, de malaise : on craint de ne pas le servir assez bien, d'aller même à reculons à cause du manque de saveur dans les choses divines ; dans la tiédeur au contraire on n'a aucune sollicitude intérieure pour les choses divines ; de même quand la sécheresse vient de la faiblesse physique, tout se traduit en dégoût naturel, et on ne voit aucune trace de ce désir de servir Dieu qui caractérise la sécheresse purificatrice, et que la contemplation obscure met dans l'âme. 3) Enfin on est dans l'incapacité de méditer d'une façon discursive, si bien que, si on veut le faire, l’effort reste stérile. « La raison en est que Dieu commence alors a se communiquer, non plus par le sens comme avant, au moyen du raisonnement qui évoquait et classait les connaissances, mais au moyen du pur esprit qui ignore l'enchaînement discursif, et où Dieu se communique en acte de simple contemplation » (Nuit, l. I, ch. X). Il remarque cependant que cette incapacité n'est pas toujours régulière, et que parfois on peut revenir à la méditation ordinaire. Notons aussi que cette impuissance n'existe généralement que pour les choses spirituelles : on peut s'occuper activement de ses études ou de ses affaires.


1425. C) A cette aridité se joint un besoin douloureux et persistant d'une union plus intime avec Dieu. C'est tout d'abord un désir non senti, mais qui se développe peu à peu et inspire une affection grandissante et plus vive, sans que l'âme comprenne ni d'où ni comment cela lui est venu ; elle ne se rend compte que d'une chose, c'est que cette flamme, cette ardeur augmentent parfois au point qu'elle aspire à Dieu avec des angoisses d'amour... Or c'est par cette sollicitude et ce souci que la secrète contemplation entre dans l'âme, et, avec le temps, lorsqu'elle a purifié partiellement le sens, c'est-à-dire la partie sensitive des forces et des affections naturelles par les sécheresses qu'elle lui applique, l'Amour divin commence à enflammer l'esprit. Avant cette heure, l'âme est un malade soumis à un traitement ; la nuit obscure n'est pour elle que souffrance et sèche purification de l'appétit » (Nuit, l. I, ch. XI). L'âme est donc orientée vers Dieu et ne veut plus des créatures ; mais cette orientation est encore vague et confuse, c'est comme la nostalgie de Dieu absent : elle veut s'unir à lui, le posséder. Si elle n'a pas eu encore l'expérience de la quiétude suave, c'est un attrait confus, un besoin sourd,un malaise indéfinissable ; si elle a déjà goûté l'union mystique, c'est un désir précis de revenir à cette union (Dom Lehodey, Les voies de l’oraison, p. 260).

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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Message  ami de la Miséricorde Ven 20 Mai 2016 - 19:39

ART. II. Les différentes phases de la contemplation

2° Les épreuves qui accompagnent cette première nuit


1426. Généralement les auteurs spirituels en font une description effrayante, parce qu'ils décrivent ce qui s’est passé dans l'âme des Saints, qui, étant appelés à une haute contemplation, ont eu à porter une croix très lourde. Mais d'autres, appelés à un degré moins élevé, sont moins éprouvés ; il est bon de le savoir, afin de rassurer les âmes craintives que la peur de la croix pourrait empêcher d'entrer dans cette voie. Qu'on se souvienne donc que Dieu proportionne les grâces à la grandeur des épreuves.
A) Outre cette aridité persistante dont nous avons parlé, l'âme souffre aussi de terribles tentations : 1) contre la foi : ne sentant rien, elle s'imagine qu'elle ne croit rien ; 2) contre l'espérance : privée de consolations, elle se croit abandonnée, tentée d'ennui et de découragement ; 3) contre la chasteté : « alors se manifeste l'ange de Satan ou l’esprit de fornication, pour tourmenter par de fortes et abominables tentations, suggérant des pensées honteuses, inquiétant l'imagination par des représentations très vives, ce qui est, pour ceux qui en sont l'objet, une douleur pire que la mort » (Nuit, l. I, ch. XIV) ; 4) contre la patience : au milieu de tous ces ennuis, on est enclin à murmurer contre les autres ou contre soi-même ; et des pensées de blasphème se présentent à l'imagination d'une façon si vive que la langue paraît en prononcer les mots ; 5) contre la paix de l'âme : obsédés de mille scrupules et perplexités, ils s'embrouillent tellement dans leurs idées qu'ils ne peuvent suivre un conseil ni céder à un raisonnement ; et c'est là une des peines les plus vives.

1427. B) Elle est éprouvée aussi du côté des hommes : 1) parfois des mécréants, qui les abreuvent de toutes sortes de persécutions : « Et omnes qui pie volunt vivere in Christo Jesu, persecutionem patientur » (II Tim., III, 12), mais aussi de la part des supérieurs, des amis, qui, ne comprenant pas cet état, sont mal impressionnés par nos insuccès, nos aridités persistantes ; 3) parfois même de la part du directeur, qui tantôt confond cet état avec la tiédeur et tantôt est impuissant à consoler une telle détresse. C) Des maux extérieurs viennent quelquefois augmenter ces souffrances intimes : 1) on est victime de maladies étranges qui déconcertent les médecins ; 2) on ne réussit plus comme auparavant, à cause de l'impuissance dans laquelle on se trouve, ou parce qu'on est absorbé dans ses peines intérieures : on se sent comme hébété, au point que les autres s'en aperçoivent ; 3) on subit quelquefois des pertes temporelles qui mettent dans une situation précaire. En un mot il semble que le ciel et la terre soient conjurés contre ces pauvres âmes. Dans beaucoup de cas, ces épreuves peuvent être naturelles ou ne pas sortir du cadre de celles que Dieu envoie aux âmes ferventes pour les perfectionner. Mais, dans d'autres, elles sont vraiment mystiques : on les reconnaît à leur soudaineté, à leur acuité, et aux heureux effets qu'elles produisent dans l'âme.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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Message  ami de la Miséricorde Lun 23 Mai 2016 - 4:16

Conclusion : conduite à tenir pendant cette épreuve

1432. Le directeur des âmes qui passent par cette épreuve doit se montrer plein de bonté et de dévouement à leur égard, les éclairer et les consoler, en leur disant nettement que c'est une épreuve purificatrice, qu'ils en sortiront meilleurs, plus purs, plus humbles, plus affermis dans la vertu, plus agréables à Dieu. a) La disposition principale qu'il doit inculquer, c'est le saint abandon : il faut baiser la main qui nous frappe en reconnaissant que nous avons bien mérité ces épreuves ; s'unir à Jésus en son agonie, et redire humblement sa prière : « Mon Père, s'il est possible, que ce calice passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme vous voulez : Pater mi, si possibile est, transeat a me calix iste, verumtamen non sicut ego volo, sed sicut tu » (Matth., XXVI, 39). b) En outre il faut, malgré la sécheresse, persévérer dans l’oraison, en union avec Notre Seigneur, qui malgré son agonie, continuait de prier : « factus in agonia prolixius orabat » (Luc, XXII, 43). Qu'on se rappelle la parole de Ste Thérèse: «Quelques fautes que vienne à commettre celui qui a entrepris de s'adonner à l'oraison, qu'il se garde bien de l'abandonner : avec elle il aura les moyens de se corriger ; sans elle, ce sera beaucoup plus difficile. Qu'il repousse la tentation dont j'ai été assaillie moi-même, de renoncer à l'oraison sous prétexte d'humilité.» (Vie, ch. VIII, p. 120); et nous pour- rions ajouter, sous prétexte d'inutilité.

1433. c) Mais il ne faut pas vouloir revenir à la méditation discursive, quand on a constaté son impuissance à le faire ; il faut laisser l’âme en repos, même quand il semble qu’on ne fait rien, et se contenter d'un regard affectueux et tranquille sur Dieu. Quand un peintre fait le portrait d'une personne, celle-ci ne doit point remuer constamment la tête ; autrement l'artiste ne pourrait achever son travail ; de même quand Dieu veut peindre son portrait dans notre âme et suspend l'activité de nos puissances, nous n'avons qu'à nous tenir en paix, et par cette paix, l'esprit d'amour s'allume et brûle de plus en plus en nous (Nuit, l. I, X). Cet état de repos n'est pas le désœuvrement ; c'est une occupation d'un genre différent, qui exclut la paresse et la torpeur : il faut donc écarter les distractions. Et si, pour le faire, il faut revenir aux considérations, qu'on ne craigne pas de le faire, aussitôt que la chose devient possible sans un violent effort.

1434. d) Quant aux vertus, il est évident qu'il faut continuer de les cultiver, celles en particulier qui correspondent à cet état : humilité, renoncement, patience, charité à l'égard du prochain, amour de Dieu par une douce conformité à sa sainte volonté ; prière confiante, le tout par une sorte de saint abandon entre les mains de Dieu. Si on le fait courageusement, cet état sera une vraie mine d'or qu’on exploitera pour le plus grand bien de l'âme. e) La durée de l'épreuve varie avec les desseins de Dieu, le degré d'union auquel il destine l'âme et le plus ou moins d'imperfections, qu'il reste à purifier ; elle peut se prolonger de deux à quinze ans, nous disent les auteurs spirituels . Mais il y a des intervalles de répit, pendant lesquels l'âme respire, jouit de Dieu, et reprend des forces pour de nouveaux combats. Donc patience, confiance et saint abandon, voilà en résumé ce que le directeur conseillera à ces âmes éprouvées.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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Message  ami de la Miséricorde Mar 24 Mai 2016 - 4:26

II. De la quiétude suave

1435. Pour cet état et les suivants, nous utiliserons surtout les Œuvres de Ste Thérèse, qui a décrit ces oraisons avec une sûreté de coup d'œil et une précision incomparables.
Elle donne à cette oraison divers noms : c'est la quatrième demeure du Château , ou l'oraison des goûts divins, parçe que c'est la première où l'on constate la présence de
Dieu par un certain goût spirituel ; dans sa Vie (ch. XIV), elle l'appelle l'oraison de quiétude et elle l'explique par la deuxième manière d'arroser. D'autres la nomment l'oraison de silence, précisément parce que l'âme cesse de discourir. Cette oraison a comme trois phases distinctes : 1° le recueillement passif qui la prépare ; 2° la quiétude proprement dite ; 3° le sommeil des puissances qui la complète et prépare l'union pleine des facultés.

1° Le recueillement passif

1436. A) Nature. Ce recueillement est ainsi appelé pour le distinguer du recueillement actif qui s'acquiert par nos propres efforts aidés de la grâce (n° 1317) ; le recueillement passif ne s'obtient pas en effet « par le travail de l’entendement, en s’efforçant de penser à Dieu au dedans de soi-même, ni par celui de l'imagination en se le représentant en soi » (Château, 4e Dem., ch. 3, p. 116) ; mais par l'action directe de la grâce divine sur nos facultés. C'est pour cela que Ste Thérèse l'appelle la première oraison surnaturelle qu'elle ait expérimentée : « L'oraison dont je parle est un recueillement intérieur qui se fait sentir à l'âme, et durant lequel on dirait qu'elle a en elle-même d'autres sens, analogues aux extérieurs. Elle semble vouloir se séparer de l'agitation des sens extérieurs ; parfois même elles les entraîne après elle. Elle sent le besoin de fermer les yeux du corps, de ne rien entendre, de ne rien voir, de vaquer uniquement à ce qui l'occupe alors tout entière : je veux dire, à cet entretien seul à seul avec Dieu. Dans cet état, les sens et les puissances ne sont pas suspendus ; ils restent libres, mais pour s'appliquer à Dieu » (Œuvres, t. II, p. 295).
Ailleurs elle l'explique par une gracieuse comparaison ; nos facultés étaient sorties du château pour aller vivre avec des étrangers, puis, reconnaissant leur faute, s'étaient rapprochées du château, sans toutefois y pénétrer. Le grand Roi qui habite le centre du château, veut bien, dans sa grande miséricorde, les rappeler à lui : « Comme un bon pasteur, il leur fait entendre sa voix, et, par un appel si doux qu'elles le saisissent à peine, il les invite à laisser là leurs égarements et à revenir à leur ancienne demeure. Cet appel du berger a sur elles tant d'empire, qu'abandonnant les choses extérieures qui les captivaient, elles rentrent dans le château. Il me semble n'avoir jamais si bien expliqué ceci qu'à présent » (Château, 4e Dem., ch. 3, p. 115). S. François de Sales nous donne une autre comparaison, non moins expressive : « Et comme qui mettrait un morceau d'aimant entre plusieurs aiguilles, verrait que soudain toutes les pointes se retourneraient du côté de leur aimant bien-aimé, et se viendraient attacher à lui, ainsi lorsque Notre Seigneur fait sentir au milieu de notre âme sa très délicieuse présence, toutes nos facultés retournent leurs pointes de ce côté-là pour se venir joindre à cette incomparable douceur » (Am. de Dieu, l. VI, ch. 7).
On peut donc définir ce recueillement passif : une douce et affectueuse absorption de l'intelligence et de la volonté en Dieu, produite par une grâce spéciale du Saint Esprit.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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Message  ami de la Miséricorde Mer 25 Mai 2016 - 5:59

1° Le recueillement passif

1437. B) Conduite à tenir. Cette faveur est généralement le prélude de l'oraison de quiétude, mais peut cependant n'être que transitoire, comme il arrive en certaines occasions où l'on est plus fervent, par exemple au moment d'une prise d'habit, des vœux, d'une ordination. De là deux conclusions pratiques : a) Si Dieu nous plonge dans ce recueillement, empêchons doucement l'entendement de discourir, mais sans faire effort pour suspendre l'entendement : « Sans nulle violence, sans bruit, qu'elle tâche d'empêcher l'entendement de discourir, mais qu’elle n'essaie point de le suspendre, non plus que l'imagination ; car il est bon de considérer que l'on est en présence de Dieu et de réfléchir à ce qu'il est. Que si l'entendement se trouve absorbé par ce qu'il éprouve en lui-même, fort bien ; mais qu'il ne cherche pas à comprendre ce dont il jouit, parce que c'est à la volonté que le don s'adresse. Ainsi qu'il la laisse à sa jouissance, sans y mêler ses propres industries, se bornant à lui suggérer quelques paroles d'amour » (Château, p. 120).
b) Mais si Dieu ne nous parle pas au cœur, « si nous n'avons aucune marque que ce divin Roi nous ait entendus ou regardés, gardons-nous de rester là comme des stupides », dit Ste Thérèse (p. 118-119). Car lorsque l'âme fait effort pour enchaîner sa pensée, elle tombe dans une plus grande sécheresse qu'auparavant, et la violence même qu'elle s'impose pour ne penser à rien, rend son imagination plus inquiète. D’ailleurs nous ne devons songer qu'à la gloire de Dieu, non aux consolations ou aux goûts personnels. Quand Sa Majesté veut que l'entendement cesse d'agir, elle l'occupe d'une autre manière, et l'instruit mieux que ne le ferait notre activité. Mais, en dehors de là, nos puissances sont faites pour agir.

2° La quiétude proprement dite

Exposons sa nature, son origine et ses progrès, ses formes diverses, et la conduite qu'il y faut tenir.
1438. A) Nature. Dans cette oraison la partie supérieure de l'âme, intelligence et volonté, est saisie par Dieu qui lui fait goûter un repos très suave et une joie très vive de sa présence ; mais l'entendement, ou pouvoir de raisonner, la mémoire et l'imagination demeurent libres, et sont parfois une source de distractions. a) Voici comment Ste Thérèse explique le caractère surnaturel de cette oraison, et la façon dont la volonté est saisie par Dieu : « C'est quelque chose de surnaturel et que nous ne pouvons nous procurer par nos propres efforts… Ici en effet l'âme se plonge dans la paix, ou, pour mieux dire, le Seigneur l'y plonge par sa présence ainsi qu'il en usa envers le juste Siméon. Alors toutes les puissances s’apaisent, et l’âme comprend par un mode de compréhension très différent de celui qui nous vient par les sens extérieurs qu'elle est tout près de Dieu, et que, pour un peu, elle en viendrait à être par l'union une même chose avec lui. Ce n'est pas qu'elle le voie des yeux du corps ni de ceux de l'âme... seulement elle se rend compte qu'elle se trouve dans le royaume, ou du moins près du Roi qui doit le lui donner, et elle est saisie d'un si grand respect qu'elle n'ose lui faire aucune demande... La volonté seule est ici prisonnière, et, si dans cet état, elle peut éprouver quelque peine, c'est de voir qu'elle recouvrera sa liberté… Rien ne l'afflige ni ne semble l'affliger. Enfin, durant tout ce temps, la jouissance et la suavité intérieure que l'on goûte enivrent et absorbent de telle sorte qu'on ne voit rien de plus à souhaiter, et de grand cœur on dirait avec S. Pierre : Seigneur, faisons ici trois tentes » (Chemin de la perfection, ch. XXXI, p. 222-224). (...)

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Message  ami de la Miséricorde Jeu 26 Mai 2016 - 5:54

2° La quiétude proprement dite

1438. (...) Comme la volonté seule est prisonnière, les deux autres puissances peuvent s'égarer, ajoute la Sainte : « La volonté doit n'y faire aucune attention, mais demeurer dans sa jouissance et son repos. Et en effet, si elle cherche à les ramener, elles s'égareront toutes les trois » (Vie, ch. XIV, p. 180). L'imagination surtout s'égare parfois et nous fatigue par son bruit assourdissant : c'est un vrai traquet de moulin : « laissons aller ce traquet de moulin, et occupons-nous de moudre notre farine, en faisant agir notre volonté et notre entendement » (Château, 4e Dem., ch. 1, p. 106).

1439. b) La joie spirituelle produite dans la quiétude est bien différente de celle qu'on goûte dans l'oraison active. C'est ce que Ste Thérèse explique en comparant les goûts divins produits par la contemplation avec les contentements ou consolations de l'oraison active. Il y a une double différence, venant de l'origine et des effets. 1) Les goûts divins viennent directement de l'action de Dieu, tandis que les contentements viennent de notre activité aidée de la grâce. Pour le faire comprendre, elle se sert de la comparaison des deux bassins : l'un est alimenté par un aqueduc qui amène les eaux de loin ; l'eau y entre avec bruit: c'est l'image des consolations qu'on goûte dans l’oraison active ; l'autre est alimenté par une source qui jaillit de notre fond et se remplit sans aucun bruit : image de la contemplation, où l'eau de la consolation « coule de notre fond le plus intime, avec une paix, une tranquillité, une suavité extrême » (Château, 4e Dem., ch. II, p. 108-109).

2) Aussi les joies de la contemplation sont elles bien supérieures à celles de l’oraison active : « A peine cette eau céleste a-t-elle commencé à jaillir de sa source, qu'aussitôt l’on dirait que tout notre intérieur se dilate et s’élargit. Ce sont alors des biens spirituels qui ne se peuvent dire, et l'âme même est incapable de comprendre ce qu'elle reçoit en cet instant. Elle respire comme une excellente odeur. Pour me servir d'une comparaison, c'est comme si dans ce fond intérieur il y avait un brasero où l'on jetterait des parfums exquis » (p. 110). Mais la Sainte ajoute que c'est là une comparaison bien imparfaite. Dans sa Vie (ch. XIV et XV, p. 181-182), elle affirme que ces joies ressemblent à celles du ciel, et que l'âme perd le désir des choses de la terre : « elle voit jusqu'à l'évidence que le bonheur dont elle jouit n'est point d'ici-bas, qu'il n'y a ni richesses, ni puissances, ni honneurs, ni plaisirs qui puissent lui donner, l'espace même d'un clin d'œil, ce contentement vrai, ce rassasiement si senti »…
La cause principale de cette joie, c'est la présence sentie de Dieu : « Le Seigneur veut alors, dans sa munificence, faire comprendre à cette âme qu'il est tout près d'elle, si près qu'elle n'a plus besoin de lui envoyer de messagers. Elle peut lui parler elle-même et sans élever la voix, car, à cause de sa proximité, il la comprend au seul mouvement de ses lèvres. » Sans doute, ajoute-t-elle, Dieu est toujours avec nous ; mais il s'agit d'une présence spéciale : « Ce divin Monarque, notre Maître, veut que nous nous rendions compte qu'il nous entend, que nous éprouvions les effets de sa présence. Il lui plaît d'agir dans notre âme d'une manière spéciale, en la remplissant d'une très vive jouissance intérieure et extérieure ».

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Message  ami de la Miséricorde Ven 27 Mai 2016 - 4:30

2° La quiétude proprement dite

1440. c) Cette dilatation de l'âme produit des dispositions vertueuses excellentes ; en particulier : la crainte d'offenser Dieu, qui remplace la crainte de l'enfer, l'amour de la pénitence et des croix, l'humilité, le mépris des joies du monde : 1) « La crainte
de l'enfer cesse de l'agiter. Tandis que celle d'offenser Dieu grandit en elle, la crainte servile disparaît, et l'âme sent une grande confiance de le posséder un jour. 2) Au lieu d'appréhender comme auparavant de ruiner sa santé en pratiquant la pénitence, elle croit tout possible avec le secours divin, et ses désirs de l'embrasser n'ont jamais été si grands. Autrefois elle redoutait les croix, maintenant elle les craint moins, parce que sa foi est plus vive ; elle sait que si elle les embrasse pour l'amour de Dieu, sa Majesté lui donnera grâce pour les supporter patiemment. Parfois même elle les appelle de ses vœux, tant est vif son désir de faire quelque chose pour lui. 3) Connaissant mieux sa grandeur, elle a une plus basse opinion d'elle-même. 4) Comme elle a expérimenté les délices qui viennent de lui, les plaisirs du monde ne sont plus à ses yeux que fumier ; elle s'en éloigne peu à peu, et elle a, pour le faire, plus d'empire sur elle-même. Enfin elle avance dans toutes les vertus, et ses progrès seront continuels, si toutefois elle ne retourne pas en arrière et n'offense point Dieu ; car, autrement, pour élevée qu'elle puisse être, eût-elle même atteint les plus hauts sommets, tout lui échappe. » (Château, 4e Dem., ch. III, p. 122).

1441. Définition. De cette description on peut donc conclure que la quiétude est une oraison surnaturelle,
incomplètement passive, qui se produit dans la partie supérieure de l'âme, et lui fait sentir et goûter Dieu présent près d'elle. C'est une oraison surnaturelle, c'est-à-dire infuse, et en cela nous nous séparons de quelques Carmes qui, la considérant comme une oraison de transition, pensent qu'elle peut être acquise comme l'oraison de simplicité. Mais avec eux nous disons qu'elle n'est qu'incomplètement passive, puisque seule la volonté (avec l'intelligence) est captive, et que l'entendement et l'imagination demeurent libres de divaguer. Quant aux goûts divins et aux vertus qui en sont le fruit, nous les avons suffisamment expliqués, n° 1439.

1442. B) Origine et progrès de la quiétude. a) En général la quiétude est accordée aux âmes qui se sont déjà exercées à la méditation pendant un temps notable, et qui ont passé par la nuit des sens. Cependant elle précède parfois cette dernière, surtout chez les enfants ou les âmes innocentes qui n'ont pas besoin de purification spéciale. b) Au début, elle n'est donnée que de temps en temps, d'une façon assez faible, et inconsciente ; elle dure peu, par exemple, dit Ste Thérèse, l'espace d'un Ave Maria . Puis elle devient plus fréquente et se prolonge davantage, jusqu'à une demi-heure. Mais, comme elle ne vient pas toujours subitement et ne disparaît pas non plus tout d'un coup, elle peut, avec son aube et son crépuscule, atteindre une heure ou même davantage. De plus, quand elle est agissante (n° 1445) et accompagnée d'ivresse spirituelle, elle peut se prolonger un ou deux jours, sans empêcher du reste de vaquer aux occupations ordinaires. c) La quiétude savoureuse peut alterner avec la quiétude aride, tant que la purification de l'âme n'est pas terminée. d) Le moment arrive où la quiétude devient habituelle : on y entre alors généralement dès qu'on se met en prière ; parfois même on est saisi à l'improviste jusque dans les occupations les plus vulgaires. De même elle tend à devenir plus forte et plus consciente, et, si l’âme correspond à la grâce, elle aboutit à l'union pleine et à l'extase. Mais, si elle est infidèle, elle peut déchoir et retomber dans l'oraison discursive, ou même perdre la grâce.

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Message  ami de la Miséricorde Sam 28 Mai 2016 - 5:44

2° La quiétude proprement dite

1443. C) Formes ou variétés de la quiétude. On en distingue trois principales : la quiétude silencieuse, priante et agissante. a) Dans la quiétude silencieuse, l'âme contemple Dieu dans un silence plein d'amour, l'admiration étouffant pour ainsi dire toute parole ; la volonté, plongée en Dieu, enflammée d'amour pour lui, se repose délicieusement en lui dans une union calme, tranquille, savoureuse. Comme une mère qui couve son enfant des yeux, l'âme contemple et aime son Dieu. Elle « ressemble alors, dit Ste Thérèse, à un petit enfant à la mamelle, attaché au sein de sa mère, qui, dans sa tendresse, lui fait couler le lait dans la bouche sans qu'il ait à remuer les lèvres » (Chemin de la perfection, ch. XXXI, p. 228). De même ici la volonté est à son amour, sans effort de l'entendement.
1444. b) Parfois Pâme, ne pouvant plus contenir son amour, s'épanche en une ardente prière : c'est la quiétude priante : tantôt elle se répand en doux colloques ; tantôt elle s'abandonne aux effusions de sa tendresse et invite toutes les créatures à louer Dieu : « elle dit mille saintes folies, qui vont droit au Cœur de Celui qui la met ainsi hors d'elle-même » (Vie, ch. XVI, p. 204). Ste Thérèse composait alors des strophes pour dépeindre son amour et son tourment. Parfois aussi Dieu répond à ces élans d'amour par des caresses affectueuses, qui produisent une sorte d'ivresse spirituelle, qui, selon S. François de Sales, nous aliène non du sens spirituel, mais des sens corporels, qui ne nous hébète ni abêtit pas, mais nous angélise… et divinise... qui nous met hors de nous, pour nous élever au-dessus de nous » (Amour de Dieu, l. VI, ch. 6).
1445. c) Il est des cas où la quiétude devient agissante. Lorsque, nous dit Ste Thérèse, la quiétude est profonde et de longue durée, comme la volonté seule est enchaînée, les autres facultés demeurent libres de s'occuper du service de Dieu et le font avec beaucoup plus d'activité : alors, tout en s'occupant d'œuvres extérieures, l’âme ne cesse d'aimer Dieu ardemment : c'est l’union de Marthe et de Marie, de l'action et de la contemplation.

3° Le sommeil des puissances


1446. Cette troisième phase de la quiétude est une forme plus élevée et qui prépare l'union pleine des facultés intérieures. Ste Thérèse la décrit au ch. XVII de sa Vie : « Voici ce qui se produit fréquemment dans l'union qui m'occupe... Dieu s'empare de la volonté et même, je crois, de l'entendement. Celui-ci, en effet, cesse de discourir, étant tout occupé à jouir de Dieu : on dirait une personne qui regarde et voit tant de choses, qu'elle ne sait de quel côté porter ses yeux... Quant à la mémoire, elle reste libre, en compagnie de l'imagination, je pense. Cette puissance se trouvant seule, quels combats elle livre, grand Dieu ! et quels efforts elle fait pour tout mettre sens dessus dessous ! Pour moi, j'en suis excédée et je l'ai en horreur. Souvent, je supplie le Seigneur de me l'ôter... Semblable à ces petits papillons de nuit, importuns et inquiets, elle voltige de tous côtés. La comparaison me paraît d'une exactitude parfaite ; car si ces insectes sont incapables de faire le moindre mal, ils n'en sont pas moins bien fatigants à voir »... Quant au moyen de triompher de ces égarements, elle n'en signale qu'un : « ne pas faire plus de cas de la mémoire que d'une folle et l'abandonner à son thème, Dieu seul pouvant l’en détacher ». Comme on le voit, c'est donc une oraison de quiétude, où l'entendement lui-même est saisi par Dieu, mais où l'imagination continue de divaguer. C'est une préparation à l'union pleine.

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
Desclée and Co, 1923

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Message  ami de la Miséricorde Sam 28 Mai 2016 - 19:43

Conduite à tenir dans l’oraison de quiétude

1447. La disposition générale qu'on doit cultiver en cet état est celle d'un humble abandon entre les mains de Dieu dans toutes les phases de cette oraison, depuis le début jusqu'à son achèvement. a.) Il ne faut donc pas faire d'effort pour se mettre soi-même en cet état, en essayant de suspendre ses puissances et jusqu'à sa respiration : ce serait peine perdue, puisque Dieu seul peut nous donner la contemplation. b) Aussitôt qu'on ressent l'action divine, il faut s'y adapter aussi parfaitement que possible, cessant de discourir, et suivant docilement le mouvement de la grâce : 1) Si nous sommes appelés à un silence affectueux, regardons et aimons sans rien dire, ou tout au plus proférons de temps en temps quelques paroles de tendresse, pour rallumer la flamme de l'amour, sans faire de ces efforts violents qui pourraient l'éteindre. 2). Si nous sommes inclinés à faire des actes, si les affections jaillissent comme de source, prions doucement, sans bruit de paroles, mais avec un grand désir d'être exaucés. « Quelques menues pailles jetées avec humilité... feront mieux ici l'affaire qu'une grande quantité de bûches, et contribueront davantage à faire prendre le feu. Par bûches j'entends ces raisonnements qui nous paraissent si doctes, et qui, dans l'espace d'un Credo, auront étouffé l'étincelle » (Vie, ch. XV, p. 193-194). Il faut surtout, ajoute S. François de Sales (Amour de Dieu, l. VI, ch. 10), éviter les élans violents, indiscrets, qui fatiguent le cœur et les nerfs ; et ces retours sur soi-même, qui font qu'on s’inquiète pour savoir si la tranquillite dont on jouit est bien tranquille. 3) Si l'entendement et l'imagination divaguent, qu'on ne s'en inquiète pas, qu'on ne se mette pas à leur poursuite ; que la volonté « reste à jouir de la faveur qui lui est accordée, comme une sage abeille au fond de sa retraite. Si, au lieu d'entrer dans la ruche, les abeilles s'en allaient toutes à la recherche les unes des autres, comment se ferait le miel ? ».

§ II. Oraison d'union pleine

1448. Cette oraison, qui correspond à la cinquième demeure, s'appelle union simple ou union pleine des facultés intérieures, parce que l'âme est unie à Dieu non seulement par la volonté, mais encore par toutes les facultés intérieures ; elle est donc plus parfaite que l'oraison de quiétude. Nous allons décrire : 1° sa nature ; 2° ses effet.

I. Nature de l'oraison d'union


1449. 1° Ses caractères essentiels sont au nombre de deux : la suspension de toutes les puissances, et la certitude absolue que Dieu est présent dans l' âme. « Je reviens à la marque que j'ai dit être la véritable, dit Ste Thérèse : vous voyez cette âme que Dieu a privée d'intelligence pour mieux imprimer en elle la véritable sagesse ; elle ne voit, n'entend, ni ne comprend tout le temps que dure cette faveur, temps toujours bref et qui lui paraît beaucoup plus court qu'il ne l'est en réalité » (Château, 3e Dem., ch. I, p. 134 ; Vie, ch. XVIII). En d'autres termes, non seulement la volonté, mais l'intelligence, l'imagination et la mémoire sont suspendues dans leur exercice. La Sainte poursuit : « Dieu s'établit alors de telle sorte au plus intime de cette âme qu'en revenant à elle, il lui est impossible de douter qu’elle n’ait été en Dieu et que Dieu n'ait été en elle » . Cette vérité s'imprime si bien dans son esprit que des années se fussent-elles écoulées sans que Dieu lui ait renouvelé cette grâce, elle ne peut l'oublier ni douter qu'elle n'ait été en Dieu ».

Source : Précis de Théologie Ascétique et Mystique de Tanquerey,
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Message  ami de la Miséricorde Lun 30 Mai 2016 - 5:16

I. Nature de l'oraison d'union

1450. 2° De ces deux caractères en découlent trois autres : a) L'absence de distractions, puisque l'âme est tout entière absorbée en Dieu. b) L'absence de fatigue : le travail personnel est réduit à fort peu de chose ; il suffit, en effet, de s'abandonner au bon plaisir de Dieu ; la manne du ciel tombe dans son âme, et elle n'a qu'à la goûter. Aussi cette oraison, si longue soit-elle, ne nuit pas à la santé . c) Une abondance de joie extraordinaire : « Ici l'on ne sent plus rien, dit Ste Thérèse ; on ne fait que jouir, sans savoir ce dont on jouit. On voit qu'on jouit d'un bien qui renferme tous les biens, mais on ne comprend pas en quoi consiste ce bien. Tous les sens (intérieurs) sont tellement absorbés par cette jouissance que nul d'entre eux n'a la liberté de s'occuper d'autre chose »... (Vie, ch. XVIII, p. 218). Et elle ajoute qu'un seul moment de ces pures délices suffit à dédommager de toutes les peines d'ici-bas. Cette oraison se distingue donc de la quiétude qui ne saisit que la volonté, et où, après coup, on se demande encore parfois si l'âme a été unie à Dieu. On peut donc la définir : une union très intime de l'âme avec Dieu, accompagnée de la suspension de toutes les facultés intérieures et de la certitude de la présence de Dieu dans l'âme.

II. Effets de l'oraison d'union

1451. 1° L'effet principal est une merveilleuse transformation de l'âme, qui, selon Ste Thérèse, peut se comparer à la métamorphose du ver à soie. Ces petits vers se nourrissent de feuilles de mûrier, filent la soie, en forment de petites coques où ils s'enfermet et meurent : de chacune des coques s'échappe un gratieux papillon blanc. Ainsi notre âme, après s'être nourrie de lectures, de prières et de sacrements, se construit sa petite maison, tisse sa coque par le renoncement, meurt à elle-même et devient un gracieux papillon blanc (Château, 5e Dem., ch. II, p. 138-143). Image de la merveilleuse transformation qui, par l'oraison d'union, s'opère dans notre âme ! Cette âme, qui auparavant avait peur de la croix, se sent pleine de générosité et prête à faire pour Dieu les plus pénibles sacrifices. Et ici Ste Thérèse entre dans quelques détails ; elle décrit le zèle ardent qui presse l'âme de glorifier Dieu, de le faire connaître et aimer de toutes les créatures ; le détachement des créatures allant jusqu'au désir de sortir de ce monde où Dieu est tant offensé ; la soumission parfaite à la volonté de Dieu, qui n'offre pas plus de résistance à la grâce que la cire molle sur laquelle on imprime un cachet ; une grande charité à l'égard du prochain, qui se manifeste par les œuvres, et fait que nous nous réjouissons des éloges décernés aux autres (ibid., p. 146-158).

1452. 2° Cette union est le prélude d'une autre, beaucoup plus parfaite : c'est comme la première entrevue avec le fiancé, bientôt suivie, si nous correspondons à la grâce, des fiançailles spirituelles, et enfin du mariage mystique. Mais il ne faut pas cesser, nous dit la Sainte, de progresser dans la voie du détachement et de l'amour. Tout arrêt serait suivi de relâchement et de recul (ibid., p. 159-166).

§ 111. L'union extatique (fiançailles spirituelles)

Cette union se présente sous deux formes : la forme suave et la forme douloureuse.

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