L'enigme francois ou la face cachee d' un pape
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L'enigme francois ou la face cachee d' un pape
http://www.lavie.fr/religion/catholicisme/l-enigme-francois-ou-la-face-cachee-d-un-pape-03-10-2014-56660_16.php
« Le Vatican est secoué comme jamais ! » Dès les mots d’ouverture, le ton est donné. DansJusqu’où ira François ? (Lattès), Jean-Marie Guénois nous lance sur les flots tumultueux où flotte la nef de Pierre. Appuyé sur sa longue expérience de vaticaniste, le rédacteur en chef au Figaro défend dans cet ouvrage passionné quelques vigoureuses thèses sur les papes François et Benoît XVI.
Première thèse : Benoît XVI n’a pas quitté sa charge en février 2013 sous la pression des événements et des crises, mais pour répondre à une logique personnelle. Fin analyste, Guénois rappelle que Joseph Ratzinger a vécu son élection comme le condamné qui monte à l’échafaud, et donc qu’il a « subi » son pontificat. Il démontre que le pape avait prévu de longue date de renoncer à sa charge dans le cas où ses forces le quitteraient. Se dessine ici l’impressionnante cohérence d’un homme qui a voulu servir dans l’humilité, et non une hypothétique faiblesse de caractère.
Seconde thèse, énoncée avec un soupçon de regret : Benoît XVI a quitté son poste sans avoir préparé sa succession. Très peu machiavélique, « l’ingénieur système » Ratzinger s’est limité à « améliorer le logiciel central de l’Eglise catholique », et s’est interdit de penser le coup d’après, si l’on excepte la nomination du cardinal Scola sur le siège de Milan, qui fut un coup d’épée dans l’eau. Au lieu de manigancer l’élection d’un homme qui se situerait en continuité, Ratzinger a ouvert la voie à l’alternance, en la personne de Bergoglio. On ne peut que saluer la finesse d’analyse, même si l’expression de « succession ratée » apparaît ambiguë. Si l’on se place du point de vue spirituel, une succession « réussie » implique-t-elle une absolue continuité, comme celle constatée entre Jean Paul II et Ratzinger ? Un pontife sortant devrait-il nécessairement vouloir qu’un de ses disciples lui succède pour que la volonté de Dieu soit accomplie ?
Troisième thèse : la renonciation de Benoît XVI entraîne une véritable révolution de la fonction papale qui fragilise l’Eglise catholique. Pour Guénois, la décision de Benoît XVI désacralise presque totalement l’institution papale. « De quasi divine, voilà la papauté caduque », affirme Guénois. Pour lui, l’élection du pape à vie symbolise son obéissance absolue à la volonté divine. Renoncer à sa charge en tant que pape, serait « s’affranchir de cette volonté divine »manifestée par l’Esprit Saint dans le Conclave. « La conscience personnelle du pape s’érige et ose dire non, en quelque sorte, à la volonté de Dieu. » Si l’on peut concéder que la renonciation du pape n’a pas encouragé le commun des mortels à aller jusqu’au bout de ses propres engagements coûteux voire héroïques, il est difficile de suivre l’auteur dans un jugement aussi catégorique. En effet, Guénois oppose de façon trop antinomique la volonté de Dieu et la liberté d’un homme ayant servi huit ans au pontificat suprême, c’est-à-dire n’ayant guère démérité… Le Tout Puissant est capable de se servir des actes agis par la liberté de l’homme pour faire aussi sa volonté, même s’il s’agit d’un pape.
A l’inverse de Guénois, on pourrait défendre l’idée que Benoît XVI a créé ce précédent qui peut contribuer à maintenir la papauté dans son intégrité. Que signifierait une papauté où un vieillard épuisé – voire atteint d’une démence sénile – serait contraint, pour « obéir à Dieu » de rester en poste jusqu’au dernier souffle ?
De cette troisième thèse découle une thèse corollaire, défendue ardemment par Jean-Marie Guénois : le refus d’obéissance du pape entraîne un délitement général d’un « système fondé sur l’obéissance ». Et pourquoi ? « La contrainte invisible du lien d’autorité pesant sur la volonté au point de la soumettre au supérieur confère à ce genre d’organisation une efficacité redoutable. (...) Il est aisé de deviner combien cette machine peut se gripper si l’autorité interne, qui est la clé de cette mécanique, n’est plus absolue. »
La vision est hautement douteuse. Jean-Marie Guénois semble réduire l’Eglise à une structure hiérarchique pyramidale, exigeant de ses membres une soumission sans faille au « supérieur », sans qu’aucun espace ne soit donné à la liberté humaine, comme si chacun des baptisés recevait chaque matin sa feuille de route de son « n+1 ». Or, dans l’Eglise, l’exercice de l’autorité n’est jamais absolue car elle implique des médiations, toujours sujettes au péché et à l’erreur. Si l’on suivait Guénois, on donnerait raison aux anticléricaux fustigeant chez les catholiques une servilité illimitée à un système totalitaire.
Néanmoins, on doit lui donner raison sur la réelle fragilisation de la papauté induite par la renonciation de Benoît XVI, mais pour des motifs différents que le respect de l’autorité « absolue». Il s’agit du risque de « politisation » de la papauté, ou plutôt d’un alignement sur les valeurs qui régissent le pouvoir politique. A partir du moment où le pape « peut » démissionner, il peut faire l’objet de manoeuvres dans ce sens, y compris en des moments de fragilité personnelle, là où jadis, ce type de pressions relevait du tabou. La situation nouvelle induite par Benoît XVI implique donc qu’un pape affaibli puisse être victime d’une habile conjuration de palais pour « passer » la main. François, qui a répété à plusieurs reprises qu’il ferait comme Benoît XVI, n’a sans doute pas imaginé qu’une telle prise de position publique l’expose à se retrouver un jour au pied du mur. Désormais, les médias vont désormais conjecturer la démission du pape : pour son 80e anniversaire ? Ou les 50 ans de son ordination ? François, grâce à Benoît, a institué l’idée qu’il existe nécessairement une date de péremption pour le souverain pontife. Date que les détracteurs de François attendent donc...
D'un pape à un « antipape » ?
Quatrième thèse de l’ouvrage : il y a une vraie rupture entre Benoît XVI et François. Ici, Jean-Marie Guénois a le courage de s’attaquer à une sorte de fétiche catholique, celui de la continuité entre les papes. Elle est régulièrement proclamée par les prêtres ou les évêques avec un sourire béat, alors qu’en « off », les mêmes déplorent cette rupture. Il est vrai que la culture catholique redoute dramatiquement la désunion et les conflits.
En toute honnêteté, Guénois met le doigt sur les différences entre les deux papes, et notamment la plus significative, celle du rapport à la centralité romaine, et surtout quand il évoque la mutation « d’une papauté impériale à une papauté démocratique ». Alors que Ratzinger a défendu bec et ongles – notamment face au cardinal Kasper – la centralité romaine contre l’autonomie des Eglises locales, François veut en finir avec elle, en redonnant du pouvoir aux Eglises locales, comme il l’a écrit dans Evangelii Gaudium il y a un an. Ce n’est un secret pour personne que Bergoglio a puissamment souffert de cette centralité vaticane et qu’il entend règler quelques comptes. De fait, Guénois a donc bien raison de souligner que le pape veut abolir le pouvoir absolu du pape et la manière de l’exercer, et qu’il fait donc le contraire de son prédécesseur. Car s’il y a bien quelque chose qui peut empêcher Benoît XVI de dormir, c’est bien cette révolution paradigmatique, lourde de conséquences (dérives schismatiques facilitées). Bien plus que la disparition des dentelles sur les surplis des cérémoniaires de Saint Pierre de Rome.
Jean-Marie Guénois excelle à décrire ce changement d’exercice de la papauté, qui va au delà des sensibilités théologiques et liturgiques, et passe par des gestes attestant la volonté de changer l’image et de jouer l’exemplarité. On pourra cependant regretter l’emploi du terme d’«antipape » pour décrire la façon avec laquelle François bouleverse la pompe et exalte la simplicité. Ce mot évoque avec ambiguité les périodes tragiques (et lointaines) de l’Eglise où deux papes siégeaient en même temps, représentant chacun une faction, comme si Guénois déniait implicitement à François sa légitimité pontificale. Il offre ici une tentation, d’autant plus dangereuse que nous avons effectivement deux papes vivants, et que les mutations fortes intervenues depuis le Conclave ont accru chez certains catholiques la nostalgie de l’ancien pape. Parfois, il faudrait s’interdire certains jeux de mots. Ou alors les assumer tout à fait pour ce qu’ils sont.
L’autre courage de ce livre est d’égratigner l’image construite par les médias d’un François tout en bonté et en douceur, sorte de prophète miraculeux, au point que l’on voit fleurir, surtout chez les catholiques, une expression facile : « l’Eglise du pape François » comme s’il s’agissait d’une nouvelle Eglise, jusqu’ici brimée par « l’Eglise du pape Benoît »... Guénois révèle la face cachée d’un pape très politique et volontiers autoritaire, ce qui ne l’empêche pas d’aimer les pauvres et d’oeuvrer à la conversion de l’Eglise. « Le style libéral du pape François est trompeur. Car derrière ce démocrate se cache un redoutable patron qui sait trancher dans le vif, couper des têtes si nécessaire ». Guénois évoque un « pilonnage implacable et quasi quotidien », et s’attarde sur certaines prises de parole violentes du pape contre les uns et les autres.
Ici, Guénois a le mérite de pousser dans leurs retranchements certains catholiques qui, rêvant d’un [i]« Grand soir[/i] » de la pureté évangélique pour l’Eglise, ont déjà statufié François, mais ne peuvent l’imaginer en « méchant » lorsqu’il doit s’en prendre à ceux qui se mettent en travers de son chemin. Au delà, Jean-Marie Guénois décoche une sacrée flèche à ce qu’il appelle les «nouveaux papistes » : [i]« Ils méprisaient jusque là le Vatican et le pape. Ils perçoivent François comme un pape révolutionnaire, avec qui l’Eglise recommencerait tout à zéro après des siècles d’errance. Ils sont tout simplement dans l’illusion. François n’est pas celui que l’on croit.[/i] »
Mais alors qui est-il ? C’est l’énigme qui demeure, une fois le livre refermé, car Jean-Marie Guénois expose la complexité voire l’ambiguité d’un pape inclassable, et déjouant toutes les étiquettes, ce qui peut le rendre anxiogène pour les catholiques du sérail qui se demandent où le pape les emmène. Guénois souligne à juste titre (et il n’est pas le seul) que le dossier des divorcés remariés sera le véritable test du pontificat. Il y a ceux qui pensent que le pape tranchera en faveur d’une évolution marquante, en donnant raison au cardinal Kasper (qu’il a très souvent loué publiquement, et dont il partage la vision ecclésiologique du pouvoir donné aux Eglises locales). Il y a ceux qui estiment que le pape ne changera rien – car sinon il y aurait un schisme. Jean-Marie Guénois semble appartenir à la seconde catégorie quand il écrit : [i][i]« [/i]Ce dossier est en tous cas bien plus important que celui de la réforme de la Curie qui n’est qu’une réorganisation administrative de bon sens. Il affecte le dogme, ce qui explique que le pape choisira peut-être de ne pas y toucher[/i] ». Tout est dans ce « peut-être » qui, loin d’être une précaution sémantique, révèle le suspense total au sujet de l’avenir de l’Eglise, un suspense que ce livre met en scène avec brio.
« Le Vatican est secoué comme jamais ! » Dès les mots d’ouverture, le ton est donné. DansJusqu’où ira François ? (Lattès), Jean-Marie Guénois nous lance sur les flots tumultueux où flotte la nef de Pierre. Appuyé sur sa longue expérience de vaticaniste, le rédacteur en chef au Figaro défend dans cet ouvrage passionné quelques vigoureuses thèses sur les papes François et Benoît XVI.
Première thèse : Benoît XVI n’a pas quitté sa charge en février 2013 sous la pression des événements et des crises, mais pour répondre à une logique personnelle. Fin analyste, Guénois rappelle que Joseph Ratzinger a vécu son élection comme le condamné qui monte à l’échafaud, et donc qu’il a « subi » son pontificat. Il démontre que le pape avait prévu de longue date de renoncer à sa charge dans le cas où ses forces le quitteraient. Se dessine ici l’impressionnante cohérence d’un homme qui a voulu servir dans l’humilité, et non une hypothétique faiblesse de caractère.
Seconde thèse, énoncée avec un soupçon de regret : Benoît XVI a quitté son poste sans avoir préparé sa succession. Très peu machiavélique, « l’ingénieur système » Ratzinger s’est limité à « améliorer le logiciel central de l’Eglise catholique », et s’est interdit de penser le coup d’après, si l’on excepte la nomination du cardinal Scola sur le siège de Milan, qui fut un coup d’épée dans l’eau. Au lieu de manigancer l’élection d’un homme qui se situerait en continuité, Ratzinger a ouvert la voie à l’alternance, en la personne de Bergoglio. On ne peut que saluer la finesse d’analyse, même si l’expression de « succession ratée » apparaît ambiguë. Si l’on se place du point de vue spirituel, une succession « réussie » implique-t-elle une absolue continuité, comme celle constatée entre Jean Paul II et Ratzinger ? Un pontife sortant devrait-il nécessairement vouloir qu’un de ses disciples lui succède pour que la volonté de Dieu soit accomplie ?
Une fragilisation de la papauté ?
Troisième thèse : la renonciation de Benoît XVI entraîne une véritable révolution de la fonction papale qui fragilise l’Eglise catholique. Pour Guénois, la décision de Benoît XVI désacralise presque totalement l’institution papale. « De quasi divine, voilà la papauté caduque », affirme Guénois. Pour lui, l’élection du pape à vie symbolise son obéissance absolue à la volonté divine. Renoncer à sa charge en tant que pape, serait « s’affranchir de cette volonté divine »manifestée par l’Esprit Saint dans le Conclave. « La conscience personnelle du pape s’érige et ose dire non, en quelque sorte, à la volonté de Dieu. » Si l’on peut concéder que la renonciation du pape n’a pas encouragé le commun des mortels à aller jusqu’au bout de ses propres engagements coûteux voire héroïques, il est difficile de suivre l’auteur dans un jugement aussi catégorique. En effet, Guénois oppose de façon trop antinomique la volonté de Dieu et la liberté d’un homme ayant servi huit ans au pontificat suprême, c’est-à-dire n’ayant guère démérité… Le Tout Puissant est capable de se servir des actes agis par la liberté de l’homme pour faire aussi sa volonté, même s’il s’agit d’un pape.
A l’inverse de Guénois, on pourrait défendre l’idée que Benoît XVI a créé ce précédent qui peut contribuer à maintenir la papauté dans son intégrité. Que signifierait une papauté où un vieillard épuisé – voire atteint d’une démence sénile – serait contraint, pour « obéir à Dieu » de rester en poste jusqu’au dernier souffle ?
De cette troisième thèse découle une thèse corollaire, défendue ardemment par Jean-Marie Guénois : le refus d’obéissance du pape entraîne un délitement général d’un « système fondé sur l’obéissance ». Et pourquoi ? « La contrainte invisible du lien d’autorité pesant sur la volonté au point de la soumettre au supérieur confère à ce genre d’organisation une efficacité redoutable. (...) Il est aisé de deviner combien cette machine peut se gripper si l’autorité interne, qui est la clé de cette mécanique, n’est plus absolue. »
La vision est hautement douteuse. Jean-Marie Guénois semble réduire l’Eglise à une structure hiérarchique pyramidale, exigeant de ses membres une soumission sans faille au « supérieur », sans qu’aucun espace ne soit donné à la liberté humaine, comme si chacun des baptisés recevait chaque matin sa feuille de route de son « n+1 ». Or, dans l’Eglise, l’exercice de l’autorité n’est jamais absolue car elle implique des médiations, toujours sujettes au péché et à l’erreur. Si l’on suivait Guénois, on donnerait raison aux anticléricaux fustigeant chez les catholiques une servilité illimitée à un système totalitaire.
Néanmoins, on doit lui donner raison sur la réelle fragilisation de la papauté induite par la renonciation de Benoît XVI, mais pour des motifs différents que le respect de l’autorité « absolue». Il s’agit du risque de « politisation » de la papauté, ou plutôt d’un alignement sur les valeurs qui régissent le pouvoir politique. A partir du moment où le pape « peut » démissionner, il peut faire l’objet de manoeuvres dans ce sens, y compris en des moments de fragilité personnelle, là où jadis, ce type de pressions relevait du tabou. La situation nouvelle induite par Benoît XVI implique donc qu’un pape affaibli puisse être victime d’une habile conjuration de palais pour « passer » la main. François, qui a répété à plusieurs reprises qu’il ferait comme Benoît XVI, n’a sans doute pas imaginé qu’une telle prise de position publique l’expose à se retrouver un jour au pied du mur. Désormais, les médias vont désormais conjecturer la démission du pape : pour son 80e anniversaire ? Ou les 50 ans de son ordination ? François, grâce à Benoît, a institué l’idée qu’il existe nécessairement une date de péremption pour le souverain pontife. Date que les détracteurs de François attendent donc...
D'un pape à un « antipape » ?
Quatrième thèse de l’ouvrage : il y a une vraie rupture entre Benoît XVI et François. Ici, Jean-Marie Guénois a le courage de s’attaquer à une sorte de fétiche catholique, celui de la continuité entre les papes. Elle est régulièrement proclamée par les prêtres ou les évêques avec un sourire béat, alors qu’en « off », les mêmes déplorent cette rupture. Il est vrai que la culture catholique redoute dramatiquement la désunion et les conflits.
En toute honnêteté, Guénois met le doigt sur les différences entre les deux papes, et notamment la plus significative, celle du rapport à la centralité romaine, et surtout quand il évoque la mutation « d’une papauté impériale à une papauté démocratique ». Alors que Ratzinger a défendu bec et ongles – notamment face au cardinal Kasper – la centralité romaine contre l’autonomie des Eglises locales, François veut en finir avec elle, en redonnant du pouvoir aux Eglises locales, comme il l’a écrit dans Evangelii Gaudium il y a un an. Ce n’est un secret pour personne que Bergoglio a puissamment souffert de cette centralité vaticane et qu’il entend règler quelques comptes. De fait, Guénois a donc bien raison de souligner que le pape veut abolir le pouvoir absolu du pape et la manière de l’exercer, et qu’il fait donc le contraire de son prédécesseur. Car s’il y a bien quelque chose qui peut empêcher Benoît XVI de dormir, c’est bien cette révolution paradigmatique, lourde de conséquences (dérives schismatiques facilitées). Bien plus que la disparition des dentelles sur les surplis des cérémoniaires de Saint Pierre de Rome.
Jean-Marie Guénois excelle à décrire ce changement d’exercice de la papauté, qui va au delà des sensibilités théologiques et liturgiques, et passe par des gestes attestant la volonté de changer l’image et de jouer l’exemplarité. On pourra cependant regretter l’emploi du terme d’«antipape » pour décrire la façon avec laquelle François bouleverse la pompe et exalte la simplicité. Ce mot évoque avec ambiguité les périodes tragiques (et lointaines) de l’Eglise où deux papes siégeaient en même temps, représentant chacun une faction, comme si Guénois déniait implicitement à François sa légitimité pontificale. Il offre ici une tentation, d’autant plus dangereuse que nous avons effectivement deux papes vivants, et que les mutations fortes intervenues depuis le Conclave ont accru chez certains catholiques la nostalgie de l’ancien pape. Parfois, il faudrait s’interdire certains jeux de mots. Ou alors les assumer tout à fait pour ce qu’ils sont.
[i][i]« [/i]François n’est pas celui que l’on croit.[/i] »
L’autre courage de ce livre est d’égratigner l’image construite par les médias d’un François tout en bonté et en douceur, sorte de prophète miraculeux, au point que l’on voit fleurir, surtout chez les catholiques, une expression facile : « l’Eglise du pape François » comme s’il s’agissait d’une nouvelle Eglise, jusqu’ici brimée par « l’Eglise du pape Benoît »... Guénois révèle la face cachée d’un pape très politique et volontiers autoritaire, ce qui ne l’empêche pas d’aimer les pauvres et d’oeuvrer à la conversion de l’Eglise. « Le style libéral du pape François est trompeur. Car derrière ce démocrate se cache un redoutable patron qui sait trancher dans le vif, couper des têtes si nécessaire ». Guénois évoque un « pilonnage implacable et quasi quotidien », et s’attarde sur certaines prises de parole violentes du pape contre les uns et les autres.
Ici, Guénois a le mérite de pousser dans leurs retranchements certains catholiques qui, rêvant d’un [i]« Grand soir[/i] » de la pureté évangélique pour l’Eglise, ont déjà statufié François, mais ne peuvent l’imaginer en « méchant » lorsqu’il doit s’en prendre à ceux qui se mettent en travers de son chemin. Au delà, Jean-Marie Guénois décoche une sacrée flèche à ce qu’il appelle les «nouveaux papistes » : [i]« Ils méprisaient jusque là le Vatican et le pape. Ils perçoivent François comme un pape révolutionnaire, avec qui l’Eglise recommencerait tout à zéro après des siècles d’errance. Ils sont tout simplement dans l’illusion. François n’est pas celui que l’on croit.[/i] »
Mais alors qui est-il ? C’est l’énigme qui demeure, une fois le livre refermé, car Jean-Marie Guénois expose la complexité voire l’ambiguité d’un pape inclassable, et déjouant toutes les étiquettes, ce qui peut le rendre anxiogène pour les catholiques du sérail qui se demandent où le pape les emmène. Guénois souligne à juste titre (et il n’est pas le seul) que le dossier des divorcés remariés sera le véritable test du pontificat. Il y a ceux qui pensent que le pape tranchera en faveur d’une évolution marquante, en donnant raison au cardinal Kasper (qu’il a très souvent loué publiquement, et dont il partage la vision ecclésiologique du pouvoir donné aux Eglises locales). Il y a ceux qui estiment que le pape ne changera rien – car sinon il y aurait un schisme. Jean-Marie Guénois semble appartenir à la seconde catégorie quand il écrit : [i][i]« [/i]Ce dossier est en tous cas bien plus important que celui de la réforme de la Curie qui n’est qu’une réorganisation administrative de bon sens. Il affecte le dogme, ce qui explique que le pape choisira peut-être de ne pas y toucher[/i] ». Tout est dans ce « peut-être » qui, loin d’être une précaution sémantique, révèle le suspense total au sujet de l’avenir de l’Eglise, un suspense que ce livre met en scène avec brio.
Bobestparti- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
- Messages : 3757
Date d'inscription : 24/04/2010
Re: L'enigme francois ou la face cachee d' un pape
Merci robert adelaïde
@ tous
Le monde catholique retient son souffle, et se demande, ou le pape François va t'il l'entrainer.
Quel que soit sa décision (sur VSJ, on a notre petite idée) un schisme semble inévitable.
Que l'Esprit Saint nous aide et nous éclaire, dans ce monde de plus en plus dominé par
stjeanlagneau- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
- Messages : 27850
Date d'inscription : 04/05/2011
Age : 57
Localisation : BRETAGNE
Re: L'enigme francois ou la face cachee d' un pape
@ Robert Adelaide :
Malheureusement, le problème avec ce genre d'analyse, c'est qu'elle n'est pas inspirée par l'Esprit Saint , mais repose essentiellement sur l'intelligence de celui qui nous la partage !
En d'autres mots, je prétends que ce Jean-Marie Guénois a mal interprété les événements actuels et qu'il nous lance, finalement, sur des fausses pistes !
Volontaiement ? J'ose espérer que non !
Les choses de l'Esprit ne peuvent être comprises et révélées qu'avec le même Esprit !
L'Administrateur
Malheureusement, le problème avec ce genre d'analyse, c'est qu'elle n'est pas inspirée par l'Esprit Saint , mais repose essentiellement sur l'intelligence de celui qui nous la partage !
En d'autres mots, je prétends que ce Jean-Marie Guénois a mal interprété les événements actuels et qu'il nous lance, finalement, sur des fausses pistes !
Volontaiement ? J'ose espérer que non !
Les choses de l'Esprit ne peuvent être comprises et révélées qu'avec le même Esprit !
L'Administrateur
_________________
"Le garant de ces révélations l'affirme :
"Oui, mon retour est proche!
Amen, viens, Seigneur Jésus!"
Apocalypse, 22, 20
*Venez prier et adorer en direct sur le Forum VSJ via le Web* :
http://viens-seigneur-jesus.forumactif.com/
Re: L'enigme francois ou la face cachee d' un pape
@ Tous :
Perso, je prétends qu'au-delà des tergiversations de Jean-Marie Guénois sur le départ de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, qu'on ne peut comprendre cette démission qu'en la mettant en relation intime avec le rapport mystique qu'entretenait Joseph Ratzinger avec son Dieu et dans son abandon à la Divine Volonté !
Pour le dire autrement, on sait par les Messages du Ciel que ce qui retenait la venue de l'Antéchrist et l'Accomplissement Final des Prophéties, c'était la présence sur la Chaire de Pierre de Benoît XVI. Afin que les Prophéties s'accomplissent, il fallait que ce dernier quitte Son Ministère pour laisser la place à la venue du Faux-Prophète !
On ne peut comprendre cette démission qu'en la mettant en rapport avec les Événements de la Fin des Temps qui se déroulent devant nos yeux !
Benoît XVI est le Pape de la Fin des Temps, c'est-à-dire Pierre le Romain, celui qui conduira son troupeau durant la Grande Tribulation de l'Antéchrist !
Les événements actuels semblent confirmer de plus en plus cette hypothèse !
L'Administrateur
Perso, je prétends qu'au-delà des tergiversations de Jean-Marie Guénois sur le départ de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, qu'on ne peut comprendre cette démission qu'en la mettant en relation intime avec le rapport mystique qu'entretenait Joseph Ratzinger avec son Dieu et dans son abandon à la Divine Volonté !
Pour le dire autrement, on sait par les Messages du Ciel que ce qui retenait la venue de l'Antéchrist et l'Accomplissement Final des Prophéties, c'était la présence sur la Chaire de Pierre de Benoît XVI. Afin que les Prophéties s'accomplissent, il fallait que ce dernier quitte Son Ministère pour laisser la place à la venue du Faux-Prophète !
On ne peut comprendre cette démission qu'en la mettant en rapport avec les Événements de la Fin des Temps qui se déroulent devant nos yeux !
Benoît XVI est le Pape de la Fin des Temps, c'est-à-dire Pierre le Romain, celui qui conduira son troupeau durant la Grande Tribulation de l'Antéchrist !
Les événements actuels semblent confirmer de plus en plus cette hypothèse !
L'Administrateur
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Amen, viens, Seigneur Jésus!"
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Re: L'enigme francois ou la face cachee d' un pape
rassurez vous cher admin ,
votre discernement est juste et droit , j' ai voulu faire partager ce post parce qu' il vient du magazine" la vie " et j' ai trouvé pertinent l' analyse que fait ce journaliste assez marginale pour un tel magazine mais tout comme vous ,je ne me fais pas d' illusion sur le chemin auquel il désire nous orienter car tout en gardant sa liberté d' expression ,je craint qu' il essaye de nous embrouiller pour faire accepter en douceur les actions et la médiatisation du pape François qui est un bon client journalistiquement .
ce mr guénois est rédacteur en chef au figaro , journaliste à l'esprit des lettres sur kto
non ,non ce qu' il faut retenir c' est que par défaut , il a encore quelques personnes qui peuvent oser provoquer le débat concernant la destinée de notre pauvre église qui part a la dérive
tout ce que vous dites sur le pape émérite Benoit 16 ? je le partage mais n' espérons rien de lui pour l'instant car le seigneur avait dit a jnsr dans les messages concernant la démission du pape précédent que benoît 16 garderas le silence et que cela est permis par le ciel par l' accomplissement des écritures pour marquer cette fin des temps
bravo pour le forum , cher admin
j'aimerai faire dire a l' abbe guy pagès : si le monde savait sur quel chemin de ruine veut amener le pape francois , oh oui combien vite , ils se convertiraient .....
votre discernement est juste et droit , j' ai voulu faire partager ce post parce qu' il vient du magazine" la vie " et j' ai trouvé pertinent l' analyse que fait ce journaliste assez marginale pour un tel magazine mais tout comme vous ,je ne me fais pas d' illusion sur le chemin auquel il désire nous orienter car tout en gardant sa liberté d' expression ,je craint qu' il essaye de nous embrouiller pour faire accepter en douceur les actions et la médiatisation du pape François qui est un bon client journalistiquement .
ce mr guénois est rédacteur en chef au figaro , journaliste à l'esprit des lettres sur kto
non ,non ce qu' il faut retenir c' est que par défaut , il a encore quelques personnes qui peuvent oser provoquer le débat concernant la destinée de notre pauvre église qui part a la dérive
tout ce que vous dites sur le pape émérite Benoit 16 ? je le partage mais n' espérons rien de lui pour l'instant car le seigneur avait dit a jnsr dans les messages concernant la démission du pape précédent que benoît 16 garderas le silence et que cela est permis par le ciel par l' accomplissement des écritures pour marquer cette fin des temps
bravo pour le forum , cher admin
j'aimerai faire dire a l' abbe guy pagès : si le monde savait sur quel chemin de ruine veut amener le pape francois , oh oui combien vite , ils se convertiraient .....
Bobestparti- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
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Date d'inscription : 24/04/2010
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