L'ELOGE AU PAPE FRANCOIS
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Bobestparti
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L'ELOGE AU PAPE FRANCOIS
"LE POUVOIR EN PROCÈS " : AU THÉÂTRE A ROME , L ' ÉLOGE DU PAPE FRANCOIS
« C’est le premier pape qui a dit que Dieu est un, et n’est à personne. Les chrétiens sont une des confessions. La divinité est, et puis chacun y arrive à travers ses propres traditions, mais le Dieu est unique. Aujourd’hui cette question est d’une importance énorme. Et lui, il cherche une fraternité non seulement avec les chrétiens, mais aussi avec les musulmans. Il a reçu le prix Charlemagne : vous verrez qu’il fera une intervention mémorable sur l’Europe et les religions qui l’habitent. »
Ainsi s’est exprimé le journaliste Eugenio Scalfari, mercredi dernier, à propos du pape François sur la scène du Nuovo Teatro Eliseo de Rome pour la première d’une série de rencontres appelée ‘Le pouvoir en procès ».
La figure de Jorge Maria Bergoglio a été au centre du premier procès, débat entre la journaliste et présentatrice de télévision, à la tête du projet, Lucia Annunziata, et ses deux hôtes sur l’estrade, le journaliste, ami du pape François, Eugenio Scalfari, et Mgr Nunzio Galantino, secrétaire général de la Conférence épiscopale italienne.
Procès gagné haut la main pour le leader charismatique du Vatican qui plaît tellement à la gauche ! Que ressort-il de ce bavardage entre gens de bonne compagnie que tout devrait opposer, l’athée militant, le monseigneur, la journaliste à paillettes, mais qui se ressemblent et pour cela s’assemblent? Un pape révolutionnaire, qui a décidé d’annoncer l’Évangile « d’une nouvelle manière », qui en fait prêche un autre Évangile, un Dieu unique de toutes les religions qui s’incarne dans le Christ, « visage du Père » dans toutes les religions, le renouvellement de l’humanité par le dialogue et non par le « Tout restauré dans le Christ » de saint Pie X, une Église horizontale et non pas hiérarchique, en somme une autre Église que l’Église catholique, une autre religion que la religion catholique….
« Il a dit qu’il était mon ami » affirme l’athée militant Scalfari. Qui confie aussi que quand François l’appelle il se présente comme « le révolutionnaire. »
« Ce pape n’est pas un guerrier mais un révolutionnaire. Il nomme aussi à des hauts postes des personnes qui ne lui ressemblent pas et qui le combattent. Je lui ai dit au pape : la foi unit, mais au Synode, où se réunissent des hommes de foi, ils ne convergent pas sur certains points avec vous. Et certains de ceux-ci vous les avez mis à des postes importants. Et lui, il m’a répondu : Oui, parce que la première chose à faire entre chrétiens c’est d’écouter et de se faire écouter. Choses qu’ensuite j’ai retrouvées dans l’Observateur Romain : les normes vont respecter et jamais abandonner, mais quand on les applique on travaille avec discernement, cas par cas. «
Eh, halte à l’hypocrisie, on les abandonne ! Amoris Laetitia et sa révolution morale en sont un exemple flagrant ! Au nom du discernement, du cas par cas, on écrit une autre doctrine que la doctrine de l’Évangile.
Scalfari, au Théâtre de l’Élysée de Rome, revient sur une autre conversation surréaliste qu’il a eue avec François, dont il aime parler :
« Un jour je lui ai dit ce que certains de mes amis m’avaient dit : fais attention, si tu continues comme ça, tu finiras par te convertir. Et j’ai dit au pape qu’il y avait ce danger. Mais Bergoglio me répondit : « Il n’y pas de danger parce que vous avez une pensée très lucide et puis je n’ai pas l’intention de faire du prosélytisme, parce que l’Église missionnaire doit comprendre avant avec qui elle parle et puis évoquer le bien qui existe en chacun de nous qui vainc le mal qu’il y a en nous. Troisième raison : j’ai besoin de parler avec quelqu’un qui apprécie la prédication du Christ : nous nous stimulons l’un l’autre, si vous vous convertissez je devrai chercher un autre comme vous et quelle fatigue en perspective. »
Quel aveu : censé être le Vicaire du Christ et défendre les intérêt de l’Église du Christ, ramener les brebis perdues au bercail, ce qu’il ne fait pas, le pape François, l’humble François, appelle sa prédication révolutionnaire, confuse et contradictoire la prédication du Christ ! Qu’il déforme l’Évangile, qu’il annonce une autre morale et une autre doctrine, qu’il confirme les personnes non dans la foi comme le Christ le lui demande mais dans l’erreur et leurs erreurs : ce que François « veut » et « proclame » est synonyme pour lui de ce que « Jésus veut » et « proclame » !
« Le pape, continue Scalfari, veut que les fidèles soient à nouveau les officiants des sacrements comme dans les premières communautés dans lesquelles c’étaient eux qui distribuaient le pain et le vin, le prêtre était seulement celui qui les approvisionnait. C’est l’Église des temps modernes qu’il a à l’esprit. En effet, il favorise le diaconat, sans exclure qu’un jour ou l’autre il fasse des femmes diacres, même si elles ne deviendront pas prêtres. Le choix fondamental du pape, c’est une Église qui ne cesse pas d’être verticale mais est surtout horizontale : le Synode. »
Quant à Mgr Galantino, il n’a pas tenu la dragée haute autant que Scalfari devant cet auditoire de célébrités fascinées ni contredit cet athée auto-proclamé interprète illuminé de l’Évangile et de l’histoire de l’Église revisitée à la manière démocratique et égalitariste. Ces propos sur le pape régnant ont la même saveur louangeuse que ceux de Scalfari :
« Le pape François nous ramène à l’Évangile. François veut que l’Église ne soit plus un pouvoir à côté d’un autre pouvoir. Dans les paroles de Bergoglio, on trouve un humanisme nouveau, qui pêche seulement et exclusivement dans l’Évangile. Le Pape n’est pas le Pontife d’une religion indifférenciée. Il annonce le Dieu incarné en Christ. C’est pour cela qu’il ne supporte pas qui tue au nom de Dieu. » Référence aux attaques terroristes de ces derniers temps et aux propos du pape qui considère que qui tue au nom d’Allah, tue au nom de Dieu, un des différents noms de Dieu… Tout nous ramène au Dieu unique du pape françois « la divinité est, et puis chacun y arrive à travers ses propres traditions, mais le Dieu est unique. »
Soirée éclairante qui trace un portrait plutôt fidèle du successeur de Pierre, coqueluche de la presse, adulé par la gauche, star de la bien-pensance, héros des non-catholiques, exemple pour les athées, instrument des mondialistes et des alter-mondialistes, clerc aimé des anti-cléricaux et ami de tous les ennemis du Christ. Plus de haine entre le monde et l’Église : François a le culte de l’homme par dessus-tout. Humaniste moderne et innovant, il œuvre à l’avènement d’une humanité nouvelle, autour d’un Christ régénéré, transformé par l’esprit du monde, multi-religieux… Un Christ mondain. Un Christ défiguré…
Difficile de lui appliquer les paroles que Notre-Seigneur Jésus-Christ adressa à ses apôtres, le premier collège des évêques, à Saint Pierre, le premier pape :
« Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui serait sien ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, mais que moi je vous ai choisis du monde, à cause de cela le monde vous hait. » (Jean 15:18-19)
Parce qu’il est du monde, le monde aime François et garde sa parole !
En savoir plus sur http://www.medias-presse.info/le-pouvoir-en-proces-au-theatre-a-rome-leloge-du-pape-francois/54004#1SjMlPl3v7w86gd4.99
Bobestparti- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
- Messages : 3757
Date d'inscription : 24/04/2010
Re: L'ELOGE AU PAPE FRANCOIS
@ Robert Adelaide :
Wow... !
Vous êtes un très bon élève !
Quel admirable texte qui nous dévoile qui se cache derrière le Pape François : LE FAUX-PROPHÈTE !
L'Administrateur
Wow... !
Vous êtes un très bon élève !
Quel admirable texte qui nous dévoile qui se cache derrière le Pape François : LE FAUX-PROPHÈTE !
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"Le garant de ces révélations l'affirme :
"Oui, mon retour est proche!
Amen, viens, Seigneur Jésus!"
Apocalypse, 22, 20
*Venez prier et adorer en direct sur le Forum VSJ via le Web* :
http://viens-seigneur-jesus.forumactif.com/
Re: L'ELOGE AU PAPE FRANCOIS
@ Robert Adelaide-Bis :
Je parlerai de votre texte dans ma prochaine Newsletter !
L'Administrateur
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L'Eloge du pape François qui est évolutionnaire
J'adresse mes vives félicitations à Robert Adélaïde pour son excellente analyse voulant prouver que François est le Faux Prophète annoncé par l'Apocalypse mais aussi par saint MALACHIE qui annonce le Faux Prophète qui précède la venue de l'Antéchrist de la manière suivante :
« Pendant la dernière persécution que souffrira la Sainte Église Romaine, siégera Pierre le Romain ; il paîtra les brebis au milieu de nombreuses tribulations, Celles-ci terminées, ( Rome) la ville aux sept collines sera détruite ; et le juge redoutable jugera le peuple ».
On comprend dès lors pourquoi ces lignes tracées à la plume d'oie voici 900 ans planent encore aujourd'hui sur Rome comme une nuée de corbeaux au-dessus d'un cimetière écossais. Faut-il ajouter qu'à cause de la Prophétie de Malachie bien des gens retiennent aujourd'hui secrètement leur souffle, en priant chaque jour pour qu'il n'arrive rien de grave à Benoît XVI, sans parler de tous ceux qui affirment haut et fort sur d'innombrables sites Internet que nous vivons les dernières années avant la fameuse Apocalypse car le 111éme et dernier pape de Malachie est en poste en ce moment même. C'est Benoit XVI qui est toujours Pape aux Yeux de Dieu car sa démission est NULLE . Techniquement donc, selon ce marqueur, nous sommes entrés « dans la Fin des Temps ».
Rappelons ce que Saint Malachie avait prédit sur Benoit XVI plusieurs siècles avant :
N° 111 Benoît XVI, 2005- , Gloria olivae, la gloire de l'olivier. Un pape intellectuel avant tout... élu à un âge avancé avec déjà de graves problèmes de santé derrière lui. Personne ne sait pour le moment ce que veut dire cette « gloire de l'olivier »...
Nous constatons que son numéro, le 111 peut représenter la Sainte Trinité !!!
« Pendant la dernière persécution que souffrira la Sainte Église Romaine, siégera Pierre le Romain ; il paîtra les brebis au milieu de nombreuses tribulations, Celles-ci terminées, ( Rome) la ville aux sept collines sera détruite ; et le juge redoutable jugera le peuple ».
On comprend dès lors pourquoi ces lignes tracées à la plume d'oie voici 900 ans planent encore aujourd'hui sur Rome comme une nuée de corbeaux au-dessus d'un cimetière écossais. Faut-il ajouter qu'à cause de la Prophétie de Malachie bien des gens retiennent aujourd'hui secrètement leur souffle, en priant chaque jour pour qu'il n'arrive rien de grave à Benoît XVI, sans parler de tous ceux qui affirment haut et fort sur d'innombrables sites Internet que nous vivons les dernières années avant la fameuse Apocalypse car le 111éme et dernier pape de Malachie est en poste en ce moment même. C'est Benoit XVI qui est toujours Pape aux Yeux de Dieu car sa démission est NULLE . Techniquement donc, selon ce marqueur, nous sommes entrés « dans la Fin des Temps ».
Rappelons ce que Saint Malachie avait prédit sur Benoit XVI plusieurs siècles avant :
N° 111 Benoît XVI, 2005- , Gloria olivae, la gloire de l'olivier. Un pape intellectuel avant tout... élu à un âge avancé avec déjà de graves problèmes de santé derrière lui. Personne ne sait pour le moment ce que veut dire cette « gloire de l'olivier »...
Nous constatons que son numéro, le 111 peut représenter la Sainte Trinité !!!
René-1- Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.
- Messages : 147
Date d'inscription : 28/11/2013
Re: L'ELOGE AU PAPE FRANCOIS
Le problème, c'est qu'une majorité de catholiques, du moins en occident, le porte également aux nues ! Mais ce n'est pas étonnant vu le niveau de ramollissement des fidèles bouffés par le monde.
Dimanche à Saint Nicolas du Chardonnet, le prêtre a dit que l'église, mystérieusement, vivait sa passion. Tout le monde peut croire qu'elle est morte mais elle va ressusciter.
Il a ajouté cette image : pendant la dernière guerre, la maison de mes grands parents a été réquisitionnée par les allemands. Toute la famille s'est réfugiée en haut dans une seule pièce, et la maison servait à ceux qui n'avaient rien à y faire. Puis la victoire est venue et les occupants indignes sont partis, laissant la maison à leurs occupants légitimes. Et bien, actuellement, l'église catholique est comme cette maison, seule une petite fraction restée fidèle est réfugiée et à l'écart.
Dimanche à Saint Nicolas du Chardonnet, le prêtre a dit que l'église, mystérieusement, vivait sa passion. Tout le monde peut croire qu'elle est morte mais elle va ressusciter.
Il a ajouté cette image : pendant la dernière guerre, la maison de mes grands parents a été réquisitionnée par les allemands. Toute la famille s'est réfugiée en haut dans une seule pièce, et la maison servait à ceux qui n'avaient rien à y faire. Puis la victoire est venue et les occupants indignes sont partis, laissant la maison à leurs occupants légitimes. Et bien, actuellement, l'église catholique est comme cette maison, seule une petite fraction restée fidèle est réfugiée et à l'écart.
clofer- Deuxième Demeure : Je m'applique à l'oraison.
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Date d'inscription : 04/08/2015
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Localisation : Paris, Fort Mahon, Barbotan les Thermes
Discours du pape François lors de la remise du Prix Charlemagne
Discours du pape François lors de la remise du Prix Charlemagne
Créé le 06/05/2016 / modifié le 06/05/2016 à 13h50
Prononcé par le pape François, à Rome le 6 mai 2016, en présence des présidents des trois principales institutions de l’Union européenne : Jean-Claude Juncker, Donald Tusk et Martin Schulz. Le Prix Charlemagne, créé en 1948, récompense chaque année les personnalités qui œuvrent « pour l’unification européenne ».
Honorables invités,
Je vous souhaite la bienvenue et je vous remercie de votre présence. Je suis reconnaissant, en particulier, à Messieurs Marcel Philipp, Jürgen Linden, Martin Schulz, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk pour leurs aimables paroles. Je voudrais redire mon intention de dédier le prestigieux Prix, dont je viens d’être honoré, à l’Europe : en effet, nous ne sommes pas en train d’accomplir un geste de célébration ; nous saisissons plutôt l’occasion pour souhaiter ensemble un élan nouveau et courageux à ce cher continent.
La créativité, le génie, la capacité de se relever et de sortir de ses propres limites caractérisent l’âme de l’Europe. Au siècle dernier, elle a témoigné à l’humanité qu’un nouveau départ était possible : après des années de conflits tragiques, qui ont abouti à la plus terrible guerre dont on se souvienne, est apparue dans l’histoire, par la grâce de Dieu, une nouveauté sans précédent. Les cendres des décombres n’ont pas pu éteindre l’espérance et la recherche de l’autre, qui brûlaient dans le cœur des Pères fondateurs du projet européen. Ils ont jeté les fondations d’un rempart de paix, d’un édifice construit par des États qui ne s’étaient pas unis de force, mais par un choix libre du bien commun, en renonçant pour toujours à s’affronter. L’Europe, après tant de divisions, s’est finalement retrouvée elle-même et a commencé à édifier sa maison.
Cette « famille de peuples » [cf. Disc. au Parlement européen, Strasbourg, 25 novembre 2014], admirablement agrandie entre-temps, dernièrement semble moins sentir comme siens les murs de la maison commune, érigés parfois en s’éloignant du judicieux projet conçu par les Pères. Cette atmosphère de nouveauté, cet ardent désir de construire l’unité paraissent de plus en plus éteints : nous, les enfants de ce rêve, nous sommes tentés de céder à nos égoïsmes, en ayant en vue notre propre intérêt et en pensant construire des enclos particuliers. Cependant, je suis convaincu que la résignation et la fatigue ne font pas partie de l’âme de l’Europe et qu’également « les difficultés peuvent devenir des promotrices puissantes d’unité » [ibid.].
Au Parlement européen, je me suis permis de parler d’une Europe grand-mère. Je disais aux Eurodéputés qu’en bien des endroits grandissait l’impression générale d’une Europe fatiguée et vieillie, stérile et sans vitalité, où les grands idéaux qui ont inspiré l’Europe semblent avoir perdu leur force attractive ; une Europe en déclin qui semble avoir perdu sa capacité génératrice et créative. Une Europe tentée de vouloir assurer et dominer des espaces plutôt que de créer des processus d’inclusion et de transformation : une Europe qui est en train de « se retrancher »au lieu de privilégier des actions qui promeuvent de nouveaux dynamismes dans la société ; des dynamismes capables d’impliquer et de mettre en mouvement tous les acteurs sociaux (groupes et personnes) dans la recherche de solutions nouvelles aux problèmes actuels, qui portent du fruit dans d’importants événements historiques ; une Europe qui, loin de protéger les espaces, devienne une mère génératrice de processus [cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 223].
Que t’est-il arrivé, Europe humaniste, paladin des droits de l’homme, de la démocratie et de la liberté ? Que t’est-il arrivé, Europe terre de poètes, de philosophes, d’artistes, de musiciens, d’hommes de lettres ? Que t’est-il arrivé, Europe mère de peuples et de nations, mère de grands hommes et de grandes femmes qui ont su défendre et donner leur vie pour la dignité de leurs frères ? L’écrivain Elie Wiesel, survivant des camps d’extermination nazis, disait qu’il est capital aujourd’hui de réaliser une « transfusion de mémoire ». Il est nécessaire de « faire mémoire », de prendre un peu de distance par rapport au présent pour écouter la voix de nos ancêtres. Non seulement la mémoire nous permettra de ne pas commettre les mêmes erreurs du passé [cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 108], mais aussi elle nous donnera accès à ces acquis qui ont aidé nos peuples à traverser, avec un esprit positif, les carrefours historiques qu’ils trouvaient marchant. La transfusion de la mémoire nous libère de cette tendance actuelle, souvent plus attrayante, de fabriquer en hâte sur les sables mouvants des résultats immédiats qui pourraient produire un gain « politique facile, rapide et éphémère, mais qui ne construisent pas la plénitude humaine » [ibid., n. 224].
À cette fin, cela nous fera du bien d’évoquer les Pères fondateurs de l’Europe. Ils ont su chercher des routes alternatives, innovatrices dans un contexte marqué par les blessures de la guerre. Ils ont eu l’audace non seulement de rêver l’idée d’Europe, mais ils ont osé transformer radicalement les modèles qui ne provoquaient que violence et destruction. Ils ont osé chercher des solutions multilatérales aux problèmes qui peu à peu devenaient communs. Robert Schuman, dans ce que beaucoup reconnaissent comme l’acte de naissance de la première communauté européenne, a dit : « l’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait ».
À présent justement, dans notre monde divisé et blessé, il faut retourner à cette solidarité de fait, à la même générosité concrète qui a suivi le deuxième conflit mondial, parce que, – continuait Schuman – « la paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent » [Déclaration du 9 mai 1950, Salon de l’Horloge, Quai d’Orsay, Paris]. Les projets des Pères fondateurs, hérauts de la paix et prophètes de l’avenir, ne sont pas dépassés : ils inspirent, aujourd’hui plus que jamais, à construire des ponts et à abattre des murs. Ils semblent exprimer une invitation angoissée à ne pas se contenter de retouches cosmétiques ou de compromis bancals pour corriger quelques traités, mais à poser courageusement de nouvelles bases, fortement enracinées ; comme l’affirmait Alcide De Gasperi, « tous également animés par le souci du bien commun de nos patries européennes, de notre Patrie l’Europe », recommencer, sans peur un « travail constructif qui exige tous nos efforts d’une coopération patiente et longue » [Discours à la Conférence Parlementaire Européenne, Paris, 21 avril 1954]. Cette transfusion de la mémoire nous permet de nous inspirer du passé pour affronter avec courage le complexe cadre multipolaire actuel, en acceptant avec détermination le défi d’« actualiser » l’idée de l’Europe. Une Europe capable de donner naissance à un nouvel humanisme fondé sur trois capacités : la capacité d’intégrer, la capacité de dialoguer et la capacité de générer.
Erich Przywara, dans sa magnifique oeuvre L’idée de l’Europe, nous invite à penser la ville comme un lieu de cohabitation entre diverses instances et divers niveaux. Il connaissait cette tendance réductionniste qui habite chaque tentative de penser et de rêver le tissu social. La beauté enracinée dans beaucoup de nos villes est due au fait qu’elles ont réussi à conserver dans le temps les différences d’époques, de nations, de styles, de visions. Il suffit de regarder l’inestimable patrimoine culturel de Rome pour confirmer encore une fois que la richesse et la valeur d’un peuple s’enracine justement dans le fait de savoir articuler tous ces niveaux dans une saine cohabitation. Les réductionnismes et toutes les tentatives d’uniformisation, loin de générer des valeurs, condamnent nos peuples à une cruelle pauvreté : celle de l’exclusion. Et loin d’apporter grandeur, richesse et beauté, l’exclusion provoque la lâcheté, l’étroitesse et la brutalité. Loin de donner de la noblesse à l’esprit, ils lui apportent la mesquinerie.
Les racines de nos peuples, les racines de l’Europe se sont consolidées au cours de son histoire du fait qu’elle a appris à intégrer dans une synthèse toujours neuve les cultures les plus diverses et sans lien apparent entre elles. L’identité européenne est, et a toujours été, une identité dynamique et multiculturelle. L’activité politique sait qu’elle a entre les mains cette tâche fondamentale et urgente. Nous savons que « le tout est plus que la partie, et plus aussi que la simple somme de celles-ci », par conséquent, on devra toujours travailler pour « élargir le regard pour reconnaître un bien plus grand qui sera bénéfique à tous » [Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 235]. Nous sommes invités à promouvoir une intégration qui trouve dans la solidarité la manière de faire les choses, la manière de construire l’histoire. Une solidarité qui ne peut jamais se confondre avec l’aumône, mais comme la création d’opportunités pour que tous les habitants de nos villes – et de tant d’autres villes – puissent mener leur vie avec dignité. Le temps nous enseigne que la seule insertion géographique des personnes ne suffit
pas, mais que le défi est celui d’une forte intégration culturelle.
Ainsi, la communauté des peuples européens pourra vaincre la tentation de se replier sur des paradigmes unilatéraux et de s’aventurer dans des “colonisations idéologiques” ; elle redécouvrira plutôt la grandeur de l’âme européenne, née de la rencontre de civilisations et de peuples, plus vaste que les frontières actuelles de l’Union et appelée à devenir un modèle de nouvelles synthèses et de dialogue. Le visage de l’Europe ne se distingue pas, en effet, par l’opposition aux autres, mais par le fait de porter imprimés les traits de diverses cultures et la beauté de vaincre les fermetures. Sans cette capacité d’intégration, les paroles prononcées par Konrad Adenauer dans le passé résonneront aujourd’hui comme une prophétie de l’avenir : « L’avenir de l’Occident n’est pas tant menacé par la tension politique que par le danger de la massification, de l’uniformité de pensée et de sentiment ; bref, par tout le système de vie, de la fuite de responsabilité, avec l’unique préoccupation de son propre moi » [Discours à l’Assemblée des artisans allemands, Düsseldorf, 27 avril 1952].
S’il y a un mot que nous devons répéter jusqu’à nous en lasser, c’est celui-ci : dialogue. Nous sommes invités à promouvoir une culture du dialogue en cherchant par tous les moyens à ouvrir des instances afin qu’il soit possible et que cela nous permette de reconstruire le tissu social. La culture du dialogue implique un apprentissage authentique, une ascèse qui nous aide à reconnaître l’autre comme un interlocuteur valable ; qui nous permette de regarder l’étranger, le migrant, celui qui appartient à une autre culture comme un sujet à écouter, considéré et apprécié. Il est urgent pour nous aujourd’hui d’impliquer tous les acteurs sociaux dans la promotion d’« une culture qui privilégie le dialogue comme forme de rencontre », en promouvant « la recherche de consensus et d’accords, mais sans la séparer de la préoccupation d’une société juste, capable de mémoire, et sans exclusions » [Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 239]. La paix sera durable dans la mesure où nous armons nos enfants des armes du dialogue, dans la mesure où nous leur enseignons le bon combat de la rencontre et de la négociation. Ainsi, nous pourrons leur laisser en héritage une culture qui sait définir des stratégies non pas de mort mais de vie, non pas d’exclusion mais d’intégration.
Cette culture du dialogue, qui devrait être insérée dans tous les cursus scolaires comme axe transversal des disciplines, aidera à inculquer aux jeunes générations une manière de résoudre les conflits différente de celle à laquelle nous nous habituons. Aujourd’hui, il est urgent de pouvoir réaliser des « coalitions » non plus uniquement militaires ou économiques mais culturelles, éducatives, philosophiques, religieuses. Des coalitions qui mettent en évidence que, derrière beaucoup de conflits, le pouvoir de groupes économiques est souvent en jeu. Des coalitions capables de défendre le peuple de l’utilisation qu’on fait de lui à des fins impropres. Armons nos gens de la culture du dialogue et de la rencontre.
Le dialogue, et tout qu’il comporte, nous rappelle que personne ne peut se contenter d’être spectateur ni simple observateur. Tous, du plus petit au plus grand, sont des acteurs de la construction d’une société intégrée et réconciliée. Cette culture est possible si nous participons tous à son élaboration et à sa construction. La situation actuelle n’admet pas de simples observateurs des luttes d’autrui. Au contraire, c’est un appel fort à la responsabilité personnelle et sociale. En ce sens, nos jeunes ont un rôle prépondérant. Ils ne constituent pas l’avenir de nos peuples, mais ils sont le présent ; ils sont ceux qui, déjà par leurs rêves, par leur vie, sont en train de forger l’esprit européen. Nous ne pouvons pas penser l’avenir sans leur offrir une réelle participation comme agents de changement et de transformation. Nous ne pouvons pas imaginer l’Europe sans les rendre participants et protagonistes de ce rêve.
Ces derniers temps, j’ai réfléchi à cet aspect et je me suis demandé : comment pouvons-nous faire participer nos jeunes à cette construction lorsque nous les privons de travail ; de travaux dignes qui leur permettent de se développer grâce à leurs mains, grâce à leur intelligence et à leur énergie ? Comment voulons-nous leur reconnaître la valeur de protagonistes, lorsque les taux de chômage et de sous-emploi de millions de jeunes européens sont en augmentation ? Comment éviter de perdre nos jeunes, qui finissent par aller ailleurs à la recherche d’idéaux et de sens d’appartenance parce qu’ici, sur leur terre, nous ne savons pas leur offrir des opportunités et des valeurs ? « La juste distribution des fruits de la terre et du travail humain n’est pas de la pure philanthropie. C’est un devoir moral ». Si nous voulons penser nos sociétés d’une manière différente, nous avons besoin de créer des postes d’un travail digne et bien rémunéré, surtout pour nos jeunes.
Cela demande la recherche de nouveaux modèles économiques plus inclusifs et équitables, non orientés vers le service d’un petit nombre, mais au bénéfice des gens et de la société. Et cela nous demande le passage d’une économie liquide à une économie sociale. Je pense par exemple à l’économie sociale de marché, encouragée par mes Prédécesseurs [cf. Jean-Paul II, Discours à l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne, 8 novembre 1990]. Passer d’une économie, qui vise au revenu et au profit sur la base de la spéculation et du prêt à intérêt, à une économie sociale qui investit dans les personnes en créant des postes de travail et de la qualification.
Nous devons passer d’une économie liquide, qui tend à favoriser la corruption comme moyen pour obtenir des profits, à une économie sociale qui garantit l’accès à la terre, au toit grâce au travail comme milieu où les personnes et les communautés peuvent mettre en jeu « plusieurs dimensions de la vie (…) : la créativité, la projection vers l’avenir, le développement des capacités, la mise en pratique de valeurs, la communication avec les autres, une attitude d’adoration. C’est pourquoi, dans la réalité sociale mondiale actuelle, au-delà des intérêts limités des entreprises et d’une rationalité économique discutable, il est nécessaire que “l’on continue à se donner comme objectif prioritaire l’accès au travail… pour tous” » [Enc. Laudato si’, n. 127]. Si nous voulons envisager un avenir qui soit digne, si nous voulons un avenir de paix pour nos sociétés, nous pourrons l’atteindre uniquement en misant sur la vraie inclusion : « celle qui donne le travail digne, libre, créatif, participatif et solidaire ».9 Ce passage (d’une économie liquide à une économie sociale) non seulement donnera de nouvelles perspectives et opportunités concrètes d’intégration et d’inclusion, mais aussi nous ouvrira de nouveau la capacité de rêver de cet humanisme dont l’Europe a été le berceau et la source.
L’Église peut et doit contribuer à la renaissance d’une Europe affaiblie, mais encore dotée d’énergie et de potentialités. Son devoir coïncide avec sa mission : l’annonce de l’Évangile, qui aujourd’hui plus que jamais se traduit surtout par le fait d’aller à la rencontre des blessures de l’homme, en portant la présence forte et simple de Jésus, sa miséricorde consolante et encourageante. Dieu désire habiter parmi les hommes, mais il ne peut le faire qu’à travers des hommes et des femmes qui, comme les grands évangélisateurs du continent, soient touchés par lui et vivent l’Évangile, sans chercher autre chose. Seule une Église riche de témoins pourra redonner l’eau pure de l’Évangile aux racines de l’Europe. En cela, le chemin des chrétiens vers la pleine unité est un grand signe des temps, mais aussi l’exigence pressante de répondre à l’appel du Seigneur « pour que tous soient un » (Jn 17, 21).
Avec l’esprit et avec le cœur, avec espérance et sans vaine nostalgie, comme un fils qui retrouve dans la mère Europe ses racines de vie et de foi, je rêve d’un nouvel humanisme européen, d’« un chemin constant d’humanisation », requérant « la mémoire, du courage, une utopie saine et humaine » [Disc. au Conseil de l’Europe, Strasbourg, 25 novembre 2014]. Je rêve d’une Europe jeune, capable d’être encore mère : une mère qui ait de la vie, parce qu’elle respecte la vie et offre l’espérance de vie. Je rêve d’une Europe qui prend soin de l’enfant, qui secourt comme un frère le pauvre et celui qui arrive en recherche d’accueil parce qu’il n’a plus rien et demande un refuge. Je rêve d’une Europe qui écoute et valorise les personnes malades et âgées, pour qu’elles ne soient pas réduites à des objets de rejet improductifs. Je rêve d’une Europe où être migrant ne soit pas un délit mais plutôt une invitation à un plus grand engagement dans la dignité de l’être humain tout entier. Je rêve d’une Europe où les jeunes respirent l’air pur de l’honnêteté, aiment la beauté de la culture et d’une vie simple, non polluée par les besoins infinis du consumérisme ; où se marier et avoir des enfants sont une responsabilité et une grande joie, non un problème du fait du manque d’un travail suffisamment stable. Je rêve d’une Europe des familles, avec des politiques vraiment effectives, centrées sur les visages plus que sur les chiffres, sur les naissances d’enfants plus que sur l’augmentation des biens. Je rêve d’une Europe qui promeut et défend les droits de chacun, sans oublier les devoirs envers tous. Je rêve d’une Europe dont on ne puisse pas dire que son engagement pour les droits humains a été sa dernière utopie
http://www.lavie.fr/actualite/documents/discours-du-pape-francois-lors-de-la-remise-du-prix-charlemagne-06-05-2016-72808_496.php
Créé le 06/05/2016 / modifié le 06/05/2016 à 13h50
Prononcé par le pape François, à Rome le 6 mai 2016, en présence des présidents des trois principales institutions de l’Union européenne : Jean-Claude Juncker, Donald Tusk et Martin Schulz. Le Prix Charlemagne, créé en 1948, récompense chaque année les personnalités qui œuvrent « pour l’unification européenne ».
Honorables invités,
Je vous souhaite la bienvenue et je vous remercie de votre présence. Je suis reconnaissant, en particulier, à Messieurs Marcel Philipp, Jürgen Linden, Martin Schulz, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk pour leurs aimables paroles. Je voudrais redire mon intention de dédier le prestigieux Prix, dont je viens d’être honoré, à l’Europe : en effet, nous ne sommes pas en train d’accomplir un geste de célébration ; nous saisissons plutôt l’occasion pour souhaiter ensemble un élan nouveau et courageux à ce cher continent.
La créativité, le génie, la capacité de se relever et de sortir de ses propres limites caractérisent l’âme de l’Europe. Au siècle dernier, elle a témoigné à l’humanité qu’un nouveau départ était possible : après des années de conflits tragiques, qui ont abouti à la plus terrible guerre dont on se souvienne, est apparue dans l’histoire, par la grâce de Dieu, une nouveauté sans précédent. Les cendres des décombres n’ont pas pu éteindre l’espérance et la recherche de l’autre, qui brûlaient dans le cœur des Pères fondateurs du projet européen. Ils ont jeté les fondations d’un rempart de paix, d’un édifice construit par des États qui ne s’étaient pas unis de force, mais par un choix libre du bien commun, en renonçant pour toujours à s’affronter. L’Europe, après tant de divisions, s’est finalement retrouvée elle-même et a commencé à édifier sa maison.
Cette « famille de peuples » [cf. Disc. au Parlement européen, Strasbourg, 25 novembre 2014], admirablement agrandie entre-temps, dernièrement semble moins sentir comme siens les murs de la maison commune, érigés parfois en s’éloignant du judicieux projet conçu par les Pères. Cette atmosphère de nouveauté, cet ardent désir de construire l’unité paraissent de plus en plus éteints : nous, les enfants de ce rêve, nous sommes tentés de céder à nos égoïsmes, en ayant en vue notre propre intérêt et en pensant construire des enclos particuliers. Cependant, je suis convaincu que la résignation et la fatigue ne font pas partie de l’âme de l’Europe et qu’également « les difficultés peuvent devenir des promotrices puissantes d’unité » [ibid.].
Au Parlement européen, je me suis permis de parler d’une Europe grand-mère. Je disais aux Eurodéputés qu’en bien des endroits grandissait l’impression générale d’une Europe fatiguée et vieillie, stérile et sans vitalité, où les grands idéaux qui ont inspiré l’Europe semblent avoir perdu leur force attractive ; une Europe en déclin qui semble avoir perdu sa capacité génératrice et créative. Une Europe tentée de vouloir assurer et dominer des espaces plutôt que de créer des processus d’inclusion et de transformation : une Europe qui est en train de « se retrancher »au lieu de privilégier des actions qui promeuvent de nouveaux dynamismes dans la société ; des dynamismes capables d’impliquer et de mettre en mouvement tous les acteurs sociaux (groupes et personnes) dans la recherche de solutions nouvelles aux problèmes actuels, qui portent du fruit dans d’importants événements historiques ; une Europe qui, loin de protéger les espaces, devienne une mère génératrice de processus [cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 223].
Que t’est-il arrivé, Europe humaniste, paladin des droits de l’homme, de la démocratie et de la liberté ? Que t’est-il arrivé, Europe terre de poètes, de philosophes, d’artistes, de musiciens, d’hommes de lettres ? Que t’est-il arrivé, Europe mère de peuples et de nations, mère de grands hommes et de grandes femmes qui ont su défendre et donner leur vie pour la dignité de leurs frères ? L’écrivain Elie Wiesel, survivant des camps d’extermination nazis, disait qu’il est capital aujourd’hui de réaliser une « transfusion de mémoire ». Il est nécessaire de « faire mémoire », de prendre un peu de distance par rapport au présent pour écouter la voix de nos ancêtres. Non seulement la mémoire nous permettra de ne pas commettre les mêmes erreurs du passé [cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 108], mais aussi elle nous donnera accès à ces acquis qui ont aidé nos peuples à traverser, avec un esprit positif, les carrefours historiques qu’ils trouvaient marchant. La transfusion de la mémoire nous libère de cette tendance actuelle, souvent plus attrayante, de fabriquer en hâte sur les sables mouvants des résultats immédiats qui pourraient produire un gain « politique facile, rapide et éphémère, mais qui ne construisent pas la plénitude humaine » [ibid., n. 224].
À cette fin, cela nous fera du bien d’évoquer les Pères fondateurs de l’Europe. Ils ont su chercher des routes alternatives, innovatrices dans un contexte marqué par les blessures de la guerre. Ils ont eu l’audace non seulement de rêver l’idée d’Europe, mais ils ont osé transformer radicalement les modèles qui ne provoquaient que violence et destruction. Ils ont osé chercher des solutions multilatérales aux problèmes qui peu à peu devenaient communs. Robert Schuman, dans ce que beaucoup reconnaissent comme l’acte de naissance de la première communauté européenne, a dit : « l’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait ».
À présent justement, dans notre monde divisé et blessé, il faut retourner à cette solidarité de fait, à la même générosité concrète qui a suivi le deuxième conflit mondial, parce que, – continuait Schuman – « la paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent » [Déclaration du 9 mai 1950, Salon de l’Horloge, Quai d’Orsay, Paris]. Les projets des Pères fondateurs, hérauts de la paix et prophètes de l’avenir, ne sont pas dépassés : ils inspirent, aujourd’hui plus que jamais, à construire des ponts et à abattre des murs. Ils semblent exprimer une invitation angoissée à ne pas se contenter de retouches cosmétiques ou de compromis bancals pour corriger quelques traités, mais à poser courageusement de nouvelles bases, fortement enracinées ; comme l’affirmait Alcide De Gasperi, « tous également animés par le souci du bien commun de nos patries européennes, de notre Patrie l’Europe », recommencer, sans peur un « travail constructif qui exige tous nos efforts d’une coopération patiente et longue » [Discours à la Conférence Parlementaire Européenne, Paris, 21 avril 1954]. Cette transfusion de la mémoire nous permet de nous inspirer du passé pour affronter avec courage le complexe cadre multipolaire actuel, en acceptant avec détermination le défi d’« actualiser » l’idée de l’Europe. Une Europe capable de donner naissance à un nouvel humanisme fondé sur trois capacités : la capacité d’intégrer, la capacité de dialoguer et la capacité de générer.
Erich Przywara, dans sa magnifique oeuvre L’idée de l’Europe, nous invite à penser la ville comme un lieu de cohabitation entre diverses instances et divers niveaux. Il connaissait cette tendance réductionniste qui habite chaque tentative de penser et de rêver le tissu social. La beauté enracinée dans beaucoup de nos villes est due au fait qu’elles ont réussi à conserver dans le temps les différences d’époques, de nations, de styles, de visions. Il suffit de regarder l’inestimable patrimoine culturel de Rome pour confirmer encore une fois que la richesse et la valeur d’un peuple s’enracine justement dans le fait de savoir articuler tous ces niveaux dans une saine cohabitation. Les réductionnismes et toutes les tentatives d’uniformisation, loin de générer des valeurs, condamnent nos peuples à une cruelle pauvreté : celle de l’exclusion. Et loin d’apporter grandeur, richesse et beauté, l’exclusion provoque la lâcheté, l’étroitesse et la brutalité. Loin de donner de la noblesse à l’esprit, ils lui apportent la mesquinerie.
Les racines de nos peuples, les racines de l’Europe se sont consolidées au cours de son histoire du fait qu’elle a appris à intégrer dans une synthèse toujours neuve les cultures les plus diverses et sans lien apparent entre elles. L’identité européenne est, et a toujours été, une identité dynamique et multiculturelle. L’activité politique sait qu’elle a entre les mains cette tâche fondamentale et urgente. Nous savons que « le tout est plus que la partie, et plus aussi que la simple somme de celles-ci », par conséquent, on devra toujours travailler pour « élargir le regard pour reconnaître un bien plus grand qui sera bénéfique à tous » [Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 235]. Nous sommes invités à promouvoir une intégration qui trouve dans la solidarité la manière de faire les choses, la manière de construire l’histoire. Une solidarité qui ne peut jamais se confondre avec l’aumône, mais comme la création d’opportunités pour que tous les habitants de nos villes – et de tant d’autres villes – puissent mener leur vie avec dignité. Le temps nous enseigne que la seule insertion géographique des personnes ne suffit
pas, mais que le défi est celui d’une forte intégration culturelle.
Ainsi, la communauté des peuples européens pourra vaincre la tentation de se replier sur des paradigmes unilatéraux et de s’aventurer dans des “colonisations idéologiques” ; elle redécouvrira plutôt la grandeur de l’âme européenne, née de la rencontre de civilisations et de peuples, plus vaste que les frontières actuelles de l’Union et appelée à devenir un modèle de nouvelles synthèses et de dialogue. Le visage de l’Europe ne se distingue pas, en effet, par l’opposition aux autres, mais par le fait de porter imprimés les traits de diverses cultures et la beauté de vaincre les fermetures. Sans cette capacité d’intégration, les paroles prononcées par Konrad Adenauer dans le passé résonneront aujourd’hui comme une prophétie de l’avenir : « L’avenir de l’Occident n’est pas tant menacé par la tension politique que par le danger de la massification, de l’uniformité de pensée et de sentiment ; bref, par tout le système de vie, de la fuite de responsabilité, avec l’unique préoccupation de son propre moi » [Discours à l’Assemblée des artisans allemands, Düsseldorf, 27 avril 1952].
S’il y a un mot que nous devons répéter jusqu’à nous en lasser, c’est celui-ci : dialogue. Nous sommes invités à promouvoir une culture du dialogue en cherchant par tous les moyens à ouvrir des instances afin qu’il soit possible et que cela nous permette de reconstruire le tissu social. La culture du dialogue implique un apprentissage authentique, une ascèse qui nous aide à reconnaître l’autre comme un interlocuteur valable ; qui nous permette de regarder l’étranger, le migrant, celui qui appartient à une autre culture comme un sujet à écouter, considéré et apprécié. Il est urgent pour nous aujourd’hui d’impliquer tous les acteurs sociaux dans la promotion d’« une culture qui privilégie le dialogue comme forme de rencontre », en promouvant « la recherche de consensus et d’accords, mais sans la séparer de la préoccupation d’une société juste, capable de mémoire, et sans exclusions » [Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 239]. La paix sera durable dans la mesure où nous armons nos enfants des armes du dialogue, dans la mesure où nous leur enseignons le bon combat de la rencontre et de la négociation. Ainsi, nous pourrons leur laisser en héritage une culture qui sait définir des stratégies non pas de mort mais de vie, non pas d’exclusion mais d’intégration.
Cette culture du dialogue, qui devrait être insérée dans tous les cursus scolaires comme axe transversal des disciplines, aidera à inculquer aux jeunes générations une manière de résoudre les conflits différente de celle à laquelle nous nous habituons. Aujourd’hui, il est urgent de pouvoir réaliser des « coalitions » non plus uniquement militaires ou économiques mais culturelles, éducatives, philosophiques, religieuses. Des coalitions qui mettent en évidence que, derrière beaucoup de conflits, le pouvoir de groupes économiques est souvent en jeu. Des coalitions capables de défendre le peuple de l’utilisation qu’on fait de lui à des fins impropres. Armons nos gens de la culture du dialogue et de la rencontre.
Le dialogue, et tout qu’il comporte, nous rappelle que personne ne peut se contenter d’être spectateur ni simple observateur. Tous, du plus petit au plus grand, sont des acteurs de la construction d’une société intégrée et réconciliée. Cette culture est possible si nous participons tous à son élaboration et à sa construction. La situation actuelle n’admet pas de simples observateurs des luttes d’autrui. Au contraire, c’est un appel fort à la responsabilité personnelle et sociale. En ce sens, nos jeunes ont un rôle prépondérant. Ils ne constituent pas l’avenir de nos peuples, mais ils sont le présent ; ils sont ceux qui, déjà par leurs rêves, par leur vie, sont en train de forger l’esprit européen. Nous ne pouvons pas penser l’avenir sans leur offrir une réelle participation comme agents de changement et de transformation. Nous ne pouvons pas imaginer l’Europe sans les rendre participants et protagonistes de ce rêve.
Ces derniers temps, j’ai réfléchi à cet aspect et je me suis demandé : comment pouvons-nous faire participer nos jeunes à cette construction lorsque nous les privons de travail ; de travaux dignes qui leur permettent de se développer grâce à leurs mains, grâce à leur intelligence et à leur énergie ? Comment voulons-nous leur reconnaître la valeur de protagonistes, lorsque les taux de chômage et de sous-emploi de millions de jeunes européens sont en augmentation ? Comment éviter de perdre nos jeunes, qui finissent par aller ailleurs à la recherche d’idéaux et de sens d’appartenance parce qu’ici, sur leur terre, nous ne savons pas leur offrir des opportunités et des valeurs ? « La juste distribution des fruits de la terre et du travail humain n’est pas de la pure philanthropie. C’est un devoir moral ». Si nous voulons penser nos sociétés d’une manière différente, nous avons besoin de créer des postes d’un travail digne et bien rémunéré, surtout pour nos jeunes.
Cela demande la recherche de nouveaux modèles économiques plus inclusifs et équitables, non orientés vers le service d’un petit nombre, mais au bénéfice des gens et de la société. Et cela nous demande le passage d’une économie liquide à une économie sociale. Je pense par exemple à l’économie sociale de marché, encouragée par mes Prédécesseurs [cf. Jean-Paul II, Discours à l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne, 8 novembre 1990]. Passer d’une économie, qui vise au revenu et au profit sur la base de la spéculation et du prêt à intérêt, à une économie sociale qui investit dans les personnes en créant des postes de travail et de la qualification.
Nous devons passer d’une économie liquide, qui tend à favoriser la corruption comme moyen pour obtenir des profits, à une économie sociale qui garantit l’accès à la terre, au toit grâce au travail comme milieu où les personnes et les communautés peuvent mettre en jeu « plusieurs dimensions de la vie (…) : la créativité, la projection vers l’avenir, le développement des capacités, la mise en pratique de valeurs, la communication avec les autres, une attitude d’adoration. C’est pourquoi, dans la réalité sociale mondiale actuelle, au-delà des intérêts limités des entreprises et d’une rationalité économique discutable, il est nécessaire que “l’on continue à se donner comme objectif prioritaire l’accès au travail… pour tous” » [Enc. Laudato si’, n. 127]. Si nous voulons envisager un avenir qui soit digne, si nous voulons un avenir de paix pour nos sociétés, nous pourrons l’atteindre uniquement en misant sur la vraie inclusion : « celle qui donne le travail digne, libre, créatif, participatif et solidaire ».9 Ce passage (d’une économie liquide à une économie sociale) non seulement donnera de nouvelles perspectives et opportunités concrètes d’intégration et d’inclusion, mais aussi nous ouvrira de nouveau la capacité de rêver de cet humanisme dont l’Europe a été le berceau et la source.
L’Église peut et doit contribuer à la renaissance d’une Europe affaiblie, mais encore dotée d’énergie et de potentialités. Son devoir coïncide avec sa mission : l’annonce de l’Évangile, qui aujourd’hui plus que jamais se traduit surtout par le fait d’aller à la rencontre des blessures de l’homme, en portant la présence forte et simple de Jésus, sa miséricorde consolante et encourageante. Dieu désire habiter parmi les hommes, mais il ne peut le faire qu’à travers des hommes et des femmes qui, comme les grands évangélisateurs du continent, soient touchés par lui et vivent l’Évangile, sans chercher autre chose. Seule une Église riche de témoins pourra redonner l’eau pure de l’Évangile aux racines de l’Europe. En cela, le chemin des chrétiens vers la pleine unité est un grand signe des temps, mais aussi l’exigence pressante de répondre à l’appel du Seigneur « pour que tous soient un » (Jn 17, 21).
Avec l’esprit et avec le cœur, avec espérance et sans vaine nostalgie, comme un fils qui retrouve dans la mère Europe ses racines de vie et de foi, je rêve d’un nouvel humanisme européen, d’« un chemin constant d’humanisation », requérant « la mémoire, du courage, une utopie saine et humaine » [Disc. au Conseil de l’Europe, Strasbourg, 25 novembre 2014]. Je rêve d’une Europe jeune, capable d’être encore mère : une mère qui ait de la vie, parce qu’elle respecte la vie et offre l’espérance de vie. Je rêve d’une Europe qui prend soin de l’enfant, qui secourt comme un frère le pauvre et celui qui arrive en recherche d’accueil parce qu’il n’a plus rien et demande un refuge. Je rêve d’une Europe qui écoute et valorise les personnes malades et âgées, pour qu’elles ne soient pas réduites à des objets de rejet improductifs. Je rêve d’une Europe où être migrant ne soit pas un délit mais plutôt une invitation à un plus grand engagement dans la dignité de l’être humain tout entier. Je rêve d’une Europe où les jeunes respirent l’air pur de l’honnêteté, aiment la beauté de la culture et d’une vie simple, non polluée par les besoins infinis du consumérisme ; où se marier et avoir des enfants sont une responsabilité et une grande joie, non un problème du fait du manque d’un travail suffisamment stable. Je rêve d’une Europe des familles, avec des politiques vraiment effectives, centrées sur les visages plus que sur les chiffres, sur les naissances d’enfants plus que sur l’augmentation des biens. Je rêve d’une Europe qui promeut et défend les droits de chacun, sans oublier les devoirs envers tous. Je rêve d’une Europe dont on ne puisse pas dire que son engagement pour les droits humains a été sa dernière utopie
http://www.lavie.fr/actualite/documents/discours-du-pape-francois-lors-de-la-remise-du-prix-charlemagne-06-05-2016-72808_496.php
JEREMIE- Quatrième Demeure : C'est la Nuit des sens. Je pratique une ascèse énergique.
- Messages : 386
Date d'inscription : 13/03/2015
Localisation : haute normandie
le Faux Prophète et la fin des temps
Le pape François a dit qu'il y a un mot qu'il faut répéter sans se lasser : "dialogue" avec autrui.
Il s'est grossièrement et évangéliquement trompé car ce n'est pas "dialogue" qu'il aurait dû dire mais CONVERSION au Catholicisme !
Il n'a pas parlé de Jésus une seule fois !
C'est le discours d'un Faux prophète Franc-maçon !!!
René-1
Il s'est grossièrement et évangéliquement trompé car ce n'est pas "dialogue" qu'il aurait dû dire mais CONVERSION au Catholicisme !
Il n'a pas parlé de Jésus une seule fois !
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René-1
René-1- Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.
- Messages : 147
Date d'inscription : 28/11/2013
Re: L'ELOGE AU PAPE FRANCOIS
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Re: L'ELOGE AU PAPE FRANCOIS
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Re: L'ELOGE AU PAPE FRANCOIS
L'ÉVÊQUE LUTHÉRIENNE MARGOT KAESSMANN : « CE PAPE EST UN RÉFORMATEUR » !
« L’évêque » luthérienne Margot Kaessmann
« L’évêque » luthérienne Margot Kaessmann
(9 mai 2016) - L’Athénée pontifical Saint-Anselme, sis à Rome, a été l’hôte, pendant deux jours, le 5 et le 6 mai 2016, d’un colloque international et interconfessionnel (catholico-luthérien) afin de préparer le 500e anniversaire de la « Réforme » de Martin Luther en 2017. Colloque qui a été ouvert par l’allemande Margot Kaessmann, ambassadrice pour l’année Luther de l’Église évangélique d’Allemagne.
Elle a bien voulu donner son avis, au Vatican Insider, sur le pape actuel qui ira en Suède, à Lund, pour commémorer, aux côtés de la Fédération luthérienne mondiale, Martin Luther et sa réforme en octobre prochain , :
« Ce pape est un réformateur dans son Église et je dirai que Martin fut un réformateur dans son Église. Il voulait réformer son Église catholique romaine. Nous sommes à un stade très bon du point de vue de l’œcuménisme parce que l’œcuménisme d’un côté signifie discussion sur l’Église, l’Eucharistie, le baptême, les ministres, mais d’un autre côté, il signifie agir en tant que chrétiens dans le monde, et sur cela actuellement nous sommes très proches. »
« Le pape avec ses origines latino-américaines a une vision très différente sur le monde et beaucoup de Luthériens ou personnes des églises réformées sont très enthousiastes qu’il aille à Lampedusa, qu’il lave les pieds des personnes pauvres dans une prison, qu’il aille vers les gens. Ce n’est pas un problème qu’il soit jésuite, l’opportunité c’est qu’il est un pape proche des gens. «
« Le pape va à Lund, accueilli par une « archevêque » suédoise, et je pense c’est un bon signe global »
François le réformateur, un imitateur de l’hérétique Martin Luther ?
Francesca de Villasmundo
SOURCE :
http://www.medias-presse.info/leveque-lutherienne-margot-kaessmann-ce-pape-est-un-reformateur/54160
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