Le meurtre de la petite Rosalie nous révèle la nouvelle religion des Québécois : les Bisounours !

par Dominique Lelièvre
Samedi, 28 avril 2018 08:18

Des centaines de personnes ont tenu à rendre un digne hommage à la petite Rosalie Gagnon, trouvée morte 10 jours plus tôt, lors d’une envolée de ballons à Québec, samedi.

Malgré la pluie, pas moins de 300 personnes, dont de nombreux parents bouleversés par le sort tragique de la fillette de deux ans, ont convergé en avant-midi au parc de la Terrasse-du-Bon-Air, dans l’arrondissement de Charlesbourg.

Une envolée de ballons a eu lieu samedi matin à 11h30, dans l’arrondissement de Charlesbourg, à Québec, à la mémoire de la petite Rosalie Gagnon.

C’est à cet endroit que le signalement d’une poussette a déclenché une opération d’envergure, le 18 avril, qui s’est soldée par la triste découverte du corps de l’enfant dans une poubelle.

Des messages pour la famille

L’organisatrice, une mère de cinq enfants de Québec, a expliqué avoir agi spontanément face à l’immense vague de sympathie qui a déferlé après le drame.

« J’ai eu l’idée de lancer un événement plus symbolique pour rassembler le plus de gens possible et essayer de faire bouger les choses, afin qu’un événement comme celui-là ne se reproduise plus », a déclaré Geneviève Charbonneau.


Les 200 ballons biodégradables offerts par divers commanditaires ont rapidement trouvé preneurs, donnant lieu à un spectacle émouvant sur le coup de 11 h 30. « C’était pour symboliser le lâcher-prise et pour laisser partir les ballons avec Rosalie, au ciel », a précisé Mme Charbonneau.

Les participants étaient aussi invités à écrire des messages sur des cartons qui seront remis à la famille endeuillée aux funérailles de Rosalie, le 5 mai, à l’Église Saint-Rodrigue. La cérémonie, annoncée vendredi, sera ouverte au public.

Contre la violence

Dans la foule, on disait vouloir souligner la mémoire de la fillette, mais aussi combattre la violence faite aux enfants. Certains parents, comme Guy Hamel, n’ont pas pu retenir leurs larmes. « Je ne suis pas capable de concevoir que l’on puisse faire mal à un enfant », a-t-il laissé tomber, la voix étreinte.

« On a senti la petite abandonnée, alors c’est pour ça qu’on est là, pour exprimer le sentiment que, dans le fond, elle n’est pas seule », a pour sa part mentionné Annie Levert. « C’est important pour nous, pas seulement pour Rosalie, mais pour tous les enfants violentés dans le monde. Ça nous touche beaucoup qu’un enfant de deux ans ait pu vivre ça », a à son tour partagé Jean-Mathieu Thibault.

SOURCE :  http://www.journaldequebec.com/2018/04/28/une-envolee-de-ballons-pour-rosalie-gagnon-1

par Dominique Lelièvre
Samedi, 5 mai 2018 16:31

L’élan de sympathie suscité par le décès tragique de la petite Rosalie Gagnon a culminé, samedi, près de 300 personnes s’étant déplacées pour lui témoigner leur affection une dernière fois et réconforter la famille endeuillée.

L’église Saint-Rodrigue, à Charlesbourg, a fait salle comble en avant-midi, pour les obsèques de la petite. Des toutous, des ballons et des fleurs avaient été installés à l’avant pour rappeler la vague de solidarité spontanée qui a suivi le décès de l’enfant de deux ans, retrouvée morte dans un bac à ordures le 18 avril.

« Je peux vous dire que depuis quelques jours, et ce matin, je suis comme vous, incapable encore de réaliser totalement ce qui est arrivé », a dit l’abbé Onil Godbout à une assemblée très émotive, plusieurs personnes peinant à contenir leurs larmes même si la large majorité n’ont jamais connu la fillette.

Assemblée émotive

« Ça m’a frappée comme un mur », affirmait ainsi Pier-Ann Lavoie, une jeune mère de famille, qui espère que la mort de Rosalie incite plus de mères en détresse à demander de l’aide. « Il faut parler, il faut aller chercher de l’aide, c’est vraiment important », a-t-elle glissé.



La famille a été accueillie par des applaudissements nourris, sur le coup de 11 h. La cérémonie était ouverte au public à la demande des proches de Rosalie, dans un geste pour remercier la population de son soutien à travers, notamment, une marche silencieuse et une envolée de ballons. « Ils vous sont profondément reconnaissants », a assuré Solange Pelland, d’Harmonia Québec, prenant la parole en leur nom.

Les citoyens et la famille endeuillée ont ainsi partagé leur douleur, jusqu’à chanter en chœur une berceuse à Rosalie.

À l’âge de seulement deux ans, la jeune défunte « aurait mérité de courir, de danser, de chanter, d’apprendre à lire, à écrire et à aimer », a lancé Mme Pelland, qui citait le message anonyme d’un citoyen laissé, comme tant d’autres, devant la demeure de Charlesbourg où la fillette a été découverte.



« Tu aurais mérité tant de choses que tu ne vivras pas. Tu mérites qu’on se souvienne de toi », y lisait-on aussi.

« Tu n’es plus sur terre, Rosalie, mais que ton âme soit remplie de tout l’amour qui t’est destiné aujourd’hui. Que cet amour te berce et t’apporte la joie », a ajouté Mme Pelland dans son discours.

Plus de ressources

La directrice des opérations funéraires d’Harmonia Québec a tenu à rappeler, après la cérémonie, que « la famille n’a pas demandé la charité », expliquant vouloir rectifier des faits tenus par certains médias. Les funérailles seront payées par l’IVAC, comme pour toutes les victimes d’un acte criminel, a-t-elle précisé.

E

Mme Pelland a, à son tour, plaidé pour plus de ressources en toxicomanie et en santé mentale, « l’enfant pauvre dans le domaine de la santé », selon elle. « Il est temps qu’on agisse tous ensemble, qu’on voie les problèmes et que l’on protège les gens les plus vulnérables, au lieu de les exclure », a-t-elle demandé.

« Un petit ange de plus »


« C’était extrêmement touchant. L’important à retenir, je pense, c’est la nécessité de respecter la dignité humaine, tout au long de la vie et jusqu’à la fin de la vie. »
— François Blais, député de Charlesbourg et ministre

« Aujourd’hui, Rosalie a été promue. Le Seigneur avait besoin d’un petit ange de plus. Il a choisi notre petite fleur. Bon voyage, Rosalie ! »
— Steeve Gagnon, grand-oncle de la défunte, dans un poème récité par une proche de la famille

« Ce que je voulais, c’est que ma parole n’ajoute pas à la peine des gens, mais puisse apporter un peu de réconfort et de paix. C’est un événement d’une tristesse infinie et un enfant n’est pas fait pour mourir à deux ans. »
— Onil Godbout, abbé de la paroisse Saint-Charles-Borromée

« On n’a jamais vu ça dans le domaine funéraire. [...] Des cérémonies touchantes, j’en ai vu, mais cet événement-là, je pense qu’à l’instar de toute la population du Québec, on a été profondément touchés. »
— Solange Pelland, directrice des opérations funéraires chez Harmonia Québec

SOURCE :  http://www.journaldequebec.com/2018/05/05/les-funerailles-de-rosalie-gagnon-celebrees-samedi