MAI, le mois de Marie
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Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 11 ème jour :
Annonciation de la Sainte Vierge
Le temps marqué par les prophètes est arrivé. Le même archange qui apprit à Daniel, homme de désirs, l'époque précise de l'avènement du Saint des Saints qui vient encore d'être envoyé à zacharie, pour lui annoncer la naissance du saint précurseur, va remplir une mission bien plus auguste. Ce n'est pas dans la ville royale de Jérusalem, ni au temple qui en fait la grandeur, ni dans le sanctuaire qui en est la partie la plus sacrée, que le divin messager descend cette fois; ce n'est pasà un homme illustre par ses vertus et par ses fonctions sacerdotales qu'il est envoyé.
C'est dans une petite ville, à peine connue, de Galilée, dans la demeure du pauvre et à la femme d'un modeste ouvrier, ouvrière elle-même. Mais le discours que le Très-Haut a mis sur les lèvres de l'ange est d'une tout autre élévation que celui qui fut adressé au Père de Saint Jean- Baptiste. Quel éloge magnifique de Marie dans cette salutation : Je vous salue pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, et vous êtes bénis entre toutes les femmes ? Marie, humble, retirée, petite à ses yeux, ne pensait pas seulement qu'un ange pût la saluer et surtout pas seulement qu'un ange pût la saluer et surtout par de si hautes paroles : c'est son humilité qui la jeta dans le trouble. Arrêtons-nous ici un moment.
Sur l'humilité
On ne peut se sauver sans humillité. Cette vertu est la vie vhrétienne, ce que les fondements sont à un édifice. Comme l'architecture creuse profondément le sol où il faut placer la première pierre, ainsi le chrétien, qui veut conduire à bonne fin l'oeuvre de son salut, le fait reposer sur l'humilité. Elle est le principe de toutes les vertus et saint Matthieu dit : Si vous ne devenez humbles comme de petits enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. L'hmilité est une vertu bien rare. Il en est beaucoup, dit saint Jérôme, qui embrassent l'ombre de l'humilité, mais peu qui trouvent l'humilité elle-même.
Le plus sûr moyen de l'acquérir est sans nul doute la considération fréquentes des humiliations et des opprobres de Jésus-Christ; lui-même ayant bien voulu nous l'indiquer dans ces paroles de l'Evangile : Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur.
L'humilité n'étant rien que la vérité, un bon moyen de s'y former, c'est de s'occuper incessament de de la vie de son néant, de ce fond de misère qui est en nous, sans toutefois se laisser aller jamais au moindre découragement; et un autre moyen, tout aussi efficace, c'est de demander instamment à Dieu cette vertu, gardienne de tous les autres.
Pieuse maxime : Notre Seigneur est très bon et très pieux, et jamais il ne délaisse ceux qui se confient en lui.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
MAI, le mois de Marie : 12 ème jour :
Annonciation de la Sainte Vierge
Rassurée par l'Archange et sûre de conserver pure et sans tache sa virginité, Marie fut préparée à croire la conception de Jésus-Christ par la conception de saint Jean Baptiste. Elle vit que le miracle souvent répété de rendre fécondes les stériles, Dieu avait voulu préparer le monde au miracle unique et nouveau de l'enfantement d'une vierge; et transportée en esprit d'une sainte joie par la merveille que le Tout-Puissant voulait opérer en elle, elle dit d'une voix soumise : Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon votre parole !
La désobéissance d'Eve, notre mère, était entrée dans l'ouvrage de notre perte, et Dieu a voulu que par une sainte opposition l' humble obéissance de Marie entrât dans l'ouvrage de notre rédemption. Imitons l'obéissance de Marie : c'est par elle que le genre humain est sauvé, et que selon l'ancienne promesse, la tête du serpent est écrasée.
Sur l'obéissance
La vertu d'obéissance est une des plus nécessaires en ce monde. La plaie la plus profonde de l'homme est l'amour de l'indépendance, le désir de n'être qu'à soi, de vivre selon ses inclinations, et de n'avoir ni loi ni joug. C'est là le règne de l'amour-propre. C'est pas lui dit Saint Bernard, que le péché a commencé et que l'enfer existe. Que la volonté propre disparaisse, c'est à dire que l'obéissance s'exerce, et il n'y aura plus d'enfer. Sans l'obéissance à Dieu, et à l'Eglise, plus de religion; tout croule sans l'ordre spirituel. Sans l'obéissance aux princes temporels que la providence a élevés, plus d'état. Sans l'obéissance due au père et à la mère, chefs naturels de la famille, plus de liens dans la société domestique. C'est l'oubli de cette vertu qui est la cause des convulsions qui ruinent l'Europe depuis un siècle.
Pour qu'elle soit méritoire, l'obéissance envers Dieu et envers nos supérieurs doit être : 1° universelle. Il faut obéir en tout temps, en tout lieu et en toute chose. 2° Elle doit être gaie, sans murmure, sans contrainte; 3° Elle doit être prompte; 4° Elle doit être prévenante, toujours prête à dire et à faire ce qu'on recommande; 5° Enfin par-dessus tout l'obéissance doit être pure, accomplissant ce qui est prescrit, non par respect humain, mais en vue de Dieu et par des motifs de foi. Telle fut l'obéissance de Marie.
L'obéissance sera douce et facile si on oublie l'homme qui commande pour ne voir que Dieu, au nom duquel il commande. N'oublions pas que toute autorité vient de Dieu et que c'est pas lui que regnent les rois. L'homme obéissant, dit le Sage, ne parlera que des victoires. Pour lui, en effet, il n'existe ni doute, ni perplexité, ni embarras, l'obéissance prévient toute inquiétude et la grâce qui la suit enlève tout obstacle.
Pieuse maxime : La persévérance est ce qu'il y a de plus nécessaire; avec elle on ne peut jamais manquer de gagner beaucoup.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
MAI, le mois de Marie : 13 ème jour :
Annonciation de la Sainte Vierge
La virginité, l'humilité et l'obéissance devaient caractériser la Mère de Dieu, mais une dernière disposition lui était nécessaire: la Foi. Il fallait concevoir le Fils de Dieu dans son esprit avant de le concevoir dans son sein; et cette conception dans l'esprit était l'ouvrage de la seule foi: Qu'il me doit fait selon votre parole !
Par là donc cette parole entra dans la Sainte Vierge comme une semence céleste : et la recevoir en soi, qu'est-ce autre chose que de concevoir le Verbe en esprit?
Ayons une foi ferme, avec elle nous pouvons tout espérer de la bonté et de la promesse divine.
Sur la Foi
La foi fixe l'esprit par son autorité. Dieu aime tous les hommes et veut le salut de tous. Il a donc falu qu'il leur donnât un moyen de le reconnaître, de l'écouter et de lui obéir, et ce moyen devait être commun, utile et proportionné à tous. L'autorité de la foi était le seul moyen qui réunit ces qualités. Quelles actions de grâces ne donnons-nous pas au Seigneur pour le don inestimable de la foi !
La foi est la règle qui dirige le coeur, parce qu'elle modère ses penchants, réprime ses faiblesses et anoblit tous ses sentiments. C'est la foi qui le soutient dans ses combats et le fortifie dans les dangers. Le juste est dans la foi, dit saint Paul, parce qu'il est effectivement la source du salut et l'arbre qui produit seul les fruits de vie.
La foi est la consolidation de l'âme dans ses peines. L'homme a été crée pour être heureux, et par nature même il est ennemi de la douleur; mais quoiqu'il fasse pour la fuir, il rencontre partout des objets qui l'affligent. La foi seule peut sécher ses larmes et rappeler la sérénité dans son âme. Etre sûr dans l'amour de Jésus-Christ ! quel est le baume qui calme et guérit comme une telle certitude ? Marchons donc toujours, si nous ne voulons pas nous égarer, à la lumière de la foi.
Pieuse maxime : Levez les yeux et regardez Jésus-Christ en croix, et vous verrez combien tout ce que vous souffrez est peu de chose.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 14ème jour :
Maternité de la Sainte Vierge
Voilà une nouvelle dignité créée sur la terre; c'est la dignité de la Mère de Dieu, qui renferme de si grandes grâces, qu'il ne faut ni tenter ni espérer de les comprendre par la pensée. Celui que le Père a engendré avant l'aurore, est conçu dans les chastes entrailles de Marie; celui qui l'a créée est formé de son sang; la splendeur du Père, l'image de sa gloire, le Saint des Saints habite en elle, et veut naître d'elle.
La Vierge sainte peut dire aussi de ce Roi immortel des siècles, de ce Père du siècle à venir: celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes complaisances. Saint Thomas d'Aquin ne craint pas d'avancer que la maternité divine associe en quelque sorte Marie à l'auguste Trinité et forme entre elle et les trois personnes adorables la plus étroite alliance qu'on puisse imaginer entre Dieu et une pure créature. En contemplant ces chastes mystères, nous ne sommes plus dans ce monde, notre conversation est au ciel.
Sur la sainte communion
Jésus-Christ a voulu en un sens réel nous communiquer le bonheur de sa sainte Mère; dans la divine eucharistie, il s'unit intimement à nous, il nous donne son corps et son sang pour nourriture : Qui me mange, dit-il, demeure en moi et je deùere en lui. Comme mon Père est vivant, et que je vis pour mon Père: ainsi celui qui me mange vivra par moi. Purifions donc notre corps et notre esprit, puisque nous devons être unis à Jésus-Christ, selon l'un et selon l'autre. Rendons-nous dignes de recevoir ce corps virginal, ce corps conçu d'une vierge, né d'une vierge.
Que d'effets la Sainte Eucharistie ne produit-elle pas en nous ? Non seulement Jésus-Christ contracte avec celui qui le reçoit dans son divin sacrement une admirable union, mais la sainte Eucharistie produit beaucoup d'autres effets dans une âme bien préparée : d'abord elle la nourrit, puis elle la fortifie; ensuite elle l'éclaire; et enfin, elle l'échauffe et l'embrase d'un saint amour.
Pour bien la recevoir nous devons y apporter les dispositions nécessaires. Nous avons vu quelles vertus étaient nécessaires à Marie pour qu'elle pût devenir Mère de Dieu : une pureté virginale, une humilité profonde, une obéissance parfaite, la preuve la plus dure de son amour pour Dieu, et une foi à toute épreuve; ajoutez-y les désirs les plus ardents pour la venue du Messie, bien plus vifs en son coeur que dans celui des patriarches et des prophètes: Voilà ce qui doit nous apprendre quelle préparation nous devons apporter à la table sainte. La plus essentielle de ces dispositions est sans doute la pureté de conscience : O homme ! s'écrit saint Jean Chrysostome, considère l'excellence de l'honneur que tu reçois à la sainte table ! A moins que la foi ne manque, qui ne serait, à la vue de ce miracle de charité, tout brûlant d'amour pour Jésus-Christ et plein d'une sainte ardeur de s'unir à son corps adorable ?
Pieuse maxime : L'oraison est la seule porte par laquelle toutes les grandes grâces et faveurs de Dieu entrent dans l'âme : mais cette porte étant une fois fermée, je ne sais par quelle autre voie il les pourrait donner.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 15ème jour :
Visitation de Marie à Sainte Elisabeth
Aussitôt après que Marie a conçu dans son sein le Verbe éternel, elle part et marche avec promptitude dans le pays des montagnes la Judée pour visiter sa cousine, sainte Elisabeth. Ne sentons-nous point la cause de cette promptitude, de cette élévation, de cette visite ?
Quand on est plein de Jésus-Christ, on l'est en même temps de charité, d'une sainte vivacité, de grands sentiments; et l'exécution ne souffre rien de languissant. Marie qui porte grâce avec Jésus-Christ dans son sein, est sollicitée par un divin instinct à l'aller répandre dans la maison de Zacharie, où saint Jean-Baptiste vient d'être conçu.
Elle y demeure trois mois : la charité ne doit pas être passagère, et quiconque porte la grâce ne doit point aller en courant, mais lui donner le temps d'achever son oeuvre.
Sur les oeuvres de charité
On connait les maximes décisives des livres saints qui nous ordonnent de secourir nos frères affligés et ces anathèmes terribles, que l'Esprit Saint y prononce contre ceux qui ne font pas dans leur abondance une ressource aux malheureux. Ce n'est pas ce que nous avons à considérer ici, mais les règles à suivre pour que les oeuvres de charité soient animées par l'esprit de la foi et pures devant le Seigneur.
Les oeuvres de charité sont des devoirs que nous acquittons. La foi ne compte pas les oeuvres de charité parmi les pratiques de surérogation, comme l'amour-propre veut le faire croire, elle ne connait pas de devoirs plus sacrés et plus inviolables.
Les oeuvres de charité sont des remèdes contre nos faiblesses. Elles n'ont de mérite devant Dieu, qu'autant qu'elles servent à perfectionner l'homme intérieur. Elles doivent être comme les sacrifices journaliers de l'âme fidèle et l'apôtre ne leur donne pas d'autre nom; c'est par de telles hosties, dit-il, en conseillant les pieux offices de charité, qu'on se rend Dieu favorable.
On doit bien se garder qu'il ne se mêle rien d'humain dans l'intention. On ne saurait croire combien d’œuvres saintes, sur lesquelles nous comptons ici-bas, seront un jour rejetées; combien de fruit de charité, lorsque nous croirons en paraître les mains pleines, se trouveront gâtées par le ver secret d'une dangereuse complaisance. Le Seigneur n'a pas besoin de vos biens, mais il demande votre cœur; la charité aide à expier les iniquités dont on se repent, mais elle ne justifie pas celle que l'on aime.
Pieuse maxime: Le seul moyen de ne pas tomber est de n'avoir d'autre soutien que la croix, et d'autre confiance qu'en celui qui, pour nous a voulu y être attaché.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 16ème jour :
Visitation de Marie à Sainte Elisabeth
Marie avait fui toutes les visites mondaines, parce que son coeur aurait trop souffert d'y avoir offensé Dieu; parce que la curiosité, la dissipation, la dissimulation, et la tromperie y règnent d'ordinaire, au lieu de la cordialité et du bon exemple.
Si la Vierge sainte se rend chez Elisabeth, c'est pour l'entretenir des bienfaits dont l'une et l'autre venaient d'être comblées : Elle avait besoin d'une amie pleine de foi et d'amour, dans le sein de laquelle elle pût verser les torrents de flammes dont son coeur était embrasé.
"Si vous sortez, âmes saintes et cachées, dit un grand évêque, que ce soit pour chercher les Saintes, les Elisabeth qui se cachent elles-mêmes; allez vous cacher avec elles; cette sainte société honorera Dieu, et fera paraître ses grâces."
Sur les amitiés trop naturelles
L'exemple de la sainte Vierge et celui de Jésus-Christ lui-même, qui aimait d'une manière particulière l'apôtre Jean, nous prouvent qu'il est des amitiés bonnes et saintes : "Liez-vous de préférence dit l'auteur de l'Imitation, avec les humbles, les simples, les personnes de piété et d'une vie irréprochable.
Mais les amitiés trop sensibles et trop exclusives, sont un fléau réel pour les maisons religieuses, les établissements d'éducation et même pour les familles."
Elles blessent le respect dû aux parents et aux supérieurs et affaiblissent la piété. La véritable piété se nourrit de prières, mais elle ne saurait exister réellement sans l'amour du travail et la pratique de l’obéissance; et ces trois obligations souffrent également de ces amitiés particulières.
Les amitiés trop sensibles préparent les plus grandes chutes. On n'exagère point en disant que ces attachements vont souvent jusqu'à une sorte d'idolâtrie, dont l'innocence doit effrayer.
" La familiarité n'est bonne qu'avec Dieu et ses anges, dit l'auteur de l'Imitation de Jésus-Christ", et Bossuet a eu raison d'écrire : "Pour es amitiés particulières, je veux que vous les évitiez comme les pestes de la religion, et que vous les fuyiez comme des sources de division et de vices. Ayez-les en horreur et qu'il ne s'en trouve jamais parmi vous."
Pieuse maxime : Loin de vous rendre plus saint, la crainte et les scrupules mettent obstacle au bien que vous auriez pu faire à vous et aux autres avec plus de liberté de coeur et de l'esprit.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 17 ème jour :
Cantique de la Sainte Vierge
Dans la Visitation, Jésus-Christ est caché, et c'est lui qui opère tout : il est le moteur de tout, et seul il paraît sans action et sa présence ne se prouve que par le mouvement qu'elle produit dans les autres. Sainte Elisabeth demeure dans l'étonnement des bontés de Dieu pour elle; Saint Jean-Baptiste tressaillit par les efforts qu'il fait pour aller au devant du Sauveur, et la sainte Vierge, dans l'ineffable paix d'une âme qui possède Dieu, glorifie sa Miséricorde et sa puissance. C'est là le sentiment qui dicte surtout son divin cantique, dont la simplicité et la hauteur passent notre intelligence, mais où nous voyons du moins éclater tour à tour l'humilité , la confiance en Dieu et encore plus la reconnaissance. Suivons le conseil que nous donne saint Ambroise : " Que l'âme de Marie soit en nous, dit-il, pour glorifier le Seigneur : que l'esprit de Marie soit en nous, dit-il, pour glorifier le Seigneur : que l'esprit de Marie soit, en nous pour être ravis de joie en Dieu, notre Sauveur. Comme Marie, soyons pénétrés d'une sainte reconnaissance.
Sur la reconnaissance que nous devons à Dieu
Trois choses rendent cette reconnaissance parfaite : la vérité par laquelle on regarde Dieu comme l'auteur de tous les biens; la réflexion qui rappelle sans cesse ces bienfaits, et la fidéité qui porte à ne les employer que pour la gloire de leur auteur.
Avouons humblement que tout ce que nous possédons de bien, nous l'avons reçu de Dieu; c'est là un premier devoir que nous enseigne la sainte Vierge, par son exemple. Qu'avons nous, en effet dans l'ordre de la nature où dans celui de la grâce,, qui ne soit un don tout gratuit de la bonté divine ? n'est-il pas souverainement odieux de nier toutes ces faveurs par un esprit d'orgueil et d'indépendance ?
N'oublions en aucun temps les bienfaits de Dieu. Un bienfaiteur généreux doit oublier le service qu'il a rendu, mais celui qui en a été l'objet doit au contraire se faire une loi d'en conserver toujours le souvenir : tout homme d'honneur s'assujettit à ce devoir dans le monde, et rien n'y mérite de plus sanglants reproches que l'oubli des bienfaits reçus. Le moyen le plus sûr d'obtenir des grâces nouvelles, c'est de garder toujours toujours un souvenir reconnaissant de celles qu'on a obtenues.
Usons des bienfaits de Dieu pour sa gloire. Il est indubitable que les biens que Dieu nous accorde, sont autant de moyens qu'il nous offre, pour nous porter à le servir et à nous sanctifier par leur bon usage. Si nous voulons que Dieu répande sur nous ses bénédictions, n'oublions pas les grâces que nous en avons reçues et efforçons-nous d'en user pour le servir. En agissant autrement, nous l'obligeons à nous les retirer dans la suite et à nous juger plus sévèrement.
Pieuse maxime : Faites toutes choses comme si vous voyez réellement. Notre Seigneur présent devant nous; l'âme acquiert ainsi de grands trésors de mérites
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 18 ème jour :
La naissance de Jésus-Christ
Le temps est venu, où le Sauveur devait se montrer au monde; et Jésus; fils de Dieu et fils de Davis naît dans la ville où David avait pris naissance. Son origine est attestée par les registres publics : l'empire romain rend témoignage à la royale descendance de Jésus-Christ, et Auguste, qui n'y pensait pas exécute l'ordre de Dieu.
Il n'y a cependant pour ce roi nouveau-né qu'une étable abandonnée et déserte, avec une crèche pour le coucher. Marie a porté dans son sein le fils du Très-Haut : elle l'en voit sortir comme un rayon de soleil d'une nuée pure et lumineuse.
Miraculeusement; et les saints ont trouvé encore plus étonnant d'être né, que d'être conçu d'une vierge. Que n'a point senti Marie par sa présence ? Et si pour en avoir approché, saint Jean dans le sein de sa mère a ressenti un tressaillement miraculeux, quelle paix, quelle joie divine n'aura pas senti la sainte Vierge à la vue du Verbe devenu enfant pour nous? Le père et la mère de l'enfant étaient dans l'admiration, dit l'Evangile, et ils demeuraient en silence devant Dieu.
Leur admiration était de l'amour, mais un amour ardent, qui sentant qu'on ne peut pas même aimer assez Jésus-Christ, se perd dans ses immenses grandeurs et dans son amour pour nous, plus prodigieux encore, comme dans un abîme sans fond et comme une goutte d'eau dans l'océan.
Sur le désir d'aimer Jésus-Christ
Ce désir doit être ardent et continue. Dieu considéré dans sa gloire est seul grand et infiniment digne de nos louanges; mais Dieu dans une crèche est anéanti pour nous, et dans cet anéantissement il est infiniment digne de notre amour.
Que l'ardeur de connaître et d'aimer Jésus-Christ occupe et presse continuellement notre coeur; jamais nous ne pourrons l'aimer autant qu'il le mérite. Que de richesses, que de trésors perdus pour nous, si nous interrompons un seul instant le désir d'aimer Jésus-Christ, notre Sauveur !
Ce désir doit être insatiable. L'amour le plus insatiable doit être celui de Jésus-Christ, soit qu'on le considère dans son objet, soit qu'on l'envisage par rapport au principe qui le produit. Jamais on aime assez cet adorable Sauveur, car il est infiniment bon, infiniment parfait. En attendans le moment heureux, où nous pourrons pleinement jouir de notre Dieu, demandons-lui cet amour continuel, ardent et insatiable pour Jésus-Christ : lui seul peut nous consoler de notre exil.
Pieuse maxime : Tout le contentement et toute la consolation que Dieu donne en ce monde, n'est qu'une goutte de ce grand fleuve, qui nous prépare au ciel.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 19 ème jour :
Adoration des Mages
Le coeur de la Mère du Sauveur avait été rempli d'une sainte joie quand elle vit se proterner au pied de la crèche ces humbles bergers, ces hommes de bonne volonté, auxquels les anges venaient d'annoncer la paix; mais elle ressentit une allégresse plus vive encore à la vue de l'adorationn des Mages présents qu'ils apportaient de l'Orient au roi des Juifs. Marie si emminemment douée de l'esprit apostolique, si digne à tous égards du glorieux titre de Reine des Apôtres, put-elle fixer les yeux sur les Mages, ces prémices des nations qui allaient accourir au bercail du Bon Pasteur, sans répéter avec le prophète : Les rois d'Arabie, de Saba et de Tharsis, les habitants des îles les plus éloignées, viendront à leur tour pour adorer Dieu et faire leurs présents au roi des Juifs; sans s'écrier avec lui : Apportez vos dons, provinces des Gentils; venez rendre au Seigneur honneur et gloire; apportez-lui la glorification de son nom ? Songeons bien que nous sommes obligés, comme chrétiens, de nous animer de l'esprit apostolique et de concourir de tous nos moyens à ramener la vertu et à la foi ceux qui ont le malheur de ne pas les connaître ou de les perdre.
Sur le zèle pour la propagation de la Foi
Qu'elle est grande cette oeuvre de la Propagation de la Foi ! dit un éloquent saint évêque; cette oeuvre qui console l'Eglise, qui la multiplie, qui répare ses pertes, qui accompit si glorieusement les promesses, qui rend Dieu sensible aux hommes, qui montre Jésus-Christ toujours vivant et régnant dans les coeurs de la foi, selon sa parole, au milieu de ses ennemis ; qui répand en tous lieux son Eglise, afin que tous les peuples puissent l'écouter. Rien de plus réellement catholique et chacun doit, selon ses moyens, y prendre part. Ces nations qui sont encore assises dans les ténèbres de l'infidélité chères à Dieu et à son Christ. Tout chétien doit aimer l'Eglise, et comme le dit Saint Augustin se réjouir du progrès qu'elle fait et s'affliger de ses pertes; peut-il donc refuser une obole pour aider à conquérir les âmes, quand il voit l'hérésie gaspiller des sommes immenses pour les livrer pieds et poings liés à Satan?
Rien de plus facile que les moyens de l'oeuvre. La rétribution pécuniaire qu'elle demande est bien minime et les personnes qui ont reçu en abondance les biens de la terre ne regarderont pas assurément comme suffisante pour elles. Les pauvres n'y sont pas obligés sans doute, mais les uns et les autres auront une part bien réelle à la propagation de la Foi, s'ils la soutiennent par ces prières efficaces, auxquelles la grâce ne se refuse jamais. N'aimons pas seulement en parole, mais en action et en vérité; souvenons-nous qu'au besoin nous devrions sacrifier pour nos frères, non seulement quelques deniers mais notre vie même.
Pieuse maxime : Il ne suffit pas, pour assurer son salut, de se dire enfant de Marie; ayons donc toujours la crainte de Dieu.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 19 ème jour :
Adoration des Mages
Le coeur de la Mère du Sauveur avait été rempli d'une sainte joie quand elle vit se proterner au pied de la crèche ces humbles bergers, ces hommes de bonne volonté, auxquels les anges venaient d'annoncer la paix; mais elle ressentit une allégresse plus vive encore à la vue de l'adorationn des Mages présents qu'ils apportaient de l'Orient au roi des Juifs. Marie si emminemment douée de l'esprit apostolique, si digne à tous égards du glorieux titre de Reine des Apôtres, put-elle fixer les yeux sur les Mages, ces prémices des nations qui allaient accourir au bercail du Bon Pasteur, sans répéter avec le prophète : Les rois d'Arabie, de Saba et de Tharsis, les habitants des îles les plus éloignées, viendront à leur tour pour adorer Dieu et faire leurs présents au roi des Juifs; sans s'écrier avec lui : Apportez vos dons, provinces des Gentils; venez rendre au Seigneur honneur et gloire; apportez-lui la glorification de son nom ? Songeons bien que nous sommes obligés, comme chrétiens, de nous animer de l'esprit apostolique et de concourir de tous nos moyens à ramener la vertu et à la foi ceux qui ont le malheur de ne pas les connaître ou de les perdre.
Sur le zèle pour la propagation de la Foi
Qu'elle est grande cette oeuvre de la Propagation de la Foi ! dit un éloquent saint évêque; cette oeuvre qui console l'Eglise, qui la multiplie, qui répare ses pertes, qui accompit si glorieusement les promesses, qui rend Dieu sensible aux hommes, qui montre Jésus-Christ toujours vivant et régnant dans les coeurs de la foi, selon sa parole, au milieu de ses ennemis ; qui répand en tous lieux son Eglise, afin que tous les peuples puissent l'écouter. Rien de plus réellement catholique et chacun doit, selon ses moyens, y prendre part. Ces nations qui sont encore assises dans les ténèbres de l'infidélité chères à Dieu et à son Christ. Tout chétien doit aimer l'Eglise, et comme le dit Saint Augustin se réjouir du progrès qu'elle fait et s'affliger de ses pertes; peut-il donc refuser une obole pour aider à conquérir les âmes, quand il voit l'hérésie gaspiller des sommes immenses pour les livrer pieds et poings liés à Satan?
Rien de plus facile que les moyens de l'oeuvre. La rétribution pécuniaire qu'elle demande est bien minime et les personnes qui ont reçu en abondance les biens de la terre ne regarderont pas assurément comme suffisante pour elles. Les pauvres n'y sont pas obligés sans doute, mais les uns et les autres auront une part bien réelle à la propagation de la Foi, s'ils la soutiennent par ces prières efficaces, auxquelles la grâce ne se refuse jamais. N'aimons pas seulement en parole, mais en action et en vérité; souvenons-nous qu'au besoin nous devrions sacrifier pour nos frères, non seulement quelques deniers mais notre vie même.
Pieuse maxime : Il ne suffit pas, pour assurer son salut, de se dire enfant de Marie; ayons donc toujours la crainte de Dieu.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 21 ème jour :
Fuite en Egypte
Le Saint Vieillard Siméon avait prédit à Marie que son âme serait percée d'un glaive de douleur et cette triste prophétie eut bientôt un commencement d'exécution. Peu après, un ange vint dire à Saint Joseph dans le sommeil : Levez-vous : Prenez l'enfant et sa mère, et fuyez en Egypte; car Hérode va chercher l'enfant pour le faire périr. Toutes ces paroles inspirent la frayeur. Levez-vous ne tardez pas un moment; n'allez pas, mais fuyez : le messager céleste paraît lui-même alarmé du péril de l'enfant;" il semble dit saint Pierre Chrysologue, que la terreur ait saisi le ciel, avant de se répandre sur la terre." Il y avait sans doute d'autres moyens pour sauver Jésus que cette fuite précipitée, mais l'amour et la fidélité de saint Joseph devaient être éprouvés et déjà Marie devait apprendre que celui qui possède Jésus-Christ doit prendre part à ses croix. S'exiler de la patrie, où le nom de Dieu était connu, pour un pays plongé dans l'idolâtrie grossière, s'éloigner à la hâte du saint Temple et du Tabernacle, sans lui-même savoir si on les reverra jamais : c'était là une épreuve bien dure. La Sainte Vierge et Saint Joseph obéissent cependant sans aucun mot, sans aucune pensée d'opposition ou de plainte: ils savent que le salut appartient à ceux qui font la volonté du Père céleste.
Sur la soumission à la volonté de Dieu
Il arrive dans ce monde des faits auxquels nous ne pouvons en rien contribuer, si ce n'est par nos vertus et nos prières; il en est d'autres, ordinairement de moindre importance, qui réclament activement notre concours. L'issue des uns et des autres ne répond pas toujours à nos voeux, amsi mais quelque triste qu'elle paraisse elle ne doit pas nous jeter dans l'inquiétude et l'abattement. Ne vous inquiétez pas dit notre divin Maître, ne demeurez pas comme suspendus en l'air, car votre Père céleste connaît vos besoin et vous donne son royaume; les évènements qui nous affilgent entrent tous dans les vues de sa providence. Nous devons donc, comme Marie et son vertueux époux nous soumette avec calme et humilité à la volonté du Seigneur.
Rien n'arrive sans la volonté de Dieu; on ne saurait en douter dans une foule , et il faudrait être possédé plus absurde encore qu'impie, pour vouloir s'y opposer, et cette volonté est toujours éminemment sainte et sage. Ayons en Dieu une confiance filiale et ne laissons pas ronger le coeur par cette sollicitude inquiète pour le lendemain, que le Sauveur lui-même nous a interdite. Sans doute il n'écartera pas de nous toutes les misères temporelles, puisque nous n'avons pas notre demeure dans ce monde, ni un bonheur réel dans des biens, dont la figure elle-même doit passer; mais n'oublions point le conseil et la promesse de Jésus-Christ : Cherchez d'abord le royaume et tout le reste vous sera donné par surcroit.
Pieuse maxime : Toutes choses afflgent et tourmentent l'homme, s'il ne les endure pour l'amour de Dieu.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 22 ème jour :
Fuite en Egypte
Dès son enfance et surtout pendant son séjour au temple, la Vierge sainte avait évité avec le plus grand soin l'entretien des hommes, afin de pouvoir écouter toujours l'esprit de Dieu, cette chaste vérité qui vient se répandre dans notre coeur, quand elle le trouve préparé, tranquille et pacifique. Après le cantique des anges et l'adoration des bergers, elle était dans l'admiration des choses qu'on disait de Jésus, mais elle les conservait dans son coeur.
Aujourd'hui qu'elle pourrait se plaindre de la cruauté d'Hérode, et de l'exil si dur qu'il lui infligeait, elle se tait encore. Ce silence si constamment observé, dans des circonstances bien différentes, ne contient-il pas pour nous un haut enseignement ?
Sur le silence
L'exemple de Marie nous montre qu'il est trois sortes de silence que nous devons observer : Le silence de recueillement, le silence de prudence dans nos entretiens et le silence de patience dans nos contradictions.
Le silence de recueillement est absolument nécessaire à l'âme qui veut conserver l'esprit de prière et d'union à Dieu, sans lequel il n'est point de vie chrétienne. Ce n'est qu'une âme seule, que Dieu visite et qu'il enrichit de ses lumières et de ses grâces.
Le silence de prudence est tout aussi nécessaire, afin d'éviter dans nos conversations de faire des fautes contraires à la charité. Car la perfection du silence ne consiste pas seulement à ne pas parler, quand ce n'est pas utile, mais aussi à ne parler que d'après des règles de la charité chrétienne. Le contraire arrive par malheur trop souvent; et faute d'attention et de réserve, on se laisse entraîner à des péchés même considérables.
Le silence de patience, qui consiste à se taire dans les peines et les traverses de la vie, est plus difficile.
Peut de personne aime à souffrir et moins encore à souffrir en silence sous les yeux de Dieu; cependant c'est le silence qui sanctifie nos croix et nos afflictions et qui en augmente beaucoup le mérite.
N'oublions jamais cette maxime si belle et si vraie de Thomas Kempis : C'est dans le repos du coeur et le silence, qu'une âme dévouée à Dieu fait des progrès.
Pieuse maxime : Pour remporter la victoire sur nos ennemis et faire un grand progrès dans la vertu, il faut commencer une bonne fois avec grand courage et beaucoup de résolution.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
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