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La Providence et la confiance en Dieu par Fr. Garrigou-Lagrange

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Message  ami de la Miséricorde Dim 19 Jan 2020 - 14:31

DEUXIÈME PARTIE
LES PERFECTIONS DE DIEU QUE SA PROVIDENCE SUPPOSE

CHAPITRE VI


La sagesse divine comparée à la sagesse humaine la plus haute

Inversement Dieu dans un éternel matin se connaît tout d'abord Lui-même et c'est en sa très pure essence qu'il voit d'en haut toutes les créatures possibles et toutes celles qui existent, ont existé et existeront.

C'est d'en haut, dans les choses spirituelles, qu'il voit les choses matérielles. Pour entendre une symphonie, il n'a point besoin de sens comme nous, mais il la connaît d'en haut par la loi musicale qui l'engendre, beaucoup mieux que l'artiste de génie qui la compose.

Dieu ne voit pas l'âme du juste par son corps, mais il voit plutôt son corps par son âme, comme une irradiation de l'âme.

Et donc rien d'extérieur, la fortune et tous ses dehors, ne saurait l'éblouir, le talent non plus; ce qui compte pour Dieu c'est la charité. Un mendiant, qui sous ses haillons porte le cœur d'un saint, vaut incomparablement plus aux yeux de Dieu qu'un César dans tout l'éclat de sa gloire humaine.

Il fait de même une immense différence entre le petit enfant non encore baptisé et ce même enfant après le baptême.

Tandis que la Passion du Sauveur nous paraît sombre à la lumière d'ici-bas, combien elle doit être radieuse vue d'en haut dans la lumière de Dieu, comme le sommet de l'histoire de l'humanité, le sommet vers lequel tout monte dans l'Ancien Testament, et duquel tout descend dans le Nouveau.

Dieu voit les choses non pas immédiatement en elles-mêmes dans leur obscure lumière créée, comme s'il descendait au niveau des choses et en dépendait. Il les voit en lui-même dans sa lumière éclatante, et ne peut les voir que d'en haut. Toute autre connaissance serait une imperfection, et cesserait d'être la contemplation divine. La sagesse divine voit tout ce qu'il y a de réel et de bon dans les créatures comme le rayonnement de la gloire de Celui qui est.

De même, tandis que nous ne concevons guère l'éternité que par rapport au temps dans lequel nous vivons, Dieu voit toute la suite des temps dans la lumière de l'immobile éternité.

Comme un homme, placé sur une montagne, voit d'un seul regard tous ceux qui défilent dans la plaine, ainsi dans un instant unique et éternel Dieu voit toute la suite des temps; il voit en même temps notre naissance et notre mort, nos épreuves et la gloire qu'elles nous méritent, les souffrances des justes et le profit spirituel sans fin qui en résultera. Il voit les effets dans leurs causes et les moyens dans les fins auxquelles ils sont subordonnés.

La vie des saints nous parait très belle, même vue du dehors telle que l'histoire nous la raconte; elle est incomparablement plus belle dans la pensée de Dieu.

Dieu voit tout par l'intérieur et d'en haut, il voit immédiatement la grâce qui est dans l'âme des justes, leur degré de charité, celui auquel ils arriveront au terme du voyage.

Il voit nos vies sous l'idée divine qui les dirige, idée qui ne se réalisera pleinement qu'au ciel. Entre notre sagesse et celle de Dieu il y a la différence du vitrail vu du dehors et du vitrail vu du dedans de l'église.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Lun 20 Jan 2020 - 15:54

DEUXIÈME PARTIE
LES PERFECTIONS DE DIEU QUE SA PROVIDENCE SUPPOSE

CHAPITRE VI
La sagesse divine comparée à la sagesse humaine la plus haute


Cette sagesse infinie de Dieu s'est manifestée à nous en Notre-Seigneur, Verbe incarné, en sa vie, en sa prédication, en sa mort, en sa résurrection, en son ascension. Et Notre-Seigneur nous a donné de participer à cette divine sagesse, par la foi vive éclairée par les dons du Saint-Esprit, par les dons d'intelligence et de sagesse, qui nous font pénétrer et goûter les mystères du salut. Habituons-nous ainsi, c'est notre conclusion pratique, à voir peu à peu les choses du point de vue supérieur de Dieu, à les considérer, non pas par rapport au plaisir qu'elles peuvent nous donner, non pas par rapport aux satisfactions de l'amour-propre ou de l'orgueil, mais par rapport à Dieu, cause première et fin dernière.

Habituons-nous peu à peu, par l'esprit de foi, à voir en quelque sorte dans la pénombre de la foi toutes choses en Dieu, les événements agréables comme des signes de sa bonté, les événements pénibles et imprévus comme un appel à monter plus haut, comme des grâces cachées, purificatrices, plus précieuses souvent que les consolations. Saint Pierre était plus près de Dieu quand il fut crucifié que lorsqu'il était sur le Thabor.

Si nous nous habituons ainsi à vivre de la foi et du don de sagesse, nous nous disposerons chaque jour un peu mieux à recevoir la connaissance qui nous sera donnée au terme du voyage, où alors nous verrons Dieu immédiatement, et en lui tout ce qui procède de lui, surtout ce que ici-bas nous aurons surnaturellement aimé. Ainsi saint Dominique ou saint François voient en Dieu les destinées de leur ordre, et une mère chrétienne parvenue au ciel voit en Dieu les besoins spirituels de son fils encore sur la terre, et la prière qu'elle doit faire pour lui.

Cette sagesse correspond à la béatitude des pacifiques. Au ciel elle donnera la paix immuable unie à la joie parfaite; dès ici-bas, même lorsque nous n'avons pas la joie, elle donne la Paix, la tranquillité de l'ordre dans l'union à Dieu.

CHAPITRE VII
LA VOLONTÉ ET LE SAINT AMOUR DE DIEU


Après avoir parlé de l'intelligence et de la sagesse de Dieu, pour avoir une juste idée de la Providence, il faut considérer ce qu'est sa sainte volonté et son amour pour lui-même et pour nous. La Providence en Dieu, comme la prudence en nous, suppose en effet l'amour du Bien suprême, auquel elle ordonne toutes choses.

Il n'y a pas de nom plus profané que celui de l'amour. S'il y a une sagesse charnelle, que saint Paul appelle une sottise et une folie, il y a aussi un amour inférieur, qui n'est que l'égoïsme le plus grossier et qui tourne parfois, en un clin d'œil, par la jalousie, à la haine la plus furieuse. Si bas pourtant que puisse descendre une âme, elle ne peut tout à fait oublier qu'il y a dans l'amour vrai une perfection si haute et si pure qu'on y chercherait en vain l'imperfection.

Si l'on nous demande : la tristesse peut-elle être en Dieu ? nous voyons tout de suite que non. Si l'on nous demande : la colère peut-elle être en Dieu ? nous comprenons vite qu'elle ne peut lui être attribuée que par métaphore, pour désigner la justice. Si l'on nous demande : l'amour est-il formellement en Dieu ? nous n'hésitons pas, nous affirmons que Dieu nous aime au sens propre et selon toute la plénitude du mot.

Voyons donc : 1° comment l'Amour est en Dieu, comment il s'aime lui-même et 2° ce qu'est l'Amour de Dieu pour nous. Nous suivrons toujours saint Thomas (Ia, q. 19 et 20) et en parlant de l'amour de Dieu pour nous, nous verrons avec lui ce qu'il faut entendre par la volonté de Dieu signifiée et par sa volonté de bon plaisir, distinction capitale pour bien comprendre ce que doit être l'abandon à la Providence.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mar 21 Jan 2020 - 15:11

DEUXIÈME PARTIE
LES PERFECTIONS DE DIEU QUE SA PROVIDENCE SUPPOSE

CHAPITRE VII
LA VOLONTÉ ET LE SAINT AMOUR DE DIEU

L'amour de Dieu pour lui-même


L'Amour tel qu'il est en Dieu, ne peut pas être une passion ou émotion de sensibilité, si réglée même qu'on suppose cette émotion. Il n'y a pas en effet en Dieu de sensibilité, il est Esprit pur.

Mais l'intelligence divine, qui connaît le bien, ne peut pas exister sans la volonté divine qui veut le bien. Cette volonté ne peut être une simple faculté de vouloir; elle serait imparfaite, si elle n'était par elle-même toujours en acte, et l'acte premier de la volonté c'est l'amour du bien, amour tout spirituel comme l'intelligence qui le dirige. Tous les actes de la volonté, qu'ils s'appellent désirer, vouloir, consentir, choisir, utiliser ou même haïr, procèdent de l'amour, qui est l'éveil même de la volonté à son contact avec le bien, son objet (Ia, q. 20, a. 1).

Il y a donc nécessairement, en Dieu, un acte tout spirituel et éternel d'amour du Bien, et ce Bien, aimé de toute éternité, c'est Dieu même, son infinie perfection, qui est la plénitude de l'être. Dieu s'aime autant qu'il est aimable, c'est-à-dire infiniment, par un acte nécessaire, qui est au-dessus et non pas au-dessous de la liberté. Cet amour s'identifie même avec le Souverain Bien aimé par-dessus tout; son ardeur mérite le nom de zèle, il est comme une flamme ardente éternellement subsistante « Ignis ardens... » « Deus ignis consumens est » dit l'Écriture. Deut., IV, 24.

Il est bon de penser à cet amour ardent du bien qui existe de toute éternité en Dieu, surtout lorsqu'on voit tant d'injustices sur la terre, tant de haines, de jalousies, et lorsqu'on sent en son propre cœur l'amour du bien si faible parfois, si peu constant et persévérant.

Nous lisons dans l'Évangile : « Bienheureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés », c'est là l'amour ardent du bien, plus fort que toutes les contradictions, que toutes les lassitudes et tentations de découragement, fort comme la mort, plus fort qu'elle, comme nous l'avons vu en Notre-Seigneur et dans les martyrs.

Et cet amour si fort et si ardent du bien, qui doit arriver à dominer tout en nos cœurs, est comme une étincelle de ce brasier spirituel, qu'est l'amour incréé du Souverain Bien en Dieu.

Quelles sont les propriétés de cet amour ?

Il est d'abord souverainement SAINT, ou mieux il est la sainteté même; c'est-à-dire qu'il est absolument pur, et immuable dans sa pureté. Absolument pur, car évidemment ni le péché, ni l'imperfection, ne peuvent le souiller, ni l'altérer en rien; c'est trop clair, puisque le péché consiste à se détourner de Dieu ou de ses ordres, et l'imperfection à ne pas suivre ses conseils.

Cet amour est immuable en sa pureté, car Dieu ne peut cesser d'être le souverain bien, et il ne peut cesser de se connaître, ni par suite de s'aimer. Il s'aime nécessairement et non seulement son amour adhère immuablement au souverain bien, mais il s'identifie avec lui en l'aimant par-dessus tout. (Cf. Saint Thomas, Ia, q. 19, a. 3 et 7.)

Chose étrange, des philosophes, comme Kant, se sont égarés au point de voir dans cet amour par lequel Dieu se préfère à tout, non pas la Sainteté même, mais le comble de l'égoïsme. Aussi ont-ils prétendu que Dieu ne peut s'aimer ainsi par-dessus tout, et qu'il n'a pu nous créer pour sa gloire, mais seulement pour nous-mêmes; par suite ce que nous devrions aimer par-dessus tout, ce ne serait pas Lui, mais notre dignité personnelle.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mer 22 Jan 2020 - 15:53

DEUXIÈME PARTIE
LES PERFECTIONS DE DIEU QUE SA PROVIDENCE SUPPOSE

CHAPITRE VII
LA VOLONTÉ ET LE SAINT AMOUR DE DIEU

Quelles sont les propriétés de cet amour ?


Cette aberration inouïe, sous prétexte d'écarter de Dieu l'égoïsme, nous le conseille à nous comme idéal. Elle confond les deux extrêmes : la sainteté et l'égoïsme, parce qu'elle oublie de définir celui-ci.

L'égoïsme est l'amour désordonné de soi-même, par lequel on se préfère au Souverain Bien, à Dieu, ou encore à sa famille, à sa patrie. Mais comment Dieu pourrait-il se préférer au Souverain Bien ? Il s'identifie avec lui.

Lors donc que Dieu se préfère à tout, c'est le Souverain Bien qu'il préfère; s'il agissait autrement, ce serait un désordre intolérable, comme lorsque l'avare préfère son or à sa propre dignité. Si Dieu préférait à lui-même une créature, ce serait comme un péché mortel en Dieu, c'est-à-dire la dernière des absurdités.

Et donc lorsque Dieu crée, ce n'est nullement par égoïsme, c'est au contraire pour manifester sa bonté, et s'il subordonne tout à Lui, c'est au Souverain Bien qu'il nous subordonne, pour notre plus grand bonheur; notre béatitude est incomparablement plus grande, si elle consiste à posséder Dieu et à l'aimer, en le louant, que si elle consistait à nous complaire en notre dignité personnelle. De même notre gloire est d'autant plus grande que nous glorifions Dieu davantage.

« Non nobis Domine, non nobis, sed nomini tuo da gloriam » - Notre plus grande gloire, Seigneur, est de vous glorifier vous-même.

L'amour de Dieu pour lui-même, loin d'être entaché d'égoïsme, est donc la sainteté même.
Et non seulement il est absolument pur et impeccable, mais il s'accompagne d'une sainte haine du mal, qui en est la rigoureuse conséquence. On ne peut en effet vraiment aimer le bien, sans détester le mal; on ne peut aimer le Souverain Bien pardessus tout, sans détester souverainement le péché.

Dieu ne peut avoir le zèle très saint de sa Gloire, c'est-à-dire de la manifestation de sa bonté, sans détester le péché avec la même ardeur. C'est l'évidence même. Il ne peut en rien pactiser avec le mal, chercher un compromis avec lui. Dans le clair-obscur divin, c'est là le clair. Mais voici l'obscur : pourtant le mal arrive, et, à l'égard du mal obstiné, l'amour de Dieu, qui est la douceur même, devient terrible. Fortis est ut mors dilectio, dura sicut infernus æmulatio. Dieu a la haine brûlante du mal : elle n'est que l'envers de son ardent amour du Bien.

Sainteté attirante et redoutable, douce et terrible comme la maison de Dieu dont parle Jacob (Gen., 28, 17).

Cette sainteté implique toutes les perfections, même les plus opposées en apparence, comme l'infinie miséricorde et l'infinie justice, les deux grandes vertus de l'amour divin.
Il y a dans ce saint amour de Dieu pour lui-même une double leçon : 1° nous devons aimer Dieu plus que nous, puisqu'il est infiniment meilleur que nous, le préférer à nous au moins d'un amour d'estime, mais efficace, qui oriente toute notre vie vers lui. 2° Comme Dieu s'aime saintement, nous devons aimer saintement notre âme, aimer sa destinée ; elle est faite pour glorifier Dieu éternellement. Aimons-nous aussi saintement nous-mêmes en Dieu et pour Dieu, c'est la manière de combattre l'égoïsme qui est l'amour désordonné de soi-même. En un sens l'égoïste s'aime trop, en aimant trop la partie inférieure de lui-même, mais en un autre sens il ne s'aime pas assez, il n'aime pas assez la partie spirituelle de son âme, celle qui est faite pour chanter la gloire de Dieu. (Cf. Saint Thomas, Ia-IIae, q. 29, a. 4 ; IIa-IIae, q. 25, a. 7).

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Jeu 23 Jan 2020 - 15:39

DEUXIÈME PARTIE
LES PERFECTIONS DE DIEU QUE SA PROVIDENCE SUPPOSE

CHAPITRE VII
LA VOLONTÉ ET LE SAINT AMOUR DE DIEU

L'Amour de Dieu pour nous


Si tel est l'amour de Dieu pour lui-même, comment peut-il se porter sur d'autres que lui ?
Des incrédules, les Déistes, prétendent que Dieu ne peut nous aimer au sens vrai de ce mot, qui ne serait ici qu'une métaphore. Ils disent : aimer un autre être, c'est être attiré par lui. Or Dieu, qui est la plénitude de tout bien, ne peut être attiré par nous, ne peut être passif sous l'attrait de ce bien infime que nous sommes.

La réponse à cette objection des Déistes est que l'Amour de Dieu pour nous n'est nullement passif, mais est essentiellement actif, créateur, vivificateur, tout de générosité et souverainement libre; c'est un véritable amour au sens le plus propre et le plus fort du mot.

Tout d'abord l'amour de Dieu pour nous ne saurait être en rien passif. Celui qui est la plénitude de tout bien ne peut certes pas être attiré par un bien créé, être passif sous l'attrait de ce bien infime, être captivé par lui. -

Ce n'est point parce qu'il nous a trouvés aimables que Dieu nous aime, mais c'est parce qu'il nous a aimés que nous sommes aimables à ses yeux. « Qu'avons-nous, que nous ne l'ayons reçu ? » dit saint Paul. Et saint Thomas ajoute : « Amor Dei est infundens et creans bonitatem in rebus ». (Ia, q. 20, a. 2).

Tout le bien naturel ou surnaturel, qui est en nous, ne peut nous venir que de Dieu, source de tout bien, ne peut nous venir que de son Amour créateur et vivificateur. Loin de supposer l'amabilité en nous, cet Amour la pose, la crée, la conserve et l'augmente, sans pourtant violenter notre liberté.

Pourquoi donc Dieu nous a-t-il ainsi aimés de cet amour créateur ? Pourquoi nous a-t-il donné l'existence, la vie, l'intelligence, la volonté ? Par pure générosité. N'est-ce pas une propriété du Bien de se répandre, de se donner généreusement : le Bien est essentiellement diffusif de soi, la bonté est naturellement communicative. Dans l'ordre physique, le soleil répand autour de lui sa lumière et sa chaleur fécondante; la plante et l'animal arrivés à leur perfection se reproduisent.

Dans l'ordre moral et spirituel, celui qui a la passion du bien, comme le saint, n'a de repos qu'il n'ait suscité chez les autres les mêmes aspirations, le même amour. Se peut-il que Dieu soit le Souverain Bien, la plénitude de l'être, l'amour éternel du Bien, le zèle ou l'ardeur de l'amour, et qu'il ne lui convienne pas hautement de répandre les richesses qui sont en lui, comme le chanteur est heureux de faire retentir au dehors toutes les harmonies de son chant ?

Il convient donc hautement que Dieu nous aime de cet amour créateur, en nous donnant l'existence et la vie.

S'ensuit-il que la création n'est pas libre ? que Dieu ne serait ni bon, ni sage, s'il ne créait pas ?

Non, l'Écriture nous dit que « Dieu opère toutes choses d'après le décret de sa libre volonté » (Eph., I, 11), et l'Église proclame la liberté absolue de l'Amour créateur. Il y a certes une haute convenance à ce que Dieu crée, mais à ce qu'il crée très librement, de telle sorte qu'il n'y aurait aucun inconvénient s'il n'avait pas créé; Dieu n'en serait pas moins, dans sa vie intime, infiniment bon et infiniment sage. Comme le dit Bossuet, Dieu n'est pas plus grand pour avoir créé l'univers. Sa perfection infinie n'a pu s'accroître en rien du fait qu'il nous a donné l'existence.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Sam 25 Jan 2020 - 3:52

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LES PERFECTIONS DE DIEU QUE SA PROVIDENCE SUPPOSE

CHAPITRE VII
LA VOLONTÉ ET LE SAINT AMOUR DE DIEU

L'Amour de Dieu pour nous

La création est un acte d'amour absolument libre; et les dons naturels que nous avons reçus sont en ce sens gratuits.

Mais il y a en Dieu un acte d'amour plus grand et plus libre encore, celui par lequel il nous a fait ce don encore plus gratuit de la grâce, participation de sa vie intime, don nullement exigé par notre nature. Par cet amour vivificateur, il nous a rendus aimables à ses yeux, non seulement comme ses créatures, mais comme ses enfants, en nous disposant ainsi à Le voir et à jouir de Lui pour l'éternité.

Nous sommes beaucoup plus aimés de Dieu que nous ne pensons; pour savoir, à quel point il nous aime, il faudrait connaître pleinement le prix de la grâce qui s'épanouira dans la gloire, il faudrait avoir vu Dieu au moins un instant.

Le comble de l'amour de Dieu pour nous a été enfin l'Incarnation, la Rédemption, l'Eucharistie. Pour savoir combien Dieu nous aime, il faudrait parfaitement connaître le prix infini de l'Incarnation rédemptrice, des mérites de Notre-Seigneur pour nous, et de toutes les grâces spirituelles qui en dérivent.

Sainte Anne donnant le jour à Marie, était beaucoup plus aimée de Dieu qu'elle ne le pensait; elle ne pouvait prévoir que la fille que Dieu lui donnait serait la Mère du Sauveur et la Mère de tous les hommes.

De même, toute proportion gardée, Dieu nous aime beaucoup plus que nous ne pensons, surtout à ces heures d'épreuve, où il semble nous abandonner, et où il nous accorde ses grâces les plus précieuses, les plus profondes et les plus vivifiantes. A ces heures disons comme sainte Thérèse : « Seigneur, vous savez tout, vous pouvez tout et vous m'aimez ».

Tel est essentiellement l'amour de Dieu pour nous amour créateur, vivificateur, tout de générosité et souverainement libre.

Quelles sont les propriétés de cet amour ?

Quatre principales : Il est universel, il a pourtant ses libres préférences, pleines de sagesse, et il est invincible.

Cet amour est universel : il s'étend même aux créatures inférieures. Dieu les aime, comme le père de famille aime ses champs, sa maison, les animaux qui le servent. Mais l'amour de Dieu s'étend surtout aux âmes, à l'âme du pécheur qu'il porte à se convertir, à l'âme du juste pour le faire persévérer, à l'âme éprouvée pour la soutenir, à l'âme qui va paraître devant lui, au dernier moment de la vie (Ia, q. 20, a. 2 et 3).

Cet amour universel a pourtant ses libres préférences. S'il donne à toutes les âmes les grâces nécessaires et suffisantes pour le salut, il donne à certaines des grâces de prédilection, à saint Joseph, à saint Pierre, à saint Jean, à saint Paul, aux fondateurs d'ordres.

Et tous ces saints disent comme saint Paul : « Qu'avons-nous, que nous ne l'ayons reçu ? » (I Cor., IV, 7). « C'est Dieu qui opère en nous le vouloir et le faire selon bon plaisir » (Phil., II,13). Le Seigneur accorde à certains des grâces de prédilections, comme le chanteur donne quand il lui plaît des notes plus éclatantes. Dieu jette dans les âmes la semence divine plus ou moins belle, selon son bon plaisir.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Dim 26 Jan 2020 - 2:13


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LES PERFECTIONS DE DIEU QUE SA PROVIDENCE SUPPOSE

CHAPITRE VII
LA VOLONTÉ ET LE SAINT AMOUR DE DIEU


Cette souveraine liberté en ses libres préférences conserve toujours pourtant l'ordre admirable de la Sagesse et de la Charité. « Ce sont toujours les meilleurs que Dieu préfère, car, son amour étant source de tout bien, nul ne serait meilleur qu'un autre, s'il n'était plus aimé par Dieu » dit saint Thomas (Ia, q. 20, a. 3).

Dieu préfère les esprits aux corps qui sont créés pour les esprits; il préfère à toutes les âmes et à tous les esprits créés la Mère du Verbe incarné, à la Vierge il préfère son Fils unique.

Si le Christ a été livré pour nous, ce n'est point que Dieu l'aime moins que nous, c'est pour que le Christ, en nous sauvant, devienne le vainqueur glorieux du démon, du péché et de la mort (Cf. saint Thomas, Ia, q. 20, a. 4, ad 1).

Dieu dans son amour subordonne tout à la manifestation de sa bonté. Confitemini Domino quoniam bonus. « Reconnaissez que le Seigneur est bon, sa Miséricorde est éternelle », répète constamment le Psaume 135.

Une dernière perfection de l'amour, c'est qu'il est d'une force invincible, en ce sens que rien ne peut lui résister sans sa divine permission, et que par sa puissance il fait que tout finalement concourt au bien. En ce sens l'amour de Dieu est plus fort que la mort, plus fort que la mort physique, car il a ressuscité le Christ Jésus, et il nous ressuscitera au dernier jour. Il est plus fort que la mort spirituelle, car il n'est pas impuissant à convertir le pécheur le plus endurci; il ressuscite les âmes mortes, non pas une fois, mais combien souvent dans le cours de l'existence terrestre !

La volonté de Dieu signifiée et celle de bon plaisir

Il est évident que nous devons conformer notre volonté à la volonté divine et à son saint amour. Car, comme le dit saint Thomas[20], la bonté de nos actes volontaires et de notre volonté elle-même dépend de leur fin; or la fin dernière de la volonté humaine est le Souverain Bien, qui est l'objet premier de la volonté divine, celui pour lequel elle veut toutes choses.

Mais il faut distinguer ici, avec toute la tradition, la volonté divine de bon plaisir et la volonté divine signifiée[21]. On entend par volonté divine signifiée ces signes de la volonté de Dieu qui sont les préceptes, les prohibitions, l'esprit des conseils, et les événements voulus ou permis par Dieu. La volonté divine ainsi signifiée, surtout celle qui est manifestée par les préceptes, est le domaine de l'obéissance. C'est d'elle qu'il s'agit, remarque saint Thomas[22], lorsque nous disons dans le Pater : « Fiat voluntas tua ».

Quant à la volonté divine de bon plaisir, c'est l'acte intérieur de la volonté de Dieu, qui souvent n'est pas encore manifesté, signifié; c'est celui dont dépend l'avenir encore incertain pour nous : événements futurs, joies et épreuves de brève ou longue durée, heure et circonstances de notre mort, etc.

Comme le remarque saint François de Sales[23] et après lui Bossuet[24], si la volonté signifiée est le domaine de l'obéissance, la volonté de bon plaisir est le domaine de l'abandon confiant.

Comme nous le dirons longuement ensuite: en conformant au jour le jour notre volonté à la volonté divine signifiée, nous devons pour le reste nous abandonner avec confiance à la volonté divine de bon plaisir, car nous sommes sûrs d'avance qu'elle ne veut rien et ne permet rien que pour le bien spirituel et éternel de ceux qui aiment le Seigneur et persévèrent dans cet amour.

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CHAPITRE VII
LA VOLONTÉ ET LE SAINT AMOUR DE DIEU

La volonté de Dieu signifiée et celle de bon plaisir


Telle est la sainte volonté de Dieu et son amour pour nous. Cet amour nous est apparu en Notre Seigneur, dont le cœur est une fournaise ardente de charité.

L'amour du Christ pour nous, comme celui de son Père, est absolument saint, il est aussi tout de générosité : ce n'est pas lui qui a été attiré par nous, mais il nous a attirés à lui : « Ce n'est pas vous, dit-il, qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis ». - L'Amour de Jésus pour son Père et pour nous a été aussi invincible; c'est cet amour qui l'a fait mourir, mais par sa mort Jésus a ressuscité les âmes et a ramené sur elles le fleuve des miséricordes divines.

Conclusion pratique :

Il faut se laisser aimer par cet amour très saint, purificateur et vivificateur il faut se laisser purifier par lui, si pénible que ce puisse être à certaines heures. Il faut aussi lui répondre généreusement, selon ce mot de saint Jean « Aimons le Seigneur, notre Dieu, parce qu'il nous a aimés le premier » (I Jean, IV, 19). Il faut aimer le Seigneur avec pureté d'intention pour lui-même, au-dessus des recherches de la vaine gloire ou de l'orgueil, au-dessus des préoccupations de jalousie, ou de désir de l'estime des hommes.

Alors ce commencement d'amour pur de Dieu sera en nous comme une participation de celui qu'Il se porte à lui-même, comme une étincelle provenant de ce foyer divin, et en nous cet amour, se purifiant chaque jour davantage, deviendra plus saint, plus généreux, plus fort, et il nous rendra même invincibles, au sens où saint Paul écrit (Rom., VIII, 31) : « Si Dieu est avec nous qui sera contre nous ? » Enfin cet amour se purifiant de plus en plus nous obtiendra de triompher de la mort elle-même, et nous ouvrira les portes du ciel. L'entrée dans la gloire nous fixera alors pour toujours dans un amour surnaturel de Dieu que rien ne pourra plus nous faire perdre et que rien ne pourra amoindrir.

TROISIÈME PARTIE

LA PROVIDENCE SELON LA REVÈLATION
CHAPITRE PREMIER - LA NOTION DE PROVIDENCE


Après avoir parlé des perfections divines que suppose la Providence, il nous faut dire en quoi celle-ci consiste. Ce que la Révélation nous a dit de la Sagesse de Dieu et de son Amour va nous permettre de mieux entendre ce qu'elle nous enseigne sur le gouvernement divin. Cet enseignement dépasse de beaucoup celui des philosophes; bon nombre d'entre eux soutiennent que la Providence s'étend seulement aux lois générales de l'univers et non pas aux individus, aux particularités de leur existence, aux actes libres futurs et aux secrets des cœurs. - Par contre des hérétiques ont prétendu que la Providence s'étendant infailliblement à nos moindres actes, notre liberté ne saurait exister. La doctrine révélée s'élève comme un sommet au milieu et au-dessus de ces deux positions extrêmes.

La Providence, nous allons le voir, est comme une extension de la Sagesse de Dieu « qui atteint avec force d'une extrémité à l'autre et dispose tout avec douceur » (Sagesse, VIII, 1 et XIV, 3). « Comme Dieu, dit saint Thomas, est cause des choses par son intelligence (unie à sa volonté), il doit avoir la connaissance de l'ordre selon lequel toutes choses se rapportent à leur fin. C'est lui-même qui les ordonne ainsi, et c'est en cette ordination, raison de l'ordre des choses, que consiste précisément la Providence » (Ia, q. 22, a. 1)[25]. Quant au gouvernement divin, proprement dit, il est l'exécution du plan providentiel (ibid., ad 2m), bien que assez généralement les expressions « gouvernement divin » et « providence » soient considérées comme synonymes.

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Lun 27 Jan 2020 - 16:09

TROISIÈME PARTIE

LA PROVIDENCE SELON LA RÉVÉLATION
CHAPITRE PREMIER - LA NOTION DE PROVIDENCE


Saint Thomas note, ibid., que la Providence correspond en Dieu à ce qu'est en nous la vertu de prudence, qui ordonne les moyens en vue d'une fin à obtenir, et qui prévoit afin de pourvoir. Comme il y a chez nous la prudence personnelle, et au-dessus d'elle la prudence du père de famille qui doit pourvoir aux besoins de la famille, la prudence du chef d'État, qui veille au bien commun d'une nation, ainsi en Dieu, il y a la Providence, qui ordonne toutes choses au bien de l'univers, c'est-à-dire à la manifestation de la bonté divine en tous les ordres, depuis les êtres inanimés jusqu'aux anges et aux saints du ciel.

Ainsi se forme par comparaison à la vertu de prudence notre notion analogique de Providence, notion accessible à la raison naturelle et grandement confirmée par la révélation. Et, chose des plus importantes, comme le prudent veut d'abord la fin, puis détermine les moyens et les emploie, de telle sorte que la fin, qui est voulue d'abord, n'est obtenue qu'en dernier lieu, ainsi concevons-nous que Dieu de toute éternité veut d'abord la fin de l'univers, puis les moyens en vue de cette fin à réaliser ou à obtenir.

C'est cette vue de sens commun que les philosophes expriment en disant : La fin, qui est première dans l'ordre d'intention, est dernière dans l'ordre d'exécution ; c'est d'une importance souveraine lorsqu'il s'agit de la fin de l'univers corporel et spirituel.

De cette notion commune de la Providence se déduisent ses propriétés. Indiquons-les brièvement avant d'en chercher dans l'Écriture une connaissance plus vive et plus approfondie :

1° L'universalité absolue de la Providence, on le voit déjà, se déduit de l'universalité absolue de la causalité divine, qui est celle d'un agent intelligent : « La causalité divine, dit saint Thomas, embrasse tous les êtres, corruptibles et incorruptibles, et dans leur généralité et dans leur individualité (qui est encore de l'être). Donc toutes les choses qui ont l'être, à quelque titre que ce soit, sont ordonnées par Dieu à une fin » (Ia, q. 22, a. 2). Ainsi l'exige le principe de finalité : tout agent agit pour une fin, et l'agent suprême pour une fin suprême, par lui connue, et à laquelle il subordonne tout. Cette fin, nous l'avons vu en parlant de l'amour de Dieu, c'est la manifestation de sa bonté, de son infinie perfection, et de ses divers attributs.

L'Écriture, nous allons le voir, affirme maintes fois, tant dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament, que le plan providentiel jusqu'en ses moindres détails a été immédiatement fixé par Dieu, dont la science pratique serait imparfaite, si elle ne s'étendait pas aussi loin que sa causalité, sans laquelle rien n'arrive à l'existence ici ou là.

On voit ainsi, comme nous l'avons dit plus haut, que Dieu est cause de tout ce qu'il y a de réel et de bon en toutes les créatures et en chacune de leurs actions ; c'est-à-dire que Dieu, à titre de cause non pas unique mais première, est cause de tout à l'exception du mal, à l'exception de cette privation, de ce désordre qu'est le péché[26]. Quant au mal physique et à la douleur, Dieu ne les veut qu'accidentellement pour un bien supérieur[27].

De l'universalité absolue de la Providence se déduit une seconde propriété.
20 En s'étendant ainsi immédiatement à tout, la Providence, loin de la détruire, sauvegarde la liberté de nos actes. Non seulement elle sauvegarde notre liberté, mais elle l'actualise[28], précisément parce qu'elle s'étend jusqu'au mode libre de nos actes, qu'elle produit avec nous et en nous ; car ce mode libre de notre choix, cette indifférence dominatrice de notre vouloir, est encore de l'être, et rien n'est que par Dieu[29].

Source : Livres-mystiques.com

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Message  ami de la Miséricorde Mar 28 Jan 2020 - 15:51

TROISIÈME PARTIE

LA PROVIDENCE SELON LA REVÈLATION
CHAPITRE PREMIER - LA NOTION DE PROVIDENCE


La Providence connaît les moindres particularités de notre tempérament, et de notre caractère, les suites de notre hérédité, l'influence de notre sensibilité sur nos jugements, elle connaît tous les replis de notre conscience, et elle peut nous accorder toutes les grâces qui éclairent, qui attirent et qui fortifient. Il y a ainsi dans sa direction une suavité qui ne le cède en rien à la force. Suaviter et fortiter, elle produit, conserve les semences divines dans les cœurs et veille à leur développement (Ia, q. 22, a. 4).

3° Bien que la Providence, comme ordination divine, s'étende immédiatement à tout ce qu'il y a de réel et de bon, jusqu'aux dernières fibrilles des êtres, cependant lorsqu'il s'agit de l'exécution du plan providentiel, Dieu gouverne les créatures inférieures par les supérieures auxquelles il communique la dignité de la causalité (Ia, q. 22, a. 3).

Nous allons considérer dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament ces divers caractères de la divine Providence ; c'est le meilleur moyen d'en avoir une connaissance, non seulement abstraite et théorique, mais vive et spirituellement féconde.

CHAPITRE II
LES CARACTÈRES DE LA PROVIDENCE
D'APRÈS L'ANCIEN TESTAMENT


Le dogme de la Providence se trouve formellement et explicitement exprimé en bien des passages de l'Ancien Testament, comme au livre de la Sagesse VI, 8; VIII, 1; XI, 21; XII, 13; XVII, 2; et il est virtuellement indiqué en une foule d'autres. Le livre de Job est même consacré tout entier à la Providence considérée par rapport aux épreuves des justes, et, chaque fois qu'il est question de la prière, la Providence qu'elle suppose se trouve par là même affirmée.

La doctrine de l'Ancien Testament sur ce sujet peut se résumer en ces deux points fondamentaux :

1° La Providence universelle et infaillible ordonne au bien toutes choses; 2° elle est pour nous très manifeste, parfois éclatante, bien qu'en certaines de ses voies elle demeure absolument insondable. Nous nous permettrons de citer abondamment les textes de la Bible que nous avons choisis et groupés pour qu'ils s'expliquent les uns les autres. Ils sont plus beaux en leur fraîcheur que tout commentaire. Comme parole de Dieu, ils sont supérieurs à la théologie, mais en les ordonnant comme des pierres précieuses en un corps doctrinal, la théologie fait mieux voir leur valeur.

La Providence universelle et infaillible ordonne au bien toutes choses

1° L'universalité de la Providence et son extension à toutes choses si minimes soient-elles est clairement enseignée dans l'Ancien Testament; le livre de la Sagesse l'affirme à plusieurs reprises : « Dieu est le créateur des grands et des petits et il prend soin des uns comme des autres » (Sagesse, VI, 7). - et La Sagesse atteint avec force d'une extrémité du monde à l'autre et dispose tout avec douceur » (Ibid., VIII, 1). - « Vous avez tout réglé, Seigneur, avec mesure, avec nombre et avec poids » (Ibid., XI, 20). - « Il n'y a pas d'autre Dieu que vous, qui prenez soin de toutes choses afin de montrer que vous n'avez rendu aucun jugement injuste » (Ibid., XII, 13).- L'auteur de la Sagesse donne un exemple frappant : « Voici un homme qui pense à prendre la mer, à voyager sur les flots agités, parfois soulevés par la tempête... ; le vaisseau qui le porte, c'est la passion du lucre qui l'a inventé, et l'ouvrier y a mis toute son habileté, mais, ô Père, c'est votre providence qui le gouverne, c'est vous qui avez ouvert un chemin même dans la mer et une route sûre au milieu des flots, montrant par là que vous pouvez délivrer de tout péril... C'est pourquoi les hommes, en cas de naufrage, confiant leur vie à un bois fragile, traversent les vagues sur un radeau et échappent à la mort » (Ibid., XIV, 1-5).

Source : Livres-mystiques.com

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