Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales
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Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales
CHAPITRE V
QU'IL FAUT COMMENCER PAR LA PURGATION DE L'AME
L'exercice de la purgation de l'âme ne se peut ni doit finir qu'avec notre vie: ne nous troublons donc point de nos imperfections, car notre perfection consiste à les combattre, et nous ne saurions les combattre sans les voir, ni les vaincre sans les rencontrer. Notre victoire ne gît pas à ne les sentir point, mais à ne point leur consentir; mais ce n'est point leur consentir que d'en être incommodé.
Il faut bien que pour l'exercice de notre humilité, nous soyons quelquefois blessés en cette bataille spirituelle; néanmoins nous ne sommes jamais vaincus sinon lorsque nous avons perdu ou la vie ou le courage. Or, les imperfections et péchés véniels ne nous sauraient ôter la vie spirituelle, car elle ne se perd que par le péché mortel ; il reste donc seulement qu'elles ne nous fassent point perdre le courage :
«Délivre-moi, Seigneur, disait David, de la couardise et découragement ». C'est une heureuse condition pour nous en cette guerre, que nous soyons toujours vainqueurs, pourvu que nous voulions combattre.
CHAPITRE VI
DE LA PREMIÈRE PURGATION, QUI EST CELLE DES PÉCHÉS MORTELS
La première purgation qu'il faut faire c'est celle du péché; le moyen de la faire c'est le saint sacrement de la Pénitence.
Cherchez le plus digne confesseur que vous pourrez ; prenez en main quelqu'un des petits livres qui ont été faits pour aider les consciences à se bien confesser, comme Grenade, Bruno, Arias, Auger; lisez-les bien, et remarquez de point en point en quoi vous avez offensé, à prendre depuis que vous eûtes l'usage de raison jusques à l'heure présent.
Si vous vous défiez de votre mémoire, mettez en écrit ce que vous aurez remarqué. Et ayant ainsi préparé et ramassé les humeurs peccantes de votre conscience, détestez-les et les rejetez par une contrition et déplaisir aussi grand que votre coeur pourra souffrir, considérant ces quatre choses: Que par le péché vous avez perdu la grâce de Dieu, quitté votre part de paradis, accepté les peines éternelles de l'enfer et renoncé à l'amour éternel de Dieu.
Vous voyez bien, Philothée, que je parle d'une confession générale de toute la vie, laquelle certes je confesse bien n'être pas toujours absolument nécessaire, mais je considère bien aussi qu'elle vous sera extrêmement utile en ce commencement c'est pourquoi je vous la conseille grandement.
Il arrive souvent que les confessions ordinaires de ceux qui vivent d'une vie commune et vulgaire sont pleines de grands défauts: car souvent on ne se prépare point ou fort peu, on n'a point la contrition requise; ains il advient maintes fois que l'on va se confesser avec une volonté tacite de retourner au péché, d'autant qu'on ne veut pas éviter l'occasion du péché, ni prendre les expédients nécessaires à l'amendement de la vie.
En tous ces cas ici la confession générale est requise pour assurer l'âme. Mais outre cela, la confession générale nous appelle à la connaissance de nous-mêmes, nous provoque à une salutaire confusion pour notre vie passée, nous fait admirer la Miséricorde de Dieu qui nous a attendus en patience.
Elle apaise nos coeurs, délasse nos esprits, excite en nous des bons propos, donne sujet à notre père spirituel de nous faire des avis plus convenables à notre condition, et nous ouvre le coeur pour avec confiance nous bien déclarer aux confessions suivantes.Parlant donc d'un renouvellement général de notre coeur et d'une conversion universelle de notre âme à Dieu, par l'entreprise de la vie dévote, j'ai bien raison, ce me semble, Philothée, de vous conseiller cette confession générale.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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CHAPITRE VII
DE LA SECONDE PURGATION, QUI EST CELLE DES AFFECTIONS DU PÉCHÉ
Tous les Israélites sortirent en effet de la terre dEgypte, mais ils n'en sortirent pas tous d'affection ; c'est pourquoi emmi le désert plusieurs d'entre eux regrettaient de n'avoir pas les oignons et les chairs dEgypte.
Ainsi il y a des pénitents qui sortent en effet du péché et n'en quittent pourtant pas l'affection : c'est-à-dire, ils proposent de ne plus pécher, mais c'est avec un certain contrecoeur qu'ils ont de se priver et abstenir des malheureuses délectations du péché ; leur coeur renonce au péché et s'en éloigne, mais il ne laisse pas pour cela de se retourner souventefois de ce côté-là, comme fit la femme de Loth du côté de Sodome.
Ils s'abstiennent du péché comme les malades font des melons, lesquels ils ne mangent pas parce que le médecin les menace de mort s'ils en mangent; mais ils s'inquiètent de s'en abstenir, ils en parlent et marchandent s'il se pourrait faire, ils les veulent au moins sentir, et estiment bien heureux ceux qui en peuvent manger.
Car ainsi ces faibles et lâches pénitents s'abstiennent pour quelque temps du péché, mais c'est à regret; ils voudraient bien pouvoir pécher sans être damnés, ils parlent avec ressentiment et goût du péché et estiment contents ceux qui les font.
Un homme résolu de se venger changera de volonté en la confession, mais tôt après on le trouvera parmi ses amis qui prend plaisir à parler de sa querelle, disant que si ce n'eût été la crainte de Dieu, il eût fait ceci et cela, et que la loi divine en cet article de pardonner est difficile; que plût à Dieu quil fût permis de se venger !
Ah! qui ne voit qu'encore que ce pauvre homme soit hors du péché, et quétant hors dEgypte en effet, il y est encore en appétit, désirant les aulx et les oignons qu'il y soulait manger!
Comme fait cette femme qui ayant détesté ses mauvaises amours, se plaît néanmoins d'être muguetée et environnée. Hélas! que telles gens sont en grand péril !
O Philothée, puisque vous voulez entreprendre la vie dévote, il ne vous faut pas seulement quitter le péché, mais il faut tout à fait émonder votre coeur de toutes les affections qui dépendent du péché; car, outre le danger qu'il y aurait de faire rechute, ces misérables affections alanguiraient perpétuellement votre esprit, et l'appesantiraient en telle sorte quil ne pourrait pas faire les bonnes oeuvres promptement, diligemment et fréquemment, en quoi gît néanmoins la vraie essence de la dévotion.
Les âmes lesquelles sorties de l'état du péché ont encore ces affections et alanguissements, ressemblent à mon avis aux filles qui ont les pâles couleurs, lesquelles ne sont pas malades, mais toutes leurs actions sont malades : elles mangent sans goût, dorment sans repos, rient sans joie, et se traînent plutôt que de cheminer ; car de même, ces âmes font le bien avec des lassitudes spirituelles si grandes, quelles ôtent toute la grâce à leurs bons exercices, qui sont peu en nombre et petits en effet.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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CHAPITRE VIII
DU MOYEN DE FAIRE CETTE SECONDE PURGATION
Or, le premier motif pour parvenir à cette seconde purgation, c'est la vive et forte appréhension du grand mal que le péché nous apporte, par le moyen de laquelle nous entrons en une profonde et véhémente contrition; car tout ainsi que la contrition, pourvu quelle soit vraie, pour petite quelle soit, et surtout étant jointe à la vertu des sacrements, nous purge suffisamment du péché, de même quand elle est grande et véhémente, elle nous purge de toutes les affections qui dépendent du péché.
Une haine ou rancune faible et débile nous fait avoir à contrecoeur celui que nous haïssons et nous fait fuir sa compagnie ; mais si c'est une haine mortelle et violente, non seulement nous fuyons et abhorrons celui à qui nous la portons, ains nous avons à dégoût et ne pouvons souffrir la conversation de ses alliés, parents et amis, non pas même son image, ni chose qui lui appartienne.
Ainsi, quand le pénitent ne hait le péché que par une légère, quoique vraie contrition, il se résout voirement bien de ne plus pécher, mais quand il le hait dune contrition puissante et vigoureuse, non seulement il déteste le péché, ains encore toutes les affections, dépendances et acheminements du péché.
Il faut donc, Philothée, agrandir tant quil nous sera possible notre contrition et repentance, afin quelle sétende jusques aux moindres appartenances du péché.
Ainsi Madeleine en sa conversion perdit tellement le goût du péché et des plaisirs quelle y avait pris, que jamais plus elle n'y pensa; et David protestait de non seulement haïr le péché, mais aussi toutes les voies et sentiers dicelui : en ce point consiste le rajeunissement de l'âme, que ce même prophète compare au renouvellement de l'aigle.
Or, pour parvenir à cette appréhension et contrition, il faut que vous vous exerciez soigneusement aux méditations suivantes, lesquelles étant bien pratiquées déracineront de votre coeur, moyennant la grâce de Dieu, le péché et les principales affections du péché; aussi les ai-je dressées tout à fait pour cet usage.
Vous les ferez l'une après l'autre selon que je les ai marquées, n'en prenant qu'une pour chaque jour, laquelle vous ferez le matin, s'il est possible, qui est le temps le plus propre pour toutes les actions de l'esprit, et la ruminerez le reste de la journée.
Que si vous n'êtes encore pas duite à faire la méditation, voyez ce qui en sera dit en la seconde Partie.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales
CHAPITRE IX
Méditation I
DE LA CRÉATION
Préparation
1. Mettez-vous en présence de Dieu.
2. Suppliez-le quil vous inspire.
Considérations
1. Considérez qu'il n'y a que tant dans que vous n'étiez point au monde, et que votre être était un vrai rien. Où étions-nous, o mon âme, en ce temps-là ? Le monde avait déjà tant duré, et de nous, il n'en était nulle nouvelle.
2. Dieu vous a fait éclore de ce rien, pour vous rendre ce que vous êtes, sans qu'il eût besoin de vous, ains par sa seule bonté.
3. Considérez l'être que Dieu vous a donné; car cest le premier être du monde visible, capable de vivre éternellement et de sunir parfaitement à sa divine Majesté.
Affections et résolutions
1. Humiliez-vous profondément devant Dieu, disant de coeur avec le Psalmiste: « O Seigneur, je suis devant vous comme un vrai rien. Et comment eûtes-vous mémoire de moi pour me créer ? » Hélas, mon âme, tu étais abîmée dans cet ancien néant, et y serais encore de présent si Dieu ne t'en eût retirée, et que ferais-tu dedans ce rien ?
2. Rendez grâces à Dieu. O mon grand et bon Créateur, combien vous suis-je redevable puisque vous m'êtes allé prendre dans mon rien, pour me rendre par votre Miséricorde ce que je suis. Quest. ce que je ferai jamais pour dignement bénir votre saint Nom et remercier votre immense bonté ?
3. Confondez-vous. Mais hélas! mon Créateur, au lieu de munir à vous par amour et service, je me suis rendue toute rebelle par mes déréglées affections, me séparant et éloignant de vous pour me joindre au péché, n'honorant non plus votre bonté que si vous n'eussiez pas été mon Créateur.
4. Abaissez-vous devant Dieu. « O mon âme, sache que le Seigneur est ton Dieu ; c'est lui qui ta faite », et tu ne t'es pas faite toi-même. O Dieu, je suis l'ouvrage de vos mains.
5. Je ne veux donc plus désormais me complaire en moi-même, qui de ma part ne suis rien. De quoi te glorifies-tu, o poudre et cendre ? mais plutôt, o vrai néant, de quoi t'exaltes-tu ? Et pour m'humilier, je veux faire telle et telle chose, supporter tel ou tel mépris. Je veux changer de vie et suivre désormais mon Créateur, et m'honorer de la condition de l'être qu'il m'a donné, l'employant tout entièrement à l'obéissance de sa volonté par les moyens qui me seront enseignés, et desquels je m'enquerrai vers mon père spirituel.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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CHAPITRE IX
Méditation I
DE LA CRÉATION
Conclusion
1. Remerciez Dieu. « Bénis, ô mon âme, ton Dieu et que toutes mes entrailles louent son saint Nom »; car sa bonté ma tirée de rien, et sa Miséricorde ma créée.
2. Offrez. O mon Dieu, je vous offre l'être que vous m'avez donné, avec tout mon coeur ; je vous le dédie et consacre.
3. Priez. O Dieu, fortifiez-moi en ces affections et résolutions; o sainte Vierge, recommandez-les à la Miséricorde de votre Fils, avec tous ceux pour qui je dois prier, etc.
Pater noster, Ave.
Au sortir de l'oraison, en vous promenant un peu, recueillez un petit bouquet de dévotion, des considérations que vous avez faites, pour l'adorer le long de la journée.
CHAPITRE X
Méditation II
DE LA FIN - POUR LAQUELLE NOUS SOMMES CRÉÉS
Préparation
1. Mettez-vous devant Dieu.
2. Priez-le quil vous inspire.
Considérations
1. Dieu ne vous a pas mise en ce monde pour aucun besoin quil eût de vous, qui lui êtes du tout inutile, mais seulement afin d'exercer en vous sa bonté, vous donnant sa grâce et sa gloire. Et pour celà il vous a donné l'entendement pour le connaître, la mémoire pour vous souvenir de lui, la volonté pour l'aimer, l'imagination pour vous représenter ses bienfaits, les yeux pour voir les merveilles de ses ouvrages, la langue pour le louer, et ainsi des autres facultés.
2. Etant créée et mise en ce monde à cette intention, toutes actions contraires à icelle doivent être rejetées et évitées, et celles qui ne servent de rien à cette fin doivent être méprisées, comme vaines et superflues.
3. Considérez le malheur du monde qui ne pense point à cela, niais vit comme s'il croyait de n'être créé que pour bâtir des maisons, planter des arbres, assembler des richesses et faire des badineries.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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CHAPITRE X
Méditation II
DE LA FIN - POUR LAQUELLE NOUS SOMMES CRÉÉS
Affections et résolutions
1. Confondez-vous, reprochant à votre âme sa misère, qui a été si grande ci-devant qu'elle n'a que peu ou point pensé à tout ceci. Hélas ! ce direz-vous, que pensais-je, o mon Dieu, quand je ne pensais point en vous ? de quoi me ressouvenais-je quand je vous oubliais ? qu'aimais-je quand je ne vous aimais pas ? Hélas ! je me devais repaître de la vérité, et je me remplissais de la vanité et servais le monde qui n'est fait que pour me servir.
2. Détestez la vie passée. Je vous renonce, pensées vaines et cogitations inutiles; je vous abjure, o souvenirs détestables et frivoles; je vous renonce, amitiés infidèles et déloyales, services perdus et misérables, gratifications ingrates, complaisances fâcheuses.
3. Convertissez-vous à Dieu. Et vous, o mon Dieu, mon Sauveur, vous serez dorénavant le seul objet de mes pensées; non, jamais je n'appliquerai mon esprit à des cogitations qui vous soient désagréables: ma mémoire se remplira tous les jours de ma vie, de la grandeur de votre débonnaireté, si doucement exercée en mon endroit.
Vous serez les délices de mon coeur et la suavité de mes affections. Ah donc, tels et tels fatras et amusements auxquels je m'appliquais, tels ou tels vains exercices auxquels j'employais mes journées, telles et telles affections qui engageaient mon coeur, me seront désormais en horreur.
Et à cette intention j'userai de tels et tels remèdes.
Conclusion
1. Remerciez Dieu qui vous a faite pour une fin si excellente. Vous m'avez faite, o Seigneur, pour vous, afin que je jouisse éternellement de l'immensité de votre gloire: quand sera-ce que j'en serai digne, et quand vous bénirai-je selon mon devoir ?
2. Offrez. Je vous offre, o mon cher Créateur, toutes ces mêmes affections et résolutions, avec toute mon âme et mon coeur.
3. Priez. Je vous supplie, o Dieu d'avoir agréables mes souhaits et mes voeux, et de donner votre sainte bénédiction à mon âme, à celle fin qu'elle les puisse accomplir par le mérite du sang de votre Fils répandu sur la Croix, etc.
Faites le petit bouquet de dévotion.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
mateus888 aime ce message
Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales
CHAPITRE XI
Méditation III
DES BÉNÉFICES DE DIEU
Préparation
1. Mettez-vous en la présence de Dieu.
2. Priez-le qu'il vous inspire.
Considérations
1. Considérez les grâces corporelles que Dieu vous a données : quel corps, quelles commodités de l'entretenir, quelle santé, quelles consolations loisibles pour icelui, quels amis, quelles assistances. Mais cela considérez-le avec une comparaison de tant d'autres personnes qui valent mieux que vous, lesquelles sont destituées de ces bénéfices : les uns gâtés de corps, de santé, de membres; les autres abandonnés à la merci des opprobres et du mépris et déshonneur; les autres accablés de pauvreté; et Dieu n'a pas voulu que vous fussiez si misérable.
2. Considérer les dons de l'esprit: combien y a-t-il au monde de gens hébétés, enragés, insensés; et pourquoi n'êtes-vous pas du nombre ? Dieu vous a favorisée. Combien y en a-t-il qui ont été nourris rustiquement et en une extrême ignorance; et la Providence divine vous a fait élever civilement et honorablement.
3. Considérez les grâces spirituelles : o Philothée ! vous êtes des enfants de lEglise; Dieu vous a enseigné sa connaissance dès votre jeunesse. Combien de fois vous a-t-il donné ses sacrements ? combien de fois, des inspirations, des lumières intérieures, des répréhensions pour votre ? combien de fois vous a-t-il pardonné vos fautes ? combien de fois, délivrée des occasions de vous perdre où vous étiez exposée ?
Et ces années passées, n'étaient-ce pas un loisir et commodité de vous avancer au bien de votre âme? Voyez un peu parle menu combien Dieu vous a été doux et gracieux.
Affections et résolutions
1. Admirez la bonté de Dieu. Oh! que mon Dieu est bon en mon endroit! Oh! qu'il est bon! Que votre coeur, Seigneur, est riche en Miséricorde et libéral en débonnaireté ! O mon âme, racontons à jamais combien de grâces il nous a faites.
2. Admirez votre ingratitude. Mais que suis-je, Seigneur, que vous ayez eu mémoire de moi? Oh! que mon indignité est grande! Hélas! j'ai foulé au pied vos bénéfices; j'ai déshonoré vos grâces, les convertissant en abus et mépris de votre souveraine bonté; j'ai opposé l'abîme de mon ingratitude à l'abîme de votre grâce et faveur.
3. Excitez-vous à reconnaissance. Sus donc, o mon coeur, ne veuille plus être infidèle, ingrat et déloyal à ce grand bienfaiteur. Et comment mon âme ne sera-t-elle pas meshui sujette à Dieu, qui a fait tant de merveilles et de grâces en moi et pour moi?
4. Ah donc, Philothée, retirez votre corps de telles et telles voluptés, rendez-le sujet au service de Dieu qui a tant fait pour lui; appliquez votre âme à le connaître et reconnaître, par tels et tels exercices qui sont requis pour cela ; employez soigneusement les moyens qui sont en l'Eglise pour vous sauver et aimer Dieu. Oui, je fréquenterai l'oraison, les sacrements, j'écouterai la sainte parole, je pratiquerai les inspirations et conseils.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales
CHAPITRE XI
Méditation III
DES BÉNÉFICES DE DIEU
Conclusion
1. Remerciez Dieu de la connaissance quil vous a donnée maintenant de votre devoir, et de tous les bienfaits ci-devant reçus.
2. Offrez-lui votre coeur avec toutes vos résolutions.
3. Priez-le qu'il vous fortifie, pour les pratiquer fidèlement par le mérite de la mort de son Fils; implorez lintercession de la Vierge et des Saints.
Pater noster, etc.
Faites le petit bouquet spirituel.
CHAPITRE XII
Méditation IV
DES PÉCHÉS
Préparation
1. Mettez-vous en la présence de Dieu.
2. Suppliez-le qu'il vous inspire.
Considérations
1. Pensez combien il y a que vous commencez à pécher, et voyez combien dès ce premier commencement les péchés se sont multipliés en votre coeur; comme tous les jours vous les avez accrus contre Dieu, contre vous-même, contre le prochain, par oeuvre, par parole, par désir et pensée.
2. Considérez vos mauvaises inclinations, et combien vous les avez suivies. Et par ces deux points vous verrez que vos coulpes sont en plus grand nombre que les cheveux de votre tête, voire que le sable de la mer.
3. Considérez à part le péché d'ingratitude envers Dieu, qui est un péché général, lequel sépanche par tous les autres et les rend infiniment plus énormes: voyez donc combien de bénéfices Dieu vous a faits, et que de tous, vous avez abusé contre le donateur ; singulièrement, combien d'inspirations méprises, combien de bons mouvements rendus inutiles.
Et encore plus que tout, combien de fois avez-vous reçu les sacrements, et où en sont les fruits ? que sont devenus ces précieux joyaux dont votre cher époux vous avait ornée?
tout cela a été couvert sous vos iniquités. Avec quelle préparation les avez-vous reçus ? Pensez à cette ingratitude, que Dieu vous ayant tant couru après pour vous sauver, vous avez toujours fui devant lui pour vous perdre.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales
CHAPITRE XII
Méditation IV
DES PÉCHÉS
Préparation
1. Mettez-vous en la présence de Dieu.
2. Suppliez-le qu'il vous inspire.
Affections et résolutions
1. Confondez-vous en votre misère. O mon Dieu, comment osé-je comparaître devant vos yeux.
Hélas je ne suis qu'un apostème du monde et un égoût d'ingratitude et d'iniquité. Est-il possible que j'aie été si déloyale, que je n'aie laissé pas un seul de mes sens, pas une des puissances de mon âme, que je n'aie gâtés, violés et souillés, et que pas un jour de ma vie ne soit écoulé auquel je n'aie produit de si mauvais effets ?
Est-ce ainsi que je devais contrechanger les bénéfices de mon Créateur et le sang de mon Rédempteur ?
2. Demandez pardon, et vous jetez aux pieds du Seigneur comme un enfant prodigue, comme une Madeleine, comme une femme qui aurait souillé le lit de son mariage de toutes sortes d'aultères.
O Seigneur, Miséricorde sur cette pécheresse; hélas, o source vive de compassion, ayez pitié de cette misérable.
3. Proposez de vivre mieux. O Seigneur, non, jamais plus, moyennant votre grâce, non, jamais plus je ne m'abandonnerai au péché. Hélas, je ne l'ai que trop aimé; je le déteste, et vous embrasse, o Père de Miséricorde; je veux vivre et mourir en vous.
4. Pour effacer les péchés passés, je m'en accuserai courageusement, et n'en laisserai pas un que je ne pousse dehors.
5. Je ferai tout ce que je pourrai pour en déraciner entièrement les plantes de mon coeur, particulièrement de tels et de tels qui me sont plus ennuyeux.
6. Et pour ce faire, j'embrasserai constamment les moyens qui me seront conseillés, ne me semblant d'avoir jamais assez fait pour réparer de si grandes fautes.
Conclusion
1. Remerciez Dieu qui vous a attendue jusques à cette heure, et vous a donné ces bonnes affections.
2. Faites-lui offrande de votre coeur pour les effectuer.
3. Priez-le qu'il vous fortifie, etc.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miéricordieux vous bénisse
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Re: Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales
CHAPITRE XIII
Méditation V
DE LA MORT
Préparation
1. Mettez-vous en présence de Dieu.
2. Demandez-lui sa grâce.
3. Imaginez-vous d'être malade en extrémité dans le lit de la mort, sans espérance aucune d'en échapper.
Considérations
1. Considérez l'incertitude du jour de votre mort. O mon âme, vous sortirez un jour de ce corps. Quand sera-ce ? sera-ce en hiver ou en été ? en la ville ou au village ? de jour ou de nuit ? sera-ce à limpourvu ou avec avertissement ? sera-ce de maladie ou d'accident ?
Aurez-vous le loisir de vous confesser, ou non ? serez-vous assistée de votre confesseur et père spirituel! Hélas, de tout cela nous n'en savons rien du tout; seulement cela est assuré que nous mourrons, et toujours plus tôt que nous ne pensons.
2. Considérez qu'alors le monde finira pour ce qui vous regarde, il n'y en aura plus pour vous; il renversera sans dessus dessous devant vos yeux. Oui, car alors les plaisirs, les vanités, les joies mondaines, les affections vaines nous apparaîtront comme des fantômes et nuages.
Ah chétive, pour quelles bagatelles et chimères ai-je offensé mon Dieu ? Vous verrez que nous avons quitté Dieu pour néant. Au contraire, la dévotion et les bonnes oeuvres vous sembleront alors si désirables et douces: et pourquoi n'ai-je suivi ce beau et gracieux chemin ? Alors les péchés qui semblaient bien petits paraîtront gros comme des montagnes, et votre dévotion bien petite.
3. Considérez les grands et langoureux adieux que votre âme dira à ce bas monde: elle dira adieu aux richesses, aux vanités et vaines compagnies, aux plaisirs, aux passetemps, aux amis et voisins, aux parents, aux enfants, au mari, à la femme, bref, à toute créature; et, en fin finale, à son corps, quelle délaissera pâle, have, défait, hideux et puant.
4. Considérez les empressements qu'on aura pour lever ce corps-là et le cacher en terre, et que, cela fait, le monde ne pensera plus guère en vous, ni n'en sera plus mémoire, non plus que vous n'avez guère pensé aux autres : Dieu lui fasse paix, dira-t-on, et puis, c'est tout. O mort, que tu es considérable, que tu es impiteuse !
5. Considérez, qu'au sortir du corps, l'âme prend son chemin ou à droite ou à gauche. Hélas, où ira la vôtre ? quelle voie tiendra-t-elle ? non autre que celle quelle aura commencée en ce monde.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
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