«APPELLE FILS CELUI QUI TE CAUSERA DE LA DOULEUR»
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Message  Invité Mer 18 Jan 2012 - 9:47

«APPELLE FILS CELUI QUI TE CAUSERA DE LA DOULEUR»
(Maria Valtorta, tome 4, chapitre 122, pages 221/231)

Jésus quitte le plateau du Carmel et descend par les sentiers humides de rosée, à travers les bois qu'animent de plus en plus les trilles et les voix, sous le premier soleil qui dore la pente orientale de la montagne. Quand la légère nuée produite par la chaleur se dissipe sous le soleil, la plaine d'Esdrelon apparaît dans toute sa beauté de ses vergers et de ses vignes qui entourent les maisons. Elle semble un tapis, en général vert, avec de rares oasis jaunâtres parsemées de plaques rouges que sont les champs où l'on a coupé le blé et où flamboient maintenant les coquelicots, un tapis enserré par le chaton triangulaire des monts Carmel, Thabor, Hermon (le petit Hermon) et par des monts plus lointains, dont je ne sais pas le nom, qui cachent le Jourdain et rejoignent au sud-est les monts de la Samarie.
Jésus s'arrête à regarder, pensif, toute cette partie de la Palestine. Jacques le regarde et Lui dit:

«Tu regardes la beauté de cette région ?»
«Oui, cela aussi. Mais je pense surtout aux futures pérégrinations, et à la nécessité de vous envoyer, et d'envoyer sans retard les disciples, non au travail limité de maintenant, mais à un vrai travail missionnaire. Nous avons des régions et des régions qui ne me connaissent pas encore et je ne veux pas laisser d'endroits sans Moi. C'est ma continuelle préoccupation : aller, agir, tant que je puis, et tout faire...»

«De temps en temps des choses viennent te ralentir.»
«Plutôt que de me ralentir, elles m'imposent des changements dans l'itinéraire que je dois suivre, car les voyages que nous faisons ne sont jamais inutiles. Mais il y a encore tant, tant à faire... Et aussi parce qu'après une absence je retrouve beaucoup de coeurs revenus au point de départ et il me faut recommencer.»

«Oui, elle est accablante, et elle dégoûte cette apathie des esprits, cette inconstance et cette préférence pour le mal.»

«Accablante. Il ne faut pas dire qu'elle dégoûte.

Le travail de Dieu ne dégoûte jamais. Les pauvres âmes doivent nous inspirer de la pitié, pas du dégoût. Nous devons toujours avoir un coeur de père, de bon père.
Un bon père n'éprouve jamais de dégoût pour les maladies de ses fils.
Nous ne devons pas en éprouver, nous, pour personne.»

«Jésus, me permets-tu de te poser des questions ? Moi, cette nuit aussi, je n'ai pas dormi. Mais j'ai beaucoup réfléchi en te regardant dormir. Dans ton sommeil, tu sembles si jeune, Frère ! Tu souriais, la tête appuyée sur ton bras replié par dessous, tout à fait comme un enfant. Je te voyais bien sous la lune si lumineuse de cette nuit. Je réfléchissais et beaucoup de questions me sont venues au coeur...»

«Dis-les.»
«Je me disais : il faut que je demande à Jésus comment nous pourrons arriver à cet organisme, que tu as appelé Eglise, et dans lequel, si j'ai bien compris, il y aura une hiérarchie, étant donné notre insuffisance. Nous diras-tu tout ce que nous devrons faire, ou devrons-nous le faire par nous-mêmes ?»

«Moi, quand ce sera le moment, je vous indiquerai le chef de celle-ci. Pas davantage. Pendant ma présence parmi vous, je vous ai déjà indiqué les différentes catégories avec les différences entre apôtres et disciples, hommes et femmes. En effet, elles s'imposent. Cependant, de même que je veux chez les disciples respect et obéissance aux apôtres, je veux que les apôtres aient amour et patience à l'égard des disciples.»

«Et que devrons-nous faire ? Toujours et seulement te prêcher ?»
«C'est l'essentiel. Puis vous devrez en mon nom absoudre et bénir, ramener à la Grâce, administrer les Sacrements que j'instituerai...»

«Que sont ces choses ?»
«Ce sont des moyens surnaturels et spirituels, appliqués aussi avec des moyens matériels, employés pour persuader les hommes que le prêtre fait réellement quelque chose.
Tu vois que l'homme s'il ne voit pas ne croit pas. Il a toujours besoin de quelque chose qui lui dise qu'il y a quelque chose.
Pour ce motif, quand je fais des miracles, j'impose les mains, ou je mouille avec de la salive, ou je donne une bouchée de pain trempé. Je pourrais faire un miracle par ma seule pensée. Mais crois-tu qu'alors les gens diraient : "Dieu a fait le miracle"?
Ils diraient: "Il est guéri parce que c'était le moment de guérir". Et ils en attribueraient le mérite au médecin, aux remèdes, à la résistance physique du malade.
Ce sera la même chose pour les sacrements : des formes du culte pour administrer la Grâce, ou la rendre, ou la fortifier chez les fidèles. Jean, par exemple, se servait de l'immersion dans l'eau pour représenter la purification des péchés.
En réalité, plus que l'eau qui lavait les membres, était utile la mortification de se reconnaître impur pour les péchés commis.
Moi aussi, j'aurai le baptême, mon baptême, qui ne sera pas seulement symbole mais sera vraiment purification de la tache d'origine de l'âme et restitution à l'âme de l'état spirituel que possédaient Adam et Eve avant leur faute, augmenté encore ici parce qu'il sera donné grâce aux mérites de l'Homme-Dieu.»

«Mais...l'eau ne descend pas sur l'âme ! L'âme est spirituelle. Qui la saisit dans le nouveau-né, ou l'adulte, ou le vieillard ? Personne.»

«Tu vois que tu admets que l'eau est un moyen matériel sans effet sur une chose spirituelle ? Ce ne sera donc pas l'eau, mais la parole du prêtre, membre de l'Eglise du Christ, consacré à son service, ou d'un autre vrai croyant qui dans des cas exceptionnels le remplace, qui opérera le miracle de la rédemption de la faute d'origine du baptisé.»
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«APPELLE FILS CELUI QUI TE CAUSERA DE LA DOULEUR» Empty «Vous devez être saints parce que vous touchez des choses saintes et administrez ...

Message  Invité Mer 18 Jan 2012 - 10:13

Jacques demande :
«C'est bien. Mais l'homme est pécheur aussi de lui-même... Et les autres péchés, qui les enlèvera ?»

«Toujours le prêtre, Jacques. Si c'est un adulte, en même temps que la faute d'origine, disparaîtront les autres fautes. Si l'homme est déjà baptisé et revient au péché, le prêtre l'absoudra au nom de Dieu, Un et Trine, et grâce aux mérites du Verbe Incarné, comme je le fais pour les pécheurs.»

«Mais Toi, tu es saint ! Nous...»
«Vous devez être saints parce que vous touchez des choses saintes et administrez ce qui est à Dieu.»

«Alors nous baptiserons plusieurs fois le même homme, comme fait Jean qui accorde l'immersion dans l'eau autant de fois que quelqu'un vient à lui ?»

«Jean, dans son baptême, ne purifie que par l'humilité de celui qui s'immerge. Je te l'ai déjà dit.
Vous, vous ne rebaptiserez pas quelqu'un qui est déjà baptisé, sauf dans le cas où il l'a été avec une formule non apostolique, mais schismatique, auquel cas on peut administrer un second baptême après une demande précise de celui qui doit être baptisé, s'il est adulte, de vouloir l'être et une nette déclaration qu'il veut faire partie de la véritable Eglise.
Les autres fois, pour rendre l'amitié de Dieu et pour être en paix avec Lui, vous vous servirez de la parole du pardon unie aux mérites du Christ, et l'âme, venue à vous avec un vrai repentir et une humble accusation, sera absoute.»

«Et si quelqu'un est malade au point de ne pouvoir se déplacer ? Mourra-t-il alors dans le péché ? A la souffrance de l'agonie, ajoutera-t-il celle de la peur du jugement de Dieu ?»

«Non. Le prêtre ira trouver le mourant et l'absoudra. Il lui donnera même une forme plus large d'absolution, non pas globale, mais pour chaque organe des sens par lequel l'homme arrive généralement à pécher.
Nous avons en Israël l'Huile Sainte, composée suivant la règle donnée par le Très-Haut, et avec laquelle on consacre l'autel, le Pontife, les prêtres et les rois.
L'homme est vraiment un autel, et il devient roi par son élection au siège du Ciel. Il peut donc être consacré avec l'Huile de l'Onction.
L'Huile Sainte sera prise avec d'autres parties du culte israélite et employée dans mon Eglise, bien qu'avec d'autres emplois. Parce que, en Israël, tout n'est pas mal et ne doit pas être répudié mais, au contraire, il y aura beaucoup de souvenirs des usages anciens dans mon Eglise.
Et l'un d'eux sera l'Huile de l'Onction, employée aussi dans l'Eglise pour consacrer l'autel, les pontifes et toutes les hiérarchies ecclésiastiques, toutes, et pour consacrer les rois et les fidèles quand ils deviendront les princes-héritiers du Royaume, ou bien quand ils auront besoin d'une aide très grande pour comparaître devant Dieu avec les membres et les sens purifiés de toute faute. La grâce du Seigneur secourra l'âme et même le corps, s'il plaît à Dieu pour le bien du malade.

Le corps, bien des fois, ne réagit pas à la maladie même à cause des remords qui troublent sa paix et de l'action de Satan qui, par cette mort, espère gagner une âme pour son royaume et même porter les survivants au désespoir. Le malade passe de l'étreinte satanique et du trouble intérieur à la paix, par la certitude du pardon de Dieu qui lui obtient aussi l'éloignement de Satan.

Et comme le don de la Grâce était accompagné, chez les premiers parents, de celui de l'immunité des maladies et de toute sorte de douleur, le malade, rendu à la Grâce aussi grande que celle d'un nouveau-né baptisé par mon baptême, peut obtenir aussi la victoire sur la maladie, aidé aussi par la prière de ses frères dans la foi, qui sont dans l'obligation d'avoir de la pitié envers le malade, pitié non seulement corporelle, mais surtout spirituelle, visant à obtenir le salut physique et spirituel du frère. La prière est déjà une forme de miracle, Jacques. La prière d'un juste, tu l'as vu chez Elie, a tant de puissance.»

«Je te comprends peu, mais ce que je comprends me remplit de respect pour le caractère sacerdotal de tes prêtres.
Si je te comprends bien, nous aurons avec Toi beaucoup de points communs : la prédication, l'absolution, le miracle. Trois sacrements, donc.»

«Non, Jacques. La prédication et le miracle ne sont pas des sacrements.
Mais il y aura davantage de sacrements. Sept comme le candélabre sacré du Temple et les dons de l'Esprit d ' Amour. Et en vérité les Sacrements sont des dons et sont des flammes, donnés pour que l'homme brûle devant le Seigneur dans les siècles des siècles.
Il y aura aussi le Sacrement pour les noces de l'homme. Celui qui est représenté dans le symbole des noces saintes de Sara de Raguël délivrée du démon.


Il donnera aux époux tous les secours pour une sainte vie commune selon les lois et les désirs de Dieu.

L'époux et l'épouse deviennent aussi les ministres d'un rite :
celui de la procréation.
Le mari et la femme deviennent aussi les prêtres d'une petite église :
la famille.

Ils doivent par conséquent être consacrés pour procréer avec la bénédiction de Dieu et pour élever une descendance dans laquelle on bénit le Nom Très Saint de Dieu.»
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«APPELLE FILS CELUI QUI TE CAUSERA DE LA DOULEUR» Empty Et ainsi il y a un autre Sacrement que pour le moment vous ne pouvez comprendre.

Message  Invité Mer 18 Jan 2012 - 11:10

Jacques continue à poser ses questions :
«Et nous, les prêtres, qui nous consacrera ?»
«Moi, avant de vous quitter. Vous, ensuite, consacrerez les successeurs et ceux que vous vous agrégerez pour propager la foi chrétienne.»

«Toi, tu nous apprendras, n'est-ce-pas ?»
«Moi et Celui que je vous enverrai.
Cette venue aussi sera un Sacrement. Donné volontairement par Dieu Très Saint dans sa première épiphanie, donné ensuite par ceux qui auront reçu la plénitude du sacerdoce. Il sera force et intelligence, il sera confirmation dans la Foi, il sera piété sainte et sainte crainte, il sera aide de conseil et sagesse surnaturelle, et possession d'une justice qui par sa nature et sa puissance rendra adulte celui qui la reçoit. Mais tu ne peux pour le moment le comprendre. Lui-même te le fera comprendre. Lui, le Divin Paraclet, l'Amour Eternel, quand vous serez arrivés au moment de le recevoir en vous.

Et ainsi il y a un autre Sacrement que pour le moment vous ne pouvez comprendre. Il est presque incompréhensible pour les anges tant il est sublime.

Et pourtant vous, simples hommes, le comprendrez
par la force de la foi et de l'amour.
En vérité je te dis que celui qui l'aimera et s'en nourrira l'esprit
pourra piétiner le démon sans en subir de dommage,
parce qu'alors je serai avec lui.

Tâche de te souvenir de ces choses, frère. A toi il appartiendra de les dire à tes compagnons et aux fidèles, de très nombreuses fois. Vous alors les saurez déjà par ministère divin, mais tu pourras dire : "il me l'a dit un jour en descendant du Carmel. Il m'a tout dit parce que j'étais dès ce moment destiné à être le chef de l'Eglise d'Israël".»

«Voici une autre question. J'y pensais cette nuit. Mais faut-il que ce soit moi qui dise aux compagnons : "Je serai le chef, ici" ? Cela ne me plaît pas. Je le ferai si tu me le commandes, mais cela ne me plaît pas.»

«Ne crains pas. L'Esprit Paraclet descendra sur tous et vous donnera des pensées saintes. Vous aurez tous les mêmes pensées pour la gloire de Dieu dans son Eglise.»

«Et il n'y aura plus ces discussions si... si déplaisantes qu'il y a maintenant ? Même Judas de Simon ne sera plus une cause de désaccord ?»

«Il ne le sera plus, sois tranquille. Mais des divergences, il y en aura encore. C'est pour cela que je t'ai dit : veille et surveille sans jamais te lasser en faisant jusqu'au bout ton devoir.»

«Encore une question, mon Seigneur. En temps de persécution, comment dois-je me comporter ? Il semble, d'après ce que tu dis, que je doive rester seul des douze. Les autres donc s'en iront pour fuir la persécution. Et moi ? »

«Tu resteras à ton poste. En effet, s'il est nécessaire que vous ne soyez pas exterminés jusqu'à ce que l'Eglise soit bien affermie, et cela justifie la dispersion de beaucoup de disciples et de presque tous les apôtres, rien ne justifierait ta désertion et l'abandon de ta part de l'Eglise de Jérusalem.

Au contraire, plus elle sera en danger et plus tu devras veiller comme si elle était ton enfant la plus chère et en danger de mort. Ton exemple fortifiera l'esprit des fidèles. Ils en auront besoin pour surmonter l'épreuve. Plus tu les verras faibles et plus tu devras les soutenir, avec compassion et avec sagesse. Si tu seras fort, ne sois pas sans pitié pour les faibles, mais soutiens-les en pensant :

"Moi, j'ai tout eu de Dieu pour arriver à cette force
qui est mienne.
Je dois le dire humblement
et je dois agir charitablement
envers ceux qui ont été moins bénis pour les dons de Dieu"

et donner, donner ta force avec la parole, avec le secours, par le calme, par l'exemple.»
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«APPELLE FILS CELUI QUI TE CAUSERA DE LA DOULEUR» Empty Appelle encore "fils" celui qui te donnera de la douleur.

Message  Invité Mer 18 Jan 2012 - 14:33

Jacques pose sa dernière question :
«Et si parmi les fidèles il y en avait de mauvais, cause de scandale et de danger pour les autres, que dois-je faire ?»

«Etre prudent en les acceptant, car il vaut mieux être peu nombreux et bons que nombreux et pas bons. Tu connais l'antique apologue des pommes saines et des pommes gâtées. Fais en sorte qu'il ne s'applique pas dans ton église. Mais si tu trouveras toi aussi tes traîtres, cherche à les ramener par tous les moyens, en gardant la sévérité comme dernière ressource. Mais s'il s'agira de petites fautes, individuelles, ne sois pas d'une sévérité qui effraye. Pardonne, pardonne... Le pardon joint aux larmes et aux paroles d'amour agit plus que l'anathème pour racheter un coeur. Si la faute est grave, mais le fruit d'un assaut imprévu de Satan, si grave que le coupable éprouve le besoin de fuir ta présence, va à la recherche du coupable parce que c'est un agneau dévoyé, et tu es le berger. Ne crains pas de te rabaisser toi-même en descendant par les chemins fangeux, en allant à la recherche des âmes à travers les marécages et les précipices. Ton front se couronnera alors de la couronne du martyre de l'amour, et ce sera la première des trois couronnes...

Et si toi-même tu seras trahi
comme l'ont été le Baptiste et tant d'autres,
parce que tout saint a son traître, pardonne.
Plus à lui qu'à aucun autre.
Pardonne comme Dieu a pardonné aux hommes et comme Il pardonnera.

Appelle encore "fils" celui qui te donnera de la douleur
car c'est ainsi que le Père vous appelle par ma bouche
et, en vérité, il n'y a pas d'homme
qui n'ait pas causé de la douleur au Père des Cieux...»

Un long silence pendant la traversée des pâturages où çà et là broutent des brebis.
Enfin Jésus demande : « Tu n'as pas d'autres questions à me poser?»
«Non, Jésus. Et ce matin j'ai mieux compris ma redoutable mission...»
«Parce que tu es moins bouleversé qu'hier. Quand ce sera ton heure, tu seras encore plus en paix et tu comprendras mieux encore.»

«Je me rappellerai toutes ces choses... toutes... sauf...»
«Quoi, Jacques ?»
«Sauf ce qui ne me permettait pas de te regarder sans pleurer, cette nuit. Ce que je ne sais pas exactement si tu me l'as dit, et je devrais y croire si c'est Toi qui l'as dit, ou bien si cela venait du démon qui voulait m'effrayer. Mais, comment peux-tu être si calme si... si ces choses devaient vraiment se produire ?»

«Et serais-tu calme si je te disais : "Il y a un berger qui se traîne avec peine car il est estropié. Tâche de le guérir au nom de Dieu" ?»

«Non, mon Seigneur. Je serai comme hors de moi en pensant être tenté d'usurper ta place.»

«Et si je te le commandais ?»
«Je le ferais par obéissance et je n'aurais plus de trouble, parce que je saurais que tu le veux et je ne craindrais pas de ne pas savoir faire. Car, sûrement, si tu m'envoyais, tu me donnerais la force de faire ce que tu veux.»

«Tu le dis, et tu dis bien. Tu vois donc que Moi, en obéissant au Père, je suis toujours en paix.»

Jacques pleure en baissant la tête.
«Veux-tu vraiment oublier ?»
«Ce que tu veux, Seigneur...»
«Tu as deux choix possibles : oublier ou te souvenir.
L'oubli te délivrera de la douleur et du silence absolu auprès de tes compagnons, mais te laissera non préparé.
Le souvenir te préparera à ta mission, car il n'y a qu'à se rappeler ce que souffre dans sa vie terrestre le Fils de l'homme, pour ne jamais se plaindre et pour se viriliser spirituellement en voyant tout du Christ, dans la lumière la plus lumineuse. Choisis.»

«Croire, me souvenir, aimer. Voilà ce que je voudrais. Et mourir au plus tôt, Seigneur...»

et Jacques pleure toujours sans bruit. Sans les larmes qui brillent sur sa barbe châtaine, on ne se rendrait pas compte qu'il pleure.
Jésus le laisse faire... Enfin Jacques dit :

« Et si dans l'avenir tu faisais de nouvelles allusions à... à ton martyre, dois-je dire que je sais?»

«Non. Tais-toi. Joseph a su se taire sur sa douleur d'époux qui se croyait trahi, et sur le mystère de ma conception virginale et de ma Nature. Imite-le. Cela aussi était un redoutable secret. Et pourtant il devait être gardé, parce que ne pas le garder, par orgueil ou par légèreté, aurait été mettre en danger toute la Rédemption. Satan ne cesse de veiller et d'agir. Rappelle-toi cela. Si tu parlais maintenant, ce serait un dommage pour trop de gens, pour trop de raisons. Tais-toi.»

«Je me tairai... et cela me pèsera doublement...»
Jésus ne répond pas. Il laisse Jacques, à l'abri de son couvre-chef de lin, pleurer à son aise.
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«APPELLE FILS CELUI QUI TE CAUSERA DE LA DOULEUR» Empty «Au nom de Jésus Christ, Messie d'Israël et Fils de Dieu, sois guéri.»

Message  Invité Mer 18 Jan 2012 - 15:09

Jésus et Jacques continuent à marcher.

Ils rencontrent un homme avec un malheureux enfant qu'il tient sur ses épaules.
«C'est ton fils ?» demande Jésus.
«Oui. Il est né, en tuant la mère, dans cet état. Maintenant que ma mère aussi est morte, en allant au travail je l'emmène avec moi pour le surveiller. Je suis bûcheron. Je l'étends sur l'herbe, sur mon manteau, et pendant que je scie les arbres, lui s'amuse avec les fleurs, mon malheureux enfant !»

«C'est pour toi un grand malheur.»
«Hé ! oui. Mais ce que Dieu veut, il faut l'accepter avec paix.»

«Adieu, homme. La paix soit avec toi.»
«Adieu. A vous aussi la paix.»
L'homme gravit la montagne, Jésus et Jacques descendent encore.
«Quel malheur ! J'espérais que tu le guérirais» dit Jacques en soupirant.
Jésus ne semble pas avoir entendu.
«Maître, si cet homme avait su que tu es le Messie, peut-être il t'aurait demandé un miracle...»

Jésus ne répond pas.
«Jésus, me laisses-tu revenir en arrière pour le dire à cet homme ? J'ai pitié de cet enfant. J'ai le coeur déjà si rempli de douleur. Donne-moi, au moins, la joie de voir guéri ce petit.»

«Vas-y, donc. Je t'attends ici.»
Jacques part en courant. Il rejoint l'homme, il l'appelle :
«Homme, arrête-toi, écoute ! Celui qui était avec moi, c'est le Messie. Donne-moi ton enfant pour que je le Lui porte. Viens, toi aussi, si tu veux, pour voir si le Maître va te le guérir.»

«Vas-y toi, homme. Je dois couper tout ce bois. Je suis déjà en retard à cause de l'enfant. Si je ne travaille pas, je ne mange pas. Je suis pauvre, et lui me coûte si cher. Je crois au Messie, mais il vaut mieux que tu Lui parles pour moi.»
Jacques se penche pour prendre l'enfant étendu sur l'herbe. «Doucement» l'avertit le bûcheron «il souffre de partout.»

En effet, dès que Jacques essaie de le soulever, l'enfant pleure lamentablement.
«Oh! quelle peine !» soupire Jacques.
«Une grande peine.»
dit le bûcheron tout en sciant un tronc très dur, et il ajoute :
«Ne pourrais-tu pas le guérir, toi?»
«Je ne suis pas le Messie, moi. Je ne suis qu'un disciple...»
«Eh bien ? Les médecins s'instruisent auprès d'autres médecins.
Les disciples auprès de leur Maître. Allons, sois bon. Ne le fais pas souffrir. Essaie-toi. Si le Maître avait voulu venir ici, il l'aurait fait. Il t'a envoyé ou bien parce qu'il ne veut pas le guérir, ou bien parce qu'il veut que ce soit toi qui le fasses.»

Jacques est perplexe. Puis il se décide. Il se redresse et prie comme il le voit faire à son Jésus et puis il commande :
«Au nom de Jésus Christ, Messie d'Israël et Fils de Dieu, sois guéri.» et tout de suite après il s'agenouille en disant :
«Oh ! Mon Seigneur, pardon ! J'ai agis sans ta permission! Mais j'ai eu pitié de cet enfant d'Israël. Pitié, mon Dieu ! Pour lui et pour moi, pécheur !»
et il pleure abondamment, penché sur l'enfant étendu. Les larmes tombent sur les petites jambes tordues et inertes. Jésus débouche du sentier. Mais personne ne le voit, car le bûcheron travaille, Jacques pleure, l'enfant le regarde avec curiosité et puis, tendrement, demande :
«Pourquoi pleures-tu ?» et il tend une menotte pour le caresser et, sans s'en apercevoir, il s'assoit seul, se lève et embrasse Jacques pour le consoler.
C'est le cri de Jacques qui fait se retourner le bûcheron qui voit son enfant debout sur ses jambes qui ne sont plus mortes ni tordues. Et, en se retournant, il voit Jésus. «Le voilà ! Le voilà !» crie-t-il en désignant par derrière Jacques qui se tourne et voit Jésus qui le regarde avec un visage éclairé par la joie.
«Maître ! Maître ! Je ne sais pas comment cela s'est fait... la pitié... cet homme... ce petit... Pardon !»

«Lève-toi. Les disciples ne sont pas plus que le Maître, mais ils peuvent faire ce que fait le Maître quand ils le font pour un motif saint. Lève-toi et viens avec Moi. Soyez bénis, tous les deux, et souvenez-vous que même les serviteurs de Dieu font les oeuvres du Fils de Dieu»

et il s'en va en traînant vers Lui Jacques qui ne cesse de dire :
«Mais comment ai-je pu ? Je ne comprends pas encore. Avec quoi ai-je fait le miracle en ton nom ?»

«Par ta pitié Jacques. Par ton désir de me faire aimer par cet innocent et par cet homme qui croyait et doutait en même temps. Jean, près de Jabnia, a fait un miracle par amour en guérissant un mourant par une onction et la prière. Ici, tu as guéris par tes pleurs et ta pitié, et par ta confiance en mon Nom. Tu vois comme c'est une chose paisible de servir le Seigneur quand il y a dans le disciple une intention droite ? Maintenant marchons vite car cet homme nous suit. Ce n'est pas bien que tes compagnons soient informés de cela, pas encore.
Bientôt, je vous enverrai en mon nom... (Jésus pousse un grand soupir) comme Judas de Simon brûle de le faire (Jésus soupire de nouveau). Et vous le ferez... Mais ce ne sera pas pour tous un bien. Vite, Jacques ! Simon Pierre, ton frère et aussi les autres, souffriraient de savoir cela comme d'une partialité. Mais ce n'est pas cela. Il s'agit de préparer parmi vous douze quelqu'un qui sache guider les autres. Descendons dans le lit, couvert de feuilles, de ce torrent. Nous ferons perdre nos traces...
Cela te déplaît pour l'enfant ? Oh! Nous le retrouverons… »
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