L'éternelle vie et la profondeur de l'âme par Fr. Garrigou-L
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Re: L'éternelle vie et la profondeur de l'âme par Fr. Garrigou-L
QUATRIÈME PARTIE
CHAPITRE III
LES RAISONS THÉOLOGIQUES CERTAINES DE L'EXISTENCE DU PURGATOIRE
On peut objecter que ces suites du péché ne restent pas chez ceux qui ont bien reçu l'extrême-onction, car ce sacrement a pour effet d'enlever les restes du péché. Il faut répondre que tous ceux qui meurent en état de grâce ne reçoivent pas l'extrême-onction, plusieurs ne la reçoivent pas dans les conditions voulues, et puis, comme le montre saint Thomas ( Supplément, q. 30, a. 1, ad 2 m.) « l'extrême-onction (ayant pour but de fortifier l'âme pour le combat de l'agonie), diminue la faiblesse de l'âme de telle façon que les habitudes désordonnées, suites des péchés déjà remis, ne puissent pas nous nuire au moment suprême ». Mais ces habitudes restent encore comme de la rouille dans nos facultés, et il faut donc après la mort une purification qui en délivre, car rien de souillé n'entre dans la gloire.
Telles sont les raisons théologiques de la nécessité et de l'existence du purgatoire : il y a souvent une peine temporaire à subir pour les péchés déjà remis ; à cela s'ajoute bien des fois des péchés véniels non encore remis, et les habitudes défectueuses qui sont comme les restes des péchés déjà pardonnés. Ces habitudes défectueuses acquises sur la terre disparaissent par la mort dans leur élément sensitif, mais elles restent comme dispositions désordonnées de la volonté. De ces trois raisons, la principale est la première, et elle est, croyons-nous, démonstrative, de par les principes révélés sur lesquels elle repose. (Lire Imit., I, c. 24 : Du jugement et des peines des pécheurs).
CHAPITRE IV
NATURE DE LA PEINE PRINCIPALE DU PURGATOIRE : LE RETARD DE LA VISION BÉATIFIQUE
Selon la doctrine commune, la peine principale du purgatoire est le retard ou la dilation de la vision béatifique, de l'éternelle béatitude, dont jouissent les saints au ciel. Ce retard a été quelquefois appelé peine du dam temporaire et improprement dite par comparaison avec la peine du dam éternelle qui est celle de l'enfer.
Il y a entre les deux une immense différence au point de vue de leur durée, de la rigueur et des suites tandis que les damnés n'ont plus d'espoir, ont perdu toute charité, blasphèment sans cesse contre Dieu qu'ils haïssent, ont une volonté obstinée dans le mal, ne se repentent jamais de leur péché comme faute et désirent la damnation de tous, les âmes du purgatoire ont une espérance assurée, une charité inamissible, elles adorent Dieu, source de tout bien, elles ont même le culte de la justice divine, elles sont confirmées dans le bien, se repentent profondément de leurs péchés comme faute et offense à Dieu, et elles ont une vraie charité pour tous les enfants de Dieu et ceux encore appelés à le devenir.
Il faut remarquer aussi que le retard de la vision béatifique diffère notablement de celui qui existait dans les limbes avant la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Pour les justes qui avaient personnellement satisfait à la justice divine, comme Abraham, Isaac, Jacob, le saint homme Job, Moïse, les prophètes, ce retard n'était pas une peine proprement dite par rapport à leur personne, mais seulement par rapport à la nature humaine, qui n'était pas encore parfaitement régénérée ; le temps de la délivrance par le Christ rédempteur n'était pas encore arrivé.
Au contraire il est maintenant révolu, aussi le retard de la vision béatifique est vraiment une peine pour les âmes du purgatoire, et, selon la tradition, la principale de leurs peines.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
CHAPITRE III
LES RAISONS THÉOLOGIQUES CERTAINES DE L'EXISTENCE DU PURGATOIRE
On peut objecter que ces suites du péché ne restent pas chez ceux qui ont bien reçu l'extrême-onction, car ce sacrement a pour effet d'enlever les restes du péché. Il faut répondre que tous ceux qui meurent en état de grâce ne reçoivent pas l'extrême-onction, plusieurs ne la reçoivent pas dans les conditions voulues, et puis, comme le montre saint Thomas ( Supplément, q. 30, a. 1, ad 2 m.) « l'extrême-onction (ayant pour but de fortifier l'âme pour le combat de l'agonie), diminue la faiblesse de l'âme de telle façon que les habitudes désordonnées, suites des péchés déjà remis, ne puissent pas nous nuire au moment suprême ». Mais ces habitudes restent encore comme de la rouille dans nos facultés, et il faut donc après la mort une purification qui en délivre, car rien de souillé n'entre dans la gloire.
Telles sont les raisons théologiques de la nécessité et de l'existence du purgatoire : il y a souvent une peine temporaire à subir pour les péchés déjà remis ; à cela s'ajoute bien des fois des péchés véniels non encore remis, et les habitudes défectueuses qui sont comme les restes des péchés déjà pardonnés. Ces habitudes défectueuses acquises sur la terre disparaissent par la mort dans leur élément sensitif, mais elles restent comme dispositions désordonnées de la volonté. De ces trois raisons, la principale est la première, et elle est, croyons-nous, démonstrative, de par les principes révélés sur lesquels elle repose. (Lire Imit., I, c. 24 : Du jugement et des peines des pécheurs).
CHAPITRE IV
NATURE DE LA PEINE PRINCIPALE DU PURGATOIRE : LE RETARD DE LA VISION BÉATIFIQUE
Selon la doctrine commune, la peine principale du purgatoire est le retard ou la dilation de la vision béatifique, de l'éternelle béatitude, dont jouissent les saints au ciel. Ce retard a été quelquefois appelé peine du dam temporaire et improprement dite par comparaison avec la peine du dam éternelle qui est celle de l'enfer.
Il y a entre les deux une immense différence au point de vue de leur durée, de la rigueur et des suites tandis que les damnés n'ont plus d'espoir, ont perdu toute charité, blasphèment sans cesse contre Dieu qu'ils haïssent, ont une volonté obstinée dans le mal, ne se repentent jamais de leur péché comme faute et désirent la damnation de tous, les âmes du purgatoire ont une espérance assurée, une charité inamissible, elles adorent Dieu, source de tout bien, elles ont même le culte de la justice divine, elles sont confirmées dans le bien, se repentent profondément de leurs péchés comme faute et offense à Dieu, et elles ont une vraie charité pour tous les enfants de Dieu et ceux encore appelés à le devenir.
Il faut remarquer aussi que le retard de la vision béatifique diffère notablement de celui qui existait dans les limbes avant la mort de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Pour les justes qui avaient personnellement satisfait à la justice divine, comme Abraham, Isaac, Jacob, le saint homme Job, Moïse, les prophètes, ce retard n'était pas une peine proprement dite par rapport à leur personne, mais seulement par rapport à la nature humaine, qui n'était pas encore parfaitement régénérée ; le temps de la délivrance par le Christ rédempteur n'était pas encore arrivé.
Au contraire il est maintenant révolu, aussi le retard de la vision béatifique est vraiment une peine pour les âmes du purgatoire, et, selon la tradition, la principale de leurs peines.
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QUATRIÈME PARTIE
CHAPITRE IV
CETTE PEINE EST-ELLE TRÈS DOULOUREUSE, PLUS QUE TOUTE PEINE TEMPORAIRE DE LA VIE PRÉSENTE ?
Saint Thomas ( IV Sent, d. 21, q. 1, a. 3 et Appendice du Supplément, a. 3.) répond affirmativement pour deux raisons : parce que tel paraît être l'enseignement de la tradition, et parce que la raison théologique conduit à cette conclusion.
La tradition s'exprime par saint Augustin qui dit in Ps. XXXVII, 3 au sujet du feu du purgatoire : « Il sera plus pénible que tout ce que l'homme peut souffrir dans la vie présente » « Gravior erit fille ignis, quam quidquid potest homo pati in hac vita ». R. DE JOURNEL, Op. cit., 1467., et encore la peine du feu n'est pas la principale, mais saint Augustin dans ce texte semble parler des deux peines réunies.
Saint Isidore parle de même ( « De illo purgatorio igni hoc animadvertendum est quod omni quem excogitare in praesenti potest homo, tormentorum modo et longior et acrior sit ». De Ordine creatur., c. XIV, n. 12.).
Selon ces témoignages et d'autres semblables, saint Thomas, loc. cit., dit que « la moindre des peines du purgatoire dépasse la plus grande de la vie présente ».
Saint Bonaventure dit : « Dans l'autre vie, en raison de l'état des âmes, la peine purificatrice sera, en son genre, plus grave que la plus forte épreuve de la terre » ( IV Sent., d. XXI, q. IV, et d. XX, a. 2, q. 2.). Il entend : pour le même péché, la plus petite peine du purgatoire sera supérieure à la plus grave punition terrestre correspondante, mais il ne s'ensuit pas que la moindre de toutes les peines du purgatoire dépasse la plus grande des peines terrestres.
Saint Bonaventure diffère ainsi un peu de saint Thomas ; il est suivi par saint R. Bellarmin ( Cf. Dict. de théol. cathol., art. Purgatoire (A. Michel), col. 1240, 1292. ). Selon ce dernier la privation de Dieu est sans doute une grande souffrance, mais « adoucie et soulagée par l'espoir assuré de le posséder ; de cet espoir naît une incroyable joie qui s'accroît à mesure qu'approche la fin de l'exil » ( De Purgatoiio, c. XIV, p. 121.).
Plusieurs théologiens avec Suarez ( Op. cit. Disp. XLVI, sect. 1, n. 2, 5, 6.) ont remarqué à bon droit, (pour expliquer l'assertion de saint Thomas), que les peines du purgatoire, surtout le retard de la vision béatifique, sont d'un autre ordre que les peines terrestres, et en ce sens on peut dire que la plus petite peine du purgatoire est plus dure que la plus grande peine terrestre.
D'autant plus que la joie de l'espérance peut ne pas diminuer la peine d'être privé de Dieu, comme en Jésus crucifié la suprême béatitude et l'amour de Dieu et des âmes, loin de diminuer l'extrême douleur, l'augmentaient ; l'amour de Dieu et des âmes le faisait souffrir du péché. Sainte Catherine de Gênes dit dans son Traité du purgatoire, ch. XIV : « Les âmes du purgatoire ont à la fois une très grande joie et une très grande peine, l'une ne diminuant pas l'autre ».
Sainte Catherine de Gênes dit aussi : « Aucune paix n'est comparable à celle des âmes du purgatoire, excepté celle des saints du ciel... D'autre part, il est également vrai de dire qu'elles endurent des tourments qu'aucune langue ne peut décrire, ni aucune intelligence comprendre, à moins qu'ils ne soient révélés par une grâce spéciale ». Op. cit., ch. II et III. Cette Sainte a eu déjà sur terre une expérience des purifications d'outre-tombe.
Source : Livres-mystiques.com
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CHAPITRE IV
CETTE PEINE EST-ELLE TRÈS DOULOUREUSE, PLUS QUE TOUTE PEINE TEMPORAIRE DE LA VIE PRÉSENTE ?
Saint Thomas ( IV Sent, d. 21, q. 1, a. 3 et Appendice du Supplément, a. 3.) répond affirmativement pour deux raisons : parce que tel paraît être l'enseignement de la tradition, et parce que la raison théologique conduit à cette conclusion.
La tradition s'exprime par saint Augustin qui dit in Ps. XXXVII, 3 au sujet du feu du purgatoire : « Il sera plus pénible que tout ce que l'homme peut souffrir dans la vie présente » « Gravior erit fille ignis, quam quidquid potest homo pati in hac vita ». R. DE JOURNEL, Op. cit., 1467., et encore la peine du feu n'est pas la principale, mais saint Augustin dans ce texte semble parler des deux peines réunies.
Saint Isidore parle de même ( « De illo purgatorio igni hoc animadvertendum est quod omni quem excogitare in praesenti potest homo, tormentorum modo et longior et acrior sit ». De Ordine creatur., c. XIV, n. 12.).
Selon ces témoignages et d'autres semblables, saint Thomas, loc. cit., dit que « la moindre des peines du purgatoire dépasse la plus grande de la vie présente ».
Saint Bonaventure dit : « Dans l'autre vie, en raison de l'état des âmes, la peine purificatrice sera, en son genre, plus grave que la plus forte épreuve de la terre » ( IV Sent., d. XXI, q. IV, et d. XX, a. 2, q. 2.). Il entend : pour le même péché, la plus petite peine du purgatoire sera supérieure à la plus grave punition terrestre correspondante, mais il ne s'ensuit pas que la moindre de toutes les peines du purgatoire dépasse la plus grande des peines terrestres.
Saint Bonaventure diffère ainsi un peu de saint Thomas ; il est suivi par saint R. Bellarmin ( Cf. Dict. de théol. cathol., art. Purgatoire (A. Michel), col. 1240, 1292. ). Selon ce dernier la privation de Dieu est sans doute une grande souffrance, mais « adoucie et soulagée par l'espoir assuré de le posséder ; de cet espoir naît une incroyable joie qui s'accroît à mesure qu'approche la fin de l'exil » ( De Purgatoiio, c. XIV, p. 121.).
Plusieurs théologiens avec Suarez ( Op. cit. Disp. XLVI, sect. 1, n. 2, 5, 6.) ont remarqué à bon droit, (pour expliquer l'assertion de saint Thomas), que les peines du purgatoire, surtout le retard de la vision béatifique, sont d'un autre ordre que les peines terrestres, et en ce sens on peut dire que la plus petite peine du purgatoire est plus dure que la plus grande peine terrestre.
D'autant plus que la joie de l'espérance peut ne pas diminuer la peine d'être privé de Dieu, comme en Jésus crucifié la suprême béatitude et l'amour de Dieu et des âmes, loin de diminuer l'extrême douleur, l'augmentaient ; l'amour de Dieu et des âmes le faisait souffrir du péché. Sainte Catherine de Gênes dit dans son Traité du purgatoire, ch. XIV : « Les âmes du purgatoire ont à la fois une très grande joie et une très grande peine, l'une ne diminuant pas l'autre ».
Sainte Catherine de Gênes dit aussi : « Aucune paix n'est comparable à celle des âmes du purgatoire, excepté celle des saints du ciel... D'autre part, il est également vrai de dire qu'elles endurent des tourments qu'aucune langue ne peut décrire, ni aucune intelligence comprendre, à moins qu'ils ne soient révélés par une grâce spéciale ». Op. cit., ch. II et III. Cette Sainte a eu déjà sur terre une expérience des purifications d'outre-tombe.
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CHAPITRE IV
CETTE PEINE EST-ELLE TRÈS DOULOUREUSE, PLUS QUE TOUTE PEINE TEMPORAIRE DE LA VIE PRÉSENTE ?
Le témoignage de la tradition affirme donc que les peines des âmes du purgatoire sont très douloureuses, surtout la peine principale, et fort difficiles à comprendre et à exprimer. Une chose nous aide à l'entendre : lorsque nous lisons les sermons des grands saints, nous trouvons qu'ils sont plus sévères que les prédicateurs ordinaires, mais aussi qu'ils ont beaucoup plus l'amour de Dieu et des âmes. Cela permet d'entrevoir la juste sévérité du Très-Haut et son immense amour. Déjà une très bonne mère chrétienne sait être sévère pour apprendre à ses enfants à vaincre leur égoïsme, mais ce qui domine en elle est sa douceur et sa bonté maternelle. Il arrive aujourd'hui que les parents ne savent plus avoir pour leurs enfants, ni la juste sévérité, ni l'amour profond dont ils devraient les entourer. Et si l'on ne fait pas son purgatoire sur la terre, il faudra le faire plus tard. Il ne faut pas trop distinguer la sanctification et le salut, car en négligeant de se sanctifier on pourrait manquer son salut.
La raison théologique donnée par saint Thomas, loc. cit., montre que la peine temporaire de la privation de la vision béatifique est très douloureuse dans une âme juste séparée de son corps.
On souffre en effet d'autant plus de la privation d'un bien, qu'on le désire davantage. Or l'âme juste séparée de son corps a un désir très intense du Souverain Bien. Cela pour deux raisons, l'une indirecte et négative, l'autre positive.
D'abord son désir de Dieu n'est plus retardé par le poids du corps, par les distractions et occupations de la vie terrestre, et il n'est pas interrompu par le sommeil. Cette âme séparée ne trouve plus de biens créés pour se distraire et oublier la douleur de la privation de Dieu.
Mais de plus son désir de Dieu est positivement très intense, parce que l'heure est arrivée où elle devrait jouir de Lui, si elle n'y avait pas mis obstacle, par les fautes qu'il lui faut expier.
Pour le bien entendre, il faut noter que les âmes du purgatoire saisissent beaucoup plus clairement que nous, par les idées infuses qu'elles ont reçu, la valeur sans mesure de la vision immédiate de Dieu, de sa possession inamissible. De plus ces âmes se voient intuitivement elles-mêmes et, sûres désormais de leur salut, elles connaissent avec une absolue certitude qu'elles sont prédestinées à voir Dieu face à face. Elles reçoivent en outre de nouvelles grâces actuelles de lumière, d'amour et de force, pour persévérer.
Or elles voient non moins clairement que le temps serait venu de posséder Dieu, si elles n'y avaient pas mis d'obstacles par leurs fautes qui sont encore à expier. Sans ce retard dans l'expiation, l'instant de la séparation du corps aurait coïncidé avec celui de l'entrée au ciel.
Et donc selon l'ordre radical de sa vie spirituelle, l'âme juste séparée du corps devrait déjà jouir de la vision béatifique. Elle a par suite une véritable faim de Dieu, qu'elle n'éprouvait nullement sur la terre, car l'heure de la béatitude parfaite n'était pas encore venue. Maintenant elle voit qu'elle a manqué par sa faute au rendez-vous de Dieu ; et, parce qu'elle ne l'a pas assez cherché, maintenant il se cache.
Cette souffrance spirituelle se comprend même par certaines analogies. Lorsque nous attendons absolument une personne aimée pour traiter d'une chose grave à une heure déterminée, si cette personne n'arrive pas au moment fixé, l'inquiétude vient et plus le retard augmente, plus l'inquiétude grandit sur ce qui a pu arriver à cette personne attendue.
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Le témoignage de la tradition affirme donc que les peines des âmes du purgatoire sont très douloureuses, surtout la peine principale, et fort difficiles à comprendre et à exprimer. Une chose nous aide à l'entendre : lorsque nous lisons les sermons des grands saints, nous trouvons qu'ils sont plus sévères que les prédicateurs ordinaires, mais aussi qu'ils ont beaucoup plus l'amour de Dieu et des âmes. Cela permet d'entrevoir la juste sévérité du Très-Haut et son immense amour. Déjà une très bonne mère chrétienne sait être sévère pour apprendre à ses enfants à vaincre leur égoïsme, mais ce qui domine en elle est sa douceur et sa bonté maternelle. Il arrive aujourd'hui que les parents ne savent plus avoir pour leurs enfants, ni la juste sévérité, ni l'amour profond dont ils devraient les entourer. Et si l'on ne fait pas son purgatoire sur la terre, il faudra le faire plus tard. Il ne faut pas trop distinguer la sanctification et le salut, car en négligeant de se sanctifier on pourrait manquer son salut.
La raison théologique donnée par saint Thomas, loc. cit., montre que la peine temporaire de la privation de la vision béatifique est très douloureuse dans une âme juste séparée de son corps.
On souffre en effet d'autant plus de la privation d'un bien, qu'on le désire davantage. Or l'âme juste séparée de son corps a un désir très intense du Souverain Bien. Cela pour deux raisons, l'une indirecte et négative, l'autre positive.
D'abord son désir de Dieu n'est plus retardé par le poids du corps, par les distractions et occupations de la vie terrestre, et il n'est pas interrompu par le sommeil. Cette âme séparée ne trouve plus de biens créés pour se distraire et oublier la douleur de la privation de Dieu.
Mais de plus son désir de Dieu est positivement très intense, parce que l'heure est arrivée où elle devrait jouir de Lui, si elle n'y avait pas mis obstacle, par les fautes qu'il lui faut expier.
Pour le bien entendre, il faut noter que les âmes du purgatoire saisissent beaucoup plus clairement que nous, par les idées infuses qu'elles ont reçu, la valeur sans mesure de la vision immédiate de Dieu, de sa possession inamissible. De plus ces âmes se voient intuitivement elles-mêmes et, sûres désormais de leur salut, elles connaissent avec une absolue certitude qu'elles sont prédestinées à voir Dieu face à face. Elles reçoivent en outre de nouvelles grâces actuelles de lumière, d'amour et de force, pour persévérer.
Or elles voient non moins clairement que le temps serait venu de posséder Dieu, si elles n'y avaient pas mis d'obstacles par leurs fautes qui sont encore à expier. Sans ce retard dans l'expiation, l'instant de la séparation du corps aurait coïncidé avec celui de l'entrée au ciel.
Et donc selon l'ordre radical de sa vie spirituelle, l'âme juste séparée du corps devrait déjà jouir de la vision béatifique. Elle a par suite une véritable faim de Dieu, qu'elle n'éprouvait nullement sur la terre, car l'heure de la béatitude parfaite n'était pas encore venue. Maintenant elle voit qu'elle a manqué par sa faute au rendez-vous de Dieu ; et, parce qu'elle ne l'a pas assez cherché, maintenant il se cache.
Cette souffrance spirituelle se comprend même par certaines analogies. Lorsque nous attendons absolument une personne aimée pour traiter d'une chose grave à une heure déterminée, si cette personne n'arrive pas au moment fixé, l'inquiétude vient et plus le retard augmente, plus l'inquiétude grandit sur ce qui a pu arriver à cette personne attendue.
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CHAPITRE IV
CETTE PEINE EST-ELLE TRÈS DOULOUREUSE, PLUS QUE TOUTE PEINE TEMPORAIRE DE LA VIE PRÉSENTE ?
De même dans l'ordre physique, si notre repas est retardé de cinq à six heures et plus encore, la souffrance de la faim augmente, parce que selon l'ordre radical de la vie de notre organisme, nous avons absolument besoin de nourriture. Si nous n'avions pas mangé depuis trois jours, la souffrance de la faim deviendrait très forte.
Il y a quelque chose de semblable dans le domaine spirituel. Dès que l'âme juste est séparée de son corps selon l'ordre radical de sa vie, elle devrait voir Dieu, s'il n'y avait pas l'obstacle des fautes à expier ; elle éprouve donc une faim insatiable de Dieu.
Elle connaît beaucoup mieux que dans la vie terrestre, que sa volonté à elle est d'une profondeur sans mesure, et que Dieu seul vu face à face peut la combler et irrésistiblement l'attirer.
Elle sent dès lors très vivement le vide immense qui provient en elle de la privation de Dieu et ce vide la rend plus avide du Souverain Bien Cf. SAINT THOMAS, Gentes, 1. IV, C. 91, n, 2 : « Ex hoc enim quod anima separatur a corpore fit capax visionis divinae, ad quam dum esset conjuncta corruptibili corpori pervenire non poterat... Statim igitur post mortem, animae consequuntur paenam vel praemium, si impedimentum non sit »..
Il y a donc dans les âmes du purgatoire un désir très intense de Dieu. Il dépasse de beaucoup « le désir naturel » (conditionnel et inefficace) de voir Dieu qui se trouve dans la vie présente chez beaucoup d'hommes, celui dont parle saint Thomas Ia, q. 12, a. 1.
Le désir dont nous parlons maintenant est un désir surnaturel qui procède de l'espérance infuse et aussi de la charité infuse. C'est un désir efficace qui sera infailliblement satisfait, mais plus tard ; et, en attendant, il n'y a pas de distractions, d'occupations, de sommeil qui fasse oublier.
L'heure est arrivée de voir Dieu, et à cause des fautes à expier, Il se refuse pour un temps plus ou moins long. On s'est recherché, au lieu de le rechercher Lui ; et maintenant on ne Le trouve pas.
Si, comme le disent Aristote et saint Thomas, « la joie s'ajoute à l'acte parfait comme à la jeunesse sa fleur », la plus grande joie suit l'acte de la vision de Dieu, et par opposition l'absence de cette vision, lorsque l'heure est arrivée de la recevoir, cause la plus grande douleur.
Les âmes du purgatoire sentent très vivement leur impuissance et leur pauvreté à la fin de leur vie terrestre des saints ont éprouvé quelque chose de semblable, et comme saint Paul ils ont « désiré mourir, pour être avec le Christ ». PHILL, I, 23.
On l'a dit souvent, il y a dans les âmes du purgatoire comme un flux et un reflux ; elles sont fortement attirées vers Dieu et d'autre part elles sont retenues par les restes des péchés à expier. Elles ne peuvent arriver au but ardemment désiré.
Aussi leur amour de Dieu ne diminue pas leur peine, mais l'augmente, et cet amour n'est plus méritoire, car le temps du mérite est passé. Ces âmes appartiennent vraiment à l'Église souffrante.
Source : Livres-mystiques.com
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CHAPITRE IV
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De même dans l'ordre physique, si notre repas est retardé de cinq à six heures et plus encore, la souffrance de la faim augmente, parce que selon l'ordre radical de la vie de notre organisme, nous avons absolument besoin de nourriture. Si nous n'avions pas mangé depuis trois jours, la souffrance de la faim deviendrait très forte.
Il y a quelque chose de semblable dans le domaine spirituel. Dès que l'âme juste est séparée de son corps selon l'ordre radical de sa vie, elle devrait voir Dieu, s'il n'y avait pas l'obstacle des fautes à expier ; elle éprouve donc une faim insatiable de Dieu.
Elle connaît beaucoup mieux que dans la vie terrestre, que sa volonté à elle est d'une profondeur sans mesure, et que Dieu seul vu face à face peut la combler et irrésistiblement l'attirer.
Elle sent dès lors très vivement le vide immense qui provient en elle de la privation de Dieu et ce vide la rend plus avide du Souverain Bien Cf. SAINT THOMAS, Gentes, 1. IV, C. 91, n, 2 : « Ex hoc enim quod anima separatur a corpore fit capax visionis divinae, ad quam dum esset conjuncta corruptibili corpori pervenire non poterat... Statim igitur post mortem, animae consequuntur paenam vel praemium, si impedimentum non sit »..
Il y a donc dans les âmes du purgatoire un désir très intense de Dieu. Il dépasse de beaucoup « le désir naturel » (conditionnel et inefficace) de voir Dieu qui se trouve dans la vie présente chez beaucoup d'hommes, celui dont parle saint Thomas Ia, q. 12, a. 1.
Le désir dont nous parlons maintenant est un désir surnaturel qui procède de l'espérance infuse et aussi de la charité infuse. C'est un désir efficace qui sera infailliblement satisfait, mais plus tard ; et, en attendant, il n'y a pas de distractions, d'occupations, de sommeil qui fasse oublier.
L'heure est arrivée de voir Dieu, et à cause des fautes à expier, Il se refuse pour un temps plus ou moins long. On s'est recherché, au lieu de le rechercher Lui ; et maintenant on ne Le trouve pas.
Si, comme le disent Aristote et saint Thomas, « la joie s'ajoute à l'acte parfait comme à la jeunesse sa fleur », la plus grande joie suit l'acte de la vision de Dieu, et par opposition l'absence de cette vision, lorsque l'heure est arrivée de la recevoir, cause la plus grande douleur.
Les âmes du purgatoire sentent très vivement leur impuissance et leur pauvreté à la fin de leur vie terrestre des saints ont éprouvé quelque chose de semblable, et comme saint Paul ils ont « désiré mourir, pour être avec le Christ ». PHILL, I, 23.
On l'a dit souvent, il y a dans les âmes du purgatoire comme un flux et un reflux ; elles sont fortement attirées vers Dieu et d'autre part elles sont retenues par les restes des péchés à expier. Elles ne peuvent arriver au but ardemment désiré.
Aussi leur amour de Dieu ne diminue pas leur peine, mais l'augmente, et cet amour n'est plus méritoire, car le temps du mérite est passé. Ces âmes appartiennent vraiment à l'Église souffrante.
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CHAPITRE IV
CETTE PEINE EST-ELLE TRÈS DOULOUREUSE, PLUS QUE TOUTE PEINE TEMPORAIRE DE LA VIE PRÉSENTE ?
Sainte Catherine de Gênes dans son Traité du purgatoire généralement très estimé par les théologiens dit au chapitre VII : « Supposons que dans le monde entier, il n'y eût qu'un seul pain pour apaiser la faim de chaque créature et que sa seule vue pût les satisfaire. L'homme quand il est en bonne santé, a par sa nature l'instinct de la nourriture, et s'il pouvait s'en abstenir sans perdre ses forces et mourir, cette faim deviendrait toujours plus grande et causerait des peines intolérables.
Si donc l'homme était certain de ne jamais voir l'unique pain dont nous avons parlé, son enfer serait comme celui des damnés. Mais les âmes du purgatoire ont l'espoir certain de voir ce pain unique et d'être entièrement rassasiées; c'est pourquoi elles endurent la faim et souffrent toutes les peines, jusqu'au moment où elles entreront en l'éternelle possession de ce Pain de vie, qui est Jésus-Christ, notre amour » Sainte Catherine de Gênes reçut de bonne heure de grandes grâces très consolantes pendant cinq ans, puis elle eut cinq ans de grande aridité, à la suite desquels elle se découragea, et pendant cinq autres années négligea beaucoup ses devoirs religieux. Sa soeur lui dit alors un jour : « c'est demain une grande fête, j'espère que tu vas aller te confesser ».
Elle y alla, et à ce confessionnal elle reçut une très grande grâce de contrition, elle commença alors une héroïque pénitence, jusqu'à ce que le Seigneur lui eut fait comprendre qu'elle avait satisfait à la justice divine. Alors elle dit : « Si maintenant je revenais en arrière, je voudrais que pour me punir, on m'arrachât les yeux, et je trouve que ce ne serait pas assez ».
Cette analogie de la faim est aussi développée par le Père Faber Tout pour Jésus, p. 388 ; - Voir aussi Dict. de théol. cath. art. Dam (T. ORTOLAN) : La peine du dam en purgatoire, col, 17, ss. - MONSABRÉ, Conférences de Notre-Dame. 97° Conf.: Le purgatoire. - Mgr GAY, La Vie et les vertus chrétiennes, c. 17. De l'Église souffrante. .
A ces âmes s'appliquent plusieurs textes de l'Écriture sur la faim et la soif de Dieu « J'enverrai une faim sur la terre, non une faim de pain, mais d'entendre les paroles du Seigneur, et ils iront de côté et d'autre, cherchant la parole divine et ils ne la trouveront pas » AMOS, VIII, 11. - « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice de Dieu » MATTH., V, 6. - « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive... et des fleuves d'eau vive couleront de sa poitrine » JEAN, VII, 37. - « Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu » Ps. XLI, 3. - « O Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aurore ; mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride, desséchée et sans eau ». Ps. LXII, 1.
Enfin si le purgatoire est moins dur ou plus court pour des âmes qui n'ont guère péché que par faiblesse, il doit être bien rigoureux ou bien long pour celles qui ont pendant longtemps gaspillé en partie des confessions et des communions. (lire Imit. III, c. 13, n° 3 : « Fils du néant, qu'as-tu à te plaindre ? Pécheur couvert d'ignominie, qu'as-tu à répondre, quelque reproche qu'on t'adresse, toi qui as tant de fois offensé Dieu, tant de fois mérité l'enfer. Mais ma bonté t'a épargné... afin que tu connusses mon amour... »
EXAMEN DE DEUX DIFFICULTÉS
Mais, dira-t-on, bien des âmes qui sont au purgatoire n'ont péché que véniellement, et une peine si dure n'est pas proportionnée au péché véniel.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
CHAPITRE IV
CETTE PEINE EST-ELLE TRÈS DOULOUREUSE, PLUS QUE TOUTE PEINE TEMPORAIRE DE LA VIE PRÉSENTE ?
Sainte Catherine de Gênes dans son Traité du purgatoire généralement très estimé par les théologiens dit au chapitre VII : « Supposons que dans le monde entier, il n'y eût qu'un seul pain pour apaiser la faim de chaque créature et que sa seule vue pût les satisfaire. L'homme quand il est en bonne santé, a par sa nature l'instinct de la nourriture, et s'il pouvait s'en abstenir sans perdre ses forces et mourir, cette faim deviendrait toujours plus grande et causerait des peines intolérables.
Si donc l'homme était certain de ne jamais voir l'unique pain dont nous avons parlé, son enfer serait comme celui des damnés. Mais les âmes du purgatoire ont l'espoir certain de voir ce pain unique et d'être entièrement rassasiées; c'est pourquoi elles endurent la faim et souffrent toutes les peines, jusqu'au moment où elles entreront en l'éternelle possession de ce Pain de vie, qui est Jésus-Christ, notre amour » Sainte Catherine de Gênes reçut de bonne heure de grandes grâces très consolantes pendant cinq ans, puis elle eut cinq ans de grande aridité, à la suite desquels elle se découragea, et pendant cinq autres années négligea beaucoup ses devoirs religieux. Sa soeur lui dit alors un jour : « c'est demain une grande fête, j'espère que tu vas aller te confesser ».
Elle y alla, et à ce confessionnal elle reçut une très grande grâce de contrition, elle commença alors une héroïque pénitence, jusqu'à ce que le Seigneur lui eut fait comprendre qu'elle avait satisfait à la justice divine. Alors elle dit : « Si maintenant je revenais en arrière, je voudrais que pour me punir, on m'arrachât les yeux, et je trouve que ce ne serait pas assez ».
Cette analogie de la faim est aussi développée par le Père Faber Tout pour Jésus, p. 388 ; - Voir aussi Dict. de théol. cath. art. Dam (T. ORTOLAN) : La peine du dam en purgatoire, col, 17, ss. - MONSABRÉ, Conférences de Notre-Dame. 97° Conf.: Le purgatoire. - Mgr GAY, La Vie et les vertus chrétiennes, c. 17. De l'Église souffrante. .
A ces âmes s'appliquent plusieurs textes de l'Écriture sur la faim et la soif de Dieu « J'enverrai une faim sur la terre, non une faim de pain, mais d'entendre les paroles du Seigneur, et ils iront de côté et d'autre, cherchant la parole divine et ils ne la trouveront pas » AMOS, VIII, 11. - « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice de Dieu » MATTH., V, 6. - « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive... et des fleuves d'eau vive couleront de sa poitrine » JEAN, VII, 37. - « Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant. Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu » Ps. XLI, 3. - « O Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l'aurore ; mon âme a soif de toi, ma chair languit après toi, dans une terre aride, desséchée et sans eau ». Ps. LXII, 1.
Enfin si le purgatoire est moins dur ou plus court pour des âmes qui n'ont guère péché que par faiblesse, il doit être bien rigoureux ou bien long pour celles qui ont pendant longtemps gaspillé en partie des confessions et des communions. (lire Imit. III, c. 13, n° 3 : « Fils du néant, qu'as-tu à te plaindre ? Pécheur couvert d'ignominie, qu'as-tu à répondre, quelque reproche qu'on t'adresse, toi qui as tant de fois offensé Dieu, tant de fois mérité l'enfer. Mais ma bonté t'a épargné... afin que tu connusses mon amour... »
EXAMEN DE DEUX DIFFICULTÉS
Mais, dira-t-on, bien des âmes qui sont au purgatoire n'ont péché que véniellement, et une peine si dure n'est pas proportionnée au péché véniel.
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Re: L'éternelle vie et la profondeur de l'âme par Fr. Garrigou-L
QUATRIÈME PARTIE
CHAPITRE IV
EXAMEN DE DEUX DIFFICULTÉS
Saint Thomas répond, loc. cit. a. 3, ad 2 m : « la rigueur de cette peine correspond moins à la gravité relative du péché, qu'à la disposition de l'âme qui souffre, car le même péché est puni plus rigoureusement au purgatoire que sur la terre. De même celui qui est d'une complexion plus délicate souffre plus qu'un autre, s'il est battu de verges, et pourtant le juge doit infliger la même peine pour le même délit ».
Pourquoi le même péché est-il plus rigoureusement puni au purgatoire que sur la terre ? Parce que, pour réparer, il n'y a plus les oeuvres à la fois méritoires et satisfactoires, le temps du mérite est passé ; il ne reste plus que la satispassion, le support volontaire de la peine, et de plus l'âme séparée connaît beaucoup mieux qu'auparavant que Dieu est l'unique nécessaire.
Ces âmes ne peuvent plus rien faire pour elles-mêmes, mais seulement souffrir, aussi convient-il que nous, qui pouvons encore mériter et satisfaire, fassions pour elles ce qui nous est possible ; ce ne sera du reste jamais perdu car ces âmes qui ne pèchent plus, ne laissent rien perdre de ce qu'on leur obtient, et nous pouvons beaucoup par la prière.
Une seconde difficulté se présente à l'esprit : si la doctrine qui a été exposée est vraie, au purgatoire les âmes les plus saintes doivent souffrir plus que les autres, car leur désir de voir Dieu est plus intense. On ne voit plus dès lors qu'il y ait une juste proportion entre la peine et les fautes à expier.
A cette difficulté, on doit répondre, pensons-nous, comme le fait Suarez et comme le suggère sainte Catherine de Gênes. « Sous un rapport, les âmes les plus saintes du purgatoire souffrent davantage du retard de la vision béatifique, comme les plus grands saints sur la terre qui « désirent mourir, pour être avec le Christ » selon la parole de saint Paul. C'est la conséquence normale d'un amour intense et c'est une très noble souffrance, plaise à Dieu que nous l'éprouvions.
Mais par ailleurs, pour ces âmes les plus saintes du purgatoire, cette grande douleur est, non pas diminuée, mais compensée par leur plus grand abandon à la Providence et leur plus grand amour de la justice divine. Enfin les âmes les moins parfaites souffrent plus à un autre point de vue, parce qu'elles ont perdu pour l'éternité un plus haut degré de gloire, auquel elles seraient parvenues, si elles avaient été plus généreuses.
La doctrine qui a été exposée permet donc de résoudre ces difficultés. On le comprend d'autant mieux qu'on pense aux souffrances de Jésus et de sa Sainte Mère pendant la Passion ; elles étaient sans doute proportionnées à nos péchés à réparer, mais aussi à l'intensité de leur amour, car on souffre d'autant plus du péché, qu'on aime davantage Dieu, que le péché offense, et les âmes, que le péché ravage et fait mourir.
Nous sommes ici singulièrement loin du ciel tel que le conçoit le naturalisme, tel que le demande la grande Nature panthéiste, où se marient le ciel et l'enfer, « au delà du Bien et du Mal » et où, sans renoncer à rien, on trouverait la béatitude suprême. Ainsi parle l'ésotérisme de la Contre-Eglise, qui commence avec la Gnose et qui continue dans l'occultisme, en travaillant à l'universelle confusion. Goethe dans son Second Faust s'inspire de ce naturalisme, si éloigné de la foi chrétienne..
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CHAPITRE IV
EXAMEN DE DEUX DIFFICULTÉS
Saint Thomas répond, loc. cit. a. 3, ad 2 m : « la rigueur de cette peine correspond moins à la gravité relative du péché, qu'à la disposition de l'âme qui souffre, car le même péché est puni plus rigoureusement au purgatoire que sur la terre. De même celui qui est d'une complexion plus délicate souffre plus qu'un autre, s'il est battu de verges, et pourtant le juge doit infliger la même peine pour le même délit ».
Pourquoi le même péché est-il plus rigoureusement puni au purgatoire que sur la terre ? Parce que, pour réparer, il n'y a plus les oeuvres à la fois méritoires et satisfactoires, le temps du mérite est passé ; il ne reste plus que la satispassion, le support volontaire de la peine, et de plus l'âme séparée connaît beaucoup mieux qu'auparavant que Dieu est l'unique nécessaire.
Ces âmes ne peuvent plus rien faire pour elles-mêmes, mais seulement souffrir, aussi convient-il que nous, qui pouvons encore mériter et satisfaire, fassions pour elles ce qui nous est possible ; ce ne sera du reste jamais perdu car ces âmes qui ne pèchent plus, ne laissent rien perdre de ce qu'on leur obtient, et nous pouvons beaucoup par la prière.
Une seconde difficulté se présente à l'esprit : si la doctrine qui a été exposée est vraie, au purgatoire les âmes les plus saintes doivent souffrir plus que les autres, car leur désir de voir Dieu est plus intense. On ne voit plus dès lors qu'il y ait une juste proportion entre la peine et les fautes à expier.
A cette difficulté, on doit répondre, pensons-nous, comme le fait Suarez et comme le suggère sainte Catherine de Gênes. « Sous un rapport, les âmes les plus saintes du purgatoire souffrent davantage du retard de la vision béatifique, comme les plus grands saints sur la terre qui « désirent mourir, pour être avec le Christ » selon la parole de saint Paul. C'est la conséquence normale d'un amour intense et c'est une très noble souffrance, plaise à Dieu que nous l'éprouvions.
Mais par ailleurs, pour ces âmes les plus saintes du purgatoire, cette grande douleur est, non pas diminuée, mais compensée par leur plus grand abandon à la Providence et leur plus grand amour de la justice divine. Enfin les âmes les moins parfaites souffrent plus à un autre point de vue, parce qu'elles ont perdu pour l'éternité un plus haut degré de gloire, auquel elles seraient parvenues, si elles avaient été plus généreuses.
La doctrine qui a été exposée permet donc de résoudre ces difficultés. On le comprend d'autant mieux qu'on pense aux souffrances de Jésus et de sa Sainte Mère pendant la Passion ; elles étaient sans doute proportionnées à nos péchés à réparer, mais aussi à l'intensité de leur amour, car on souffre d'autant plus du péché, qu'on aime davantage Dieu, que le péché offense, et les âmes, que le péché ravage et fait mourir.
Nous sommes ici singulièrement loin du ciel tel que le conçoit le naturalisme, tel que le demande la grande Nature panthéiste, où se marient le ciel et l'enfer, « au delà du Bien et du Mal » et où, sans renoncer à rien, on trouverait la béatitude suprême. Ainsi parle l'ésotérisme de la Contre-Eglise, qui commence avec la Gnose et qui continue dans l'occultisme, en travaillant à l'universelle confusion. Goethe dans son Second Faust s'inspire de ce naturalisme, si éloigné de la foi chrétienne..
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QUATRIÈME PARTIE
CHAPITRE V
LA PEINE DU SENS AU PURGATOIRE SA NATURE
Tandis que, nous l'avons vu, la peine de la privation de Dieu punit l'homme de s'être détourné de lui, la peine du sens le punit de s'être tourné vers la créature sans la référer à Dieu. Ce second désordre existe, sans le premier, dans le péché véniel.
C'est une doctrine certaine dans l'Église, tant pour les Grecs que pour les Latins qu'il y a, au purgatoire, une peine du sens : affliction positive, douleur, chagrin, honte de la conscience ; et la plupart des théologiens admettent même que toutes les âmes du purgatoire ont à subir jusqu'à la fin cette peine du sens Cf. Dict. de théol. cath., art. Purgatoire, c. 1292. .
Mais les Grecs schismatiques tout en admettant l'existence de cette peine du sens, nient l'existence du feu du purgatoire, tandis qu'ils reconnaissent celui de l'enfer. Le Concile de Florence n'a pas condamné cette opinion des Grecs.
Les Latins admettent au contraire que la peine du sens n'est autre que celle du feu du purgatoire. Cf. Denz. 3047, 3050 ( Cf. Ibid., art. Feu du Purgatoire, c. 2258-2261.).
Après les longues discussions et recherches historiques qui ont eu lieu sur ce point il paraît sage de conclure avec saint R. Bellarmin et Suarez, comme le fait l'auteur de l'article Feu du purgatoire du Dict. théol. cath. c. 2260 ( Voir aussi E. HUGON O. P. Tract. dogmatici: De Novissimis, 1927, p. 824.) : « Bien que l'existence du feu du purgatoire soit moins certaine que celle du feu de l'enfer, la doctrine qui admet un feu réel au purgatoire doit être qualifiée sententia probabilissima, et l'opinion contraire est improbable. Cela pour plusieurs raisons : 1° le consentement des théologiens scolastiques, 2° l'autorité de saint Grégoire, Dial., 1. IV, c. 39. 45 ; 3° l'autorité de saint Augustin, Enchir., c. 69, De Civ. Dei, l. XXI, c. 26 ; 4° les témoignages concordants de saint Cyprien, saint Basile, saint Césaire, de la liturgie qui demande le « rafraîchissement » pour ces âmes, 5° l'accord unanime des Pères latins au Concile de Florence, 6° le fondement assez probable dans I. COR., III, 13-15 ( « Le feu passera tout à l'épreuve, montrant ce que vaut le travail de chacun ».) ; 7° enfin les révélations particulières, (par exemple celles de sainte Catherine de Ricci : elle souffrit quarante jours de suite pour délivrer une âme du purgatoire, et une novice lui touchant la main, lui dit : « Mais, ma Mère, vous brûlez ! » - « Oui, ma fille » répondit-elle ; ce feu ne se voyait pas, mais la consumait, comme une fièvre ardente).
Selon les mêmes témoignages ce feu du purgatoire est un feu réel et même corporel comme celui de l'enfer. Ce qu'on en dit fait penser aux vibrations moléculaires aptes à produire une sensation de brûlure.
Comment le feu du purgatoire peut-il faire souffrir des âmes séparées de leur corps et qui n'ont plus que radicalement leurs facultés sensitives ?
A cette question il faut répondre comme nous l'avons fait plus haut, pour le feu de l'enfer ( cf. supra : IIIe Partie, ch. IV.). Ce feu agit sur l'âme, non par sa vertu propre, mais à titre d'instrument de la justice divine, comme l'eau baptismale produit, sous l'influence de Dieu, la grâce dans nos âmes. Si l'on n'a pas assez bien reçu les instruments de la Miséricorde Divine, on devra pâtir de la part des instruments de sa justice.
Ce mode d'action du feu reste mystérieux, il a pour effet, selon Saint Thomas ( Cf. C. Gentes, 1. IV, c. 9o et IIIa, Suppl., q. 70, a. 3), de lier en quelque sorte l'âme, c'est-à-dire de l'empêcher d'agir comme elle voudrait et où elle le voudrait, et il lui inflige l'humiliation de dépendre ainsi d'une créature matérielle. Souffrance qui n'est pas sans analogie avec celle qu'éprouve une personne paralysée qui ne peut faire les mouvements qu'elle voudrait.
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CHAPITRE V
LA PEINE DU SENS AU PURGATOIRE SA NATURE
Tandis que, nous l'avons vu, la peine de la privation de Dieu punit l'homme de s'être détourné de lui, la peine du sens le punit de s'être tourné vers la créature sans la référer à Dieu. Ce second désordre existe, sans le premier, dans le péché véniel.
C'est une doctrine certaine dans l'Église, tant pour les Grecs que pour les Latins qu'il y a, au purgatoire, une peine du sens : affliction positive, douleur, chagrin, honte de la conscience ; et la plupart des théologiens admettent même que toutes les âmes du purgatoire ont à subir jusqu'à la fin cette peine du sens Cf. Dict. de théol. cath., art. Purgatoire, c. 1292. .
Mais les Grecs schismatiques tout en admettant l'existence de cette peine du sens, nient l'existence du feu du purgatoire, tandis qu'ils reconnaissent celui de l'enfer. Le Concile de Florence n'a pas condamné cette opinion des Grecs.
Les Latins admettent au contraire que la peine du sens n'est autre que celle du feu du purgatoire. Cf. Denz. 3047, 3050 ( Cf. Ibid., art. Feu du Purgatoire, c. 2258-2261.).
Après les longues discussions et recherches historiques qui ont eu lieu sur ce point il paraît sage de conclure avec saint R. Bellarmin et Suarez, comme le fait l'auteur de l'article Feu du purgatoire du Dict. théol. cath. c. 2260 ( Voir aussi E. HUGON O. P. Tract. dogmatici: De Novissimis, 1927, p. 824.) : « Bien que l'existence du feu du purgatoire soit moins certaine que celle du feu de l'enfer, la doctrine qui admet un feu réel au purgatoire doit être qualifiée sententia probabilissima, et l'opinion contraire est improbable. Cela pour plusieurs raisons : 1° le consentement des théologiens scolastiques, 2° l'autorité de saint Grégoire, Dial., 1. IV, c. 39. 45 ; 3° l'autorité de saint Augustin, Enchir., c. 69, De Civ. Dei, l. XXI, c. 26 ; 4° les témoignages concordants de saint Cyprien, saint Basile, saint Césaire, de la liturgie qui demande le « rafraîchissement » pour ces âmes, 5° l'accord unanime des Pères latins au Concile de Florence, 6° le fondement assez probable dans I. COR., III, 13-15 ( « Le feu passera tout à l'épreuve, montrant ce que vaut le travail de chacun ».) ; 7° enfin les révélations particulières, (par exemple celles de sainte Catherine de Ricci : elle souffrit quarante jours de suite pour délivrer une âme du purgatoire, et une novice lui touchant la main, lui dit : « Mais, ma Mère, vous brûlez ! » - « Oui, ma fille » répondit-elle ; ce feu ne se voyait pas, mais la consumait, comme une fièvre ardente).
Selon les mêmes témoignages ce feu du purgatoire est un feu réel et même corporel comme celui de l'enfer. Ce qu'on en dit fait penser aux vibrations moléculaires aptes à produire une sensation de brûlure.
Comment le feu du purgatoire peut-il faire souffrir des âmes séparées de leur corps et qui n'ont plus que radicalement leurs facultés sensitives ?
A cette question il faut répondre comme nous l'avons fait plus haut, pour le feu de l'enfer ( cf. supra : IIIe Partie, ch. IV.). Ce feu agit sur l'âme, non par sa vertu propre, mais à titre d'instrument de la justice divine, comme l'eau baptismale produit, sous l'influence de Dieu, la grâce dans nos âmes. Si l'on n'a pas assez bien reçu les instruments de la Miséricorde Divine, on devra pâtir de la part des instruments de sa justice.
Ce mode d'action du feu reste mystérieux, il a pour effet, selon Saint Thomas ( Cf. C. Gentes, 1. IV, c. 9o et IIIa, Suppl., q. 70, a. 3), de lier en quelque sorte l'âme, c'est-à-dire de l'empêcher d'agir comme elle voudrait et où elle le voudrait, et il lui inflige l'humiliation de dépendre ainsi d'une créature matérielle. Souffrance qui n'est pas sans analogie avec celle qu'éprouve une personne paralysée qui ne peut faire les mouvements qu'elle voudrait.
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QUATRIÈME PARTIE
CHAPITRE V
EST-CE QUE LES PEINES DU PURGATOIRE SONT VOLONTAIRES ?
Saint Thomas ( Appendice du Suppl., a. 4.) répond : oui, en ce sens que l'âme veut les supporter, comme moyen imposé par la justice divine, pour arriver à la fin dernière ; elle le veut d'autant mieux qu'elle connaît la parfaite convenance de cette vive douleur ; l'acceptation volontaire de celle-ci purifie en effet le fond de la volonté de tout égoïsme ou recherche de soi. L'âme n'aurait pas eu le courage de s'imposer une peine si intime et si profonde, mais elle l'accepte volontairement.
Est-ce que ces âmes sont ainsi purifiées par la seule justice divine, ou doivent-elles en outre, souffrir de la part des démons ? Saint Thomas donne une réponse profonde, loc. cit., a. 5 : « Les élus ne souffrent au purgatoire que de la justice divine, ils n'ont pas à souffrir de la part des démons, car ils ont remporté la victoire sur eux ; et Dieu ne se sert pas non plus des bons anges pour cette purification douloureuse ». Elle est infligée par la justice divine qui est toujours unie à la Miséricorde.
Que penser du lieu du purgatoire ? Il ne saurait être déterminé avec certitude, la Révélation n'est pas assez explicite pour cela. Nous ne pouvons faire que des conjectures sur ce point. Ce qui est sûr, c'est que les âmes séparées de leur corps n'ont plus de commerce avec ceux qui vivent sur la terre, bien que de façon exceptionnelle, elles puissent se manifester à nous pour nous instruire et pour demander nos suffrages.
Est-ce que les souffrances du purgatoire diminuent progressivement ? ( Cf. Dicf. théol. cath., art. Purgatoire, col. 1295.) A un point de vue elles diminuent, en tant que les restes du péché disparaissent peu à peu comme une rouille en nos facultés, et en tant que la peine à subir diminue elle aussi.
Mais d'autre part ces souffrances augmentent avec le désir véhément de voir Dieu. La durée du purgatoire, comme nous l'avons dit plus haut ( Cf, supra, II• Partie, ch. VI.) n'est pas notre temps continu, mais elle lui ressemble, pour autant qu'il y a une succession de pensées et de sentiments mesurés par un temps discontinu, où chaque pensée ou sentiment a pour mesure un instant spirituel suivi d'un autre. Cf. saint Thomas, Ia, q. 10, a. 5 et ad 1m. Un instant spirituel du purgatoire peut durer plusieurs jours de notre temps solaire.
COMBIEN DE TEMPS LES AMES QUI SONT AU PURGATOIRE, DOIVENT-ELLES Y RESTER ?
Cf. Dict. theol. cath., ibid. col. 1289.
Le purgatoire lui-même durera jusqu'au jugement dernier, selon plusieurs déclarations de l'Église ( Denz. 464, 693, 3035, 3047, 3050.) fondées sur la Tradition et sur les paroles de l'Écriture relatives au jugement général : « Et ceux-ci s'en iront à l'éternel supplice, et les justes à la vie éternelle » MATT., XXV, 46.
Il n'y aura plus alors de purgatoire, mais les derniers des élus trouveront avant de mourir une purification suffisante, car il est dit, (MATT., XXIV, 24) : « Il s'élèvera alors de faux Christs et de faux prophètes, et ils feront de grands prodiges, et des choses extraordinaires, jusqu'à séduire, s'il se pouvait, les élus eux-mêmes. »
Un peu plus haut, v. 22, il est dit : « Si ces jours n'étaient abrégés, personne n'échapperait, mais à cause des élus, ils seront abrégés ». - La fin du monde arrivera lorsque le nombre des élus sera complet, et lorsque la suite des générations humaines n'aura plus sa raison d'être. Le purgatoire donc aura un terme.
Source : Livres-mystiques.com
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CHAPITRE V
EST-CE QUE LES PEINES DU PURGATOIRE SONT VOLONTAIRES ?
Saint Thomas ( Appendice du Suppl., a. 4.) répond : oui, en ce sens que l'âme veut les supporter, comme moyen imposé par la justice divine, pour arriver à la fin dernière ; elle le veut d'autant mieux qu'elle connaît la parfaite convenance de cette vive douleur ; l'acceptation volontaire de celle-ci purifie en effet le fond de la volonté de tout égoïsme ou recherche de soi. L'âme n'aurait pas eu le courage de s'imposer une peine si intime et si profonde, mais elle l'accepte volontairement.
Est-ce que ces âmes sont ainsi purifiées par la seule justice divine, ou doivent-elles en outre, souffrir de la part des démons ? Saint Thomas donne une réponse profonde, loc. cit., a. 5 : « Les élus ne souffrent au purgatoire que de la justice divine, ils n'ont pas à souffrir de la part des démons, car ils ont remporté la victoire sur eux ; et Dieu ne se sert pas non plus des bons anges pour cette purification douloureuse ». Elle est infligée par la justice divine qui est toujours unie à la Miséricorde.
Que penser du lieu du purgatoire ? Il ne saurait être déterminé avec certitude, la Révélation n'est pas assez explicite pour cela. Nous ne pouvons faire que des conjectures sur ce point. Ce qui est sûr, c'est que les âmes séparées de leur corps n'ont plus de commerce avec ceux qui vivent sur la terre, bien que de façon exceptionnelle, elles puissent se manifester à nous pour nous instruire et pour demander nos suffrages.
Est-ce que les souffrances du purgatoire diminuent progressivement ? ( Cf. Dicf. théol. cath., art. Purgatoire, col. 1295.) A un point de vue elles diminuent, en tant que les restes du péché disparaissent peu à peu comme une rouille en nos facultés, et en tant que la peine à subir diminue elle aussi.
Mais d'autre part ces souffrances augmentent avec le désir véhément de voir Dieu. La durée du purgatoire, comme nous l'avons dit plus haut ( Cf, supra, II• Partie, ch. VI.) n'est pas notre temps continu, mais elle lui ressemble, pour autant qu'il y a une succession de pensées et de sentiments mesurés par un temps discontinu, où chaque pensée ou sentiment a pour mesure un instant spirituel suivi d'un autre. Cf. saint Thomas, Ia, q. 10, a. 5 et ad 1m. Un instant spirituel du purgatoire peut durer plusieurs jours de notre temps solaire.
COMBIEN DE TEMPS LES AMES QUI SONT AU PURGATOIRE, DOIVENT-ELLES Y RESTER ?
Cf. Dict. theol. cath., ibid. col. 1289.
Le purgatoire lui-même durera jusqu'au jugement dernier, selon plusieurs déclarations de l'Église ( Denz. 464, 693, 3035, 3047, 3050.) fondées sur la Tradition et sur les paroles de l'Écriture relatives au jugement général : « Et ceux-ci s'en iront à l'éternel supplice, et les justes à la vie éternelle » MATT., XXV, 46.
Il n'y aura plus alors de purgatoire, mais les derniers des élus trouveront avant de mourir une purification suffisante, car il est dit, (MATT., XXIV, 24) : « Il s'élèvera alors de faux Christs et de faux prophètes, et ils feront de grands prodiges, et des choses extraordinaires, jusqu'à séduire, s'il se pouvait, les élus eux-mêmes. »
Un peu plus haut, v. 22, il est dit : « Si ces jours n'étaient abrégés, personne n'échapperait, mais à cause des élus, ils seront abrégés ». - La fin du monde arrivera lorsque le nombre des élus sera complet, et lorsque la suite des générations humaines n'aura plus sa raison d'être. Le purgatoire donc aura un terme.
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QUATRIÈME PARTIE
CHAPITRE V
COMBIEN DE TEMPS LES AMES QUI SONT AU PURGATOIRE, DOIVENT-ELLES Y RESTER ?
Mais s'il s'agit de sa durée pour telle âme en particulier, il faut dire que la peine sera de plus longue durée ou plus intense, selon l'expiation requise. D'après saint Thomas (IV Sent., d. 21, q, 1, a. 3, qa 3, 1m et Appendice du Suppl., 8. S.) la rigueur de la peine du purgatoire correspond proprement à la gravité de la faute, et sa longueur correspond à ce que la faute est plus enracinée dans le sujet ; aussi il peut arriver que quelqu'un y reste plus longtemps et soit moins affligé qu'un autre qui en sera délivré plus tôt, après y avoir souffert de façon plus intense ».
Cela se conçoit assez facilement et il y a une analogie dans la vie présente : il arrive en effet sur terre que pour une faute grave contre la patrie on doive subir une peine très dure mais brève, comme celle de la flagellation, et que pour une faute préméditée, enracinée dans le sujet, on soit condamné à l'incarcération perpétuelle.
De même dans la vie spirituelle, sur terre, une dure et brève purification est requise pour un péché grave, et une purification plus longue mais moins pénible pour un péché moins grave, mais enraciné dans le sujet depuis longtemps.
Dominique Soto, O. P. ( In IV Sent. d. 19, q. 3, a. 2.) et Maldonat ont enseigné que les souffrances du purgatoire sont si pénibles et les suffrages de l'Église si efficaces, qu'aucune âme, quelle que soit sa dette, n'y doit y séjourner plus de vingt et même dix ans.
La presque unanimité des théologiens rejette cette opinion ; il se peut que des âmes qui se sont converties au dernier moment après toute une vie de graves désordres non expiés, restent au purgatoire pour un temps beaucoup plus long. Les théologiens, en général, se prononcent pour une durée assez longue ( Cf. SAINT R. BELLARMIN, De gemitu colombae, 1. II, c. 9.).
D'après des révélations, le purgatoire dure trois, quatre siècles et plus pour l'expiation de fautes très graves remises au dernier moment avant la mort, surtout si ces âmes ont eu de grandes responsabilités en de très hautes charges.
Il faut du reste redire qu'au purgatoire, il n'y a plus de temps continu, de temps solaire, d'heures, de jours, d'années ; il y a l'éviternité ou l'œvum, qui mesure ce qu'il y a d'immuable en la substance des âmes, d'immuable aussi dans leur connaissance d'elles-mêmes et de Dieu, d'immuable enfin dans leur amour, et il y a le temps discontinu qui mesure la succession de leurs pensées et de leurs sentiments.
Ce temps discontinu, nous l'avons vu, est composé d'instants spirituels successifs, et chacun de ces instants, peut correspondre à dix, vingt, trente, soixante heures de notre temps solaire, comme une personne peut rester trente heures en extase absorbée par une seule pensée.
Il n'y a donc pas de proportion entre notre temps solaire et ce temps discontinu du purgatoire. Mais s'il est révélé à quelqu'un que telle âme est délivrée du purgatoire en tel instant de notre temps, cet instant correspond à l'instant spirituel de sa délivrance.
Source : Livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
CHAPITRE V
COMBIEN DE TEMPS LES AMES QUI SONT AU PURGATOIRE, DOIVENT-ELLES Y RESTER ?
Mais s'il s'agit de sa durée pour telle âme en particulier, il faut dire que la peine sera de plus longue durée ou plus intense, selon l'expiation requise. D'après saint Thomas (IV Sent., d. 21, q, 1, a. 3, qa 3, 1m et Appendice du Suppl., 8. S.) la rigueur de la peine du purgatoire correspond proprement à la gravité de la faute, et sa longueur correspond à ce que la faute est plus enracinée dans le sujet ; aussi il peut arriver que quelqu'un y reste plus longtemps et soit moins affligé qu'un autre qui en sera délivré plus tôt, après y avoir souffert de façon plus intense ».
Cela se conçoit assez facilement et il y a une analogie dans la vie présente : il arrive en effet sur terre que pour une faute grave contre la patrie on doive subir une peine très dure mais brève, comme celle de la flagellation, et que pour une faute préméditée, enracinée dans le sujet, on soit condamné à l'incarcération perpétuelle.
De même dans la vie spirituelle, sur terre, une dure et brève purification est requise pour un péché grave, et une purification plus longue mais moins pénible pour un péché moins grave, mais enraciné dans le sujet depuis longtemps.
Dominique Soto, O. P. ( In IV Sent. d. 19, q. 3, a. 2.) et Maldonat ont enseigné que les souffrances du purgatoire sont si pénibles et les suffrages de l'Église si efficaces, qu'aucune âme, quelle que soit sa dette, n'y doit y séjourner plus de vingt et même dix ans.
La presque unanimité des théologiens rejette cette opinion ; il se peut que des âmes qui se sont converties au dernier moment après toute une vie de graves désordres non expiés, restent au purgatoire pour un temps beaucoup plus long. Les théologiens, en général, se prononcent pour une durée assez longue ( Cf. SAINT R. BELLARMIN, De gemitu colombae, 1. II, c. 9.).
D'après des révélations, le purgatoire dure trois, quatre siècles et plus pour l'expiation de fautes très graves remises au dernier moment avant la mort, surtout si ces âmes ont eu de grandes responsabilités en de très hautes charges.
Il faut du reste redire qu'au purgatoire, il n'y a plus de temps continu, de temps solaire, d'heures, de jours, d'années ; il y a l'éviternité ou l'œvum, qui mesure ce qu'il y a d'immuable en la substance des âmes, d'immuable aussi dans leur connaissance d'elles-mêmes et de Dieu, d'immuable enfin dans leur amour, et il y a le temps discontinu qui mesure la succession de leurs pensées et de leurs sentiments.
Ce temps discontinu, nous l'avons vu, est composé d'instants spirituels successifs, et chacun de ces instants, peut correspondre à dix, vingt, trente, soixante heures de notre temps solaire, comme une personne peut rester trente heures en extase absorbée par une seule pensée.
Il n'y a donc pas de proportion entre notre temps solaire et ce temps discontinu du purgatoire. Mais s'il est révélé à quelqu'un que telle âme est délivrée du purgatoire en tel instant de notre temps, cet instant correspond à l'instant spirituel de sa délivrance.
Source : Livres-mystiques.com
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Re: L'éternelle vie et la profondeur de l'âme par Fr. Garrigou-L
QUATRIÈME PARTIE
CHAPITRE VI - L'ÉTAT DES AMES DU PURGATOIRE
Après avoir parlé de la nature des peines du purgatoire, il faut voir comment elles sont supportées, et il convient de traiter par manière de synthèse de l'état même des âmes qui s'y trouvent, pour souligner les notes prédominantes de cet état.
Il faut brièvement rappeler d'abord ce que nous avons dit plus haut du mode de connaître de l'âme séparée et du jugement particulier ( Cf. supra, IIe Partie, ch. IV et VI.).
N'ayant plus leur corps, ces âmes n'ont plus les opérations de la vie sensitive ; de même elles n'ont plus que radicalement les facultés sensitives, par exemple l'imagination, la mémoire sensible. Mais elles conservent les facultés supérieures d'intelligence et de volonté. Elles gardent aussi les connaissances de la science acquise qu'elles avaient, les vertus acquises, les vertus infuses (théologales et morales), les sept dons du Saint-Esprit, mais elles les exercent sans le concours de l'imagination.
Leur mode d'être préternaturel (séparé du corps) s'accompagne normalement d'un mode d'agir préternaturel, par idées infuses, qui leur permettent de connaître le singulier dans l'universel, en particulier les personnes restées sur la terre, qui ont avec elles un rapport spécial.
En outre elles se voient intuitivement elles-mêmes, comme l'ange se voit, et connaissent donc très clairement leur spiritualité, leur immortalité, leur liberté ; elles connaissent aussi avec une absolue certitude, en elles-mêmes, comme en un miroir, Dieu auteur de leur nature et elles souffrent d'autant plus de ne pas le voir immédiatement. Elles se connaissent enfin les unes les autres.
Le jugement particulier a lieu, avons-nous dit, à l'instant même de la séparation du corps, instant qui a été le terme du mérite et du démérite, et cette sentence donnée par une illumination intellectuelle a porté sur toute la vie terrestre en ce qu'elle avait de bien et de mal, elle a donc été définitive. L'état de ces âmes dérive de ces principes et du jugement particulier.
CERTITUDE DU SALUT ET CONFIRMATION EN GRACE
Comme suite immédiate du jugement particulier, les âmes du purgatoire sont assurées de leur salut. Leur espérance n'a plus seulement comme la nôtre une certitude de tendance ( Cf. Saint Thomas IIa, IIae, q. 18, a. 4 : « Spes certitudinaliter tendit in suum finem, quasi participans certitudinem a fide. »), mais la certitude du terme ou d'arriver au terme. Sur terre il faudrait pour cela une révélation spéciale ( Cf. Conc. Trid. Denz. 805 : « Nisi ex speciali revelatione, sciri non potest, quos Deus sibi elegerit » Item n° 826. Attamen « in Dei auxilio firmissimam spem collocare et reponere omnes debent ». Ibid. n° 8o6.). Le jugement particulier contient cette révélation, l'âme est certaine maintenant de sa prédestination. Elle a une espérance non seulement ferme, mais assurée d'arriver au but.
De plus elle connaît par expérience qu'elle n'est ni au ciel, où l'on voit Dieu, ni en enfer, où on le blasphème, mais dans un lieu passager de purification, où, sans le voir, on l'aime par-dessus tout.
En outre ces âmes sont confirmées en grâce. C'est encore une suite du jugement particulier. Les théologiens l'enseignent communément en rappelant que l'Église a condamné cette proposition de Luther (Denz. 779) : « Les âmes du purgatoire pèchent constamment en cherchant à fuir les peines pour trouver le repos ». C'est à cause de cette confirmation en grâce qu'on les appelle « les saintes âmes du purgatoire ».
Source : Livres-mystiques.com
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CHAPITRE VI - L'ÉTAT DES AMES DU PURGATOIRE
Après avoir parlé de la nature des peines du purgatoire, il faut voir comment elles sont supportées, et il convient de traiter par manière de synthèse de l'état même des âmes qui s'y trouvent, pour souligner les notes prédominantes de cet état.
Il faut brièvement rappeler d'abord ce que nous avons dit plus haut du mode de connaître de l'âme séparée et du jugement particulier ( Cf. supra, IIe Partie, ch. IV et VI.).
N'ayant plus leur corps, ces âmes n'ont plus les opérations de la vie sensitive ; de même elles n'ont plus que radicalement les facultés sensitives, par exemple l'imagination, la mémoire sensible. Mais elles conservent les facultés supérieures d'intelligence et de volonté. Elles gardent aussi les connaissances de la science acquise qu'elles avaient, les vertus acquises, les vertus infuses (théologales et morales), les sept dons du Saint-Esprit, mais elles les exercent sans le concours de l'imagination.
Leur mode d'être préternaturel (séparé du corps) s'accompagne normalement d'un mode d'agir préternaturel, par idées infuses, qui leur permettent de connaître le singulier dans l'universel, en particulier les personnes restées sur la terre, qui ont avec elles un rapport spécial.
En outre elles se voient intuitivement elles-mêmes, comme l'ange se voit, et connaissent donc très clairement leur spiritualité, leur immortalité, leur liberté ; elles connaissent aussi avec une absolue certitude, en elles-mêmes, comme en un miroir, Dieu auteur de leur nature et elles souffrent d'autant plus de ne pas le voir immédiatement. Elles se connaissent enfin les unes les autres.
Le jugement particulier a lieu, avons-nous dit, à l'instant même de la séparation du corps, instant qui a été le terme du mérite et du démérite, et cette sentence donnée par une illumination intellectuelle a porté sur toute la vie terrestre en ce qu'elle avait de bien et de mal, elle a donc été définitive. L'état de ces âmes dérive de ces principes et du jugement particulier.
CERTITUDE DU SALUT ET CONFIRMATION EN GRACE
Comme suite immédiate du jugement particulier, les âmes du purgatoire sont assurées de leur salut. Leur espérance n'a plus seulement comme la nôtre une certitude de tendance ( Cf. Saint Thomas IIa, IIae, q. 18, a. 4 : « Spes certitudinaliter tendit in suum finem, quasi participans certitudinem a fide. »), mais la certitude du terme ou d'arriver au terme. Sur terre il faudrait pour cela une révélation spéciale ( Cf. Conc. Trid. Denz. 805 : « Nisi ex speciali revelatione, sciri non potest, quos Deus sibi elegerit » Item n° 826. Attamen « in Dei auxilio firmissimam spem collocare et reponere omnes debent ». Ibid. n° 8o6.). Le jugement particulier contient cette révélation, l'âme est certaine maintenant de sa prédestination. Elle a une espérance non seulement ferme, mais assurée d'arriver au but.
De plus elle connaît par expérience qu'elle n'est ni au ciel, où l'on voit Dieu, ni en enfer, où on le blasphème, mais dans un lieu passager de purification, où, sans le voir, on l'aime par-dessus tout.
En outre ces âmes sont confirmées en grâce. C'est encore une suite du jugement particulier. Les théologiens l'enseignent communément en rappelant que l'Église a condamné cette proposition de Luther (Denz. 779) : « Les âmes du purgatoire pèchent constamment en cherchant à fuir les peines pour trouver le repos ». C'est à cause de cette confirmation en grâce qu'on les appelle « les saintes âmes du purgatoire ».
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