L'apparition du 19 août 1917 (suite) Samedi prochain, 2 novembre 2024 : 1er samedi du mois N’oublion
Viens, Seigneur Jésus ! :: Messages du Ciel : Apparitions récentes et anciennes :: Fatima (Portugal)
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L'apparition du 19 août 1917 (suite) Samedi prochain, 2 novembre 2024 : 1er samedi du mois N’oublion
L'apparition du 19 août 1917 (suite)
Samedi prochain, 2 novembre 2024 : 1er samedi du mois
N’oublions pas de réciter un acte de réparation ce jour-là.
Mystère à méditer
5e mystère douloureux : Le crucifiement
Blasphèmes à réparer
Les offenses de ceux qui outragent Notre-Dame directement dans ses saintes images
Lettre de liaison n° 167 (31 octobre 2024)
Le 19 août 1917, après avoir demandé aux petits voyants de continuer à venir à la Cova da Iria le 13 de chaque mois et à réciter le chapelet tous les jours, Notre-Dame poursuivit par des propos apparemment anodins et qui, probablement pour cela, n’ont que rarement fait l’objet de commentaires de la part des différents auteurs ayant écrit sur Fatima. Pourtant, si on prend le temps de s’y arrêter quelques instants, on s’aperçoit qu’ils contiennent des recommandations d’une grande richesse et fort utiles. Même anodines en apparence, les paroles de Notre-Dame ont toujours une signification d’une grande profondeur.
Le miracle du mois d’octobre
Notre-Dame commence par dire : « Le dernier mois, je ferai le miracle pour que tout le monde croie.» Elle confirme ainsi ce qu’elle avait dit à Lucie lors de l’apparition précédente. En effet, Lucie lui avait fait les demandes suivantes : « Je voudrais vous demander de nous dire qui vous êtes, et de faire un miracle afin que tous croient que votre Grâce nous apparaît. » Et Notre-Dame lui avait alors répondu : « Continuez à venir ici tous les mois. En octobre, je dirai qui je suis, ce que je veux, et je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire. »
L’objectif de ce miracle est ici clairement précisé : il est de nous aider à croire. En effet, les miracles sont avec les prophéties les deux moyens utilisés par Dieu pour authentifier l’origine divine d’une révélation. Notre-Seigneur les a utilisés de très nombreuses fois pour prouver qu’Il était bien le Fils de Dieu. Et depuis sa Résurrection, Dieu a continué à nous annoncer des prophéties par l’intermédiaire des saints. Saint Thomas d’Aquin le dit très clairement :
La prophétie est ordonnée à la connaissance de la vérité divine ; et la contemplation de cette vérité a un double but : éclairer notre foi et diriger notre activité. (…) À chaque période, il n'a pas manqué d'hommes ayant l'esprit de prophétie, non sans doute pour développer une nouvelle doctrine de foi, mais pour diriger l'activité humaine. (Somme théologique, IIa-IIae, q. 174, art. 6)
En ce qui concerne le miracle du soleil du 13 octobre 1917, il y a à la fois un miracle et une prophétie, car le miracle a été annoncé 3 fois dans les 3 mois qui l’ont précédé. De plus, il a été annoncé avec une précision extraordinaire. C’est même une des rares fois dans l’histoire des révélations où le Ciel donne une date (13 octobre) et une heure aussi précises (midi au soleil, soit 13h30 environ heure légale) pour annoncer un événement futur. En effet, lors de sa première apparition, le 13 mai 1917, Notre-Dame a dit : « Je suis venue vous demander de venir ici pendant six mois de suite, le 13 du mois, à cette même heure. » La dernière apparition est donc annoncée pour le 13 octobre à midi à l’heure solaire.
Nous parlerons plus en détail de ce miracle dans une prochaine lettre, car il est encore très contesté de nos jours. Mais une chose est absolument incontestable : le phénomène a été prédit trois fois plusieurs mois à l’avance :
Le 13 juillet Notre-Dame a dit : « En octobre (…) je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire.»
Le 19 août, elle a dit : « Le dernier mois (c’est-à-dire le mois d’octobre), je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire.»
Le 13 septembre, elle dira : « En octobre, je ferai un miracle pour que tous croient.»
Il n’y a aucun doute que les enfants ont annoncé cette date et cette heure à chaque fois. Car le 13 octobre, plus de 70 000 personnes sont venues, soit pour voir le miracle, soit pour se moquer de la religion, persuadées qu’il n’y aurait pas de miracle. D’ailleurs, peu avant l’apparition, un prêtre regardant sa montre dit à Lucie : « Midi est déjà passé. Que tout le monde s’en aille ! Tout cela est une illusion. » Lucie ne voulant pas partir, le prêtre se mit à pousser les enfants. Lucie lui dit alors : « Que ceux qui veulent s’en aller, s’en aillent ! Moi, je ne pars pas. Je suis chez moi ici. Notre-Dame a dit qu’elle viendrait. Les autres fois, elle est venue, et maintenant aussi elle va venir. » Et quelques instants après, elle vit l’éclair annonçant l’apparition.
Convaincu ou sceptique, tout le monde savait donc que les trois petits voyants avaient annoncé un phénomène exceptionnel pour le 13 octobre à midi à l’heure solaire. Et le phénomène s’est bien produit. Comment ont-ils pu le savoir ? Qui le leur a appris ? Il est impossible que trois jeunes enfants sans instruction aient pu prédire un phénomène qui, quand bien même il aurait, pour certains, une origine naturelle, reste un phénomène exceptionnel. Quand on sait les difficultés que les météorologues ont à prévoir le temps avec quelques jours d’avance, comment les trois petits voyants ont-ils pu prédire qu’il se produirait un phénomène très local (puisqu’il n’a été observé que dans une zone d’une quarantaine de kilomètres de rayon autour de Fatima) trois mois à l’avance ? Certes, Lucie n’a pas décrit le phénomène lui-même ; mais elle a dit que le 13 octobre vers 13h30 heure légale, il se produirait un miracle, lequel a été un phénomène cosmique absolument unique dans l’histoire.
Cette phrase de Notre-Dame, « Le dernier mois, je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire », est donc une prophétie d’une précision exceptionnelle, prophétie qui s’est parfaitement réalisée et que seul Dieu est capable de faire. Car le démon ne connaît pas l’avenir et ne peut donc pas faire une telle prophétie. Ayant une connaissance beaucoup plus parfaite que nous du présent, il peut, dans une certaine mesure, prévoir ce qui va se passer dans un proche avenir. Mais il ne peut pas prédire aussi précisément trois mois à l’avance un phénomène qui ne s’est jamais produit auparavant.
Cette précision dans l’annonce du miracle est une preuve exceptionnelle de l’authenticité des apparitions de Fatima, preuve d’une force qu’on ne retrouve dans aucune autre apparition de la Sainte Vierge ou des saints. Le caractère exceptionnel de cette prophétie est également le signe de l’importance tout aussi exceptionnelle du message qui l’accompagne. Aussi est-il très surprenant que le Vatican n’en parle jamais. En particulier, dans l’important dossier qui accompagnait le texte du secret diffusé le 26 juin 2000, il n’en est jamais fait mention. Pourquoi un tel silence sur une preuve aussi extraordinaire de l’authenticité des apparitions et du message de Fatima ?
Les conséquences de l’emprisonnement du 13 août
Ensuite, Notre-Dame continue en disant : « Si l’on ne vous avait pas emmenés à la ville, le miracle aurait été plus connu. » La Sainte Vierge rappelle ainsi qu’il est juste que nous subissions les conséquences de nos actes ou de ceux de nos gouvernants.
Cette propriété de la justice divine pourra en choquer certains. Mais depuis l’origine du monde, Dieu agit ainsi. Le péché de nos premiers parents nous vaut, aujourd’hui encore, d’en supporter les conséquences. Personnellement, nous n’avons pas agi et pourtant des dizaines de générations plus tard, les hommes gardent toujours la trace du péché originel et en subissent les conséquences.
La faute commise par l’administrateur de Vila Nova de Ourem a eu pour conséquence de limiter la vision du miracle du 13 octobre à ceux qui étaient à moins d’une quarantaine de kilomètres de la Cova da Iria. Par son acte indigne, l’administrateur a ainsi attiré sur sa patrie un juste châtiment. Sans cet acte commis par une autorité publique compétente, peut-être le miracle aurait-il été vu par tout le Portugal. Quelle responsabilité terrible pour les chefs qui privent ainsi leur peuple des grâces dont Dieu aurait voulu les combler ! C’est le mystère de la justice divine. Nos contemporains ou nos descendants peuvent parfois souffrir des conséquences de nos actes. Si nous agissons bien, ils en tireront des conséquences bénéfiques. Par contre, si nous agissons mal, toute la communauté pourra en pâtir.
C’est ce qu’a remarquablement dit l’abbé Pie le 11 avril 1848, dans un discours qu’il prononça à Chartres un an avant d’être nommé évêque de Poitiers. En effet, peu après les émeutes de février 1848 qui aboutirent à la chute du roi Louis-Philippe et à la naissance de la IIe république, le saint abbé avait été invité à bénir un arbre de la liberté. Il accepta, mais en profita pour parler avec force du règne de Notre Seigneur Jésus-Christ ici-bas :
Les sociétés modernes ont trop longtemps divorcé avec Dieu. (…) Nos pères, entraînés par de lamentables préjugés, ont eu le malheur de croire qu’ils pouvaient rejeter tous les jougs, y compris celui du Maître souverain qui habite dans les cieux. Ils ont adressé à Dieu cette parole coupable : « Retire-toi loin de nous ; nous ne voulons pas de la science de tes voies » (Job XXI, 14). Et Dieu a obéi ; Il s’est retiré. Mais il est écrit que, bon gré mal gré, et nonobstant le frémissement orgueilleux des peuples, Dieu régnera ; c’est son droit : Dominus regnavit, irascantur populi (Ps 98, 1). Et quand Il ne règne pas par les bienfaits attachés à sa présence, Il règne par toutes les calamités inséparables de son absence.
C’est le mystère de la conséquence de nos propres actes sur notre entourage et notre descendance. La non observance d’un ordre divin a des conséquences au-delà de celles qui nous touchent directement. Mais, si la faute d’un membre peut rejaillir sur l’ensemble, la sainteté d’un autre membre peut tout autant rejaillir sur l’ensemble. C’est ce que l’Ange et Notre-Dame ne cessent de rappeler à Fatima. Ils nous demandent de prier et de faire des sacrifices pour la conversion des pécheurs. En faisant notre devoir d’état et en observant la loi divine, les mérites de notre conduite retombent non seulement sur nous, mais aussi sur notre prochain. C’est ainsi que nous pouvons sauver des pécheurs. C’est le vertigineux mystère de la communion des saints. Nous devons donc avoir à cœur de respecter la volonté de Dieu, non seulement pour faire notre salut, mais aussi pour contribuer à celui de notre prochain. C’est pourquoi, très pédagogiquement, Notre-Dame rappelle que, si nous ne le faisons pas, nous et notre prochain, nous en subirons les conséquences.
Notre-Dame du Rosaire
Après ce rappel, Notre-Dame ajoute : « Saint Joseph viendra avec l’Enfant Jésus, pour donner la paix au monde. Notre-Seigneur viendra aussi pour bénir le peuple. Viendra aussi Notre-Dame du Rosaire avec un petit ange de chaque côté. Viendra aussi Notre-Dame des Douleurs avec un arc de fleurs tout autour. »
Cette description, que Notre-Dame répétera dans l’apparition suivante, concerne surtout les petits voyants puisqu’ils seront les seuls à voir le tableau décrit. Toutefois, certains éléments de ce tableau nous intéressent. Nous les détaillerons en analysant les paroles de l’apparition suivante. Mais notons déjà que, pour la deuxième fois, Notre-Dame parle de Notre-Dame du Rosaire. En effet, le mois précédent, Notre-Dame avait dit : « Je veux que vous continuiez à réciter le chapelet tous les jours en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre. » Et ce 19 août, juste après la description qu’elle vient de faire, elle en parlera une autre fois en disant : « Ce sera pour la fête de Notre-Dame du Rosaire. »
Ainsi par trois fois, une fois le 13 juillet et deux fois le 19 août, la Sainte Vierge parle de Notre-Dame du Rosaire, sans préciser que c’est son nom ; elle ne le révèlera que le 13 octobre lorsqu’elle dira : « Je suis Notre-Dame du Rosaire. »
Instituée en 1573 par Grégoire XIII, étendue en 1713 à l’ensemble de l’Église universelle par Clément XI, et fixée au 7 octobre, jour anniversaire de la bataille de Lépante, par saint Pie X, la fête de Notre-Dame du Rosaire est ancienne. De même, dans les litanies de la Sainte Vierge, la 48e invocation est Notre-Dame du Très Saint Rosaire, priez pour nous. Elle était la dernière jusqu’à 5 mai 1917, date à laquelle Benoît XV ajoute une 49e invocation : Reine de la Paix. Le nom de Notre-Dame du Rosaire était donc d’un usage courant dans l’Église à l’époque des apparitions de Fatima. Il n’est donc pas étonnant que Notre-Dame l’ait employé. Mais pourquoi attendra-t-elle la dernière apparition pour révéler qu’elle est Notre-Dame du Rosaire ? Probablement parce qu’elle voulait que cette annonce soit faite le jour du grand miracle qu’elle venait d’annoncer pour la deuxième fois, pour montrer ainsi toute l’importance de cette révélation.
À Lourdes, elle confia à Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception ». À Fatima, elle dira : « Je suis Notre-Dame du Rosaire » et demandera d’établir la dévotion à son Cœur Immaculé. Et pour authentifier cette dernière révélation, elle fera un miracle extraordinaire qu’elle annoncera plusieurs mois à l’avance. Ayons donc à cœur d’invoquer la Sainte Vierge sous le nom qu’elle nous a elle-même révélé, en entourant cette révélation d’un signe si extraordinaire. Notre-Dame du Très Saint Rosaire, priez pour nous.
L’usage de l’argent
Lucie demanda ensuite : « Que voulez-vous que l’on fasse de l’argent que les gens laissent à la Cova da Iria ? ». Notre-Dame lui répondit :
Faites deux brancards. Tu porteras l’un avec Jacinthe et deux autres petites filles vêtues de blanc. L’autre, c’est François qui le portera avec trois autres petits garçons, comme lui vêtus d’une aube blanche. Ce sera pour la fête de Notre-Dame du Rosaire et ce qui restera sera pour aider à construire une chapelle que l’on fera faire.
Il y a dans cette réponse deux remarques qui nous concernent directement.
La première a trait à la tenue qu’il convient d’avoir à l’église. En parlant de la tenue que doivent avoir les porteurs des brancards, Notre-Dame souligne que ceux qui participent à une action liturgique, comme une procession, doivent être vêtus de façon digne. Il y a là une discrète recommandation de la Sainte Vierge sur la tenue que, nous-même, nous devons avoir à l’église. La tenue avec laquelle certains assistent à la messe est parfois indigne d’une telle cérémonie. Ils n’auraient pas l’idée d’aller à une invitation ainsi vêtus, mais pour aller voir le Roi des Rois, le Créateur de l’univers, une tenue négligée ne les gêne pas, au point que les prêtres sont souvent obligés de rappeler les règles à suivre pour entrer dans l’église dont ils ont la responsabilité.
L’autre remarque concerne l’usage de l’argent. Notre-Dame demande d’utiliser l’argent donné par les personnes venues à la Cova da Iria, pour faire une belle procession et pour construire une chapelle. Quelques jours avant la Passion, certains disciples avaient dit, à propos du parfum qu’une femme avait répandu sur la tête de Jésus : « On aurait pu vendre ce parfum plus trois cents deniers et les donner aux pauvres. » Jésus désapprouva leur pensées et leur dit : « C’est une bonne œuvre qu’elle a accomplie à mon égard. » (Marc XIV, 5-6). Et Jésus donna même la femme en exemple en ajoutant : « Partout où sera prêché cet évangile, dans le monde entier, ce qu’elle a fait, on le racontera en mémoire d’elle. »
La Sainte Vierge agit ici de la même façon que son Fils. Elle demande de consacrer l’argent pour une procession et pour la construction d’une chapelle. Il y a là une autre recommandation de notre Mère du Ciel sur l’usage que nous devons faire des biens que la Providence nous a confiés : nous devons en réserver une part pour l’Église, pour aider soit à la construction d’églises, soit à la célébration du culte. Certes, il convient de ne pas négliger l’aumône à faire aux pauvres ; mais il faut garder un juste équilibre entre ce que nous donnons aux pauvres et ce que nous donnons à l’Église.
En ce qui concerne les dons à faire à l’Église, voici deux idées, parmi de nombreuses autres, pour ceux qui souhaiteraient quelques suggestions dans ce domaine.
Vous pouvez aider les communautés religieuses contemplatives restées attachées à la liturgie traditionnelle en faisant un don par le site de l’association Aide aux monastères (www.aide-aux-monasteres.org). La Fondation des monastères aide déjà depuis fort longtemps les communautés religieuses. La particularité de l’association Aide aux monastères est de compléter cette aide en soutenant plus spécifiquement les communautés traditionnelles qui sont souvent moins connues.
Autre idée : nous arrivons au mois de novembre, mois spécifiquement dédié à la prière pour les âmes du purgatoire. Vous pouvez faire dire des messes selon la liturgie traditionnelle pour le repos des âmes du purgatoire en passant par le site de la Confrérie de Saint Joseph (www.offrande-messe.org). Les messes seront confiées à des prêtres recevant peu de messes et qui ne célèbrent que selon la forme traditionnelle.
Quel que soit notre choix, nous devons réserver une partie de l’argent que nous avons ou gagnons pour aider au fonctionnement de l’Église ou à la beauté des offices.
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Ces quelques réflexions montrent que ces phrases de Notre-Dame, pour anodines qu’elles soient en apparence, ont une signification qu’il convient d’approfondir. Notamment :
elles éclairent notre foi pour croire fermement à l’authenticité des apparitions et du message de Fatima ;
elles nous incitent clairement à conformer notre action à la volonté de Dieu ;
elles montrent toute l’importance de la dévotion à Notre-Dame et à son Rosaire ;
enfin elles nous rappellent de ne pas oublier d’aider l’Église par les moyens que la Providence a mis à notre disposition.
Et ce ne sont là que quelques-unes des réflexions possibles. En les méditant, nous pourrons en trouver d’autres. Car toute parole prononcée par Notre-Dame est toujours chargée de siginification.
En union de prière, dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus
Samedi prochain, 2 novembre 2024 : 1er samedi du mois
N’oublions pas de réciter un acte de réparation ce jour-là.
Mystère à méditer
5e mystère douloureux : Le crucifiement
Blasphèmes à réparer
Les offenses de ceux qui outragent Notre-Dame directement dans ses saintes images
Lettre de liaison n° 167 (31 octobre 2024)
Le 19 août 1917, après avoir demandé aux petits voyants de continuer à venir à la Cova da Iria le 13 de chaque mois et à réciter le chapelet tous les jours, Notre-Dame poursuivit par des propos apparemment anodins et qui, probablement pour cela, n’ont que rarement fait l’objet de commentaires de la part des différents auteurs ayant écrit sur Fatima. Pourtant, si on prend le temps de s’y arrêter quelques instants, on s’aperçoit qu’ils contiennent des recommandations d’une grande richesse et fort utiles. Même anodines en apparence, les paroles de Notre-Dame ont toujours une signification d’une grande profondeur.
Le miracle du mois d’octobre
Notre-Dame commence par dire : « Le dernier mois, je ferai le miracle pour que tout le monde croie.» Elle confirme ainsi ce qu’elle avait dit à Lucie lors de l’apparition précédente. En effet, Lucie lui avait fait les demandes suivantes : « Je voudrais vous demander de nous dire qui vous êtes, et de faire un miracle afin que tous croient que votre Grâce nous apparaît. » Et Notre-Dame lui avait alors répondu : « Continuez à venir ici tous les mois. En octobre, je dirai qui je suis, ce que je veux, et je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire. »
L’objectif de ce miracle est ici clairement précisé : il est de nous aider à croire. En effet, les miracles sont avec les prophéties les deux moyens utilisés par Dieu pour authentifier l’origine divine d’une révélation. Notre-Seigneur les a utilisés de très nombreuses fois pour prouver qu’Il était bien le Fils de Dieu. Et depuis sa Résurrection, Dieu a continué à nous annoncer des prophéties par l’intermédiaire des saints. Saint Thomas d’Aquin le dit très clairement :
La prophétie est ordonnée à la connaissance de la vérité divine ; et la contemplation de cette vérité a un double but : éclairer notre foi et diriger notre activité. (…) À chaque période, il n'a pas manqué d'hommes ayant l'esprit de prophétie, non sans doute pour développer une nouvelle doctrine de foi, mais pour diriger l'activité humaine. (Somme théologique, IIa-IIae, q. 174, art. 6)
En ce qui concerne le miracle du soleil du 13 octobre 1917, il y a à la fois un miracle et une prophétie, car le miracle a été annoncé 3 fois dans les 3 mois qui l’ont précédé. De plus, il a été annoncé avec une précision extraordinaire. C’est même une des rares fois dans l’histoire des révélations où le Ciel donne une date (13 octobre) et une heure aussi précises (midi au soleil, soit 13h30 environ heure légale) pour annoncer un événement futur. En effet, lors de sa première apparition, le 13 mai 1917, Notre-Dame a dit : « Je suis venue vous demander de venir ici pendant six mois de suite, le 13 du mois, à cette même heure. » La dernière apparition est donc annoncée pour le 13 octobre à midi à l’heure solaire.
Nous parlerons plus en détail de ce miracle dans une prochaine lettre, car il est encore très contesté de nos jours. Mais une chose est absolument incontestable : le phénomène a été prédit trois fois plusieurs mois à l’avance :
Le 13 juillet Notre-Dame a dit : « En octobre (…) je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire.»
Le 19 août, elle a dit : « Le dernier mois (c’est-à-dire le mois d’octobre), je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire.»
Le 13 septembre, elle dira : « En octobre, je ferai un miracle pour que tous croient.»
Il n’y a aucun doute que les enfants ont annoncé cette date et cette heure à chaque fois. Car le 13 octobre, plus de 70 000 personnes sont venues, soit pour voir le miracle, soit pour se moquer de la religion, persuadées qu’il n’y aurait pas de miracle. D’ailleurs, peu avant l’apparition, un prêtre regardant sa montre dit à Lucie : « Midi est déjà passé. Que tout le monde s’en aille ! Tout cela est une illusion. » Lucie ne voulant pas partir, le prêtre se mit à pousser les enfants. Lucie lui dit alors : « Que ceux qui veulent s’en aller, s’en aillent ! Moi, je ne pars pas. Je suis chez moi ici. Notre-Dame a dit qu’elle viendrait. Les autres fois, elle est venue, et maintenant aussi elle va venir. » Et quelques instants après, elle vit l’éclair annonçant l’apparition.
Convaincu ou sceptique, tout le monde savait donc que les trois petits voyants avaient annoncé un phénomène exceptionnel pour le 13 octobre à midi à l’heure solaire. Et le phénomène s’est bien produit. Comment ont-ils pu le savoir ? Qui le leur a appris ? Il est impossible que trois jeunes enfants sans instruction aient pu prédire un phénomène qui, quand bien même il aurait, pour certains, une origine naturelle, reste un phénomène exceptionnel. Quand on sait les difficultés que les météorologues ont à prévoir le temps avec quelques jours d’avance, comment les trois petits voyants ont-ils pu prédire qu’il se produirait un phénomène très local (puisqu’il n’a été observé que dans une zone d’une quarantaine de kilomètres de rayon autour de Fatima) trois mois à l’avance ? Certes, Lucie n’a pas décrit le phénomène lui-même ; mais elle a dit que le 13 octobre vers 13h30 heure légale, il se produirait un miracle, lequel a été un phénomène cosmique absolument unique dans l’histoire.
Cette phrase de Notre-Dame, « Le dernier mois, je ferai un miracle que tous pourront voir pour croire », est donc une prophétie d’une précision exceptionnelle, prophétie qui s’est parfaitement réalisée et que seul Dieu est capable de faire. Car le démon ne connaît pas l’avenir et ne peut donc pas faire une telle prophétie. Ayant une connaissance beaucoup plus parfaite que nous du présent, il peut, dans une certaine mesure, prévoir ce qui va se passer dans un proche avenir. Mais il ne peut pas prédire aussi précisément trois mois à l’avance un phénomène qui ne s’est jamais produit auparavant.
Cette précision dans l’annonce du miracle est une preuve exceptionnelle de l’authenticité des apparitions de Fatima, preuve d’une force qu’on ne retrouve dans aucune autre apparition de la Sainte Vierge ou des saints. Le caractère exceptionnel de cette prophétie est également le signe de l’importance tout aussi exceptionnelle du message qui l’accompagne. Aussi est-il très surprenant que le Vatican n’en parle jamais. En particulier, dans l’important dossier qui accompagnait le texte du secret diffusé le 26 juin 2000, il n’en est jamais fait mention. Pourquoi un tel silence sur une preuve aussi extraordinaire de l’authenticité des apparitions et du message de Fatima ?
Les conséquences de l’emprisonnement du 13 août
Ensuite, Notre-Dame continue en disant : « Si l’on ne vous avait pas emmenés à la ville, le miracle aurait été plus connu. » La Sainte Vierge rappelle ainsi qu’il est juste que nous subissions les conséquences de nos actes ou de ceux de nos gouvernants.
Cette propriété de la justice divine pourra en choquer certains. Mais depuis l’origine du monde, Dieu agit ainsi. Le péché de nos premiers parents nous vaut, aujourd’hui encore, d’en supporter les conséquences. Personnellement, nous n’avons pas agi et pourtant des dizaines de générations plus tard, les hommes gardent toujours la trace du péché originel et en subissent les conséquences.
La faute commise par l’administrateur de Vila Nova de Ourem a eu pour conséquence de limiter la vision du miracle du 13 octobre à ceux qui étaient à moins d’une quarantaine de kilomètres de la Cova da Iria. Par son acte indigne, l’administrateur a ainsi attiré sur sa patrie un juste châtiment. Sans cet acte commis par une autorité publique compétente, peut-être le miracle aurait-il été vu par tout le Portugal. Quelle responsabilité terrible pour les chefs qui privent ainsi leur peuple des grâces dont Dieu aurait voulu les combler ! C’est le mystère de la justice divine. Nos contemporains ou nos descendants peuvent parfois souffrir des conséquences de nos actes. Si nous agissons bien, ils en tireront des conséquences bénéfiques. Par contre, si nous agissons mal, toute la communauté pourra en pâtir.
C’est ce qu’a remarquablement dit l’abbé Pie le 11 avril 1848, dans un discours qu’il prononça à Chartres un an avant d’être nommé évêque de Poitiers. En effet, peu après les émeutes de février 1848 qui aboutirent à la chute du roi Louis-Philippe et à la naissance de la IIe république, le saint abbé avait été invité à bénir un arbre de la liberté. Il accepta, mais en profita pour parler avec force du règne de Notre Seigneur Jésus-Christ ici-bas :
Les sociétés modernes ont trop longtemps divorcé avec Dieu. (…) Nos pères, entraînés par de lamentables préjugés, ont eu le malheur de croire qu’ils pouvaient rejeter tous les jougs, y compris celui du Maître souverain qui habite dans les cieux. Ils ont adressé à Dieu cette parole coupable : « Retire-toi loin de nous ; nous ne voulons pas de la science de tes voies » (Job XXI, 14). Et Dieu a obéi ; Il s’est retiré. Mais il est écrit que, bon gré mal gré, et nonobstant le frémissement orgueilleux des peuples, Dieu régnera ; c’est son droit : Dominus regnavit, irascantur populi (Ps 98, 1). Et quand Il ne règne pas par les bienfaits attachés à sa présence, Il règne par toutes les calamités inséparables de son absence.
C’est le mystère de la conséquence de nos propres actes sur notre entourage et notre descendance. La non observance d’un ordre divin a des conséquences au-delà de celles qui nous touchent directement. Mais, si la faute d’un membre peut rejaillir sur l’ensemble, la sainteté d’un autre membre peut tout autant rejaillir sur l’ensemble. C’est ce que l’Ange et Notre-Dame ne cessent de rappeler à Fatima. Ils nous demandent de prier et de faire des sacrifices pour la conversion des pécheurs. En faisant notre devoir d’état et en observant la loi divine, les mérites de notre conduite retombent non seulement sur nous, mais aussi sur notre prochain. C’est ainsi que nous pouvons sauver des pécheurs. C’est le vertigineux mystère de la communion des saints. Nous devons donc avoir à cœur de respecter la volonté de Dieu, non seulement pour faire notre salut, mais aussi pour contribuer à celui de notre prochain. C’est pourquoi, très pédagogiquement, Notre-Dame rappelle que, si nous ne le faisons pas, nous et notre prochain, nous en subirons les conséquences.
Notre-Dame du Rosaire
Après ce rappel, Notre-Dame ajoute : « Saint Joseph viendra avec l’Enfant Jésus, pour donner la paix au monde. Notre-Seigneur viendra aussi pour bénir le peuple. Viendra aussi Notre-Dame du Rosaire avec un petit ange de chaque côté. Viendra aussi Notre-Dame des Douleurs avec un arc de fleurs tout autour. »
Cette description, que Notre-Dame répétera dans l’apparition suivante, concerne surtout les petits voyants puisqu’ils seront les seuls à voir le tableau décrit. Toutefois, certains éléments de ce tableau nous intéressent. Nous les détaillerons en analysant les paroles de l’apparition suivante. Mais notons déjà que, pour la deuxième fois, Notre-Dame parle de Notre-Dame du Rosaire. En effet, le mois précédent, Notre-Dame avait dit : « Je veux que vous continuiez à réciter le chapelet tous les jours en l’honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la paix du monde et la fin de la guerre. » Et ce 19 août, juste après la description qu’elle vient de faire, elle en parlera une autre fois en disant : « Ce sera pour la fête de Notre-Dame du Rosaire. »
Ainsi par trois fois, une fois le 13 juillet et deux fois le 19 août, la Sainte Vierge parle de Notre-Dame du Rosaire, sans préciser que c’est son nom ; elle ne le révèlera que le 13 octobre lorsqu’elle dira : « Je suis Notre-Dame du Rosaire. »
Instituée en 1573 par Grégoire XIII, étendue en 1713 à l’ensemble de l’Église universelle par Clément XI, et fixée au 7 octobre, jour anniversaire de la bataille de Lépante, par saint Pie X, la fête de Notre-Dame du Rosaire est ancienne. De même, dans les litanies de la Sainte Vierge, la 48e invocation est Notre-Dame du Très Saint Rosaire, priez pour nous. Elle était la dernière jusqu’à 5 mai 1917, date à laquelle Benoît XV ajoute une 49e invocation : Reine de la Paix. Le nom de Notre-Dame du Rosaire était donc d’un usage courant dans l’Église à l’époque des apparitions de Fatima. Il n’est donc pas étonnant que Notre-Dame l’ait employé. Mais pourquoi attendra-t-elle la dernière apparition pour révéler qu’elle est Notre-Dame du Rosaire ? Probablement parce qu’elle voulait que cette annonce soit faite le jour du grand miracle qu’elle venait d’annoncer pour la deuxième fois, pour montrer ainsi toute l’importance de cette révélation.
À Lourdes, elle confia à Bernadette : « Je suis l’Immaculée Conception ». À Fatima, elle dira : « Je suis Notre-Dame du Rosaire » et demandera d’établir la dévotion à son Cœur Immaculé. Et pour authentifier cette dernière révélation, elle fera un miracle extraordinaire qu’elle annoncera plusieurs mois à l’avance. Ayons donc à cœur d’invoquer la Sainte Vierge sous le nom qu’elle nous a elle-même révélé, en entourant cette révélation d’un signe si extraordinaire. Notre-Dame du Très Saint Rosaire, priez pour nous.
L’usage de l’argent
Lucie demanda ensuite : « Que voulez-vous que l’on fasse de l’argent que les gens laissent à la Cova da Iria ? ». Notre-Dame lui répondit :
Faites deux brancards. Tu porteras l’un avec Jacinthe et deux autres petites filles vêtues de blanc. L’autre, c’est François qui le portera avec trois autres petits garçons, comme lui vêtus d’une aube blanche. Ce sera pour la fête de Notre-Dame du Rosaire et ce qui restera sera pour aider à construire une chapelle que l’on fera faire.
Il y a dans cette réponse deux remarques qui nous concernent directement.
La première a trait à la tenue qu’il convient d’avoir à l’église. En parlant de la tenue que doivent avoir les porteurs des brancards, Notre-Dame souligne que ceux qui participent à une action liturgique, comme une procession, doivent être vêtus de façon digne. Il y a là une discrète recommandation de la Sainte Vierge sur la tenue que, nous-même, nous devons avoir à l’église. La tenue avec laquelle certains assistent à la messe est parfois indigne d’une telle cérémonie. Ils n’auraient pas l’idée d’aller à une invitation ainsi vêtus, mais pour aller voir le Roi des Rois, le Créateur de l’univers, une tenue négligée ne les gêne pas, au point que les prêtres sont souvent obligés de rappeler les règles à suivre pour entrer dans l’église dont ils ont la responsabilité.
L’autre remarque concerne l’usage de l’argent. Notre-Dame demande d’utiliser l’argent donné par les personnes venues à la Cova da Iria, pour faire une belle procession et pour construire une chapelle. Quelques jours avant la Passion, certains disciples avaient dit, à propos du parfum qu’une femme avait répandu sur la tête de Jésus : « On aurait pu vendre ce parfum plus trois cents deniers et les donner aux pauvres. » Jésus désapprouva leur pensées et leur dit : « C’est une bonne œuvre qu’elle a accomplie à mon égard. » (Marc XIV, 5-6). Et Jésus donna même la femme en exemple en ajoutant : « Partout où sera prêché cet évangile, dans le monde entier, ce qu’elle a fait, on le racontera en mémoire d’elle. »
La Sainte Vierge agit ici de la même façon que son Fils. Elle demande de consacrer l’argent pour une procession et pour la construction d’une chapelle. Il y a là une autre recommandation de notre Mère du Ciel sur l’usage que nous devons faire des biens que la Providence nous a confiés : nous devons en réserver une part pour l’Église, pour aider soit à la construction d’églises, soit à la célébration du culte. Certes, il convient de ne pas négliger l’aumône à faire aux pauvres ; mais il faut garder un juste équilibre entre ce que nous donnons aux pauvres et ce que nous donnons à l’Église.
En ce qui concerne les dons à faire à l’Église, voici deux idées, parmi de nombreuses autres, pour ceux qui souhaiteraient quelques suggestions dans ce domaine.
Vous pouvez aider les communautés religieuses contemplatives restées attachées à la liturgie traditionnelle en faisant un don par le site de l’association Aide aux monastères (www.aide-aux-monasteres.org). La Fondation des monastères aide déjà depuis fort longtemps les communautés religieuses. La particularité de l’association Aide aux monastères est de compléter cette aide en soutenant plus spécifiquement les communautés traditionnelles qui sont souvent moins connues.
Autre idée : nous arrivons au mois de novembre, mois spécifiquement dédié à la prière pour les âmes du purgatoire. Vous pouvez faire dire des messes selon la liturgie traditionnelle pour le repos des âmes du purgatoire en passant par le site de la Confrérie de Saint Joseph (www.offrande-messe.org). Les messes seront confiées à des prêtres recevant peu de messes et qui ne célèbrent que selon la forme traditionnelle.
Quel que soit notre choix, nous devons réserver une partie de l’argent que nous avons ou gagnons pour aider au fonctionnement de l’Église ou à la beauté des offices.
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Ces quelques réflexions montrent que ces phrases de Notre-Dame, pour anodines qu’elles soient en apparence, ont une signification qu’il convient d’approfondir. Notamment :
elles éclairent notre foi pour croire fermement à l’authenticité des apparitions et du message de Fatima ;
elles nous incitent clairement à conformer notre action à la volonté de Dieu ;
elles montrent toute l’importance de la dévotion à Notre-Dame et à son Rosaire ;
enfin elles nous rappellent de ne pas oublier d’aider l’Église par les moyens que la Providence a mis à notre disposition.
Et ce ne sont là que quelques-unes des réflexions possibles. En les méditant, nous pourrons en trouver d’autres. Car toute parole prononcée par Notre-Dame est toujours chargée de siginification.
En union de prière, dans le Cœur Immaculé de Marie.
Yves de Lassus
Célestine- C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
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