MAI, le mois de Marie
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Re: MAI, le mois de Marie
Chers amis,
Pour information juste au-dessus il faut lire 19ème jour et non 18ème.
Je vous présente toutes mes excuses.
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Pour information juste au-dessus il faut lire 19ème jour et non 18ème.
Je vous présente toutes mes excuses.
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 20 ème jour :
Purification de la sainte Vierge
La loi de Moïse défendait aux mères, durant quarante ou soixante jours, selon le sexe des enfants, de toucher une chose sainte ou d'approcher un temple et du sanctuaire. Ce terme expiré elles devaient se présenter au temple pour se purifier et s'offrir à Dieu, afin de racheter leur enfant par le prix qui était prescrit. Par les termes mêmes de la loi de la purification, il paraît que la sainte Vierge en était exempte, puisqu'elle n'avait pu contracter aucune des souillures ordinaires. Elle obéit cependant et ne dit pas : on me croira mère comme les autres, ce qui fera tort, non tant à moi qu'à la dignité et à la sainteté de mon Fils : elle sait trop bien que la gloire des hommes est le plus dangereux prétexte de se dispenser de ce que Dieu demande de nous. Se soumettant à toute la loi, Marie donne un exemple admirable à tout l(univers, de mettre sa gloire dans celle de Dieu et dans l'honneur d'obéir et à lui et à son Eglise.
Sur nos devoirs envers l'Eglise
L'Eglise est notre souveraine, puisque le Sauveur l'a revêtue de toute sa puissance; elle est notre mère, puisqu'elle nous a engendrés à Jésus-Christ et qu'elle nous a élevé dans la foi; elle est encore le corps mystique de Jésus-Christ
une communauté formée par lui et dont il est le chef. Nous avons donc envers l'Eglise un triple devoir à remplir.
Nous devons obéir à l'Eglise comme à notre souveraine. Souvenons-nous que ce n'est qu'à elle que le Sauveur a donné formellement un pouvoir suprême, dans l'ordre de la foi et des moeurs, en lui disant : Tout ce que vous lirez sur la terre sera lié dans le ciel; et tout ce que vous aurez déliez sur la terre sera délié dans le ciel. Pensent-ils à ces vérités ceux qui font si bon marché des lois de l'Eglise et qui se moquent de ce qu'elle approuve et révère ?
Comme enfant de l'Eglise, nous devons l'aimer. Une mère n'oublie pas son enfant, un enfant peut-il oublier sa mère ? Pour peu que nous y pensions, nous nous tiendrions éternellement et inséparablement unis à cette mère des fidèles. Comme membre de l'Eglise, nous devons la soutenir et combattre pour elle.
Ce caractère non seulement d'enfants de l'Eglise, mais les membres de l'Eglise, est un des plus beaux titres dont nous puissions nous glorifier devant Dieu et selon Dieu. De là naît pour nous tous l'obligation de travailler pour l'Eglise selon nos moyens; de là le zèle qui doit animer pour sa gloire chaque fidèle, qui, selon le mot de Tertullien, devient soldat dès qu'il s'agit de l'Eglise, et est indispensablement obligé de combattre pour sa cause, autant qu'il est en son pouvoir, et en tout cas, par la pureté de ses moeurs et la sainteté de sa vie.
Pieuse maxime : Aux fêtes des Saints considérez leurs vertus et suppliez notre Seigneur qu'il veuille bien vous en orner.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 21 ème jour
Fuite en Egypte
Le Saint Vieillard Siméon avait prédit à Marie que son âme serait percée d'un glaive de douleur et cette triste prophétie eut bientôt un commencement d'exécution. Peu après, un ange vint dire à Saint Joseph dans le sommeil : Levez-vous : Prenez l'enfant et sa mère, et fuyez en Egypte; car Hérode va chercher l'enfant pour le faire périr. Toutes ces paroles inspirent la frayeur. Levez-vous ne tardez pas un moment; n'allez pas, mais fuyez : le messager céleste paraît lui-même alarmé du péril de l'enfant;" il semble dit saint Pierre Chrysologue, que la terreur ait saisi le ciel, avant de se répandre sur la terre."
Il y avait sans doute d'autres moyens pour sauver Jésus que cette fuite précipitée, mais l'amour et la fidélité de saint Joseph devaient être éprouvés et déjà Marie devait apprendre que celui qui possède Jésus-Christ doit prendre part à ses croix. S'exiler de la patrie, où le nom de Dieu était connu, pour un pays plongé dans l'idolâtrie grossière, s'éloigner à la hâte du saint Temple et du Tabernacle, sans lui-même savoir si on les reverra jamais : c'était là une épreuve bien dure.
La Sainte Vierge et Saint Joseph obéissent cependant sans aucun mot, sans aucune pensée d'opposition ou de plainte: ils savent que le salut appartient à ceux qui font la volonté du Père céleste.
Sur la soumission à la volonté de Dieu
Il arrive dans ce monde des faits auxquels nous ne pouvons en rien contribuer, si ce n'est par nos vertus et nos prières; il en est d'autres, ordinairement de moindre importance, qui réclament activement notre concours.
L'issue des uns et des autres ne répond pas toujours à nos voeux, ainsi mais quelque triste qu'elle paraisse elle ne doit pas nous jeter dans l'inquiétude et l'abattement. Ne vous inquiétez pas dit notre divin Maître, ne demeurez pas comme suspendus en l'air, car votre Père céleste connaît vos besoin et vous donne son royaume; les événements qui nous affligent entrent tous dans les vues de sa providence. Nous devons donc, comme Marie et son vertueux époux nous soumette avec calme et humilité à la volonté du Seigneur.
Rien n'arrive sans la volonté de Dieu; on ne saurait en douter dans une foule , et il faudrait être possédé plus absurde encore qu'impie, pour vouloir s'y opposer, et cette volonté est toujours éminemment sainte et sage.
Ayons en Dieu une confiance filiale et ne laissons pas ronger le cœur par cette sollicitude inquiète pour le lendemain, que le Sauveur lui-même nous a interdite. Sans doute il n'écartera pas de nous toutes les misères temporelles, puisque nous n'avons pas notre demeure dans ce monde, ni un bonheur réel dans des biens, dont la figure elle-même doit passer; mais n'oublions point le conseil et la promesse de Jésus-Christ : Cherchez d'abord le royaume et tout le reste vous sera donné par surcroît.
Pieuse maxime : Toutes choses affligent et tourmentent l'homme, s'il ne les endure pour l'amour de Dieu.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 22 ème jour :
Fuite en Egypte
Dès son enfance et surtout pendant son séjour au temple, la Vierge sainte avait évité avec le plus grand soin l'entretien des hommes, afin de pouvoir écouter toujours l'esprit de Dieu, cette chaste vérité qui vient se répandre dans notre coeur, quand elle le trouve préparé, tranquille et pacifique. Après le cantique des anges et l'adoration des bergers, elle était dans l'admiration des choses qu'on disait de Jésus, mais elle les conservait dans son coeur.
Aujourd'hui qu'elle pourrait se plaindre de la cruauté d'Hérode, et de l'exil si dur qu'il lui infligeait, elle se tait encore. Ce silence si constamment observé, dans des circonstances bien différentes, ne contient-il pas pour nous un haut enseignement ?
Sur le silence
L'exemple de Marie nous montre qu'il est trois sortes de silence que nous devons observer : Le silence de recueillement, le silence de prudence dans nos entretiens et le silence de patience dans nos contradictions.
Le silence de recueillement est absolument nécessaire à l'âme qui veut conserver l'esprit de prière et d'union à Dieu, sans lequel il n'est point de vie chrétienne. Ce n'est qu'une âme seule, que Dieu visite et qu'il enrichit de ses lumières et de ses grâces.
Le silence de prudence est tout aussi nécessaire, afin d'éviter dans nos conversations de faire des fautes contraires à la charité. Car la perfection du silence ne consiste pas seulement à ne pas parler, quand ce n'est pas utile, mais aussi à ne parler que d'après des règles de la charité chrétienne. Le contraire arrive par malheur trop souvent; et faute d'attention et de réserve, on se laisse entraîner à des péchés même considérables.
Le silence de patience, qui consiste à se taire dans les peines et les traverses de la vie, est plus difficile. Peut de personne aime à souffrir et moins encore à souffrir en silence sous les yeux de Dieu; cependant c'est le silence qui sanctifie nos croix et nos afflictions et qui en augmente beaucoup le mérite.
N'oublions jamais cette maxime si belle et si vraie de Thomas Kempis : C'est dans le repos du coeur et le silence, qu'une âme dévouée à Dieu fait des progrès.
Pieuse maxime : Pour remporter la victoire sur nos ennemis et faire un grand progrès dans la vertu, il faut commencer une bonne fois avec grand courage et beaucoup de résolution.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 23 ème jour :
Retour d'Egypte
Hérode retint bien peu cette couronne, qu'il avait cru affermir sur sa tête par le massacre des Saints Innocents; la mort le jeta nu et seul au pied du tribunal de Dieu : et l'ange apparut de nouveau à Saint Joseph, pour le rappeler dans la terre d'Israël.
La sainte Famille revint dans sa patrie mais comme elle apprit qu'Archelaus avait succédé à son père Hérode, elle se retira dans la ville pauvre et méprisée de Nazareth, pour y vivre encore du travail de ses mains.
L'enfant Jésus croissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Heureux le vieillard à qui il s'est donné pour Fils ! Hereuse surtout sa sainte Mère qui le voit hors des langes développer ses bras, faire soutenu par elle, ses premiers pas, denouer sa langue et bégayer les louanges de Dieu son Père ! La hutte de Nazareth est devenue le paradis sur la terre par la présence de Jésus-Christ.
Sur l'exercice de la présence de Dieu
Si nous désirons sincèrement posséder Dieu dans le ciel, pouvons-nous l'oublier sur la terre ? Ne dirons-nous pas avec le prophète Isaïe : "Votre nom et votre souvenir, ô Seigneur ! sont le désir et les délices de mon coeur; mon âme vous a souhaité ardemment pendant la nuit, et je me lèverai dès l'aurore, pour vous chercher de toute l'étendue de mon esprit et de mon coeur ?
La pensée de la présence de Dieu est la source des pures consolations. Comme la vue amoureuse de Dieu fait la félicité des Saints dans le ciel, de même le souvenir amoureux de Dieu doit faire notre bonheur sur la terre. Dieu remplit le ciel et la terre; il est en nous. Réjouissons-nous donc dans le Seigneur, réjouissons-nous sans cesse, parce que le Seigneur est près de nous.
Ce souvenir est un excellent préservatif contre le péché. Le Seigneur qui doit être notre juge, est témoin aussi de toutes nos actions et pénétre les replis les plus cachés de notre coeur; aucune pensée, quelque fugitive qu'elle soit, ne saurait échapper à ses yeux, et il remarque tout pour récompenser ou punir au jour des justices.
Quel motif pour nous de ne rien nous permettre qui puisse lui déplaire ! C'est en Dieu que nous avons la vie, le mouvement et l'être, et peut-être serait-on en droit de nous dire : Dieu est au milieu de vous et vous l'ignorez !
Pieuse maxime : Il ne faut jamais faire aucun mal pour quelque grad bien que ce soit
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 24 ème jour :
La Sainte Vierge perd l'Enfant Jésus à Jérusalem
Selon le précepte de la loi, Joseph et Marie ne manquaient pas d'aller tous les ans célébrer la Pâque dans le temple de Jérusalem. Ils y menèrent le Fils de Dieu, qui daignait être aussi leur fils, quand il eut atteint l'âge de douze ans. Après les fêtes, la sainte Famille se mit en route pour retourner en Galilée, mais après un jour de marche, la Sainte Vierge et son pieux époux s'aperçurent que Jésus leur avait échappé et ne se trouvait même pas parmi leurs amis et leurs proches.
L'inquiétude d'abord et ensuite une vive douleur s'empara de leurs âmes, et ce ne fût que trois jours, trois siècles pour le coeur d'une mère, qu'ils retrouvèrent le Sauveur- enfant au milieu des docteurs dans le temple. Cette soustraction momentanée de Jésus n'était pas une punition pour Joseph et Marie, car nulle part on ne les accuse de l'avoir perdu par quelque négligence ou autre faute; mais il en est quelquefois autrement de nous. Il n'y a donc rien que nous devions avoir plus à coeur que de prévenir cet éloignement de Jésus.
Sur les moyens de conserver la ferveur
En nous rappeleons les motifs qui nous ont portés à vivre chrétiennement, les vues qui nous ont été données alors sur l'obligation de la pénitence, la vanité des espérances du monde, la durée de la grandeur des biens et des maux futurs, l'exemple de la charité de Jésus-Christ et les dettes immenses que nous lui avons pour sa Miséricorde et son amour: employons les préservatifs suivants :Evitions avec soin les moindres infidélités. Il est sans doute des âmes trop craintives qui, par un principe d'amour-propre qu'elles ne découvrent pas, agissent avec trop d'anxiété et d'inquiétude. Mais sous prétexte d'éviter leurs scrupules, ne donnons pas dans une erreur opposée. Réfléchissons souvent sur le déclin insensible, par lequel on s'affaiblit dans la piété et craignons les conséquences du moindre relâchement. Ne soyons complaisants, doux et affables que par un motif de charité et de foi, et non par le désir de plaire. Aussi longtemps qu'une humilité sincère règnera dans notre âme, nous aurons peu à craindre que Jésus-Christ ne s'en éloigne.
Ne diminuons rien à nos exercices de piété. Il faut surtout avoir en grande estime la prière intérieure et mentale, si nous désirons continuer à bien faire celle qui a besoin de paroles et qui est paroles. Perséverons-y avec courage, surtout quand nous éprouvons quelque dégoût, et ne prenons jamais des épreuves une occasion de nous décourager. Suivons l'exemple de la sainte Vierge et de saint Joseph, recherchons Jésus avec ardeur surtout dans son saint temple: ouvrons avec simplicité notre coeur au guide spirituel que Dieu nous a donné, et suivons ses avis avec autant de docilité et de confiance.
Pieuse maxime : Si l'on affronte la souffrance avec courage, les difficultés s'avanouissent et la peine même devient délicieuse.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 25 ème jour :
Retour à Nazareth
Après avoir étonné les docteurs de la loi dans le temple, le Sauveur revint avec saint Joseph et la sainte Vierge à Nazareth, pour leur obéir et porter avec eux le poids du jour et de la chaleur dans les durs travaux de l'indigence. Qu'il était pauvre ce roi de gloire qui pouvait nous dire avec vérité : Les renards ont des tanières et les oideaux des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête !
Sa mère toujours pauvre aussi, n'est pas étonnée de ce dénuement absolu du Fils de Dieu, qu'elle a vu dans l'étable de Bethléem comme dans sa chétive demeure de Nazareth : elle sait trop bien à quels désordres a donné lieu la soif maudite des richesses, pour ne pas comprendre que le Sauveur devait y opposer la vertu contraire dans toute sa perfection. Son trésor d'ailleurs était au ciel, comment les biens, de la terre auraient-ils pu trouver quelque place dans son coeur?
Sur l'attachement aux richesses
On n'est pas injuste pour posséder les biens de la terre, et on n'est pas criminel pour les augementer, selon les besoins de la famille, par des moyens que la religion avoue. Aussi quand le Sauveur nous montre le mauvais riche enseveli dans l'enfer et le pauvre Lazare appelé à une couronne immortelle, il nous fait voir celui-ci transporté dans le sein d'Abraham, de cet Abraham qui, selon la sainte écriture, possédait des richesses immenses. De sorte que voilà tout à la fois dans le ciel un riche et un pauvre, ou plutôt, comme dit Saint Augustin, deux riches des trésors de la grâce et deux pauvres de coeur et détachés des biens de la terre. Ce ne sont donc pas les richesses; mais l'attachement trop grand aux richesses qui rend criminel, et qui est entièrement incompatible avec l'Evangile. Saint Paul ne parle jamais de la passion de l'argent, sans y accoler le nom d'idolâtrie, et le Fils de Dieu lui-même nous enseigne formellement que de toutes les idolâtries celle-là est la plus ennemie de Dieu. Et cependant combien de chrétiens s'y trompent et usent leurs vie à se procurer des biens, dont la mort héritera bientôt, et négligent les biens céléstes ! Qu'ils seraient heureux, s'ils cherchaient avant tout le royaume de Dieu, en regardant les biens qui passent comme d'un intérêt très secondaire !
L'attachement aux richesses est une source de crimes. On veut s'enrichir et en peu de temps : Est-il possible de le faire sans manquer aux devoirs que la justice impose ? On s'efforcera sans doute d'éviter tout ce qui pourrait compromettre avec la justice humaine, mais on s'étourdira peu à peu pour ne pas entendre la voix de la conscience et celle de la justice divine, qui sont tout autrement sévères. Quiconque veut s'enrichir si promptement se rendra coupable de beaucoup d'iniquités. Est-on riche, on en devient d'ordinaire orgueilleux et trop souvent on se laisse aller à tous les excès du luxe et du libertinage.
Quel est le remède à tant de maux ? C'est que le riche ne donne pas son coeur à des biens passagers, mais qu'il soit bien persuadé qu'il n'est que le dépositaire de ses richesses, pour s'en faire par l'aumône de puissants avocats près de Dieu. Quand au pauvre, qu'il comprenne bien à son tour que ce n'est pas la pauvreté, mais l'esprit et l'amour de la pauvreté qui sanctifient.
Pieuse maxime : Un très bon remède pour effacer des choses de la terre, auxquelles vous remarquez que vous êtes attaché, c'est de ne pas y penser, mais au contraire d'élever votre esprit vers Dieu.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 26 ème jour :
Jésus et Marie aux Noces de Cana
Le Sauveur du monde a commencé sa vie publique; saint Jean-Baptiste a montré cet agneau de Dieu, dont le sang doit réconcilier le ciel son baptême, l'Esprit saint est descendu sur lui et le Père éternel l'a proclamé son Fils bien-aimé, dont la parole doit être écoutée avec docilité par tous les hommes.
Mais ce n'est qu'aux Noces de Cana en Galilée que l'Homme-Dieu se fait connaître lui-même par le miracle du changement de l'eau en vin, miracle d'autant plus cher aux enfants de Marie, qu'étant le premier de ceux qu'à faits Jésus-Christ, il s'opère à la prière de la sainte Mère.
Elle semble d'abord essuyer un refus, mais, sûre de sa bonté infinie, elle n'en tranquillise pas moins les époux, en leur disant : Faites tout ce qu'il vous dira; pouvait-elle mieux nous apprendre la confiance filiale avec laquelle nous devons servir Dieu ?
Sur la confiance en Dieu
La vue de nos péchés et de nos misères est sans doute un excellent moyen d'acquérir et conserver l'humilité; elle doit nous inspirer une grande défiance de nous-mêmes : mais cette défiance conduirait à un écueil, si elle n'était pas accompagnée d'une sincère et entière confiance en Dieu.
La timiditié et l'inquiétude offensent Dieu, parce qu'elles sont injurieuses pour l'amour avec lequel il veille incessamment sur nous.
On voudrait savoir à quoi s'en tenir : avoir ses comptes réglés, trouver des ressources pour ce qui reste et reposer sur quelque chose qui semble moins incertain à notre égard que la Miséricorde de Dieu.
Mais tout cela est plutôt l'effet de notre peu de foi et de notre orgueil que d'une sincère pénitence. Notre confiance en Dieu ne saurait être trop grande, si nous y joigons la bonne volonté de remplir fidèlement nos devoirs.
En faisant pénitence pour nos iniquités passées, nous devons nous adonner aux bonnes oeuvres pour réparer le temps perdu, et suivant le conseil de la sainte Vierge, faire tout ce que Jésus-Christ nous dit. Saint Cyprien a dit : Plus le vase de votre confiance sera profond, plus grande sera la quantité des eaux célestes qu'y versera le Seigneur.
Pieuse maxime : Cherchez à instruire par vos actions plutôt que par vos paroles.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
MAI, le mois de Marie : 27 ème jour :
Marie sur le calvaire
La Mère des Douleurs était debout près de la croix, où le Fils de Dieu, son Fils, déjà épuisé par des tortures sans nombre, allait mourir pour nos péchés d'une mort aussi humiliante qu'affreuse. Quel spectacle ! Les anges de paix pleuraient amèrement : qui pourrait donc comprendre combien fut cruel le glaive qui perça l'âme de la Sainte Vierge ?
Pensez qu'elle était mère, dit saint Ambroise, cogita matrem, et peut-être pourrez-vous vous en former une faible idée. Un coeur noble et généreux souffre plus de l'affliction d'une personne aimée que de ses propres maux; la vue de Marie ajoute donc un nouveau poids aux tourments deJésus-Christ, et la vue de son fils crucifié fait subir à la Sainte Vierge un supplice, auquel on ne trouve point de nom : cependant elle s'y résigne avec un calme et une constance qui lui ont bien mérité le titre de Reine des Martyrs que la sainte Eglise lui donne.
La Passion de Jésus et la Compassion de Marie ne doivent-elles pas nous apprendre le prix des souffrances ?
Sur l'amour des souffrances
L'amour des souffrances est un des caractères du chrétien. Cette proposition peut étonner et sans doute elle est désagréable à la nature, mais elle n'en est pas moins rigoureusement vraie.
Dès notre enfance, nous avons appris que la croix est le signe et l'étendard du chrétien. Cette croix c'est la souffrance, c'est la partie de la passion de notre divin Maître que nous devons accomplir, comme ses membres.
L'amour des souffrances les adoucit. L'homme n'a que peu de jours à vivre sur la terre et sa vie est semée de croix et de misères : ne s'y soumet-il qu'à contre-coeur et impatiemment, il les subit dans toute leur amertume et ajoute un nouveau mal à celui qu'il souffre.
La douleur d'un malade sera de beaucoup allégée, s'il espère la guérison de l'opération cruelle qu'on lui voit faire.
Combien donc ne sont pas adoucies les peines du chrétien qui y voit des preuves de la bonté d'un Dieu qui châtie ceux qu'il aime, et les garanties, non d'un rétablissement momentané, mais d'une vie éternelle ?
Pieuse maxime : Détachez votre coeur de toutes choses et cherchez seulement Dieu; de cette manière vous le trouverez.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
Re: MAI, le mois de Marie
Mai, Mois de Marie 28ème jour
Près de la croix, Marie nous est donnée pour Mère
Parmi les paroles si touchantes et si pleines de hautes leçons, que Jésus-Christ prononce sur la croix, il en est une qui paraît bien dure pour Marie : "Femme dit-il en montrant Jean, voici votre fils ! " O triste échange ! s'écit Saint Bernard; Jean vous est donné pour Jésus, le disciple pour le Maitre, le fils de Zébédée pour le Fils de Dieu.
Le coeur de Marie en est sans doute navré; mais à côté de la victime trois fois sainte qui s'immole par amour pour nous, pourrait-elle hésiter de s'y soumettre, elle qui nous aime aussi et plus que tous les esprits céléstes ? Dans la personne de l'apôtre bien-aimé, elle nous adopte pour ses enfants, et Saint Jean, transporté de joie à cette parole : Mon fils, voilà votre Mère, l'honore et l'aime désormais comme sa mère véritable.
Sur la confiance en Marie
La confiance en Dieu doit être entière. Comme Mère de Dieu, Marie est toute-puissante, et dans le ciel comme sur la terre rien ne saurait lui résister : l'Eglise le reconnaît, quand elle lui donne le titre de Reine du Ciel. Il est juste assurément que le fils communique sa puissance à sa mère, et la puissance du divin Fils de Marie étant sans bornes, il la donne à sa Mère dans la mesure qu'une créature peut en porter, en l'assurant de plus que jamais elle ne lui demandera rien sans l'obtenir. " Il est impossible dit Saint Bonaventure, qu'une prière faite à la Sainte Vierge ne soit pas exaucée, car elle ne sait ce que c'est de ne pas compatir à nos maux ou de ne pas les soulager."
Notre confiance doit être filiale; comme Marie est bien réellement notre mère, notre confiance en elle doit avoir un caractère particulier et s'imprégner d'un sentiment qui n'a point la confiance que nous inspirent les autres saints. Une mère n'aime pas, ne gratifie et ne pardonne pas, comme le fait un ami ou un bienfaiteur; elle est tout autrement bonne et généreuse cette mère du divin amour et de la sainte espérance.
Prions Marie avec la confiance et l'abandon d'un enfant; dans nos misères et dans la douleur que nous inspirent nos péchés; implorons sa clémence, comme un enfant expose ses besoins à sa mère, lui découvre les plaies de son coeur, et remet son avenir entre ses mains. S'il est des prières qu'elle n'exauce pas, ce sont celles qui ont pour objet des biens dangereux et ce refus prouve encore sa tendresse maternelle : une bonne mère arrache des mains de son enfant le 1er qui pourrait le blesser.
Pieuse maxime : Il est certain que l'amour de Dieu ne consiste pas à verser des larmes ni à ressentir une douceur ou une tendresse de coeur, mais bien à servir Dieu avec justice, force et humilité.
Source : Les quatre mois réunis de l'Abbé Guillaume 1890
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