Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 6
Viens, Seigneur Jésus !
Bienvenue sur le Forum "Viens, Seigneur Jésus!"

Forum catholique consacré à la Fin des Temps, à la diffusion des Messages du Ciel, à la dénonciation du Nouvel Ordre Mondial et à la préparation de la Nouvelle Civilisation de l'Amour et au Second Retour de Jésus !
Viens, Seigneur Jésus !
Bienvenue sur le Forum "Viens, Seigneur Jésus!"

Forum catholique consacré à la Fin des Temps, à la diffusion des Messages du Ciel, à la dénonciation du Nouvel Ordre Mondial et à la préparation de la Nouvelle Civilisation de l'Amour et au Second Retour de Jésus !

Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

4 participants

Page 6 sur 10 Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10  Suivant

Aller en bas

Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 6 Empty Re: Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

Message  stjeanlagneau Mar 27 Fév 2018 - 8:40

Sonné

_________________

Bonne Nouvelle "CHERCHEZ D'ABORD LE ROYAUME DE DIEU ET SA JUSTICE,
ET LE RESTE VOUS SERA DONNE PAR SURCROIT"  (Matthieu 6,33)

La Parole !
stjeanlagneau
stjeanlagneau
C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !
C'est la Béatitude Éternelle du Ciel !

Messages : 27850
Date d'inscription : 04/05/2011
Age : 57
Localisation : BRETAGNE

Revenir en haut Aller en bas

Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 6 Empty Re: Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

Message  VotreServiteur Jeu 1 Mar 2018 - 16:20

Inclinaison de la balance

L’intervention du Pape François traitait également d’une autre crise qui avait surgi au sein du parti "progressiste", à savoir la défense directe de l’enseignement moral catholique établi par le Cardinal Erdő, le Rapporteur Général du Synode. Dans son rapport d’ouverture, présenté le premier jour de l’assemblée, Erdő a réaffirmé l’enseignement de l’Église à travers tout le spectre de l’éthique sexuelle, y compris en rejetant résolument la "proposition Kasper". La réaffirmation de l’orthodoxie catholique par Erdő a encouragé de nombreux pères synodaux, mais le Pape François a agi de manière décisive pour la saper. Dans son intervention imprévue du lendemain matin, le Pape François a ordonné aux pères de considérer le Synode Ordinaire comme étant en parfaite continuité avec le Synode Extraordinaire. Il leur a dit qu’ils ne devaient considérer que trois documents comme documents formels du synode ; il s’agissait de son propre discours d’ouverture au Synode Extraordinaire, de la Relatio du Synode Extraordinaire et de son propre discours de clôture de ce synode. Il a également souligné que c’est l’Instrumentum Laboris qui devrait guider la discussion dans les prochains jours.

Cela a sapé l’autorité du rapport du Cardinal Erdő et a signalé aux pères synodaux qu’il souhaitait que les discussions se déroulent dans le sens établi par la Relatio Synodi oblique plutôt que par le Cardinal Erdő. Le pape a également précisé que la question de la réception de la Sainte Communion par les « divorcés et remariés » était à l’ordre du jour pour le synode. Le contenu de l’intervention du Saint-Père a été répété à plusieurs reprises par le P. Lombardi et d’autres intervenants lors de la conférence de presse (126). Les actions du Pape François semblaient orientées vers l’affaiblissement des efforts du Cardinal Erdő pour réorienter le Synode Ordinaire vers l’affirmation et la défense de la doctrine catholique.

À bien des égards importants, le Synode Ordinaire a suivi une voie similaire à celle de la première assemblée. Le service de presse semblait encore une fois manipuler le contenu. Le P. Rosica a tenu à rapporter une intervention dans laquelle il a été dit que « dans la pastorale des personnes, le langage de l’inclusion doit être notre langue, en tenant toujours compte des possibilités et des solutions pastorales et canoniques ». Il a également fait référence à des interventions appelant à une « nouvelle catéchèse pour le mariage », à un « nouveau langage pour parler aux gens de notre temps », à de nouvelles « approches pastorales pour ceux qui vivent ensemble avant le mariage » et à une nouvelle approche de l’homosexualité.

L’une des interventions relayées par Rosica était la suggestion que la question de la Sainte Communion pour les divorcés et remariés pouvait être résolue de différentes manières dans différentes parties du monde. Cela conduirait à des pratiques différentes, et implicitement des doctrines différentes, dans différentes parties de l’Église. Ces appels à la "décentralisation" s’inscrivaient dans le cadre de la stratégie globale adoptée par le parti "progressiste" (127).

Dans un important discours prononcé le 17 octobre 2015, à mi-parcours du Synode, le Pape François déclarait qu’il « ressentait le besoin de procéder à une saine "décentralisation" » du pouvoir vers « les Conférences Épiscopales ». « Nous devons réfléchir à une meilleure réalisation à travers ces organismes », a-t-il dit, parce que « l’espoir du Concile que de tels organismes contribuent à accroître l’esprit de collégialité épiscopale n’a pas encore été pleinement réalisé » (128).

La demande de dévolution du pouvoir, y compris « une véritable autorité doctrinale », a été réitérée par certains pères synodaux. L’Abbé Jeremias Schroder, qui a assisté au synode en tant que représentant de l’Union des Supérieurs Généraux, a déclaré que tant « l’acceptation sociale de l’homosexualité » que la manière de traiter les « personnes divorcées et remariés » sont des exemples « où les Conférences épiscopales devraient être autorisées à formuler des réponses pastorales en harmonie avec ce qui peut être prêché, annoncé et vécu dans un contexte différent ».

L’Abbé alléguait que cette délégation était soutenue par une majorité des pères synodaux. « Cela est arrivé à maintes reprises, de nombreuses interventions dans l’aula ont développé le sujet qu’il devrait y avoir une délégation et l’autorisation de traiter des questions au moins pastoralement de différentes manières selon les cultures... Je pense que j’ai entendu quelque chose comme ça au moins vingt fois dans les interventions, alors que seulement deux ou trois personnes se sont prononcées contre, affirmant que l’unité de l’Église doit être maintenue à tous égards et qu’il serait douloureux d’entrer dans une telle délégation d’autorité. » (129)

Il y avait en fait une opposition considérable de la part des pères synodaux conservateurs, comme en témoignent les interventions publiées de prélats tels que l’Archevêque Gadecki de Poznan, l’Archevêque Tomas Peta du Kazakhstan et l’Archevêque Majeur de Kiev, Sviatoslav Shevchuk. Pourtant, la résistance de tels cardinaux et évêques n’a pas pu empêcher l’approbation de nombreux paragraphes qui semblaient miner, voire directement contredire, l’enseignement catholique antérieur (130). À cet égard, le paragraphe 85 de la Relatio, qui soulève la question de « l’intégration » des catholiques divorcés et remariés qui ne sont pas entièrement coupables de leurs péchés, revêt une importance particulière. Ce paragraphe est référencé et développé dans l’Exhortation Apostolique Amoris Laetitia. Dans le paragraphe 305, et la note de bas de page qui l’accompagne (n° 351), le Pape François indique que, dans certains cas, ceux qui vivent dans un « état objectif de péché » peuvent être admis aux sacrements de Pénitence et de Sainte Communion sans modification de la vie, lorsqu’il est jugé qu’ils ne sont pas « subjectivement coupables » de péché mortel. Il s’agit d’une dérogation à l’enseignement établi selon lequel ceux qui sont objectivement coupables de péché mortel public doivent se voir refuser l’admission aux sacrements, malgré l’existence de facteurs qui pourraient réduire leur culpabilité. En ce qui concerne les divorcés et remariés, le Pape Jean-Paul II a enseigné : « Ils ne peuvent y être admis du fait que leur état et leur condition de vie contredisent objectivement cette union d’amour entre le Christ et l’Église qui est signifiée et accomplie par l’Eucharistie. » (131) Il y a donc un conflit entre l’enseignement du paragraphe 305 d’Amoris Laetitia et celui du paragraphe 84 de Familiaris Consortio.

Pour être approuvé, chaque paragraphe devait, selon les règles du synode, être approuvé à la majorité des deux tiers, soit 177 voix. Le paragraphe 85 a reçu 178 voix. On peut voir que si le Pape François n’avait pas ajouté au synode, comme ses propres nominations papales spéciales, de nombreuses personnes – y compris le Cardinal Kasper lui-même – qui étaient connues pour soutenir l’admission des pécheurs publics non repentants aux sacrements, le paragraphe n’aurait pas été approuvé. Ce seul fait vaudrait l’affirmation selon laquelle les synodes sur la famille étaient truqués, par le Pape lui-même. Mais il y a suffisamment de preuves d’une manipulation systématique tout au long du processus synodal pour justifier la remarque de Mgr Athanase Schneider : la manipulation des synodes « restera pour les générations futures et pour les historiens une marque noire qui a entaché l’honneur du Siège Apostolique » (132).

(126) "Has the intervention of Pope Francis returned the synod to a heterodox trajectory ?" (L’intervention du Pape François a-t-elle ramené le synode sur une trajectoire hétérodoxe ?), 7 octobre 2017, Voice of the Family. http://voiceofthefamily.com/has-the-intervention-of-pope-francis-returned-synod-to-heterodox-trajectory/

(127) "Has the intervention of Pope Francis returned the synod to a heterodox trajectory ?" (L’intervention du Pape François a-t-elle ramené le synode sur une trajectoire hétérodoxe?), 7 octobre 2017, Voice of the Family. http://voiceofthefamily.com/has-the-intervention-of-pope-francis-returned-synod-to-heterodox-trajectory/

(128) "Ceremony Commemorating the 50th Anniversary of the Institution of Synod of Bishops : Address of His Holiness Pope Francis" (Cérémonie commémorant le 50e anniversaire de l’institution du Synode des Évêques : Discours de Sa Sainteté le Pape François), 17 octobre 2015, vatican.va http://w2.vatican.va/content/francesco/en/speeches/2015/october/documents/papa-francesco_20151017_50-anniversario-sinodo.html
(en français : http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2015/october/documents/papa-francesco_20151017_50-anniversario-sinodo.html )

(129) "Papal calls for decentralization put integrity of Catholic doctrine at risk" (Les appels du Pape à la décentralisation mettent en péril l’intégrité de la doctrine catholique), 22 octobre 2015, Voice of the Family, http://voiceofthefamily.com/papal-call-for-decentralization-puts-integrity-of-catholic-doctrine-at-risk/

(130) Une analyse détaillée de la "Relatio Synodi" du Synode Ordinaire peut être trouvée dans "Analysis of the Final Report of the Ordinary Synod" (Analyse du Rapport Final du Synode Ordinaire), 10 mars 2016, Voice of the Family, http://voiceofthefamily.com/wp-content/uploads/2016/03/Analysis-of-the-Final-Report-of-the-Ordinary-Synod-on-the-Family15-3-16.pdf

(131) Jean-Paul II, Familiaris Consortio, N° 84.

(132) "Bishop Athanasius Schneider on the synod on the family" (Mgr Athanasius Schneider sur le Synode de la Famille), 5 novembre 2014, LifeSiteNews, https://www.lifesitenews.com/news/bishop-athanasius-schneider-on-the-synod-on-the-family
VotreServiteur
VotreServiteur
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.

Messages : 139
Date d'inscription : 19/11/2017

Revenir en haut Aller en bas

Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 6 Empty Re: Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

Message  VotreServiteur Ven 2 Mar 2018 - 16:00

2) Qu’enseigne le Pape François ?
Amoris Laetitia et les Dubia des cardinaux


Le Pape François a donné suite au Synode sur la Famille en publiant en mars 2016 l’Exhortation Apostolique Amoris Laetitia, destinée à transmettre l’enseignement du Synode. Avec plus de cent pages, l’Exhortation est difficile à résumer, mais ses sections les plus controversées se trouvent principalement au chapitre 8. Plus précisément, le paragraphe 305, ainsi que sa note de bas de page 351, ont été interprétés par divers évêques comme autorisant directement la Communion pour les catholiques divorcés et remariés civilement : « En raison de certaines formes de conditionnements et de facteurs atténuants, il est possible que dans une situation objective de péché – qui n’est peut-être pas subjectivement coupable, ou totalement coupable – une personne puisse vivre dans la grâce de Dieu, aimer et grandir aussi dans la vie de grâce et de charité, tout en recevant l’aide de l’Église à cette fin. » La note de bas de page 351 disait clairement : « Dans certains cas, cela peut inclure l’aide des sacrements. »

Bien que la controverse ait fait rage sur l’interprétation correcte ou voulue de ces passages, avec de nombreux évêques insistant sur l’impossibilité pour un document papal de contredire l’enseignement antérieur, les évêques de Buenos Aires ont publié leurs directives en septembre 2016 (133). Ils ont admis que « les prêtres peuvent suggérer une décision de vivre en continence », mais ont dit que « si les partenaires échouent dans ce but », après avoir suivi « un processus de discernement », Amoris Laetitia « offre la possibilité d’avoir accès au sacrement de la Réconciliation », sans avoir l’intention de cesser les relations conjugales (134).

Alors que la controverse sur l’interprétation se poursuivait, François garda le silence et n’a pas corrigé les évêques comme Chaput de Philadelphie et Stanislaw Gadecki de Poznan, qui ont adopté la position conservatrice. Mais les seules approbations du Pape ont été envoyées aux évêques de Buenos Aires et de Malte (135) sous forme de lettres de remerciement pour leurs interprétations libérales. François a écrit à ses anciens collègues argentins en les remerciant pour leurs « très bonnes » lignes directrices qui « reflètent pleinement le sens du chapitre VIII d’Amoris Laetitia ». Le pape a ajouté : « Il n’y a pas d’autres interprétations. » (136) Une lettre similaire aurait été envoyée à Malte par l’intermédiaire de la procuration du Pape, le Secrétaire Général des Synodes des Évêques, le Cardinal Lorenzo Baldisseri.

Compte tenu des interprétations divergentes et de l’apparente subjectivité qu’Amoris Laetitia introduisit dans l’enseignement moral catholique, plusieurs cardinaux adressèrent au Pape une lettre demandant des éclaircissements sur le document. Les signataires sont maintenant au nombre de six, bien que seulement quatre noms aient été rendus publics – les Cardinaux Brandmüller, Burke, Caffarra et Meisner – mais ils auraient le soutien d’une vingtaine ou d’une trentaine d’autres. Ils ont commencé par envoyer au Pape et au Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi une lettre privée le 19 septembre 2016 avec les demandes mentionnées. Celles-ci ont été formulées sous la forme traditionnelle des dubia, c’est-à-dire des points contestés qui sont soumis à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi lorsque l’enseignement de l’Église semble incertain. Les cinq dubia peuvent se résumer comme suit :

1. Est-il devenu licite d’admettre les personnes divorcées et remariés à la Sainte Communion ?

2. Est-ce encore l’enseignement catholique selon lequel il existe des normes morales absolues ?

3. Ceux qui vivent en violation d’un commandement, par exemple le commandement contre l’adultère, doivent-ils être considérés comme vivant dans le péché objectif ?

4. L’enseignement catholique enseigne-t-il encore que les circonstances ou les intentions ne peuvent jamais transformer un acte intrinsèquement mauvais en un acte "subjectivement" bon ?

5. Est-ce encore l’enseignement catholique que la conscience ne peut pas légitimer les exceptions aux normes morales absolues ?

À ces questions, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a refusé de répondre, contrairement à la pratique habituelle, et il est clair qu’elle agissait sur les ordres du Pape François. C’est dans ce contexte que les signataires ont rendu publique leur lettre en novembre, rendant ainsi publique leur défi à l’enseignement d’Amoris Laetitia. Le Pape n’a pas répondu explicitement, mais il aurait encouragé ceux qui l’entouraient à discréditer les dissidents par des moyens indirects. La plupart des cardinaux signataires étaient à la retraite ; le seul d’entre eux qui occupait encore un poste officiel était le Cardinal Burke, qui était Patron de l’Ordre de Malte, et ses péripéties seront décrites dans le chapitre 5. En dehors de cela, l’effet des instructions officieuses du Pape est l’attitude d’indignation choquée qui a été exprimée par plusieurs porte-paroles de l’aveuglement des cardinaux face à la nouvelle ouverture de l’enseignement catholique. Ce que cette ouverture est précisément, l’Église ne l’a pas encore découverte, puisque François ne répond pas aux questions qui lui sont posées. Pour en déduire si le Pape a l’intention de suivre l’enseignement de l’Église, nous devons étudier la politique qu’il a suivie dans les organismes du Vatican destinés à protéger l’institution de la famille.

(133) https://cvcomment.org/2016/09/18/buenos-aires-bishops-guidelines-on-amoris-laetitia-full-text/  Catholic Voices Comment, 18 septembre 2016.

(134) Ainsi, l’exigence précédente, celle de vivre ensemble « comme frère et sœur », a été reléguée à une suggestion. Walter Kasper a résumé la situation dans une interview avec Commonweal : « Vivre ensemble comme frère et sœur ? Bien sûr, j’ai beaucoup de respect pour ceux qui font cela. Mais c’est un acte héroïque, et l’héroïsme n’est pas pour le chrétien moyen. »

(135) Les "Critères pour l’application du Chapitre VIII d’Amoris Laetitia" des évêques maltais ont été critiqués par les juristes canonistes et certains responsables du Vatican qui ont soutenu qu’ils semblaient affirmer la primauté de la conscience sur la vérité morale objective. Ces Critères stipulent que les divorcés remariés peuvent recevoir la communion après une période de discernement, avec une conscience informée et éclairée, et s’ils sont « en paix avec Dieu ».

(136) "Pope Francis on the correct interpretation of the Amoris Laetitia" (Le Pape François sur l’interprétation correcte d’Amoris Laetitia), Vatican Insider, Andrea Tornielli, 12 septembre 2016.
VotreServiteur
VotreServiteur
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.

Messages : 139
Date d'inscription : 19/11/2017

Revenir en haut Aller en bas

Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 6 Empty Re: Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

Message  VotreServiteur Lun 5 Mar 2018 - 11:07

La refonte de l’Académie Pontificale pour la Vie

De 1978 au règne de Benoît XVI, les personnes engagées dans la défense de l’éthique catholique traditionnelle se sont habituées à considérer le Vatican comme un rempart de soutien à leur cause, en particulier dans la lutte contre l’avortement. La combinaison de Jean-Paul II, le « pape pro-vie », et du Cardinal Ratzinger qui le soutient dans la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a donné au Vatican le dernier mot sur une foule de questions morales d’importance critique en politique. Cette autorité morale a été respectée même par les conservateurs non catholiques qui ont suivi l’exemple du Vatican sur des questions complexes comme les nouvelles technologies de reproduction, le clonage et la recherche sur les cellules souches. Bien que la CDF ait joué un rôle crucial dans le développement de la position pro-vie, l’un des principaux organes de la pensée catholique sur ces questions a été l’organisme créé en 1994, l’Académie Pontificale pour la Vie, consacrée à l’étude « des principaux problèmes de la bio-médecine et du droit, relatifs à la promotion et à la défense de la vie, surtout dans le rapport direct qu’ils ont avec la morale chrétienne et les directives du Magistère de l’Église ».

Fondée par Jean-Paul II et le célèbre médecin et généticien pro-vie Jérôme Lejeune (137), l’Académie Pontificale pour la Vie (PAV) compte parmi les plus grands cerveaux catholiques d’Europe, parmi lesquels les philosophes Michel Schooyans et Joseph Seifert et le bioéthicien Elio Sgreccia. Tous les membres n’étaient pas aussi connus, mais tous les membres à vie devaient prêter le « serment des Serviteurs de la Vie », ce qui les obligeait à soutenir l’enseignement catholique sur le caractère sacré de la vie humaine à toutes ses étapes.

Même avant la démission du Pape Benoît XVI, des fissures commencèrent à apparaître dans l’Académie. Les signes d’un changement ont commencé en 2008 avec la nomination comme président de l’Archevêque Rino Fisichella, un fonctionnaire du Vatican à la carrière en pleine ascension avec un attachement moins que complet à l’enseignement catholique sur les questions de la vie. En 2009, Fisichella a critiqué un évêque brésilien pour avoir publiquement confirmé l’excommunication de médecins qui avaient fait avorter des jumeaux portés par une enfant de neuf ans victime de viol. Selon le droit ecclésiastique, l’avortement fait partie des « graviora delicta », délits si graves qu’ils entraînent automatiquement l’excommunication, sans qu’une déclaration officielle soit nécessaire. Fisichella écrivit cependant que les médecins avaient été justifiés parce que, selon lui, ils avaient agi pour sauver la vie de la jeune fille.

Mgr Cardoso Sobrinho, évêque de Recife, a précisé plus tard (138) que l’enfant et sa famille avaient été sous la garde de médecins qui étaient prêts à sauver la vie des jumeaux par césarienne sans faire de mal à la fillette, mais qu’il avait été contraint, après l’enlèvement de cette dernière, d’émettre un avertissement public sur les conséquences canoniques de l’avortement. L’incident fut une affaire célèbre au Brésil et l’évêque avait mené une bataille acharnée contre la presse séculière et les militants pour l’avortement. L’article de Fisichella a donc été pris comme un signe que le Vatican était partie prenante dans l’affaire contre l’évêque du lieu et la doctrine, et comme Fisichella a récidivé en attaquant ses détracteurs, cette impression a été renforcée.

L’article a provoqué un tumulte immédiat dans la presse laïque, qui l’a salué comme un signal que l’Église catholique allait bientôt modifier son intransigeance. Mais les membres de l’Académie Pontificale pour la Vie devaient décider de ce qu’il fallait faire au sujet d’un président qui tolérait publiquement l’avortement. Cinq membres ont répondu publiquement contre l’article, mais, comme c’est souvent le cas au Vatican moderne, la carrière de Fisichella a été dynamisée par le scandale (139). Après deux ans d’une bataille de mots entre les membres pro-vie et Fisichella, il a été démis de ses fonctions en 2010, mais il a été placé dans sa position actuelle de chef du Conseil Pontifical pour la Nouvelle Évangélisation – un poste qui, sous François, est difficile de ne pas voir comme une récompense, impliquant une grande visibilité publique et une association étroite avec le Pape.

Au cours des années qui ont suivi, l’Académie a continué à susciter des inquiétudes pour les défenseurs pro-vie sur une variété de sujets, y compris son approbation de l’éducation sexuelle explicite pour les enfants, développée par le Conseil Pontifical pour la Famille et publiée lors des Journées Mondiales de la Jeunesse en Pologne. En 2012, Joseph Seifert écrivit une lettre ouverte au remplaçant de Fisichella, Mgr Ignacio Carrasco de Paula, avertissant que l’Académie risquait de trahir son but fondateur après que la 18ème Assemblée Générale de l’organisation eut semblé approuver la fécondation in vitro, un processus condamné par les documents de la CDF Donum Vitae (1987) et Dignitas Personae (2008).

La doyenne américaine des activistes pro-vie, Judie Brown de l’American Life League, était une autre des membres correspondants initiaux de l’Académie qui s’était opposée à l’approbation de l’avortement par Fisichella. Elle a commenté en février 2017 que le Pape François a « déconstruit » l’Académie avec ses nouveaux statuts et nominations, disant que c’est « l’un des événements les plus déchirants que j’ai vus de mon vivant. Mais étant donné la politique du Vatican, ce n’est pas surprenant. »

« Était-ce [l’affaire de Recife] le début de la fin ? Plusieurs événements ultérieurs, y compris par le président actuel de l’Académie, l’Archevêque Vincenzo Paglia, en faveur de la conception du Vatican sur l’éducation sexuelle, ne sont pas de bon augure pour l’Académie et son avenir », a déclaré Brown.

(137) Jérôme Lejeune, (décédé en 1994) était un généticien et pédiatre catholique fervent et membre de l’Académie Pontificale des Sciences qui a découvert l’origine génétique du syndrome de Down et d’autres troubles génétiques. Il a passé le reste de sa carrière à faire campagne contre l’utilisation de ces connaissances pour cibler ces bébés en vue de l’avortement. Sa cause de canonisation a été formellement ouverte.

(138) L’éclaircissement de Mgr Cardoso Sobrinho est paru dans une lettre que L’Osservatore Romano, contrôlé par les amis de Fisichella à la Secrétairerie d’État, refusa d’imprimer.

(139) La question n’a finalement été résolue qu’après qu’un dossier complet sur les faits ait été envoyé directement au Pape Benoît XVI. Le Cardinal Levada, chef de la CDF, a publié une déclaration officielle dans laquelle il réitère l’enseignement catholique sur tous ses points concernant le caractère sacré de la vie humaine.
VotreServiteur
VotreServiteur
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.

Messages : 139
Date d'inscription : 19/11/2017

Revenir en haut Aller en bas

Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 6 Empty Re: Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

Message  VotreServiteur Jeu 8 Mar 2018 - 16:10

François fait un grand nettoyage :
nouveaux statuts, nouveaux membres
et la nouvelle direction d’Amoris Laetitia


Au cours des deux premières années de son pontificat, le Pape François a donné des conseils aux partisans pro-vie quant à sa pensée, bien que toujours exprimée en termes ambigus. En juillet 2013, dans l’avion de retour de la Journée Mondiale de la Jeunesse à Rio de Janeiro, en réponse à une question sur la présence du célèbre Battista Ricca dans sa résidence, François répondit avec sa désormais célèbre observation « Qui suis-je pour juger ? ». Le New York Times a noté, en l’appelant « révolutionnaire », que c’était la première fois qu’un pape utilisait le terme familier « gay » pour décrire un homosexuel. Le New York Times a commenté : « Les paroles de François n’auraient pas pu être plus différentes de celles de Benoît XVI, qui a écrit en 2005 que... les hommes avec des « tendances homosexuelles profondément enracinées » ne devraient pas devenir prêtres. » En remerciement pour son commentaire, le Pape François a été immédiatement élevé au rang de héros du lobby politique homosexuel ; le Magazine Advocate a mis son portrait en vedette dans leur hall et l’a déclaré « personne de l’année ». Au mois de septembre suivant, François a forcé les défenseurs pro-vie à limiter les conséquences lorsqu’il a déclaré que le monde catholique ne devrait pas être « obsédé » par l’avortement, le « mariage homosexuel » et la contraception. Dans un long entretien avec Antonio Spadaro à La Civiltà Cattolica, François a déclaré : « Il n’est pas nécessaire de parler de ces questions tout le temps. Les enseignements dogmatiques et moraux de l’Église ne sont pas tous équivalents. Le ministère pastoral de l’Église ne peut pas être obsédé par la transmission d’une multitude de doctrines disjointes à imposer avec insistance. »

En octobre 2016, un an après le deuxième Synode sur la Famille et au milieu de l’agitation grandissante sur les dubia, le Pape François a réorienté l’Académie sur une nouvelle trajectoire, approuvant de nouveaux statuts, révoquant tous ses membres et instituant des mandats de cinq ans pour tous. Les nouvelles règles abolissent également le serment de fidélité à l’enseignement catholique prêté par Lejeune, permettent la nomination de non-catholiques et ne font aucune référence à l’adhésion des membres à l’enseignement catholique (140).

Christine Vollmer, fondatrice vénézuélienne d’un refuge pour femmes et membre fondatrice que François a retirée de son adhésion à vie, a commenté le changement (141) : « À l’origine, nous devions tous prêter serment devant le Nonce de notre pays d’être Serviteurs de la Vie et de soutenir l’enseignement sur la vie du Magistère. Nous n’avons pas vu bien sûr de nouvel "engagement", mais la formulation des nouveaux statuts semble plus douce, et comme l’Académie est maintenant ouverte aux personnes de n’importe quelle religion ou sans, il est douteux qu’ils se consacreraient très sérieusement à mettre en pratique Humanae Vitae ! »

Vollmer a averti que depuis la mort du Dr Lejeune, l’Académie Pontificale pour la Vie est devenue « de plus en plus orienté vers la "science matérialiste" plutôt que vers la "science pro-vie". » L’Académie, a-t-elle dit, « a été fondée avec une liste de spécialistes intentionnellement mixtes comprenant des avocats, des médecins, des journalistes, des leaders pro-vie, des psychiatres, des activistes de la famille, des prêtres, des enseignants, et ainsi de suite, l’intention des fondateurs étant de pouvoir étudier et analyser les causes des tendances anti-vie et trouver des moyens de les contrer. »

En effet, les nouveaux statuts incluaient un langage que l’on ne voyait pas auparavant dans aucun dicastère du Vatican. La défense de la vie par l’académie doit, selon elle, inclure « la promotion d’une qualité de vie humaine qui intègre sa valeur matérielle et spirituelle en vue d’une authentique "écologie humaine"qui aide à rétablir l’équilibre originel de la création entre la personne humaine et l’univers tout entier. » L’auteur n’a cependant pas proposé de définitions qui expliqueraient cette exigence plutôt grandiose.

À la suite de cela, en juin 2017, François nomme quarante-cinq nouveaux membres titulaires, dont treize seulement réélus. Le plus remarquable des non-catholiques est sans doute Shinya Yamanaka, lauréate du prix Nobel du Japon en médecine, qui a mis au point une méthode controversée de clonage des cellules souches "semblables à l’embryon". Un autre choix œcuménique de François est l’anglican Nigel Biggar. Sa nomination a provoqué l’indignation quand le Catholic Herald (142) a révélé qu’il avait dit au philosophe Peter Singer qu’une limite gestationnelle de 18 semaines est acceptable pour l’avortement légal parce que le fœtus n’a pas le même statut moral qu’un être humain adulte.

Le Herald cite Biggar en ces termes :
« Il n’est pas clair qu’un fœtus humain est le même genre de chose qu’un adulte ou un être humain mature, et mérite donc le même traitement. Alors se pose la question : Où traçons-nous la ligne ? Et il n’y a aucune raison tout à fait convaincante de la tracer à un endroit plutôt qu’à un autre. »

Dans ce contexte, la légère opposition de Biggar à l’euthanasie légalisée – au motif qu’elle créerait « une société radicalement libertaire au détriment d’une société socialement humaine » – semble faiblement qualifiée pour adhérer à une académie pontificale consacrée à l’enseignement de l’Église sur le caractère sacré de la vie humaine.

Treize membres ont été confirmés de la liste précédente, mais ils n’ont surtout pas inclus une liste de personnalités académiques et de défenseurs de longue date de l’enseignement moral catholique, dont beaucoup avaient été proches du Pape Jean-Paul II et de Benoît XVI, qui avaient fait partie de l’Académie dès sa fondation. Parmi eux, le philosophe belge Michel Schooyans, l’autrichien Joseph Seifert, l’allemand Robert Spaemann et l’anglais Luke Gormally, tous des chefs de file qui se sont opposés à Fisichella et qui ont plus tard critiqué les deux Synodes sur la Famille et Amoris Laetitia. Le philosophe australien John Finnis et le célèbre bioéthicien américano-français Germain Grisez, co-auteur d’une « lettre ouverte » au Pape François, très critique à l’égard d’Amoris Laetitia, ont également été écartés. D’autres étaient un groupe de psychologues d’Europe centrale qui étaient des opposants notables à « l’idéologie du genre », Andrzej Szostek (Pologne), Mieczyslaw Grzegocki (Ukraine) et Jaroslav Sturma (République Tchèque). François semblait étendre sa purge pour y inclure des laïcs gênants qui s’opposaient à ses plans.

(140) Les nouveaux statuts stipulent que les membres ordinaires sont nommés « sur la base de leurs qualifications académiques, de leur intégrité professionnelle avérée, de leur compétence professionnelle et de leur loyauté dans la défense et la promotion du droit à la vie de toute personne humaine ». L’accent mis par les statuts sur le « magistère de l’Église » est moins direct, en disant seulement que son but est de « former des personnes... dans le plein respect du Magistère de l’Église », mais précise que « les Académiciens sont choisis, sans égard à leur religion ». « Les nouveaux Académiciens s’engagent à promouvoir et défendre les principes relatifs à la valeur de la vie et à la dignité de la personne humaine, interprétés d’une manière conforme au Magistère de l’Église. [Soulignement ajouté.] Les nouveaux statuts ne font aucune mention de serment ; au lieu de cela, une « déclaration des serviteurs de la vie » à signer par tous les nouveaux membres est donnée dans un document séparé.

(141) "Le Pape François a enlevé tous les membres de l’académie pro-vie du Vatican", Jan Bentz, LifeSiteNews, 17 février 2017.

(142) "Un philosophe qui soutient l’avortement légal nommé à l’académie pro-vie du Vatican", Catholic Herald, 13 juin 2017.
VotreServiteur
VotreServiteur
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.

Messages : 139
Date d'inscription : 19/11/2017

Revenir en haut Aller en bas

Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 6 Empty Re: Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

Message  VotreServiteur Ven 9 Mar 2018 - 16:28

L’Institut Jean-Paul II pour les Études sur le Mariage et la Famille,
tenu à distance des Synodes, puis purgé.


Au cours de la période qui a précédé le Synode de 2014, les organisateurs ont publié des informations sur qui était et qui n’était pas invité à participer et à donner leur avis. Parmi les omissions les plus marquantes figurait tout représentant de l’Institut Jean-Paul II pour les Études sur le Mariage et la Famille. L’Institut a été fondé par le Pape Jean-Paul II en 1982, suite au synode de 1980 sur la famille et à la promulgation de son exhortation apostolique Familiaris Consortio, et a connu une croissance constante, avec dix filiales à travers le monde. C’est ce document de Jean-Paul II, qui a réaffirmé l’impossibilité pour les remariés civilement de recevoir la Communion, qui devait être attaqué aux synodes du Pape François.

L’Institut Jean-Paul II a publié une série d’articles en préparation du synode de 2014, réitérant l’enseignement moral catholique classique tel qu’articulé dans Familiaris Consortio, et visant clairement la proposition de Kasper. Un de leurs articles, « L’Évangile de la Famille : Aller au-delà de la proposition du Cardinal Kasper dans le débat sur le mariage, le remariage civil et la communion dans l’Église », avait une préface du Cardinal Pell et a été publié simultanément en Italie, aux États-Unis, en Espagne et en Allemagne. Lors d’une conférence préliminaire à Rome début octobre 2014, le professeur de philosophie Stanislaw Grygiel, qui avait été proche de Karol Wojtyla et enseignait à l’Institut, a donné un indice sur la raison pour laquelle l’Institut avait été exclu des synodes. Il a réfuté directement les prémisses de la proposition Kasper :

« Une indulgence "miséricordieuse", réclamée par certains théologiens, n’est pas capable d’arrêter l’avancement de la dureté des cœurs qui ne se souviennent pas de la façon dont les choses sont "depuis le début". L’hypothèse marxiste selon laquelle la philosophie doit changer le monde plutôt que de le considérer a fait des incursions dans la pensée de certains théologiens, de sorte que ceux-ci, plus ou moins délibérément, au lieu de regarder l’homme et le monde à la lumière de la Parole éternelle du Dieu vivant, regardent cette Parole à partir de la perspective des tendances sociologiques éphémères. En conséquence, ils justifient les actions des "cœurs durs" selon les circonstances, et parlent de la miséricorde de Dieu comme s’il s’agissait d’une question de tolérance teintée de commisération.
« Une théologie ainsi constituée témoigne d’un mépris de l’homme. Pour ces théologiens, l’homme n’est plus assez mûr pour regarder avec courage, à la lumière de la miséricorde divine, la vérité de son propre amour en devenir, tout comme cette vérité elle-même est "dès le commencement"(Mt XIX,8). »


À la suite des synodes, en septembre 2016, le Pape François n’a pas respecté les règles de l’Institut, qui stipulent que le Chancelier doit être le vicaire général de Rome, en nommant l’Archevêque Paglia dans ce rôle, et en tant que nouveau président Mgr Pierangelo Sequeri, qui a adopté une ligne similaire sur la controverse Amoris Laetitia. Peu de temps après, le Pape a annulé un discours d’ouverture du cardinal Robert Sarah et a prononcé lui-même l’allocution, dans laquelle il réprimandait les théologiens qui offraient « un idéal théologique du mariage beaucoup trop abstrait et presque artificiel ». Edward Pentin a écrit à propos des nominations de Paglia et de Sequeri que « compte tenu de leurs origines, et à une époque où l’enseignement de saint Jean Paul II dans ce domaine semble jugé inapproprié, leur arrivée à la tête de l’Institut pontifical est sans aucun doute une source d’inquiétude pour ceux qui y travaillent et au-delà. »

L’avenir de la vocation de l’Institut à Familiaris Consortio reste incertain. En octobre 2016, l’Archevêque Denis Hart a annoncé la fermeture de la branche de Melbourne de l’Institut, alléguant qu’il avait attiré trop peu d’étudiants pour justifier les dépenses. Mais Dan Hitchens, rédacteur en chef adjoint du Catholic Herald, a lié la fermeture à l’opposition de l’Institut à la direction prise par les synodes et a noté que non seulement les inscriptions des étudiants avaient augmenté, mais que Melbourne est « l’un des diocèses les plus riches du monde » avec les ressources pour acheter un grand bâtiment en 2011 pour 36 millions de dollars australiens, « assez d’argent pour maintenir l’Institut Jean-Paul II pendant des décennies ».

Hitchens écrit : « Il y a un éléphant dans la salle : l’Institut Jean-Paul II a beaucoup d’ennemis en Australie... Les partisans de l’institut le considéraient comme une lumière brillante de l’orthodoxie catholique dans un marécage de modernisme au sein d’une si grande partie de la structure éducative catholique. Cet attachement à l’orthodoxie l’a rendu impopulaire. »
VotreServiteur
VotreServiteur
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.

Messages : 139
Date d'inscription : 19/11/2017

Revenir en haut Aller en bas

Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 6 Empty Re: Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

Message  VotreServiteur Lun 12 Mar 2018 - 17:29

L’Archevêque Vincenzo Paglia :
message du Pape François au monde pro-vie


Peu connu en dehors de l’Italie, Vincenzo Paglia est depuis des décennies une figure de proue sur la gauche de l’Église italienne. Bien qu’il ait parfois parlé en faveur de l’enseignement moral catholique traditionnel, son ambiguïté habituelle fait de lui un écho du Pape François. En août 2015, sous sa direction, le Conseil Pontifical pour la Famille (143) a publié un livre qui proposait des arguments pour permettre aux catholiques divorcés et remariés civilement de recevoir la Communion après avoir suivi un « chemin discrétionnaire », essentiellement une réitération de la proposition du Cardinal Kasper. Sur ce sujet, peut-être le plus controversé de l’Église contemporaine, Paglia a maintenu en public une ambiguïté étudiée. Il a dit qu’il était « pharisien de nous limiter à répéter les lois et à dénoncer les péchés. » L’Église, a-t-il dit, « doit être prête à trouver de nouveaux chemins à suivre. »

En février 2017, l’Archevêque Paglia a déclenché une tempête de protestations lorsqu’il a fait l’éloge funèbre de Marco Pannella, le fondateur du Parti Radical italien, l’appelant « un homme d’une grande spiritualité ». Il a déclaré que Pannella – dont le parti avait réclamé la légalisation du divorce, de la contraception, de l’avortement et de l’euthanasie, ainsi que de la drogue – avait « passé sa vie pour le moins à défendre la dignité de tous, en particulier des plus marginalisés ». Paglia a qualifié la vie de Pannella de « source d’inspiration pour une vie plus belle non seulement pour l’Italie, mais aussi pour notre monde, qui a plus que jamais besoin d’hommes capables de parler comme lui... J’espère que l’esprit de Marco nous aidera à vivre dans la même direction. » (144) Le discours a suscité des appels à la démission de Paglia comme directeur de l’Académie Pontificale pour la Vie et de l’Institut Jean-Paul II pour les Études sur le Mariage et la Famille.

Paglia faisait la une des journaux depuis au moins 2012 en tant que partisan clérical du mouvement politique homosexuel, toujours avec suffisamment d’ambiguïté pour garantir la négation. En février 2013, quelques semaines à peine avant la démission du Pape Benoît XVI, il a dit à un intervieweur que l’État devrait reconnaître légalement les couples « de facto » ou cohabitants, y compris les homosexuels. C’était au moment où le parlement italien débattait d’une loi accordant aux partenaires homosexuels des droits juridiques similaires au mariage naturel.

Avec la nomination de Paglia, il devint clair que l’Académie Pontificale pour la Vie devait être purgé pour l’éloigner de son but fondateur. La nomination de Neil Biggar aurait été proposée par Paglia, avec l’Archevêque anglican de Cantorbéry, Justin Welby. Étant donné que Biggar soutient officiellement la légalisation de l’avortement et nie la personnalité de l’enfant à naître, cela soulève la question de savoir dans quelle mesure François ou Paglia ont l’intention de prendre au sérieux leurs propres statuts (145).

Quant à son travail de chef de l’Académie Pontificale pour la Vie, l’Archevêque Paglia a donné une indication de son attitude dans le cas de l’enfant britannique gravement malade, Charlie Gard (146). Les parents de Charlie Gard avaient mené une bataille judiciaire et médiatique pour faire valoir leurs droits à déterminer le traitement de leur fils, contre l’hôpital qui a déterminé que l’enfant devait être « autorisé à mourir » et a refusé de le libérer. Paglia a publié une déclaration qui affirme essentiellement les droits de l’État sur ceux des parents pour déterminer le traitement du garçon, disant que les parents « ne devraient pas être laissés à eux-mêmes pour faire face à leurs décisions douloureuses ». Michael Brendan Dougherty a riposté dans The National Review :
« En plus d’être condescendante, la déclaration du Vatican est une déformation grossière de la situation. Il dépeint les Gard comme agissant aux côtés des médecins, mais soumis à des manipulations extérieures. Les Gard résistent aux médecins. Les Gard ne sont pas confrontés à « leurs décisions ». Ils font face à des autorités qui les ont écrasés. Le bon évêque écrit que les Gard "doivent être écoutés et respectés, mais qu’il faut aussi les aider à comprendre la difficulté unique de leur situation". Les gens qui les "aident" à comprendre parlent dans les euphémismes de "la mort avec dignité." »


Le tumulte a été si grand contre la déclaration de Paglia que le pape est intervenu, anticipant peut-être un désastre médiatique si l’Église s’opposait à la fois à son propre enseignement et aux désirs des parents en deuil. Le contrôle des dégâts a pris la forme d’une note postée sur le compte Twitter du pape deux jours après la déclaration de Paglia, disant : « Défendre la vie humaine, surtout lorsqu’elle est blessée par la maladie, est un devoir d’amour que Dieu confie à tous. »

Thomas Ward, président de l’Association Nationale des Familles Catholiques du Royaume-Uni (National Association of Catholic Families), a décrit une fresque murale commandée par Paglia comme blasphématoire pour sa représentation « érotique » du Christ. La peinture murale avait été peinte pour la cathédrale de Paglia, alors qu’il était Évêque de Terni, par le peintre homosexuel argentin Ricardo Cinalli. Il dépeint une figure du Christ presque nue, soulevant deux filets remplis de figures humaines contorsionnées, dont une représentation de Paglia nu. Cinalli confirma que Paglia avait approuvé toutes les étapes du travail ; il ajouta que Paglia n’avait posé la limite qu’à la représentation des figures dans l’acte de copulation, mais il accepta « que l’aspect érotique soit le plus important parmi les personnes à l’intérieur des filets ».

(143) Le Conseil Pontifical pour la Famille a été fusionné en août 2016 dans le nouveau dicastère des Laïcs, de la Famille et de la Vie, dirigé par Mgr Kevin Farrell, également cardinal. Le Cardinal Farrell a ensuite réprimandé l’Archevêque Charles Chaput de Philadelphie pour avoir réaffirmé l’enseignement catholique selon lequel les catholiques divorcés et remariés ne peuvent recevoir la Communion sans s’abstenir de toute relation maritale. Depuis, Farrell est devenu le principal homme de pointe de François pour l’épiscopat américain sur Amoris Laetitia.

(144) « Pannella, uomo di grande spiritualità » (la sua è) « una grande perdita per questo nostro Paese » « ha speso la vita per gli ultimi » « in difesa della dignità di tutti, Pannella particolarmente dei più emarginati... Pannella è veramente un uomo spirituale » è « un uomo che sa aiutarci a sperare nonostante le notizie, la quotidianità ci metta a dura prova » « il Marco pieno di spirito continua a soffiare ».

(145) L’article 6 stipule que « le statut d’Académicien peut être révoqué en vertu du Règlement de l’Académie en cas d’action publique et délibérée ou de déclaration d’un membre, manifestement contraire aux principes énoncés au paragraphe b) ci-dessus, ou portant gravement atteinte à la dignité et au prestige de l’Église catholique ou de l’Académie elle-même ».
La Déclaration des Serviteurs de la Vie (qui n’est plus un "serment") doit être signée par tous les membres, y compris les stipulations,
« 3. L’ovule fécondé, l’embryon et le fœtus ne peuvent pas être donnés ou vendus. Ils ne peuvent être privés du droit au développement progressif dans le sein de leur mère et ne peuvent être soumis à aucune forme d’exploitation.
4. Aucune autorité, pas même le père ou la mère, ne peut enlever la vie de l’enfant à naître. Un serviteur de la Vie ne peut accomplir des actes tels que des recherches destructrices sur l’embryon ou le fœtus, un avortement volontaire ou l’euthanasie. »

(146) Charlie Gard est né le 4 août 2016 avec une maladie génétique mortelle appelée syndrome d’épuisement de l’ADN mitochondrial. Ses parents voulaient l’emmener aux États-Unis pour qu’il suive un traitement expérimental à leurs frais, mais le Great Ormond Street Hospital refusa de le relâcher, affirmant que le traitement ne serait d’aucun bénéfice. L’hôpital a également refusé de laisser les parents emmener l’enfant mourir à la maison. Les critiques, dont beaucoup d’éthiciens catholiques, ont dit que c’est un cas où l’État emprisonne pratiquement l’enfant. L’issue d’un procès est en cours au moment de la rédaction du présent mémoire.
VotreServiteur
VotreServiteur
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.

Messages : 139
Date d'inscription : 19/11/2017

Revenir en haut Aller en bas

Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 6 Empty Re: Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

Message  VotreServiteur Mar 13 Mar 2018 - 12:21

Qu’est-ce que ça veut dire ?

Il nous reste la question de ce que le Pape François entend enseigner dans le domaine de la famille et de la morale sexuelle. Une des preuves en est une conversation avec l’Archevêque Bruno Forte, nommé Secrétaire Spécial des synodes par François. Lors d’une conférence sur Amoris Laetitia en mai 2016, Forte a dit qu’avant les synodes, le Pape lui avait dit : « Si nous parlons explicitement de la Communion pour les divorcés et remariés, tu ne sais pas quel terrible bordel nous allons faire. Donc nous ne parlerons pas franchement ; fais en sorte que les prémisses soient là, puis je tirerai les conclusions. » Sur cela l’Archevêque Forte a dit en plaisantant : « Typique d’un Jésuite. » Peut-être que oui. Ceux qui connaissent la Compagnie de Jésus pourraient répondre que ce n’est pas comme cela que les grands théologiens Jésuites comme saint Robert Bellarmin nous ont enseigné par le passé, même si en période de déclin certains membres souples de l’Ordre ont donné cette impression. Si c’est là le fil conducteur de la tradition jésuite que François a apportée au trône papal, l’Église a récolté une moisson malheureuse.

Au cours de son règne de quatre ans, le Pape François n’a pas été distrait devant les injonctions et les réprimandes, et sa marque de fabrique a été d’attaquer le pharisaïsme et le manque de sincérité, pour nous rappeler au véritable esprit de l’enseignement du Christ ? Mais un des préceptes qu’il semble avoir négligé est : « Que ton oui soit oui et que ton non soit non. » Au milieu des bruits et des ambiguïtés, les fidèles se demandent ce qu’il a l’intention d’enseigner. Les conservateurs sont consternés par l’abandon des positions pour lesquelles Jean-Paul II et Benoît XVI ont résisté, les libéraux ne sont pas plus satisfaits de l’enseignement vague d’Amoris Laetitia. Ce document ne dit pas clairement si l’Église a vraiment l’intention d’admettre les divorcés et remariés à la Communion, et il laisse intacts les autres questions de moralité sexuelle, de l’avortement à l’homosexualité, qu’ils espéraient voir abordées. À certains égards, le Pape François s’est montré un ennemi du libéralisme ; il a condamné à plusieurs reprises l’avortement (bien qu’il n’ait pas manqué de confondre les idées) et s’est fortement prononcé contre l’idéologie. Mais si son programme de libéralisation est la vraie voie à suivre, ne pourrions-nous pas attendre de lui qu’il le prêche avec la clarté et le courage de celui qui parle dans l’esprit du Christ ?

Le pontificat de François pose toute une série de questions sans réponse. Quelles leçons pouvons-nous tirer de la politique du Pape à l’égard des organismes du Vatican qui étaient autrefois les gardiens de la doctrine de l’Église ? Pouvons-nous être sûrs que l’enseignement catholique condamne encore l’avortement, ou est-il modifié par les protestants et les agnostiques qui ont été amenés à l’Académie Pontificale pour la Vie ? François nous dit que l’Église dans le passé a soutenu un « idéal artificiel de mariage », mais quelle est la doctrine du mariage qu’il nous prêche maintenant ? Qu’est-ce que cela signifie que, sous le Pape François, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ne répondra pas si l’enseignement catholique croit en des normes morales objectives, et qu’il semble être considéré comme une offense de poser la question ? Comment se fait-il qu’un homme comme l’Archevêque Paglia soit jugé apte à diriger l’Institut Jean-Paul II pour les Études sur le Mariage et la Famille et l’Académie Pontificale pour la Vie ? Peut-on s’attendre, sous son patronage, à trouver des peintures murales homo-érotiques qui poussent sur les murs des églises catholiques de San Francisco à Manille ? Si c’est le cas, est-ce que le Pape François va hausser les épaules avec : « Qui suis-je pour juger ? » Ou nous dira-t-il quoi que ce soit ? Sur un plan plus général, est-ce que François pense que son troupeau mérite des réponses à de telles questions, ou est-ce qu’ils sont juste des moutons sans cervelle, pour être conduits là où leur maître choisit de les pousser ?
VotreServiteur
VotreServiteur
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.

Messages : 139
Date d'inscription : 19/11/2017

Revenir en haut Aller en bas

Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 6 Empty Re: Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

Message  VotreServiteur Mer 14 Mar 2018 - 16:59

5. MISÉRICORDE ! MISÉRICORDE !



« L’Église est une histoire d’amour. Si nous n’y parvenons pas, nous n’avons rien compris de ce qu’est l’Église. »
Pape François, méditation du matin dans la chapelle de la Casa Santa Marta, 24 avril 2013


1) La destruction des Frères Franciscains de l’Immaculée

Lorsque Jorge Mario Bergoglio est sorti de la loggia de la Basilique Saint-Pierre et est devenu le premier Pape à prendre le nom de François, il a semblé correspondre parfaitement au pape réformateur que le public avait voulu. En utilisant ce nom, il a choisi de rendre hommage au grand saint médiéval et réformateur saint François d’Assise, aujourd’hui le plus étroitement associé à la « sainte pauvreté », le thème principal du nouveau pontificat du Pape. L’hagiographie sélective a réduit saint François à un pacifiste portant des sandales et aimant les animaux, mais le vrai homme était un sévère défenseur de la foi, prêchant l’obéissance à Dieu à travers Son Église. Loin d’une aversion au prosélytisme actif – appelant franchement les non-catholiques à la conversion – saint François se rendit en Égypte pour confronter le sultan et prêcher le nom du Christ au risque du martyre. En même temps, ses lettres témoignent de son insistance à honorer Dieu dans la liturgie avec de précieux et beaux meubles d’autel.

L’authentique spiritualité « franciscaine » a été redécouverte et réincarnée à notre époque avec la fondation d’un nouvel institut religieux, les Frères Franciscains de l’Immaculée, en 1970 à Frigento en Italie. Les Pères Stefano Maria Manelli et Gabriel Maria Pellettieri étaient des Franciscains Conventuels qui voulaient revenir à une forme plus rigoureuse de vie religieuse. Manelli est considéré comme un pionnier de la vie spirituelle, ayant rédigé la « Traccia Mariana », un plan marial pour la vie franciscaine qui expose le charisme, la prière et le dévouement de l’Ordre à la Vierge Marie. Elle peut être considérée comme le noyau de la spiritualité unique de l’institut.

La dévotion spéciale du nouvel institut à Marie a été enracinée dans la spiritualité de saint Maximilien Kolbe, Franciscain polonais décédé à Auschwitz. En 1990, l’Institut a été élevé au rang « d’institut de droit diocésain » par l’archevêque de Bénévent. Alors que le reste de l’Église tombait dans une grave crise des vocations, les vocations des FFI abondaient et bientôt le besoin d’une branche féminine devint évident. En 1993, l’évêque de Monte Cassino a érigé les Sœurs Franciscaines de l’Immaculée, un institut religieux de femmes qui vivaient selon la Regula Bullata (147) et la Traccia.

En 1998, le Pape Jean-Paul II a fait des Frères Franciscains de l’Immaculée un « institut de vie religieuse de droit pontifical », et a étendu cette reconnaissance à la branche des Sœurs la même année. L’Institut a continué de grandir et s’est étendu dans le monde entier en Argentine, en Autriche, au Bénin, au Brésil, au Cameroun, en France, en Italie, au Portugal, au Nigéria, aux Philippines et aux États-Unis. Il servait surtout dans les pays pauvres où il était difficile de trouver d’autres ordres pour entreprendre un travail missionnaire. Avec ce renouveau, le Père Manelli suivit l’idéal défini par le décret de Vatican II, Perfectae Caritatis, sur le renouveau de la vie religieuse qui appelait à un « retour aux sources », les charismes originels de leurs fondateurs.

De leur histoire et de leur esprit, les Franciscains de l’Immaculée semblaient être tout ce que saint François représentait et tout ce que le Pape François attendait d’un institut religieux : la pauvreté la plus stricte, une vie de prière intense et un engagement missionnaire. La pauvreté, en particulier, était vécue littéralement par les Frères : leurs communautés vivaient de dons, attendant de la Providence pour trouver des personnes prêtes à subvenir à leurs besoins. On pourrait appeler cela une étude de cas par l’insistance du Pape François sur la pauvreté et l’aide aux pauvres.

Pourtant, quelques mois seulement après l’apparition du Pape François sur la loggia de Saint-Pierre, l’histoire des Frères allait s’aggraver. L’histoire de ce que l’on ne peut décrire que comme la persécution papale d’un ordre religieux florissant restera peut-être dans les mémoires comme l’une des plus étranges de l’époque moderne.

(147) Règle originelle de l’Ordre Franciscain, approuvée dans une Bulle Papale en 1223.
VotreServiteur
VotreServiteur
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.

Messages : 139
Date d'inscription : 19/11/2017

Revenir en haut Aller en bas

Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 6 Empty Re: Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

Message  VotreServiteur Jeu 15 Mar 2018 - 10:42

Une erreur fatale : l’amour de la tradition liturgique

Dans les dernières années du pontificat de Benoît XVI, les Frères de l’Immaculée avaient commencé à utiliser l’ordo pré-Vatican II de la Messe. Même après la publication du Motu Proprio de Benoît XVI, Summorum Pontificum, en 2007, l’utilisation de l’ancienne forme liturgique a été largement contestée par les évêques, surtout en Italie. Néanmoins, l’intérêt pour son usage a connu une croissance constante, et c’est peut-être cet intérêt grandissant pour les formes traditionnelles de la liturgie parmi les vocations plus jeunes des FFI qui a suscité la colère du Vatican. Lorsque l’Ordre vota pour utiliser l’Ancien Rite de préférence, ils devinrent immédiatement le deuxième groupe le plus important de l’Église pour le faire, avec plus de 200 prêtres, 360 frères et 400 moniales. Le signal adressé à l’Église dans son ensemble par cette communauté populaire qui abandonne la Forme Ordinaire ne pouvait pas être supporté par des hommes voués au nouveau paradigme catholique.

Les FFI ont commencé à utiliser régulièrement l’ancien rite après la publication de Summorum Pontificum. Au chapitre général de 2008, ils ont pris la décision d’adopter la forme extraordinaire de la messe dans tout l’ordre, tout en continuant à célébrer la Forme Ordinaire dans les communautés et les paroisses qui leur ont été confiées ; cette tentative de « bi-ritualisme » devait être catastrophique. Sensible aux répercussions politiques d’être étiqueté « traditionalistes », le Père Manelli s’est fait un devoir de continuer à célébrer la Forme Ordinaire lorsqu’il a rendu visite aux paroisses de l’Ordre. Il s’efforçait d’expliquer que ses frères ne rejetaient pas Vatican II dans leur décision liturgique. En mai 2012, le chapitre général des Sœurs Franciscaines de l’Immaculée, ainsi que la branche contemplative, ont également exprimé une préférence pour l’utilisation du Vieux Rite dans leurs chapelles.

Jusqu’à la fin de 2011, cette décision a reçu peu d’avis de Rome. Dans une lettre du Père Manelli et de ses conseillers datée du 21 novembre 2011, le Secrétaire Général des Frères a envoyé à toutes les maisons quelques normes indicatives pour l’utilisation de la Forme Extraordinaire, certaines communautés donnant la priorité à l’ancien rite et d’autres gardant la Forme Ordinaire. Celles-ci ont été approuvées par la Commission Pontificale Ecclesia Dei dans une lettre du 14 avril 2012.
VotreServiteur
VotreServiteur
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.
Troisième Demeure : J'évite tous les péchés.

Messages : 139
Date d'inscription : 19/11/2017

Revenir en haut Aller en bas

Page 6 sur 10 Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum