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Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

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Message  VotreServiteur Ven 30 Mar 2018 - 11:38

Un Ordre décapité

L’intervention du Pape François a été réalisée avec des méthodes bien connues. La démission du Grand Maître devait encore, en vertu de la constitution de l’Ordre, être approuvée par le Conseil ; le 25 janvier, le lendemain de la démission de Fra Matthew, le Grand Chancelier par intérim a reçu un appel téléphonique de l’Archevêque Becciu, au nom du Pape, le mettant en garde contre toute prise de position de dernière minute. Le même jour, un prélat curial, sans poste dans l’Ordre mais bien disposé à en avoir un, est arrivé pour donner des conseils privés. Il a confié aux chevaliers mot pour mot : « Il faut que vous réalisiez que le Pape François est un dictateur impitoyable et vindicatif, et si vous faites la moindre tentative de résistance, il détruira l’Ordre. »

En tenant compte de ces avertissements, le 28 janvier, le Conseil de l’Ordre, avec le Grand Maître toujours présent, a voté pour la reddition : la démission de Fra Matthew a été acceptée, Fra John Critien s’est retiré comme Grand Chancelier, et le Baron Boeselager a repris sa place, apparaissant dans la salle du Conseil dès que le Grand Maître l’a quittée. Dans les jours qui ont suivi sa réintégration, Boeselager a mis fin à la poursuite contre la fiduciaire à Genève, en un rien de temps. L’Ordre a reçu 30 millions d’euros du trust, et l’Archevêque Tomasi aurait reçu 100 000 francs suisses pour sa propre fondation. Quant à l’affaire du préservatif, les dénis de responsabilité de Boeselager ont été acceptés sans examen minutieux, et c’est l’homme qui contrôle effectivement l’Ordre.

Depuis lors, la pression du Vatican sur l’Ordre n’a pas diminué. Dans sa conversation avec le Pape le 24 janvier, le Grand Maître Festing avait accepté de démissionner, étant entendu qu’une élection normale serait organisée pour choisir son successeur, mais il demanda au Pape : « Et s’ils me réélisent ? » Le Pape François a dit que ce serait acceptable. Cette réponse a été rapportée par Fra Matthew au chevalier qui l’accompagnait dans la voiture qui revenait du Vatican, et elle était connue de tous dans le palais magistral le soir même. En l’occurrence, l’élection de fin avril s’est déroulée dans le cadre d’une intervention étroite du Vatican, y compris une tentative d’empêcher Fra Matthew d’y prendre part, comme c’était son droit en tant que Bailli Grand-Croix de l’Ordre ; il a été clairement indiqué que sa réélection ne serait pas tolérée. Le résultat fut l’élection d’une non entité à la tête de l’Ordre, non pas comme Grand Maître mais comme Lieutenant par intérim pendant douze mois, comme la meilleure couverture pour le contrôle continu de Boeselager (qui, n’étant pas profès, n’était pas lui-même éligible). Ce résultat a été obtenu face à l’inquiétude largement répandue dans l’Ordre au sujet de nombreux problèmes qui avaient été révélés : le contexte financier troublant de la crise, l’intervention arbitraire du Vatican, l’injustice envers Fra Matthew Festing, le brossage sous le tapis du scandale du préservatif, et la sécularisation de l’Ordre susceptible d’être entraînée par les "réformes" dont parlent Boeselager et le parti allemand (156).

L’intervention du Pape François dans l’Ordre de Malte s’inscrit dans le schéma familier de ses méthodes : en ce qui concerne le Cardinal Burke, une première conversation dans laquelle il a donné une impression de soutien, suivie d’une trahison complète, visant à humilier un adversaire ; en ce qui concerne le Grand Maître, une convocation privée à venir seul en audience, n’en parlant à personne, et une demande surprise de démission. À cela s’ajoute l’attitude cavalière envers l’enseignement moral de l’Église, mais une appréciation très pratique de l’argent et du pouvoir qui ne correspond pas vraiment aux aspirations d’une « Église des pauvres » et aux condamnations de la « mondanité spirituelle ».

Néanmoins, contrairement aux Frères de l’Immaculée, l’Ordre de Malte n’a pas souffert personnellement du coup porté à son gouvernement. Ce qui a souffert, c’est la primauté du droit. Quelques jours après la destitution du Grand Maître, un chœur de critiques s’éleva, notamment de la part des avocats, contre ce que le Pape avait fait. Il a été souligné que, si le Saint-Siège pouvait faire fi de la souveraineté de l’Ordre de Malte, rien n’empêchait le gouvernement italien d’envoyer sa police pour enquêter sur les finances de la Cité du Vatican. Il ne fait guère de doute que ces considérations ont empêché le Pape François et le Cardinal Parolin d’y faire leur entrée et de reprendre l’Ordre sans condition, comme leurs déclarations initiales le suggéraient. C’était un trait caractéristique d’un épisode dans lequel les considérations de pouvoir et de contrôle financier étaient au premier plan et la moralité était en peu de considération.

(156) Dès le début, le Baron Boeselager s’est lancé dans une politique visant à réduire au silence les critiques en intimidant des sections des médias qui soulignaient les invraisemblances dans sa version des événements. Ainsi, il a intenté un procès contre le site autrichien Kath.net pour avoir cité un article critique dans Bild (curieusement, il n’a pas poursuivi Bild lui-même). En septembre 2017, sa plainte contre Kath.net a été rejetée par un tribunal de Hambourg, qui a jugé que les motifs pour lesquels il avait été renvoyé par le Grand Maître Festing étaient corrects en tout point. Pourtant, Boeselager reste aux commandes de l’Ordre de Malte et Festing reste déposé.
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Message  VotreServiteur Sam 31 Mar 2018 - 16:28

6. KREMLIN SANTA MARTA

Sanctions et récompenses


Commentant au début de 2017 le régime que le Pape François dirige au Vatican, l’un des journalistes catholiques anglais les plus connus, Damian Thompson, a écrit : « Il n’est pas difficile de détecter une saveur latino-américaine dans la négociation et le règlement de comptes qui est devenue flagrante au cours de l’année écoulée. » (157) En fait, cet aspect s’est manifesté sur son propre terrain à un stade précoce. Avant son élection, le Cardinal Bergoglio avait été en conflit avec un groupe religieux, l’Institut du Verbe Incarné, fondé en Argentine trente ans auparavant et qui avait connu un grand succès, attirant de nombreuses vocations. Il a été contré par des éléments de la hiérarchie nationale qui se sentaient contestés par un mouvement de caractère conservateur, mais Benoît XVI les avait déboutés en classant l’affaire des évêques argentins en 2009. Quelques jours après son élection, le Pape François la rouvrit et envoya bientôt le fondateur de l’Institut, le Père Buela, en exil en Espagne.

Deux membres de la hiérarchie argentine ont également senti le nouveau vent souffler. En 2014, Mgr José Luis Mollaghan a été démis de ses fonctions d’Archevêque de Rosario au motif qu’il était en désaccord avec son clergé, et l’année suivante, Mgr Oscar Sarlinga a été démis de ses fonctions d’évêque de Zárate, soi-disant en raison de difficultés économiques dans son diocèse. Ce qu’ils avaient en commun, c’est qu’en 2011, à l’approche du soixante-quinzième anniversaire du Cardinal Bergoglio, ils avaient écrit une lettre à Rome demandant que sa retraite soit acceptée immédiatement.

Une autre figure qui n’a pas fait l’objet d’une petite mise en garde est l’Argentin de naissance Rogelio Livieres, Évêque de Ciudad del Este, au Paraguay. Comme décrit précédemment, il avait fondé un séminaire qui a connu un énorme succès, attirant des étudiants de toute l’Amérique du Sud, y compris quelques étudiants du séminaire de Bergoglio à Buenos Aires. Pendant le mandat de Livieres, son diocèse a connu une augmentation spectaculaire dans tous les aspects de l’activité religieuse ; le nombre de prêtres diocésains est passé de 14 à 83. Il est vrai que Livieres a commis une grave erreur : il a promu un prêtre étranger, trompé par ce qu’un supérieur précédent décrivait comme étant « sa personnalité brillante et charismatique », et ignorant le fait que l’homme avait été accusé dans sa carrière précédente d’abuser des séminaristes. Mais en fait, cette erreur de jugement n’était pas une accusation que le Pape François a faite contre l’Évêque Livieres (158) ; ce qu’il a allégué était que Livieres était en conflit avec le reste de la hiérarchie paraguayenne – comment ne devrait-il pas l’être, compte tenu de ce qu’ils étaient ? En septembre 2014, Mgr Livieres a été démis de ses fonctions ; son séminaire a été dispersé et son travail exceptionnel en Amérique du Sud a été détruit.

En réfléchissant sur ces actes, on peut admettre que certains papes – très rares – sont arrivés sur le trône avec une anxiété de certains problèmes ecclésiastiques qu’ils avaient rencontrés en leur temps et les ont traités sommairement. Mais un connaisseur des minuties papales devrait se creuser la tête pour trouver tout ce qui correspond bien aux cas décrits ci-dessus : le bouleversement curial ordonné par Paul VI (1963-78), la campagne anti-moderniste de Pie X (1903-14) ? Ils ne correspondent guère au même schéma de représailles personnelles apparentes. Le fait est qu’aucun pape des temps modernes n’est arrivé sur le trône dans de mauvaises relations avec autant de gens que Jorge Bergoglio ; et ses prédécesseurs étaient en règle générale suffisamment élevés d’esprit pour éviter toute action qui pourrait ressembler à une vengeance indigne.

Tout aussi redondante que pour les emplois-pour-les-garçons péronistes était la récompense réservée aux deux hommes que le Cardinal Bergoglio avait employés comme agents à Rome pendant qu’il était à Buenos Aires. Monseigneur Guillermo Karcher a profité de sa dignité de cérémoniaire papale et, pendant un certain temps, il a exercé son influence, notamment au Vatican, mais il semble maintenant qu’il a perdu la faveur capricieuse du Pape. Monseigneur Fabián Pedacchio a d’abord été nommé secrétaire pontifical informel, et était déjà réputé pour éclipser en influence le titulaire officiel de ce poste (le Monseigneur maltais Xuereb) avant de lui succéder ouvertement à ce poste en 2014.

(157) The Spectator, 14 janvier 2017 : article de Damian Thompson, « Pourquoi de plus en plus de prêtres ne supportent pas le Pape François. »

(158) La seule personne à soulever la question de l’inconduite sexuelle est l’Archevêque d’Asunción (Paraguay), qui a accusé le prêtre, à tort, d’avoir agressé des enfants. Mgr Livieres a riposté en soulignant que l’Archevêque lui-même avait fait l’objet d’une enquête judiciaire pour des actes homosexuels.
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Message  VotreServiteur Mar 3 Avr 2018 - 16:08

Le nouveau régime de la Casa Santa Marta

Quand le Pape François a été élu, aucun de ses actes n’a été plus loué, comme preuve de sa modernité et de son esprit démocratique, que la décision d’éviter l’ancien appartement papal dans le Palais Apostolique et d’emménager dans les locaux de la Casa Santa Marta, la maison des cardinaux de passage, où il vit depuis lors. D’autres implications de ce choix ont été quelque peu négligées, par exemple le fait que la mise à niveau de la Casa Santa Marta pour son nouvel usage aurait coûté deux millions d’euros – alors que l’ancien appartement papal doit bien sûr encore être entretenu. Mais il vaut la peine d’évaluer les aspects psychologiques du déménagement. Omar Bello note que le Pape François a jeté un coup d’œil à l’ancien appartement, avec ses suites majestueuses, où les papes avaient traditionnellement mangé leurs repas dans une solitude grave, et s’est immédiatement rendu compte qu’il isolait le pape de la Curie. À Santa Marta, le Pape François a les cardinaux près de lui, et il mange dans la salle à manger publique. Un journaliste a fait remarquer qu’il s’agit d’une « méthode de contrôle, afin de s’informer au déjeuner sur les événements dans les divers camps du Vatican » (159). L’emprise du Cardinal Bergoglio sur sa curie archiépiscopale de Buenos Aires est ainsi transférée à son nouveau poste.

Le chapitre 3 a en partie décrit le régime que le Pape François conduit à partir de ce bastion : il s’agit d’un régime dans lequel les attentes de réforme ont été anéanties et ont été remplacées par une insécurité chaotique. L’udienza di tabella, qui assurait aux chefs des dicastères des audiences bimensuelles, a été abolie, et l’accès à la présence papale est laissé au bon vouloir du Pape François. Les évêques qui travaillent au Vatican vous diront que les anciennes rencontres fraternelles que les papes avaient l’habitude de leur accorder ont disparu ; certains d’entre eux ont à peine parlé à François depuis son élection. Rien ne pourrait être moins « collégial » que la façon dont ce héros du lobby saint-gallois traite ses subordonnés. Le contrôle de la Secrétairerie d’État sur le reste de la Curie est devenu plus absolu que jamais. Et tout le monde, des cardinaux aux monsignori, est maintenu dans un état de nervosité permanente par les coups de poignard, les critiques publiques brusques, les saccages et l’affaiblissement déguisé qui sont la marque du nouveau régime.

Le Cardinal Pietro Parolin, nommé Secrétaire d’État en octobre 2013, a d’abord été le curial favori, et François s’est laissé aller à sa volonté de préserver et même d’étendre les prérogatives de sa charge. Mais ce n’est pas le style de François de laisser quelqu’un en sécurité. Depuis quelque temps, le Pape utilise le Sostituto de Parolin, l’Archevêque Angelo Becciu, comme un outil plus prêt, parce qu’il a plus à gagner de son maître. Becciu est l’homme qui fait le sale boulot du Pape pour lui, et il le fait efficacement. C’est lui qui a téléphoné à PricewaterhouseCoopers en 2015 pour les informer que l’audit du Vatican ne parviendrait pas à la Secrétairerie d’État ; il a été l’homme imposé aux Chevaliers de Malte dans la prise en main lourde de cet ordre par François ; et il a été la figure clé dans le licenciement violent du Vérificateur Général en juin 2017. Il est largement admis au Vatican que Becciu a maintenant plus de pouvoir réel que Parolin, et qu’il pourrait bien se mettre à sa place bientôt (160). Dans l’ensemble, ce que nous avons ici est un régime tout aussi politique et peu spirituel que ce qui a été vu sous Bertone et Sodano.

Dans ce régime, les prélats qui jouissent de faveurs sont des flagorneurs comme le Cardinal Coccopalmerio, qui a utilisé son influence pour protéger le prêtre pédophile Inzoli et qui a employé comme secrétaire Monseigneur Luigi Capozzi, jusqu’à ce qu’il soit arrêté dans une partie de drogue homosexuelle ; ou un wheeler-dealer non-réformé comme le Cardinal Calcagno, dont le sombre passé d’évêque de Savone ne l’empêche pas de prendre en charge les richesses de l’Église ; ou le Cardinal Baldisseri, l’habile manipulateur de la « miséricorde » dans le Synode sur la Famille.

De l’autre côté, les cardinaux qui ont senti le froid sont ceux en qui le Pape Benoît XVI a placé sa confiance : les Cardinaux Burke, Müller et Sarah, auxquels on peut ajouter le Cardinal Ouellet, qui a été mis à l’écart parce qu’il se montre trop indépendant (161). Mis à part les idées, ce sont tous des hommes sincères dans la parole et dans l’action, et contre le caractère moral desquels aucune parole n’a été prononcée. Ceux qui entourent le Pape François sont généralement décrits par les commentateurs comme les « réformateurs », et ceux qui sont exclus comme des « anti-réformistes ». Cela soulève la question : comment évaluer cette réforme qui consiste à employer des gens sournois et à bannir les personnes franches et honnêtes ?

(159) Matthias Matussek dans Die Woche, 12 avril 2017.

(160) L’Archevêque Becciu est un Sarde, et ce n’est peut-être pas un hasard si sa ville natale, Pattada, est célèbre pour la production de couteaux.

(161) Un autre dont le nom est rarement mentionné est le Cardinal Mauro Piacenza, un Ratzingerien qui avait été Préfet du Clergé, où il avait remplacé le proche collaborateur de Bergoglio, le Cardinal libéral brésilien Hummes. Immédiatement après l’élection de François, Piacenza, un « conservateur social » de renom a été rétrogradé pour servir comme Grand Pénitencier.
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Message  VotreServiteur Ven 6 Avr 2018 - 15:28

Coups de poignard et massacre à la Curie

Le journaliste anglais Damian Thompson cite un prêtre qui travaille à la Curie, et qui a commencé comme un fervent partisan du Pape François, en ces termes : « Bergoglio divise l’Église entre ceux qui sont avec lui et ceux qui sont contre lui – et s’il pense que vous êtes dans ce dernier camp, alors il vous pourchassera. » (162) Ce fut l’expérience de trois prêtres de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Au cours de l’été 2016, ils ont été convoqués en personne devant le Pape, accusés d’avoir fait des remarques défavorables à son égard et destitués (163). Le Cardinal Müller essaya de les défendre, et, dans une audience qu’il obtint après plusieurs mois d’essais, protesta auprès de François : « Ces personnes sont parmi les meilleures de mon dicastère... qu’ont-ils fait ? » Le Pape a repoussé ses protestations et a clôturé l’audience par les mots : « Et moi je suis le Pape, je n’ai pas besoin de donner les raisons de mes décisions. J’ai décidé qu’ils doivent partir et ils partiront. » (164)

Le Cardinal Müller lui-même, en tant que chien de garde ex officio de l’orthodoxie catholique, a encouru la défaveur du Pape pour son opposition à la modification de l’enseignement de l’Église sur le mariage. Après un certain nombre d’échecs sur quatre ans, au cours desquels il a été effectivement remplacé par le Cardinal Schönborn comme autorité doctrinale officielle, le Cardinal Müller a été envoyé à la retraite en juillet 2017, à la fin de son mandat de cinq ans. Le non-renouvellement de son mandat contraste avec la pratique normale, tout comme sa retraite à l’âge de 69 ans (alors que le Cardinal Coccopalmiero, par exemple, continue de bénéficier du patronage du Pape à 79 ans) (165). Il convient également de noter que son remplaçant dans la Congrégation, l’Archevêque Ladaria, a été accusé de protéger un prêtre qui a agressé des garçons.

Le traitement réservé au Cardinal Robert Sarah, Préfet de la Congrégation pour le Culte Divin, a été encore plus draconien, à certains égards. Le Pape François l’a nommé à ce poste en novembre 2014 et l’a chargé à l’époque de poursuivre la ligne liturgique tracée par le Pape Benoît XVI (166). Sa chute s’est produite lorsqu’il a exprimé son point de vue sur la manière moderne de dire la Messe. En juillet 2016, le Cardinal Sarah, s’adressant aux participants d’une conférence à Londres, a exhorté à la restauration de la pratique traditionnelle de la célébration ad orientem, c’est-à-dire avec le prêtre face à l’Orient liturgique. Contrairement à ce qui est généralement supposé, aucun ordre n’a jamais été donné pour que le prêtre dise la Messe face au peuple ; c’était une pratique introduite dans les années soixante, alors qu’on croyait que c’était l’usage de l’Église primitive, une idée qui est maintenant connue pour être erronée. Le Cardinal Ratzinger avait déjà fait cette remarque en 1993, alors qu’il était préfet de la Congrégation pour la Foi, et qu’il était familier avec ses écrits liturgiques en général. Instruire l’Église sur l’authenticité liturgique est censé être l’une des fonctions de la Congrégation pour le Culte Divin ; mais les paroles du Cardinal Sarah ont été reçues avec les protestations de ceux qui ont supposé que la pratique des cinquante dernières années est incontestable.

Ce qui s’est passé ensuite, c’est d’abord une illustration du coup de poignard qui est devenu trop courant dans la Curie actuelle. Les lettres de protestation sont arrivées à Rome alors que le Cardinal Sarah était absent de Rome pour l’été. Sans lui donner l’occasion de les examiner, le Secrétaire de la Congrégation, Mgr Arthur Roche, remis les lettres au Pape François, qui n’est pas connu pour son savoir-faire en matière liturgique, et il a agi à partir de la connaissance d’un seul côté de la question, le côté ignorant. Sa réaction a été peut-être la plus proche d’une purge stalinienne que le Vatican a vue. En octobre, presque tous les membres de la Congrégation pour le Culte Divin, dont beaucoup avaient été nommés par Benoît XVI et avaient suivi sa ligne liturgique, ont été licenciés en masse, et 27 nouveaux membres ont été nommés pour prendre leur place, laissant ainsi le Cardinal Sarah complètement isolé (167). Il a été obligé d’annuler sa participation à une conférence liturgique à laquelle il devait prendre la parole sur « Le sens du Motu Proprio Summorum Pontificum pour le renouveau de la liturgie dans l’Église Latine ». Cette action contre le Cardinal Sarah s’inscrit dans le modèle du Pape François qui donne une série d’assurances à un fonctionnaire qu’il nomme, avant d’exécuter une volte-face ; et aussi de son attaque contre ceux qu’il considère comme des ennemis non pas en les rejetant, mais en les minant et en les laissant impuissants. Quant à l’Archevêque Roche, sa récompense pour son intervention a été qu’il est maintenant la personne qui règne en maître dans la Congrégation pour le Culte Divin.

Le mot d’ordre du Groupe de Saint-Gall était la libéralisation de l’Église, et avec leur candidat au pouvoir, nous voyons maintenant ce que cela signifie. Une attitude d’horreur sacrée à l’égard de quiconque montre une dissidence de la ligne papale est l’orthodoxie régnante. Lorsque les quatre cardinaux Brandmüller, Burke, Caffarra et Meisner signèrent une lettre demandant des éclaircissements sur les ambiguïtés d’Amoris Laetitia, le doyen de la Rote Sacrée, l’Archevêque Vito Pinto, fit la déclaration : « Ce que ces cardinaux ont fait, c’est un scandale très grave qui pourrait conduire le Saint-Père à les priver du chapeau de cardinal... On ne peut pas douter de l’action de l’Esprit Saint. » (168) Pour sa part, le Cardinal Blase Cupich de Chicago (qui a reçu le chapeau rouge en octobre 2016 de préférence à plusieurs autres prélats américains dont beaucoup pensaient que les choix étaient plus évidents) a déclaré que les cardinaux avaient « besoin d’une conversion ». Dans un autre domaine, l’Archevêque Rino Fisichella, Président du Conseil pour la Nouvelle Évangélisation, a ouvert l’Année de la Miséricorde en suggérant que ceux qui critiquent le Pape encourent l’excommunication prescrite par le droit canonique pour ceux qui font des violences physiques au Pontife, au motif que « les mots aussi sont des cailloux et des pierres » (169). C’est ainsi qu’on s’entend dans l’Église du Pape François, et la leçon est en train d’être bien apprise.

(162) Article dans The Spectator du 14 janvier 2017 : « Pourquoi de plus en plus de prêtres ne supportent pas le Pape François. »

(163) Il faut rappeler qu’avant de décider d’entrer dans l’état clérical, Jorge Bergoglio travaillait comme videur de boîte de nuit dans une banlieue de Buenos Aires. L’expérience semble avoir été formatrice.

(164) LifeSiteNews, 12 janvier 2017, article de Lisa Bourne : « Le Pape se moque encore une fois des défenseurs de l’enseignement de l’Église comme n’étant pas comme le Christ. » Il s’agit du rapport le plus authentique d’une anecdote qui circule depuis quelques semaines dans les cercles du Vatican.

(165) Le licenciement du Cardinal Müller et de ses subordonnés n’a pas respecté les normes de traitement des employés qui devraient être observées dans toute entreprise ordinaire, et encore moins dans une Église qui prêche le respect des droits des travailleurs. Le sujet est traité par Damian Thompson dans The Spectator du 12 juillet 2017 : « Le Pape François se comporte comme un dictateur latino-américain – mais les médias libéraux ne s’y intéressent pas. »

(166) Sarah a été transférée à la Congrégation pour le Culte Divin, du Conseil Pontifical Cor Unum où il avait été chargé par le Pape Benoît XVI de "re-catholiciser" l’organisation puissante et riche Caritas Internationalis qui avait promu des causes politiques de gauche. Comme président de Caritas Internationalis, le Pape François a installé le Cardinal Tagle (que beaucoup considèrent comme son successeur naturel en tant que candidat papabile libéral), mettant ainsi un terme à la tentative de réforme de Benoît XVI.

(167) OnePeterFive, 31 octobre 2016 : article de Maike Hickson, « Remue-ménage à la Congrégation pour le Culte Divin décrit comme une "Purge" »

(168) Cité dans Il Foglio du 29 novembre 2016.

(169) Article dans LifeSiteNews, 7 décembre 2015 : « Les critiques du Pape menacés d’excommunication au début de l’Année de la Miséricorde. »
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Message  VotreServiteur Sam 7 Avr 2018 - 9:56

La police de la pensée unique du libéralisme

La suite obséquieuse de la lignée papale ne se limite pas à quelques crapules de la Curie ; elle est devenue une politique dans les lointains avant-postes de l’Église. On peut citer le sort de certains des 45 signataires d’une lettre adressée le 29 juin 2016 aux cardinaux et patriarches, leur demandant de demander au Pape de corriger une liste de propositions discutables qu’implique l’exhortation Amoris Laetitia. L’un des signataires a été rapidement démis de ses fonctions de directeur des affaires académiques dans une université pontificale, sous la pression de son archevêché. Un autre, Dominicain, s’est vu interdire par son supérieur religieux de parler publiquement de l’exhortation papale ; un troisième a reçu l’ordre d’annuler sa signature, et un cardinal a fait pression sur un quatrième pour qu’il retire son nom (170).

On peut souligner que les dubia des cardinaux et la lettre qui vient d’être mentionnée ont pris la forme de demandes de clarification et non d’opposition ; on peut les opposer aux rejets ouverts de décisions papales qui ont été rendues sans représailles par les théologiens "progressistes" des temps modernes, par exemple sur l’ordination des femmes. Mais sous le Pape François, c’est devenu un délit de demander des explications. On peut rappeler sa propre condamnation dans Evangelii Gaudium (2013) d’auteurs qui « discréditent ceux qui soulèvent des questions, soulignent constamment les erreurs des autres et sont obsédés par les apparences ». Il y a des gens qui ont le talent de critiquer leurs propres défauts.

Un signe des temps à Rome est un organisme qui s’appelle l’Osservatorio per l’Attuazione della Riforma della Chiesa di Papa Francesco (Observatoire pour la Mise en œuvre de la Réforme de l’Église du Pape François). Comme Sandro Magister l’a rapporté en novembre 2016, au début de cette année académique, ce club d’enthousiastes a envoyé un courriel au personnel enseignant de l’Institut Pontifical Jean-Paul II pour les Études sur le Mariage et la Famille dans les termes suivants :

« Comme cela s’est déjà produit dans d’autres institutions pastorales, académiques et culturelles catholiques, notre Observatoire pour la Mise en œuvre de la Réforme de l’Église du Pape François – une initiative de laïcs catholiques pour soutenir le pontificat du Pape François – a commencé dans l’année académique en cours le suivi du contenu des publications de la faculté et des enseignements dispensés à l’Institut Pontifical Jean-Paul II pour les Études sur le Mariage et la Famille afin de clarifier les adaptations ou désaccords possibles concernant le discours prononcé par le Pape François à l’occasion de l’ouverture de la nouvelle année académique de votre Institut (Salle Clémentine, 28 octobre 2016), dans lequel vous avez été appelés à « soutenir l’ouverture nécessaire de l’intelligence de la foi au service de la sollicitude pastorale du successeur de Pierre. »

« En particulier, le contenu des ouvrages publiés et les cours donnés seront pris en considération en référence à ce qui est exprimé dans l’Exhortation apostolique "Amoris laetitia", selon l’image « de l’Église qui y est, pas d’une Église pensée à son image et à sa ressemblance », orientant la recherche et l’enseignement non plus vers « un idéal théologique trop abstrait du mariage, presque artificiellement construit, loin de la situation concrète et des possibilités effectives des familles telles qu’elles sont ». (Pape François, discours précité, 28 octobre 2016)

« Pour ce faire, nous utiliserons la lecture analytique et critique des études publiées par la faculté, des thèses de fin d’études et de doctorat approuvées par l’Institut, du programme des cours, de leurs bibliographies, ainsi que des entretiens avec les étudiants réalisés après les cours, sur la place devant l’Université du Latran.

« Certains que nous accomplissons une tâche utile pour améliorer le service que vous accomplissez avec dévouement à l’Église et au Saint-Père, nous vous tenons au courant des résultats de notre étude d’observation. » (171)

La signification de cette « étude observationnelle » est, bien sûr, que l’Institut Jean-Paul II est le corps académique qui a été créé pour préserver l’enseignement de ce pontife sur la famille, pour lequel le pontife actuel ne ressent aucun enthousiasme.

Comme le souligne Sandro Magister, il existe un précédent pour un tel groupe de zélotes papaux dans le monde catholique : c’est le Sodalitium Pianum qui s’est formé sous le règne de Pie X (1903-1914) pour faire respecter la condamnation du Modernisme par ce pape. Il a agi en surveillant les conférences des professeurs de séminaire et en rapportant aux autorités toutes les déclarations qui semblaient ne pas correspondre à l’orthodoxie, et il a été critiqué depuis lors par les libéraux comme un exemple du règne intellectuel de la terreur introduit par Pie X. En termes généraux, on pourrait penser qu’il est dommage que nos propres jours aient produit un écho de ce qui était considéré jusqu’ici comme le pontificat le plus restrictif des temps modernes mais l’ironie va plus loin. Il est sans doute naturel qu’un régime qui insiste sur l’orthodoxie stricte soit soutenu par des mesures disciplinaires, mais "l’Observatoire" de ce Big Brother moderne a vu le jour sous le règne du pape progressiste et libéral François, élu par les esprits ouverts de Saint-Gall pour balayer l’autoritarisme de Benoît XVI et de Jean-Paul II.

(170) Article dans LifeSiteNews, 29 septembre 2016 : « Quelques-uns des 45 signataires ressentent la colère provoquée par la lettre de demande d’éclaircissement d’Amoris Laetitia. »

(171) Article de Sandro Magister dans L’Espresso du 14 novembre 2016.
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Message  VotreServiteur Mar 10 Avr 2018 - 15:06

La dictature de la miséricorde

Les journalistes qui couvrent les affaires romaines sont de plus en plus conscients que « sous le Pape François, le Vatican réduit systématiquement au silence, élimine et remplace les critiques des vues du Pape » (172), et des nouvelles effrayantes sont apparues au sujet des moyens utilisés. Gianluigi Nuzzi rapporte qu’en mars 2015, de nombreuses écoutes ont été découvertes dans les voitures, les bureaux et les maisons privées du clergé du Vatican, et que, dans une anomalie inexpliquée, la Gendarmerie (le service de sécurité intérieure du Vatican) n’a pas été appelée pour enquêter (173). Les membres du clergé et les laïcs travaillant à la Curie trouvent des signes révélateurs dans leurs appels téléphoniques, dans lesquels, après un appel interrompu, ils entendent l’audio des derniers instants de leur conversation qui leur est restituée – un signe bien connu d’écoute téléphonique (174). Ceux qui sont à la Curie tiennent pour acquis que leurs appels téléphoniques et leurs courriels sont systématiquement espionnés.

Quant au Pape François lui-même, Damian Thompson rapporte que ses accès de colère, sa grossièreté envers ses subordonnés et son langage vulgaire sont devenus notoires dans tout le Vatican. Thompson cite une source bien placée : « François n’a pas à se présenter à la réélection par le Conclave. Ce qui, croyez-moi, est une chance pour lui, car après la misère et les bêtises des deux dernières années, il serait éliminé au premier tour de scrutin. » (175) C’est une vérité dont peu dans la Curie douteraient ; ils se sont réveillés au fait que l’élection du "Grand Réformateur" en 2013 a eu pour effet de les placer sous une dictature argentine à l’ancienne, avec toutes ses méthodes. Dans les premiers mois, inspirés par les bouffonneries de relations publiques de François, le surnom de leur révérend maître parmi le clergé du Vatican était "Toto le Clown". Ils ont maintenant réalisé qu’ils l’ont sous-estimé, et le surnom actuel est "Ming", d’après l’empereur cruel dans les bandes dessinées Flash Gordon. Un cardinal a fait la remarque suivante : « Au Vatican, tout le monde craint le pape François ; personne ne le respecte, du Cardinal Parolin jusqu’au bas. »

La peur est la note dominante dans la Curie sous la domination de François, avec une méfiance mutuelle. Ce ne sont pas seulement les informateurs qui s’attirent les faveurs en signalant les conversations non surveillées – comme l’ont découvert les trois subordonnés du Cardinal Müller. Dans une organisation où les corrompus moralement ont été laissés en place, et même promus par le Pape François, le chantage subtil est à l’ordre du jour. Un curé s’est moqué : « On dit que ce n’est pas ce que vous savez, mais qui vous connaissez. Au Vatican, ce n’est pas vrai, c’est ce que vous savez sur qui vous connaissez. »

Cet état de choses est sans précédent à la Curie Romaine, mais nous pouvons lire la biographie du Pape François d’Austen Ivereigh pour trouver un temps et un lieu avec un cercle familier. Décrivant le régime Perón de la jeunesse de Bergoglio, il raconte comment, après 1952, « Perón est devenu défensif et paranoïaque, descendant dans la folie autoritaire qui afflige couramment les gouvernements populistes-nationalistes en Amérique Latine... les fonctionnaires de l’État devaient être membres du parti, les désaccords étaient présentés comme dissidents et les opposants... définis comme des ennemis du peuple. » (176) L’auteur lui-même n’a pas remarqué le parallèle, mais certains de ses éléments se retrouvent même dans son récit. Lorsqu’il passe au pontificat de François, il présente une esquisse de ses "réformes" du Vatican, que l’on peut qualifier de chef-d’œuvre de la pirouette, mais même au milieu des signes de propagande, on voit à quel point les méthodes du Pape sont autocratiques et impopulaires : « François a arrogé ce qui était traité par les institutions du Vatican à un cercle étroit autour de lui, et le contournement des anciens canaux provoque un grand ressentiment. L’extraordinaire popularité de François au-delà des frontières de l’Église est en contraste frappant avec la vision qui est au Vatican, où il y a beaucoup de grognements... C’est un paradoxe de Bergoglio : le pape collégial, proche du peuple, exerce son autorité souveraine d’une manière qui peut paraître autoritaire. Il s’agit d’un gouvernement hautement personnaliste, qui contourne les systèmes, dépend de relations étroites, travaille par l’intermédiaire de personnes plutôt que de documents, et garde un contrôle serré... De bien des façons, François est le pape le plus centralisé depuis Pie IX. » (177)

Pie IX (1846-78) et les jours des États Pontificaux sont en effet rappelés par un phénomène qui n’avait pas été vu depuis de nombreuses générations. Le 4 février 2017, les Romains se sont réveillés pour trouver leur ville enduite d’images se moquant du Pape (178). Ces affiches représentaient François dans une de ses humeurs moins joviales, et au-dessous de lui la légende : A France’, hai commissariato Congregazioni, rimosso sacerdoti, decapitato l’Ordine di Malta e i Francescani dell’ Immacolata, ignorato Cardinali.... ma n’do sta la tua misericordia ? Cela pourrait se traduire ainsi : « Hé, Frankie, tu as démantelé des Congrégations, démis des prêtres, décapité l’Ordre de Malte et les Franciscains de l’Immaculée, ignoré des Cardinaux... où est ta miséricorde, alors ? »

Le pamphlet, composé dans le dialecte Romanesco (le Coq Romain), rappelait consciemment les pasquinades qui apparaissaient à l’époque du Pouvoir Temporel, et il faudrait remonter à cette époque pour trouver le dernier cas d’une satire politique contre un pape régnant affiché publiquement à Rome. C’est un signe du fait que la popularité de François, sur la base de laquelle il a fondé son style de démoulage, s’est effondrée en Italie et au-delà. Un autre signe se trouve dans les chiffres des audiences papales sur la Place Saint-Pierre, qui ont lieu plus ou moins chaque semaine et qui attiraient des dizaines de milliers de fidèles. Les statistiques officielles de la participation moyenne à ces événements depuis que François est devenu Pape sont les suivantes :
2013 : 51 617
2014 : 27 883
2015 : 14 818

Pour 2016, aucun chiffre n’est disponible, mais on estime qu’ils sont inférieurs à 10 000, soit moins d’un cinquième de ce qu’ils étaient il y a quatre ans et à l’époque de Benoît XVI (179). Pour ceux qui voient les bandes décroissantes à l’intérieur des colonnades de Saint-Pierre, le message est clair : le Pape du Peuple est déserté par le peuple. L’assistance de masse a également chuté en Italie, et il semble que ce soit de même dans le reste du monde. Le pontificat de François, qui devait revivifier l’Église, après quatre ans de battage médiatique, s’avère un échec implacable.

(172) LifeSiteNews, 26 janvier 2017 : Philip Lawler, « The ideological purge at the Vatican. » (La purge idéologique au Vatican)

(173) Nuzzi, "Merchants in the Temple" (Les Marchands du Temple), p.204. ["Via Crucis" p.268]

(174) OnePeterFive, 17 novembre 2016 : Steve Skojec, « The Dictatorship of Mercy. » (La Dictature de la Miséricorde)

(175) The Spectator, 14 janvier 2017 : Damian Thompson, « Why more and more priests can’t stand Pope Francis. » (Pourquoi de plus en plus de prêtres ne supportent pas le Pape François.)

(176) Ivereigh, op. cit., p.28.

(177) Ivereigh, op. cit., pp.383-384.

(178) Les 200 affiches ont été enlevées en quelques heures par les fonctionnaires de la ville de Rome, où le Pape n’a aucune juridiction légale. Les affiches annonçant les opinions politiques sont connues pour rester en vue dans la ville pendant des années, sans être dérangée.

(179) Article dans Il Tempo du 2 juillet 2017 : Valentina Conti, « E i fedeli manifestano la loro insoddisfazione disertando le udienze in piazza San Pietro. » (Et les fidèles manifestent leur mécontentement en désertant l’audience sur la place Saint-Pierre.)
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Message  VotreServiteur Sam 14 Avr 2018 - 15:30

Le pape politique

Il semble que le Pape François lui-même a commencé à se rendre compte du terrain dangereux dans lequel sa philosophie de « création de désordre » (« Hagan lío ») l’emmène. Il aurait fait la remarque suivante juste avant Noël 2016 : « Il n’est pas impossible que j’entre dans l’histoire comme celui qui a divisé l’Église Catholique. » (180) La pensée n’a pas échappé à ceux qui l’entourent, et en mars 2017 le journal britannique The Times a publié un article sous le titre « Anti-reform cardinals "want the Pope to quit" » (Les cardinaux anti-réforme « veulent que le Pape démissionne ») (181). L’article citait le rapport publié quelques jours auparavant par Antonio Socci : « Une grande partie des cardinaux qui ont voté pour lui sont très inquiets et la curie... qui a organisé son élection et l’a accompagné jusqu’à présent, sans jamais se dissocier de lui, cultive l’idée d’une persuasion morale pour le persuader de prendre sa retraite. » (182) Ces cardinaux « anti-réforme » (notez l’orthodoxie médiatique qui définit ainsi ceux qui doutent de François) sont dits au nombre d’une douzaine, et ce qui les pousse, c’est la peur d’un schisme créé par le Pape. C’est aussi un présage qu’à la fin de 2016, une étude théologique sur la possibilité de déposer un pape était en train de faire le tour du Vatican. Si cela se réalise, c’est peut-être la seule façon pour le pontificat de François d’être vraiment innovateur.

Ceux qui sont choqués d’entendre François décrit comme un dictateur ne remettraient pas en question le fait qu’il est le pape le plus engagé politiquement à monter sur le trône depuis des siècles. Ce n’est pas une diffamation de ses ennemis, mais c’est souligné par un admirateur aussi peu qualifié qu’Austen Ivereigh. Nous devons comprendre que la clé du style téméraire de François – l’indifférence à la réforme, les actes tyranniques, la quête fébrile d’une image populaire – est que sa préoccupation première n’est pas en fait le gouvernement de l’Église. Ivereigh a tracé en détail l’ambition de François de devenir un leader mondial dans le domaine politique ; il s’est lancé avec une vision bombastique de la "décadence" de la civilisation occidentale qui serait exploitée par l’Amérique Latine pour se réaffirmer, et son rêve était de rallier le continent à « la patria grande » (la grande patrie) pour défier la domination impérialiste des États-Unis. Cet objectif était à l’origine de la nomination au poste de Secrétaire d’État du Cardinal Parolin, qui avait été un nonce apostolique très apprécié au Mexique et au Venezuela, et il a été chargé de lier le continent sous l’égide du Saint-Siège. Les résultats réels ont été analysés par un journaliste italien :

« L’image de François, qui a eu la chance de s’établir comme "leader moral du continent", sans le parapluie de Barack Obama, entre rapidement en crise, malgré le travail remarquable du Secrétaire d’État Parolin : à Cuba, avec Trump, la diplomatie du Vatican trébuche ; en Colombie, le référendum de paix a été ruiné parce que les protestants du pays l’ont saboté ; au Venezuela, tous les partis politiques s’accordent à dire que l’effort de paix du Vatican a aggravé plutôt qu’amélioré la situation ; et enfin au Brésil, après le succès de la journée mondiale de la jeunesse, Rio de Janeiro a un maire qui est évêque protestant, anti-catholique et surtout critique à l’égard de la Conférence Épiscopale. » (183)

Comme l’indique cette analyse, l’élection de Donald Trump a brisé les hypothèses sur lesquelles reposait la stratégie de François. Avec toute sa rhétorique machiste latino-américaine, le plan dépendait de la présence à la Maison Blanche d’un président libéral prêt à s’abaisser lui-même (ou elle-même) aux lauriers latino-américains. Il s’effondre devant un président dont la réponse aux fauteurs de troubles au-delà du Rio Grande est de construire un mur contre eux. C’est pourquoi, en 2016, le Pape François a misé tous ses jetons sur une présidence Clinton. Ceux qui l’entouraient, à commencer par le Cardinal Parolin (qui de mieux que lui pour le conseiller sur les affaires américaines ?) lui ont dit que Donald Trump n’avait aucun espoir de gagner, et sur les ordres de François, l’APSA a financé la campagne présidentielle de Hilary Clinton (on dit maintenant que l’argent utilisé pour cela venait du Denier de Saint-Pierre, les dons des fidèles faits soi-disant à des fins caritatives). François intervient aussi dans la campagne par la parole, accusant implicitement Trump de ne pas être chrétien. Quand l’ennemi a gagné malgré tout, François a été furieux contre ses conseillers. C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles le Cardinal Parolin a perdu ses faveurs : il s’est montré faillible aux États-Unis et il n’a pas réussi à livrer la marchandise en Amérique Latine.

La scène mondiale dans laquelle François avait imaginé son triomphe a changé par manque de discernement. Avec le rapprochement entre les États-Unis et la Russie, et avec le départ de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, Merkel et Macron sont restés groupés ensemble, essayant de protéger les lambeaux de l’ordre mondial libéral qui semblait servi et prêt à manger il y a un peu plus d’un an. De cet ordre mondial, François s’est fait passer pour le grand prêtre ; où va-t-il ensuite ?

Les conséquences politiques du fiasco sont diverses. La Maison Blanche a des cartes fortes à jouer contre le Vatican, et l’on peut s’étonner qu’elle ne les ait pas jouées jusqu’à présent. On sait que la CIA surveillait le Conclave de 2013, et l’idée de l’utilisation que le gouvernement américain pourrait faire de ses connaissances serait à l’origine de nuits blanches à la Curie. Les occasions d’intervention nécessitent bien peu de recherches. Avec l’échec du Saint-Siège à réformer ses structures financières criminelles, pour lesquelles les preuves s’accumulent de jour en jour, on peut facilement voir la communauté internationale, dirigée par l’Amérique, décider d’annoncer qu’assez c’est assez. Le licenciement brutal en juin 2017 de Libero Milone, le Vérificateur Général du Vatican, qui n’est pas sans amis en Amérique, pourrait bien être la provocation finale.

La raison fondamentale de cette situation difficile est que François a dépassé ses limites. C’est un homme politique malin – le plus rusé à occuper le trône papal depuis des siècles, capable de faire tourner des anneaux autour d’hommes d’Église sans méfiance comme les Cardinaux Burke, Sarah et Müller – mais en tant qu’homme d’État mondial, il est hors de sa ligne. Ainsi, il est un dirigeant de l’Église catholique, ce qui exige des talents supérieurs à ceux d’un chef de parti péroniste. Ce fait commence à être reconnu par ceux qui étudient son pontificat. Le journaliste que je viens de citer a écrit :

« Après une campagne de presse qui a fait du Pape argentin une idole, les gens se rendent compte que, essentiellement, le travail de Ratzinger a été profondément sous-estimé. Dans un Vatican déchiré par des querelles, le Pape allemand a introduit l’IOR dans la Liste Blanche, imposé une tolérance zéro à l’égard de la maltraitance des enfants et présenté une étude approfondie des domaines critiques de l’Église moderne face aux défis futurs. Ainsi, François arriva avec un avantage sans précédent dont il n’était peut-être même pas conscient, entouré d’une clique médiocre qui obscurcissait sa vision et qui ne lui montrait pas les points de danger qui risquent de prendre des dimensions de plus en plus grandes, le distançant aussi de ses propres prédécesseurs. » (184)

Un aspect plus doctrinal a été analysé en 2016 par le Vaticaniste Giuseppe Nardi : « Trois ans et demi après le début de son pontificat, le Pape François atteint ses limites. L’impression, donnée par des gestes et des paroles, d’une intention latente de changer la doctrine de l’Église doit, à un moment donné, soit prendre une forme définitive, soit s’effondrer... François se trouve pris au piège par l’atmosphère même qu’il est lui-même responsable de créer. Il ne s’agit plus d’un énoncé spontané sur ceci ou cela, qui reste improvisé et non contraignant. Son travail pastoral et ses qualités de leader, qui exigent un sens des responsabilités et un caractère exemplaire, atteignent leurs limites. Cela pourrait faire échouer François. » (185)

Ces commentaires soulignent l’énorme bévue du Conclave en 2013 en choisissant le cardinal « des extrémités de la Terre » pour être à la tête de l’Église. En votant pour un étranger peu connu, ils ont élu un homme qui s’est avéré inapte, par son caractère et par les priorités qu’il montre, à occuper sa fonction. Pour beaucoup de catholiques, cette idée est difficile à accepter. De mémoire d’homme, nous ne trouvons aucun cas où une telle erreur de jugement dans l’élection d’un pape s’est produite. Certains des papes modernes ont été de grands hommes, d’autres ont été adéquats ; pendant des siècles, il n’y en a pas eu un seul qui ait été, comme il faut le dire brutalement de François, si clairement en-dessous de son office. Comment cela s’est-il passé ?

Nous devons garder à l’esprit que Jorge Bergoglio est un homme élevé dans une culture politique dégradée, et formé dans un ordre religieux dont les traditions d’obéissance et d’engagement politique et social ont été perturbées et déformées par les bouleversements des années 1960, ce qui signifie qu’il a été moins formé dans les disciplines culturelles enracinées de longue date qui ont maintenu ses prédécesseurs à certains niveaux. L’Église n’a jamais été une étrangère pour le clergé, même pour ceux qui ont laissé leur vocation religieuse prendre une tournure trop politique, et Bergoglio n’a jamais montré la pureté du dévouement qui protégerait contre une telle erreur. Avant son élection, il ne se distinguait par aucun des écrits spirituels ou doctrinaux ou des prédications par lesquels de nombreux papes étaient connus. Son manque d’intérêt pour la doctrine et la liturgie lui est familier, et même certaines de ses habitudes de prière ont suscité des remarques enthousiastes. Lucrecia Rego de Planas a fait remarquer que lors de la célébration de la Messe, le Pape François ne fait jamais de génuflexion devant le tabernacle ou à la Consécration comme le prescrit la règle liturgique, et il était connu pour cette omission bien avant que la vieillesse ne le rende physiquement pardonnable (186). Que doivent faire les catholiques d’un Pape qui omet les signes de révérence au Saint-Sacrement que tous les prêtres et fidèles donnent par règle et par tradition ?

Nous pouvons lier ces défauts au ton rabougri du magistère folklorique dont le Pape François a fait sa marque de fabrique, dans les conférences de presse sur les vols internationaux et autres alternatives improvisées à la cathèdre pétrinienne. Aldo Maria Valli a souligné la « banalisation comme note dominante et le conformisme comme habitude intellectuelle » (187). On pourrait dire la même chose des insultes tordues dont le Pape François est célèbre pour les avoir dirigé contre ceux qu’il réprimande, un phénomène qui s’étend à ses documents officiels. Une encyclique comme Evangelii Gaudium (2013) est pleine de phrases telles que « l’élitisme narcissique et autoritaire », ou « le Néo-Pélagianisme Prométhéen auto-absorbé ». Jésus-Christ a dénoncé « les faux prophètes, qui viennent à vous en vêtements de brebis, mais intérieurement ce sont des loups ravisseurs » mais nous avons dû attendre le pontificat de François pour être avertis, dans l’enseignement papal, des dangers de partager un banc avec un Néo-Pélagien Prométhéen. C’est apparemment le langage d’une nouvelle évangélisation fraîche, inspirée par les besoins pastoraux des pauvres.

Tout cela a longtemps échappé au regard superficiel des médias, qui sont à côté de la dimension théologique et tombent sur des gestes publicitaires avec une naïveté enfantine. En Italie, un certain nombre de journalistes, entre lesquels Sandro Magister se distingue, font des reportages critiques sur les affaires du Vatican depuis quelques années, mais dans le monde anglophone, le silence a été assourdissant. Seule une poignée de sites Web catholiques conservateurs, comprenant le National Catholic Register et LifeSiteNews, ont produit, pour des raisons doctrinales, le genre de reportage pointu que les médias grand public ont négligé. L’Italie a également produit deux livres critiques, "Non è Francesco" d’Antonio Socci (2014) et "266" d’Aldo Maria Valli (2016). En Amérique, les signes d’une rupture des rangs commencent à apparaître, du moins dans le monde de l’édition : "The Political Pope" de George Neumayr (2017) présente un plaidoyer conservateur contre François, et un livre de Philip Lawler est en cours de publication, basé sur son reportage pointu en tant que journaliste du Vatican.

Ces derniers mois, les signes se sont multipliés : « on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps ». Le consensus médiatique saluant François comme un grand réformateur a montré une grave fissure le 2 juillet 2017, lorsque le quotidien romain Il Tempo a consacré sa une et ses pages 2 et 3 à une série d’articles évaluant ses réalisations et les trouvant insuffisantes. L’article central était sous le titre « Crollo di fedeli, temi etici, gay, immigrati e Isis-Islam. Quanti errori. Ora le epurazioni. Cala la popolarità di Francesco. » (Chute des fidèles, questions éthiques, gays, immigrants et Isis-Islam. Combien d’erreurs. Maintenant, les purges. La popularité de François diminue.). Le départ rapide du Vatican de Libero Milone, du Cardinal Müller et du Cardinal Pell ne pouvait pas manquer de suggérer un état de crise, et la tentative de l’expliquer dans le sens que le Pape François abandonne ses mauvais choix est vouée à succomber avant une enquête plus approfondie. Les rumeurs selon lesquelles le Denier de Saint-Pierre a servi à financer la campagne présidentielle d’Hilary Clinton sont de plus en plus entendues et elles tracent la voie à un énorme scandale.

Le Pape François a encore un avantage écrasant. Les médias libéraux ont beaucoup investi en lui en tant qu’idole révolutionnaire – l’homme que le Wall Street Journal a décrit en décembre 2016 comme le « leader de la gauche mondiale » – et ils ne sont pas prêts à abandonner le mythe. Avec Obama parti et Hillary Clinton humiliée, François leur est plus nécessaire que jamais. Pour les non-chrétiens, les préoccupations que François suscite par ses tentatives de libéraliser l’enseignement de la morale sexuelle n’ont pas d’importance. En effet, ce que les sécularistes aiment chez François, c’est la façon dont son style rompant avec la tradition sape la mystique et l’autorité de l’Église. Pourtant, la croyance que les médias libéraux peuvent imposer leur point de vue au monde a récemment pris un coup. Hillary Clinton s’y est fiée et a échoué ; nous pourrions voir le Pape François suivre le même chemin.

(180) Cité dans Corrispondenza Romana du 15 mars 2017, article de Roberto de Mattei, « Papa Francesco quattro anni dopo » (Le Pape François quatre ans après).

(181) The Times du 2 mars 2017, article de Philip Willan, et voir l’article de Damian Thompson dans The Spectator du 11 mars 2017, « The plot against the Pope : It is no secret in Rome that several cardinals want Francis to stand down. » (L’intrigue contre le Pape : ce n’est pas un secret à Rome que plusieurs cardinaux veulent que François se retire.).

(182) Article d’Antonio Socci dans Libero du 28 février 2017.

(183) Article de Luigi Bisignani dans Il Tempo du 2 juillet 2017, « Il Papocchio. La Solitudine di Papa Francesco. Dall’ Argentina agli Stati Uniti cala la popolarità di Jorge Mario Bergoglio tra scandali, errori, epurazioni e faide interne che spaccano la Curia » (L’Arnaque papale : la Solitude du Pape François. De l’Argentine aux États-Unis, la popularité de Jorge Mario Bergoglio est en chute libre, au milieu de scandales, d’erreurs, de purges et de querelles internes qui divisent la Curie.).

(184) Article de Luigi Bisignani dans Il Tempo du 2 juillet 2017, « Il Papocchio. La Solitudine di Papa Francesco. Dall’ Argentina agli Stati Uniti cala la popolarità di Jorge Mario Bergoglio tra scandali, errori, epurazioni e faide interne che spaccano la Curia » (L’Arnaque papale : la Solitude du Pape François. De l’Argentine aux États-Unis, la popularité de Jorge Mario Bergoglio est en chute libre, au milieu de scandales, d’erreurs, de purges et de querelles internes qui divisent la Curie.).

(185) Faithful Insight (journal de LifeSiteNews), mai 2017, citant un article de Giuseppe Nardi en novembre 2016.

(186) Voir la Lettre de Lucrecia Rego de Planas au Pape François citée plus haut. Cette particularité du Pape est commentée dans l’épigramme de Lorenzo Strecchetti :
« Sono Francesco, papa ed argentino : non all’Ostia, ma al secolo mi inchino. »
Qui pourrait être traduit par :
« François, le pape argentin, c’est moi : non pas à l’Hostie mais au siècle je m’incline. »
Le verset provient d’une collection publiée de 200 épigrammes, "Francescheide", sous-titrée "Pasquinate per papa Francesco" – un autre retour aux traditions irrespectueuses d’il y a des siècles que François a provoquées.

(187) Aldo Maria Valli, "266". (Macerata, 2016), p.186.
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Message  VotreServiteur Lun 16 Avr 2018 - 15:14

Le prochain Pape

Nous en revenons à l’erreur sans précédent commise par les cardinaux en 2013 en élisant un homme comme Jorge Bergoglio. Comme on l’a déjà dit, les catholiques sont habitués à ce que l’élection d’un pape soit digne, ou du moins adéquate, et ils auront du mal à croire (même avec une clique de cardinaux intrigants pour l’expliquer) qu’une erreur aussi impie aurait pu être commise.

Que François démissionne ou que nous attendions la manière plus habituelle de Dieu de provoquer une vacance au Siège Apostolique, la grande question sera de savoir ce qui se passera lors de l’élection du prochain pape, et il n’y a aucune certitude que la même erreur ne se reproduira pas. Notons que les cardinaux dont on dit qu’ils se mobilisent contre le Pape François sont précisément les curialistes qui, en 2013, ont décidé de mettre leur poids derrière Bergoglio et ont ainsi assuré son élection. Cette fois, le candidat qu’ils proposent est le Cardinal Parolin. Donc : de l’équipe qui vous a amené le Pape Bergoglio, accueillez maintenant le Pape Parolin. On espère sincèrement que le Sacré Collège a appris une meilleure leçon.

Nous pouvons penser que même les cardinaux qui ont été créés par le Pape François pendant son pontificat – apparemment dans une tentative délibérée de préparer le prochain Conclave – ne partagent pas nécessairement la vision de François de l’Église comme instrument politique. Faisons-leur appel et prions Dieu pour qu’ils rejettent la vision désastreuse qui a amené l’Église à la confusion et reviennent à un modèle spirituel de ce que devrait être un pape.

Prions pour que les participants au prochain Conclave s’assurent tout d’abord qu’il n’y a pas de clique qui essaie de faire passer l’élection à son propre ordre du jour ; deuxièmement, qu’ils savent bien qui ils élisent. Qu’il soit un homme de renom dans l’Église, et surtout connu comme un homme de Dieu et non comme un politicien ; un homme dont les priorités sont les trésors spirituels qu’il est appelé à garder ; un homme qui enseigne la doctrine ouvertement et non dans des accords ambigus en coulisses ; un homme qui sera un réformateur sincère et qui ne s’alliera pas avec les corrompus dans le but de contrôler l’Église. C’est aux cardinaux de faire ce qui est juste dans leur conscience et de laisser le reste entre les mains de Dieu. Et prions pour que, aussi rare que soit le monstre de la nature qui a été involontairement poussé sur le Siège de Pierre, il faudra peut-être aussi longtemps avant qu’une autre catastrophe de ce genre ne soit à nouveau vécue dans l’Église Catholique.


FIN
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Message  VotreServiteur Mar 17 Avr 2018 - 1:43

Ainsi se termine The Dictator Pope de Colonna, ouvrage magnifique que l'auteur maintenant dévoilé sous le nom d'Henry Sire va rééditer lundi prochain dans une version revue et augmentée et en version papier, mais en anglais malheureusement ; j'apprends à l'instant que la date serait repoussée au 10 mai (https://www.amazon.fr/Dictator-Pope-Inside-Francis-Papacy/dp/1621578321/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1523943742&sr=8-1&keywords=The+Dictator+Pope ).
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Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna) - Page 8 Empty Re: Le Pape Dictateur (Marcantonio Colonna)

Message  VotreServiteur Jeu 19 Avr 2018 - 2:01

Renseignements pris, le livre The Dictator Pope d'Henry Sire (Colonna), deuxième édition, paraît en dollars le 23 avril 2018  et en euros le 10 mai 2018.
La première édition n'existe plus sur Amazon puisque la seconde (revue et augmentée de 100 pages) arrive.
Je ne traduirai pas cette seconde édition puisque l'auteur s'est découvert et qu'il y aura forcément des droits réservés, ce qui n'était pas le cas pour la première.
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