Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
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Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
CHAPITRE XIII
De quelle manière il faut combattre la sensualité, et quels actes la volonté doit produire pour acquérir les habitudes des vertus.
Lorsque vous sentez la volonté de Dieu et l'appétit sensitif se disputer la possession de votre cœur, vous devrez, pour faire triompher en vous la volonté divine, prendre les moyens suivants. Dès que les mouvements de l'appétit sensitif s'élèvent en vous, opposez-leur une vigoureuse résistance, de peur qu'ils n'entraînent à leur suite la volonté supérieure. Ces premiers mouvements apaisés, réveillez-les en vous pour les réprimer avec plus de force et de vigueur. Provoquez-les ensuite à un troisième combat, afin de vous accoutumer à les repousser avec horreur et dédain. Ces deux derniers moyens sont excellents pour dompter les appétits désordonnés, hormis pourtant les passions charnelles dont nous parlerons en un autre endroit. Enfin, produisez des actes opposés aux passions que vous voulez vaincre. Un exemple éclaircira ma pensée. Vous êtes, je suppose, porté aux mouvements d'impatience. Si vous êtes bien recueilli en vous-même et attentif à ce qui se passe dans votre intérieur, vous remarquerez que ces mouvements s'attaquent sans relâche à la volonté supérieure pour la faire fléchir et obtenir son consentement. Usez alors du premier moyen que nous avons indiqué ; opposez à chacun de ces mouvements une résistance opiniâtre, et faites tous vos efforts pour empêcher la volonté d'y donner son consentement. N'abandonnez pas la lutte avant que l'ennemi, abattu et terrassé, vous ait rendu les armes. Mais voyez la malice du démon. Lorsqu'il s'aperçoit que nous résistons courageusement aux mouvements d'une passion quelconque, il cesse de les exciter en nous, et cherche même à les apaiser. Il veut par là nous empêcher d'acquérir, à l'aide de cet exercice, l'habitude de la vertu contraire, et nous faire tomber dans les pièges de la vaine gloire et de l'orgueil, en nous insinuant qu'il ne nous a fallu, comme aux vaillants soldats, qu'un instant pour faire tomber l'ennemi à nos pieds. Vous passerez donc au second combat : vous rappellerez à votre mémoire et réveillerez en vous-même les pensées qui vous ont excité à l'impatience, et quand vous sentirez l'émotion gagner la partie sensitive, vous en réprimerez les mouvements avec un redoublement de force et de vigueur. Bien que nous repoussions nos ennemis en vue de bien faire et de nous rendre agréables à Dieu, il n'en est pas moins vrai que bien souvent nous n'avons pas pour eux toute la haine qu'ils méritent, et qu'ainsi nous courons le risque de succomber à de nouvelles attaques. Pour échapper à ce danger, livrez-leur un troisième assaut et chassez-les loin de vous, non seulement avec des sentiments d'aversion, mais avec un suprême mépris, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus pour vous qu'un objet d'honneur et d'abomination. Enfin, pour orner et enrichir votre âme des habitudes des vertus, il faut produire des actes intérieurs directement contraires à vos passions déréglées. Vous voulez, par exemple, acquérir l'habitude de la patience, et voilà qu'une marque de mépris qu'on vous donne fait naître en vous un mouvement d'impatience. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
De quelle manière il faut combattre la sensualité, et quels actes la volonté doit produire pour acquérir les habitudes des vertus.
Lorsque vous sentez la volonté de Dieu et l'appétit sensitif se disputer la possession de votre cœur, vous devrez, pour faire triompher en vous la volonté divine, prendre les moyens suivants. Dès que les mouvements de l'appétit sensitif s'élèvent en vous, opposez-leur une vigoureuse résistance, de peur qu'ils n'entraînent à leur suite la volonté supérieure. Ces premiers mouvements apaisés, réveillez-les en vous pour les réprimer avec plus de force et de vigueur. Provoquez-les ensuite à un troisième combat, afin de vous accoutumer à les repousser avec horreur et dédain. Ces deux derniers moyens sont excellents pour dompter les appétits désordonnés, hormis pourtant les passions charnelles dont nous parlerons en un autre endroit. Enfin, produisez des actes opposés aux passions que vous voulez vaincre. Un exemple éclaircira ma pensée. Vous êtes, je suppose, porté aux mouvements d'impatience. Si vous êtes bien recueilli en vous-même et attentif à ce qui se passe dans votre intérieur, vous remarquerez que ces mouvements s'attaquent sans relâche à la volonté supérieure pour la faire fléchir et obtenir son consentement. Usez alors du premier moyen que nous avons indiqué ; opposez à chacun de ces mouvements une résistance opiniâtre, et faites tous vos efforts pour empêcher la volonté d'y donner son consentement. N'abandonnez pas la lutte avant que l'ennemi, abattu et terrassé, vous ait rendu les armes. Mais voyez la malice du démon. Lorsqu'il s'aperçoit que nous résistons courageusement aux mouvements d'une passion quelconque, il cesse de les exciter en nous, et cherche même à les apaiser. Il veut par là nous empêcher d'acquérir, à l'aide de cet exercice, l'habitude de la vertu contraire, et nous faire tomber dans les pièges de la vaine gloire et de l'orgueil, en nous insinuant qu'il ne nous a fallu, comme aux vaillants soldats, qu'un instant pour faire tomber l'ennemi à nos pieds. Vous passerez donc au second combat : vous rappellerez à votre mémoire et réveillerez en vous-même les pensées qui vous ont excité à l'impatience, et quand vous sentirez l'émotion gagner la partie sensitive, vous en réprimerez les mouvements avec un redoublement de force et de vigueur. Bien que nous repoussions nos ennemis en vue de bien faire et de nous rendre agréables à Dieu, il n'en est pas moins vrai que bien souvent nous n'avons pas pour eux toute la haine qu'ils méritent, et qu'ainsi nous courons le risque de succomber à de nouvelles attaques. Pour échapper à ce danger, livrez-leur un troisième assaut et chassez-les loin de vous, non seulement avec des sentiments d'aversion, mais avec un suprême mépris, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus pour vous qu'un objet d'honneur et d'abomination. Enfin, pour orner et enrichir votre âme des habitudes des vertus, il faut produire des actes intérieurs directement contraires à vos passions déréglées. Vous voulez, par exemple, acquérir l'habitude de la patience, et voilà qu'une marque de mépris qu'on vous donne fait naître en vous un mouvement d'impatience. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
CHAPITRE XIII
De quelle manière il faut combattre la sensualité, et quels actes la volonté doit produire pour acquérir les habitudes des vertus.
(...) Ne croyez pas qu'il vous suffise des prendre les trois moyens que j'ai indiqués plus haut ; non, il faut en outre aimer l'affront qu'on vous fait, désirer d'être souvent méprisé de la même manière et par la même personne, et vous disposer à souffrir de plus grands outrages encore. La nécessité où nous sommes pour arriver à la perfection de poser des actes de vertus contraires aux vices qui nous assiègent vient de ce que les autres actes, si vigoureux et si multipliés qu'ils soient, sont impuissants à arracher la racine du mal. Ne sortons point de notre exemple. Quoique nous refusions notre consentement aux mouvements d'impatience que les affronts éveillent en nous, que nous employions même pour les dompter les trois moyens mentionnés plus haut, il n'en est pas moins vrai qu'à moins de nous habituer, à l'aide d'actes souvent répétés, à aimer les opprobres et à nous en réjouir, jamais nous ne pourrons nous débarrasser entièrement du vice de l'impatience qui a pour racine l'horreur de tout ce qui va à l'encontre du besoin d'estime que nous ressentons naturellement en nous-mêmes. Aussi longtemps que cette racine vicieuse demeure vivante en notre cœur, elle pousse continuellement des rejetons qui rendent la vertu languissante et finissent parfois par l'étouffer entièrement, sans compter qu'elle nous tient dans un péril continuel de retomber à la première occasion qui se présentera. Il suit de là que, si nous ne posons des actes contraires aux vices que nous voulons combattre, jamais nous n'acquerrons l'habitude solide des vertus. Encore faut-il que ces actes soient souvent répétés. L'habitude du vice s'est formée en nous par la multiplication des actes vicieux : il faut donc des actes multipliés pour l'extirper de notre cœur et y introduire l'habitude de la vertu. Je vais plus loin, et je dis qu'il faut plus d'actes bons pour former en nous l'habitude de la vertu que d'actes mauvais pour y créer l'habitude du vice, par la raison que la corruption de notre nature favorise cette dernière habitude, et va à l'encontre de la première. J'ajoute aux précédentes observations que, si la vertu à laquelle vous vous exercez le comporte, vous devez joindre aux actes intérieurs les actes extérieurs correspondants. Ainsi, pour nous tenir toujours au même exemple, vous devez répondre avec douceur et charité à ceux qui vous maltraitent et profiter des occasions que vous aurez de leur rendre service. Si faibles que vous paraissent ces actes intérieurs et extérieurs, votre volonté semblât-elle même n'y point avoir de part, gardez-vous bien de les abandonner : nonobstant leur faiblesse apparente, ils vous soutiennent dans le combat et vous aplanissent le chemin de la victoire. Soyez attentifs à ce qui se passe au-dedans de vous et attachez-vous à combattre jusqu'aux moindres mouvements désordonnés que vous y découvrirez. Les petites passions ouvrent la voie aux grandes, et les habitudes vicieuses finissent par s'emparer de notre âme. Combien, pour avoir négligé de résister aux attaques légères d'une passion dont ils avaient repoussé les plus violents assauts, combien, dis-je, attaqués ensuite plus vigoureusement au moment où ils y songeaient le moins, ont subi une défaite plus désastreuse que jamais. Je vous conseille encore de vous appliquer à mortifier vos désirs, même dans les choses permises.(...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
De quelle manière il faut combattre la sensualité, et quels actes la volonté doit produire pour acquérir les habitudes des vertus.
(...) Ne croyez pas qu'il vous suffise des prendre les trois moyens que j'ai indiqués plus haut ; non, il faut en outre aimer l'affront qu'on vous fait, désirer d'être souvent méprisé de la même manière et par la même personne, et vous disposer à souffrir de plus grands outrages encore. La nécessité où nous sommes pour arriver à la perfection de poser des actes de vertus contraires aux vices qui nous assiègent vient de ce que les autres actes, si vigoureux et si multipliés qu'ils soient, sont impuissants à arracher la racine du mal. Ne sortons point de notre exemple. Quoique nous refusions notre consentement aux mouvements d'impatience que les affronts éveillent en nous, que nous employions même pour les dompter les trois moyens mentionnés plus haut, il n'en est pas moins vrai qu'à moins de nous habituer, à l'aide d'actes souvent répétés, à aimer les opprobres et à nous en réjouir, jamais nous ne pourrons nous débarrasser entièrement du vice de l'impatience qui a pour racine l'horreur de tout ce qui va à l'encontre du besoin d'estime que nous ressentons naturellement en nous-mêmes. Aussi longtemps que cette racine vicieuse demeure vivante en notre cœur, elle pousse continuellement des rejetons qui rendent la vertu languissante et finissent parfois par l'étouffer entièrement, sans compter qu'elle nous tient dans un péril continuel de retomber à la première occasion qui se présentera. Il suit de là que, si nous ne posons des actes contraires aux vices que nous voulons combattre, jamais nous n'acquerrons l'habitude solide des vertus. Encore faut-il que ces actes soient souvent répétés. L'habitude du vice s'est formée en nous par la multiplication des actes vicieux : il faut donc des actes multipliés pour l'extirper de notre cœur et y introduire l'habitude de la vertu. Je vais plus loin, et je dis qu'il faut plus d'actes bons pour former en nous l'habitude de la vertu que d'actes mauvais pour y créer l'habitude du vice, par la raison que la corruption de notre nature favorise cette dernière habitude, et va à l'encontre de la première. J'ajoute aux précédentes observations que, si la vertu à laquelle vous vous exercez le comporte, vous devez joindre aux actes intérieurs les actes extérieurs correspondants. Ainsi, pour nous tenir toujours au même exemple, vous devez répondre avec douceur et charité à ceux qui vous maltraitent et profiter des occasions que vous aurez de leur rendre service. Si faibles que vous paraissent ces actes intérieurs et extérieurs, votre volonté semblât-elle même n'y point avoir de part, gardez-vous bien de les abandonner : nonobstant leur faiblesse apparente, ils vous soutiennent dans le combat et vous aplanissent le chemin de la victoire. Soyez attentifs à ce qui se passe au-dedans de vous et attachez-vous à combattre jusqu'aux moindres mouvements désordonnés que vous y découvrirez. Les petites passions ouvrent la voie aux grandes, et les habitudes vicieuses finissent par s'emparer de notre âme. Combien, pour avoir négligé de résister aux attaques légères d'une passion dont ils avaient repoussé les plus violents assauts, combien, dis-je, attaqués ensuite plus vigoureusement au moment où ils y songeaient le moins, ont subi une défaite plus désastreuse que jamais. Je vous conseille encore de vous appliquer à mortifier vos désirs, même dans les choses permises.(...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
CHAPITRE XIII
De quelle manière il faut combattre la sensualité, et quels actes la volonté doit produire pour acquérir les habitudes des vertus.
(...) Cette mortification vous procurera de grands avantages et vous rendra plus facile et plus prompte la victoire à remporter sur vous-même dans les choses défendues. Vous en deviendrez plus fort et plus aguerri dans le combat que vous soutenez contre vos tentations ; vous éviterez diverses embûches du démon et vous vous rendrez en même temps très agréable au Seigneur. Laissez-moi vous parler clairement. Si vous persévérez dans ces exercices si salutaires, si propres à réformer votre intérieur et à vous faire triompher de vous-même, je vous promets que vous avancerez à grands pas dans la voie de la perfection et que vous deviendrez véritablement spirituel, et non pas de nom seulement. Mais si vous vous engagez dans une autre voie, si vous choisissez d'autres pratiques, quelque excellentes que ces pratiques vous paraissent, quelques délices que vous y goûtiez, eussiez-vous même la persuasion d'être étroitement uni à Dieu et de vous entretenir intimement avec lui, soyez convaincu que jamais vous n'acquerrez la véritable spiritualité. La perfection, vous ai-je dit au chapitre premier, ne consiste pas dans les pratiques qui charment et flattent notre nature, mais dans les exercices qui l'attachent à la croix avec toutes ses affections. C'est par là que les vertus s'acquièrent et que l'homme intérieurement renouvelé s'unit à son Sauveur crucifié et à son divin Créateur. S'il est clair pour tous que les habitudes vicieuses se forment par les actes réitérés de la volonté supérieure cédant aux appétits des sens, il n'est pas moins évident que les saintes habitudes s'acquièrent par la fréquente répétition d'actes conformes à la volonté divine qui nous appelle à pratiquer tantôt une vertu, tantôt une autre. De même que la volonté, malgré les assauts violents qu'elle subit du côté des sens et des passions, ne peut devenir l'esclave du vice et des désirs terrestres, si elle ne cède elle-même à l'effort de la tentation ; de même aussi elle ne peut, quelque forte que soit l'action de la grâce, devenir véritablement vertueuse et unie à Dieu, si elle ne se conforme par ses actes intérieurs, et au besoin par ses actes extérieurs, aux inspirations de la grâce divine.
CHAPITRE XIV
De la conduite à tenir quand la volonté semble vaincue et dominée par l'appétit sensitif
S'il vous semble parfois impossible de repousser les assauts des passions et des ennemis qui vous obsèdent, et cela parce que vous ne sentez point en vous-même une volonté efficace de leur résister, tenez bon cependant : vous avez le droit de vous croire victorieux, aussi longtemps que vous n'aurez point la certitude d'avoir succombé. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
De quelle manière il faut combattre la sensualité, et quels actes la volonté doit produire pour acquérir les habitudes des vertus.
(...) Cette mortification vous procurera de grands avantages et vous rendra plus facile et plus prompte la victoire à remporter sur vous-même dans les choses défendues. Vous en deviendrez plus fort et plus aguerri dans le combat que vous soutenez contre vos tentations ; vous éviterez diverses embûches du démon et vous vous rendrez en même temps très agréable au Seigneur. Laissez-moi vous parler clairement. Si vous persévérez dans ces exercices si salutaires, si propres à réformer votre intérieur et à vous faire triompher de vous-même, je vous promets que vous avancerez à grands pas dans la voie de la perfection et que vous deviendrez véritablement spirituel, et non pas de nom seulement. Mais si vous vous engagez dans une autre voie, si vous choisissez d'autres pratiques, quelque excellentes que ces pratiques vous paraissent, quelques délices que vous y goûtiez, eussiez-vous même la persuasion d'être étroitement uni à Dieu et de vous entretenir intimement avec lui, soyez convaincu que jamais vous n'acquerrez la véritable spiritualité. La perfection, vous ai-je dit au chapitre premier, ne consiste pas dans les pratiques qui charment et flattent notre nature, mais dans les exercices qui l'attachent à la croix avec toutes ses affections. C'est par là que les vertus s'acquièrent et que l'homme intérieurement renouvelé s'unit à son Sauveur crucifié et à son divin Créateur. S'il est clair pour tous que les habitudes vicieuses se forment par les actes réitérés de la volonté supérieure cédant aux appétits des sens, il n'est pas moins évident que les saintes habitudes s'acquièrent par la fréquente répétition d'actes conformes à la volonté divine qui nous appelle à pratiquer tantôt une vertu, tantôt une autre. De même que la volonté, malgré les assauts violents qu'elle subit du côté des sens et des passions, ne peut devenir l'esclave du vice et des désirs terrestres, si elle ne cède elle-même à l'effort de la tentation ; de même aussi elle ne peut, quelque forte que soit l'action de la grâce, devenir véritablement vertueuse et unie à Dieu, si elle ne se conforme par ses actes intérieurs, et au besoin par ses actes extérieurs, aux inspirations de la grâce divine.
CHAPITRE XIV
De la conduite à tenir quand la volonté semble vaincue et dominée par l'appétit sensitif
S'il vous semble parfois impossible de repousser les assauts des passions et des ennemis qui vous obsèdent, et cela parce que vous ne sentez point en vous-même une volonté efficace de leur résister, tenez bon cependant : vous avez le droit de vous croire victorieux, aussi longtemps que vous n'aurez point la certitude d'avoir succombé. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
CHAPITRE XIV
De la conduite à tenir quand la volonté semble vaincue et dominée par l'appétit sensitif
(...) Comme la volonté supérieure n'a pas besoin de l'appétit sensitif pour produire les actes qui lui sont propres, jamais la violence de l'attaque ne peut, malgré elle, la forcer à s'avouer vaincue. Dieu a doué notre volonté d'une liberté et d'une force telles qu'alors même que toutes les passions, tous les démons et toutes les créatures se ligueraient ensemble pour la combattre, elle conserverait, en dépit de leurs efforts, une liberté complète de faire ce qu'elle veut et de ne pas faire ce qu'elle ne veut pas, et cela autant de fois, aussi longtemps, de la manière et pour la fin que bon lui semble. Si vos ennemis vous attaquent et vous pressent avec tant de violence que votre volonté, en quelque sorte étouffée, ne puisse plus reprendre haleine pour se dégager de leur étreinte, ne perdez point courage, et ne jetez point les armes : mais appelez la parole à votre aide et criez au tentateur : jamais je ne cèderai à les suggestions. Arrière, arrière : je ne veux point de toi. Faites comme un homme qui, se trouvant aux prises avec un ennemi acharné et ne pouvant le percer de son épée, le frappe avec le pommeau. Et de même qu'il s'efforce de reculer de quelques pas pour pouvoir donner de la pointe à son adversaire, ainsi retirez-vous en vous-même, considérez votre impuissance et votre néant, et, ranimant votre confiance en Dieu, élancez-vous sur la passion ennemie, en vous écriant : Aidez-moi, ô Seigneur et mon Dieu ; Jésus et Marie, venez à mon secours, de peur que je ne succombe. Et si l'ennemi vous en laisse le temps, appelez l'entendement au secours de la volonté. Faites les considérations qui vous sembleront les plus propres à relever votre courage et à ranimer vos forces épuisées. Prenons un exemple. Vous êtes, je suppose, sous le poids d'une persécution ou de toute autre peine ; et vous vous sentez porté à l'impatience au point de ne pouvoir ou de ne vouloir plus rien souffrir. Fortifiez votre volonté en arrêtant votre pensée sur les considérations suivantes ou sur d'autres semblables. • Premièrement, voyez si vous ne méritez pas le mal que vous endurez, et si vous n'y avez pas donné occasion ; si ce mal est arrivé par votre faute, dites-vous que ce n'est que justice de souffrir patiemment les blessures que l'on s'est à soi-même. • Deuxièmement, si vous n'avez rien à vous reprocher à cet égard, rappelez à votre souvenir les fautes dont Dieu ne vous a pas encore châtié ou que vous n'avez pas encore expiées vous-même par la pénitence et, voyant que Dieu daigne en sa Miséricorde commuer la peine éternelle ou temporelle qui vous était réservée dans l'autre monde en cette peine incomparablement plus légère qu'il vous envoie ici-bas, recevez-la non seulement avec joie, mais avec actions de grâces. • Troisièmement, si vous voyez avoir fait beaucoup de pénitences et peu offensé la majesté divine (pensée contre laquelle il faut vous prémunir toujours), songez qu'on n'entre dans le royaume des cieux que par la porte étroite des tribulations. Quatrièmement, considérez que si une autre voie vous était ouverte, la loi d'amour devrait vous empêcher de la suivre, puisque le Fils de Dieu et les saints, qui sont ses membres, sont entrés au Ciel par un chemin semé d'épines et de croix. Enfin, ce que vous devez surtout envisager ici et en toutes choses, c'est la volonté de Dieu : il a tant d'amour pour vous qu'il prendra un plaisir extrême à voir les actes de vertu et de mortification que vous accomplirez pour correspondre à son affection et vous montrer fidèle et généreux défenseur de sa cause. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
De la conduite à tenir quand la volonté semble vaincue et dominée par l'appétit sensitif
(...) Comme la volonté supérieure n'a pas besoin de l'appétit sensitif pour produire les actes qui lui sont propres, jamais la violence de l'attaque ne peut, malgré elle, la forcer à s'avouer vaincue. Dieu a doué notre volonté d'une liberté et d'une force telles qu'alors même que toutes les passions, tous les démons et toutes les créatures se ligueraient ensemble pour la combattre, elle conserverait, en dépit de leurs efforts, une liberté complète de faire ce qu'elle veut et de ne pas faire ce qu'elle ne veut pas, et cela autant de fois, aussi longtemps, de la manière et pour la fin que bon lui semble. Si vos ennemis vous attaquent et vous pressent avec tant de violence que votre volonté, en quelque sorte étouffée, ne puisse plus reprendre haleine pour se dégager de leur étreinte, ne perdez point courage, et ne jetez point les armes : mais appelez la parole à votre aide et criez au tentateur : jamais je ne cèderai à les suggestions. Arrière, arrière : je ne veux point de toi. Faites comme un homme qui, se trouvant aux prises avec un ennemi acharné et ne pouvant le percer de son épée, le frappe avec le pommeau. Et de même qu'il s'efforce de reculer de quelques pas pour pouvoir donner de la pointe à son adversaire, ainsi retirez-vous en vous-même, considérez votre impuissance et votre néant, et, ranimant votre confiance en Dieu, élancez-vous sur la passion ennemie, en vous écriant : Aidez-moi, ô Seigneur et mon Dieu ; Jésus et Marie, venez à mon secours, de peur que je ne succombe. Et si l'ennemi vous en laisse le temps, appelez l'entendement au secours de la volonté. Faites les considérations qui vous sembleront les plus propres à relever votre courage et à ranimer vos forces épuisées. Prenons un exemple. Vous êtes, je suppose, sous le poids d'une persécution ou de toute autre peine ; et vous vous sentez porté à l'impatience au point de ne pouvoir ou de ne vouloir plus rien souffrir. Fortifiez votre volonté en arrêtant votre pensée sur les considérations suivantes ou sur d'autres semblables. • Premièrement, voyez si vous ne méritez pas le mal que vous endurez, et si vous n'y avez pas donné occasion ; si ce mal est arrivé par votre faute, dites-vous que ce n'est que justice de souffrir patiemment les blessures que l'on s'est à soi-même. • Deuxièmement, si vous n'avez rien à vous reprocher à cet égard, rappelez à votre souvenir les fautes dont Dieu ne vous a pas encore châtié ou que vous n'avez pas encore expiées vous-même par la pénitence et, voyant que Dieu daigne en sa Miséricorde commuer la peine éternelle ou temporelle qui vous était réservée dans l'autre monde en cette peine incomparablement plus légère qu'il vous envoie ici-bas, recevez-la non seulement avec joie, mais avec actions de grâces. • Troisièmement, si vous voyez avoir fait beaucoup de pénitences et peu offensé la majesté divine (pensée contre laquelle il faut vous prémunir toujours), songez qu'on n'entre dans le royaume des cieux que par la porte étroite des tribulations. Quatrièmement, considérez que si une autre voie vous était ouverte, la loi d'amour devrait vous empêcher de la suivre, puisque le Fils de Dieu et les saints, qui sont ses membres, sont entrés au Ciel par un chemin semé d'épines et de croix. Enfin, ce que vous devez surtout envisager ici et en toutes choses, c'est la volonté de Dieu : il a tant d'amour pour vous qu'il prendra un plaisir extrême à voir les actes de vertu et de mortification que vous accomplirez pour correspondre à son affection et vous montrer fidèle et généreux défenseur de sa cause. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
CHAPITRE XIV
De la conduite à tenir quand la volonté semble vaincue et dominée par l'appétit sensitif
(...) Tenez pour certain que plus la persécution sera injuste et odieuse de la part de son auteur, et partant plus pénible pour vous, plus aussi votre constance sera agréable au Seigneur. Elle lui montrera que, jusque dans les choses répréhensibles en elles-mêmes et pour vous remplies d'amertume, vous savez approuver et aimer cette volonté adorable qui fait plier sous sa loi les événements qui lui sont le plus contraires et les ramener à l'ordre invariable de sa Providence.
CHAPITRE XV
Quelques avis touchant la manière de combattre, et spécialement contre qui et avec quel courage il faut le faire
Vous connaissez les moyens à prendre pour vous vaincre vous-même et embellir votre âme des ornements de la vertu. Apprenez aujourd'hui que, pour triompher de vos ennemis avec plus de promptitude et de facilité, il est éminemment utile, nécessaire même, que vous déclariez une guerre continuelle à vos vices et tout spécialement à l'amour-propre, et que vous vous accoutumiez à aimer, comme vos plus chères délices, les mépris et les outrages que le monde vous prodiguera. Si les victoires sont difficiles, rares, incomplètes et peu durables, il faut, ainsi que je l'ai insinué déjà, en attribuer la cause au peu de soin que l'on apporte à se préparer à ce combat et au peu d'estime qu'on en fait. Sachez, en outre, que ce combat doit être soutenu avec un courage à toute épreuve. Ce courage, vous l'obtiendrez infailliblement si vous le demandez à Dieu et si, après avoir considéré la rage de vos ennemis, la haine implacable qui les anime et les bataillons nombreux dont ils disposent, vous songez que la bonté de Dieu et son amour pour vous l'emportent infiniment sur la haine des démons, et que les anges et les élus qui combattent avec vous sont plus nombreux que les satellites de Satan. C'est cette considération qui a rendu tant de faibles femmes victorieuses de la puissance et de la sagesse du monde, des assauts des passions et de la rage de l'enfer. Que l'ennemi donc redouble d'efforts, que la lutte se prolonge au point de vous faire croire qu'elle ne finira qu'avec votre vie, qu'elle vous menace de plusieurs côtés à la fois d'une ruine presque certaine, ce n'est pas une raison de vous épouvanter. Sans revenir sur ce que nous avons déjà dit, vous devez savoir que toutes les forces et tous les artifices de nos ennemis sont dans les mains du divin capitaine pour l'honneur duquel nous combattons. Puisqu'il a ce combat en si grande estime et qu'il nous y appelle avec tant d'instances, il ne permettra pas que vos ennemis vous surprennent, mais il combattra lui-même pour vous et les livrera vaincus entre vos mains, à l'heure qui lui plaira, mais toujours à votre plus grand avantage, dût-il différer la victoire jusqu'au dernier jour de votre vie. Tout ce qu'il demande de vous, c'est que vous combattiez généreusement et que, si nombreuses que soient vos blessures, vous ne déposiez jamais les armes, ni ne preniez la fuite. Enfin, pour soutenir vigoureusement la lutte, sachez qu'elle est inévitable, et que refuser le combat, c'est assurer votre défaite et votre ruine. Vous avez affaire à des ennemis si acharnés à votre perte, qu'il n'y a ni paix, ni trêve à espérer de leur part.
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
De la conduite à tenir quand la volonté semble vaincue et dominée par l'appétit sensitif
(...) Tenez pour certain que plus la persécution sera injuste et odieuse de la part de son auteur, et partant plus pénible pour vous, plus aussi votre constance sera agréable au Seigneur. Elle lui montrera que, jusque dans les choses répréhensibles en elles-mêmes et pour vous remplies d'amertume, vous savez approuver et aimer cette volonté adorable qui fait plier sous sa loi les événements qui lui sont le plus contraires et les ramener à l'ordre invariable de sa Providence.
CHAPITRE XV
Quelques avis touchant la manière de combattre, et spécialement contre qui et avec quel courage il faut le faire
Vous connaissez les moyens à prendre pour vous vaincre vous-même et embellir votre âme des ornements de la vertu. Apprenez aujourd'hui que, pour triompher de vos ennemis avec plus de promptitude et de facilité, il est éminemment utile, nécessaire même, que vous déclariez une guerre continuelle à vos vices et tout spécialement à l'amour-propre, et que vous vous accoutumiez à aimer, comme vos plus chères délices, les mépris et les outrages que le monde vous prodiguera. Si les victoires sont difficiles, rares, incomplètes et peu durables, il faut, ainsi que je l'ai insinué déjà, en attribuer la cause au peu de soin que l'on apporte à se préparer à ce combat et au peu d'estime qu'on en fait. Sachez, en outre, que ce combat doit être soutenu avec un courage à toute épreuve. Ce courage, vous l'obtiendrez infailliblement si vous le demandez à Dieu et si, après avoir considéré la rage de vos ennemis, la haine implacable qui les anime et les bataillons nombreux dont ils disposent, vous songez que la bonté de Dieu et son amour pour vous l'emportent infiniment sur la haine des démons, et que les anges et les élus qui combattent avec vous sont plus nombreux que les satellites de Satan. C'est cette considération qui a rendu tant de faibles femmes victorieuses de la puissance et de la sagesse du monde, des assauts des passions et de la rage de l'enfer. Que l'ennemi donc redouble d'efforts, que la lutte se prolonge au point de vous faire croire qu'elle ne finira qu'avec votre vie, qu'elle vous menace de plusieurs côtés à la fois d'une ruine presque certaine, ce n'est pas une raison de vous épouvanter. Sans revenir sur ce que nous avons déjà dit, vous devez savoir que toutes les forces et tous les artifices de nos ennemis sont dans les mains du divin capitaine pour l'honneur duquel nous combattons. Puisqu'il a ce combat en si grande estime et qu'il nous y appelle avec tant d'instances, il ne permettra pas que vos ennemis vous surprennent, mais il combattra lui-même pour vous et les livrera vaincus entre vos mains, à l'heure qui lui plaira, mais toujours à votre plus grand avantage, dût-il différer la victoire jusqu'au dernier jour de votre vie. Tout ce qu'il demande de vous, c'est que vous combattiez généreusement et que, si nombreuses que soient vos blessures, vous ne déposiez jamais les armes, ni ne preniez la fuite. Enfin, pour soutenir vigoureusement la lutte, sachez qu'elle est inévitable, et que refuser le combat, c'est assurer votre défaite et votre ruine. Vous avez affaire à des ennemis si acharnés à votre perte, qu'il n'y a ni paix, ni trêve à espérer de leur part.
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
CHAPITRE XVI
Comment le soldat de Jésus-Christ doit se mettre en campagne dès le matin
La première chose que vous avez à faire à votre réveil, c’est d’ouvrir les yeux de l’âme et de vous considérer comme en un champ clos, avec cette loi expresse que celui qui ne combat pas doit périr à jamais. Là, vous vous figurerez être en présence de votre ennemi, je veux dire de cette inclination mauvaise que vous avez déjà entrepris de combattre et qui se tient tout armée pour vous blesser et vous donner la mort. À votre droite, vous verrez Jésus-Christ votre invincible capitaine, la Vierge Marie avec Saint Joseph son époux bien-aimé, d’innombrables troupes d’anges et de saints, parmi lesquels l’archange saint Michel ; à votre gauche, vous verrez le démon et ses satellites prêts à exciter la passion ennemie et à vous persuader de céder à ses suggestions. Vous vous imaginerez alors entendre la voix de votre ange gardien, vous parlant de la sorte : « Vous avez aujourd’hui à combattre contre cet ennemi, et contre d’autres encore. Ne craignez point, ne perdez point courage ; ne cédez ni à la frayeur ni à quelque considération que ce soit ; car votre Seigneur et votre capitaine est ici près de vous avec ses glorieuses phalanges, pour combattre avec elles contre vos ennemis et il ne souffrira pas qu’ils vous soumettent par la force ou la ruse. Demeurez ferme, faites-vous violence, quoiqu’il doive vous en coûter parfois. Criez souvent au secours du plus profond de votre cœur ; appelez à votre aide votre Seigneur, la Vierge Marie et tous les saints, et vous remporterez infailliblement la victoire. « Si vous êtes faible et peu aguerri, si vos ennemis sont forts et nombreux, songez que les troupes de celui qui vous a créé et racheté sont plus nombreuses encore, que votre Dieu est infiniment plus puissant que votre ennemi et qu’il désire bien plus ardemment vous sauver que le démon ne désire vous perdre. Combattez donc ; et ne vous lassez jamais de souffrir : de cette fatigue, de la violence que l’on déploie contre ses mauvaises inclinations, de la peine que l’on éprouve à surmonter les habitudes mauvaises, naissent la victoire et ce trésor inestimable qui procure le royaume du Ciel, et l’éternelle union de l’âme avec son Dieu. « Vous commencerez le combat au nom du Seigneur et vous prendrez pour armes la défiance de vous-même, la confiance en Dieu, la prière et l’exercice de vos puissances spirituelles. Vous appellerez au combat cet ennemi et cette passion que vous vous êtes proposé de vaincre, selon l’ordre indiqué ci-dessus ; vous lui apposerez tantôt la résistance, tantôt la haine, tantôt les actes de la vertu contraire, lui donnant ainsi coup sur coup des blessures mortelles, pour plaire aux regards de votre divin Maître qui est là, avec toute l’Église triomphante, à contempler votre combat. « Je vous répète que vous ne devez point vous lasser de combattre, mais considérer l’obligation qui nous incombe à tous de servir Dieu et de lui plaire, et la nécessité où nous sommes de combattre, attendu que nous ne pouvons abandonner le champ de bataille sans être blessés et blessés à mort. « J’ajoute qu’en fuyant loin de Dieu comme un rebelle, et en vous donnant au monde et aux plaisirs de la chair, vous n’échapperez point à la peine. Il vous faudra combattre malgré vous, et vous serez en butte à tant de contrariétés que vous sentirez souvent la sueur inonder votre front et des angoisses mortelles pénétrer votre cœur. « Considérez ici quelle folie il y aurait à s’imposer un travail si rude, avec la perspective de tourments infiniment plus horribles et d’une mort éternelle, et cela pour échapper à une peine passagère qui nous conduit à la vie éternelle et infiniment heureuse où l’âme jouit de la présence de son Dieu ».
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Comment le soldat de Jésus-Christ doit se mettre en campagne dès le matin
La première chose que vous avez à faire à votre réveil, c’est d’ouvrir les yeux de l’âme et de vous considérer comme en un champ clos, avec cette loi expresse que celui qui ne combat pas doit périr à jamais. Là, vous vous figurerez être en présence de votre ennemi, je veux dire de cette inclination mauvaise que vous avez déjà entrepris de combattre et qui se tient tout armée pour vous blesser et vous donner la mort. À votre droite, vous verrez Jésus-Christ votre invincible capitaine, la Vierge Marie avec Saint Joseph son époux bien-aimé, d’innombrables troupes d’anges et de saints, parmi lesquels l’archange saint Michel ; à votre gauche, vous verrez le démon et ses satellites prêts à exciter la passion ennemie et à vous persuader de céder à ses suggestions. Vous vous imaginerez alors entendre la voix de votre ange gardien, vous parlant de la sorte : « Vous avez aujourd’hui à combattre contre cet ennemi, et contre d’autres encore. Ne craignez point, ne perdez point courage ; ne cédez ni à la frayeur ni à quelque considération que ce soit ; car votre Seigneur et votre capitaine est ici près de vous avec ses glorieuses phalanges, pour combattre avec elles contre vos ennemis et il ne souffrira pas qu’ils vous soumettent par la force ou la ruse. Demeurez ferme, faites-vous violence, quoiqu’il doive vous en coûter parfois. Criez souvent au secours du plus profond de votre cœur ; appelez à votre aide votre Seigneur, la Vierge Marie et tous les saints, et vous remporterez infailliblement la victoire. « Si vous êtes faible et peu aguerri, si vos ennemis sont forts et nombreux, songez que les troupes de celui qui vous a créé et racheté sont plus nombreuses encore, que votre Dieu est infiniment plus puissant que votre ennemi et qu’il désire bien plus ardemment vous sauver que le démon ne désire vous perdre. Combattez donc ; et ne vous lassez jamais de souffrir : de cette fatigue, de la violence que l’on déploie contre ses mauvaises inclinations, de la peine que l’on éprouve à surmonter les habitudes mauvaises, naissent la victoire et ce trésor inestimable qui procure le royaume du Ciel, et l’éternelle union de l’âme avec son Dieu. « Vous commencerez le combat au nom du Seigneur et vous prendrez pour armes la défiance de vous-même, la confiance en Dieu, la prière et l’exercice de vos puissances spirituelles. Vous appellerez au combat cet ennemi et cette passion que vous vous êtes proposé de vaincre, selon l’ordre indiqué ci-dessus ; vous lui apposerez tantôt la résistance, tantôt la haine, tantôt les actes de la vertu contraire, lui donnant ainsi coup sur coup des blessures mortelles, pour plaire aux regards de votre divin Maître qui est là, avec toute l’Église triomphante, à contempler votre combat. « Je vous répète que vous ne devez point vous lasser de combattre, mais considérer l’obligation qui nous incombe à tous de servir Dieu et de lui plaire, et la nécessité où nous sommes de combattre, attendu que nous ne pouvons abandonner le champ de bataille sans être blessés et blessés à mort. « J’ajoute qu’en fuyant loin de Dieu comme un rebelle, et en vous donnant au monde et aux plaisirs de la chair, vous n’échapperez point à la peine. Il vous faudra combattre malgré vous, et vous serez en butte à tant de contrariétés que vous sentirez souvent la sueur inonder votre front et des angoisses mortelles pénétrer votre cœur. « Considérez ici quelle folie il y aurait à s’imposer un travail si rude, avec la perspective de tourments infiniment plus horribles et d’une mort éternelle, et cela pour échapper à une peine passagère qui nous conduit à la vie éternelle et infiniment heureuse où l’âme jouit de la présence de son Dieu ».
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
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ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
CHAPITRE XVII
De l’ordre à suivre dans la lutte que nous avons à soutenir contre nos passions
Il est extrêmement important de connaître l’ordre à suivre dans ce combat, afin de ne pas agir au hasard et par caprice, comme plusieurs le font au préjudice de leur salut. Pour lutter avec fruit contre vos ennemis et vos inclinations vicieuses, vous devez d’abord rentrer en vous-même et examiner avec soin qu’elles sont les pensées et les sentiments qui vous occupent habituellement, quelle est la passion qui domine en vous et tyrannise votre cœur. C’est contre cette passion spécialement que vous devez prendre les armes et lutter. S’il arrive que d’autres ennemis vous attaquent, marchez d’abord à celui qui vous fait la guerre actuellement et de plus près, et puis vous retournerez à votre principale entreprise.
CHAPITRE XVIII
De quelle manière il faut combattre les mouvements soudains des passions
Si vous n’êtes pas encore accoutumé à parer les coups inopinés des injures ou de toute autre contrariété, attachez-vous, pour acquérir cette habitude, à les prévoir, à les souhaiter ensuite plusieurs et plusieurs fois, et attendez-les avec un esprit préparé à la lutte. Le moyen de les prévoir, c’est, après vous être rendu compte de la nature de vos passions, de considérer les personnes à qui vous avez affaire et les lieux où vous savez devoir les rencontrer. De la sorte, il vous sera facile de conjecturer les assauts que vous aurez à soutenir. Le soin que vous mettrez à tenir votre âme préparée aux événements prévus vous sera d’un grand secours, même dans le cas d’un accident prévu ; mais voici, en outre, un moyen que je vous conseille. Dès que vous commencerez à sentir l’émotion que vous cause une injuste ou une affliction quelconque, efforcez-vous d’élever votre esprit vers Dieu ; considérez son ineffable bonté et son amour pour vous ; pensez que, s’il vous envoie cette adversité, c’est afin qu’en la supportant pour son amour, votre âme devienne plus pure, s’approche de lui et contracte une union plus étroite avec lui. Après avoir considéré combien Dieu se plaît à vous voir supporter patiemment cette adversité, adressez-vous à votre âme et faites-lui ces reprochez : Pourquoi ne veux-tu pas porter cette croix qui te vient, non de telle ou telle personne, mais de ton Père céleste lui-même ? Puis, vous tournant vers la croix, embrassez-la avec le plus de patience et de joie qu’il vous sera possible, et dites-lui : Ô croix préparée par la Providence divine bien longtemps avant ma naissance ; ô croix rendue douce par l’amour ineffable de mon Jésus crucifié, attachez-moi désormais à vous, afin que je sois tout entier à celui qui m’a racheté en mourant sur vos bras. Si la passion, victorieuse d’abord, vous empêche d’élever votre âme à Dieu et vous laisse une blessure au cœur, revenez à la charge au plus tôt, comme si vous n’aviez pas été blessé. Mais le remède le plus efficace contre ces mouvements soudains de la passion, c’est de supprimer de bonne heure la cause qui les produit. Si vous remarquez, par exemple, que l’affection que vous avez pour une chose est cause que la moindre traverse vous jette dans une soudaine altération d’esprit, le moyen d’y remédier, c’est de rompre cette attache. Mais si ce trouble provient non de la chose, mais de la personne même ; si vous éprouvez pour elle une telle aversion que ses moindres actions vous chagrinent et vous impatientent efforcez-vous, pour remédier à ce mal, d’incliner votre volonté à l’aimer et à la chérir, non seulement parce qu’elle est une créature formée comme vous de la main souveraine de Dieu et comme vous rachetée par son sang divin, mais parce qu’elle vous offre l’occasion d’acquérir, en la supportant, un trait de ressemblance avec votre Seigneur qui est plein d’amour et de bonté pour tous les hommes.
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
De l’ordre à suivre dans la lutte que nous avons à soutenir contre nos passions
Il est extrêmement important de connaître l’ordre à suivre dans ce combat, afin de ne pas agir au hasard et par caprice, comme plusieurs le font au préjudice de leur salut. Pour lutter avec fruit contre vos ennemis et vos inclinations vicieuses, vous devez d’abord rentrer en vous-même et examiner avec soin qu’elles sont les pensées et les sentiments qui vous occupent habituellement, quelle est la passion qui domine en vous et tyrannise votre cœur. C’est contre cette passion spécialement que vous devez prendre les armes et lutter. S’il arrive que d’autres ennemis vous attaquent, marchez d’abord à celui qui vous fait la guerre actuellement et de plus près, et puis vous retournerez à votre principale entreprise.
CHAPITRE XVIII
De quelle manière il faut combattre les mouvements soudains des passions
Si vous n’êtes pas encore accoutumé à parer les coups inopinés des injures ou de toute autre contrariété, attachez-vous, pour acquérir cette habitude, à les prévoir, à les souhaiter ensuite plusieurs et plusieurs fois, et attendez-les avec un esprit préparé à la lutte. Le moyen de les prévoir, c’est, après vous être rendu compte de la nature de vos passions, de considérer les personnes à qui vous avez affaire et les lieux où vous savez devoir les rencontrer. De la sorte, il vous sera facile de conjecturer les assauts que vous aurez à soutenir. Le soin que vous mettrez à tenir votre âme préparée aux événements prévus vous sera d’un grand secours, même dans le cas d’un accident prévu ; mais voici, en outre, un moyen que je vous conseille. Dès que vous commencerez à sentir l’émotion que vous cause une injuste ou une affliction quelconque, efforcez-vous d’élever votre esprit vers Dieu ; considérez son ineffable bonté et son amour pour vous ; pensez que, s’il vous envoie cette adversité, c’est afin qu’en la supportant pour son amour, votre âme devienne plus pure, s’approche de lui et contracte une union plus étroite avec lui. Après avoir considéré combien Dieu se plaît à vous voir supporter patiemment cette adversité, adressez-vous à votre âme et faites-lui ces reprochez : Pourquoi ne veux-tu pas porter cette croix qui te vient, non de telle ou telle personne, mais de ton Père céleste lui-même ? Puis, vous tournant vers la croix, embrassez-la avec le plus de patience et de joie qu’il vous sera possible, et dites-lui : Ô croix préparée par la Providence divine bien longtemps avant ma naissance ; ô croix rendue douce par l’amour ineffable de mon Jésus crucifié, attachez-moi désormais à vous, afin que je sois tout entier à celui qui m’a racheté en mourant sur vos bras. Si la passion, victorieuse d’abord, vous empêche d’élever votre âme à Dieu et vous laisse une blessure au cœur, revenez à la charge au plus tôt, comme si vous n’aviez pas été blessé. Mais le remède le plus efficace contre ces mouvements soudains de la passion, c’est de supprimer de bonne heure la cause qui les produit. Si vous remarquez, par exemple, que l’affection que vous avez pour une chose est cause que la moindre traverse vous jette dans une soudaine altération d’esprit, le moyen d’y remédier, c’est de rompre cette attache. Mais si ce trouble provient non de la chose, mais de la personne même ; si vous éprouvez pour elle une telle aversion que ses moindres actions vous chagrinent et vous impatientent efforcez-vous, pour remédier à ce mal, d’incliner votre volonté à l’aimer et à la chérir, non seulement parce qu’elle est une créature formée comme vous de la main souveraine de Dieu et comme vous rachetée par son sang divin, mais parce qu’elle vous offre l’occasion d’acquérir, en la supportant, un trait de ressemblance avec votre Seigneur qui est plein d’amour et de bonté pour tous les hommes.
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
CHAPITRE XIX
Comment il faut combattre le vice de l’impureté
Vous devez combattre l’impureté d’une façon toute spéciale et entièrement différente de celle qui s’emploie pour les autres vices. Pour procéder avec ordre en ce combat, il faut distinguer : Le temps qui précède la tentation, le temps même de la tentation, et le temps qui suit la tentation. Avant la tentation, il faut diriger le combat contre les occasions qui donnent ordinairement lieu à ce genre de tentations. Premièrement, sachez que la manière de combattre ce vice, ce n’est pas de l’attaquer de front, mais ce vice avec tout le soin possible toute occasion et toute personne qui présente le moindre danger pour vous. Et si, parfois, vous êtes obligé de traiter quelque affaire avec ces sortes de personnes, faites-le promptement, avec un visage grave et modeste, et des paroles qui sentent plutôt la rudesse qu’une douceur et une affabilité excessive. Que vous ne sentiez pas actuellement et que , durant tant et tant d’années passées au milieu du monde, vous n’ayez pas senti les aiguillons de la chair, ce n’est pas une raison pour vous dispenser des règles de la prudence, car ce vice maudit fait en une heure ce qu’il n’a pas fait en plusieurs années ; le plus souvent, il tient ses préparatifs cachés et ses coups sont d’autant plus funestes et plus incurables qu’il se couvre des dehors de l’amitié et n’éveille point de soupçon. Souvent, les relations les plus à craindre, l’expérience l’a montré et le montre encore tous les jours, sont celles qui se continuent sous le prétexte qu’elles sont justifiées par la parenté, le devoir ou même la vertu de la personne qu’on aime. Il arrive en effet que le venin séduisant du plaisir se mêle à ces conversations prolongées et imprudentes, qu’il s’y infiltre insensiblement et que, s’insinuant à la fin jusqu’à la moelle de l’âme, il obscurcit de plus en plus la lumière de la raison. On commence par compter pour rien les choses périlleuses, comme la tendresse des regards, l’échange de paroles affectueuses, les douceurs de la conversation ; et ces familiarités agréées de part et d’autre finissent par conduire à la ruine ou du moins à une tentation bien rude et bien difficile à surmonter. Je vous répète, fuyez ; car vous êtes formé d’une matière aussi inflammable que l’étoupe. Ne dites pas que vous êtes trempé et tout plein de l’eau d’une bonne et forte volonté, que vous êtes résolu et prêt à mourir plutôt que d’offenser Dieu ; parce que, dans ces entretiens fréquents, la chaleur du feu fera peu à peu évaporer l’eau de la bonne volonté et, au moment où vous y penserez le moins, il se rendra si bien maître de votre cœur que vous n’aurez plus égard ni à la parenté, ni à l’amitié. Vous ne craindrez plus Dieu ; vous mépriserez l’honneur, la vie, et les tourments de l’enfer même. Fuyez donc, fuyez, si vous ne voulez pas être surpris, dompté et mis à mort. Deuxièmement, évitez l’oisiveté, applique-vous avec vigilance et attention aux pensées et aux œuvres conformes à votre état. Troisièmement, ne résistez jamais à vos supérieurs ; obéissez-leur fidèlement ; exécutez leurs ordres avec promptitude et avec d’autant plus d’ardeur qu’ils vous humilient et contrarient davantage votre volonté et votre inclination naturelle. Quatrièmement, gardez-vous de juger témérairement votre prochain, surtout en matière d’impureté et, si sa chute est manifeste, ayez compassion de lui. Ne lui témoignez ni indignation, ni mépris ; mais saisissez cette occasion de vous humilier et de mieux vous connaître ; confessez que vous n’êtes que poussière et néant ; approchez-vous de Dieu par la prière et fuyez plus que jamais tout commerce qui vous offrira ne fût-ce que l’ombre d’un danger. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Comment il faut combattre le vice de l’impureté
Vous devez combattre l’impureté d’une façon toute spéciale et entièrement différente de celle qui s’emploie pour les autres vices. Pour procéder avec ordre en ce combat, il faut distinguer : Le temps qui précède la tentation, le temps même de la tentation, et le temps qui suit la tentation. Avant la tentation, il faut diriger le combat contre les occasions qui donnent ordinairement lieu à ce genre de tentations. Premièrement, sachez que la manière de combattre ce vice, ce n’est pas de l’attaquer de front, mais ce vice avec tout le soin possible toute occasion et toute personne qui présente le moindre danger pour vous. Et si, parfois, vous êtes obligé de traiter quelque affaire avec ces sortes de personnes, faites-le promptement, avec un visage grave et modeste, et des paroles qui sentent plutôt la rudesse qu’une douceur et une affabilité excessive. Que vous ne sentiez pas actuellement et que , durant tant et tant d’années passées au milieu du monde, vous n’ayez pas senti les aiguillons de la chair, ce n’est pas une raison pour vous dispenser des règles de la prudence, car ce vice maudit fait en une heure ce qu’il n’a pas fait en plusieurs années ; le plus souvent, il tient ses préparatifs cachés et ses coups sont d’autant plus funestes et plus incurables qu’il se couvre des dehors de l’amitié et n’éveille point de soupçon. Souvent, les relations les plus à craindre, l’expérience l’a montré et le montre encore tous les jours, sont celles qui se continuent sous le prétexte qu’elles sont justifiées par la parenté, le devoir ou même la vertu de la personne qu’on aime. Il arrive en effet que le venin séduisant du plaisir se mêle à ces conversations prolongées et imprudentes, qu’il s’y infiltre insensiblement et que, s’insinuant à la fin jusqu’à la moelle de l’âme, il obscurcit de plus en plus la lumière de la raison. On commence par compter pour rien les choses périlleuses, comme la tendresse des regards, l’échange de paroles affectueuses, les douceurs de la conversation ; et ces familiarités agréées de part et d’autre finissent par conduire à la ruine ou du moins à une tentation bien rude et bien difficile à surmonter. Je vous répète, fuyez ; car vous êtes formé d’une matière aussi inflammable que l’étoupe. Ne dites pas que vous êtes trempé et tout plein de l’eau d’une bonne et forte volonté, que vous êtes résolu et prêt à mourir plutôt que d’offenser Dieu ; parce que, dans ces entretiens fréquents, la chaleur du feu fera peu à peu évaporer l’eau de la bonne volonté et, au moment où vous y penserez le moins, il se rendra si bien maître de votre cœur que vous n’aurez plus égard ni à la parenté, ni à l’amitié. Vous ne craindrez plus Dieu ; vous mépriserez l’honneur, la vie, et les tourments de l’enfer même. Fuyez donc, fuyez, si vous ne voulez pas être surpris, dompté et mis à mort. Deuxièmement, évitez l’oisiveté, applique-vous avec vigilance et attention aux pensées et aux œuvres conformes à votre état. Troisièmement, ne résistez jamais à vos supérieurs ; obéissez-leur fidèlement ; exécutez leurs ordres avec promptitude et avec d’autant plus d’ardeur qu’ils vous humilient et contrarient davantage votre volonté et votre inclination naturelle. Quatrièmement, gardez-vous de juger témérairement votre prochain, surtout en matière d’impureté et, si sa chute est manifeste, ayez compassion de lui. Ne lui témoignez ni indignation, ni mépris ; mais saisissez cette occasion de vous humilier et de mieux vous connaître ; confessez que vous n’êtes que poussière et néant ; approchez-vous de Dieu par la prière et fuyez plus que jamais tout commerce qui vous offrira ne fût-ce que l’ombre d’un danger. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
CHAPITRE XIX
Comment il faut combattre le vice de l’impureté
(...) Si vous êtes prompt à juger et mépriser les autres, Dieu vous corrigera à vos dépens : il permettre que vous tombiez dans les mêmes fautes, afin que vous reconnaissiez votre orgueil et qu’humilié par votre chute, vous cherchiez un remède à l’un et à l’autre vice. Que si, tout en évitant de tomber, vous persistez dans les mêmes sentiments, sachez qu’il y a lieu d’avoir des doutes sérieux sur votre état. Cinquièmement enfin, si Dieu vous accorde des consolations spirituelles, gardez-vous bien de vous complaire en vous-même et de vous imaginer que vous êtes quelque chose. Ne vous appuyez pas non plus sur les sentiments de dégoût, d’honneur et de haine profonde que vos ennemis vous inspirent pour vous persuader qu’ils ont abandonné le combat. Si vous manquez de circonspection, ils n’auront pas de peine à vous entraîner dans le mal. Quand la tentation est présente, considérez si la cause qui l’a fait naître est intérieure ou extérieure. J’entends par cause extérieure la curiosité des yeux ou des oreilles, le luxe des vêtements, les fréquentations et les entretiens qui portent au vice impur. Le remède à employer en ce cas, c’est la pudeur et cette modestie qui tient les yeux et les oreilles fermés à tout ce qui est de nature à exciter les passions ; c’est par-dessus tout la fuite, ainsi que nous l’avons dit plus haut. La cause intérieure, c’est la vigueur excessive du corps ou encore les pensées qui procèdent de nos mauvaises habitudes ou des suggestions du démon. Il faut combattre la vigueur exagérée du corps par les jeûnes, les disciplines, les cilices, les veilles et les autres mortifications de ce genre, sans toutefois outrepasser les bornes assignées par la discrétion et l’obéissance. Quant aux pensées mauvaises, de quelque part qu’elles viennent, voici les remèdes que vous devez leur opposer : L’application à divers exercices en rapport avec votre état ; L’oraison et la méditation. Dès que vous commencez à vous apercevoir, je ne dis pas de la présence, mais de l’approche de ces sortes de pensées, recueillez-vous en vous-même et vous tournant vers Jésus crucifié, dites-lui : Mon Jésus, mon doux Jésus, hâtez-vous de venir à mon aide, de peur que je ne tombe entre les mains de cet ennemi. Parfois aussi, embrassant la croix où votre Sauveur est attaché, baisez à plusieurs reprises les plaies sacrées de ses pieds et dites avec amour : Ô plaies adorables, plaies chastes et saintes, blessez maintenant ce cœur impur et misérable, et préservez-moi du péché. Pour la méditation, je ne voulais pas qu’au moment où les tentations charnelles vous pressent de toute part, vous vous arrêtiez à certaines considérations que beaucoup de livres de livres conseillent d’opposer à ces tentations comme, par exemple, la honte attachée à cette passion, l’impossibilité de la satisfaire, les dégoûts et l’amertume qu’elle traîne à sa suite, les périls qu’elle occasionne, la ruine de la fortune, de la vie, de l’honneur et autres choses semblables. Les considérations de ce genre ne sont pas toujours un moyen efficace pour vaincre la tentation ; elles peuvent même causer un grave préjudice ; car si, d’un côté, l’entendement chasse ces pensées, de l’autre il les rappelle et nous met en danger d’y prendre plaisir et d’y donner notre consentement. C’est pourquoi le remède véritable, c’est de fuir non seulement les pensées elles-mêmes, mais encore toutes les considérations qui peuvent les représenter à notre esprit, fussent-elles de nature à nous en inspirer l’horreur. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Comment il faut combattre le vice de l’impureté
(...) Si vous êtes prompt à juger et mépriser les autres, Dieu vous corrigera à vos dépens : il permettre que vous tombiez dans les mêmes fautes, afin que vous reconnaissiez votre orgueil et qu’humilié par votre chute, vous cherchiez un remède à l’un et à l’autre vice. Que si, tout en évitant de tomber, vous persistez dans les mêmes sentiments, sachez qu’il y a lieu d’avoir des doutes sérieux sur votre état. Cinquièmement enfin, si Dieu vous accorde des consolations spirituelles, gardez-vous bien de vous complaire en vous-même et de vous imaginer que vous êtes quelque chose. Ne vous appuyez pas non plus sur les sentiments de dégoût, d’honneur et de haine profonde que vos ennemis vous inspirent pour vous persuader qu’ils ont abandonné le combat. Si vous manquez de circonspection, ils n’auront pas de peine à vous entraîner dans le mal. Quand la tentation est présente, considérez si la cause qui l’a fait naître est intérieure ou extérieure. J’entends par cause extérieure la curiosité des yeux ou des oreilles, le luxe des vêtements, les fréquentations et les entretiens qui portent au vice impur. Le remède à employer en ce cas, c’est la pudeur et cette modestie qui tient les yeux et les oreilles fermés à tout ce qui est de nature à exciter les passions ; c’est par-dessus tout la fuite, ainsi que nous l’avons dit plus haut. La cause intérieure, c’est la vigueur excessive du corps ou encore les pensées qui procèdent de nos mauvaises habitudes ou des suggestions du démon. Il faut combattre la vigueur exagérée du corps par les jeûnes, les disciplines, les cilices, les veilles et les autres mortifications de ce genre, sans toutefois outrepasser les bornes assignées par la discrétion et l’obéissance. Quant aux pensées mauvaises, de quelque part qu’elles viennent, voici les remèdes que vous devez leur opposer : L’application à divers exercices en rapport avec votre état ; L’oraison et la méditation. Dès que vous commencez à vous apercevoir, je ne dis pas de la présence, mais de l’approche de ces sortes de pensées, recueillez-vous en vous-même et vous tournant vers Jésus crucifié, dites-lui : Mon Jésus, mon doux Jésus, hâtez-vous de venir à mon aide, de peur que je ne tombe entre les mains de cet ennemi. Parfois aussi, embrassant la croix où votre Sauveur est attaché, baisez à plusieurs reprises les plaies sacrées de ses pieds et dites avec amour : Ô plaies adorables, plaies chastes et saintes, blessez maintenant ce cœur impur et misérable, et préservez-moi du péché. Pour la méditation, je ne voulais pas qu’au moment où les tentations charnelles vous pressent de toute part, vous vous arrêtiez à certaines considérations que beaucoup de livres de livres conseillent d’opposer à ces tentations comme, par exemple, la honte attachée à cette passion, l’impossibilité de la satisfaire, les dégoûts et l’amertume qu’elle traîne à sa suite, les périls qu’elle occasionne, la ruine de la fortune, de la vie, de l’honneur et autres choses semblables. Les considérations de ce genre ne sont pas toujours un moyen efficace pour vaincre la tentation ; elles peuvent même causer un grave préjudice ; car si, d’un côté, l’entendement chasse ces pensées, de l’autre il les rappelle et nous met en danger d’y prendre plaisir et d’y donner notre consentement. C’est pourquoi le remède véritable, c’est de fuir non seulement les pensées elles-mêmes, mais encore toutes les considérations qui peuvent les représenter à notre esprit, fussent-elles de nature à nous en inspirer l’horreur. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Re: Méditation avec le Combat Spirituel de Laurent Scupoli
CHAPITRE XIX
Comment il faut combattre le vice de l’impureté
(...) La méditation que vous devez choisir à cet effet, c’est la méditation de la vie et de la passion de Jésus-Christ. Si, durant ce saint exercice, les mêmes pensées reviennent malgré vous à votre esprit et vous tourmentent plus que de coutume, comme vous devez vous y attendre, que ce ne soit pas une raison de vous épouvanter, ni de quitter la méditation pour vous tourner contre elles et les combattre. Contentez-vous de continuer votre méditation avec toute l’attention possible, ne vous souciant non plus de ces pensées que si elles n’étaient pas les vôtres. C’est la meilleure résistance à leur opposer, alors même qu’elles feraient une guerre continuelle. Vous finirez votre méditation par cette prière ou par quelque autre semblable : Ô mon Créateur et mon Rédempteur, délivrez-moi de mes ennemis, en l’honneur de votre Passion et de votre ineffable bonté ; et vous vous garderez bien de reporter la pensée vers ce malheureux vice, car son souvenir seul est plein de périls. Ne vous arrêtez jamais à disputer avec la tentation, pour savoir si vous avez consenti ou non. Cet examen, quelque louable qu’il paraisse, n’est qu’un artifice dont le démon se sert pour vous inquiéter et vous porter à la défiance et au découragement. Ou bien encore il espère, en occupant votre esprit de ces pensées, vous faire consentir à une délectation coupable. Si vous n’avez pas la certitude d’avoir consenti à la tentation, contentez-vous de déclarer en peu de mots à votre père spirituel ce que vous savez et, selon ce qu’il dira, tenez-vous en repos, et ne pensez plus à ce qui s’est passé. Découvrez-lui fidèlement toutes vos pensées, sans qu’aucun respect humain, aucune mauvaise honte vous retienne jamais. Que si nous avons besoin de la vertu d’humilité pour vaincre nos ennemis quels qu’ils soient, c’est ici surtout que nous devons nous humilier, attendu que ce vice est presque toujours un châtiment de l’orgueil. Lorsque le temps de la tentation est passé, voici ce que vous avez à faire. Quoique vous vous croyiez libre et en pleine sécurité, tenez votre esprit entièrement éloigné des objets qui ont donné naissance à la tentation et ne faites aucun compte des motifs de vertu ou de tout autre bien qui vous portent à agir autrement ; C’est là un artifice de la nature corrompue et un piège de notre astucieux ennemi, qui se transforme en ange de lumière pour nous précipiter dans les ténèbres.
CHAPITRE XX
Des moyens à prendre pour combattre la négligence
Pour ne pas tomber dans la misérable servitude de la négligence, servitude qui nous détournerait du chemin de la perfection et nous livrerait aux mains de nos ennemis, vous avez à fuir toute curiosité, toute attache terrestre, toute occupation étrangère aux devoirs de votre état. Efforcez-vous ensuite d’obéir promptement aux inspirations du Ciel et aux ordres de vos supérieurs, faisant toute chose dans le temps et de la manière qu’ils le souhaitent. Ne différez pas un seul moment, si court qu’il soit, parce que ce premier délai en amène un second, et celui-ci un troisième et beaucoup d’autres encore, auxquels notre sensualité se plie et cède bien plus facilement qu’aux premiers, amorcée et captivée qu’elle est par le plaisir qu’elle y a goûté. Il en résulte que l’on commence l’action trop tard ou que, cédant au dégoût qu’elle inspire on l’omet totalement. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Comment il faut combattre le vice de l’impureté
(...) La méditation que vous devez choisir à cet effet, c’est la méditation de la vie et de la passion de Jésus-Christ. Si, durant ce saint exercice, les mêmes pensées reviennent malgré vous à votre esprit et vous tourmentent plus que de coutume, comme vous devez vous y attendre, que ce ne soit pas une raison de vous épouvanter, ni de quitter la méditation pour vous tourner contre elles et les combattre. Contentez-vous de continuer votre méditation avec toute l’attention possible, ne vous souciant non plus de ces pensées que si elles n’étaient pas les vôtres. C’est la meilleure résistance à leur opposer, alors même qu’elles feraient une guerre continuelle. Vous finirez votre méditation par cette prière ou par quelque autre semblable : Ô mon Créateur et mon Rédempteur, délivrez-moi de mes ennemis, en l’honneur de votre Passion et de votre ineffable bonté ; et vous vous garderez bien de reporter la pensée vers ce malheureux vice, car son souvenir seul est plein de périls. Ne vous arrêtez jamais à disputer avec la tentation, pour savoir si vous avez consenti ou non. Cet examen, quelque louable qu’il paraisse, n’est qu’un artifice dont le démon se sert pour vous inquiéter et vous porter à la défiance et au découragement. Ou bien encore il espère, en occupant votre esprit de ces pensées, vous faire consentir à une délectation coupable. Si vous n’avez pas la certitude d’avoir consenti à la tentation, contentez-vous de déclarer en peu de mots à votre père spirituel ce que vous savez et, selon ce qu’il dira, tenez-vous en repos, et ne pensez plus à ce qui s’est passé. Découvrez-lui fidèlement toutes vos pensées, sans qu’aucun respect humain, aucune mauvaise honte vous retienne jamais. Que si nous avons besoin de la vertu d’humilité pour vaincre nos ennemis quels qu’ils soient, c’est ici surtout que nous devons nous humilier, attendu que ce vice est presque toujours un châtiment de l’orgueil. Lorsque le temps de la tentation est passé, voici ce que vous avez à faire. Quoique vous vous croyiez libre et en pleine sécurité, tenez votre esprit entièrement éloigné des objets qui ont donné naissance à la tentation et ne faites aucun compte des motifs de vertu ou de tout autre bien qui vous portent à agir autrement ; C’est là un artifice de la nature corrompue et un piège de notre astucieux ennemi, qui se transforme en ange de lumière pour nous précipiter dans les ténèbres.
CHAPITRE XX
Des moyens à prendre pour combattre la négligence
Pour ne pas tomber dans la misérable servitude de la négligence, servitude qui nous détournerait du chemin de la perfection et nous livrerait aux mains de nos ennemis, vous avez à fuir toute curiosité, toute attache terrestre, toute occupation étrangère aux devoirs de votre état. Efforcez-vous ensuite d’obéir promptement aux inspirations du Ciel et aux ordres de vos supérieurs, faisant toute chose dans le temps et de la manière qu’ils le souhaitent. Ne différez pas un seul moment, si court qu’il soit, parce que ce premier délai en amène un second, et celui-ci un troisième et beaucoup d’autres encore, auxquels notre sensualité se plie et cède bien plus facilement qu’aux premiers, amorcée et captivée qu’elle est par le plaisir qu’elle y a goûté. Il en résulte que l’on commence l’action trop tard ou que, cédant au dégoût qu’elle inspire on l’omet totalement. (...)
Source : Le Combat Spirituel de Laurent Scupoli, Edition de 1895
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