Re: RÉVÉLATIONS DE L'ESPRIT SAINT À L'ÉGLISE DE NOTRE TEMPS - L'ABBÉ MARLIÈRE !

Invité Mer 14 Juil 2010 - 12:17

Si vous le voulez bien, quelques éléments de réponse, liés à la seconde question, en premier lieu.

Ce sujet me tient à coeur depuis fort longtemps, car le caractère salvifique, et la profondeur de la souffrance du Christ sont généralement compris de façon fort inexacte, notamment pour beaucoup de pasteurs, qui n'admettent généralement pas que notre Seigneur ait pu souffrir infiniment, et ce, au sens plénier du terme. Ils postulent généralement que la souffrance de Jésus est par nature limitée, car circonscrite à son humanité.

Oui, mais on oubli facilement que le Christ est également Dieu, le Verbe fait Homme, Seconde Personne de la Sainte Trinité.

Ainsi l'approche christologique sur ce point précis de doctrine est donc bien souvent réellement amputée de l'élément le plus fondamental.

On entend même dire quelquefois qu'il existe des hommes qui ont plus souffert que le Christ, ce qui est une grave erreur, je dirais même un péché contre la Vérité qu'est Dieu Lui-même, surtout quand ces méprises proviennent de ceux qui ont reçu la charge d'enseignement et/ou de prédication.

Il s'agit par la même, de mieux comprendre le Mystère du Christ, des conséquences de cette souffrance rédemptrice infinie, car la connaissance de Dieu passe bien évidemment par la connaissance de ce que le Christ a réellement vécu et souffert pour notre rachat, dans les limites de notre capacité de compréhension, il en va de soi.

Il s'agit en premier lieu, d'argumenter à partir du Chapitre 53 d'Isaïe, qui nous précise que le serviteur souffrant qui représente le Christ, a porté à la fois le péché des hommes de tous les temps, mais également la souffrance des hommes de tous les temps.

En soi, on peut déjà convenir ensemble que c'est un océan de souffrance, qui pourtant est par définition fini, puisque sur ce point particulier elle connaît une limite en intensité, mais également dans le temps, et dans l'espace.

Seulement, l'entière vérité est ailleurs.

De nombreuses années d'intimité avec le Seigneur mon fait comprendre la clé de compréhension de ce grand mystère.

Pour cela, il s'agit de considérer que :

- la Personne du Verbe est la même avant et après l'incarnation, ce qui induit qu'Elle est par nature infinie,

- Que son amour est infini pour nous, et que le Christ a souffert à la hauteur de ce même amour,

- Que Dieu seul pouvait réparer le péché que Sa créature commettait (contre toi et toi seul j'ai péché nous dit l'Ecriture), envers Son Créateur qui est en même temps, en Jésus-Christ, la "cible et la flèche",

- Que Dieu seul, en Jésus-Christ, à l'entière connaissance de cette faute, et des conséquences qu'il en résulte sur Son être infini.

Voici quelques premières pistes qui vous permettront d'appréhender la teneur de mes propos, reposant sur l'ontologie de la personne du Christ.

Il est fondamental en ce sens, que Jésus a révélé à de nombreuses âmes privilégiées, qu'Il a effectivement souffert infiniment ainsi que la Vierge Marie Corédemptrice (car le Coeur du Christ et celui de Marie sa mère ne forme réellement qu'un seul et unique Coeur).

Il y a beaucoup de références à donner, à ce sujet, ce que je ferai si cela intéresse quelques personnes sur le forum, en pensant particulièrement à vous cher Oméga3.

Par ailleurs, de très nombreux éléments de réponse ont déjà été donnés sur le sujet, à travers le post sur la Corédemption de Marie par l'intermédiaire de l'expérience et des révélations faites à de nombreuses âmes mystiques, en particulier depuis un siècle, Dieu ayant réservé Ses trésors pour la fin des temps.

Bien à vous,

Joannes Maria.

Isaïe Mer 14 Juil 2010 - 12:49

Joannes Maria

Il est fondamental en ce sens, que Jésus a révélé à de nombreuses âmes privilégiées, qu'Il a effectivement souffert infiniment

Il y a beaucoup de matière à réflexion dans ce que vous dites plus haut. Je ne retiens que ces 2 phrases pour le moment.

Je ne sais pas si on peut dire que le Verbe ou le Christ a souffert "infiniment" mais je dirais qu'il a dû s'abaisser jusqu'au néant dans sa kénose créatrice et rédemptrice. Par "kénose" j'entends l'abaissement, le renoncement à sa divinité en tant que personne divine, le "vide de lui-même", l'"effacement" jusqu'à devenir "néant" dans sa kénose créatrice d'abord..(la création ex nihilo) ..dans sa kénose rédemptrice ensuite.

Le Verbe créateur a dû se renier à lui-même dans sa kénose créatrice afin que l'on «soit» créés d'abord, que l'on paraisse, alors qu'il a «voulu que l'on «soit», le plus grand Acte d'Amour qui soit, et ensuite que l'on puisse renaître par sa kénose rédemptrice, la plus grande Action d'Amour qui existe. L'Acte créateur et l'Acte rédempteur ne font qu'«un» dans l'instant ou dans "le temps de Dieu".

Il était nécessaire que le Fils de Dieu vive cette Kénose (créatrice d'abord) dans l'Acte créateur afin que l'on soit créés d'abord et que toute la création du Père paraisse et sa kénose rédemptrice dans la Rédemption ensuite.

En somme le Verbe ou le Christ meurt à lui-même et renaît continuellement. Cela fait partie de l'Acte créateur et géniteur de Dieu et c'est par cet Acte qu'il peut renaître continuellement et c'est cet Acte qui fonde la trinité divine. C'est grâce à cet Acte d'Amour de la part du Fils si la Trinité subsiste ou peut se donner l'être elle-même..peut se donner la Vie elle-même. Et le plus beau là-dedans c'est qu'on peut participer à cet Acte créateur et géniteur.

Invité Mer 14 Juil 2010 - 13:28

Merci de votre réponse,

Voici, pour l'instant quelques passages issus des révélations privées (il y en a tellement), concernant la souffrance infinie de l'Homme-Dieu :

- A Mgr Ottavio Michelini lorsque Notre Seigneur Jésus précise combien est importante la fonction du prêtre corédempteur en leur posant la question : « Est-ce qu’ils ont oublié ma souffrance infinie pour les âmes ? » (De l’ouvrage « Confidence de Jésus à ses prêtres et à ses fidèles », extrait du message du 5 octobre 1975, page 199).

- A la Bienheureuse Anne-Catherine Émmerick lors de la description de l’état de la ville et du Temple, en correspondance avec la quatrième parole de Jésus sur la Croix (Chapitre 54) :

« Il était environ une heure et demi. Anne-Catherine Émmerick fut transportée dans la ville, pleine de trouble et d'inquiétude. Les rues étaient dans les ténèbres et le brouillard. Les animaux hurlaient. Pilate visita Hérode: les deux hommes regardaient le ciel, pleins d'inquiétude: "Ce n'est pas naturel, disaient-ils; on a certainement été trop loin contre Jésus."

La foule qui avait crié le matin même: "Crucifie-Le!" criait maintenant: "À bas le juge inique! Que son sang retombe sur ses meurtriers." La terreur et l'angoisse étaient au comble dans le Temple. On alluma toutes les lampes, mais le désordre augmentait toujours. Anne était frappé de terreur. Il n'y avait pas d'orage, et pourtant les grilles des fenêtres tremblaient. Quelques entrées de tombeaux s'effondraient comme si la terre eût tremblé.

Sur le Golgotha, le silence se fit à mesure que les ténèbres augmentaient. Les gens s'éloignaient...

"Le Sauveur était absorbé dans le sentiment de son profond délaissement ... Il priait avec amour pour ses ennemis... en répétant des passages des psaumes qui trouvaient maintenant en Lui leur accomplissement... Jésus était seul, sans consolateur. Il souffrait tout ce que souffre un homme affligé, plein d'angoisses, délaissé de toute consolation divine et humaine quand la foi, l'espérance et la charité toutes seules, privées de toute lumière et de toute assistance sensible, se tiennent vides et dépouillées dans le désert de la tentation, et vivent d'elles-mêmes au sein d'une souffrance infinie. Ce fut alors que Jésus nous obtint la force de résister aux plus extrêmes terreurs du délaissement, quand tous les liens se brisent, quand tous nos rapports avec ce monde... vont cesser, et qu'en même temps les perspectives que cette vie nous ouvre sur une autre vie se dérobent à nos regards. Nous ne pouvons sortir victorieux de cette épreuve qu'en unissant notre délaissement aux mérites de son délaissement sur la Croix... Nous n'avons plus à descendre seuls et sans protection dans ce désert de la vie intérieure... Il n'y a plus pour les chrétiens, de solitude, d'abandon, de désespoir... car Jésus, qui est la lumière, la voie et la vérité, a descendu ce sombre chemin... et Il a planté sa croix dans ce désert pour en surmonter les terreurs... ».

- A Maria Valtorta en lien avec la souffrance de la Très Sainte Vierge Marie :

« C’est une opinion très répandue parmi les chrétiens, et chrétiens catholiques, que ma Mère n’a jamais souffert comme les mortels souffrent en général. Ils croient que la douleur lui vint, mais que, étant donné sa nature immaculée, elle put la supporter aisément parce que la grâce l’atténuait. Bref, ils croient qu’elle eut le choc de la douleur, mais qu’elle ne put pénétrer en elle, car sa nature immaculée et la Grâce, comme une cuirasse impénétrable, la protégeaient.

Mais c’est une grave erreur. Marie était l’Immaculée, exempte de l’hérédité de la faute d’Adam et des fruits de cette faute, et dans ce sens, elle aurait effectivement dû être préservée de la souffrance, car le Créateur avait créé la race humaine exempte de la douleur et de la mort, qui est la suprême douleur de l’être humain. Mais Marie était la Co-Rédemptrice. Et la mission de rédempteur est toujours une mission d’infinie douleur. Autrement comment un rédempteur pourrait-il racheter les péchés des autres ? Comment une victime pourrait-elle payer pour ses frères et sœurs ? Marie était rédemptrice comme j’étais rédempteur. Il est donc juste que la douleur ait été sa compagne.

Ai-je peut-être été épargné de la douleur ? Non. Et pourtant, si Marie, par un miracle de Dieu était exempte de la faute d’Adam, elle qui était née de deux chairs devenues une seule chair dans une union humaine, moi, Dieu, et donc pur de quelque faute que ce soit, de toute faute, de toute ombre de faute, moi qui suis devenu homme par les noces de l’Innocence et de la Grâce et qui suis donc infiniment supérieur à elle, j’ai quand même été sacrifié à la Douleur, à une douleur qui n’a jamais été et ne sera jamais égalée, puisque ce fut douleur de chair et de sang, d’intellect, de cœur, d’âme et d’esprit.

La Justice divine, qui ne ment pas et ne se contredit jamais, fut fidèle à ses antiques promesses et n’appliqua pas à la Sans Faute, comme était sans faute les premiers parents, les deux principales condamnations de la chair, d’Eve en particulier : la douleur de la mort et celle de l’accouchement (Des « Cahiers de 1943 », extrait de la dictée du 15 septembre, page 297).

- A Kérizinen :

« Je m'appelle l'Amour et suis plein de Miséricorde. Il m'est difficile de me révéler parce que les âmes refusent les révélations de mon Amour: l'humilité et la charité, les humiliations et les abnégations. Je ne me fatigue pas d'attendre mais J'en souffre infiniment. Je n'attends la confiance du Monde que pour lui jeter mes pardons à pleines mains » (Extrait de la 47 ième apparition à Kérizinen du 18 février 1961).

Isaïe Mer 14 Juil 2010 - 13:37

Joannes Maria

concernant la souffrance infinie de l'Homme-Dieu :

Dieu est infinie de nature. Pour qu'il se renonce, s'efface, meurt à lui-même, à sa divinité, au point de devenir néant, rien, tel que le requiert la création ex nihilo il a donc dû souffrir infiniment. Il a eu un Amour infini pour nous afin que l'on soit créés d'abord et ensuite que l'on puisse renaître dans son Royaume.

«Je t'en conjure mon enfant, regarde le ciel et la terre, vois tout ce qu'ils renferment et saches que Dieu a fait cela du néant et c'est ainsi qu'a été formé le genre humain.»

(La création ex nihilo) (ll, Macchabées 7,28).

Invité Mer 14 Juil 2010 - 13:48

Vous avez tout compris grâce à la lumière de l'Esprit-Saint.

Si vous permettez également un très beau texte pour montrer combien Notre Seigneur Jésus a souffert y compris dans le sein de Marie :

Notre Seigneur Jésus à Louisa Piccarreta (1865-1947) qui a vécue comme Marthe Robin de la seule Eucharistie pendant 60 ans :

" Ce dessein inestimable [le salut des hommes] réduit ma petite humanité - qui n'est pas encore née - à une telle agonie qu'il me semble rendre mon dernier soupir. Si je n'avais pas été aidé et soutenu par ma Divinité, laquelle est inséparable de moi par l'union hypostatique, j'aurais déjà rendu ce dernier souffle. La Divinité me communiquait continuellement de suaves gouttes de vie nouvelle, pour me faire résister à l'agonie permanente de ces neuf mois dont on pourrait dire qu'ils furent plutôt des mois de trépas que des mois de vie.

Telle est, ma fille, le neuvième excès de mon amour : une agonie constante dès le premier instant où ma Divinité est entrée dans le sein maternel pour prendre forme humaine et cacher l'essence de sa propre Divinité. Sinon, j'aurais inculqué à la créature - que je veux unir à mon amour - la peur plutôt que l'amour ".

Isaïe Mer 14 Juil 2010 - 13:57

Joannes Maria...

Ce que je retiens ici :

Si je n'avais pas été aidé et soutenu par ma Divinité, laquelle est inséparable de moi par l'union hypostatique

Qu'on le veuille ou non on est inséparable de Dieu au départ par l'union hypostatique car on fait tous partie de son humanité..de création..mais pour faire partie de sa nature divine, de son Royaume, il faut le vouloir..il faut consentir ou accepter de se laisser diviniser par son Amour..l'élection.

Invité Mer 14 Juil 2010 - 14:00

Oui tout à fait.

Bien cordialement.

JM.

Invité Mer 14 Juil 2010 - 14:07

J'avais également posté un autre message en même temps qui n'a pas été pris en compte, le revoici.

Il concerne la souffrance de l'Homme-Dieu y compris dans le sein très pur de la Vierge Marie.

Notre Seigneur Jésus à Louisa Piccarreta (1865-1947) qui a vécue comme Marthe Robin de la seule Eucharistie pendant 60 ans :

" Ce dessein inestimable [le salut des hommes] réduit ma petite humanité - qui n'est pas encore née - à une telle agonie qu'il me semble rendre mon dernier soupir. Si je n'avais pas été aidé et soutenu par ma Divinité, laquelle est inséparable de moi par l'union hypostatique, j'aurais déjà rendu ce dernier souffle. La Divinité me communiquait continuellement de suaves gouttes de vie nouvelle, pour me faire résister à l'agonie permanente de ces neuf mois dont on pourrait dire qu'ils furent plutôt des mois de trépas que des mois de vie.

Telle est, ma fille, le neuvième excès de mon amour : une agonie constante dès le premier instant où ma Divinité est entrée dans le sein maternel pour prendre forme humaine et cacher l'essence de sa propre Divinité. Sinon, j'aurais inculqué à la créature - que je veux unir à mon amour - la peur plutôt que l'amour ".

Isaïe Mer 14 Juil 2010 - 14:20

Joannes Maria

Il concerne la souffrance de l'Homme-Dieu y compris dans le sein très pur de la Vierge Marie.

Ici je ne saurais que dire à part que le Christ en s'incarnant dans notre monde a accepté de se rendre passible alors qu'en tant que Dieu il est impassible..une autre trait de la nature de Dieu qui fait qu'il ne souffre pas dans son monde à lui.

Invité Mer 14 Juil 2010 - 14:47

Il convient alors de rappeler deux passages fondamentaux du Denzinger qui relient la compatibilité de la théologie du Père Marlière et la souffrance infinie de l'Homme-Dieu, l'unique Notre Seigneur Jésus-Christ :

L’impassibilité du Christ (Hilaire de Poitiers)

§ 504 : « Can. 4. Si quelqu'un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, deux naissances du seul et unique Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu, aussi bien avant les siècles de Dieu le Père, incorporelle et éternelle, que de Marie, sainte et toujours vierge, Mère de Dieu, corporelle, à la fin des temps, et un seul et même Jésus Christ, notre Seigneur et Dieu, consubstantiel à Dieu Père selon la divinité, et, consubstantiel à l'homme et à la mère selon l'humanité, et le même capable de souffrir en la chair, ne pouvant souffrir en la divinité, limité en son corps, illimité en sa divinité, le même créé et incréé, terrestre et céleste, visible et intelligible, concevable et inconcevable, pour que par le même, à la fois homme complet et Dieu, fût restauré l'homme complet qui était tombé au pouvoir du péché, qu'il soit condamné »[A priori ce dernier passage rejoint bien la théologie du Père Marlière].

et lors du 4 ième Concile du Latran :

§ 801 : « Enfin, le Fils unique de Dieu, Jésus Christ, incarné par une oeuvre commune de toute la Trinité, conçu de Marie toujours Vierge par la coopération du Saint- Esprit, fait homme véritable composé d'une âme raisonnable et d'une chair humaine, une seule personne en deux natures, a montré plus manifestement la voie de la vie. Alors que, selon la divinité, il est immortel et incapable de souffrir, il s'est fait lui-même, selon l'humanité, capable de souffrir et mortel ; bien plus pour le salut du genre humain, il a souffert et est monté au ciel ; mais il est descendu en son âme et ressuscité en son corps et est monté en l'une et l'autre également ; il viendra à la fin des temps juger les vivants et les morts et rendre à chacun selon ses oeuvres, aussi bien aux réprouvés qu'aux élus. Tous ressusciteront avec leur propre corps qu'ils ont maintenant, pour recevoir, selon ce qu'ils auront mérité en faisant le bien ou en faisant le mal, les uns un châtiment sans fin avec le diable, les autres une gloire éternelle avec le Christ ».

RÉVÉLATIONS DE L'ESPRIT SAINT À L'ÉGLISE DE NOTRE TEMPS - L'ABBÉ MARLIÈRE !